• il y a 5 mois
Retrouvez Eric Revel, directeur de la revue "L'Hémicycle, Bruno Cautrès, politologue, et Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue de gauche "Regards".

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Transcription
00:00Allez RTL bonsoir, les grands débats de la deuxième heure J-3 avant le second tour
00:08des élections législatives et comme chaque soir on prend le temps maintenant de poser
00:12les enjeux, on prend le temps d'en discuter avec nos débatteurs qui se sont installés
00:15en studio.
00:16Bruno Cotteres, politologue, bonsoir, Pablo Piovivien, rédacteur en chef de la revue
00:20de Gauche Regarde, bonsoir, et on attend toujours Tuck Duel, qui contrairement à Pablo, n'arrive
00:25pas avec une heure d'avance.
00:27Pablo vient en métro, Tuck Duel vient à vélo, à bicyclette, donc là il doit le
00:31pédaler très vite Tuck Duel pour arriver, il va prendre en cours les débats, premier
00:35grand débat ce soir.
00:37Après les révélations en série sur des dérapages, sur le passé trouble, les approximations
00:42de certains candidats RN, on s'interroge, est-ce que ces révélations sont de nature
00:46à faire bouger le vote des électeurs ?
00:47Jordan Bardella a reconnu la présence de brebis galeuses, ce sont ses termes, l'opposition
00:52a pointé 40 à 50 candidats RN aux propos embarrassants comme celui-ci.
00:57Jean-Yves Le Boulanger, c'est dans les Côtes d'Armor.
00:59Pas plus tard que dimanche, je suis allé à un rassemblement de motards et c'est un curé
01:05de couleurs qui m'a béni, vous voyez, donc je ne l'ai pas écrasé ma moto.
01:08On découvre aussi une candidate en Mayenne condamnée pour prise d'otage armée, une
01:13autre qui explique qu'elle n'est pas raciste puisque son docteur est juif.
01:16Il y a aussi par exemple une candidate évincée pour une photo avec une casquette nazie, un
01:20candidat qui estime que les maghrébins n'ont pas leur place dans les hautes fonctions,
01:23un candidat qui estime que les chambres à gaz, point de détail de l'histoire, la sortie
01:27de Jean-Marie Le Pen n'était pas forcément antisémite, et puis hier, une plainte a aussi
01:30été déposée pour injure à caractère racial envers un candidat de l'Aisne.
01:34Pour autant, écoutez Louis Alliot, le maire RN de Perpignan qui était l'invité de RTL ce matin.
01:38Vous grossissez le trait sur le terrain, les gens s'en foutent, vous vous rendez compte
01:42de ça ? Les gens s'en foutent, je vous le dis comme je le pense, parce qu'il y a un
01:46tel amas d'informations aujourd'hui et systématiquement contre nous.
01:50Alors, Tuck Dual, Denis nous a rejoint.
01:51Bonsoir Tuck Dual, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
01:54Tiens, je commence par vous, il a raison Louis Alliot, est-ce que les électeurs s'en foutent ?
01:58Écoutez, voilà, moi je parcours par la France, mais si on s'en tient à la diabolisation
02:03qui, quand même, concerne le RN depuis plusieurs décennies et l'évolution de leur score,
02:08on voit qu'il n'y a pas totalement une corrélation entre les barrages, les critiques
02:13massives et les fronts républicains qui s'organisent contre eux et les résultats électoraux.
02:18Maintenant, est-ce qu'ils ont un problème de commission nationale d'investiture ?
02:21Apparemment, assez manifestement.
02:23D'ailleurs, c'est d'autant plus étonnant qu'ils étaient censés avoir préparé l'opération
02:27Matignon et que, contrairement à d'autres partis, ils étaient censés être plus opérationnels
02:32pour ces élections législatives, fussent-elles organisées par surprise, que d'autres.
02:37Maintenant, deux arguments, deux contre-arguments.
02:40D'une part, effectivement, eux, ils les sanctionnent quand même, apparemment, assez
02:47rapidement, leurs candidats.
02:49La difficulté, c'est que c'est quasi impossible de sanctionner entre deux tournois.
02:52Oui, mais, par exemple, hier, Jordan Bardella, sur BFM TV, a dit que tous ces gens-là ne
02:56siégeraient pas parmi leur groupe, là où c'est vrai que leurs adversaires promeuvent
03:02et défendent bec et ongles des brebis tout autant guêleuses.
03:06Raphaël Arnault-Fichiez, les propos plus ou moins antisémites de nombreux députés
03:12français.
03:13C'est dans une moindre mesure, effectivement, les cas problématiques.
03:15C'est dans une moindre mesure, mais par exemple, il y a quelque chose qui me choque beaucoup
03:19depuis la sortie du Canada Enchaîné de cette semaine.
03:21Il y a un article qui explique que des membres du service d'ordre de Rima Hassan ont tabassé
03:26un adolescent en le pourchassant dans le métro parce qu'il était juif.
03:30Imaginez si des membres du service d'ordre de Jordan Bardella avaient tabassé un adolescent
03:35parce qu'il était arabe jusque dans le métro.
03:37Mais attendez, excusez-moi, on aurait raison, on en parlerait du soir au matin en passant
03:40par le midi.
03:41Donc, je trouve qu'il y a un deux poids deux mesures qui est quand même assez gênant.
03:43Bruno Cotteres, c'est vrai que tu l'as noté, il y a eu des années d'efforts pour dédiaboliser
03:47le parti de la part de Marine Le Pen, de Jordan Bardella.
03:50Là, on a des révélations en série, en quelque sorte.
03:52On n'a pas l'impression qu'il se passe une heure sans qu'il y ait une nouvelle vidéo
03:54d'un candidat RN qui sorte sur les réseaux sociaux.
03:56Est-ce que ça abîme l'image du parti respectable ou ça ne change rien ?
04:00Et effectivement, l'argument du danger du Rassemblement National ne fonctionne plus.
04:04Ce qui est sûr, c'est que le Rassemblement National, entre deux tours d'une élection
04:08qui représente tellement d'espoir pour ses électeurs, ses militants, il se serait sans
04:12doute bien passé de ça.
04:14Donc, c'est sûr que ça ne va pas dans le bon sens pour eux.
04:16Ça, c'est clair.
04:17Ils préféraient avoir des militants dont on ferait l'éloge en disant qu'ils ont écrit
04:21un bouquin extraordinaire, ils ont fait un truc.
04:24Mais est-ce que ça change quelque chose ?
04:25Parce qu'on voit aussi des candidats fantômes au RN qu'on n'a jamais vus sur le terrain
04:29et qui font des gros scores.
04:30C'est vrai que l'histoire du candidat fantôme nous a tous marqués, a marqué tout le monde
04:34parce qu'on était tous sur l'idée de dire au fond, les partis politiques aujourd'hui
04:38ils ont moins d'influence qu'avant.
04:40C'est surtout la personnalité des candidats, leur équation personnelle.
04:44Au Cévi-Peuf, on a écrit plein de trucs sur l'effet candidat.
04:47Mais pas dans le cas du vote RN.
04:48Sur l'effet candidat.
04:49Et là, on a des cas où il n'y a pas besoin de candidat.
04:51Il suffit d'avoir la marque.
04:52C'est-à-dire la marque.
04:53Comme Macron en 2009.
04:54RN, voire la marque Bardella.
04:56Voire la marque Bardella.
04:57Parce que c'est vrai quand même qu'un des éléments importants de cette séquence,
05:03aux législatives, c'est sans aucun doute un effet Bardella qui existe, qui est là.
05:09Evidemment, il suffit de parler avec les uns et les unes pour voir qu'il y a quelque chose.
05:13Donc cette affiche qui est Bardella sur l'affiche, ça peut beaucoup compter.
05:19Mais c'est sûr que ce n'est pas très bon pour le RN.
05:22Entre les deux tours d'une élection qui commence à être beaucoup plus compliquée pour lui
05:26que ça n'était le cas avant les désistements, ce n'est pas optimal.
05:30Pablo Piovivian Tugduel l'a souligné.
05:33D'ailleurs au RN, les cadres le reconnaissent aujourd'hui en off.
05:36Le plan Matignon qui a été vendu par l'ORN pendant des mois et des mois n'était pas abouti.
05:41Ce plan qui consistait à avoir en stock 577 candidats solides dans chaque circonscription.
05:45Visiblement, il n'était pas prêt.
05:46Ça vous surprend ?
05:47Non, ça ne me surprend pas du tout.
05:49Parce qu'à mon sens, les brebis galeuses qui sont, je cite Jordan Bardella,
05:55qui sont maintenant au nombre de 80 à 100.
05:58C'est-à-dire près d'un sixième des candidats qui se présentent aux élections législatives.
06:06Ça commence à faire un gros contingent.
06:08Mais je pense qu'il faut dissocier deux choses dans les effets que toutes ces révélations peuvent avoir.
06:15Effectivement, sur les électeurs d'extrême droite, les électeurs du RN,
06:20je ne pense pas que ça ait beaucoup d'effets.
06:22En revanche, sur les autres, c'est-à-dire ceux qui se posent la question,
06:26notamment dans le Bloc du Centre ou même du Nouveau Front Populaire,
06:30de savoir, est-ce qu'il faut faire barrage au second tour ?
06:33Alors là, pour eux, oui, ça peut les motiver.
06:36Ils peuvent se dire, par exemple, je prends un électeur du Nouveau Front Populaire
06:40qui est pour la gauche de rupture, qui en a marre, qui veut le SMIC à 1600 euros,
06:45qui veut renverser la table.
06:46Et à qui on demande d'aller voter pour Elisabeth Borne, par exemple, dans lequel elle vote ?
06:49Exactement.
06:50Il pourrait se dire, je ne vais pas voter pour Elisabeth Borne,
06:52parce qu'elle a fait la réforme des retraites, c'est horrible, etc.
06:54Et il se dit, bon, je vais peut-être voter blanc, voire voter Rassemblement National
06:58pour faire battre Elisabeth Borne.
07:00Ben, il ne le fera pas.
07:01Il ne le fera pas parce qu'il va se dire, non, en fait, c'est des gros racistes,
07:04et je n'ai pas envie de voter pour des gros racistes.
07:06De la même manière, un électeur qui, ensemble,
07:09qui hésiterait à voter Nouveau Front Populaire ou Rassemblement National ou à s'abstenir,
07:12ça peut potentiellement le motiver à aller voter contre le Rassemblement National.
07:16Après, sur les électeurs du Rassemblement National,
07:19moi, je renvoie à cette formidable étude sociologique,
07:22qui s'appelle « Des électeurs ordinaires » de Félicien Faury,
07:24qui parle de ces ressorts racistes dans le vote du Rassemblement National.
07:28Non pas en tant que comportement individuel, etc.,
07:31mais le processus d'assignation d'un groupe majoritaire,
07:34en l'occurrence des Blancs,
07:36qui vivent dans des zones périphériques,
07:38souvent dans des classes populaires assez défavorisées,
07:41ou classes moyennes,
07:43et qui ont peur, en fait, des nouveaux éléments
07:47qu'il faudrait intégrer à l'intérieur de leur groupe
07:52et avec lequel il faudrait vivre sur le même territoire.
07:54C'est pas ça le racisme.
07:56C'est un des ressorts du racisme,
07:58parce que, précisément, ce processus d'assignation,
08:00c'est ce qu'explique très bien Félicien Faury,
08:03débouche sur du racisme.
08:05C'est-à-dire que, tout d'un coup, ils se disent
08:06« Ah non, mais en fait, nous, on est oubliés dans nos campagnes
08:09et on ne nous parle qu'à la télé des Noirs et des Arabes
08:12dans les quartiers populaires à qui on donne beaucoup d'argent. »
08:14Et tout d'un coup, ils vont créer un mécanisme,
08:17ils vont créer une pensée raciste.
08:20Du coup, le racisme, c'est hiérarchiser les races,
08:23c'est-à-dire que le bleu est plus intelligent que le rouge.
08:26Mais c'est une des conséquences de ce processus d'assignation
08:28dont je parle et qui explique très bien Félicien Faury.
08:30Si vous voulez, je peux vous offrir le bouquin.
08:32J'attends un cadeau depuis longtemps, par contre.
08:34Je vous l'offrirai, je vous l'offrirai.
08:36Merci. Il aurait fallu attendre la fin de la séance.
08:38Bon, il y a des dérapages et effectivement des propos racistes
08:42qui sont tenus par certains candidats iréne.
08:44Il y a aussi, et là c'est tout aussi flagrant,
08:47notamment lors des débats organisés par la presse régionale,
08:50des radios régionales, des télés régionales,
08:52depuis maintenant 15 jours,
08:54beaucoup d'approximations de certains candidats iréne
08:57qui semblent un petit peu perdus parfois sur des questions de fond.
09:00Est-ce que Tuck Duhall, ça pose aussi la question
09:05de la capacité à gouverner du IRN au football ?
09:07On dirait que l'effectif n'a pas de profondeur de bord,
09:09en quelque sorte, vous voyez ce que je veux dire ?
09:11Oui, alors franchement, j'aimerais bien qu'on interroge
09:13les 577 candidats macronistes
09:15et notamment les primo-candidats
09:17et ainsi de suite chez les écologistes.
09:20Cette vague macroniste de 2017 notamment,
09:22avec beaucoup de gens inexpérimentés là aussi.
09:24Ouais, donc déjà, ça j'aimerais bien.
09:26Ensuite, effectivement, si vous voulez,
09:28le Rassemblement National, c'est un parti diabolisé
09:31qui n'inspire aucune neutralité dans le débat public.
09:35Donc évidemment que de trouver des gens prêts à s'engager
09:39pour eux, c'est plus compliqué que chez les autres partis.
09:44Et en plus, ils ont cette espèce de brévière
09:49qui est aussi de toujours essayer de favoriser
09:52l'émergence de gens qui ressemblent à la vraie société.
09:56Et donc, c'est le genre de parti
09:58où on préfère avoir un candidat
10:00qui a un métier,
10:02qui n'a pas forcément réclamé beaucoup d'études
10:04que le notable du coin
10:07ou l'avocat du département, etc.
10:11Et à la fin de la fin,
10:13si vous voulez, évidemment,
10:15c'est un parti imparfait,
10:17plus qu'imparfait en l'occurrence.
10:19Mais tout ça, je crois,
10:22c'est rien comparé à la lame de fond
10:24qui est le cri d'au secours
10:27d'une partie de la société française
10:29et c'est ça qu'il faut entendre.
10:31Je n'essaie pas de changer de sujet.
10:33Mais quand ce parti-là fait 34%,
10:35ça veut dire que la société hurle des choses,
10:37elle hurle son mal-être,
10:39elle hurle son envie d'être écoutée,
10:41d'être respectée,
10:43son envie qu'on arrête de lui faire la leçon.
10:45En allant gratouiller
10:47candidat par candidat,
10:49on montre,
10:51les observateurs, les médias
10:53et les adversaires politiques,
10:55une forme de complexe de supériorité
10:57qui je pense, à minima bien sûr,
10:59parce que je rejoins pour le coup la thèse de Pablo
11:01sur les électeurs macronistes
11:03et les électeurs de gauche qui vont être clairement
11:05déchauffés, éventuellement,
11:07à aller voter RN ou pas
11:09contre le RN au second tour.
11:11Mais en gratouillant sans cesse
11:13contre le RN, je pense qu'on montre aussi
11:15une forme de
11:17traitement de défaveur à leur égard.
11:19Juste avant de passer à un autre
11:21sujet,
11:23puisque le sujet de départ, ça se demandait
11:25si notamment les électeurs potentiels
11:27du RN peuvent être choqués
11:29par certains propos ou alors s'ils n'en ont
11:31rien à foutre pour reprendre les propos
11:33de Louis Alliot, est-ce qu'on s'est aussi habitué
11:35dans notre débat politique
11:37à plus de dérapages, plus d'outrances ?
11:39Est-ce qu'on est comme les américains qui, il y a
11:41quelques années, quand Bill Clinton
11:43se retrouvait en pleine affaire
11:45à Lewinsky, c'était un scandale alors qu'ils sont
11:47prêts à réélire aujourd'hui un président
11:49qui multiplie les dérapages ?
11:51Pour ne pas dire que
11:53la stratégie depuis des années du RN,
11:55moi j'étais au congrès de Tours
11:57pour François à l'époque, en 2011
11:59quand Marine Le Pen est devenue...
12:01Tu n'étais pas avec le même congrès de Tours !
12:03Est devenue...
12:05Le congrès de Tours, je pense
12:07que je n'aurais pas pu y être.
12:09En 2011, quand Marine Le Pen
12:11est devenue présidente du Front
12:13National à l'époque,
12:15elle était candidate contre
12:17Bruno Goldnich et elle était, elle,
12:19la candidate presque
12:21mainstream versus
12:23Bruno Goldnich,
12:25l'héritier du diable
12:27Jean-Marie Le Pen. Donc, évidemment
12:29que ça fait mauvais genre et que eux,
12:31toute leur stratégie est plutôt basée sur... Regardez,
12:33écoutez, Jordan Bardella, il n'a de cesse
12:35que d'essayer de se démarquer
12:37de ces gens-là et de ces outrances-là.
12:39Je voudrais distinguer les deux cas de figure,
12:41les quatre figures de candidats qui disent
12:43des choses qui sont racistes
12:45et des candidats,
12:47je pense à la scène à laquelle
12:49vous faisiez référence sur les plateaux régionaux
12:51par exemple, qui semblent un peu
12:53perdus par...
12:55Ils sont des novices de la politique
12:57et je pense qu'il faut prendre soin de distinguer
12:59un petit peu les deux si quelqu'un n'a jamais
13:01reçu de médiatraining, fait ses
13:03premiers plateaux. Moi, ce que je
13:05retiens quand même généralement de gens qui
13:07s'engagent au service de leurs idées,
13:09en particulier quand il s'agit
13:11de candidats qui sont jeunes,
13:13à partir du moment où ils respectent les règles du jeu
13:15et la loi républicaine,
13:17il y a quand même beaucoup de noblesse
13:19dans le fait de vouloir s'engager au service de ses idées.
13:21On ne cesse de dire...
13:23Franchement,
13:25on ne cesse de dire
13:27qu'il y a un désengagement pour la politique,
13:29que les gens ne s'engagent pas.
13:31Si on voit un jeune candidat
13:33qui est en train de ramer, qui est un peu en perdition
13:35et qui est un peu en train de perdre pied
13:37dans une interview,
13:39je pense que moi je retiens d'abord surtout
13:41que les gens veuillent défendre
13:43leurs idées, c'est formidable.
13:45Bruno Cotterestuc, Duhaldeny, Pablo, Pio, Vivien, vous ne bougez pas.
13:47Les grands débats de RTL, bonsoir, continuent.
13:49On est donc à trois jours en quelque sorte d'un saut
13:51dans l'inconnu. Que va-t-il se passer
13:53dimanche soir ? Est-ce qu'une coalition
13:55d'ailleurs est vraiment possible dans ce pays
13:57de la droite aux communistes ? C'est le souhait,
13:59on le sait, d'Emmanuel Macron notamment pour contrer le RN.
14:01On va se demander si l'idée
14:03d'une union nationale fait son chemin
14:05et si ça peut vraiment fonctionner.
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14:27appelé le Potatoes Pudding.
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14:33avec des patates douces râpées,
14:35du lait de coco, de la cannelle,
14:37de la muscade et une touche
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17:43RTL
17:45Julien Cellier et Cyprien Signe
17:47Les grands débats avec
17:49en studio toujours
17:51nos trois débatteurs et donc autant d'opinions
17:53Bruno Cotteres, à gauche Pablo Piovivien
17:55à droite Tuck Duhaldeni et
17:57nouveau grand débat maintenant, une coalition
17:59pour diriger la France. Et bien pourquoi pas ?
18:01Et si ce n'était pas si farfelu que ça ?
18:03Emmanuel Macron et Gabriel Attal le proposent
18:05en cas d'assemblée plurielle.
18:07Hier, notre sondage Harris pour RTL
18:09envisageait justement une assemblée
18:11totalement éclatée. Alors dans la Macronie, tout le monde explique
18:13qu'il faut une coalition justement allant
18:15de la droite peut-être jusqu'au communiste. Et tiens,
18:17le leader du parti communiste, Fabien Roussel
18:19n'a pas totalement fermé la porte ce matin sur France Télévisions.
18:21Je regarderai quel est
18:23l'état des forces dimanche soir
18:25et je m'exprimerai
18:27dimanche soir, lundi matin, en fonction
18:29de la situation. Ce que je souhaite
18:31aussi, c'est ne pas
18:33provoquer de chaos dans mon pays. La France
18:35doit être gouvernable et
18:37il faut répondre aux attentes des Français.
18:39C'est la seule chose qui me guide.
18:41En revanche, les insoumis, même rebelles,
18:43comme François Ruffin, sur RTL,
18:45ont déjà écarté cette idée. L'écolo
18:47Marine Tondelier dit que si coalition
18:49il y a, elle devra partir du programme
18:51de la gauche. Donc c'est pas gagné,
18:53mais on sent que l'idée quand même fait son petit
18:55bonhomme de chemin pour éviter
18:57une France ingouvernable, pour paraphraser
18:59Fabien Roussel. Bruno Cotteres,
19:01ça vous semble farfelu, une coalition ?
19:03Ou alors, à situation exceptionnelle, potentiellement
19:05réponse exceptionnelle ?
19:07Voyez mon hésitation,
19:09mais,
19:11pour moi, le point capital,
19:13c'est que l'électeur
19:15ressente
19:17qu'à l'issue des élections, son message
19:19a été entendu.
19:21C'est-à-dire que
19:23si la coalition,
19:25si une formation, un groupe politique
19:27a gagné les élections
19:29en voie et en siège,
19:31il est bien naturel que ça soit lui
19:33qui, d'une certaine manière,
19:35soit l'acteur dominant.
19:37Donc c'est une coalition qui part du RN, forcément ?
19:39Selon les derniers sondages ?
19:41On verra ce que disent les Républicains, par exemple,
19:43ou d'autres formations politiques, mais, à gauche,
19:45si c'est la gauche qui est en numéro 2,
19:47on imagine bien que c'est plutôt à elle
19:49de prendre l'initiative d'impulser
19:51une coalition.
19:53C'est-à-dire que Gabriel Attal va rester à Matignon,
19:55on arrive en troisième, c'est compliqué.
19:57Il est difficile, dans une démocratie,
19:59d'expliquer aux électeurs que celui
20:01qui sera arrivé en troisième d'une élection
20:03est la principale force motrice
20:05d'impulsion d'un gouvernement.
20:07Ça devient une histoire un peu compliquée
20:09à raconter, et je dirais ça
20:11quel que soit le troisième, le deuxième, le premier.
20:13C'est une question un peu théorique
20:15qui est qu'à un moment donné,
20:17il faut qu'il y ait une bonne correspondance
20:19entre le message sur lequel
20:21la souveraineté populaire s'est exprimée
20:23et ce qui se passe au niveau
20:25du gouvernement. Si on déroge
20:27à ces règles, on ne sait pas bien où on va.
20:29On ne sait pas bien où on va, sauf parce que
20:31ces accords prennent du temps,
20:33que les formations politiques qui les proposent
20:35les soumettent à leurs adhérents,
20:37se relégitiment en train
20:39de faire cette coalition, pour qu'à un moment
20:41donné, il y ait un substrat fondamental
20:43en démocratie, qui est la légitimité
20:45populaire.
20:47Pablo, puis au Vivien,
20:49quand on entend Bruno Cotteres,
20:51on peut reprendre les propos de l'écolomarine
20:53Tondoli, qui dit
20:55ben oui, coalition, pourquoi pas, mais ça partira
20:57du programme de la gauche, et ça viendra de nous au départ.
20:59On n'a pas la sensation que c'est le projet
21:01d'Emmanuel Macron, ni de Gabriel Attal, qui aimerait être
21:03à l'initiative, garder la main
21:05en quelque sorte. Ce qui peut
21:07sembler, on verra si les sondages
21:09se confirment dimanche, et encore une fois, il faut prendre ces sondages
21:11et notamment les projections en siège avec
21:13énormément de prudence,
21:15mais si ces sondages se confirment et que
21:17la majorité présidentielle termine
21:19troisième en perdant peut-être plus de 50%
21:21de ses députés, c'est compliqué de garder la main.
21:23Vous avez tout à fait raison, et ça montre
21:25que l'idée d'une coalition
21:27ou d'une union nationale
21:29entre la gauche et le bloc central
21:31est complètement saugrenue.
21:33Elle n'a absolument aucun sens.
21:35D'abord parce que les électeurs et les électrices
21:37et là je reprends le raisonnement de Bruno,
21:39mais les électeurs et les électrices qui ont voté
21:41pour le nouveau front populaire, ils ont voté pour
21:43renverser la table. Comme ça a été répété
21:45maintes et maintes fois,
21:47ils veulent
21:49une gauche de rupture. Ils veulent
21:51le SMIC à 1600€,
21:53ils veulent que les larbins arrêtent d'être des larbins
21:55dans notre pays et que les riches soient un peu moins riches
21:57et que il y ait plus d'égalité, plus de justice sociale.
21:59Et là on leur propose quoi ?
22:01On leur proposerait potentiellement quoi ?
22:03L'accord avec ceux que
22:05depuis sept ans ils ont combattu.
22:07Ça n'a absolument aucun sens.
22:09Et on voit mal les républicains
22:11accepter d'ailleurs.
22:13C'est même pas les républicains, même les macronistes.
22:15Je veux dire,
22:17le prolégomène
22:19absolu, l'hypothèse de départ
22:21c'est retirer la réforme des retraites
22:23qui a été genre le marqueur
22:25le plus important du
22:27deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron.
22:29Tout ça n'a absolument aucun sens. La seule chose
22:31qui peut se passer, à mon sens,
22:33c'est que s'il n'y a pas de majorité,
22:35c'est qu'on débloque
22:37comme l'a expliqué Bruno Le Maire les budgets
22:39tous les douze mois, on se donne
22:41rendez-vous dans un an pour reconstituer
22:43des dynamiques poétines
22:45dignes de ce nom. A mon sens, il faut
22:47évacuer la question de
22:49l'extrême droite et du rassemblement national,
22:51reconstituer un clivage
22:53gauche-droite qui est la seule chose qui est
22:55aujourd'hui sain dans une démocratie.
22:57Et on repose la question aux Français
22:59dans un an, avec potentiellement des élections.
23:01Vous dites qu'il faut que les électeurs de gauche ne se sentent
23:03pas trahis parce qu'ils ont voulu renverser la table.
23:05Il y a d'autres électeurs qui veulent renverser la table.
23:07Ce sont les quasiment 11 millions d'électeurs du RN.
23:09D'ailleurs, écoutez Marine Le Pen
23:11quand elle entend parler de coalition, elle répond ceci.
23:13C'est le grand rêve d'Emmanuel Macron
23:15le parti unique
23:17qui va de la France insoumise
23:19aux LR.
23:21Mais ce parti unique, c'est le parti de ceux qui veulent conserver leur place
23:23en réalité, qui veulent conserver le pouvoir
23:25contre la volonté du peuple.
23:27Après les désistements, les appels aux francs républicains, maintenant une potentielle
23:29coalition. Tuques Duhaldeny, vous nous avez dit
23:31en début de semaine, ça c'est du carburant pour
23:33Marine Le Pen pour 2027. Et vous nous avez même dit
23:35que vous étiez prêts à parier 200 caisses de champagne
23:37qu'elles seraient lues en 2027 si jamais ce scénario
23:39se produisait. Voilà, il faut que j'arrête
23:41certains produits.
23:43Écoutez, non, effectivement
23:45je trouve que ce second tour est
23:47incroyable comme déni
23:49de démocratie
23:51et comme révélateur
23:53de crise de la représentativité.
23:55En gros, depuis
23:57le 9 juin, où les
23:59Français ont mis en tête le Rassemblement
24:01National, puis ils ont
24:03remis en tête le Rassemblement National au premier tour
24:05des élections législatives,
24:07on leur explique une seule chose,
24:09excusez-moi les amis, votre copie c'est pas la bonne,
24:11on la déchire et on fait autre chose.
24:13Je rejoins quand même Pablo aussi sur
24:15le fait que quand on vote Nouveau Front Populaire
24:17on vote pas
24:19radical, on vote pas pour la social-démocratie,
24:21on vote pas pour le radical-socialisme,
24:23on vote pas pour le centre-gauche, on vote pas
24:25pour François Hollande, même si les candidats
24:27Nouveau Front Populaire, on vote pour une gauche
24:29tranchante, tranchée.
24:31Et à ça, nos
24:33chers amis, Xavier Bertrand, qui est arrivé
24:35quatrième de la primaire DLR,
24:37Marine Tondelier, qui est quand même
24:39une des petites forces du Nouveau
24:41Front Populaire, qui n'est pas
24:43son pivot,
24:45Michel Barnier, qui n'est pas
24:47représentatif DLR, Bernard Cazeneuve,
24:49qui avait tenté vaguement
24:51d'une candidature
24:53à la candidature en 2022, il faisait
24:55des meetings, il y avait 70 personnes,
24:57vraiment véridique.
24:59Et donc là, en fait, on va expliquer
25:01à ces gens-là...
25:03Mais ils n'envisagent absolument pas la même coalition,
25:05ils n'envisagent absolument pas toutes ces personnes, la même coalition
25:07d'ailleurs. De toute façon,
25:09et qui peut comprendre
25:11que
25:13un électeur de Xavier Bertrand
25:15cherche la même chose qu'un électeur de
25:17Fabien Roussel, qui peut comprendre
25:19que la réponse à
25:21plus d'autorité, moins d'insécurité,
25:23moins d'immigration,
25:25qui est quand même le message central
25:27du parti dominant de ces
25:29deux dernières élections, en attendant
25:31deux derniers scrutins, en attendant le troisième
25:33de ce week-end, où quand même le
25:35RN, a priori, même s'il n'a pas de majorité absolue,
25:37va finir en tête.
25:39Et à priori, largement,
25:41ça va être business as usual,
25:43hop, on
25:45noie tout ça dans le poisson.
25:47Et c'est ce qui me fait penser,
25:49vraiment avec énormément de conviction,
25:51que le grand gagnant de ces élections, ça va être le RN.
25:53À partir du lundi 8 juillet,
25:55vous allez avoir 220 députés
25:57RN, qui vont
25:59attendre, sourire en coin, que les
26:01institutions continuent à se déliter,
26:03et que le système continue à montrer son
26:05impérissime.
26:07Bruno Cotteres, merci d'avoir participé
26:09à ces grands débats, dans ce
26:11sprint final, à trois jours maintenant,
26:13des élections législatives.
26:15J'en profite aussi pour vous remercier, cher Cyprien Sénit,
26:17c'était notre dernier rendez-vous en
26:19duo cette saison, c'était encore un bonheur travailler
26:21avec vous. Comme toujours, merci.
26:23Vous pouvez rêver meilleur compère.
26:25Merci pour tout, Cyprien Sénit.
26:27La suite, c'est le vélo, maintenant sur RTL,
26:29le Club Jalabert, jusqu'à 20h,
26:31avec Laurent Jalabert, avec Hortense Crépin.
26:33C'est à vous les amis, bonsoir.

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