Regardez "On refait le monde" avec Jean Garrigues, historien, président du Comité d'histoire parlementaire, David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef de la revue "L'Hémicycle", et Catherine Tricot, directrice de la revue "Regards".
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 12 décembre 2024.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 12 décembre 2024.
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00:00RTL, s'informer ensemble.
00:04Il est 19h30.
00:06RTL Soir, on refait le monde.
00:08Avec Yves Calvi.
00:09Le rappel des titres de l'actualité avec Aude Vernoncio.
00:11Il vient d'atterrir à Paris.
00:13À l'instant, Emmanuel Macron a écourté sa visite en Pologne pour revenir dans la capitale.
00:18On devait connaître le nom du prochain Premier Ministre ce soir.
00:22Bonsoir Olivier Bost.
00:23Ça n'est toujours pas pour ce soir donc.
00:25Et non, l'Elysée fait savoir à RTL que ça sera demain matin que le Premier Ministre sera annoncé.
00:31Je vous rappelle que la semaine dernière, après la censure du gouvernement de Michel Barnier,
00:36cela devait être dans les 24h selon l'entourage du chef de l'État.
00:40Il y a deux jours, Emmanuel Macron l'avait dit lui-même, ça serait dans les 48h.
00:43Délai dépassé.
00:45Troisième délai et troisième ultimatum fixé à lui-même par le Président de la République.
00:51Ça sera demain matin.
00:52Merci.
00:53Merci Olivier Bost pour ces précisions, chef du service politique de RTL.
00:57Également à retenir ce soir le principal suspect dans l'affaire de la disparition de Morgane Écrouet.
01:02L'homme de 21 ans est mis en examen pour soustraction de mineurs de moins de 15 ans et viole.
01:07Il a reconnu une relation sexuelle avec l'adolescente de 13 ans.
01:11En football, le soir de Ligue Europe, les Belges de l'Union Saint-Gilloise mènent 1-0 face à l'OGC Nice ce soir.
01:17Notez que Lyon affrontera l'Eintracht Francfort à 21h.
01:22Dans moins de 30 minutes, on retrouve Faustine Bollard pour son émission Héro.
01:26Avec ce soir, une histoire hors du commun.
01:28Celle d'une jeune femme qui pensait avoir trouvé le grand amour, le prince charmant tout simplement.
01:32Mais ce qu'elle va découvrir fait froid dans le dos.
01:34L'homme était loin d'être ce qu'il prétendait.
01:37Rendez-vous dans Héro avec Faustine Bollard à 20h.
01:40On vous retrouve également à 20h pour d'autres informations et un point de l'actualité.
01:43Ce soir, ça bouge beaucoup.
01:44Merci beaucoup.
01:51Avec David Rebaud-Allens, rédacteur en chef de la revue L'Hémicycle.
01:54Jean Garrigue, historien, président du comité d'histoire parlementaire.
01:57Et Catherine Tricot qui dirige la revue Regards.
01:59Olivier Boss, chef du service politique d'RTL est avec nous.
02:02Je crois qu'il faut quand même rappeler la principale information de la soirée.
02:05On a eu un sketch absolument invraisemblable depuis 48h sur la date d'annonce.
02:10Qui donc n'aura pas lieu ce soir.
02:12Alors oui, le sketch est à la fois alimenté, comme vous dites, par Emmanuel Macron.
02:16Puis également par une forme d'attente médiatique qui semblerait insupportable pour savoir qui sera le prochain Premier ministre.
02:23Donc on s'auto-alimente un petit peu quand même dans cette histoire.
02:26Vous nous dites qu'on s'allume trop vite ?
02:29Non mais l'Elysée n'existe pas finalement à une forme de pression médiatique.
02:33Ils sont tout le temps en train d'annoncer un délai comme si il fallait absolument se donner un délai.
02:38Cela dit, je pense que la semaine dernière, quand Emmanuel Macron et l'entourage surtout d'Emmanuel Macron
02:44ont dit jeudi soir à la télévision qu'il annoncera un Premier ministre.
02:48Je pense qu'Emmanuel Macron a aussi une tendance maintenant, c'est de s'auto-fixer des ultimatums.
02:54Et quelque part se presser pour prendre une décision.
02:57Ce qu'il n'arrive visiblement pas à faire.
02:59Donc la soirée, la nuit, va être probablement longue à l'Elysée, ce qui est habituel.
03:04Et demain matin, on aura peut-être un Premier ministre.
03:07Je reste prudent.
03:08C'est extraordinaire, vous venez de nous décrire un jockey qui veut aller plus vite.
03:11Qui, avant d'arriver sur le S, met lui-même des haies qui l'augmentent encore un peu pour ne pas les sauter.
03:15Excusez-moi, mais c'est quand même bizarre.
03:17C'est pas comme ça qu'on va gagner le Jockey Club.
03:19On a un comportement pour le coup assez inédit de la part d'un Président de la République.
03:23Parce qu'on a reproché à des Présidents de la République d'avoir la décision douloureuse avec Emmanuel Macron.
03:30Depuis pas le premier jour de son mandat, mais pas loin.
03:33Il a effectivement, quand il s'agit de prendre une grosse décision, ça reste compliqué chez lui.
03:39Il a la décision douloureuse.
03:40On a déjà connu des situations de ce type ?
03:43C'était une situation...
03:45A la fois historiquement et peut-être psychologiquement aussi.
03:47Historiquement, c'était fréquent.
03:49Vers la troisième ou la quatrième République, il y a des hésitations.
03:53Que plusieurs Présidents du Conseil, s'appelaient comme ça à l'époque, se succèdent en quelques jours.
03:57Même Mendès France a connu ça en 1953.
04:00Il arrive, il se présente, il n'a pas l'investiture.
04:03Ensuite, il y en a un autre qui le remplace, etc.
04:05C'est des choses qui sont arrivées très souvent dans notre histoire.
04:08C'est une manière de prendre du temps pour désigner un gouvernement.
04:12Je vous fais juste remarquer qu'à l'époque, la pression médiatique était sans doute un petit peu moins importante.
04:15Évidemment !
04:16Parce qu'on n'avait pas les jeunes d'information.
04:17Là, ce qui se passe, c'est que franchement, ça démonétise totalement la parole présidentielle.
04:22Vous vous engagez sur un délai.
04:24Vous êtes le Président de la République.
04:26Vous ne pouvez pas ne pas tenir ce délai.
04:29Précisément, dans notre cinquième République, où tout remonte à Dieu le Père, c'est-à-dire au Président de la République.
04:36Ça veut dire quoi ?
04:37Ça veut dire qu'il faut essayer de repenser un petit peu tout cet équilibre.
04:40Ce que signifie un Président de la République dans notre système d'aujourd'hui.
04:45D'autant que c'est un Président de la République qui est quand même aujourd'hui très très rejeté par une grande partie des Français.
04:51Moi, je pense que cette crise-là, elle doit nous faire réfléchir à beaucoup d'évolutions de nos pratiques politiques.
04:57De là à penser que Jupiter n'est pas toujours ponctuel, Catherine Tricot.
05:00Oui, je crois que c'est assez habituel.
05:02On sait qu'il n'est pas très ponctuel.
05:04En même temps, quand les décisions lui reviennent à lui seul, il n'a pas forcément la main qui tremble.
05:09Parce qu'il a décidé tout seul, visiblement, ou très peu conseillé, la dissolution.
05:13Il a à peine consulté ce qu'il devait consulter sur le plan constitutionnel.
05:18Il a informé.
05:19Oui, tout à fait.
05:20C'est l'exception.
05:22Bon, écoutez, sur la réforme des retraites, il n'a pas tellement non plus tremblé.
05:26Bon, on est passé par une première réforme, une deuxième réforme.
05:29Oui, vous avez raison.
05:32Ce que je voulais juste dire, c'est que là, en l'occurrence, je pense que ça ne relève pas simplement d'un problème, je dirais, psychologique.
05:38Je trouve ça très navrant sur l'image du Président, quel qu'il soit, jupitérien ou pas.
05:44Mais là, en l'occurrence, je pense qu'il est devant une difficulté très sérieuse.
05:47C'est-à-dire qu'en vérité, le nom du Premier ministre définit le périmètre du futur gouvernement.
05:53Qui sera Premier ministre va dire quel type de politique, quel type de cohabitation et de coalition on est capable de monter.
06:02Et je crois que c'est ça qui coince un peu.
06:04C'est-à-dire que s'il pense pouvoir obtenir le blanc-seing des socialistes avec quelqu'un qui serait sympathique aux yeux des socialistes, je pense que c'est très insuffisant.
06:15Les socialistes en demandent beaucoup plus.
06:17Et contrairement à ce que vous avez dit, mon cher, excusez-moi tout à l'heure, mais vous avez dit que les socialistes...
06:21Vous vous adressez à David Rebaudin.
06:23Oui, pardon. David, tout à l'heure, vous disiez que les socialistes étaient d'accord pour faire un 49-3 ou une non-censure contre un 49-3.
06:31C'est ce qu'a dit Olivier Roland.
06:33Non, pardon. Si. Il y a un Premier ministre de gauche issu du NFP. Si, si, si.
06:37Les conditions, c'est si nous sommes en responsabilité, nous ferons une politique qui ne brutalisera pas l'Assemblée nationale.
06:44Donc nous ne ferons pas de 49-3 en échange.
06:46Mais ils n'ont pas dit qu'ils ne feraient pas de censure si c'était un gouvernement macroniste ou de droite.
06:52Et David Rebaudalon vous répond avant qu'on marque une nouvelle pause.
06:55Oui, alors, sur ce point, très rapidement, moi je ne l'avais pas compris comme ça.
06:58J'avais compris « et ». C'est-à-dire « et un Premier ministre de gauche et ou pas de 49-3 sauf motion de censure ».
07:04Mais on a des... Juste un mot sur le rapport au temps du Président.
07:06C'est très intéressant parce que je crois que... Je parle sous l'autorité de Jean de Guérigue.
07:10Je crois que la Quatrième République, c'était 7 mois par gouvernement.
07:14Parce que vous l'avez même confirmé.
07:16Et on remarque que le rapport du temps au temps du Président, qui était en 2017 sacré comme le maître des horloges, s'est dégradé.
07:23Aujourd'hui, c'est plutôt le propriétaire d'une swatch, si vous me permettez cette mauvaise image.
07:27J'en veux pour preuve la durée de vie du Premier ministre.
07:29Ça donne l'heure à une swatch.
07:32La durée de vie des Premiers ministres.
07:34Edouard Philippe, 3 ans. Jean Castex, 2 ans.
07:36Elisabeth Borne, 1 an.
07:38Gabriel Attal, moins de 6 mois si on compte la période électorale.
07:41Michel Barnier, 3 mois.
07:43On se rapproche de plus en plus du temps de durée de vie des Présidents du Conseil de la Quatrième.
07:47Y a-t-il un ou une candidate souhaitée à Mitterrand par les Français dans les récentes enquêtes ?
07:52On va vous en parler dans un instant.
07:54Jusqu'à 20h, Yves Kelvin refait le monde sur RTL.
08:01On refait le monde avec Yves Kelvin.
08:04Le Président de la République est donc revenu de Pologne.
08:06Il est en France. Son avion s'est posé.
08:08On pensait avoir un Premier ministre ce soir.
08:10Non, officiellement, c'est reporté à demain matin.
08:12Mais il peut y avoir encore une surprise ?
08:15Enfin, excusez-moi Olivier Bost.
08:17Un délai supplémentaire ?
08:19On en est au troisième délai.
08:21Donné soit par l'entourage d'Emmanuel Macron, soit fixé lui-même par Emmanuel Macron.
08:26Donc, ce troisième délai peut ne pas être respecté.
08:30Est-ce qu'on a eu récemment des enquêtes d'opinion
08:34où les Français s'exprimaient sur leurs désirs de Premier ministre ?
08:37J'ai pas l'impression d'avoir vu ça dans la presse.
08:39C'est assez troublant parce que c'est typiquement ce qu'on aurait pu retrouver ces derniers jours,
08:43notamment dans nos quotidiens.
08:45Sur le cas de Michel Barnier, par exemple,
08:47on remarque que l'opinion était très clivée, très divisée.
08:50Elle se positionnait plutôt favorable à une chute de Michel Barnier
08:55et en même temps favorable à une stabilité
08:57et à la fin de la séquence chaotique que nous vivons.
09:00Donc, l'opinion elle-même, finalement, ne sait plus où elle habite.
09:02J'ai l'impression qu'il y a un tel chaos avec ces trois blocs,
09:05inconciliables et irréconciliables,
09:07que tout le monde est un petit peu perdu
09:09et que nul ne s'impose.
09:11Après, vous avez des codes de popularité, des codes de notoriété, ça c'est vrai.
09:14Mais est-ce que ça veut dire que...
09:16Vous savez, c'est en fonction des phases.
09:19Vous avez des gens qui s'éloignent du pouvoir, qui deviennent populaires.
09:22Le jour au lendemain.
09:23C'est un grand classique.
09:24Est-ce que ça veut dire que les gens, pour autant, voudraient tel ou tel amatignon ?
09:27Je ne crois pas.
09:28Et puis surtout, ce n'est pas le vrai sujet.
09:29Le vrai sujet, c'est celui dont on parle.
09:30C'est celui d'avoir une assise suffisante pour, un,
09:33pas pour gouverner,
09:35même pas pour faire passer des projets de loi,
09:38mais surtout pour ne pas chuter à la première motion de censure.
09:40Le problème, pardonnez-moi, mais pour l'écouteur,
09:43vu la situation,
09:45c'est que là, on en est quasiment à une dizaine de noms en une semaine.
09:48Si vous voulez, il faudra faire beaucoup de sondages.
09:50Et quand vous interviewez quelqu'un, un Français,
09:53pour savoir qui il préfère,
09:54quand vous avez un nom, deux noms, trois noms, ça va,
09:56dix noms...
09:57Surtout, qui connaît l'escur ou votre un,
09:59qui est capable de se prononcer sur des...
10:01Oui, mais qui connaît tous ces noms qui sont...
10:03De tout à fait possible, Premier ministre.
10:05Mais ce que les Français connaissent,
10:07c'est les hauts du personnel politique
10:10qui l'identifient plutôt du côté des présidentsables.
10:12Donc, en fait, ce que l'on sonde, c'est les présidentsables.
10:15Mais ça, c'est pas un souci.
10:16Qui connaissait Jean Castex ?
10:17Non, mais d'ailleurs, et donc, tout à fait.
10:19On peut être nommé sans être dans le top ten de l'amour des Français,
10:22mais personne ne connaissait aucun des premiers ministres
10:25avant qu'ils soient nommés.
10:26Jean Garrigue.
10:27Moi, il me semble qu'on voyait que la majorité de Français
10:30étaient pour la motion de censure.
10:31Ça ne veut pas dire qu'ils étaient pour le programme du NFP
10:34ou du Rassemblement National,
10:36d'autant que ce n'était pas une motion de censure constructive,
10:39comme ça existe dans d'autres pays.
10:40Ça ne voulait même pas dire, à mon sens,
10:42qu'ils étaient contre la politique de Michel Barnier.
10:44Je pense que ça voulait dire qu'ils voulaient sanctionner Emmanuel Macron.
10:48Et je pense qu'aujourd'hui,
10:49l'une des raisons fondamentales pour lesquelles
10:52on n'a pas l'impression que les Français ont une préférence
10:55pour tel ou tel premier ministre,
10:57c'est qu'avant tout, ce qu'ils veulent, c'est embêter Emmanuel Macron.
11:00Ce qu'ils veulent, c'est faire payer à Emmanuel Macron
11:03la dissolution et beaucoup d'autres choses.
11:05Donc les Français règlent leur compte en ce moment avec le président élu ?
11:08Je suis persuadé de ça.
11:10C'est que la cible, c'est Emmanuel Macron.
11:13Ce n'est pas un éventuel gouvernement de coalition ou de non-censure.
11:20C'est avant tout faire payer Emmanuel Macron.
11:23C'est aussi la stratégie, évidemment,
11:25de ceux qui ne veulent pas de la culture du compromis,
11:28que moi j'appelle de mes voeux,
11:30et ceux qui n'en veulent pas pour des raisons qui sont
11:32très purement électoralistes,
11:34c'est-à-dire l'élection présidentielle,
11:36c'est d'un côté Jean-Luc Mélenchon,
11:38de l'autre côté Marine Le Pen.
11:39Mais ce sont aussi, à l'intérieur de l'espace centriste,
11:43peut-être un Édouard Philippe ou un Gabriel Attal.
11:46C'est ça qui rend les choses quand même assez compliquées.
11:49J'aimerais quand même, comme il y a des noms
11:51qui sont apparus ou réapparus aujourd'hui,
11:54même si on y va un peu rapidement,
11:56en tester encore quelques-uns avec vous.
11:58Roland Lescure, vous nous rappelez qui il est.
12:00Je pense qu'il n'est pas très connu par les Français.
12:02Mais en fin d'après-midi, très honnêtement,
12:04il faisait partie des noms qui circulaient.
12:05Olivier Boss.
12:06Alors, Roland Lescure, c'est un macroniste de la première heure.
12:10Dès 2016, il était aux côtés d'Emmanuel Macron
12:12dans son aventure politique.
12:15C'est un macroniste libéral tendance gauche,
12:19pour faire une définition simple.
12:22Il a été notamment ministre de l'Industrie
12:25sous Gabriel Attal.
12:26C'est un proche d'Alexis Kohler,
12:28le secrétaire général de l'Élysée.
12:30Très proche d'Emmanuel Macron.
12:31Il y a une petite chance.
12:32David Revodalone.
12:33Alors, je crois que Catherine a bien résumé le fait
12:36que si on nomme un macroniste, c'est quand même un souci.
12:38Parce qu'effectivement, Emmanuel Macron,
12:40c'est le moins qu'on puisse dire,
12:41n'a pas gagné les élections législatives.
12:43Il s'en est écarté un petit peu
12:45pour nommer Michel Barnier quelqu'un de droite.
12:47Et donc, on reviendrait à la vraie foi macroniste.
12:49Donc, ce n'est pas formidable.
12:50Après, c'est quand même quelqu'un qui,
12:51vous le disiez Olivier,
12:52est plutôt du courant gauche de la macronie.
12:55Et qui serait peut-être un peu plus susceptible
12:57de trouver un accord avec le PS.
12:58Mais bon, ça encore, on spécule et c'est sur le papier.
13:00Puisque ça a été dit,
13:01le Parti Socialiste ne veut qu'un Premier ministre
13:03issu de la gauche et au fond,
13:05disons-le clairement, du Parti Socialiste.
13:07Catherine Tricot, est-ce que vous achetez mon Lescure ?
13:09À la baisse.
13:12Il a un intérêt aussi, aux yeux de la gauche,
13:14c'est qu'il n'a pas voté la loi Immigration.
13:16On peut quand même le noter.
13:18Il s'est distingué à cette période-là.
13:19Il est très au clair contre le RN.
13:21Voilà, tout à fait.
13:22Il était un adversaire résolu du RN.
13:24Ceci étant, je pense que ça ne suffit pas
13:26à régler le problème politique.
13:28Qu'il est un macroniste et qu'on n'imagine pas bien.
13:31Vous avez dit tout à l'heure,
13:33vous disiez à juste titre,
13:35que ce que les Français ont en ligne de mire,
13:37c'est Emmanuel Macron.
13:38Et que c'est pour ça qu'il va falloir payer cher
13:40pour que quelqu'un,
13:42soit un macroniste vienne,
13:44prenne de Matignon,
13:46ça veut dire un macroniste qui vient
13:48servir les plats du Président,
13:50qui est au Nid.
13:51Ou alors,
13:53si on veut avoir quelqu'un, par exemple,
13:55du Nouveau Front Populaire,
13:56il va falloir qu'il ait les moyens
13:58de défendre sa participation.
14:00Pardon, je sais que vous avez envie de répondre
14:02sur le Lescure, mais je suis désolé,
14:03je voudrais avancer un petit peu.
14:04Bon, alors, François Bayrou, c'est mort ?
14:06J'ai l'impression que ça devient compliqué,
14:09parce que, précisément,
14:11il y a ce péché originel
14:13d'appartenir à la mouvance macroniste.
14:15Même si je suis persuadé,
14:17et c'est peut-être même la raison pour laquelle
14:19Macron ne choisirait pas François Bayrou,
14:21c'est que François Bayrou est quelqu'un
14:23qui a ses idées, qui a sa ligne,
14:25et qui serait en mesure de résister
14:27à Emmanuel Macron.
14:28Mais, par rapport à l'opinion publique,
14:30ce serait aussi donner un signe
14:32qu'on reste dans la macronie.
14:33Et ça, à mon sens, c'est quand même
14:35un tabou très fort.
14:38Catherine Vautrin,
14:39qui a été un des très rares noms féminins
14:41cités pendant ces trois derniers jours.
14:43Que me dit mon chef du service politique ?
14:45C'est une femme de droite
14:47avec une dimension sociale,
14:49qui a une expérience ministérielle
14:51sous Jacques Chirac
14:53et sous Emmanuel Macron,
14:56qui a failli être première ministre,
14:58mais par les jeux déjà internes
15:00à la macronie
15:02qui avait été éjectée au bénéfice
15:04d'Elisabeth Borne à l'époque.
15:07Je pense que c'est un profil
15:10qui pourrait, par rapport à l'équation
15:12politique compliquée qu'on décrit
15:14depuis le début de cette émission,
15:16qui pourrait convenir.
15:17Et Bastien Lecornu,
15:18vous avez envie de me parler de lui ?
15:20C'est un peu le même profil
15:22que Mme Vautrin.
15:23C'est un ancien LR rallié à la macronie.
15:25À tout, si on regarde dans la colonne
15:27active du bilan,
15:29il est sur un important ministère égalien,
15:31les armées.
15:32Il pourrait avoir une relative clémence
15:35de Mme Le Pen.
15:37Il est un bon négociateur.
15:39Il s'entendait bien dans son département
15:41de l'heure avec tout le monde,
15:43y compris avec la gauche.
15:44Mais, encore une fois,
15:46être un bon négociateur,
15:47on a eu Michel Barnier
15:48qui a négocié le Brexit.
15:49Il n'a pas réussi à s'en sortir
15:51avec la situation de notre Assemblée.
15:52Donc, il y a une véritable pétodière.
15:54Ce n'est pas un négociateur qu'il faudrait,
15:56c'est Tom Cruise,
15:57puisque c'est Mission Impossible.
15:58Et puis, deuxième point,
16:00on en revient à tout ce qu'on évoque
16:02pour Mme Vautrin,
16:03pour M. Bayrou,
16:04pour M. Macroniste.
16:05Et donc, encore une fois,
16:06on revient à Macronisme.
16:07Mais ça ne veut pas dire,
16:08même si vous avez raison Jean,
16:09l'opinion est devant debout,
16:10ça ne veut pas dire que Macron
16:11ne va pas le faire.
16:12L'annonce est reportée
16:13à demain matin.
16:14Je vous le rappelle,
16:15il y a encore quelques hypothèses
16:16qu'on va tester.
16:17A tout de suite.
16:18RTL, on refait le monde.
16:19Avec Yves Calvi.
16:20Yves Calvi, on refait le monde
16:23jusqu'à 20h sur RTL.
16:25Thomas Desprez est à l'Élysée
16:27et on va faire un point avec lui.
16:29Le Président est en train d'arriver.
16:30Thomas, c'est bien cela ?
16:31Le Président, exactement.
16:33Les 6 voitures du convoi présidentiel
16:35viennent de passer sous les yeux
16:37de Tristan Boucher et de moi-même
16:39au pied de l'Élysée.
16:41C'est un signe que le Président de la République
16:43est en train de regagner son bureau.
16:44Il a une mission d'ici demain matin,
16:46trouver enfin le successeur
16:48de Michel Barnier.
16:49Ce n'est pas gagné.
16:50Les choses sont claires.
16:52Je vous lis, ça va vous faire sourire.
16:54La dernière dépêche qui est tombée.
16:56Le nouveau Premier ministre
16:57sera nommé vendredi matin
16:58par Emmanuel Macron.
16:59Annoncé jeudi soir,
17:00l'Élysée.
17:01Le communiqué de nomination
17:02du Premier ministre sera publié
17:03demain vendredi.
17:05De retour de sa visite en Pologne,
17:07Emmanuel Macron avait initialement
17:09promis de nommer le chef de gouvernement
17:11jeudi au plus tard.
17:12Donc nous n'avions pas,
17:13nous ne nous étions pas trompés.
17:14J'avais pris un petit pari tout à l'heure.
17:15Voilà.
17:16Heureusement, je respire.
17:18Je ne me suis pas trompé.
17:19Je tente un dernier nom avec vous.
17:20Bernard Cazeneuve.
17:22Alors, vous vous rappelez qui ?
17:24Bon, socialiste ?
17:26Ex-socialiste.
17:27Ex-socialiste.
17:28Mais oui, vous avez raison.
17:29Historique du PS, évidemment.
17:32Même si on est éloigné à la faveur
17:34ou à la défaveur, si j'ose dire,
17:36du rapprochement entre Olivier Faure
17:38et Jean-Luc Mélenchon.
17:39Mais effectivement,
17:40c'est un historique du PS.
17:42C'est bizarre, moi j'y crois,
17:43mais je ne sais pas pourquoi.
17:44Non, je trouve que,
17:45moi je suis un peu comme vous.
17:47Car Cazeneuve a été refusé,
17:49j'allais dire au premier tour,
17:51pendant toute la phase initiale.
17:53Pendant les préliminaires.
17:54Pendant les préliminaires.
17:55Mais il a été refusé
17:57parce que,
17:59sans doute qu'Emmanuel Macron
18:00il tenait pas tellement.
18:01Maintenant, aujourd'hui,
18:02Emmanuel Macron,
18:03c'est quand même,
18:04il est très affaibli
18:05avec l'échec,
18:06avec la motion de censure.
18:07Et les socialistes
18:08n'y tenaient pas tellement.
18:09Or, les socialistes,
18:10en ce moment,
18:11ils sont quand même
18:12en train de faire
18:13un petit bouger,
18:14un petit tournant,
18:15quand même,
18:16une petite ouverture.
18:17Donc on peut se dire
18:18que Bernard Cazeneuve,
18:19je veux dire,
18:20logiquement,
18:21si on considère là encore
18:22qu'il faut ouvrir
18:23le socle commun
18:24vers la gauche,
18:25a priori,
18:26ça pourrait le faire.
18:27D'autant plus que Bernard Cazeneuve,
18:29il l'a toujours dit,
18:30ne sera pas une marionnette
18:31d'Emmanuel Macron.
18:32Ça, on ne pourra pas
18:33lui imputer ce handicap.
18:35Écoutez ce qu'en dit
18:36le chef des députés écologistes.
18:39Pour moi,
18:40Bernard Cazeneuve,
18:41il n'est plus de gauche.
18:42Non mais on va le dire clairement,
18:43être de gauche,
18:44c'est défendre
18:45un certain nombre de propositions
18:46sur les retraites,
18:47sur les salaires,
18:48sur la transition environnementale.
18:49Mais moi, je ne sais plus
18:50ce qu'il pense Bernard Cazeneuve.
18:51Bernard Cazeneuve,
18:52il était contre
18:53la réforme des retraites.
18:54Il s'est engagé
18:55avec lui.
18:56Pour l'abrogation,
18:57moi, j'attends de le savoir.
18:58Bernard Cazeneuve,
18:59il n'a pas de socle
19:00à l'Assemblée nationale.
19:01On a ici Michel Barnier
19:02qui se reposait
19:03sur 47 députés.
19:04Bernard Cazeneuve,
19:05il n'a même pas ça.
19:06Bon.
19:07Alors Bernard Cazeneuve,
19:08il n'a même pas ça.
19:09Vous êtes d'accord ?
19:10C'est-à-dire qu'en fait,
19:11c'est résumé
19:12de façon un peu raide.
19:13Un peu raide, oui.
19:14Non, mais j'entends
19:15que c'est un peu raide.
19:16Ceci étant, c'est vrai
19:17que Bernard Cazeneuve
19:18n'a pas d'appui politique.
19:19Véritablement.
19:20Il a quelques élus socialistes
19:21qui pourraient
19:22probablement...
19:24Oui, bien sûr.
19:25François Hollande...
19:26Il est respecté.
19:27Non, mais il a...
19:28Il faut la simplifier.
19:29Si Bernard Cazeneuve
19:30a les socialistes avec lui,
19:31il n'y a pas de censure.
19:32Mais il n'a pas les socialistes.
19:33Il n'y a pas de censure.
19:34Mais il n'a pas les socialistes.
19:35C'est ça que je vous dis.
19:36C'est qu'on ne peut pas penser...
19:37Je veux dire,
19:38les socialistes...
19:39Olivier Faure...
19:40Olivier Faure a dit très clairement
19:41qu'il ne voulait pas
19:42de Bernard Cazeneuve.
19:43Les autres forces de gauche
19:44ont dit qu'elles ne voulaient pas
19:45de Bernard Cazeneuve,
19:46les communistes
19:47et les écologistes.
19:48Donc il n'y a pas
19:53d'équation politique
19:54pour Bernard Cazeneuve.
19:55La question n'est pas de savoir
19:56si Bernard Cazeneuve
19:57est de gauche ou pas.
19:58C'est qu'il n'est pas soutenu
19:59par la gauche.
20:00Donc je crois que
20:01Bernard Cazeneuve,
20:02nommé Premier ministre,
20:03ne réunira pas...
20:04Sans doute qu'il ne sera pas
20:05censuré d'entrée de jeu
20:06comme Bernier avait...
20:07La gauche avait tenté
20:08une censure d'entrée de jeu.
20:09Il ne serait sans doute
20:10pas censuré d'entrée de jeu.
20:11Mais il n'aura pas
20:12le poids politique
20:13pour faire une politique
20:14qui aurait le soutien
20:15de la gauche.
20:16Donc ça,
20:17il finira comme
20:18Michel Barnier,
20:19censuré.
20:20Olivier Bosse souhaitait
20:21vous répondre,
20:22Catherine Tricot.
20:23Non, simplement pour dire
20:24que Bernard Cazeneuve
20:25n'y croit pas lui-même.
20:26Vraiment.
20:27Il se dit que ce moment
20:28n'arrivera pas.
20:29Il aurait pu arriver
20:30il y a un autre moment
20:31mais ça n'a pas été le cas
20:32pour effectivement
20:33les raisons qui ont été données.
20:34C'est-à-dire que
20:35Bernard Cazeneuve
20:36veut appliquer
20:37les articles 20 et 21
20:38de la Constitution
20:39qui prévoient que
20:40le Premier ministre
20:41mène la politique du pays
20:42et ça,
20:43Emmanuel Macron
20:44n'en veut pas
20:45et je pense que ça
20:46la rapproche
20:47des difficultés
20:48pour nous
20:49et les difficultés
20:50pour nommer
20:51François Bayrouge
20:52sont les mêmes.
20:53Jean Garry,
20:54je suis assez d'accord là-dessus
20:55et c'est tout le problème.
20:56Je veux dire que
20:57quand un Premier ministre
20:58dans une situation
20:59où le Président
21:00n'est plus majoritaire,
21:01quand un Premier ministre
21:02revendique
21:03l'idée
21:04de revenir
21:05à la source
21:06des institutions
21:07et d'exercer son pouvoir
21:08dans sa plénitude,
21:09quand ce Premier ministre
21:10a la capacité
21:11précisément,
21:12parce que moi,
21:13je crois que
21:14les électeurs socialistes
21:15ne sont pas forcément
21:16hostiles
21:17à Bernard Cazeneuve.
21:18Si Olivier Faure
21:19est hostile
21:20à Bernard Cazeneuve
21:21pour des raisons
21:22de tambouille
21:23partisane
21:24à l'intérieur de son parti,
21:25moi je pense
21:26qu'il y a une partie
21:27de ces électeurs
21:28qui seraient
21:29très heureux
21:30d'avoir Bernard Cazeneuve
21:31au pouvoir.
21:32Quand on a
21:33cette possibilité-là,
21:34c'est quand même
21:35un petit peu dommage
21:36de passer à côté.
21:37David Revaudalonne
21:38et j'aurais une dernière
21:39question à vous poser.
21:40Quand même,
21:41Bernard Cazeneuve,
21:42il y a quelques jours,
21:43a soutenu François Bayrouge
21:44ce qui veut dire que
21:45effectivement,
21:46il a dit que ça serait
21:47très ami.
21:48Ce qui veut dire que
21:49bon, il n'y croit pas
21:50forcément pour lui-même
21:51et puis il y a quand même
21:52un dernier point,
21:53c'est-à-dire que socialiste
21:54ou pas,
21:55canal historique,
21:56canal habituel,
21:57canal je-ne-sais-quoi
21:58ou pas,
21:59Bernard Cazeneuve
22:00a dit qu'il,
22:01encore une fois,
22:02reviendrait sur la réforme
22:03des retraites
22:04et ça,
22:05c'est un tabou
22:06et un totem absolu
22:07une fois de plus
22:08pour Emmanuel Macron.
22:09Il me reste moins
22:10de deux minutes.
22:11Le chef de l'État,
22:12je le rappelle,
22:13n'a pas consulté
22:14ni le Rassemblement National
22:15ni les Insoumis.
22:16C'est une erreur
22:17sur le plan démocratique.
22:18Je veux bien,
22:19en quelques mots,
22:20vos réactions.
22:21Je pense que
22:22c'est choquant
22:23sur le plan démocratique
22:24et qu'aujourd'hui,
22:25on ne peut pas
22:26considérer
22:27qu'on ne peut pas
22:28fermer
22:29l'arc républicain
22:30à des forces
22:31qui n'ont pas
22:32jusqu'à présent
22:33manifesté
22:34qu'elles étaient
22:35hostiles
22:36à la République
22:37et qui,
22:38en plus,
22:39drainent des millions
22:40et des millions
22:41d'électeurs.
22:42Je pense que
22:43ça a été une erreur.
22:44Le problème,
22:45aujourd'hui,
22:46puisqu'elle a été faite
22:47au moment du second tour
22:48des législatives.
22:49C'est-à-dire qu'en fait,
22:50la consultation
22:51d'Emmanuel Macron,
22:52elle portait sur
22:53la constitution
22:54d'une majorité
22:55pour gouverner.
22:56Ce qui est assez bizarre
22:57parce que normalement,
22:58ce n'est pas son rôle
22:59de Président de la République.
23:00Et donc,
23:01s'il est dans son rôle
23:02de Président,
23:03il doit consulter
23:04tout le monde.
23:05Donc,
23:06c'est en effet choquant
23:07que le Rassemblement National
23:08n'ait pas été consulté.
23:09En revanche,
23:10pour ce qui concerne
23:11le fait que le Rassemblement National,
23:12c'était votre question,
23:13Yves,
23:14on a une majorité de Français
23:15qui ont clairement dit non
23:16au mois de juillet.
23:1720 secondes.
23:18Situation inédite,
23:19pratique inédite.
23:20Tout notre débat de ce soir
23:21montre que
23:22nous sommes, certes,
23:23sous la Ve République
23:24mais dans les habits
23:25de la IVe 2.0.
23:26On ne sait pas
23:27si c'est le Président
23:28qui doit consulter,
23:29si c'est le futur Premier ministre.
23:30En Belgique,
23:31en Allemagne,
23:32il y a des préfigurateurs
23:33ou des éclaireurs.
23:34Nous, nous ne connaissons pas
23:35et nous avançons dans l'inconnu.
23:36C'est la raison pour laquelle
23:37nous nous trouvons face
23:38à tous ces paramètres
23:39totalement inédits
23:40et totalement nouveaux.
23:41Nous devons connaître
23:45En tout cas, à 7h40,
23:46c'est Boris Vallaud
23:47qui sera le Président
23:48du groupe PS
23:49à l'Assemblée Nationale
23:50qui sera l'invité d'RTL.
23:51Et nous vous proposons
23:52une édition spéciale,
23:53bien entendu,
23:54d'RTL Midi
23:55avec Céline Landreau
23:56et Vincent Paréseau
23:57pour tout savoir
23:58de votre prochain
23:59chef de gouvernement.