Punchline (Émission du 03/07/2024)

  • il y a 2 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, aujourd'hui sur CNews.
00:00:04Plus que trois jours avant le second tour des élections législatives, les grandes manœuvres politiques sont terminées,
00:00:09puisque dans la course des petits chevaux qui s'est engagée, on a laissé au padoc ceux qui pouvaient perturber le tiercé dont rêvent l'exécutif et l'establishment.
00:00:16On va revenir sur le sentiment qu'en retirent les électeurs, qu'en pensent-ils vraiment ?
00:00:20Lors à poser la question, on entendra aussi les justifications embarrassées de Gabriel Attal.
00:00:26D'autre part, on verra aussi qu'à Nice, les narcotrafiquants continuent de tirer à l'arme lourde dans les rues pour régler leurs comptes.
00:00:33C'est la reprise en main d'un point de deal qui était visiblement en cause.
00:00:36L'insécurité est, je vous le rappelle, l'un des grands moteurs de la colère des Français.
00:00:40Par ailleurs, lors d'un refus d'obtempérer à Vienne, dans l'Isère, un chauffard a percuté deux terrasses, faisant plusieurs blessés légers.
00:00:46Les trois individus en garde à vue ont 22, 27 et 28 ans.
00:00:50Enfin, on évoquera le clip de rap de 20 rappeurs qui contient des menaces de mort et de viol contre Marine Le Pen, Jordan Bardella ou Marion Maréchal.
00:00:58Éric Coquerel, de la France Insoumise, ne trouve rien à redire. Il trouve même ça sain, ce sont ses mots.
00:01:04Il pense qu'avec des mots comme cela, on va essayer de réveiller la population.
00:01:09On va voir ce que vous en pensez avant de débattre ce soir dans Punchline.
00:01:11Mais d'abord, c'est le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Simon Guillain. Bonsoir Simon.
00:01:17Bonsoir Laurence et bonsoir à tous. Nous avons appris cet après-midi le décès de Roland Dumas, figure de la politique française pendant près de 60 ans.
00:01:26Il aura été ministre des Affaires étrangères sous François Mitterrand et président du Conseil constitutionnel.
00:01:31Roland Dumas nous a quitté à l'âge de 101 ans.
00:01:34Le cinéaste Benoît Jacot, mis en examen, il est accusé de violences sexuelles par trois actrices.
00:01:39Benoît Jacot a été placé en garde à vue lundi, tout comme Jacques Doyon qui est visé par la même enquête.
00:01:44Jacques Doyon a lui été relâché pour des raisons médicales.
00:01:47Et puis à peine ouverte et déjà saturée, la plateforme de vote en ligne pour les Français de l'étranger a ouvert ce midi mais n'est déjà plus accessible.
00:01:54Le gouvernement invite donc les électeurs à se reconnecter un petit peu plus tard dans la journée.
00:01:58Sachez que les Français de l'étranger ont jusqu'à demain 18h pour voter électroniquement Laurence.
00:02:03Merci beaucoup Simon Guillain d'avoir donné toutes ces nouvelles.
00:02:06On est avec Florian Tardif, bonsoir Florian.
00:02:08Bonsoir Laurence.
00:02:09Karim Zérébi, vous allez bien Karim.
00:02:11François Puponi, ancien député.
00:02:13Et Eric Revelle.
00:02:14Et Karim, vous êtes ancien député européen, c'est ça ?
00:02:17Oui.
00:02:18J'ai eu l'air de vous surprendre là.
00:02:20Ça fait quelques années que…
00:02:22Oui, c'était il y a quelques décennies peut-être.
00:02:24On va parler des consignes de vote.
00:02:26Je ne sais pas si vous avez tout compris, si les électeurs ont tout compris,
00:02:29si les hommes politiques et les femmes politiques aussi ont bien intégré ce qui était en train de se passer.
00:02:34En tout cas, c'est assez flou.
00:02:36Et François Puponi, vous le savez mieux que personne.
00:02:39Les gens ont compris que c'était incompréhensible.
00:02:42À partir de là ?
00:02:44C'est bien résumé.
00:02:46Les gens ont compris que c'était incompréhensible.
00:02:48Ils sont à la fois atterrés et en colère.
00:02:50Alors qu'est-ce que ça veut dire ?
00:02:52Autant on peut comprendre la logique, pas de rationnement national,
00:02:57mais de là, dans certains cas, pour la majorité présidentielle,
00:03:00pour le LFI appelé à voter à des anciens ministres.
00:03:04Les gens se tapent dessus toute la journée.
00:03:06Ils n'ont rien en commun.
00:03:08Et là, pour garder leur poste et empêcher de respecter le vote des Français,
00:03:12ils se mettent d'accord.
00:03:14Pour s'engueuler le lendemain.
00:03:15Parce qu'on sait très bien qu'après le 7 juillet, ça recommencera.
00:03:18Et ça, les Français n'en veulent plus.
00:03:20Et sincèrement, c'est inimaginable qu'on en arrive là.
00:03:24On va d'abord écouter une explication de Gabriel Attal.
00:03:28Vous n'arrêtez pas d'en faire tout au long de la journée.
00:03:30Chaque personne l'interpelle.
00:03:32Qu'est-ce que vous dites ?
00:03:33Qu'est-ce que vous êtes en train de dire aux Français qu'il faut mettre un bulletin de vote LFI dans l'urne ?
00:03:37Vous nous avez dit le contraire pendant des semaines.
00:03:39Écoutez ce qu'il a dit à Saint-Lys, dans l'Oise, où il était aux côtés d'Éric Wörth.
00:03:42C'est que le premier tour a réglé le sujet d'une majorité dirigée par la France insoumise.
00:03:49Ça n'existe plus.
00:03:50Et je rappelle qu'au premier tour, on a fait le choix de ne pas présenter des candidats dans certaines circonscriptions,
00:03:55précisément pour éviter l'élection de députés de la France insoumise.
00:03:58Aujourd'hui, l'enjeu de ce second tour, c'est d'éviter une majorité absolue dirigée par le Rassemblement national,
00:04:04qui a un projet aux antipodes des valeurs de la République,
00:04:08qui veut trier les Français, stigmatiser une partie des Français en raison de leur origine.
00:04:12C'est aux antipodes de nos valeurs et ça viendrait alimenter la division dans notre pays et la violence,
00:04:18alors même que notre pays a besoin de rassemblement et d'apaisement.
00:04:21On a peut-être besoin du déconneur, déconneur canaplus en fait,
00:04:24pour comprendre, parce que là, il y a un grésillement de l'image.
00:04:29Non, Éric ?
00:04:30Oui, oui, oui.
00:04:31Alors, bon, je pense que la confusion est totale et que le retour de bâton peut être très violent, en fait, dimanche.
00:04:37C'est-à-dire que les électeurs qui ne comprennent plus rien et qui ont l'impression qu'on leur force la main,
00:04:41ça peut avoir, pardonnez-moi, mais l'effet inverse.
00:04:43On verra s'il y a une mobilisation ou pas.
00:04:45Ou les dégoûter, comme disait François Dupony.
00:04:47Oui, oui, il y a deux choses qu'il faut dire.
00:04:49C'est que ça a toujours existé, les désistements.
00:04:51C'est légal, c'est l'article 4 de la Constitution.
00:04:53J'ai regardé.
00:04:54Ah oui, on a reçu, il y a un sénateur qui voulait les interdire.
00:04:56Les partis concourent au suffrage des Français librement, etc.
00:05:01Bon, mais ce qui rend, à mon avis, illégitimes ces désistements aujourd'hui,
00:05:05c'est que depuis quelques années, et c'est le bilan négatif du en même temps,
00:05:08on a assisté à une radicalisation de la vie politique.
00:05:11Ce qui était possible et admissible dans les élections il y a quelques années,
00:05:15où vous aviez un centriste qui se désistait pour un socialiste républicain,
00:05:19bon, après tout, il n'y avait pas un océan entre eux.
00:05:22Mais aujourd'hui, avec la radicalisation à laquelle on a assisté,
00:05:25notamment de la part des filles, les Français ne peuvent plus comprendre ces désistements.
00:05:31Et puis on parlera peut-être des appels aussi à voter communiste.
00:05:34À Dédouard Philippe, par exemple.
00:05:36Dédouard Philippe, Xavier Bertrand, etc.
00:05:38Donc en fait, on est en pleine confusion et je crains, ou je ne sais pas s'il faut le craindre.
00:05:43Ce n'est pas la grande clarification.
00:05:44Mais attendez, c'est plus que ça.
00:05:46Ça passe pour un tripatouillage et des magouilles infinies.
00:05:49Infinies, les Français voteront.
00:05:51C'est eux qui auront le dernier mot.
00:05:53Donc bon, on ne peut pas dire tripatouillage.
00:05:55Bien sûr que les Français vont voter.
00:05:56Mais ils auront quand même le sentiment d'avoir mis un parti en tête au premier tour
00:06:00qui devait avoir la majorité absolue et qui risque de ne pas l'avoir.
00:06:04Donc dire, quelque part, on nous a volé notre vote.
00:06:06Et sincèrement, c'est un service énorme qu'ils rendent au Rassemblement national.
00:06:10Parce qu'ils vont pouvoir dire, s'ils n'ont pas la majorité absolue
00:06:13ou une majorité relative très très faible,
00:06:15dimanche soir ils pourront dire, on nous a volé, c'est un coup d'État,
00:06:18ils sont tous mis d'accord, ils veulent garder leur poste.
00:06:20Et c'est un boulevard pour Marine Le Pen dans deux ans.
00:06:22Parce qu'elle pourra dire, dans trois ans, en disant, voilà,
00:06:25Macron veut rester au pouvoir, ils se sont mis d'accord entre eux.
00:06:28Le système s'est mis d'accord.
00:06:29Ils ne vous écoutent pas.
00:06:30Et donc, ils continuent comme avant.
00:06:31Et donc, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
00:06:33J'irais même un tout petit peu plus loin.
00:06:35Pourquoi notre démocratie aujourd'hui, elle est malade ?
00:06:37Mais tout simplement parce que ça fait quasiment une vingtaine d'années,
00:06:40une vingtaine d'années, que les politiques n'appellent pas au vote d'adhésion,
00:06:44mais appellent au vote de contestation.
00:06:46C'est-à-dire qu'on pourrait remonter à la présidentielle
00:06:49entre Nicolas Sarkozy et François Hollande,
00:06:52où un camp a appelé à voter contre Nicolas Sarkozy.
00:06:56Oui, celle de 2007, ce n'était pas ça.
00:06:57François Hollande, ce n'était pas ça en 2007.
00:06:59C'était un vote d'adhésion.
00:07:00C'était exactement la même chose avec Emmanuel Macron,
00:07:02où on a appelé à voter contre Marine Le Pen.
00:07:04Rebelote en 2022, rebelote encore aujourd'hui.
00:07:07Et il faut faire attention au fait qu'effectivement,
00:07:09on se dirige vers des votes de plus en plus radicaux,
00:07:12tout simplement parce qu'élection après élection,
00:07:15les partis dits de gouvernement appellent finalement
00:07:17non pas à voter pour leurs propositions,
00:07:19mais contre les propositions des autres.
00:07:21Karim, je vais vous passer la parole.
00:07:22On va juste regarder une petite séquence qui s'est déroulée
00:07:24juste après la petite allocution de Gabriel Attal.
00:07:27Il se fait interpeller par une dame qui ne comprend pas
00:07:29ce qu'il a essayé de dire.
00:07:31Regardez, et je vous passe la parole.
00:07:33Vous étiez PS, M. Attal ?
00:07:35J'ai été, oui, à une époque, bien sûr.
00:07:37Alors elle fout les valeurs, moi, que je chérissais.
00:07:42Vous savez, j'ai eu l'occasion de le dire dans cette campagne,
00:07:46pour moi, les valeurs qui sont les miennes,
00:07:48c'est le respect absolu de la laïcité,
00:07:50la laïcité à l'école.
00:07:52Non seulement je l'ai dit, mais dans les faits,
00:07:54je peux vous dire que c'est moi qui ai fait respecter
00:07:55la loi de 2004 sur la laïcité à l'école,
00:07:58à un moment où beaucoup m'ont attaqué,
00:08:00et notamment la France insoumise m'a attaqué en justice.
00:08:03Je suis très au clair sur qui sont mes amis politiques,
00:08:06qui sont mes adversaires et qui resteront
00:08:07mes adversaires politiques.
00:08:09Voilà, donc on va écouter la dame, justement,
00:08:12qui a interpellé Gabriel Attal. Écoutez-la.
00:08:15Moi, ce qui m'inquiète, c'est de voir quelqu'un,
00:08:17M. Attal, qui était brillant, intelligent, talentueux.
00:08:21On est d'accord, il a très bien commencé son parcours
00:08:23avec son interdiction pour la BAYA.
00:08:26Aujourd'hui, il fait le grand écart.
00:08:28C'est insupportable. Non, non, non.
00:08:30Moi, je... Non. Voilà ce que je dis.
00:08:33Moi, je vois pas pourquoi.
00:08:35Non, c'est incompréhensible.
00:08:37Et je sais même pas si lui-même y croit.
00:08:39Alors, le président, n'en parlons pas.
00:08:41Là, il perd le nord à chaque instant.
00:08:43C'est insupportable.
00:08:44Voilà pour ce que dit cette dame,
00:08:46qui était à son lisse aujourd'hui, Karim.
00:08:48Non, mais on peut comprendre qu'il y ait des électeurs
00:08:51qui soient déboussolés par ce qui est en train de se passer.
00:08:54D'ailleurs, la décision même d'Emmanuel Macron,
00:08:58dans le contexte, dans la manière dont il a dissous,
00:09:00a déboussolé le pays.
00:09:02Personne ne s'attendait à une décision aussi rapide,
00:09:04sans aucune consultation, avant les JO,
00:09:07avec trois semaines de préparation pour une élection législative
00:09:10qui est quand même très importante pour l'avenir de la nation.
00:09:12Et donc, du coup, il ne faut pas s'étonner derrière
00:09:15qu'il y ait ce type d'imbroglio.
00:09:17Là, aujourd'hui, qu'est-ce que l'on voit ?
00:09:19On voit la volonté de faire barrage au RN,
00:09:22qui était en passe de pouvoir avoir une majorité
00:09:25absolue, voire relative, assez confortable.
00:09:28Et donc, face à ce risque-là...
00:09:31On nous dit, c'est pas grave si on votait les filles.
00:09:34Le tous contre le RN.
00:09:36Et en même temps, j'ai envie de dire,
00:09:38c'est aussi pour sauver les postes des uns et des autres,
00:09:40parce qu'ils savent très bien que ça passe par là.
00:09:42Et ils se disent, d'abord, acte 1, on empêche le RN
00:09:45d'arriver au pouvoir, et acte 2, on verra bien
00:09:47comment cet assemblée nationale sera gérable ou pas.
00:09:51Vraisemblablement, elle sera ingérable,
00:09:53parce que personne n'aura la majorité absolue.
00:09:56Et les majorités relatives seront quand même très faibles
00:09:59de part et d'autre.
00:10:01Et tout le monde va se tenir.
00:10:03On ne voit pas comment les coalitions vont...
00:10:05A moins de fonctionner, vous l'avez souligné,
00:10:07j'étais député européen, comme on le fait au Parlement européen,
00:10:09par des coalitions quand même un peu inédites,
00:10:11souvent, parce qu'on peut voter avec le 4 VR,
00:10:14sur quelques sujets, mais c'est pas le fonctionnement
00:10:16de la démocratie à la française.
00:10:18On sait très bien que nous, on est plutôt très clivants.
00:10:20Alexandre Devequeux nous a rejoint.
00:10:23Alexandre, là, on voit que même Gabriel Attal
00:10:26a du mal à être compris des électeurs.
00:10:28Il avait pourtant des positions très claires,
00:10:30et les Français le lui reconnaissaient.
00:10:32Est-ce que là, il est en train de s'abîmer, dans cette séquence ?
00:10:35Peut-être qu'il y a une part de tactique chez lui.
00:10:38C'est-à-dire que s'il y avait une élection présidentielle anticipée,
00:10:41c'est quelque chose qu'on n'a pas évoqué,
00:10:43mais qui devient implausible quand il n'y a pas de solution politique.
00:10:46Parce qu'à un moment donné, ce sera à Emmanuel Macron
00:10:50de trouver une solution politique,
00:10:52au cas où, dans lequel il nous a plongés.
00:10:54Gabriel Attal pourra dire
00:10:56« je ne me suis jamais compromis avec le Rassemblement national »
00:11:00et rejouer la carte du Fonds républicain dans un deuxième tour.
00:11:04Il y a un côté histoire sans fin, si vous voulez.
00:11:07C'est vrai que Gabriel Attal s'est construit politiquement
00:11:10en étant très ferme sur la question de la baïa.
00:11:13Personnellement, j'ai toujours pensé
00:11:15qu'il y avait une part de communication là-dessus.
00:11:17Je n'étais pas sûr qu'il y avait une véritable
00:11:19colonne vertébrale politique derrière.
00:11:21C'est ce que ça semble révéler.
00:11:24Je crois qu'il y a une fracture très profonde
00:11:26entre les élites dirigeantes et le peuple.
00:11:28C'est pour ça que le Rassemblement national a fait 34% des voix.
00:11:33Je crois qu'elle va être encore aggravée par cette situation.
00:11:37Pourquoi il y a une fracture ?
00:11:39Parce qu'il y a un certain nombre de sujets
00:11:40dont les Français aimeraient que les politiques s'en parlent.
00:11:42Lesquels ?
00:11:43Le sujet de l'immigration, par exemple.
00:11:44Pas un mot.
00:11:45Quand même, le Rassemblement national
00:11:47est en passe d'avoir la majorité absolue dans ce pays.
00:11:50On fait le bilan de ce premier tour des législatives.
00:11:53Il n'y a pas un mot sur la question de l'immigration.
00:11:56Je pense que c'est la première cause
00:11:58de la montée du Rassemblement national.
00:12:00Mais il y en a d'autres.
00:12:01Il y a une forme d'orthodoxie économique
00:12:03de centre-gauche et de centre-droite qui s'est installée.
00:12:06Il y a le fait que l'Europe, son fonctionnement,
00:12:09ne peut pas être remis en cause.
00:12:11Tous ces sujets-là, ça fait des années
00:12:13que les Français veulent qu'ils soient posés sur la table.
00:12:15Or, ils votent pour des partis différents.
00:12:18Et à chaque fois, après l'élection,
00:12:19on leur dit que ce n'est pas possible
00:12:21parce qu'il y a les institutions européennes,
00:12:23le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État.
00:12:26Il y a un sentiment d'impuissance aujourd'hui très fort
00:12:31et un sentiment de dépossession démocratique.
00:12:33Je pense qu'il va s'aggraver.
00:12:35Effectivement, dans trois ans,
00:12:37Marine Le Pen a un boulevard pour les réaliser.
00:12:40Mais peut-être avant.
00:12:41Parce que cette manœuvre-là...
00:12:44Avant la démission du président,
00:12:46personnellement, je n'y crois pas.
00:12:47Je ne la demande pas du tout.
00:12:48Moi, je n'y crois pas.
00:12:49Mais je pense que là, on est dans des manœuvres...
00:12:51Ce n'est pas un scénario plausible.
00:12:52On est dans des manœuvres sans stratégie à long terme.
00:12:55C'est extrêmement court-termiste.
00:12:57L'option 1, c'est empêcher Bardella d'être Premier ministre.
00:13:01Et l'option 2, on ne sait pas très bien.
00:13:03Au début, ce n'était ni RN ni LFI.
00:13:05Et puis, il y a resté financé que RN.
00:13:07Oui, mais il n'y a pas de vision, même à moyen terme.
00:13:11Et donc, je vous garantis qu'il va y avoir un chaos
00:13:14si le plan, leur plan, fonctionne
00:13:17et que Bardella ne peut pas aller à Matignon.
00:13:19Ça va se traduire par un chaos politique inédit.
00:13:22Les institutions ne sont pas faites pour ça.
00:13:24Elles seront bloquées.
00:13:25Oui, mais bon...
00:13:26Moi, je ne crois pas à la démission.
00:13:27Non, mais Alexandre pose un vrai problème.
00:13:29C'est-à-dire que ça fait des années et des années...
00:13:31Lui-même ou pas ?
00:13:32Non, il n'y est pas.
00:13:33Non, il pose le problème.
00:13:34Il pose les vraies questions.
00:13:35Le pauvre.
00:13:36Mais si vous voulez...
00:13:37Oui, ça fait des années que le vote du RN croit.
00:13:40Pourquoi ?
00:13:41Parce que les Français qui votent RN...
00:13:42Si vous additionnez RN plus salaire,
00:13:44on n'est pas loin de 12 millions de votants.
00:13:46Oui, oui.
00:13:47Parce que les Français sont dépossédés des thèmes
00:13:50qu'ils estiment devoir être sur la table du débat national
00:13:53et maintenant, ils vont être dépossédés de leur vote.
00:13:56Ça fait beaucoup.
00:13:57Ça fait des carburants.
00:13:59Regardez l'espèce de sauve-qui-peut aussi
00:14:01que je trouve terrible de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.
00:14:04On va l'écouter, tiens.
00:14:05On va...
00:14:06On va l'écouter.
00:14:07Non, parce que...
00:14:08Je voudrais bien qu'on l'écoute.
00:14:09Écoute-toi, Édouard Philippe.
00:14:10Si David Pougeolle est avec moi en régie,
00:14:11il va me dire, prends ton temps,
00:14:13meuble un peu le temps que je mette le son dans la machine.
00:14:16Mais Édouard Philippe,
00:14:17sur le fait qu'il va voter communiste,
00:14:20alors qu'il s'est battu à chaque fois
00:14:23sur ces élections municipales au Havre
00:14:25contre les communistes,
00:14:26c'est assez succulent.
00:14:27Écoutez.
00:14:28Dimanche, je vote dans la huitième circonscription
00:14:30de Sainte-Marie-Thym au Havre.
00:14:32Je voterai pour un candidat communiste.
00:14:35Je ne le fais pas de gaieté de cœur.
00:14:36Je ne le fais pas par accord avec lui.
00:14:38Je ne le fais pas parce que je soutiens politiquement ses positions.
00:14:41C'est mon adversaire.
00:14:42C'est mon adversaire.
00:14:43Il a essayé de me battre aux dernières municipales.
00:14:45Je le fais parce que je préfère un élu que je connais,
00:14:49avec qui je travaille dans l'intérêt du Havre,
00:14:51même avec des différences,
00:14:53et qui me paraît relever d'une exigence démocratique
00:14:55que je partage,
00:14:56que le Rassemblement national.
00:14:58Voilà.
00:15:00Ah, vous allez tous se défendre ?
00:15:03Après, j'arrête.
00:15:04Deux choses.
00:15:05Puisqu'on en est à s'interroger sur l'histoire des partis politiques,
00:15:08d'où ils viennent ?
00:15:09D'où ils viennent ?
00:15:10Le Front national a été créé par des vaffanesses.
00:15:12Très bien.
00:15:13Mais d'où vient le Parti communiste français ?
00:15:15Il n'y a pas eu plus stalinien que le Parti communiste français.
00:15:18Ce n'est pas Ernesto Bellinguer en Italie.
00:15:20On a eu un Parti communiste qui a justifié la politique de Moscou
00:15:24pendant des années.
00:15:26Georges Marchais était intervenu en direct de Moscou
00:15:28pour l'invasion de l'Afghanistan.
00:15:30Donc, si vous voulez,
00:15:31c'est quand même ce racolage électoral d'Edouard Philippe.
00:15:34Il est absolument inadmissible.
00:15:35Sauf que, et il ne faut pas l'oublier,
00:15:37il n'insulte peut-être pas l'avenir, Edouard Philippe,
00:15:39parce que peut-être qu'il n'a aucun avenir politique.
00:15:41Or, le Havre est tombé dans l'escarcelle de la droite du RPR et de l'UMP
00:15:46à partir de Ruffenach en 1995.
00:15:48Avant, c'était une municipalité communiste de Havre.
00:15:51Donc, n'insultant pas l'avenir,
00:15:53il va jusqu'à dire
00:15:55« Ne m'en veuillez pas,
00:15:57mais peut-être qu'au prochain municipal,
00:15:58j'aurai besoin des anciens communistes ».
00:16:00C'est ça la réalité.
00:16:02Même pour la présidentielle ?
00:16:03C'est ça la réalité.
00:16:04C'est l'histoire sans fin.
00:16:05Je vous disais, quel est le plan d'Edouard Philippe ?
00:16:06Je pense qu'il ne marchera pas
00:16:07parce qu'il n'a pas le talent d'Emmanuel Macron
00:16:09et que la corde est usée.
00:16:11Mais le seul plan d'Edouard Philippe,
00:16:12c'est de passer par un trou de souris au premier tour devant la gauche
00:16:16et ensuite de faire fonds républicains devant le Rassemblement national.
00:16:20Quel est le projet qu'il propose ?
00:16:22Il n'y a pas de projet.
00:16:23J'entends ce que vous dites sur les coalitions
00:16:25qui sont un peu contre-nature,
00:16:27mais je n'aime pas le terme « on ne dépossède les Français que de leurs prêts ».
00:16:31Oui, ils pourront voter.
00:16:32Mais les Français, on ne les dépossède de rien du tout.
00:16:35Il faut arrêter de se raconter des histoires.
00:16:37Je veux dire, le Rassemblement national, il n'a pas fait 34,
00:16:40il a fait 29 sur les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:16:4229%.
00:16:439,3 millions.
00:16:45Avec Ciotti, ça fait 34.
00:16:46Il a fait 9,3 millions.
00:16:47Bon, il a fait un score important.
00:16:49Et en plus, je ne parlais pas que du fond.
00:16:51Personne n'a dit qu'il n'a pas fait un score important.
00:16:52Mais est-ce qu'aujourd'hui, il peut incarner une forme de majorité
00:16:56dans l'électorat français ?
00:16:57La réponse est non.
00:16:58Et s'il est devant, c'est parce qu'effectivement,
00:17:00on a des fractures dans le pays politique
00:17:02qui font qu'on a plusieurs blocs qui s'opposent.
00:17:04S'il y a un désistement et que les Français d'un bloc désisté
00:17:07ne veulent pas voter pour le candidat restant,
00:17:10ils le feront.
00:17:11On les dépossède de rien.
00:17:12Donc, arrêtez de raconter des histoires.
00:17:14Si les Français veulent s'abstenir, ne pas suivre les consignes,
00:17:17si ça tient bon, ils ne suivront pas.
00:17:19Ça restera quand même la démocratie qui vaincra à l'arrivée
00:17:23avec le choix des Français.
00:17:25Donc, d'élire ou de ne pas élire, celui qui restera en lit
00:17:27se fasse jouer.
00:17:28Je ne parlais pas d'élection.
00:17:29Je parlais d'élection.
00:17:30C'est le premier point.
00:17:31Le deuxième point.
00:17:32Je ne suis pas mettant les garçons.
00:17:33Je suis seul sur cette position.
00:17:34Laissez-moi dérouler deux secondes.
00:17:35Laissez-le terminer.
00:17:36Sur Édouard Philippe.
00:17:37Édouard Philippe, je suis désolé, moi.
00:17:39On peut être en totale opposition avec le RN au niveau du projet
00:17:42mais au niveau aussi des valeurs
00:17:44et estimer qu'on est en totale opposition avec le communiste
00:17:47sur le projet mais pas sur les valeurs.
00:17:48Combien de millions de morts au communisme ?
00:17:49Non, mais on ne parle pas du communisme.
00:17:51On parle d'un candidat qu'Édouard Philippe connaît,
00:17:54qui est sur le terrain,
00:17:55donc qui a peut-être effectivement à son actif des initiatives,
00:17:58des actions qui ne sont pas anti-républicaines
00:18:00comme on peut le penser du RN.
00:18:02Ça aussi, il faut aussi le respecter.
00:18:04On peut imaginer qu'il y ait des soutiens
00:18:07parce que les gens sont dans le camp de la République
00:18:10et que d'autres n'y sont pas.
00:18:11Pour autant, on n'est pas d'accord sur le pouvoir.
00:18:13Ça existe.
00:18:14Mais vous avez mis mon père dans la salle.
00:18:15Si je peux me permettre, la seule différence,
00:18:17c'est que le parti communiste dont il parle
00:18:20a signé un accord de gouvernement avec la France insoumise.
00:18:24Là ?
00:18:25Oui.
00:18:26Et alors ?
00:18:27Tout est rebattu, là.
00:18:28Les cartes sont rebattues.
00:18:29Donc ça veut dire qu'un parti peut s'associer avec des gens
00:18:32qui ont eu des propos antisémites ?
00:18:34Des propos antisémites ? Arrêtez avec ça.
00:18:36Il faut les poursuivre s'ils avaient des propos antisémites.
00:18:38Mais ils ont été poursuivis.
00:18:39Mais ils sont condamnés ou pas ?
00:18:40Mais il y en a qui ont été condamnés pour l'apologie.
00:18:41Mais non.
00:18:42Les candidats qui n'ont pas voulu débloquer,
00:18:44ils ont été condamnés ?
00:18:45Il y en a qui ont été condamnés pour l'apologie.
00:18:47Alors dites au moins qui est condamné comme candidat.
00:18:48Non mais Karim.
00:18:49Allez-y.
00:18:50Dites au moins qui est condamné.
00:18:51Quand on dit.
00:18:52Voyons sérieux.
00:18:53Quand on dit.
00:18:54Assois.
00:18:55Non mais quand on dit.
00:18:56Allez-y.
00:18:57Les propos qui ont été tenus depuis le 7 octobre par certains.
00:18:58OK.
00:18:59S'ils sont antisémites, ils doivent être condamnés.
00:19:00D'accord.
00:19:01Ils ont été attaqués pour certains.
00:19:02Il y en a qui ont été condamnés.
00:19:03L'automne qu'il était.
00:19:04L'automne qu'il était.
00:19:05Bon.
00:19:06Il a donc signé un accord de gouvernement avec ces gens-là.
00:19:07Il dit.
00:19:08Bon.
00:19:09LFI, j'en veux pas.
00:19:10Mais les associés de LFI, pourquoi pas ?
00:19:11C'est là où les Français...
00:19:12Mais parce que tu comprends bien que les cartes sont rebattues et que LFI ne gouvernera pas le pays.
00:19:17Tu le sais.
00:19:18Ne faites pas comme si vous ne le comprenez pas.
00:19:20Mais ça, personne ne le sait.
00:19:22L'objectif.
00:19:23Comment ça, personne ?
00:19:24Mais qui va diriger demain ?
00:19:25Au sein même du nouveau fonds populaire.
00:19:26Non mais qui va diriger demain ?
00:19:27Au sein même.
00:19:28Qui va diriger demain ?
00:19:29Allez-y.
00:19:30Parce que Mélenchon.
00:19:31C'est la première fois.
00:19:32Enfin, si je peux me permettre.
00:19:33Je finis.
00:19:34C'est quand même la première fois à une élection législative.
00:19:35On sait pas qui va diriger.
00:19:36On sait pour qui on vote pas.
00:19:37On sait pas pour qui on vote.
00:19:38C'est-à-dire qu'on dit.
00:19:43Tu sais jamais qui va nommer Premier ministre.
00:19:46Est-ce que c'est quelqu'un plutôt de gauche ?
00:19:47Là, on sait pas.
00:19:48Il nous a quand même habitués à la cacophonie totale.
00:19:51C'est pas nouveau.
00:19:52Là, c'est plus de la cacophonie.
00:19:54À ce que tu disais à l'instant, bien évidemment, pour l'instant, ils ne sont pas majoritaires dans le pays, le Rassemblement National.
00:20:00Mais le problème, par rapport à ce qui est fait depuis de nombreuses années, c'est qu'on n'écoute pas le vote d'une partie de la population.
00:20:06Pourquoi le Rassemblement National engrange de plus en plus de voix, élection après élection ?
00:20:10Ça, c'est un autre débat intéressant.
00:20:11Non, mais c'est exactement ce qui va se passer.
00:20:13C'est-à-dire que qu'est-ce qui va être dit aux 30 % de Français, peut-être plus, qui vont voter ce dimanche pour le Rassemblement National ?
00:20:20Écoutez, vous avez voté.
00:20:22Votre vote, exactement la même chose que ce qu'a dit Emmanuel Macron au sort du second cours de l'élection de 2022.
00:20:28Votre vote nous oblige.
00:20:30On verra comment prendre en compte ce qui s'est passé.
00:20:33Mais en attendant, laissez-nous gérer nos affaires.
00:20:36On fera sans le Rassemblement National.
00:20:38Et ça, je suis désolé, c'est exactement ce que j'ai demandé tout à l'heure.
00:20:42C'est la question que j'ai posée à Prisca Thévenot.
00:20:44Est-ce que vous n'êtes pas en train de dire à la population française qu'ils votent mal ?
00:20:49Aux élections européennes, il y a une majorité quand même de Français.
00:20:53Certes, on est moins des 50 %, mais qui a voté pour le Rassemblement National.
00:20:57Bon, on organise des élections législatives.
00:21:00Vous aurez le temps de vous rattraper.
00:21:02Vous avez une seconde chance.
00:21:03Là, ils votent exactement la même chose.
00:21:04Trois semaines plus tard, ils ne sont pas schizophréniques.
00:21:06On leur dit, écoutez, vous avez peut-être mal voté.
00:21:08On va créer une coalition arc-en-ciel.
00:21:10Mais si la coalition ne convient pas aux Français, ils ne voteront pas pour.
00:21:13Mais la coalition ne convient pas aux Français.
00:21:15Mais alors, donc, les Rennes auront la majorité absolue.
00:21:18Vous posez n'importe qui.
00:21:20Mais quelle coalition ?
00:21:21Jusqu'au bout de ton raisonnement.
00:21:22Mais quelle coalition ?
00:21:23On ne la connaît pas, la coalition ?
00:21:24Si les Français ont posé les thèses du RN,
00:21:27dites-moi une chose, c'est que, coalition ou pas,
00:21:29le RN aura la majorité absolue.
00:21:31S'ils ne l'ont pas, c'est qu'une majorité de Français,
00:21:33donc, ne sont pas favorables à France.
00:21:36J'aimerais juste rajouter quelque chose au débat.
00:21:39On va partir dans la Sarthe, dans un petit village
00:21:41qui s'appelle Chérencé, qui a 350 habitants,
00:21:43qui a voté à plus de 60% pour le Rassemblement national.
00:21:4660%.
00:21:47Alors, sur place, les habitants ne parlent pas d'insécurité,
00:21:50mais plutôt d'un abandon.
00:21:51Un abandon parce qu'ils sont des ruraux.
00:21:54Reportage Jean-Michel Lecaze, Michael Chaillou,
00:21:56avec le récit de Tony Guittard.
00:21:58Dans cette commune rurale de la Sarthe,
00:22:00345 habitants.
00:22:01Si la plupart ne sont pas confrontés aux problèmes d'insécurité,
00:22:04nombreux sont ceux qui se sentent oubliés.
00:22:07Comme François, qui est chauffeur de car.
00:22:09Dans nos campagnes, on a l'impression d'être oubliés.
00:22:13On n'a plus de magasin.
00:22:14Dans le temps à Chérencé, vous aviez deux bistrots,
00:22:18un boucher et un boulanger.
00:22:20On n'a plus rien.
00:22:21On n'a plus qu'un dépôt de pain.
00:22:22Et encore, le pain, c'est le caoutchouc qu'on mange.
00:22:25J'ai 1200 euros par mois.
00:22:27Heureusement que j'ai hérité de la maison de ma mère,
00:22:30sinon je serais peut-être à la rue.
00:22:32Un sentiment d'abandon qui ne date pas d'hier pour cet habitant.
00:22:36Non, on n'a plus de commerce.
00:22:38C'est vrai, on n'a plus de choses comme ça.
00:22:40Mais bon, ça, ça fait très longtemps.
00:22:43Ça fait même très, très, très longtemps.
00:22:46Ça, c'est pas d'aujourd'hui.
00:22:47Ah non.
00:22:48La désertification de nos provinces, c'est pas d'aujourd'hui.
00:22:52Devoir prendre sa voiture pour se rendre dans les commerces
00:22:54ou au travail, un réel coup pour les habitants.
00:22:57Nous avons rencontré le maire de la commune.
00:22:59Les gens ont un petit travail à l'extérieur souvent,
00:23:01donc ils ont pas mal de kilomètres à faire.
00:23:03Forcément, c'est un budget d'essence, des choses comme ça.
00:23:06Par contre, à côté, moi qui ai maire,
00:23:08je peux voir des dossiers qui arrivent en mairie,
00:23:10des gens en situation où ils ne travaillent pas.
00:23:13Derrière, ils ont le droit à tout.
00:23:16Et ça, je pense qu'il y a un ras-le-bol général de tout ça.
00:23:19Avec un pouvoir d'achat au plus bas,
00:23:21des commerces qui disparaissent et un sentiment d'abandon,
00:23:24les habitants de Chérençay attendent une amélioration.
00:23:27C'est ça, Eric, le vrai ressort du bois terrain.
00:23:30Tout est dit dans ce reportage.
00:23:32Il est excellent.
00:23:34La souffrance de ces Français qu'on n'entend pas,
00:23:37qu'on n'a jamais entendue.
00:23:39C'est vrai qu'il y a eu le mouvement des gilets jaunes,
00:23:41mais ces gens qui ne bénéficient pas de subventions,
00:23:43qui ne bénéficient pas de logements neufs,
00:23:45qui ne bénéficient plus de services publics,
00:23:49qui doivent mettre de l'essence dans leur voiture
00:23:51et qui constatent qu'ils ne peuvent plus faire,
00:23:53cette France-là, excusez-moi, c'est pas des fascistes,
00:23:56c'est pas des pro-nazis,
00:23:58c'est pas des gens d'extrême droite,
00:24:00c'est des gens qui ont tellement souffert en silence
00:24:03pendant des années qu'ils estiment, à tort ou à raison,
00:24:06que le vote de l'espoir d'adhésion pour eux,
00:24:08c'est le vote du Rassemblement National.
00:24:10Et tant qu'on n'aura pas trouvé des solutions
00:24:13pour ces gens qui meurent en silence,
00:24:15dont les centre-bourgs meurent en silence,
00:24:17le vote du RN continuera de croître.
00:24:19Et là, j'ai pas le sentiment que tout le monde ait bien compris
00:24:22ce qui se passe dans ces zones-là
00:24:24et un vrai plan pour remettre les services publics
00:24:27au cœur de la ruralité.
00:24:29J'ai été président de l'ANRU
00:24:32et j'ai réclamé une agence nationale de révitalisation rurale.
00:24:36Parce que cette France-là, elle est oubliée depuis toujours.
00:24:39Et donc, elle n'existe plus.
00:24:41C'est les gens qui ont toujours travaillé,
00:24:43qui ont payé leurs impôts, qui n'ont rien demandé, rien réclamé.
00:24:46Ils veulent juste qu'on leur permette de vivre tranquillement.
00:24:48Et ils n'ont pas de réponse.
00:24:50Et ce vote-là, s'il n'est pas pris en compte à un moment,
00:24:53qui peut, entre guillemets, mal finir.
00:24:55– Il n'a pas fait la morale.
00:24:56Il ne doit pas prendre leur voiture et se moraliser, etc.
00:24:59– Oui, oui.
00:25:00Surtout que le RN fait des scores énormes dans ces territoires-là.
00:25:05Il n'y a pas un immigré.
00:25:06Et parfois, il n'y a pas d'insécurité.
00:25:08Mais ils se sentent abandonnés.
00:25:09Ils sont les oubliés de la République.
00:25:11– Il y a une insécurité dans les ANRU aussi.
00:25:14– Ce n'est pas la même nature d'insécurité.
00:25:17Ce que je veux dire par là,
00:25:18c'est que je reprends une expression de Bernard Tapie à l'époque,
00:25:21quand il analysait l'électorat Front National.
00:25:23Il disait, c'est un peu la voiture ballée, RN.
00:25:25Il y a des gens qui ont des problèmes de pouvoir d'achat,
00:25:27qui ont des fins de moins difficiles.
00:25:28On ne répond pas à leurs problématiques.
00:25:30Les gens qui sont éloignés des centres de décision,
00:25:32on ne répond pas à leurs problématiques.
00:25:33Ils sont les oubliés, les abandonnés.
00:25:35Et puis après, il y a une frange.
00:25:36Après, on ne sait pas la mesurer.
00:25:38Effectivement, de racisme et de xénophobie pour certains d'entre eux.
00:25:41Mais pas tous.
00:25:42On ne peut pas dire qu'ils sont tous comme ça.
00:25:43– Petite pause.
00:25:44On se retourne dans un instant.
00:25:45On parlera de l'insécurité.
00:25:46Alors là, vrai aussi, sujet de préoccupation pour les Français lundi.
00:25:49À Nice, on a un nouveau tiré.
00:25:51Alarme lourde dans les rues entre trafiquants de drogue.
00:25:54A tout de suite dans PUNCHLINE.
00:26:0017h31 et quelques secondes.
00:26:02Le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guylain.
00:26:04Simon.
00:26:08– Une candidate du Rassemblement national aux élections législatives
00:26:11dit avoir été violemment agressée aujourd'hui à La Rochelle.
00:26:14Marie Dauchy, candidate RN dans la troisième circonscription de Savoie,
00:26:17a donc annoncé suspendre sa campagne.
00:26:19Elle s'est vue prescrire 8 jours d'ITT.
00:26:21Ses examens médicaux sont toujours en cours.
00:26:24Dans l'affaire des assistants parlementaires européens
00:26:26du Rassemblement national,
00:26:27Jean-Marie Le Pen n'est pas en état d'être jugée.
00:26:30C'est ce qu'a affirmé aujourd'hui le tribunal judiciaire de Paris.
00:26:33L'état de santé du fondateur du Front national,
00:26:35âgé de 96 ans aujourd'hui.
00:26:37Et je cite, incompatible avec sa présence au procès prévu
00:26:40à partir du 30 septembre prochain.
00:26:42Et puis, 8 membres de la jeune garde fondée par le candidat insoumis
00:26:45Raphaël Arnaud sont mis en examen pour une agression antisémite.
00:26:48Les faits ont eu lieu le 27 mai dernier dans le métro parisien
00:26:51où un jeune adolescent de 15 ans aurait été insulté.
00:26:5312 jours d'incapacité de travail avaient été retenus
00:26:56en raison du choc subi par la victime Laurence.
00:26:59Si mon cher Simon Guillain, je vais vous tirer les oreilles,
00:27:01c'est La Rochette en Savoie,
00:27:04la petite ville dans laquelle cette candidate RN
00:27:08a été agressée et non pas La Rochelle.
00:27:10Mais je vous pardonne parce que vous n'êtes pas Savoyard
00:27:12et donc régional de l'étape.
00:27:14Ni Rochelet.
00:27:16Alors là j'ai un Rochelet dans la place, donc pas de débat.
00:27:20On va parler de l'insécurité parce que pendant ce temps
00:27:23que le pays est occupé à parler de politique,
00:27:25les trafiquants et les voyous continuent.
00:27:27Lundi soir, des coups de feu ont été tirés dans les quartiers
00:27:30de l'Ariane de Bon Voyage à Nice
00:27:32avec des hommes très lourdement armés
00:27:34comme à chaque fois c'est le même scénario qui se reproduit.
00:27:36Reportage Franck Triviau, Alice Sommerer.
00:27:39Des coups de feu tirés lundi soir dans le quartier Bon Voyage à Nice.
00:27:43Un peu plus tard, une nouvelle fusillade se produit
00:27:45dans le quartier de l'Ariane à l'est de la ville
00:27:48comme le raconte Laurent Alcaraz, syndicat Alliance Police 06.
00:27:51Un pseudo-commando armé fait une attaque simultanée.
00:27:54Ça tire en l'air pour une bonne partie,
00:27:57ça tire à l'arme lourde quand même.
00:28:00S'ensuit une prise en charge par la police d'un des véhicules.
00:28:03Un individu sur quatre est interpellé à ce moment-là.
00:28:06Récupéré dans le véhicule des armes,
00:28:09fusil à pompe et vraisemblablement une arme de poing et des cartouches.
00:28:12Le lendemain de l'attaque, en début d'après-midi,
00:28:15des individus cagoulés et lourdement armés sont repérés par des habitants.
00:28:18Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, déplore cette situation.
00:28:21Il semblerait, d'après les habitants, mais là encore une fois,
00:28:24l'enquête devra le confirmer,
00:28:27que ce soit des individus jeunes, marseillais,
00:28:30puisqu'ils auraient indiqué en arrivant tout à l'heure aux habitants
00:28:34qu'ils étaient marseillais qui venaient rechercher un point de deal.
00:28:37Une situation devenue invivable pour les riverains.
00:28:40Certains veulent même quitter la ville.
00:28:43Il faut s'échapper, parce qu'on ne peut pas lutter.
00:28:46La police, l'État ne fait pas les moyens, ne fait pas ce qu'il doit faire à la source.
00:28:49Donc c'est nous qu'on paye pour casser.
00:28:52Ça fait de la peine à avoir pour la société, pour plus tard, c'est vraiment désolant.
00:28:55Un large périmètre de sécurité a été temporairement établi,
00:28:58nécessitant l'intervention du RAID.
00:29:01En attendant d'identifier les auteurs, une procédure d'expulsion a été engagée
00:29:04contre les locataires des logements où ont été retrouvés les armes.
00:29:07Voilà, pour l'effet, Rody Mana, vous êtes en ligne avec nous,
00:29:10porte-parole du syndicat de police Allianz Sud.
00:29:13Ça se poursuit en fait, on n'arrive pas à endiguer ces règlements de comptes,
00:29:16ces tirs à l'arme lourde, là dans les rues de Nice,
00:29:19visiblement avec des gangsters qui venaient de Marseille.
00:29:22Oui, apparemment, bonjour à tous.
00:29:25Effectivement, on a cette affaire de Nice qui est assez frappante.
00:29:28Dès qu'on voit des images avec des individus avec des armes de guerre,
00:29:31il est évident que ça marque plus nos concitoyens.
00:29:34Très honnêtement, on en voit assez régulièrement, malheureusement.
00:29:37Et effectivement, il semblerait, d'après le communiqué du parquet,
00:29:41que les deux individus qui ont été interpellés par les services de police,
00:29:44parce qu'il faut le dire, la police a immédiatement interpellé
00:29:47un premier individu, la police niceoise, et ensuite un deuxième individu,
00:29:50il semblerait que ce soit des Marseillais.
00:29:53Alors, on est dans ce phénomène de marseillisation, comme j'appelle moi,
00:29:56des trafics de stups, c'est-à-dire qu'il y a eu une grosse opération
00:29:59qui a été faite dans ce quartier la semaine dernière par la police judiciaire
00:30:02avec dix mises à l'examen et six incarcérations.
00:30:05Et vous savez, la nature a horreur du vide et les trafics de stups effiants
00:30:08ont aussi horreur du vide. Donc à ce moment-là, ça parle vite
00:30:11et les Marseillais, avec des réseaux plus ou moins structurés,
00:30:14essayent de venir récupérer ces points de vente de stups effiants
00:30:17parce que ça ramène énormément d'argent et parce que sur Marseille,
00:30:21il y a un gros business, il y a beaucoup de gens qui veulent se mettre
00:30:24sur les trafics de stups et il y a aussi beaucoup de polices
00:30:27qui luttent depuis trois ans d'arrache-pieds pour essayer
00:30:31de démanteler ces trafics de stups. Alors ils cherchent d'autres endroits
00:30:34pour s'implanter et pour gagner leur argent sale.
00:30:37– Rudy, ça veut dire que les opérations place net fonctionnent
00:30:40mais qu'elles créent un appel d'air pour d'autres trafiquants
00:30:43qui viennent d'autres villes, c'est bien ça ?
00:30:46– Complètement, vous savez, ces gens-là, quand ils gagnent
00:30:4950 000 euros par jour, il ne faut pas s'inventer des vies,
00:30:53ils vont essayer de les gagner différemment ailleurs.
00:30:56Si effectivement, ils se rendent compte que la police marseillaise,
00:30:59parce qu'elle a eu davantage d'effectifs, parce qu'elle est davantage présente,
00:31:02elle arrive à démanteler les réseaux où ils se trouvent habituellement
00:31:05à Marseille ou dans la périphérie, c'était dans les quartiers nord de Marseille
00:31:09puis ils sont venus dans les quartiers centre, puis dans les quartiers est et sud
00:31:12et puis aujourd'hui ils se disent, la police elle est un petit peu partout,
00:31:16elle nous cause des problèmes partout, donc qu'est-ce qu'ils font ?
00:31:18Ils cherchent d'autres réseaux, alors c'est aussi dans les Bouges du Rhône,
00:31:21on a vu à Nîmes, on a vu à Cavaillon et on voit à Nice également
00:31:25que ça se produit et malheureusement quand ils cherchent d'autres endroits
00:31:30pour s'implanter, ils n'y vont pas avec des contrats sur lesquels
00:31:33ils vont signer dans des discussions sympathiques,
00:31:35ils y vont avec des kalachnikovs et des armes de guerre
00:31:37pour essayer de terroriser les individus qui sont en place
00:31:40et essayer du coup de s'implanter.
00:31:42– Rody, on est en pleine période électorale,
00:31:45l'insécurité c'est une vraie préoccupation des Français
00:31:48et ce genre de scènes qu'on diffuse, non pas parce que ça nous fait plaisir
00:31:52de les diffuser mais parce qu'elles existent,
00:31:54ça participe à la grande colère des Français ?
00:31:57– Bien évidemment Laurence et on en parle suffisamment sur votre plateau,
00:32:01vous savez moi on est des flics, nous on est sur le terrain
00:32:04et on a les pieds bien posés au sol et on voit d'où vient le danger,
00:32:08on voit quel est le danger et on voit l'insécurité qu'on a au quotidien.
00:32:11Puis vous savez des fois quand on voit des politiques
00:32:13qui nous semblent totalement hors sol, qui croient que le danger
00:32:17sont dans d'autres politiques, ils se tirent la bourre entre eux
00:32:19pour un plat de gamelles, franchement je vous le dis,
00:32:21nous ça nous rend totalement fous parce qu'on voit ce qui se passe au quotidien,
00:32:25tous les jours on est dans ces quartiers,
00:32:27tous les jours on essaye d'apaiser ces quartiers
00:32:29parce qu'il y a des gens formidables qui vivent dans ces quartiers,
00:32:31qui ont besoin, vous l'avez dit dans votre reportage,
00:32:34un Niçois a dit qu'il avait marre de vivre dans ce quartier
00:32:37parce que l'insécurité était au quotidien,
00:32:39et bien nous on a les pieds sur terre et on essaye de rendre
00:32:44à ces gens-là qui le méritent la tranquillité publique.
00:32:49Croyez-moi que ce n'est pas facile et quand on voit ce qui se passe aujourd'hui
00:32:52pour être élu un an, deux ans, trois ans député,
00:32:56ce que tout le monde est capable de faire pour avoir ces postes-là
00:32:59alors que nous on est sur le terrain et franchement,
00:33:01pardonnez l'expression mais on en chie tous les jours,
00:33:03je vous assure que ça ne nous donne pas envie de continuer
00:33:06ou de rentrer dans la police dans les années qui viennent
00:33:08parce que franchement ce n'est pas très gai.
00:33:11Encore un mot Rodimana, est-ce que vous avez des alertes particulières
00:33:14pour dimanche 7 juillet, est-ce qu'il y a un dispositif spécifique
00:33:18qui est mis en place pour ce second tour des législatives ou pas ?
00:33:21Bien sûr, il y aura beaucoup de policiers qui vont être mobilisés
00:33:26en fin d'après-midi et pour la soirée et puis même pour la nuit
00:33:30parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer, je vous le dis de manière fréquelle,
00:33:33en fonction des résultats des élections, il peut y avoir plein de choses
00:33:38parce que malheureusement en France aujourd'hui,
00:33:40il peut se passer plein de choses à tout instant
00:33:43donc on est là pour essayer de limiter la casse.
00:33:45J'étais cet après-midi avec un syndicat à Marseille de commerçants
00:33:50et croyez-moi qu'ils ont extrêmement peur d'ailleurs à Marseille,
00:33:54ils barricadent déjà le centre-ville, ils barricadent déjà les vitrines
00:34:00en prévision de ce qui peut se passer dimanche soir.
00:34:02Alors j'ai envie de leur dire que les policiers seront là,
00:34:04les policiers seront mobilisés, une fois de plus j'ai envie de vous dire
00:34:07mais malheureusement si ça doit dégénérer partout,
00:34:09ça va être compliqué d'arrêter tout ça
00:34:12mais en tout cas on sera mobilisés en nombre dans toutes les villes de France,
00:34:15dans toutes les grandes villes de France pour essayer d'assurer
00:34:18la tranquillité des gens qui vont aller travailler lundi matin
00:34:20parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y a des résultats des élections
00:34:22mais lundi matin il y a la quasi-totalité des Français
00:34:25qui vont travailler comme les autres jours de l'année
00:34:27et qui ont besoin de travailler dans des conditions saines.
00:34:29Merci beaucoup Rody, maintenant la porte-parole Allianz Sud
00:34:32d'avoir répondu à nos questions évidemment,
00:34:34cette question de la sécurité elle est omniprésente dans la campagne,
00:34:37il y a des refus d'obtempérer toutes les 20 minutes dans la Vienne,
00:34:40je disais à Vienne pardon, trois hommes interpellés,
00:34:43ils ont foncé lors d'un refus d'obtempérer sur des terrasses,
00:34:46fait des blessés légers, c'est le quotidien en fait,
00:34:49les Français ne supportent plus ça en fait.
00:34:51Mais justement je crois que ça montre bien que la perspective
00:34:55d'une absence de majorité ou d'une absence de gouvernement politique
00:34:59n'a aucun sens, est-ce que vous croyez que quand vous avez déjà
00:35:02un gouvernement qui était politique ou vaguement politique
00:35:05ça ne produit pas d'effet qu'un gouvernement technique
00:35:07pourrait produire des effets ?
00:35:08Un gouvernement technique ne pourrait pas prendre de grandes décisions
00:35:11en matière de justice.
00:35:12Non, vous gérez les affaires courantes.
00:35:14Exactement, en matière de sécurité, donc ce qu'on voit là à Nice,
00:35:18l'appel d'air créé par le fait que la délinquance se déplace
00:35:21d'une ville à l'autre quand on a fait des opérations place nette,
00:35:23mais ça ne pourrait que continuer à se détériorer,
00:35:26et donc voilà, toute l'absurdité de la situation politique est là,
00:35:30il y a d'une part la réalité et il y a d'autre part des considérations
00:35:33qui sont liées finalement à ce qu'était le monde
00:35:35il y a 30 ou 40 ans sans prendre en compte ce qu'on produit,
00:35:39un certain nombre de phénomènes comme la mondialisation,
00:35:42comme l'immigration mal contrôlée, comme les bugs d'intégration,
00:35:47ce monde-là, il y a des responsables politiques
00:35:49qui ne sont pas capables de le penser.
00:35:51Karim ?
00:35:52Non mais c'est un véritable sujet et tous les Français là,
00:35:55je crois qu'ils nous écoutent, quelle que soit leur sensibilité
00:35:57à tant qu'une chose, c'est qu'on mette les moyens pour régler le problème
00:36:01et quand on veut mettre les moyens, quand on additionne,
00:36:04donc les forces de police, on arrive à le régler le sujet,
00:36:07moi je peux en témoigner, je l'ai fait l'autre fois,
00:36:09je le refais aujourd'hui, Rudy Manal a dit,
00:36:11on a mis les moyens sur Marseille, il y a des quartiers où les habitants
00:36:14donc, renaissent si je puis parler ainsi,
00:36:18parce que les délinquants ne sont plus présents,
00:36:21parce que la police...
00:36:22Ils sont partis ailleurs.
00:36:23Elle est présente, mais effectivement,
00:36:24comme on n'a pas les moyens de couvrir tout le territoire,
00:36:26notamment ces grandes métropoles, la problématique se déplace
00:36:30et la paix du gain continue avec des gens armés,
00:36:33avec des gangs qui vont semer la terreur,
00:36:36là c'est à Nice dans le quartier de l'Ariane,
00:36:38hier c'était dans les quartiers de Marseille
00:36:40qui sont plus tranquilles aujourd'hui,
00:36:41donc soit on se donne les moyens et on couvre le territoire,
00:36:44oui ça va nous coûter un peu d'argent,
00:36:46mais c'est bien si on sait où vont nos impôts
00:36:48et si ça rétablit la tranquillité publique et la sécurité,
00:36:51donc c'est quand même ce que les Français attendent,
00:36:52quelle que soit leur sensibilité politique.
00:36:54François, c'est pour Nime.
00:36:55C'est un sujet fondamental pour les Français,
00:36:58dont on ne parle pas pendant la campagne.
00:37:01De quoi parlons-nous pendant la campagne ?
00:37:02Depuis 15 jours on n'en parle plus.
00:37:04Et qui peut croire qu'une coalition qui va du parti communiste au républicain
00:37:08serait capable de se mettre d'accord sur quelle politique pénale il faut mettre en œuvre
00:37:11et quelle politique de lutte contre la sécurité ?
00:37:13Personne.
00:37:14Parce que ça fait des années qu'on n'y arrive pas.
00:37:16Et les Français disent, on va essayer le rationnement national,
00:37:20parce que peut-être qu'eux, je ne dis pas qu'ils ont raison,
00:37:23mais voilà leur raison,
00:37:24et là on leur dit non, on va continuer comme avant.
00:37:26Et donc sur ces sujets-là, on a le sentiment...
00:37:28Une partie des Français, disons.
00:37:29Oui.
00:37:30Quand vous dites les Français, on dirait que...
00:37:32D'accord, une grande partie des Français disent, voilà.
00:37:35Et donc la question c'est que demain, avec un gouvernement de cette coalition,
00:37:40personne ne peut croire qu'ils seront capables de prendre les décisions capables.
00:37:43Alors, on peut l'espérer, peut-être pour notre pays,
00:37:45peut-être qu'il y aura un moment un effet de génération qui ne fait qu'eux,
00:37:48mais certainement on est quand même nombreux à ne pas trop y croire.
00:37:51Donc la vraie question c'est que le lendemain de l'élection,
00:37:53ça continue comme avant,
00:37:54des événements comme ceux-là vont se développer,
00:37:56et la police sera ce qu'elle peut avec les moyens qu'elle a.
00:37:58Et donc on va se retrouver dans une situation où ça va dégénérer, déraper,
00:38:02et où les institutions seront bloquées.
00:38:04Donc moi je suis assez inquiet pour la vie du pays.
00:38:06Et quand même avec un gouvernement dans lequel figureraient des gens
00:38:08qui se sont alliés à la France insoumise,
00:38:10c'est-à-dire la même France insoumise, avec un Jean-Luc Mélenchon,
00:38:12qui disait finalement on peut très bien dire qu'on tue un policier,
00:38:16c'est un électeur en moins pour le rassemblement national,
00:38:19et dit si on n'a pas le droit de rigoler.
00:38:22– Il y a une déclaration de la France insoumise
00:38:24qu'il faut prendre en compte aujourd'hui à propos du clip de rap,
00:38:26vous savez le fameux clip de rap de 20 rappeurs,
00:38:29où il y a des menaces de mort contre Marine Le Pen,
00:38:33Jordan Bardella, des menaces de viol aussi,
00:38:36toute une série comme ça de phrases.
00:38:39– L'imam Chalgouni.
00:38:41– L'imam Chalgouni a décidé de porter plainte, il me semble.
00:38:45Et là Eric Coquerel estime que des rappeurs, des chanteurs ou des sportifs,
00:38:49avec leur mot à eux, essayent de réveiller la population,
00:38:52moi je trouve ça sain.
00:38:54– Ecoutez, ces gens sont infréquentables,
00:38:56ces gens comme M. Coquerel sont infréquentables.
00:38:59Expliquer que la liberté d'expression c'est de vouloir tuer des hommes
00:39:04et violer des femmes, ces gens sont infréquentables.
00:39:08Et j'en voudrais longtemps, je vais vous dire, longtemps,
00:39:11à ceux qui ont pactisé, qui ont décidé de mettre en place des désistements.
00:39:15Mais comment M. Coquerel peut dire de telles choses ?
00:39:19Il ne s'agit pas d'empêcher la culture, il ne s'agit pas d'auto-censurer les gens,
00:39:22mais vous avez lu les textes, vous avez lu les textes dans le détail.
00:39:26– Si les fachos passent, je vais sortir avec un gros câlin.
00:39:28– Donc ça veut dire que si les fachos passent,
00:39:30si les électeurs français donnent une majorité relative dimanche,
00:39:35ces gens vont descendre pour tirer dans le tas.
00:39:38Et M. Coquerel nous explique que chacun a sa façon de s'exprimer,
00:39:42ces gens sont définitivement infréquents.
00:39:44– Mais vous savez pourquoi ? Pourquoi il le dit ?
00:39:46Parce qu'il est raciste, parce qu'il pense que cette catégorie-là
00:39:49de la population n'est pas capable de s'exprimer autrement
00:39:52que dans ce qui est parfaitement méprisant.
00:39:54– Sans soi que vous dites ce mot raciste.
00:39:56– Je l'assume, je pense qu'Éric Coquerel est raciste,
00:39:58je pense qu'Éric Coquerel a un regard à minima extrêmement paternaliste,
00:40:02condescendant exactement vis-à-vis des gens qui vivent dans les quartiers populaires
00:40:06ou qui seraient d'origine étrangère.
00:40:08Il pense qu'ils ne sont pas capables de dire autre chose,
00:40:10comme s'ils n'étaient pas capables d'aller voter tout simplement,
00:40:12comme tous les autres Français.
00:40:14C'est pourtant ce que font une partie d'entre eux,
00:40:16comme s'ils n'étaient pas capables d'avoir d'autres opinions.
00:40:18Il invisibilise totalement, mais totalement, ceux que vous connaissez aussi,
00:40:22regardez Sabrina Mjéber, Radhi Kanani, il y a quand même beaucoup de gens
00:40:26qui expriment des positions différentes de celle de la France insoumise,
00:40:28ça ne les intéresse pas, il ne les voit pas,
00:40:30il ne voit que ceux qui parlent comme ça, comme des rappeurs,
00:40:32enfin comme ces rappeurs-là, parce que le rap est capable d'être bien d'autre chose,
00:40:36avec beaucoup plus de talent que ça,
00:40:38parce qu'il y a une vraie créativité dans cette culture,
00:40:41mais c'est du mépris, c'est du mépris, il est raciste,
00:40:44ils ne les prennent que comme le paillasson pour étaler leur vertu
00:40:47et pour dépollier leur petite stratégie politicienne.
00:40:50– Après, pourquoi vous voulez qu'il s'arrête ?
00:40:52– Ah ben c'est sûr, parce que Gabriel Attal, Emmanuel Macron,
00:40:55l'ordonne en disant qu'il aurait tort de se plier.
00:40:57– Il est élu au premier tour, ça marche,
00:41:00et tous ceux qui sont dans la même lignée,
00:41:02on s'est désistés pour eux en disant qu'il faut qu'il soit élu.
00:41:04Pourquoi vous voulez qu'il s'arrête ?
00:41:06– Parce que maintenant on leur donne une responsabilité.
00:41:08– On leur donne un plan A en disant, allez-y, continuez,
00:41:12de toute façon on vote pour vous.
00:41:14Et tous les partis confondus…
00:41:16– Et on se retire à votre profit.
00:41:18– Oui, on se retire à leur profit.
00:41:19– Ou on appelle à voter pour vous, comme dans la situation de l'Iros.
00:41:21– Il y a une raison qui s'arrête.
00:41:23– Mais là ce qu'on est en train de vivre, moi je suis journaliste politique,
00:41:26j'ai honte, très sincèrement, j'ai honte de cette classe politique.
00:41:30Mais je mets quasiment tout le monde dans le même sac,
00:41:33puisque entre les mensonges des uns, les compromissions des autres,
00:41:37les outrances, enfin là ce qu'on voit,
00:41:39les électeurs, les téléspectateurs qui nous regardent, électeurs dimanche,
00:41:45le spectacle qu'on leur offre depuis tout à l'heure,
00:41:51on disait, mais pourquoi on ne parle pas d'insécurité ?
00:41:53Et pourquoi on ne parle pas d'insécurité ?
00:41:55Pourquoi on ne parle pas de pouvoir d'achat ?
00:41:57Pourquoi on ne parle pas de tous les sujets
00:41:59qui sont importants pour les Français qui nous regardent ?
00:42:01Mais tout simplement parce que ce qui intéresse la classe politique ce soir,
00:42:06c'est combien de circonscriptions on va avoir,
00:42:09quel poste on aura à l'Assemblée nationale,
00:42:11quel ministère on va réussir à choper,
00:42:13dans quelles prochaines élections, que ce soit les municipales,
00:42:16la présidentielle, etc.
00:42:18on arrivera grâce à nos stratégies, etc. à arriver en tête.
00:42:22À un moment, il faudrait que la classe politique dans son ensemble,
00:42:27et vraiment ce soir je mets tout le monde dans le même sac,
00:42:29se réveille, se réveille.
00:42:31– Le seul problème c'est qu'Emmanuel Macron a fait en sorte
00:42:35de balayer le vieux monde.
00:42:37Il a mis en place une nouvelle génération.
00:42:40La plupart des candidats et des députés sont des jeunes.
00:42:43Et j'allais dire c'est pire qu'avant.
00:42:45– Bien sûr que c'est pire qu'avant.
00:42:47– Il ne fallait pas dire, je parle sous contrôle,
00:42:49on avait peut-être un peu plus de principes, de valeurs, de respect.
00:42:53Là aujourd'hui, la nouvelle, on le voit.
00:42:55– Et d'expérience.
00:42:57– On avait des tuteurs qui nous dirigeaient un peu,
00:42:59c'était quand même un peu plus tenu.
00:43:01– Il y avait un réseau d'entraînement.
00:43:03– Il y avait le respect de l'institution.
00:43:05– Mais là c'est le nouveau monde qui agit comme ça.
00:43:07– D'autant qu'ils le font pour rien,
00:43:09parce que c'est vain, il n'y a pas de majorité alternative possible.
00:43:13C'est comme quand les socialistes se sont alliés avec les insoumis,
00:43:15c'était vain parce que de toute façon,
00:43:17ils auraient eu quasiment autant de sièges,
00:43:19simplement pas dans les mêmes circonscriptions
00:43:21s'ils avaient uniquement fait une alliance communiste, écologiste et socialiste.
00:43:23Donc tout ça est vain, c'est-à-dire que ces gens-là
00:43:25vendent leurs principes sans même obtenir un résultat.
00:43:27À la limite vous pouvez dire en politique,
00:43:29une part du cynisme a toujours été pratiqué,
00:43:31François Mitterrand s'alliant aux communistes,
00:43:33il faut se souvenir de ce qu'étaient les communistes en 1974,
00:43:35en pleine guerre froide.
00:43:37– Oui, ce n'est pas exactement 2024.
00:43:39– Mais là c'est vain, c'est-à-dire qu'en plus
00:43:41ça ne leur apporte rien électoralement
00:43:43et à l'inverse ils ont détruit, mais je pense pour longtemps,
00:43:45leur culture de gouvernement
00:43:47et la culture de la responsabilité et de la crédibilité.
00:43:49– La vérité c'est qu'on est dans une crise de deux régimes,
00:43:51on voit bien que c'est un système politique tout entier qui s'effondre
00:43:56et ça laisse un goût de dégoût dans la bouche à beaucoup de monde
00:44:00et je crois à beaucoup de Français.
00:44:02Quelle sera la solution alternative ?
00:44:05Une partie des Français se sont dit pourquoi pas…
00:44:08– La démocratie c'est le meilleur des systèmes qu'on connaisse encore.
00:44:10– Bien sûr.
00:44:11– Même s'il a des défauts.
00:44:13– Comment ?
00:44:14– La démocratie a des défauts mais c'est le meilleur des systèmes qu'on connait.
00:44:17– Ça sera des extraits.
00:44:18– Il y a une crise, ce n'est pas de la démocratie,
00:44:20il y a une crise des élites entre guillemets,
00:44:22parce qu'on voit bien que c'est tout sauf des élites,
00:44:24ils ne se comportent pas comme telles,
00:44:25des élites politiques qui sont en train de s'approprier,
00:44:27de confisquer tout simplement la démocratie.
00:44:31Le problème c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'alternatives démocratiques.
00:44:34Il y en a une qu'une partie des Français ont souhaitée,
00:44:36c'est le Rassemblement National, on leur dit que c'est interdit.
00:44:39Ça aurait été une manière d'apaiser la situation, d'essayer autre chose.
00:44:45Si ce n'est pas possible, en fait il reste quoi aux Français ?
00:44:49La violence.
00:44:50C'est le risque Henri Guaino d'Islam et le risque c'est qu'on bascule.
00:44:55S'il n'y a plus de représentation nationale digne de ce nom,
00:44:59on bascule dans une forme de guerre civile larguée.
00:45:02Je reprends ce que disait Florian Tardif tout à l'heure,
00:45:05c'est vrai que ce qui est dramatique sur l'ensemble de l'échiquier,
00:45:08c'est qu'on n'a pas le sentiment que les Français vont vers un vote d'adhésion.
00:45:12On n'a pas le sentiment.
00:45:13Et quelle que soit la famille politique, rien compris,
00:45:16vous pouvez raconter ce que vous voulez,
00:45:18il y a aussi une forme de dégagisme de la Macronie dans le vote RN,
00:45:22il y a une exaspération.
00:45:24On n'épouse pas, parce qu'on vote RN, l'ensemble, la totalité du programme
00:45:29et des thèses du RN.
00:45:30Mais il y a aujourd'hui des Français qui votent la France insoumise
00:45:33parce qu'ils ont le sentiment d'être peut-être pointés du doigt
00:45:37dans les débats publics.
00:45:38Il y en a qui votent le RN parce qu'ils sont oubliés
00:45:41dans toutes les politiques publiques.
00:45:43Et on voit bien que la Macronie aujourd'hui ne représente plus grand-chose.
00:45:46Elle s'est affaissée après cette dissolution
00:45:49parce que son pari a échoué depuis le début.
00:45:51Donc il nous avait promis en 2017 de lutter contre les extrêmes.
00:45:55Les extrêmes n'ont jamais été aussi hauts qu'ils le sont aujourd'hui.
00:45:59Le mécontentement des Français n'est jamais aussi puissant qu'il l'est aujourd'hui.
00:46:02Et on ne sortira pas avec une satisfaction de cette élection.
00:46:05Quel que soit le vainqueur potentiel, il n'y aura pas de satisfaction.
00:46:08Si tant est qu'il y a un vainqueur, si tant est qu'il y a un vainqueur.
00:46:11Parce que le problème était Mme Macron, pas sa personne à la marge,
00:46:14mais je ne parle pas tant de sa personne que la vision politique qu'il a déployée.
00:46:17C'est-à-dire la négation du clivage gauche-droite, c'est la négation de la démocratie.
00:46:20Quand vous empêchez de facto l'alternance, parce que la seule alternance possible
00:46:24est en dehors du système et qu'ils l'ont revendiqué, qu'ils l'ont pensé comme ça,
00:46:28en disant « Regardez, les autres sont des malpropres, les autres sont des fascistes,
00:46:30les autres sont des racistes, les autres sont ci, sont ça.
00:46:32Ils vont tous nous mener à la guerre civile. »
00:46:34Mais qui a pavé la voie justement de la guerre civile
00:46:37si ce n'est ceux qui ont prétendu détenir le monopole de la raison en empêchant toute alternance ?
00:46:41Ben non, la démocratie, c'est aussi la possibilité au moins théorique de l'alternance.
00:46:46Ils l'ont étouffée, asphyxiée depuis sept ans.
00:46:48Constat sévère mais lucide, je pense que nous sommes dans cette première partie de Punchline.
00:46:53On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1
00:46:56pour la deuxième partie de l'émission.
00:46:58On continuera à parler de ces législatives.
00:47:00Trois jours de ce second tour qui s'annonce décisif, en tout cas assez intéressant à vivre.
00:47:06A tout de suite dans Punchline, CNews et Europe 1.
00:47:09Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:16Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:19La France est-elle ingouvernable ?
00:47:20En tout cas ceux qui ont le gouvernat, ils ne savent plus s'en servir.
00:47:23D'un coup de barre à l'autre, d'un coup de semence à l'autre,
00:47:26c'est-à-dire des européennes jusqu'aux législatives.
00:47:29On ne sait plus trop si nous avons encore un cap à défaut d'un capitaine.
00:47:33Que penser de ces accords de désistement à Tir-Larigo, de ces grandes tirades d'hier ?
00:47:37Pas question de gouverner avec le RN.
00:47:39Et d'aujourd'hui, pas question de gouverner avec la France insoumise.
00:47:42Mais on vote quand même pour eux.
00:47:44Comment oser dire que l'on veut redonner la parole aux Français
00:47:46dès lors qu'il s'agit de ne surtout pas écouter ce qu'ils ont à dire
00:47:49et de leur proposer de continuer comme si de rien n'était
00:47:52avec une coalition dont personne ne veut
00:47:54et en gros de gouverner sans programme et surtout sans le peuple.
00:47:58Cela s'appelle une mission impossible.
00:48:00On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:48:07...
00:48:14Il est 18h sur CNews et sur Europe 1.
00:48:16D'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:48:18Nous avons appris cet après-midi le décès de Roland Dumas,
00:48:20figure de la politique française pendant près de 60 ans.
00:48:23Il aura été ministre des Affaires étrangères sous François Mitterrand
00:48:26et président du Conseil constitutionnel.
00:48:28Il avait 101 ans.
00:48:30A peine ouverte et déjà saturée, la plateforme de vote en ligne
00:48:33pour les Français de l'étranger a ouvert ce midi, mais elle n'est plus accessible.
00:48:36Le gouvernement invite les électeurs à se reconnecter un peu plus tard.
00:48:39Les Français de l'étranger ont jusqu'à demain 18h pour voter électroniquement
00:48:43pour ce second tour des élections législatives.
00:48:46Huit membres de la Jeune Garde, ce groupuscule d'extrême-gauche
00:48:49fondé par le candidat insoumis Raphaël Arnault,
00:48:52sont mis en examen pour une agression antisémite.
00:48:54Les faits ont eu lieu le 27 mai dans le métro parisien
00:48:57où un adolescent de 15 ans a été insulté et frappé.
00:49:0012 jours d'incapacité de travail ont été retenus
00:49:03en raison du choc subi par la victime.
00:49:05Et puis 271e jour de détention pour les otages détenus
00:49:09par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:12Deux de ces otages sont français, ils se nomment Ofer et Ohad.
00:49:15Nous pensons à ces otages ce soir et à leur famille.
00:49:18Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:49:21Il est 18h01, nous sommes en plateau avec Florian Tardif, journaliste.
00:49:27Bonsoir.
00:49:28On a le plaisir d'accueillir Catherine Vautrin,
00:49:30ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
00:49:32Madame la ministre, Jean-Sébastien Ferjou,
00:49:35du site Atlantico est à vos côtés.
00:49:37Alexandre Devecchio, François Pulponi, Éric Revelle.
00:49:39Bonsoir à tous.
00:49:40On va parler évidemment de cette situation
00:49:42qui paraît inextricable à trois jours des législatives.
00:49:44Que va-t-il se passer dimanche ?
00:49:46La réponse, ce sont les électeurs qui l'ont.
00:49:48Pas de coalition avec la France insoumise,
00:49:50en tout cas c'est le mot d'ordre du jour pour Emmanuel Macron.
00:49:52On va écouter ce qu'il a dit,
00:49:54ce que les membres de l'exécutif ont tenté de dire aujourd'hui
00:49:57avec Juliette Sadat.
00:49:59On en débat ensuite.
00:50:01La consigne semble donner,
00:50:03pas de coalition avec la France insoumise.
00:50:05Si le camp présidentiel espère faire barrage
00:50:07au Rassemblement national
00:50:09avant le second tour des législatives,
00:50:11Emmanuel Macron l'a affirmé ce mercredi
00:50:13en Conseil des ministres,
00:50:15relayé par Gabriel Attal sur X.
00:50:17Il n'y a pas et il n'y aura jamais d'alliance
00:50:19avec la France insoumise.
00:50:21Interrogée sur cette assemblée plurielle
00:50:23souhaitée par le gouvernement,
00:50:25Priska Tevno met-elle aussi les membres du parti
00:50:27de Jean-Luc Mélenchon
00:50:30Combattre le RN aujourd'hui,
00:50:32ce n'est pas s'allier à l'ALFI demain.
00:50:34Je pense que c'est assez simple,
00:50:36c'est du bon sens.
00:50:38Et considérer que l'ALFI est l'alpha et l'oméga
00:50:40de la gauche aujourd'hui en France,
00:50:42je ne suis pas d'accord avec ce postulat-là.
00:50:44C'est une alliance électorale.
00:50:46Mais sur quoi sont-ils d'accord ?
00:50:48Pour parler vraiment en tant que telle de la gauche
00:50:50et de considérer que c'est que l'ALFI,
00:50:52ça voudrait dire qu'il n'y a que l'ALFI aujourd'hui.
00:50:54Ce n'est pas vrai.
00:50:56La porte-parole du gouvernement conclut son compte rendu
00:50:58bientôt, laissant entendre que ce conseil
00:51:00des ministres actuels ne serait pas le dernier.
00:51:04Voilà pour ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:51:06Catherine Botrain, qu'est-ce que vous comprenez
00:51:08de ces directives, de ce non jamais avec le RN,
00:51:10puis non jamais avec la France insoumise,
00:51:12puis finalement quand même on votera pour la France insoumise
00:51:14parce que vraiment il faut faire barrage au RN.
00:51:16Les Français n'y comprennent plus rien
00:51:18et je crois qu'il y a beaucoup de colère.
00:51:20Je crois qu'en fait les choses sont assez simples.
00:51:22L'objectif du premier tour, c'était très concrètement
00:51:24d'éviter une majorité qui soit
00:51:26dirigée par la France insoumise.
00:51:28C'était le sujet de tout le premier tour
00:51:30avec cette alliance qu'on a tous eue,
00:51:32cette Nupes 2, Front populaire,
00:51:34vous l'appelez comme vous voulez.
00:51:36Et toujours est-il qu'au soir du premier tour,
00:51:38effectivement, il n'y a pas de majorité
00:51:40pour la Nupes 2.
00:51:42Sincèrement, après le résultat des européennes
00:51:44et le score du RN, vous nous dites que l'inquiétude
00:51:46du gouvernement, c'était la France insoumise au premier tour ?
00:51:48Je n'aurais du mal à vous croire Madame la Ministre.
00:51:50Il y avait ce sujet-là.
00:51:52Il y avait ce sujet-là.
00:51:54Rappelez-vous l'histoire de Mélenchon au premier ministre
00:51:56et vous vous souvenez de Mélenchon à 20h05
00:51:58sur les principales chaînes de télé.
00:52:00Là, l'objectif très concrètement du deuxième tour,
00:52:02c'est effectivement que le Rassemblement
00:52:04national n'ait pas la majorité.
00:52:06Donc vous êtes des gérouettes ?
00:52:08Nous ne sommes pas des gérouettes.
00:52:10Nous sommes là pour expliquer que ce que nous
00:52:12cherchons à faire, c'est très concrètement
00:52:14travailler avec les démocrates et les républicains.
00:52:16Maintenant, si on prend ce qui a été évoqué,
00:52:18à savoir, effectivement,
00:52:20sur certaines circonscriptions,
00:52:22des retraits, si vous regardez,
00:52:24vous avez différents cas de figure.
00:52:26Vous prenez le Maine-et-Loire,
00:52:28c'est une candidate, les républicains,
00:52:30qui aujourd'hui a besoin
00:52:32du retrait de LFI face au
00:52:34Rassemblement national. Vous avez d'autres
00:52:36cas où c'est un candidat en forme
00:52:38pour la République. La question qui est posée aux Français,
00:52:40c'est très concrètement, effectivement,
00:52:42quelles solutions avons-nous pour dimanche
00:52:44ne pas donner une majorité au Rassemblement national ?
00:52:46Mais la question que nous on se pose,
00:52:48c'est comment s'y reconnaître
00:52:50dans le maquis de ce que vous êtes
00:52:52en train de dire. On va écouter juste Gabriel Attal ce matin,
00:52:54parce qu'il était chez des compagnons en radio
00:52:56et il a dit quelque chose de très clair. Il dit qu'il mettrait
00:52:58un bulletin de vote LFI s'il fallait.
00:53:00Écoutez-le.
00:53:02Tout me sépare de la France insoumise. Jamais je ne ferai
00:53:04d'alliance avec la France insoumise. Aujourd'hui,
00:53:06la France insoumise n'est pas en situation d'avoir
00:53:08une majorité absolue à l'Assemblée nationale
00:53:10et de gouverner le pays. En revanche,
00:53:12l'extrême droite, le Front national
00:53:14est en situation d'avoir une majorité
00:53:16absolue et de gouverner le pays.
00:53:18Donc ça ne fait pas plaisir,
00:53:20évidemment, à beaucoup de Français,
00:53:22de voir faire barrage
00:53:24au Front national en utilisant
00:53:26un autre bulletin qu'il n'aurait pas voulu.
00:53:28Moi, je le dis ici, je considère
00:53:30que c'est aujourd'hui notre responsabilité que de le faire.
00:53:32Éric Revelle. Oui. Madame la ministre,
00:53:34je vais vous dire les choses comme je le pense, vraiment.
00:53:36Je pense que le Premier ministre
00:53:38se déshonore. En disant
00:53:40qu'il va glisser un bulletin LFI,
00:53:42Gabriel Attal se
00:53:44déshonore et, à mon avis, se coupe
00:53:46nettement d'une partie
00:53:48au second tour des électeurs potentiels.
00:53:50Mais la question que je voulais vous poser,
00:53:52c'est que, pendant
00:53:54que les tripatouillages électoraux
00:53:56se mettent en place, pendant que
00:53:58les appareils font leur petite cuisine
00:54:00sur leur petit feu, comme disait De Gaulle,
00:54:02on n'aborde pas le problème des Français.
00:54:04Est-ce que vous avez le sentiment, qu'on a parlé
00:54:06de pouvoir d'achat, d'insécurité,
00:54:08d'immigration ? Des hôpitaux ?
00:54:10La situation des hôpitaux ?
00:54:12Pas du tout. Les Français, ils ont l'impression,
00:54:14je vous pose la question,
00:54:16n'ont-ils pas l'impression, les Français, Madame la Ministre,
00:54:18qu'on s'occupe moins d'eux
00:54:20que de sauver les postes de députés
00:54:22ou de membres du gouvernement ?
00:54:24Je vais être très claire. Je l'ai rejoint
00:54:26le gouvernement il y a exactement six mois.
00:54:28Vous ne vous regrettez pas ?
00:54:30On ne regrette jamais de servir son pays.
00:54:32Maintenant, je suis une élue de territoire. Je vous entendais tout à l'heure,
00:54:34en venant vous retrouver, parler
00:54:36de la France des territoires. Ça tombe bien, parce que moi,
00:54:38jusqu'au 11 janvier dernier, j'étais présidente d'une communauté urbaine,
00:54:40143 communes,
00:54:42des communes rurales et des communautés urbaines.
00:54:44Ça fait 20 ans que je suis engagée en politique
00:54:46au service de mes concitoyens.
00:54:48Et mon sujet aujourd'hui, c'est précisément
00:54:50de travailler sur ce
00:54:52qu'attendent nos concitoyens.
00:54:54Et je vais prendre un exemple très concret, parce qu'on peut
00:54:56toujours dire que rien ne va dans ce pays.
00:54:58Moi, je vais prendre un seul exemple.
00:55:00Celui de la protection sociale dans notre pays.
00:55:02Si vous prenez les cinq branches, on ne va pas
00:55:04entrer dans les détails.
00:55:06Non, parce que ce n'est pas la question qu'on pose, Madame la Ministre.
00:55:08Je voudrais vous répondre en une phrase et en un chiffre.
00:55:10Aujourd'hui, en France,
00:55:12très concrètement, il y a
00:55:14670 milliards qui sont
00:55:16mis sur la table pour la protection sociale
00:55:18entre les retraites, la maladie,
00:55:20le handicap, l'autonomie, les différentes branches.
00:55:22Concrètement, ça, ça fait 29 euros
00:55:24par Français par jour.
00:55:26Il n'y a pas un pays au monde où on fait
00:55:28autant sur le sujet.
00:55:30Si c'est un problème, parce que
00:55:32la question qui se pose, c'est
00:55:34comment on a capacité
00:55:36à apporter concrètement
00:55:38la capacité à continuer
00:55:40à financer cela, comment on a
00:55:42capacité à répondre. Vous savez, les gens dans les territoires,
00:55:44les gilets jaunes, ils voulaient être payés convenablement
00:55:46pour leur travail, ils ne voulaient pas des revenus
00:55:48d'assistance. Donc, il y a une partie de la protection
00:55:50sociale qui est contributive,
00:55:52mais il y a une autre qui ne l'est pas.
00:55:54On va laisser la ministre terminer. Allez-y, Madame Vautrin.
00:55:56Ce qu'ils veulent faire, Monsieur, c'est un hôpital
00:55:58de proximité. C'est une réponse de santé.
00:56:00Quand on met 19 milliards sur la table
00:56:02pour travailler sur les hôpitaux,
00:56:04c'est concrètement des hôpitaux
00:56:06reconstruits qui apportent des réponses.
00:56:08Et très concrètement, tout ça,
00:56:10c'est bien des réponses pour nos concitoyens
00:56:12au quotidien. Et c'est là-dessus qu'il faut bosser.
00:56:14Donc, moi, je ne parle pas de tripatouillage,
00:56:16je parle sur 577 circonscriptions,
00:56:18577 combats
00:56:20différents. Et moi, sur mon territoire,
00:56:22je vous donne l'exemple, c'est très simple,
00:56:24il y a 4 Rennes, et en face,
00:56:26il y a 2 Renaissance et 2
00:56:28Horizons. Mon objectif,
00:56:30c'est que les 4 soient réélus. Voilà le sujet.
00:56:32On va juste écouter une habitante
00:56:34de Sanlis,
00:56:36qui était cet après-midi à la rencontre de Gabriel Attal.
00:56:38Elle était
00:56:40aux côtés de Gabriel Attal, elle lui a posé des questions.
00:56:42Elle dit, je ne comprends pas, qu'est-ce que vous êtes en train de faire ?
00:56:44Vous êtes en train de dire que vous pourriez
00:56:46voter France Insoumise pour faire barrage
00:56:48au Rassemblement National ? Il y a beaucoup de colère,
00:56:50beaucoup d'interrogations chez cette habitante.
00:56:52On l'écoute sur
00:56:54CNews Europe 1.
00:56:56Moi, ce qui m'inquiète, c'est de voir quelqu'un,
00:56:58M. Attal, qui était brillant,
00:57:00intelligent, talentueux. On est d'accord ?
00:57:02Il a très bien commencé son parcours
00:57:04avec son interdiction
00:57:06pour la Baïa. Aujourd'hui, il fait
00:57:08le grand écart. C'est insupportable.
00:57:10Non, non, non.
00:57:12Voilà ce que je dis.
00:57:14Je ne vois pas pourquoi.
00:57:16Non, c'est incompréhensible.
00:57:18Et je ne sais même pas si lui-même
00:57:20y croit. Alors, le Président, n'en parlons pas.
00:57:22Là, il perd le nord à chaque instant. C'est insupportable.
00:57:24François Puponi.
00:57:26C'est vrai qu'il y a beaucoup de Français qui comprennent pas.
00:57:28Ils disent, mais on a voté dimanche.
00:57:30Et ce qui perturbe beaucoup pour cette élection,
00:57:32c'est de dire, on nous dit qu'il ne faut pas
00:57:34voter pour l'Assemblée nationale,
00:57:36mais on ne sait pas pour qui il faut voter.
00:57:38Pour les candidats dans chaque circonscription ?
00:57:40Oui, mais on dit qu'il y aura une coalition pour diriger.
00:57:42Mais quelle coalition ? Et ce manque de clarté,
00:57:44de savoir qui dirigera le pays demain,
00:57:46fait que les gens se disent, mais où va-t-on ?
00:57:48François, honnêtement,
00:57:50vous faisiez partie,
00:57:52nous avons siégé sur des bancs différents à l'Assemblée,
00:57:54et vous faisiez précisément partie
00:57:56de ce qu'on peut appeler les démocrates.
00:57:58Et je faisais partie des républicains.
00:58:00Et la question de ces gens de bon sens, c'est ça.
00:58:02Parce qu'il y a une façon de regarder le débat.
00:58:04Moi, je veux bien qu'on parle systématiquement
00:58:06de RNL et FI.
00:58:08Mais ça concerne combien de circonscriptions dans le pays ?
00:58:10Parce que toute la question qui se pose,
00:58:12est-ce qu'on ne peut pas parler
00:58:14des autres circonscriptions, dans lesquelles
00:58:16on a des candidats qui sont des candidats
00:58:18de l'ex-majorité présidentielle,
00:58:20je pèse mes mots,
00:58:22qui sont des candidats qui peuvent être
00:58:24des candidats socialistes,
00:58:26des candidats qui peuvent être des candidats LR,
00:58:28qui sont face aux RN.
00:58:30Cela, on n'en parle jamais, c'est dommage.
00:58:32Mais ça, ce n'est pas un problème.
00:58:34C'est la terminée, juste la phrase.
00:58:36Vous me répondez.
00:58:38Mais quand même, s'asseoir sur l'antisémitisme,
00:58:40sur des candidats antifas...
00:58:42Je ne parle pas de vous en particulier,
00:58:44je veux vous parler de ce que Gabriel Attal...
00:58:46Parce que vous vous balayez en disant
00:58:48qu'il n'y a pas que des circonscriptions avec les FI.
00:58:50Oui, je suis d'accord avec vous.
00:58:52Sauf qu'on ne peut pas considérer que c'est un détail.
00:58:54Je peux entendre tout ce que vous reprochez
00:58:56au RN.
00:58:58C'est assez largement audible sur beaucoup de points.
00:59:00Je ne comprends pas, en revanche, comment vous faites
00:59:02une distinction avec la FI, qui a bien des égards
00:59:04et bien moins républicain.
00:59:06Pratique plus l'antiparlementarisme,
00:59:08ne respecte pas la dignité de la parole humaine
00:59:10et dans le communautarisme, joue à chaque fois
00:59:12la stratégie du pire.
00:59:14Et vous nous dites que c'est marginal.
00:59:16Regardons les autres circonscriptions.
00:59:18Non, ce n'est pas marginal.
00:59:20Je ne vous dis pas que c'est marginal.
00:59:22Vous êtes dans une embrouille tendue
00:59:24par le RN, bien content
00:59:26de nous entendre parler tout le temps
00:59:28de ce cas de la France insoumise,
00:59:30sans regarder le reste.
00:59:32Les binationaux, ça m'interpelle.
00:59:343,5 millions de Français.
00:59:36Pour aller sur l'antisémitisme,
00:59:38est-ce que quelqu'un qui a une double nationalité
00:59:40avec Israël est à moitié français
00:59:42et à moitié israélien ?
00:59:44Est-ce que les défauts des uns
00:59:46dépassent les défauts des autres ?
00:59:48Je vous demande de rééquilibrer et de parler des deux.
00:59:50Ce n'est pas moi qui suis le Premier ministre
00:59:52et qui ai dit que je préférais la France insoumise.
00:59:54Dans les deux cas, j'ai un problème.
00:59:56Et c'est ça que je veux vous dire.
00:59:58Là, vous êtes plus claire.
01:00:00Ce n'est pas la position du Premier ministre.
01:00:02C'est la raison pour laquelle
01:00:04le président de la République a été très clair.
01:00:06Les démocrates, les républicains
01:00:08et une majorité de projets
01:00:10avec l'ensemble des composantes,
01:00:12sauf, et c'est très clair,
01:00:14LFI et le RN.
01:00:16Il ne peut pas être plus clair.
01:00:18Encore une question.
01:00:20Je profite de votre présence sur le plateau,
01:00:22Madame la ministre du Travail,
01:00:24pour vous poser la question suivante.
01:00:26La réforme de l'assurance chômage,
01:00:28avant les élections,
01:00:30on l'a suspendue.
01:00:32J'ai lu que le président de la République
01:00:34avait découvert que Gabriel Attal, tout seul,
01:00:36l'avait suspendue et qu'il l'a pris par une dépêche AFP.
01:00:38Est-ce que la ministre du Travail était au courant
01:00:40que la réforme de l'assurance chômage
01:00:42était reportée
01:00:44après le deuxième tour des législatures ?
01:00:46Il y a deux choses.
01:00:48La première, c'est que vous le savez,
01:00:50il fallait, de toute façon,
01:00:52un décret pour le 1er juillet,
01:00:54de façon à ce qu'on puisse payer.
01:00:56Dans un contexte qui était celui d'un entre-deux-tours,
01:00:58ce qui a été décidé, c'est de prolonger
01:01:00la situation actuelle,
01:01:02ce qui n'empêche pas, dans les meilleurs délais,
01:01:04de pouvoir rediscuter et, pourquoi pas,
01:01:06revenir sur la réforme qui a été préparée.
01:01:08C'est-à-dire l'affaire passée ?
01:01:10L'affaire passée, c'est-à-dire que les électeurs
01:01:12ont voté dimanche pour savoir
01:01:14qu'ils ont une nouvelle réforme de l'assurance chômage.
01:01:16Pour l'instant, ça fait partie de choses
01:01:18qui pourront être négociées,
01:01:20ça fait partie de choses qui pourront être discutées,
01:01:22c'est d'ailleurs ce qui a été dit par le Premier ministre.
01:01:24Une question de Florian Tardif.
01:01:26Vous dites, mettons le profil des uns et des autres
01:01:28de côté et parlons justement
01:01:30des programmes,
01:01:32ce dont on parle peu dans cette campagne.
01:01:34Votre promesse,
01:01:36la promesse quand même de la majorité,
01:01:38c'est, depuis le début de l'année,
01:01:40une baisse d'impôts, globalement,
01:01:42de 2 milliards. On est d'accord ?
01:01:44Je vous écoute.
01:01:46Quel est le programme du Nouveau Front Populaire ?
01:01:48Un choc fiscal de 50 milliards d'euros
01:01:50dès cet été.
01:01:52Comment pouvez-vous expliquer
01:01:54aux Français que vous allez créer une coalition
01:01:56avec des gens qui veulent baisser les impôts
01:01:58de 2 milliards d'euros et d'autres qui veulent les augmenter
01:02:00de 50 milliards ?
01:02:02Nous n'avons jamais dit que nous ferions une coalition
01:02:04avec l'ensemble du Nouveau Front Populaire.
01:02:06Mais ils ont un programme !
01:02:08Laissez répondre Mme Baudrin
01:02:10et après c'est la pause.
01:02:12Juste quand vous avez vu,
01:02:14moi j'étais
01:02:16dans l'hémicycle
01:02:18de l'Assemblée Nationale,
01:02:20la veille de la dissolution,
01:02:22le 7 juin, avec un texte.
01:02:24J'ai bien vu comment effectivement
01:02:26l'ensemble de la NUPES 1
01:02:28ne se parlait plus.
01:02:30Et donc là, vous savez très bien,
01:02:32vous êtes de fins observateurs de la vie politique,
01:02:34que l'accord de la NUPES 2,
01:02:368 juillet au matin, il n'y a plus d'accord de la NUPES 2.
01:02:38Et vous avez vu les entreprises françaises
01:02:40qui s'engagent
01:02:42rarement sur la vie politique.
01:02:44Le MEDEF, CPME,
01:02:46ont tous dit combien ce projet
01:02:48était mortifère pour la République.
01:02:50François Asselin m'a même dit qu'on avait perdu
01:02:52un trimestre de croissance.
01:02:54Donc très concrètement, moi je pense
01:02:56que le pays a besoin
01:02:58effectivement que nous continuions
01:03:00à travailler en faveur de l'emploi, de l'industrialisation,
01:03:02ce qui a été fait jusqu'à maintenant.
01:03:04Merci Catherine Vautrain.
01:03:06Petite pause dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:03:08On partira ensuite à Marseille,
01:03:10où le Rassemblement National arrive en tête
01:03:12dans la plupart des circonscriptions.
01:03:1818h20 pratiquement sur CNews et sur Europe 1.
01:03:20On va partir vers Marseille,
01:03:22où l'ex-majorité présidentielle
01:03:24n'a qualifié aucun candidat pour le second tour.
01:03:26Que se passe-t-il
01:03:28dans la cité phocéenne ?
01:03:30Qui est arrivé en tête ?
01:03:32C'est le président marseillais.
01:03:34Dans les sept circonscriptions marseillaises,
01:03:36le second tour des élections législatives
01:03:38va se dérouler sans candidat
01:03:40de la majorité présidentielle.
01:03:42Avec trois désistements de candidats
01:03:44arrivés en troisième position
01:03:46et quatre prétendants non qualifiés,
01:03:48les électeurs ont marqué
01:03:50leur rejet du président de la République.
01:03:52On n'en veut plus de Macron.
01:03:54Il fait mal les choses.
01:03:56On n'a plus rien depuis qu'il est sur le siège.
01:03:58Moi je pensais qu'il était jeune,
01:04:00qu'il allait amener des changements.
01:04:02Au contraire,
01:04:04on voit que c'est comme avant,
01:04:06même peut-être pire.
01:04:08Avec son habitude de venir toujours à Marseille,
01:04:10de mettre toujours Marseille en avant,
01:04:12les défauts, il y en a,
01:04:14comme dans toutes les villes.
01:04:16Il a fait une fixation sur Marseille,
01:04:18mais nous on n'a pas besoin de lui
01:04:20toutes les cinq minutes ici.
01:04:22En sept ans, Emmanuel Macron
01:04:24a effectué plus d'une dizaine de visites
01:04:26officielles dans la cité phocéenne,
01:04:28dans sa ville de cœur,
01:04:30comme il l'avait qualifié,
01:04:32un attachement manifestement à 100 uniques.
01:04:34Sa politique ne convainc plus les électeurs marseillais.
01:04:36Marseille, l'insécurité,
01:04:38ça c'est sûr.
01:04:40Le pouvoir d'achat, c'est compliqué aussi.
01:04:42Il n'y a rien qui va.
01:04:44Tout est cher.
01:04:46On va tout droit dans le mur
01:04:48si on continue à regarder M. Macron.
01:04:50Lors du premier tour de ces élections législatives,
01:04:5263% des électeurs marseillais
01:04:54se sont rendus aux urnes.
01:04:56On parle bien de Marseille,
01:04:58Marseille en grand.
01:05:00C'est ce que disaient les Marseillais.
01:05:02C'est terrible.
01:05:04Jamais un président de la République
01:05:06ne s'était occupé d'une ville
01:05:08comme Macron l'a fait à Marseille.
01:05:10En disant, je m'occupe des écoles,
01:05:12je refais tout.
01:05:14C'est moi qui le fais avec les préfets.
01:05:16Le problème, c'est que quand on dit ça,
01:05:18les gens ne voient pas le résultat tout de suite.
01:05:20Parce que le plan qui fait Marseille en grand,
01:05:22c'est pour dans 10 ans, dans 20 ans.
01:05:24Les gens disaient, on n'a rien vu, il faut qu'il dégage.
01:05:26Mais là, pas un candidat qualifié.
01:05:30Je pense que c'est à l'aune
01:05:32de l'image que le président de la République
01:05:34a aujourd'hui partout dans le pays.
01:05:36Il y a un rejet d'Emmanuel Macron.
01:05:38François Pomponi a raison de rappeler
01:05:40que sa ville de cœur a mis des milliards
01:05:42et des milliards, qu'il y a été au moins 10 fois.
01:05:46Aujourd'hui, l'épouvantail politique
01:05:48que représente Emmanuel Macron
01:05:50est tel qu'en plus les Marseillais,
01:05:52qui devraient être un peu charitables
01:05:54envers le président de la République,
01:05:56même si on ne voit pas tout de suite
01:05:58les effets de sa politique,
01:06:00en fait, il le rejette massivement.
01:06:02Comme, pardonnez-moi, il est rejeté
01:06:04un peu massivement partout sur le territoire.
01:06:06C'est ça en fait qui lui revient,
01:06:08me semble-t-il, en boumangue.
01:06:10C'est un constat qu'on a déjà fait.
01:06:12Alexandre, un petit mot ?
01:06:14Oui, mais j'ai peut-être aussi le sentiment
01:06:16d'avoir été instrumentalisé.
01:06:18Certes, il a déversé des millions,
01:06:20plus de traitements que le reste du pays,
01:06:22c'est-à-dire une politique de sécurité,
01:06:24une politique d'immigration,
01:06:26une politique de pouvoir d'achat,
01:06:28pas forcément du travail,
01:06:30pas forcément qu'on déverse
01:06:32des milliards qui vont aller
01:06:34pour repeindre des bâtiments.
01:06:36On a vu ça dans la politique de la ville,
01:06:38ça n'a pas fonctionné.
01:06:40Puisqu'on disait tout à l'heure
01:06:42qu'une partie du trafic de drogue de Marseille
01:06:44se déplaçait à Nice.
01:06:46Mais je pense qu'il y a aussi
01:06:48que dans la ville de Marseille,
01:06:50les différents maires successifs
01:06:52avaient réussi à assurer une forme
01:06:54de vie pacifique entre les différentes communautés.
01:06:56Là, on a des députés insoumis,
01:06:58notamment Manuel Bompard ou Sébastien Deloglu,
01:07:00qui n'ont cessé de jouer la carte identitaire
01:07:02à mort, qui chauffent à blanc
01:07:04les différences communautaristes et identitaires.
01:07:06Et ça a aussi pourri le climat
01:07:08de la ville de Marseille.
01:07:10Tout le travail qui avait été fait avant,
01:07:12aussi bien par la gauche que par la droite marseillaise
01:07:14pour faire vivre cette ville qui a une culture
01:07:16particulière, ce travail-là, les insoumis
01:07:18sont en train de l'envoyer vers le sud.
01:07:20J'aimerais qu'on parle de l'interview du père d'Emmanuel Macron.
01:07:22Son père, qui s'appelle Jean-Michel Macron,
01:07:24a accordé une interview à l'Est Républicain.
01:07:26Il y affirme que son fils l'avait informé
01:07:28il y a plusieurs mois, il y a deux mois,
01:07:30de sa volonté de dissoudre l'Assemblée nationale.
01:07:32Et donc qu'il ne s'agirait pas d'une réaction
01:07:34aux résultats des européennes.
01:07:36Explication de Juliette Sada, je vous passe la parole ensuite.
01:07:38Dans cette interview,
01:07:40le père du président l'assure,
01:07:42la dissolution n'est pas une réaction
01:07:44aux résultats des élections européennes
01:07:46et à la déroute du parti présidentiel.
01:07:48Sa décision de dissoudre
01:07:50n'est pas venue du résultat des élections européennes.
01:07:52Il m'en avait déjà parlé deux mois plus tôt.
01:07:54Il estimait en effet que l'Assemblée nationale
01:07:56était devenue ingouvernable.
01:07:58Dans les colonnes de l'Est Républicain,
01:08:00Jean-Michel Macron envisage une victoire
01:08:02du RN au second tour des législatives
01:08:04et Jordan Bardella à Matignon.
01:08:06J'ai peur que le Rassemblement national
01:08:08arrive au pouvoir.
01:08:10Maintenant, si les Français le veulent,
01:08:12ils en feront l'expérience,
01:08:14ils verront le résultat.
01:08:16Il vaut mieux que la France
01:08:18s'en fasse l'expérience pendant deux ans
01:08:20plutôt que pendant cinq ans.
01:08:22S'il salue le bilan de son fils à l'Elysée,
01:08:24Jean-Michel Macron lui reconnaît
01:08:26quelques maladresses.
01:08:28Mon fils a fait des choses originales
01:08:30mais il n'est pas suivi.
01:08:32Je suis déçu par certains ministres
01:08:34comme Bruno Le Maire qui retourne sa veste.
01:08:36Je ne pense pas qu'il ait commis de grosses erreurs,
01:08:38peut-être des maladresses dans ses annonces.
01:08:40Il évoque le député du département
01:08:42François Ruffin comme éventuel Premier ministre
01:08:44avant de qualifier l'insoumis
01:08:46Jean-Luc Mélenchon de fou
01:08:48et les mélenchonistes de grossier.
01:08:50Voilà pour le père d'Emmanuel Macron.
01:08:52Oui, il a le droit de s'exprimer.
01:08:54Oui, il a le droit de s'exprimer.
01:08:56Citoyen.
01:08:58Qu'on doit l'intervenir.
01:09:00J'essaie de trouver les mots
01:09:02donc j'y réfléchis un peu.
01:09:04Pardonnez-moi mais...
01:09:06C'est les journalistes qui lui ont posé
01:09:08les questions. Arrêtez.
01:09:10Vous avez déjà vu...
01:09:12Le fait qu'il réponde...
01:09:14Ça ne vous choque pas ?
01:09:16Ça ne vous interpelle pas ?
01:09:18Ce n'est pas tant qu'il réponde,
01:09:20c'est qu'il dit qu'il était au courant
01:09:22avant le Premier ministre
01:09:24et que l'article de la Constitution prévoit
01:09:26que le Premier ministre et les présidents
01:09:28de l'Assemblée soient consultés
01:09:30et Emmanuel Macron peut faire consulter son père.
01:09:32Battez-vous pour piquer la parole à M. Ferjou.
01:09:34J'allais évoquer ce premier point
01:09:36mais le deuxième point, pardonnez-moi,
01:09:38quand vous êtes devant les fiascos,
01:09:40vous essayez de rhabiller avec tout le respect
01:09:42que je dois à Jean-Michel Macron.
01:09:44Vous vous rendez compte ?
01:09:46Là, c'est le papa qui vient
01:09:48au secours du fiston.
01:09:50C'est le papa qui vient au secours du fiston.
01:09:52Souvent, quand des psys
01:09:54essaient de décrypter ce qui s'est passé
01:09:56autour d'Emmanuel Macron, on dit
01:09:58que c'est un enfant qui a cassé son jouet.
01:10:00Il a cassé son jouet aux élections européennes.
01:10:02Et bien là,
01:10:04on a le papa de l'enfant qui a cassé son jouet.
01:10:06Vous faites de la psychologie à deux balles, là, non ?
01:10:08Non, la femme me dirait psychologie à quatre sous.
01:10:10Mais non, mais attendez, ça continue
01:10:12de creuser ce sillon.
01:10:14C'est-à-dire qu'il a besoin
01:10:16que son papa monte au créneau pour dire...
01:10:18Non, il n'a pas besoin, il ne lui a pas demandé
01:10:20de faire une interview.
01:10:22Vous ne répondez pas quand c'est comme ça.
01:10:24Vous ne répondez pas.
01:10:26Pour le coup, et je vais me faire peut-être l'avocat du diable,
01:10:28sans qualifier d'ailleurs
01:10:30ni le père,
01:10:32ni le fils de diable.
01:10:34C'est juste pour utiliser l'expression.
01:10:36Emmanuel Macron,
01:10:38il faut le savoir,
01:10:40a de très mauvaises relations
01:10:42avec son père.
01:10:44Il ne se parle pas, quasiment pas.
01:10:46Et d'ailleurs, lui-même l'avait dit
01:10:48il y a 3-4 ans dans un entretien.
01:10:50Peut-être que je me trompe,
01:10:52mais je ne pense pas que ce soit orchestré
01:10:54de la part de l'Élysée.
01:10:56Le deuxième point, c'est qu'il n'a pas parlé
01:10:58de la dissolution en expliquant à son père
01:11:00« Je vais dissoudre l'Assemblée nationale,
01:11:02tu vas voir la grenade des goupillets
01:11:04que je vais leur balancer à la gueule. »
01:11:06Non, c'est qu'il en parle
01:11:08depuis des mois de la dissolution
01:11:10au sein du camp présidentiel.
01:11:12On en parle depuis des mois
01:11:14du fait que cette Assemblée nationale
01:11:16est ingérable,
01:11:18que la moindre réforme
01:11:20pour pouvoir passer, elle passe au forceps
01:11:22avec des manifestations dans la rue,
01:11:24des 49.3 qui sont utilisées
01:11:26pour pouvoir les faire passer.
01:11:28Je cite bien évidemment la réforme
01:11:30des retraites ou encore la loi immigration
01:11:32qui est passée dans la douleur.
01:11:34Donc oui, il en a peut-être parlé à son père,
01:11:36mais il n'a pas consulté son père.
01:11:38Heureusement.
01:11:40Ce qui est incompréhensible,
01:11:42c'est que tout le monde en parle
01:11:44de la dissolution en disant
01:11:46« On ne peut pas dissoudre,
01:11:48parce que s'il y a dissolution,
01:11:50il y aura encore moins de majorité après.
01:11:52Donc ça sera encore pire.
01:11:54C'est évident que le résultat
01:11:56sera pire, parce que moi je veux bien tout ce qu'on veut,
01:11:58mais il y aura une coalition,
01:12:00on ne sait pas comment, de où à où,
01:12:02mais là ce n'est pas des 49.3 qu'il va y avoir,
01:12:04mais c'est tous les jours qu'il y aura un 49.3.
01:12:06Sauf qu'un jour, il y aura une motion de censure.
01:12:08Et des motions de défiance.
01:12:10Donc ça va être encore
01:12:12plus qu'ingérable. Et donc c'est quoi la suite ?
01:12:14Si à un moment il y a eu
01:12:16une élection majorité relative,
01:12:18une dissolution,
01:12:20une majorité qu'on ne s'est même pas qualifiée,
01:12:22il faut que le Président s'en aille.
01:12:24La suite logique c'est de dire
01:12:26il reste quoi ?
01:12:28Surtout qu'il ne peut plus y avoir des solutions,
01:12:30il n'y a pas un débat, un an.
01:12:32Donc la seule solution,
01:12:34c'est de redonner définitivement le pouvoir au peuple,
01:12:36de dire on vote.
01:12:38De nouveau.
01:12:40Aucun président dans le monde,
01:12:42pas le Président des Etats-Unis,
01:12:44aucun président n'a autant de pouvoir
01:12:46que le Président français dans la Constitution de la Vème République.
01:12:48Et dans l'esprit du général De Gaulle,
01:12:50comme de Michel Debré, le corollaire était
01:12:52très clair, face à autant de pouvoir,
01:12:54il y a une responsabilité personnelle du chef de l'État
01:12:56face aux Français.
01:12:58Quand un président perd une élection
01:13:00qu'il a lui-même convoquée, là on n'est pas dans le cadre
01:13:02de la fin d'un mandat
01:13:04d'une législature
01:13:06de l'Assemblée Nationale.
01:13:08Quand il perd une élection qu'il a lui-même convoquée,
01:13:10un référendum ou une élection, il s'en va.
01:13:12C'est ce que le général De Gaulle a fait en 1969.
01:13:14Mais ce n'est pas De Gaulle qui veut,
01:13:16monsieur Ferdouz, vous le savez bien.
01:13:18Mais c'est pour ça que je disais tout à l'heure
01:13:20qu'on ne respecte pas de toute façon
01:13:22la Constitution. Chirac ne l'avait pas fait non plus.
01:13:24Personne ne l'a fait avec De Gaulle.
01:13:26Personne.
01:13:28Juste pour faire sourire, le père et le fils
01:13:30ne se parlent plus. Il n'y avait pas la même crise politique
01:13:32qu'on se parle.
01:13:34Alexandre voulait rajouter un petit mot.
01:13:36Mais Alexandre, juste sur Jacques Chirac,
01:13:38il y avait une majorité en face.
01:13:40Il y avait une majorité alternatrice.
01:13:42Je suis d'accord sur le fond avec vous.
01:13:44Je pense que l'esprit de la Constitution
01:13:46a été dévoyé.
01:13:48Évidemment, le général De Gaulle serait parti
01:13:50en cas de dissolution perdue.
01:13:52Et je suis d'accord aussi
01:13:54avec toi, Jean-Sébastien.
01:13:56Je ne vois pas d'autre solution.
01:13:58Il faut le dire.
01:14:00On va nous traiter. On va croire qu'on le souhaite.
01:14:02C'est juste qu'il y a une espèce de fuite
01:14:04en avant incompréhensible
01:14:06du pouvoir.
01:14:08Est-ce que c'est un problème, même pas idéologique ?
01:14:10À la limite, ce que disait Jean-Sébastien,
01:14:12il pourrait être totalement cynique.
01:14:14Je ne sais pas, faire un gouvernement
01:14:16à Hollande, je ne sais quelle
01:14:18personnalité de droite, et puis
01:14:20Ruffin et des écolos, pourquoi pas ?
01:14:22Le cynisme, ils en ont tellement
01:14:24qu'ils en seraient quand même.
01:14:26De manière mathématique, ils n'ont pas
01:14:28de majorité, et encore moins
01:14:30de majorité absolue alternative.
01:14:32Le gouvernement va être renversé.
01:14:34La crise politique n'est pas finie, sauf
01:14:36si le RN a une majorité absolue
01:14:38ou une majorité relative forte,
01:14:40ce qui n'est pas encore totalement exclu
01:14:42à l'heure où nous parlons, à mon avis.
01:14:44On ne se purge pas par la politique,
01:14:46ça finit dans la rue. C'est pour ça qu'Emmanuel Macron
01:14:48serait quand même bien inspiré d'y changer.
01:14:50Dans un instant, le rappel des titres de l'actualité,
01:14:52même tout de suite avec Simon Guillin,
01:14:54sur Europe 1 et CNews.
01:14:56Au Proche-Orient,
01:14:58l'armée israélienne continue son offensive
01:15:00dans la bande de Gaza. Les combats se poursuivent,
01:15:02notamment dans le nord de l'enclave palestinienne.
01:15:04Dans le même temps, des dizaines de milliers
01:15:06de Palestiniens fuient vers le sud après avoir reçu
01:15:08un ordre d'évacuation. Environ
01:15:10250 000 personnes seraient concernées
01:15:12selon l'ONU.
01:15:14Le cinéaste Benoît Jacot, mis en examen,
01:15:16il est accusé de violences sexuelles par 3 actrices.
01:15:18Benoît Jacot a été placé en garde à vue
01:15:20lundi, tout comme Jacques Doyon, visé par la même enquête.
01:15:22Jacques Doyon a lui été
01:15:24relâché pour des raisons médicales.
01:15:26Et puis une candidate du Rassemblement national
01:15:28aux élections législatives, dite avoir été
01:15:30violemment agressée, aujourd'hui à La Rochette.
01:15:32Marie Dauchy, candidate
01:15:34irène dans la 3e circonscription de Savoie,
01:15:36a annoncé suspendre sa campagne.
01:15:38Elle s'est vue prescrire 8 jours dit été.
01:15:40Les examens médicaux sont toujours en cours, Laurence.
01:15:42Merci beaucoup, cher Simon Guillain.
01:15:44On va juste écouter un instant les électeurs.
01:15:46Qu'est-ce qu'ils pensent de ce qui se passe ? Est-ce qu'ils sont déboussolés ?
01:15:48Est-ce qu'ils sont dépités ? Est-ce qu'ils sont dégoûtés ?
01:15:50Écoutez-les en Seine-et-Marne.
01:15:52On m'a m'accablé de voir
01:15:54qu'il y en a qui ne se
01:15:56désisteront pas au nom de la peur
01:15:58du LFI. Et ça,
01:16:00je pense que c'est que des manœuvres
01:16:02tacticiennes,
01:16:04comment dire,
01:16:06déplorables, parce qu'il y a
01:16:08trop d'égo, il n'y a pas assez de sens
01:16:10civique. Il faut vraiment faire
01:16:12le nécessaire pour qu'il y ait aucune voix au RN,
01:16:14parce que le RN me fait très peur pour mon avenir, pour l'avenir
01:16:16de mes enfants. Donc je suis assez émue,
01:16:18même si rien n'est pensé.
01:16:20Je suis prête à voter
01:16:22pour le candidat que je n'ai pas forcément choisi.
01:16:24Maintenant, les élections, c'est qu'on essaie de voter le moins
01:16:26pire. On n'essaie pas de chercher celui
01:16:28qui est d'accord avec nous. Ce ne sont pas mes idées,
01:16:30ni les républicains, ni les qui sont de droite.
01:16:32Non, du tout.
01:16:34Je ne sais pas trop ce que je vais faire,
01:16:36en fait.
01:16:38Au dernier moment, je vais peut-être réfléchir sur
01:16:40autre chose, je ne sais pas. Ou alors je mettrai
01:16:42un bulletin blanc.
01:16:44Je pense que ça va se terminer
01:16:46comme ça.
01:16:48Grande indécision, Éric Rebelle, pour les électeurs français.
01:16:50Depuis le début de l'émission, Laurence,
01:16:52on explore la confusion totale dans laquelle
01:16:54nous sommes plantés. On n'a pas trouvé de solution.
01:16:56Donc les Français qui nous regardent le sont
01:16:58aussi. Et je vais vous dire,
01:17:00dans ces cas-là, on l'a vu sur les élections précédentes,
01:17:02c'est ceux qui sont les plus motivés
01:17:04qui vont basculer
01:17:06la décision. Or, si vous avez des Français
01:17:08qui hésitent parce qu'ils sont moins politisés
01:17:10que d'autres à y aller ou à voter
01:17:12blanc, eh bien ceux qui vont se mobiliser,
01:17:14et c'est pour ça que je vous parlais d'effet boomerang,
01:17:16c'est que la confusion est telle aujourd'hui que vous pouvez avoir
01:17:18au contraire une mobilisation supérieure
01:17:20qui profiterait au RN.
01:17:22Qui profiterait au RN.
01:17:24Et alors si c'est le cas, je vais vous dire,
01:17:26il faudra bien écouter
01:17:28les discours des leaders politiques
01:17:30dans votre émission.
01:17:32Entre 19h et 22h.
01:17:34Entre 19h et 22h.
01:17:36Ça va valoir son pesant de cacahuètes.
01:17:38François?
01:17:40Non, je ne crois pas, pas encore.
01:17:42François Buboni.
01:17:44Je pense que le RN va amplifier son score en termes,
01:17:46même s'il n'y a pas toutes les sélections,
01:17:48en termes de voix, ils seront bien élus là où ils sont élus.
01:17:50À plus de 9 millions de voix.
01:17:52Mais en termes de siège, ils risquent d'être
01:17:54loin de la majorité absolue.
01:17:56Donc il y aura, ça sera, à la fois,
01:17:58beaucoup de gens vont voter RN,
01:18:00pour fracatiser la colère des électeurs.
01:18:02Absolument.
01:18:04On peut imaginer que l'RN sera autour de 230,
01:18:06240 députés, 230.
01:18:08L'LFI autour de 80.
01:18:10D'accord?
01:18:12Ça fait 310.
01:18:14Donc ça veut dire qu'il faudrait que
01:18:16tous les autres se mettent tous ensemble
01:18:18pour faire une majorité.
01:18:20Ça n'existe pas.
01:18:22Mais parce que finalement,
01:18:24la grande promesse qui avait été faite à François Bayrou,
01:18:26qui a quand même assuré l'élection d'Emmanuel Macron
01:18:28en 2017, la proportionnelle
01:18:30pour une meilleure représentation des Français
01:18:32et des Françaises.
01:18:34Pas la proportionnelle intégrale, parce qu'on voit
01:18:36à quoi ça peut mener en Israël.
01:18:38Ça donne plutôt le pouvoir à des minorités.
01:18:40Mais ça n'a pas été fait. D'ailleurs,
01:18:42qu'a obtenu François Bayrou avec cette alliance électorale-là?
01:18:44Qu'a-t-il obtenu?
01:18:46On y répond!
01:18:48Juste après la pause, dans PUNCHLINE,
01:18:50c'est nous, Europe 1, tout de suite.
01:18:52Face aux Invalides et à notre Eiffel.
01:18:5518h40, on se retrouve en direct
01:18:57dans PUNCHLINE, sur CNews et sur Europe 1.
01:18:59Aquilino Morel nous a rejoint.
01:19:01Bonsoir à vous. La parabole des aveugles
01:19:03aux éditions Grasset. Marine Le Pen aux portes
01:19:05de l'Elysée. C'est un livre que vous avez écrit
01:19:07il y a quoi? Un an et demi, deux ans?
01:19:09Sept mois.
01:19:11Le temps passe vite.
01:19:13C'est totalement prémonitoire.
01:19:15Vous n'avez pas de mots assez durs, Aquilino Morel,
01:19:17pour cette classe politique qui nous offre
01:19:19un spectacle assez surprenant, voire lamentable.
01:19:21Qui a la palme d'or pour vous
01:19:23de la lâcheté, de la combine
01:19:25ou du retournement de veste?
01:19:27On ne va pas rentrer dans...
01:19:29Mais s'il y a un petit palmarès, quand même.
01:19:31Ce qui est important, c'est quand même
01:19:33l'avenir du pays,
01:19:35qui est dans une situation, pas seulement politique
01:19:37mais économique, sociale, industrielle,
01:19:39très grave.
01:19:41Ce qu'il faudrait,
01:19:43c'est qu'à un moment donné,
01:19:45dans la période où nous nous trouvons
01:19:47qui est quand même très particulière, puisque le président
01:19:49ne peut plus exercer son droit de dissolution
01:19:51avant un an.
01:19:53Il faudrait qu'on arrive à trouver une forme de stabilité.
01:19:55Donc, soit
01:19:57le RN parvient à une majorité,
01:19:59qu'on trouve ça bien
01:20:01ou mal, condamnable
01:20:03ou souhaitable, au moins,
01:20:05quelque chose se dégagerait.
01:20:07Il faut sinon parvenir à une majorité
01:20:09autre, alternative,
01:20:11mais ça suppose qu'il y ait
01:20:13des résultats très en deçà
01:20:15de ce que l'on imagine aujourd'hui,
01:20:17avec une remontée de ce qu'on appelle le bloc central
01:20:19qui paraît aujourd'hui quand même difficile
01:20:21et ensuite,
01:20:23viendra le moment le plus difficile,
01:20:25c'est celui de dire où s'arrête
01:20:27et où commence cette nouvelle majorité.
01:20:29Qui j'accepte
01:20:31comme soutien et qui je refuse.
01:20:33Et c'est là
01:20:35où c'est fâcheux, si vous voulez.
01:20:37J'ai écrit ce livre pour mettre en garde
01:20:39contre le danger de l'arrivée
01:20:41de Marine Le Pen à l'Elysée.
01:20:43Mais si on s'engage dans une période
01:20:45que l'on qualifie ainsi,
01:20:47pendant un an au minimum,
01:20:49cela veut dire que
01:20:51mécaniquement, les politiques
01:20:53fortes qui devraient être engagées
01:20:55en matière de déclassement économique,
01:20:57d'industrie, de réindustrialisation,
01:20:59de lutte pour créer des emplois,
01:21:01aider les agriculteurs,
01:21:03de lutte contre l'immigration qui est un des moteurs
01:21:05essentiels de la progression du Rennes
01:21:07et trois, de politique européenne
01:21:09qui ne va les conduire pas cette majorité.
01:21:11Donc, ce serait même
01:21:13dans l'esprit de ceux qui souhaitent
01:21:15arrêter le RN.
01:21:17En réalité, reculer pour mieux sauter
01:21:19à un moment donné.
01:21:21Le pays n'est pas bloqué tant que
01:21:23les électeurs ne se sont pas prononcés.
01:21:25Tant que les citoyens n'ont pas voté.
01:21:27C'est de la politique
01:21:29et c'est utile
01:21:31pour éclairer le débat.
01:21:33On fait des suppositions, des analyses
01:21:35mais ce qui compte, c'est le vote.
01:21:37L'ORN est arrivé en tête au premier tour
01:21:39dans 297 circonscriptions.
01:21:41C'est considérable mais on comprend bien
01:21:43qu'il faudrait que dans ces 297 circonscriptions
01:21:45il remporte à chaque fois l'élection
01:21:47ou alors
01:21:49que dans des circonscriptions où il est arrivé
01:21:51deuxième, il gagne.
01:21:53C'est possible mais ça n'est possible
01:21:55en réalité que si les Français
01:21:57décident de prolonger la dynamique
01:21:59qu'ils ont donnée.
01:22:01La dynamique existe depuis 20 ans.
01:22:03Malgré les consignes de vote, malgré les désistements,
01:22:05malgré tout ce qui s'est mis en place.
01:22:07Ils ont donné un sens très clair à leur vote aux Européennes
01:22:09au premier tour.
01:22:11La dynamique pour l'ORN ne peut se dégager, même relative,
01:22:13que s'il y a une dynamique.
01:22:15Moi, la dynamique, je ne la connais pas.
01:22:17Ce que je sais simplement, ce que je subodore
01:22:19c'est que toutes les injonctions,
01:22:21les objurgations, les conseils,
01:22:23les sermons, tout ce que vous voulez
01:22:25qui émanent des partis politiques
01:22:27dans, par ailleurs, un contexte
01:22:29quand même de flou, si ce n'est de cacophonique
01:22:31ne me paraissent pas de nature
01:22:33à influencer les citoyens.
01:22:35Je pense qu'ils feront le choix
01:22:37qui sera leur en conscience
01:22:39dimanche prochain et qu'ils n'écouteront pas forcément
01:22:41voire pas du tout
01:22:43ce qu'on leur dit dans les appareils politiques.
01:22:45Les états-majors politiques. Eric Revelle,
01:22:47une question à Kylian Morin.
01:22:49On a bien écouté votre analyse.
01:22:51Majorité absolue,
01:22:53sans doute pas, donc
01:22:55un gouvernement technique
01:22:57ou un gouvernement illégitime
01:22:59qui ne pourrait pas mettre en place
01:23:01les lois qui sortiraient le pays de l'apathie
01:23:03que vous soulignez,
01:23:05il y a une autre hypothèse.
01:23:07La démission du chef de l'État
01:23:09qui débloquerait la situation.
01:23:11Il y a une autre hypothèse avant.
01:23:13C'est une majorité relative, suffisamment forte
01:23:15pour lui permettre de trouver un emploi
01:23:17à l'Assemblée et gouverner.
01:23:19Dans l'autre hypothèse,
01:23:21est-ce que vous pensez que c'est quelque chose
01:23:23qui commence à s'inscrire
01:23:25dans la pensée, dans l'analyse ?
01:23:27Dans l'état d'esprit, il est forcément déjà inscrit.
01:23:29Soyons simples,
01:23:31on ne va pas verser dans la psychologie de bazar
01:23:33ou dans la psychanalyse pour les nuls.
01:23:35Mais à partir du moment où quelqu'un dit,
01:23:37en l'occurrence le président de la République,
01:23:39j'exclus ma démission, c'est qu'il y pense.
01:23:41C'est déjà qu'il en parle.
01:23:43En parler, c'est déjà signifier
01:23:45que c'est possible.
01:23:47Une chose qui n'a aucune chance
01:23:49d'occurrir, vous n'en parlez pas.
01:23:55Par ailleurs, il y a une logique politique
01:23:57qui est que si vous avez dissous l'Assemblée,
01:23:59vous avez obtenu un premier tour
01:24:01qui est quand même parlant.
01:24:03Une majorité qui, dans le meilleur des cas,
01:24:05serait une majorité, on va dire,
01:24:07introuvable et d'Assemblée,
01:24:09ingouvernable.
01:24:11Qu'est-ce qui reste comme solution ?
01:24:13Oui, on peut attendre encore une année,
01:24:15voir si le président recouvre
01:24:17l'article 12 de la Constitution
01:24:19et peut dissoudre.
01:24:21Mais vous voyez bien qu'au bout du bout,
01:24:23aucune des politiques qui permettraient
01:24:25d'arrêter la progression du RN n'est engagée.
01:24:27Qu'est-ce qui se passera ?
01:24:29Il se passera que Marine Le Pen,
01:24:31comme je l'ai indiqué en novembre,
01:24:33elle toque déjà la porte, elle finira par se la faire ouvrir.
01:24:35Ce qu'il faut, ce qu'il aurait fallu,
01:24:37c'est faire...
01:24:39On peut vouloir un gouvernement
01:24:41d'union nationale, mais il fallait le faire plus tôt.
01:24:43Il fallait le présenter avant.
01:24:45Quand le président avait 245 députés
01:24:47à l'Assemblée, il pouvait le faire.
01:24:49Il pouvait dire maintenant j'ai deux, trois
01:24:51priorités nationales sur lesquelles je demande
01:24:53à tous les gens de bonne volonté de se réunir.
01:24:55Aujourd'hui, ça va être très compliqué.
01:24:57On soit plus pony.
01:24:59C'est vrai que la République pendant un an
01:25:01et deux ans, ça n'a pas marché.
01:25:03C'est vrai que là,
01:25:05le scénario est presque le meilleur
01:25:07pour Marine Le Pen pour 2027.
01:25:09Je n'osais pas aller jusque-là
01:25:11puisque François de Bonilleux,
01:25:13qui est un politique
01:25:15expérimenté, le dit.
01:25:17Il est possible que...
01:25:19D'ailleurs, ça serait un espèce
01:25:21de retournement de situation assez classique
01:25:23que cette
01:25:25rhétorique et cette politique du Front républicain
01:25:27en empêchant
01:25:29Bardella d'arriver à Matignon,
01:25:31permette en réalité,
01:25:33par l'ingouvernabilité qui va apparaître
01:25:35et par le sentiment
01:25:37de frustration chez beaucoup de Français
01:25:39qui en résulterait, de permettre
01:25:41à Marine Le Pen de préparer
01:25:43assez paisiblement la prochaine échéance
01:25:45présidentielle.
01:25:47Gabriel Attah, il était en déplacement à Sanlis
01:25:49cet après-midi. Il a tenté d'expliquer
01:25:51aux électeurs, aux gens qui étaient autour de lui
01:25:53les consignes de vote qui étaient données
01:25:55par l'ex-majorité présidentielle.
01:25:57Dites-moi si vous comprenez.
01:25:59C'est que le
01:26:01premier tour a réglé
01:26:03le sujet d'une majorité
01:26:05dirigée par la France Insoumise. Ça n'existe plus
01:26:07et je rappelle qu'au premier tour, on a fait le choix
01:26:09de ne pas présenter des candidats dans certaines
01:26:11circonscriptions, précisément pour éviter
01:26:13l'élection de députés de la France Insoumise.
01:26:15Aujourd'hui, l'enjeu de ce
01:26:17second tour, c'est d'éviter une majorité
01:26:19absolue dirigée par le Rassemblement National
01:26:21qui a un projet
01:26:23aux antipodes des valeurs de la République,
01:26:25qui veut trier les Français, stigmatiser
01:26:27une partie des Français en raison de leur
01:26:29origine. C'est aux antipodes de nos valeurs
01:26:31et ça viendrait alimenter
01:26:33la division dans notre pays et la violence
01:26:35alors même que notre pays a besoin de rassemblement
01:26:37et d'apaisement.
01:26:39Vous comprenez ce qui a été dit là, Kévin Morel ?
01:26:41Je comprends très bien la dernière phrase.
01:26:43Et l'ensemble ?
01:26:45Monsieur Morel ne rigole jamais,
01:26:47mais on sent qu'il veut dire
01:26:49qu'il faut empêcher
01:26:51une majorité absolue.
01:26:53Par rapport à cela, il y a des citoyens
01:26:55qui peuvent parfaitement se défendre
01:26:57qui estiment qu'il faut le faire
01:26:59pour reprendre une formule fameuse
01:27:01quoi qu'il en coûte.
01:27:03Et il y a des gens qui considèrent que
01:27:05non, on ne peut pas le faire quoi qu'il en coûte.
01:27:07Et vous, vous pensez quoi ?
01:27:09Ce que je pense, moi, n'a aucune espèce d'importance.
01:27:11Ce que je veux dire,
01:27:13et puis je l'ai écrit,
01:27:15c'est que le Premier ministre prend position
01:27:17et c'est bien normal. Tous les responsables
01:27:19des partis prennent position, c'est tout à fait logique.
01:27:21Néanmoins, j'aimerais connaître
01:27:23le résultat
01:27:25de ces prises de position
01:27:27chez les électeurs
01:27:29qui vont se décider dimanche.
01:27:31Je ne crois pas que ça fonctionnera
01:27:33très bien.
01:27:35Par exemple,
01:27:37le surcroît de mobilisation
01:27:39auquel on a assisté au premier tour.
01:27:41Beaucoup de gens ont dit que s'il y a un surcroît de mobilisation,
01:27:43ce sera mauvais pour l'ORN parce que
01:27:45ce sont les modérés qui vont se déplacer.
01:27:47Les études dont on dispose désormais
01:27:49prouvent que non, prouvent qu'en fait
01:27:51qui est allé voter en plus ?
01:27:53Alors oui, bien sûr, des électeurs
01:27:55de renaissance du Président de la République
01:27:57qui étaient inquiets du vote,
01:27:59mais aussi beaucoup de gens du RN.
01:28:01Donc il y a eu un surcroît de vote.
01:28:03Que se passe-t-il dimanche ?
01:28:05Moi, je ne le sais pas.
01:28:07Une question d'Alexandre Devecqueux peut-être ?
01:28:09Oui, moi j'ai lu votre livre,
01:28:11je partage tous les diagnostics
01:28:13et vous allez assez loin
01:28:15dans votre livre.
01:28:17Non seulement vous me pointez du doigt
01:28:19la faillite du système politique actuel
01:28:21pour différentes raisons, le refus de prendre en compte
01:28:23l'immigration, une politique européenne
01:28:25qui a été pratiquée aussi bien
01:28:27par la droite et par la gauche
01:28:29et qui a privé les Français
01:28:31de leur souveraineté.
01:28:33Et donc la question qui me taraude,
01:28:35c'est que vous dites avoir fait ce livre
01:28:37pour éviter
01:28:39malgré tout que Marine Le Pen
01:28:41arrive au pouvoir.
01:28:43Alors vous, qui êtes plutôt un souverainiste
01:28:45de gauche,
01:28:47vous considérez que ce serait un drame
01:28:49que Marine Le Pen arrive au pouvoir
01:28:51puisque dans le logiciel politique du RN
01:28:53d'aujourd'hui, il y a finalement
01:28:55beaucoup de ce qu'était le séguineau
01:28:57chevennementisme
01:28:59ou ce que pensait Charles Pasqua.
01:29:01Quelque chose d'assez proche
01:29:03finalement de votre sensibilité
01:29:05politique. Peut-être que c'est un peu
01:29:07dévoyé, peut-être que c'est un peu moins
01:29:09flamboyant qu'à l'époque de Philippe Séguin
01:29:11que votre philosophie est une philosophie
01:29:13souverainiste de droit
01:29:15sur les questions d'autorité et d'identité
01:29:17qui innomorelle votre réponse.
01:29:19Exactement votre logiciel politique.
01:29:21Votre question est judicieuse,
01:29:23elle est très pertinente et il ne faut pas
01:29:25la contourner.
01:29:27D'abord, le souverainisme que vous évoquez
01:29:29et que vous m'attribuez, je ne le discute pas,
01:29:31je préfère que ce soit
01:29:33d'autres que Marine Le Pen qui l'exercent.
01:29:35D'autres. Il y a des amis autour de moi,
01:29:37des anciens camarades
01:29:39du Parti Socialiste, mais ailleurs,
01:29:41qui sont capables de le faire. Quel est le problème
01:29:43du vote RN ? Ce n'est pas la peine d'aller jusqu'à
01:29:45la dramatisation. Je ne crois pas
01:29:47du tout à ça et par ailleurs je pense que c'est totalement
01:29:49inopérant désormais.
01:29:51La morale, les sermons,
01:29:53le fascisme ne passera pas, etc.
01:29:55D'abord,
01:29:57moi je suis fils d'immigré et républicain
01:29:59espagnol, donc le no pasarán, je suis bien placé
01:30:01pour savoir qu'en fait ils sont passés.
01:30:03Ce sont des arguments totalement inefficaces.
01:30:05On est dans une phase où les gens
01:30:07votent en fonction de convictions politiques
01:30:09qui sont forgées de leur
01:30:11situation personnelle, qui est souvent
01:30:13désastreuse pour ceux qui votent pour le RN
01:30:15et non en fonction de considérations morales.
01:30:17Pour aller à votre question
01:30:19directement, moi je ne fais pas confiance
01:30:21aujourd'hui à Marine Le Pen. Pourquoi ? Parce que
01:30:23je ne la crois pas antisémite,
01:30:25je ne la crois pas raciste, je ne la crois pas xénophobe
01:30:27sans la connaître, mais ce que je sais c'est
01:30:29qu'autour d'elle, il subsiste des gens qui le sont.
01:30:31Vous aurez beau jeu de me dire
01:30:33que ce n'est pas le seul parti dans lequel on trouverait
01:30:35ce genre de dérapage en ce moment.
01:30:37Surtout qu'elle est fille au fur et à mesure.
01:30:39Elle a même viré son père.
01:30:41Et vous auriez raison. Par ailleurs,
01:30:43ce que moi je n'apprécie pas
01:30:45chez Marine Le Pen, c'est que j'ai le sentiment,
01:30:47peut-être est-ce injuste, mais c'est ce que je perçois
01:30:49que loin de vouloir
01:30:51servir les intérêts du peuple dont
01:30:53elle se targue, en réalité
01:30:55encore aujourd'hui elle s'en sert plutôt qu'elle ne
01:30:57veut le servir. Ça c'est un problème pour moi.
01:30:59Et par ailleurs, on ne peut pas exclure la question
01:31:01évidente du degré de préparation
01:31:03des équipes. Ça ne veut pas dire
01:31:05que le pouvoir et la politique sont
01:31:07réservés aux gens
01:31:09qui pensent qu'ils sont plus intelligents
01:31:11parce qu'ils ont fait des études ou qui ont fait des écoles
01:31:13qui préparent à ce genre de fonction
01:31:15ou qui devraient le faire. Mais ça veut dire que quand même
01:31:17il y a cette difficulté.
01:31:19Enfin, j'ajoute que de la part d'un souverainiste,
01:31:21je reprends le qualificatif que vous
01:31:23m'avez adressé.
01:31:25Mais loin de là, même s'il est
01:31:27complètement faux. Parce que si je suis
01:31:29souverainiste, alors j'aimerais que ceux qui ne sont pas
01:31:31se revendiquent d'être fédéralistes, ce qu'ils ne font jamais.
01:31:33Mais admettons que je sois
01:31:35souverainiste. Et encore une fois, je ne
01:31:37ne discute pas. Mais le projet
01:31:39de la France est aujourd'hui un projet
01:31:41qui s'inscrit, un projet national,
01:31:43qui s'inscrit dans l'Union européenne.
01:31:45C'est impossible de faire autrement.
01:31:47Et ce n'est pas sotable. Le général De Gaulle le disait déjà
01:31:49dans les années 60.
01:31:51Mais le RN a changé sa position là-dessus.
01:31:53Certes, vous avez raison. Mais ce que j'aimerais savoir, c'est
01:31:55quelle est la nature exacte de son projet européen.
01:31:57Et ça, je ne le connais pas.
01:31:59Ce qu'est ou n'est pas le RN, je comprends parfaitement
01:32:01les éléments que vous avez pointés.
01:32:03Sur la part d'antisémitisme, de racisme
01:32:05qui subsiste, et on le voit.
01:32:07On voit, je crois, qu'il y avait aussi
01:32:09un autre fiché S qui a été vu dans l'entourage
01:32:11de Jordan Bardella. Mais est-ce que vous pensez
01:32:13que la gauche est capable de se débarrasser
01:32:15de ce schéma mental qu'elle a institué depuis 40 ans
01:32:17pour empêcher, en gros, la droite d'arriver
01:32:19au pouvoir, en feignant
01:32:21de croire que...
01:32:23Non, pas seulement l'extrême droite. Moi, j'en parlais bien de la droite.
01:32:25Le piège tendu depuis
01:32:271914. Oui, la droite a parfois passé.
01:32:29Mais globalement, elle a beaucoup perdu
01:32:31à cause de ça. Puisque la gauche
01:32:33a faim de croire que c'était la même
01:32:35chose. Et là, elle le fait
01:32:37plus que jamais en considérant, finalement, que l'extrême droite
01:32:39commence parfois même
01:32:41au Parti Socialiste.
01:32:43Est-ce que vous pensez que la gauche est capable
01:32:45de se débarrasser de ce schéma-là ?
01:32:47Parce que c'est ça qui bloquait l'éthique politique.
01:32:49Et c'est d'ailleurs ce qui fait
01:32:51qu'elle est, en réalité,
01:32:53cantonnée. Parce que
01:32:55le résultat des élections législatives dimanche
01:32:57va peut-être donner une force assez
01:32:59conséquente au Nouveau Front Populaire.
01:33:01Mais ça ne change rien. Au moment d'un choix
01:33:03pour un président de la publique, les Français ne voteront pas
01:33:05pour quelqu'un qui est issu ni du PS ni du PC
01:33:07et encore moins, évidemment, de l'EFI
01:33:09et même des Verts. Parce que
01:33:11la logique de la diabolisation
01:33:13de l'extrême droite
01:33:15et d'une partie de la droite. Mais si la droite
01:33:17est tombée dans ce piège, c'est par bêtise.
01:33:19Et par soumission. Et par soumission.
01:33:21Rien ne l'obligeait. On en a déjà parlé
01:33:23avec M. Ravel. Rien ne l'obligeait
01:33:25à subir ces oucases.
01:33:27Elle les a acceptées. Très bien. Elle en paye désormais le prix
01:33:29puisque c'est le prix de l'effacement.
01:33:31Mais la diabolisation
01:33:33de ce qu'on appelle l'extrême droite
01:33:35du RN, du FN auparavant,
01:33:37c'est 40 ans.
01:33:39Précisément 40 ans. 1984.
01:33:41Création par François Mitterrand,
01:33:43Jean-Louis Bianco, Julien Drey
01:33:45et quelques autres de SOS Racisme.
01:33:47Avec ce slogan magnifique.
01:33:49Ce n'est pas l'immigration qui est un problème, c'est le racisme.
01:33:51Si on dit ça,
01:33:53ça veut dire que l'immigration est un sujet
01:33:55qui sort du débat politique et du débat rationnel.
01:33:57Parce que si vous êtes pour une maîtrise de l'immigration,
01:33:59vous êtes un raciste.
01:34:0140 ans d'application avec le résultat que nous voyons
01:34:03aujourd'hui.
01:34:05Pour moi, c'est assez simple. Einstein le disait.
01:34:07La folie, c'est de croire qu'en répétant
01:34:09les mêmes causes,
01:34:11on aura des effets différents.
01:34:13Donc la diabolisation, ça n'a jamais fonctionné
01:34:15parce que ça ne répond pas,
01:34:17parce que Baudrillard, le sociologue l'a bien dit,
01:34:19le malheur est sourd aux leçons de morale.
01:34:21Quand les gens vivent
01:34:23des situations extrêmement dures,
01:34:25quand il n'y a plus de services publics
01:34:27dans certains départements, dans l'Aisne ou dans d'autres
01:34:29qui sont pauvres, que les usines
01:34:31ont fermées, leur dire
01:34:33vous ne devez pas voter pour des gens
01:34:35qui prétendent vous aider
01:34:37parce que c'est mal, c'est un argument
01:34:39qui a pu fonctionner à une époque, mais qui aujourd'hui
01:34:41totalement va.
01:34:43Merci Aquilino Morel. Paraboles les aveugles.
01:34:45Marine Le Pen porte de l'Elysée aux éditions Grasset.
01:34:47Merci à tous. Dans un instant Pierre Deville nous sera en Europe.
01:34:49Bonsoir Pierre.
01:34:51Bonsoir chère Laurence. Aujourd'hui nous recevons
01:34:53Sylvain Maillard pour Renaissance.
01:34:55Nous recevons Franck Alizio pour l'ERN
01:34:57et nous parlerons de Roland Dumas avec Catherine Ney.
01:34:59Merci beaucoup mon cher Pierre.
01:35:01Europe un soir. Demain matin à 8h10, notre invité
01:35:03sera Marine Tondelier, la patronne d'Europe Écologie
01:35:05Les Verts. Et tout de suite vous avez rendez-vous avec
01:35:07Christine Kelly et ses chroniqueurs,
01:35:09ses mousquetaires pour Facein l'Info.
01:35:11Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. A demain.