Le maire (RN) de Perpignan et premier vice-président du Rassemblement national était interrogé par Olivier Bost (RTL), Perrine Tarneaud (Public Sénat), Pauline Buisson (M6) et Loris Boichot (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 15 décembre 2024.
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 15 décembre 2024.
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00:00Générique
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost
00:13Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury en direct sur RTL et en direct sur Public Sénat.
00:18Bonjour Louis Aliot. Bonjour.
00:20Vous êtes le premier vice-président du Rassemblement National et maire de Perpignan.
00:25Quelle chance allez-vous laisser au nouveau Premier Ministre ?
00:28Votre parti sera le premier formellement reçu demain par François Bayrou.
00:33Et puis que demandez-vous à François Bayrou ?
00:36Et puis maintenant que les socialistes semblent mieux disposés à l'égard du Premier Ministre,
00:40le Rassemblement National peut-il encore dicter ses volontés comme il l'a fait avec Michel Barnier ?
00:46Bienvenue dans ce Grand Jury, Louis Aliot.
00:49A mes côtés pour vous interroger aujourd'hui, Perrine Tarnot de Public Sénat,
00:53Loris Boîchaud du Figaro. Bonjour.
00:55Et nous serons rejoints par Pauline Buisson de M6.
00:58Dans ce Grand Jury, Louis Aliot, vous serez soumis à nos questions express.
01:02Nous parlerons également de toutes les inconnues qui plaignent sur l'élection présidentielle dans notre moment 2027.
01:09C'est demain.
01:10Et puis nous parlerons également de la situation internationale, la Syrie bien entendu, l'Ukraine.
01:15Vous avez votre regard parfois singulier au Rassemblement National sur ces questions géopolitiques.
01:20Mais avant tout cela, Louis Aliot, nous allons parler de la situation à Mayotte après le passage du cyclone Chido.
01:26Des vents soufflant à plus de 200 km heure, des bidonvilles détruits, au moins 14 morts selon un bilan très très provisoire
01:34et un hôpital débordé dans le département le plus pauvre de France.
01:39Louis Aliot, faut-il décréter l'état d'urgence pour protéger la population comme le demandent des élus sur place ?
01:45Oui, je crois que c'est nécessaire au regard de la situation et de mettre notamment depuis l'île de la Réunion et depuis Paris
01:53les moyens nécessaires effectivement à l'aide d'urgence et y associer l'ensemble des forces de la protection civile mais aussi l'armée.
02:02Mais je crois que c'est ce qui a été annoncé et c'est ce qui est en train d'être fait.
02:06La députée de Mayotte, Estelle Youssoupha, a déclaré que les défenseurs des habitats insalubres ont creusé des tombes
02:14puisque le plus grand bidonville d'Europe se trouve à Mayotte, à Mamoudzou, et qu'il a été ravagé avec de nombreux habitats en tôle fragiles
02:24qui ont été balayés. Est-ce que vous estimez vous aussi qu'il y a un sujet autour de l'habitat illégal à Mayotte ?
02:30Et vous pointez du doigt ceux qui ont laissé prospérer ces habitations de fortune ?
02:35Écoutez, avant de rentrer dans la polémique, il faut regarder le bilan, et peut-être le bilan tragique humain.
02:41Mais il est vrai qu'en laissant rentrer une immigration incontrôlée de populations très pauvres qui vont s'installer là où ils peuvent
02:51avec les moyens du bord, certains ont pris la responsabilité, évidemment, dans ce cas de figure, de subir des conséquences très graves.
03:00Donc j'ose espérer, évidemment, que le bilan sera le moins lourd possible. Mais il est à prévoir, au regard des habitations
03:08et de la précarité de ces populations, qu'il y ait, malheureusement, un bilan très lourd. Et donc à ce moment-là,
03:15Madame la députée Youssoupha aura eu raison de le dire.
03:20Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
03:23L'actualité de la semaine, Louis Aliot, c'est bien sûr François Bayrou, nouveau Premier ministre.
03:28Il reçoit Marine Le Pen, normalement, demain matin. Première rencontre d'une responsable d'un groupe parlementaire.
03:34Vous y voyez une marque de respect ?
03:36Écoutez, François Bayrou voit la situation. Le Rassemblement national est le premier groupe à l'Assemblée nationale.
03:43Il reçoit sa présidente. Il n'y a rien d'anormal à cela.
03:47Mais vous dites ça change ?
03:48C'est-à-dire que M. Barnier, non seulement avait mis du temps pour nous recevoir, mais il avait consulté tous les groupes politiques,
03:56sauf le Rassemblement national. Ce qui était quand même assez particulier, il faut le reconnaître.
04:00Mais je pense que François Bayrou, par rapport à M. Barnier, a cette qualité-là, qu'il écoute, qu'il dialogue,
04:07même si nous ne partageons à 95% aucune de ses idées, il n'en demeure pas moins que c'est un républicain et un démocrate.
04:14Quels sont les 5% d'idées que vous partagez avec lui ?
04:16Oh, l'Europe ! Mais c'est déjà 95% du reste.
04:20C'est...
04:22Non, les 5%...
04:23Que l'on partage.
04:24Oui, que vous partagez avec lui.
04:25Ah, je pense que c'est le souci démocratique, la proportionnelle, la banque de la démocratie,
04:31le respect qu'il doit y avoir dans le pluralisme des opinions, la nécessaire représentativité de tous les groupes et tous les partis politiques.
04:40Tout cela, je pense qu'on le partage ensemble.
04:42On revient au succès.
04:43Il a d'ailleurs mis en adéquation ce qu'il pensait avec ses actes, lui,
04:47puisqu'au moment de la présidentielle, il a apporté son parrainage symbolique à Marine Le Pen pour qu'elle puisse avoir ses parrainages.
04:55Sur la banque de la démocratie, il n'a pas pu l'imposer au gouvernement de M. Macron.
05:00C'est d'ailleurs une erreur qu'ils ont fait, etc.
05:02Donc, sur ces considérations-là, je pense qu'il est quelqu'un qui, dans le spectre politique, est un peu à part.
05:08Et pourtant, après sa nomination à Matignon, l'Élysée a indiqué que le Premier ministre devait, bien sûr, trouver les conditions de la stabilité en dialoguant avec les partis,
05:18mais hors France Insoumise et hors Rassemblement National.
05:22Vous estimez donc, ce matin, que François Bayrou ne suit pas la première instruction que lui a donnée Emmanuel Macron ?
05:28Que pèse l'Élysée aujourd'hui ?
05:31Article 20 et article 21 de la Constitution.
05:34Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.
05:37Monsieur le Président de la République a un domaine réservé, coutumier, si je puis dire,
05:43mais il n'a pas à intervenir dans les affaires parlementaires et gouvernementales.
05:48Et comment vous voyez les choses, du coup, dans la relation Emmanuel Macron-François Bayrou ?
05:52François Bayrou qui déclare dans la tribune dimanche ce matin, je serai un Premier ministre de plein exercice.
05:58Est-ce que c'est, selon vous, une rupture avec Emmanuel Macron ?
06:01En tout cas, une forme de cohabitation qui démarre ce matin ?
06:04Écoutez, on a un Président de la République en fin de parcours.
06:07Il lui reste trois ans, mais il ne sera pas réélu.
06:10Et on a un Premier ministre qui, manifestement, s'est imposé en mettant le pied sur le seuil de la porte et en poussant la porte.
06:19Si c'est vrai, je ne sais pas si c'est vrai, mais apparemment, il y a un fond d'exactitude.
06:24Et donc, il s'est imposé contre d'autres en brusquant un peu les choses.
06:28Donc, je suppose que Monsieur Bayrou a l'intention de gouverner en fonction de ce qu'il pense.
06:33Et surtout, en rupture avec ce que pense Monsieur Macron.
06:36Parce que, sinon, ça ne servirait strictement à rien.
06:39Quand vous dites fin de parcours pour Emmanuel Macron, il reste quand même deux ans et demi de mandat.
06:44C'est une fin très très longue.
06:45Oui, mais vous savez, la troisième République, le Président de la République inaugurait les chrysanthèmes, on le disait.
06:51Eh bien, il restera à Monsieur Macron, Notre-Dame, des choses comme ça.
06:57Mais je pense qu'effectivement, il ne devrait plus s'occuper de politique parce qu'il a fait assez de dégâts pour le pays comme cela.
07:04Emmanuel Macron n'a plus affaire de politique.
07:06Moi, je pense qu'il devrait se mettre en retrait.
07:08Quand on est aussi impopulaire, quand on est à l'origine de cette absence de majorité,
07:13et que finalement, ce pour quoi on a été élu n'est pas mis en place,
07:18je pense qu'il faut qu'il laisse gouverner le Premier ministre avec le Parlement.
07:23Et on verra bien comment ça tourne.
07:25Est-ce que vous rejoignez Nicolas Sarkozy lorsqu'il confie ?
07:27Je suis désolée pour la France de ce spectacle affligeant.
07:31Je suis désolée pour le Président de la République qui se soumet lui-même à des combinaisons de personnes.
07:36Est-ce que vous êtes aussi sévère dans votre constat ?
07:39Je pense que Monsieur Macron a perdu la main.
07:42Mais il a perdu de lui-même.
07:44Il aurait eu le choix de faire un référendum pour revenir au peuple.
07:47Il aurait eu le choix de faire ces choses-là.
07:49Il ne l'a pas fait.
07:50Donc il lui reste à subir et à subir la politique gouvernementale,
07:54et puis ces majorités parlementaires qui, peut-être au gré des textes, ne seront pas les mêmes.
08:00Est-ce que François Bayrou a les moyens de gouverner ?
08:02Marine Le Pen s'est dite extrêmement prudente à son sujet.
08:05Mais elle estime aussi dans le Figaro qu'il y a moyen de trouver un terrain d'entente.
08:09Est-ce qu'il aura les moyens de gouverner ?
08:12Il aura les moyens de gouverner s'il tient compte d'un certain nombre de positions,
08:18des grands groupes politiques qui composent l'Assemblée nationale.
08:21On a fixé des lignes, il les connaît, Monsieur Barnier les connaissait,
08:25sur les retraites, le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration.
08:29Monsieur Bayrou devra y répondre avec une majorité.
08:33S'il allait se tourner vers le Parti Socialiste pour obtenir des majorités,
08:37ce serait nécessairement plus problématique.
08:39On va revenir sur ces lignes rouges, mais Jordan Bardella a dit hier que François Bayrou
08:43était à la tête d'un gouvernement sans légitimité démocratique.
08:47C'est-à-dire que Monsieur Bayrou est le patron du plus petit parti de la non-majorité, si je puis dire.
08:56Donc on ne peut pas dire qu'il ait une grande légitimité.
08:59Il était le moins pire de tous à mettre comme Premier ministre.
09:04C'est tout ce que l'on peut dire aujourd'hui.
09:06Dans la configuration actuelle, qui a une légitimité démocratique selon ce raisonnement ?
09:10C'est bien pour ça que nous allons aller, en tout cas c'est légitime, vers les urnes.
09:17Au moment où une autre dissolution sera nécessaire.
09:20Parce que je pense que jusqu'à la prochaine dissolution,
09:23il y aura un gouvernement qui cherchera des majorités en tenant compte de ce que veulent les uns et les autres.
09:30Emmanuel Macron dit que son objectif est de ne pas dissoudre l'Assemblée Nationale d'ici à 2027.
09:35Ça voudra dire à ce moment-là que le gouvernement actuel tient compte de ce que souhaite aussi le RN.
09:41Et que le RN apporte son soutien à des textes importants pour la nation.
09:46Car nous avons toujours mis, nous, avant toute chose, l'intérêt supérieur du pays.
09:50On sent tout de même que le regard du RN est un tout petit peu plus bienveillant vis-à-vis de François Bayrou que de Michel Barnier.
09:57Est-ce que c'est une réalité ?
09:59Mais nous n'avions pas de présupposés par rapport à Monsieur Barnier.
10:03Il est un homme très estimable, mais c'est aussi un homme engagé.
10:06Il a été commissaire européen et on sait toute l'hostilité que nous avons contre la Commission européenne et sa politique.
10:13Qui aujourd'hui, d'ailleurs, met le monde agricole en émoi.
10:16Mais simplement, nous avions posé un certain nombre de mesures dont il n'a pas au départ tenu compte.
10:23Et à la fin, j'allais dire, il n'a pas tenu compte des dernières mesures qu'il aurait dû honnêtement mettre en place.
10:29L'affaire des retraites, j'allais dire, avec un autre gouvernement serait passée sans problème.
10:34J'ai écouté Monsieur Madeleine, ancien ministre de l'économie, qui disait que 3 milliards, c'est rien.
10:39Si Monsieur Barnier voulait débloquer la situation, il suffisait qu'il accepte et on en sortait.
10:43Il n'a pas voulu et il a été censuré.
10:45Louis Alliot, on a cité Marine Le Pen, on a cité Jordan Bardella.
10:49Est-ce que les rôles ne sont pas un peu distribués entre Marine Le Pen et Jordan Bardella ?
10:54Marine Le Pen qui serait plus conciliante et Jordan Bardella plus intransigeant avec le nouveau Premier ministre ?
11:00Non, je ne crois pas.
11:01Vous savez, on a des rapports humains avec les adversaires politiques qui sont des rapports politiques, si je puis dire.
11:12Avec Monsieur Bayrou, ça se passe mieux qu'avec Monsieur Ford, par exemple, ou avec Monsieur Mélenchon.
11:17Mais ils représentent aujourd'hui un dialogue républicain sur lequel nous nous posons.
11:26Et nous sommes à l'Assemblée nationale, nous avons 143 députés, nous sommes le premier groupe.
11:31Il est normal que nous discutions avec ce Premier ministre qui, aujourd'hui, n'a pas de majorité claire.
11:37Ça fait partie du rôle des institutions.
11:39Ça fait de moi un soutien implicite du nouveau Premier ministre.
11:42Le Premier ministre, c'est ce que dit la France insoumise, qui souligne qu'en vous abstenant de voter une censure immédiatement, vous êtes un soutien implicite du nouveau Premier ministre.
11:50Oui, mais la France insoumise, elle est contre tout, dès le départ.
11:53Ils ne sont d'accord qu'avec eux-mêmes, finalement.
11:56On le voit bien dans leur propre coalition.
11:58Donc, on se soucie peu de ce que pense la France insoumise.
12:01Mettez de côté la France insoumise.
12:02Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que vous êtes des soutiens implicites ?
12:05On n'est pas des soutiens.
12:06On défend des idées, on défend un programme.
12:09Le pouvoir d'achat des retraités, notamment des petites retraites, l'insécurité, l'immigration sauvage, tout cela a des conséquences sur le terrain que nous voyons, que nous gérons.
12:21Je suis maire de Perpignan et je vois les dégâts de cette politique.
12:24Et M. Bayrou, en tant que maire de Pau, les voit aussi.
12:27Et il va falloir répondre à ces préoccupations.
12:30S'il n'y répond pas, il prendra le risque de la censure, comme M. Barnier.
12:34Sur la démarche politique, comment souhaitez-vous qu'il procède ?
12:37Donc il va vous recevoir, est-ce que vous souhaitez ensuite qu'il vous propose de vous mettre d'accord sur des textes bien précis ?
12:44En premier le budget et puis après d'autres textes à venir.
12:47Quelle démarche souhaitez-vous qu'il fasse ?
12:49Écoutez, je ne suis pas dans le scène des scènes de la négociation ou des discussions entre Marine et M. Bayrou.
12:57Mais il y a des mesures symboliques.
12:59Je crois que sur les retraites, M. Bayrou était hostile à cette réforme des retraites dans la manière où elle s'est faite.
13:05Peut-être va-t-il revenir sur cette réforme des retraites.
13:09Et à ce moment-là...
13:10Que cette réforme des retraites était inévitable, mais c'est le rythme et notamment la manière, la méthode, plus que le fond qui le dérangeait.
13:18Il l'appelait à plus de pédagogie.
13:20Et sur le fond, il était en phase...
13:22Sauf que là, vous avez 75% des Français qui y sont opposés.
13:26Et au sein même de l'Assemblée nationale, une énorme majorité qui n'en veut plus.
13:31Il va bien falloir qu'il en tienne compte.
13:33Par exemple avec des socialistes sur ce genre de mesures qui seraient un retour sur la réforme des retraites ?
13:39Au cas par cas, ça serait possible.
13:41Tout ce qui est bon pour nos compatriotes sera voté qu'ils viennent de droite ou de gauche.
13:46Ça aurait pu être le cas dans la niche parlementaire de la France Insoumise
13:50si le gouvernement de M. Barnier n'avait pas fait opposition à les parlementaires sur la retraite.
13:55Mais oui, nous voterions éventuellement avec la gauche sur des textes qui iront dans le sens de plus de pouvoir d'achat
14:02et qui corrigeront les défauts de cette loi sur les retraites.
14:05On va être clair, si François Bayrou n'abroge pas la réforme des retraites, vous le censurerez ?
14:08Ça posera un problème.
14:12Pour comprendre, c'est une ligne rouge ou c'est... ?
14:15Ça posera un problème. Il va bien falloir qu'il en parle.
14:18D'ailleurs, il en parlait lui-même avant d'être Premier ministre.
14:21C'est donc un sujet dont il va devoir se saisir immédiatement.
14:25François Bayrou parle de servir une réconciliation nécessaire.
14:30Qu'est-ce que vous comprenez dans cette formule ?
14:33Je suis assez d'accord avec lui pour tout vous dire.
14:35Je trouve que la France est très divisée et que beaucoup jettent de l'huile sur le feu en permanence.
14:41Et notamment dans les forces politiques, on voit bien ce sectarisme qui est quand même, qu'on le veuille ou non,
14:47l'apanage de la gauche et l'apanage même d'une partie de la gauche de la majorité de M. Bayrou.
14:55On voit M. Attal et quelques autres qui étaient favorables à ce front dit républicain
15:00qui était en fait de venir au secours d'un certain nombre de candidats de la France Insoumise
15:06qui, sans le soutien de M. Attal et de ses amis, n'auraient pas été élus.
15:10Voilà. Ça, c'est la réalité.
15:12Et je pense qu'en matière de réconciliation, effectivement, on a du chemin à faire.
15:16On doit bannir le sectarisme de la politique et tout faire pour que le dialogue s'installe.
15:21Est-ce que ça pourrait aller jusqu'à un gouvernement d'union nationale ?
15:24Non, je crois qu'on n'est pas arrivé, je crois, au niveau où il faudrait un gouvernement d'union nationale,
15:30surtout avec M. Mélenchon et ses amis qui ont passé leur temps à stigmatiser une partie de notre population
15:38et à monter les uns contre les autres pendant des mois, depuis maintenant le 7 octobre.
15:43Alors, un gouvernement comme cela est évoqué actuellement avec Bruno Retailleau, par exemple,
15:49Xavier Bertrand, Gérald Darmanin, Elisabeth Borne.
15:52On parle aussi de François Rebsamen ou, pourquoi pas, même de Robert Ménard.
15:56Vous vous dites que c'est l'expérience au pouvoir, tout ça, ou c'est le retour du vieux monde ?
16:01C'est quand même un peu le retour du vieux monde, mais on ne regardera pas, j'allais dire, les figures imposées.
16:07On regardera ce qu'il y a dessous, ce qu'on défendra.
16:11Donc, par exemple, Xavier Bertrand ?
16:13Xavier Bertrand, on sait que ce n'est pas un ami, mais je ne vois pas où c'est qu'il pourrait caser
16:17Xavier Bertrand dans le gouvernement actuel, très honnêtement.
16:20Je pense qu'il y en a d'autres qui sont beaucoup plus compétents et beaucoup plus républicains que M. Bertrand.
16:25Et Robert Ménard ?
16:27Robert Ménard, moi je le connais bien, c'est mon voisin de Béziers, c'est un ami, c'est son choix.
16:34Il a été élu en 2014 grâce au Rassemblement National.
16:38Il doit beaucoup, je crois, à notre famille de penser.
16:41Il a ses idées, il a son tempérament, son indépendance.
16:43Il se rend maintenant du mal du Rassemblement National, de Marine Le Pen en particulier.
16:47Oui, beaucoup trop d'ailleurs, parce que c'est vrai qu'il n'est pas très reconnaissant du chemin qu'on a parcouru ensemble.
16:54Il a ses qualités propres, il gère la ville de Béziers d'une manière admirable.
16:58Mais je pense que dans les attaques personnelles, il devrait faire une pause, ça n'amène rien.
17:03En tout cas, l'hypothèse ne vous surprend pas ?
17:05Non, ça ne me surprendrait pas au regard des déclarations qu'il a pu faire depuis un ou deux ans.
17:09Et Bruno Retailleau, il doit rester à l'intérieur ?
17:12Écoutez...
17:14C'est une bonne chose ou pas ?
17:16Je pense que, regarde ce que défend M. Retailleau, c'est beaucoup plus proche de ce que nous pensons que d'autres.
17:21Et qu'il vaut mieux, à défaut de M. Retailleau, que je ne sais qui, à gauche par exemple.
17:28L'entrée de quelques socialistes au gouvernement, c'est une ligne rouge pour vous ?
17:31Oui, je pense que l'entrée de quelques socialistes poserait un certain nombre de problèmes.
17:36De socialistes estampillés M. Fort.
17:38On voit bien que chez les socialistes, vous avez un panel assez large de celles et ceux qui ne veulent pas de la France insoumise
17:44et de ceux qui vont s'acoquiner avec la France insoumise.
17:46Alors, quel socialiste vous conviendrait ?
17:48Bernard Cazeneuve, par exemple ?
17:49Oui, mais est-ce que M. Cazeneuve jouera un second rôle dans un gouvernement Beyrou ?
17:53Après, vous savez, il a été ancien Premier ministre, je n'y crois pas non plus.
17:56Mais des figures proches de François Hollande, comme François Rebsamen, dont on évoquait le nom, ça peut...
18:00Je ne sais... Je ne peux pas dire, mais je...
18:02Je pense que dans une France à droite comme celle d'aujourd'hui,
18:06ça ferait quand même un peu tâche d'avoir des ministres de gauche.
18:09Est-ce que le RN a perdu son pouvoir de censure,
18:13justement avec l'attitude des socialistes que vous pointez actuellement ?
18:17Si les socialistes ne votent pas une censure, on est d'accord,
18:20vous n'avez plus de pouvoir pour renverser le Premier ministre.
18:23C'est un problème ou pas ?
18:24Ce n'est pas un problème.
18:25Ils seront obligés de tenir compte de ce que veut la gauche,
18:28qui les tiendra dans un chantage abominable, et ils finiront...
18:32Non, je parle pour le RN.
18:34Vous perdez votre pouvoir de censure si les socialistes ne votent plus une censure.
18:38On ne fait pas de la politique pour savoir si on a un pouvoir de censure ou pas.
18:43Vous l'avez utilisé dans la négociation du sujet avec Michel Barnier.
18:47Ce n'est pas accessoire comme pouvoir.
18:49C'est un outil de la boîte à outils constitutionnelle.
18:52Ce n'est pas accessoire comme pouvoir, ça change tout.
18:54C'est les idées qui nous intéressent.
18:55Si M. Bayrou veut gouverner à gauche, nous serons dans l'opposition.
18:59Mais pour imposer vos idées, vous avez utilisé le rapport de force,
19:02et notamment avec Michel Barnier.
19:03Si ce rapport de force n'existe plus, c'est plus compliqué pour le RN.
19:06Ce qui est important, c'est l'électeur et de préparer la suite.
19:10Donc si M. Bayrou veut gouverner à gauche en abîmant un peu plus le pays,
19:13il le fera, mais je ne doute pas du résultat des urnes
19:17dans les années qui viennent par rapport à ce gouvernement.
19:20Est-ce qu'un compromis institutionnel sur abandon du 49.3
19:23et engagement de non-censure vous semble possible à l'Assemblée nationale ?
19:27Ce serait renier le fondement même de la Ve République.
19:31La Ve République, c'est deux choses.
19:33C'est le président de la République et la confiance du peuple,
19:37et c'est ce que l'on a appelé le parlementarisme rationalisé.
19:41Et dans ce parlementarisme rationalisé, le 49.3 est un des éléments le plus important.
19:47Si on va lever le 49.3, après avoir révisé 24 fois la Constitution,
19:51eh bien il n'y a plus de Ve République, et l'aventure est possible vers autre chose.
19:55Mais ça, moi, je ne le souhaite pas, et je souhaite que l'on revienne
19:59au texte de la Constitution, et ce 49.3 fait partie des outils d'un gouvernement au pouvoir.
20:09Des réponses par oui ou par non, pour ou contre,
20:11faut-il reprendre l'examen du texte sur la fin de vie ?
20:14Je ne crois pas, la loi Leonetti suffit largement.
20:17Puisque l'on parle de la Corse aujourd'hui où se trouve le pape François,
20:20faut-il inscrire l'autonomie de Lille dans la Constitution ?
20:23C'est un vieux débat qui demandera un dialogue important,
20:28mais je pense qu'on doit reconnaître l'identité Corse telle qu'elle est,
20:34et non pas telle qu'on l'imagine.
20:37Et de ce point de vue-là, je pense qu'on devrait un peu plus écouter certains Corses.
20:42Ce n'est pas très clair votre réponse.
20:43Oui, mais parce que le débat Corse n'est pas très clair lui-même.
20:47Mais on voit bien que les autonomistes ou les indépendantistes
20:50qui ont pris le pouvoir depuis une dizaine d'années en Corse,
20:52n'ont rien à mener de plus que les dirigeants précédents.
20:57Donc il faut remettre l'ouvrage sur le métier
21:00et discuter encore de l'avenir de la Corse, y compris peut-être sur le statut.
21:04Perrine Tarnot.
21:05Est-ce que vous êtes pour ou contre les crèches de Noël dans les mairies ?
21:08Je suis tellement pour que j'ai fait une crèche catalane.
21:13Alors elle n'est pas tout à fait dans la mairie,
21:15elle est accolée à la mairie puisqu'on se fait systématiquement poursuivre en justice
21:20pour simplement honorer une tradition multiséculaire
21:24qui est très prisée de la population.
21:27Et donc je ne vois pas qui gêne la crèche à part la Ligue des droits de l'homme
21:31et quelques illuminés.
21:32Autre tradition, est-ce qu'il faut interdire la tauromachie au moins de 16 ans ?
21:36Il y a eu un texte qui a été débattu au Sénat il y a quelques semaines.
21:39Très honnêtement, je ne crois pas.
21:41Mais je m'étais prononcé à une élection régionale en Occitanie en 2014
21:46sur l'interdiction au moins de 12 ans.
21:49Parce que je pense qu'à 12 ans on est encore enfant
21:52et qu'on n'a pas besoin de voir ce genre de spectacle,
21:55comme d'autres spectacles d'ailleurs.
21:57Et donc je m'étais prononcé pour cela.
21:59Une dernière question.
22:00On parle de plus en plus de Louis Sarkozy, le fils de Nicolas Sarkozy,
22:03qui revient en France après avoir grandi aux Etats-Unis.
22:06C'est un héritier ou un vrai talent ?
22:09Écoutez, je l'ai vu dans le commentaire qu'il a pu donner
22:13sur l'élection américaine par exemple.
22:16Je pense qu'il a tout à fait sa place dans le paysage politique français
22:20et on lui souhaite la bienvenue.
22:26Alors, le prochain rendez-vous au Parlement, c'est très clairement le budget.
22:30Est-ce que vous pensez qu'un budget est faisable sans mesures impopulaires ?
22:35Il y aura toujours des mesures impopulaires.
22:38Mais il y a des mesures vitales.
22:40Mais ce qu'il ne faut pas, c'est des mesures qui créent un risque majeur
22:46en plus d'être impopulaires.
22:48C'est-à-dire précisément les 40 milliards de fiscalité
22:51qu'avait imaginé le gouvernement Barnier sur les entreprises et sur les ménages.
22:56On l'oublie.
22:57Donc il faut revoir les objectifs alors ?
22:59Il faut revoir un certain nombre d'objectifs, c'est sûr.
23:01Donc laisser filer le déficit ?
23:03Non. Écoutez, Jean-Philippe Tanguy, qui est notre député spécialiste du budget,
23:07a proposé un contre-budget avec un certain nombre d'économies.
23:11Il faut aller chercher les économies là où elles sont.
23:14Si on ne va pas aller chercher là où elles sont,
23:16on retombera sur le travers des gouvernements passés
23:19d'aller toujours dans la poche du contribuable
23:22ou dans le bilan des entreprises.
23:24Et ça, c'est effectivement négatif pour l'économie en général.
23:27En tout cas, pour l'instant, l'économie ne va pas bien en France.
23:30La censure ne devait pas avoir d'effet, selon Marine Le Pen.
23:33Et on a vu que la note de la France a été dégradée
23:35vendredi soir par l'agence Moody's.
23:37Est-ce que cela donne raison à Michel Barnier
23:40qui avait dit que la censure allait provoquer des cascades
23:43de mauvaises nouvelles économiques et financières ?
23:45C'est la semaine après la censure.
23:47Les taux, notamment par rapport à l'Allemagne,
23:51étaient revenus à un niveau qu'ils étaient auparavant.
23:56Et ça n'a pas eu de catastrophes en chaîne.
24:00Là, il y a une agence qui abaisse la note
24:03après la nomination de M. Bayrou comme Premier ministre.
24:09Ce que je crains, c'est qu'effectivement,
24:11les marchés aient peur d'un gouvernement qui soit trop à gauche.
24:16Est-ce que les marchés n'ont pas surtout peur de l'instabilité politique
24:20que cette censure a notamment provoquée ?
24:22Le CAC 40 a augmenté, etc.
24:24Je pense qu'aujourd'hui, les analystes économiques
24:28ont peut-être peur d'un gouvernement trop à gauche de M. Bayrou
24:32et notamment de M. Bayrou qui gouvernerait avec le PS
24:35et toute l'avalanche de taxes et de mesures
24:38qui viendraient être votées à l'Assemblée.
24:41Donc ça, je pense que c'est effectivement une vigilance à avoir.
24:44Mais il n'y a pas d'autres inquiétudes par rapport à d'autres indices économiques.
24:47Vous voyez bien qu'il y a un pessimisme des dirigeants d'entreprises,
24:50de nombreuses faillites d'entreprises, un chômage qui repart à la hausse.
24:53Qu'est-ce qu'on fait pour faire repartir l'économie ?
24:55On ne peut pas dire que ces chiffres-là et ce pessimisme soient liés à la censure.
25:01Ça fait bien longtemps qu'en France, les chefs d'entreprises n'ont pas le moral
25:05et qu'on a des difficultés économiques.
25:07Il ne faut pas systématiquement le mettre sur le dos de la censure.
25:10La censure est un avatar de la vie politique.
25:13Les chiffres en question, c'est depuis 2017 le bilan de M. Macron
25:20et cette politique que nous avons menée systématiquement, j'allais dire pro-européenne à outrance,
25:26qui nous conduit aujourd'hui à des aberrations.
25:29Et l'endettement, par exemple, ne doit rien à la censure.
25:32Les mille milliards d'augmentation de notre dette n'ont rien à voir avec la censure.
25:36Louis Alliot, si le budget se passe mal, si le gouvernement Bayrou tombe à nouveau,
25:42est-ce que la question, on l'a évoquée juste en quelques mots,
25:45mais est-ce que la question de la démission d'Emmanuel Macron va se poser ?
25:49Moi, je pense qu'il devra se la poser lui.
25:52Elle n'est pas inscrite dans les textes et on ne peut pas le contraindre.
25:55Mais quand on sait un peu qu'on connaît l'histoire de la Ve République,
26:00imagine-t-on un seul instant le général de Gaulle, dans cette situation,
26:04s'accrocher au pouvoir à tout craint ?
26:08Voilà, ça je ne le crois pas.
26:10Et la relation, comme je l'ai dit tout à l'heure, du président de la République avec le peuple
26:15est le lien le plus important de la Ve République.
26:18S'il est à ce point abîmé, il doit se poser la question.
26:21Et s'il doit démissionner, il démissionnera.
26:24C'est à lui de se poser la question, mais l'évoquer, c'est mettre le sujet sur la table, on est bien d'accord.
26:29Mais il a toujours été sur la table.
26:32On ne parlait pas de démission, il y a quelques mois encore.
26:35Mais le général de Gaulle, quand il dit soit en 68,
26:38si une majorité anti-gaulliste arrive à l'Assemblée, il aurait démissionné.
26:41Et quand il a eu un référendum, qu'il a perdu le référendum, il a démissionné.
26:44Ça va de soi.
26:46Est-ce que vous pensez qu'il va tenir encore 30 mois, puisqu'il lui reste 30 mois, Emmanuel Macron ?
26:50Quel est votre sentiment, vous ?
26:52Mon sentiment, c'est qu'il devrait un peu s'effacer de la vie politique nationale
26:55et laisser les gouvernements faire et le Parlement avec.
26:58Si un blocage institutionnel, il y aura un autre pouvoir de dissolution à partir du mois de juillet,
27:04et il devra remettre les électeurs, j'allais dire, à contribution aux urnes,
27:09et on verra la majorité qui se dégagera à ce moment-là.
27:12Et puis, on verra la suite.
27:14Mais je pense qu'aujourd'hui, la meilleure solution pour le pays,
27:17c'est que M. Macron soit un peu en retrait,
27:19et qu'il laisse le parlementarisme faire la politique,
27:24c'est-à-dire le gouvernement gouverner,
27:26et le parlement contrôler l'action du gouvernement.
27:29Louis Alliot, vice-président, premier vice-président du RN à notre invité,
27:32on va continuer de parler de la suite et de 2027, de la présidentielle,
27:36demain ou après-demain.
27:37A tout de suite pour la seconde partie de ce Grand Jury.
27:40Louis Alliot, le premier vice-président du RN et maire de Perpignan,
27:44et notre invité à mes côtés pour vous interroger,
27:47Pauline Buisson de M6 et Loris Boixot du Figaro, dans cette seconde partie.
27:52Louis Alliot, le pape François est aujourd'hui en Corse.
27:55Regrettez-vous que vous n'ayez pas été en Corse,
27:58et que vous n'ayez pas été en Corse,
28:00et que vous n'ayez pas été en Corse,
28:02et que vous n'ayez pas été en Corse,
28:04et que vous n'ayez pas été en Corse,
28:06Le pape François est aujourd'hui en Corse.
28:08Regrettez-vous qu'il ne soit pas venu à la réouverture de Notre-Dame ?
28:13Oui, c'est une occasion manquée.
28:15Il est quand même le chef de l'église catholique,
28:18et c'est vrai que ça paraît un peu en décalage,
28:21on va dire, avec l'événement.
28:22Mais qu'il soit en Corse, je dois dire,
28:25en ce qui me concerne, je trouve ça aussi très bien,
28:28puisque c'est la première fois qu'un pape mettait les pieds sur le territoire
28:33de la République française, mais en Corse,
28:35et de ce point de vue-là, il faut le remercier d'être venu,
28:39et féliciter les Corses de l'accueillir comme ils l'ont accueilli,
28:42comme ils sont en train de l'accueillir, à l'heure où on se parle.
28:45Le pape François a défendu auprès d'eux une laïcité qui ne soit pas,
28:49je cite, statique et figée.
28:51Il revendique pour les chrétiens un rôle actif dans la société.
28:53Vous êtes d'accord avec ces mots qu'il a prononcés ce matin ?
28:56Oui, il faudrait qu'il précise d'ailleurs la laïcité statique et figée,
29:00et je ne pense pas qu'elle le soit.
29:03Je pense que la laïcité est un vieux principe,
29:06tu rendras à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César,
29:09qu'elle est bien comprise, en tout cas elle a été longtemps bien comprise
29:12par l'ensemble des citoyens et des institutions,
29:15et précisément il faut la défendre parce qu'aujourd'hui,
29:18on peut dire qu'elle est attaquée, et elle est attaquée par des religions
29:22qui font peu cas justement de cette division du temporel et du spirituel,
29:28et qui tentent d'imposer des manières de voir
29:31qui ne sont pas, j'allais dire, légitimes en matière de laïcité et de république laïque.
29:37Pauline Buisson.
29:38Emmanuel Macron saluera le pape à son départ tout à l'heure à Ajaccio,
29:42une entrevue d'à peine une dizaine de minutes.
29:44Qu'est-ce que ça dit selon vous des relations entre la France et le Vatican ?
29:48Je pense que c'est une relation compliquée, surtout avec ce pape
29:51qui a du mal je pense à comprendre l'attitude de la France
29:58et de ses représentants.
30:01Je pense qu'il y a un problème, je ne sais pas de quelle nature il est,
30:04mais manifestement il y a un problème.
30:05La relation s'est dégradée avec Emmanuel Macron ?
30:07En tout cas elle n'est pas au beau fixe,
30:10on l'a eu beaucoup plus chaleureuse avec Jean-Paul II puis avec Benoît XVI,
30:15et c'est vrai que ce pape François depuis le départ,
30:19bon alors il est d'un autre continent,
30:22il n'a pas la même accoutumance à la culture européenne telle que nous la connaissons,
30:31mais c'est vrai qu'avec la France on a du mal à comprendre ce qui se passe,
30:35peut-être il le dira un jour.
30:37Le Grand Jury 2027, c'est demain.
30:412027 est une épée de Damoclès,
30:43le jugement dans l'affaire des assistants parlementaires européens du RN
30:47sera rendu fin mars pour le détournement présumé de 3 millions d'euros
30:52selon le Parlement européen.
30:54Pensez-vous que les juges puissent priver Marine Le Pen de l'élection présidentielle de 2027 ?
30:59Écoutez, les juges dans notre pays sont indépendants,
31:03donc ils feront en fonction des textes,
31:06et j'allais dire du contexte et de l'affaire.
31:10On connaît ce genre d'affaire qui a déjà été jugée en partie,
31:15c'est-à-dire l'affaire du Modem,
31:17qui est très exactement la même.
31:19Dans cette affaire du Modem, M. Bayrou a été...
31:21Avec des sommes détournées présumées moins importantes toutefois.
31:25Oui, mais avec moitié moins de députés aussi.
31:28Et une responsabilité de François Bayrou plus difficile à établir, visiblement,
31:31que celle de Marine Le Pen.
31:33Il avait été relaxé, mais il a été...
31:35C'est les comptes rendus des auditeurs.
31:37Écoutez, moi je vous dis, il a été relaxé,
31:39et tous les autres prévenus dans cette affaire ont été condamnés
31:43avec des peines de sursis.
31:47Nous, on a eu un traitement différent,
31:51puisque les réquisitions du parquet ont été tellement,
31:57on va dire outrancières,
31:59et tellement explicites,
32:01au point que l'une des magistrates du parquet
32:04a osé dire à l'audience, sur une partie du dossier,
32:08il n'y a aucune charge,
32:10et je suis obligé de demander la relax.
32:13Et là, c'est sorti du fond du cœur,
32:15elle a dit, mais je ne peux pas, ça me ferait trop mal.
32:18Bon, ça dénote quand même un parti pris évident.
32:23Et je pense que les magistrats du siège
32:25seront bien obligés de tenir compte de cette situation,
32:28et de regarder au cas par cas,
32:30les délais, les sommes, la nature des infractions.
32:34Mais évidemment, nous,
32:36nous avons, évidemment, par le biais de nos avocats,
32:39dit que nous étions innocents,
32:41et si je reprends les propos de monsieur Bayrou,
32:44au moment du procès des assistants du RN,
32:47il a bien dit qu'il y avait un gros problème
32:50d'interprétation des textes à l'échelle de l'Europe
32:53et à l'échelle de la France,
32:55car évidemment, sur ce qui concerne les assistants parlementaires,
32:59ils font de la politique.
33:01Et c'est bien le problème, aujourd'hui,
33:03le texte européen et le texte de l'Assemblée nationale française.
33:06Avant de revenir sur l'avenir de Marine Le Pen,
33:09votre propre sort, j'ouvre une parenthèse,
33:11puisque votre sort politique est aussi suspendu
33:14à la décision du tribunal,
33:16le parquet a requis 3 années d'inéligibilité
33:19à application immédiate contre vous,
33:21vous pourriez perdre votre mairie de Perpignan,
33:24ça serait la fin de votre vie politique ?
33:26La fin de la vie politique, je ne crois pas,
33:29je continuerai à défendre mes idées d'une autre manière,
33:32ce serait d'une injustice flagrante,
33:34puisque mon mandat de maire a commencé en 2020,
33:37on est en 2024, tout se passe bien,
33:39les enquêtes d'opinion sont très favorables en ce qui me concerne,
33:42et ce serait pénaliser les Perpignanais
33:44pour une affaire qui ne les concerne pas, finalement.
33:47Mais je remarque quand même que sur ces affaires-là,
33:50si je devais être condamné à de l'inéligibilité,
33:53eh bien ce serait un traitement spécial,
33:56puisque d'autres cas avec des choses beaucoup plus graves,
33:59M. Kambadélis par exemple, n'ont pas été condamnés,
34:02par exemple à l'exécution provisoire...
34:04Le maire de Toulon par exemple avait été condamné avec...
34:07Oui, il y a des traitements qui sont différenciés,
34:10et justement le jugement du modem
34:13permet de calibrer les choses,
34:15si au modem il n'y a eu que du sursis pour les mêmes faits,
34:18je ne vois pas comment dans notre affaire
34:20il pourrait y avoir autre chose.
34:22Le modem est donc votre référence, mais dans l'hypothèse...
34:24Ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est les juges du parquet
34:26en disant le jugement du modem est le jugement référence.
34:28Très bien, allons-y !
34:29Dans l'hypothèse d'une inéligibilité
34:31sans possibilité de recours pour Marine Le Pen,
34:34est-ce que Jordan Bardella serait le candidat naturel
34:37du Rassemblement National en 2027 ?
34:39Écoutez, d'abord on a des statuts,
34:41on a des statuts qui attribuent ce genre de pouvoir
34:46à un certain nombre de commissions,
34:48le Bureau National, le Bureau Exécutif, le Conseil National...
34:51Donc vous dites rien n'est automatique ?
34:53Rien n'est automatique, mais il est évident
34:55que si pour une raison ou pour une autre,
34:57que je n'imagine pas,
34:59Marine Le Pen était empêchée,
35:01évidemment Jordan Bardella serait aujourd'hui désigné,
35:06ça paraît évident.
35:08Marine Le Pen, il est donc le successeur, c'est ça ?
35:10C'est ce qu'il écrivait naturellement dans son livre ?
35:13Écoutez, Marine Le Pen l'a adoubée au Congrès,
35:18on a eu une compétition interne qui a été très claire,
35:22il faut dire aussi très amicale,
35:24et les adhérents ont décidé.
35:26C'est ça le choix démocratique.
35:28Il aurait été d'ailleurs curieux
35:30qu'il n'y ait finalement aucun autre candidat à cette élection
35:32et qu'il soit désigné directement.
35:34Eh bien on a organisé une élection interne
35:36et de cette élection interne,
35:38M. Bardella a eu la légitimité populaire,
35:40c'est-à-dire celle des adhérents.
35:42Et c'était vous l'autre candidat pour resituer les choses.
35:44Marine Le Pen a été mesurée cette semaine
35:46dans un sondage IFOP pour le Figaro Magazine,
35:48entre 36 et 38% des intentions de vote
35:52à l'élection présidentielle,
35:54qui bien entendu avait lieu demain.
35:56Quel est votre sentiment sur ce score
35:58jamais atteint par Marine Le Pen ?
36:00Je pense qu'on est dans une situation
36:02de rupture où les électeurs
36:04veulent le changement.
36:06Et le changement,
36:08ce n'est pas par dose homéopathique
36:10un petit coup de M. Barnier,
36:12un petit coup de M. Bayrou, un petit coup de je-ne-sais-qui,
36:14c'est un changement.
36:16Un changement de président, un changement de majorité,
36:18un changement de politique.
36:20Si c'est pour changer de représentant
36:22avec toujours la même politique,
36:24ça ne sert strictement à rien.
36:26Donc ça vous rend optimiste, ça veut dire la victoire se rapproche
36:28ou vous dites, attention, au second tour,
36:30il faut quand même 50% plus une voix
36:32et ça, ça reste un défi.
36:34Mais c'est jamais gagné. Et d'ailleurs, on en a fait l'expérience
36:36au mois de juillet cette année.
36:38Tout le monde nous donnait gagnants
36:40et à la fin, par
36:42ce que j'appelle moi des magouilles
36:44électoralistes d'une partie de la droite
36:46et de la gauche, ils ont réussi à sauver
36:48un certain nombre de sièges.
36:50Mais ça ne se renouvellera pas
36:52parce que, j'allais dire,
36:54les Français ont bien compris
36:56et on le voit, au bout de quelques mois, ça n'a servi à rien
36:58et que cette politique-là
37:00qui a été menée par M. Macron hier
37:02et qui est aujourd'hui menée
37:04ne correspond pas aux attentes
37:06de nos compatriotes aujourd'hui.
37:08Quand vous vous projetez sur la prochaine élection présidentielle
37:10que ce soit en 2027 ou avant,
37:12qu'est-ce que vous imaginez ? Un duel
37:14Marine Le Pen-Jean-Luc Mélenchon ?
37:16Autre chose ? À quoi vous vous préparez ?
37:18Vous savez, M. Mélenchon
37:20s'est beaucoup abîmé
37:22avec la surenchère
37:24qu'il a portée après le 7 octobre
37:26sur
37:28les Juifs, sur Israël,
37:30sur le conflit israélo-palestinien.
37:32Laissez-moi vous dire que la population
37:34est extrêmement choquée
37:36par la manière dont il voit les choses systématiquement
37:38et d'ailleurs, on le voit dans les enquêtes
37:40d'opinion, il a beaucoup baissé
37:42parce que ces outrances ont des conséquences.
37:44Et si une partie d'ailleurs de la gauche
37:46n'est plus de M. Mélenchon, c'est précisément
37:48à cause de cela, parce que c'est finalement
37:50pour M. Mélenchon
37:52le plafond de verre aujourd'hui.
37:54Ce sont ses déclarations,
37:56son égocentrisme et le fait qu'il ne
37:58voit la politique que par rapport à sa petite personne.
38:00Et ça, je pense que les Français ont bien compris
38:02qui il était aujourd'hui.
38:04Vous parliez tout à l'heure de Jordan Bardella comme potentiel
38:06héritier de Marine Le Pen. Est-ce que c'est
38:08comme cela qu'il faut comprendre sa stratégie
38:10de communication et notamment à la sortie de son
38:12dernier livre, ce que je cherche,
38:14s'installer dans
38:16la position du
38:18futur héritier ?
38:20Écoutez, il est président du Rassemblement
38:22National. Il est le
38:24chef de groupe au Parlement
38:26européen, du troisième groupe
38:28du Parlement européen.
38:30Il est jeune. Il sort ce livre qui
38:32raconte un peu son parcours. Vous l'avez lu ?
38:34Qu'est-ce que vous en avez pensé ? Oui, mais c'est un parcours
38:36d'un jeune homme qui,
38:38j'allais dire, aujourd'hui
38:40a une cote de popularité
38:42absolument colossale,
38:44qui bénéficie d'un succès de librairie
38:46incroyable et qui est doué.
38:48Je vous le dis, j'ai été son
38:50adversaire, entre guillemets,
38:52au Rassemblement National, mais c'est quelqu'un...
38:54Vous êtes bon perdant. Oui, mais
38:56heureusement, vous savez, moi j'étais sportif.
38:58Quand vous êtes sur un terrain et que vous perdez un match,
39:00vous n'arrêtez pas la compétition, vous la continuez.
39:02Et Jordan a vraiment
39:04cette qualité-là et on le voit.
39:06S'il est populaire, ce n'est pas pour rien.
39:08Donc, il continue son chemin
39:10avec Marine,
39:12évidemment, ceux qui pensent
39:14que
39:16le chemin de M. Bardella est différent
39:18de celui de Marine se trompent.
39:20Parce qu'ils agissent systématiquement
39:22ensemble et aucune décision
39:24au Rassemblement n'est prise sans
39:26qu'il y ait un accord à la tête entre
39:28Jordan Bardella et Marine Le Pen.
39:30Il y a quelque chose d'intéressant dans le livre de Jordan Bardella,
39:32il l'exprime également en interview,
39:34c'est qu'il prône de plus en plus ouvertement
39:36l'union des droites.
39:38Le Rassemblement national, c'est toujours
39:40seul contre tous, contre le système
39:42ou il faudra de toute façon s'ouvrir ?
39:44L'union de quelle droite ?
39:46Est-ce que vous nous voyez
39:48en coalition avec M. Xavier Bertrand ?
39:50Ce n'est pas possible.
39:52Donc, je pense que
39:54l'union de ce qu'on appelle l'union des droites,
39:56c'est dans les urnes qu'elle se fera.
39:58Mais il faut remarquer aussi
40:00que nous avons une partie
40:02de notre électorat qui ne vient
40:04pas de la droite.
40:06La partie de la gauche aujourd'hui,
40:08patriote, rurale, se tourne
40:10vers nous. Comment vous expliquer
40:12dans mon département, les Pyrénées-Orientales
40:14ou l'Aude, qui était des départements
40:16en tout cas pour l'Aude,
40:18particulièrement socialistes,
40:20rejoignent notre combat ?
40:22Les accords de partis, je n'y crois pas.
40:24Les accords dans les urnes,
40:26je pense que ça se fera.
40:28Est-ce que Jordan Bardella est plus de droite
40:30que Marine Le Pen qui, elle,
40:32continue de se revendiquer de
40:34droite ni gauche ?
40:36Non, je pense simplement que...
40:38Par ses positions, il n'y a pas de...
40:40Non, je ne pense pas. On est dans ce
40:42combat au service de nos compatriotes,
40:44qu'ils soient de droite ou de gauche. Il se trouve
40:46qu'à droite, on a beaucoup plus de gens qui parlent avec nous
40:48qu'à gauche. Ce qui est important, c'est
40:50évidemment de leur parler, de les convaincre
40:52et d'aller en chercher d'autres. Parce que
40:54comme vous dites, il faudra faire plus de 50%.
40:56Et dans ces 50%,
40:58il n'y aura pas que des gens de droite.
41:00C'est donc qu'il faut être évidemment
41:02prudent, réservé
41:04et dialoguer avec tout le monde,
41:06y compris, quand ce sera le cas,
41:08avec des gens de la gauche patriote.
41:10Alors justement, restez prudent. Le journal Le Monde et la revue
41:12L'Hémicycle ont réalisé une étude cette semaine
41:14sur l'image du RN.
41:16Vos idées infusent, mais le doute en revanche
41:18grandit sur votre capacité à
41:20gouverner. Est-ce que tout reste à faire
41:22pour apparaître crédible ?
41:24Ah mais j'ai toujours
41:26cru, moi, que le principal effort,
41:28il était dans deux
41:30directions. La dédiabolisation,
41:32dont on peut dire aujourd'hui qu'elle
41:34est pratiquement aboutie,
41:36et notre capacité à incarner une alternative
41:38et donc une crédibilité.
41:40Et ça, nous y œuvrons tous les jours.
41:42Nous y œuvrons tous les jours par les groupes de travail
41:44qui se sont mis en place
41:46autour de Marine Le Pen et de Jordan Bardella
41:48pour les élections
41:50à venir, la formation de nos cadres,
41:52la formation des élus, et la gestion
41:54de nos collectivités. Aller à
41:56Hénin-Beaumont, aller à Fréjus,
41:58aller à Perpignan,
42:00aller à Béziers, et vous verrez que la gestion
42:02avec des majorités
42:04proches du Rassemblement National, ça fonctionne.
42:06Donc si ça fonctionne au niveau local
42:08où les choses sont beaucoup plus difficiles,
42:10ça doit fonctionner au niveau national.
42:12Vous parlez de responsabilité, mais le
42:14Rassemblement National est traversé aussi de
42:16contradictions, notamment en matière
42:18sociale. Vous êtes à la fois
42:20contre l'assistanat
42:22et en même temps, ce que vous appelez l'assistanat,
42:24et en même temps pour le maintien
42:26d'un État social fort.
42:28Comment tenir ce type
42:30de contradictions-là, par exemple ?
42:32Tout dépend des proportions. Qu'il faille
42:34aider des populations en difficulté
42:36par des politiques sociales
42:38adaptées, c'est, j'allais dire,
42:40valorisant, et c'est ce
42:42qu'il faut faire. Distribuer
42:44de l'argent à tout le monde sans discernement,
42:46y compris à une partie de gens qui n'ont rien
42:48à faire chez nous, ça c'est un autre problème.
42:50Et c'est précisément, aujourd'hui,
42:52ce que nous ne faisons pas. Aller chercher
42:54la fraude fiscale, aller chercher la fraude
42:56sociale. C'est des choses
42:58qui existent, c'est évalué à peu près
43:00à 13 milliards d'euros dans les deux cas.
43:02Mais qui va aller chercher ? A peu près personne.
43:04Et donc, il faudra un gouvernement courageux
43:06qui aille aussi chercher
43:08ces fraudes-là, pour permettre une meilleure
43:10répartition des richesses.
43:12Parce que le problème, il est aussi là.
43:14Pauline Buisson. Au Rassemblement National,
43:16vous défendez à la fois les classes populaires
43:18et les plus riches, mais pendant les débats sur le budget,
43:20on a vu des positions qui pouvaient apparaître
43:22assez contradictoires, contre la baisse des exonérations
43:24de cotisations sur les bas salaires,
43:26alors que nous savons que ce sont les traps à bas salaires.
43:28Est-ce qu'il n'y a pas un problème de ligne
43:30au Rassemblement National ?
43:32Non, vous savez, nous, on a
43:34milité pour augmenter les salaires
43:36plus que par
43:38ce que voulait faire la France Insoumise,
43:40augmenter le SMIC
43:42directement et sans discernement.
43:44Et par,
43:46justement, une exonération de charge de 10%
43:48sur celles et ceux qui
43:50gagnaient une fois et demie le SMIC.
43:52C'était faisable, ça coûtait un peu
43:54au budget de l'État,
43:56mais ça permettait aussi, par cette augmentation
43:58du pouvoir d'achat, de relancer la consommation.
44:00Car notre système économique, il est basé sur la
44:02consommation. Donc ce n'est pas
44:04antinomique, ce n'est pas contradictoire.
44:06Et je pense que, de tous les
44:08programmes économiques que j'ai pu lire
44:10depuis les élections présidentielles,
44:12nous sommes les plus cohérents.
44:14Même si sur certains sujets,
44:16ça apparaît coûteux quand on le regarde,
44:18mais les conséquences seront éminemment
44:20positives sur l'économie générale.
44:22Sur votre ligne politique,
44:24et pour bien comprendre, vous êtes toujours
44:26dans une ligne où c'est patriote contre
44:28mondialiste ou bloc populaire
44:30contre les élites. C'est bien ça
44:32le positionnement politique ?
44:34Le clivage est là. Et on le voit bien
44:36aujourd'hui dans l'affaire
44:38agricole, par exemple. On voit bien que la
44:40politique européenne est en train
44:42de nuire gravement,
44:44notamment à l'agriculture,
44:46mais aussi aux industries, aux services,
44:48et qu'il faut rompre avec cette politique-là.
44:50C'est pour cela qu'on se bat systématiquement
44:52contre cette Europe de Bruxelles,
44:54et que manifestement, les partis
44:56politiques en France sont
44:58compromis avec
45:00la Commission, et notamment
45:02Madame van der Leyen, et le maire Caussure
45:04en est l'exemple emblématique.
45:06Prochaine échéance électorale louée à lieu, les élections municipales en 2026.
45:08Vous êtes, vous, maire de la plus grande ville
45:10détenue par le Rassemblement national.
45:12Dès demain, la commission d'investiture
45:14de votre parti doit commencer à désigner des candidats
45:16dans les grandes villes. Quelles sont vos ambitions ?
45:18Combien de villes visez-vous
45:20en 2026 ? On ne peut pas donner de
45:22chiffres, mais nous serons là
45:24où nous avons des candidats
45:26enracinés, et là où nous
45:28sommes en capacité de nouer des alliances
45:30pour gagner, ou de gagner directement.
45:32Donc moi, de ce que je connais dans ma région,
45:34Perpignan, évidemment,
45:36je serai candidat à ma réélection,
45:38mais Carcassonne, Narbonne, Nîmes,
45:40Montpellier, etc.,
45:42jusqu'à Toulon,
45:44Menton, Nice, avec Éric Ciotti.
45:46Je veux dire, le spectre est large,
45:48et on verra au fur et à mesure des candidatures
45:50où on communiquera
45:52les têtes de liste que nous aurons.
45:54Mais ces municipales sont très importantes, effectivement,
45:56pour l'élection présidentielle qui suit.
45:58Nouer des alliances,
46:00avec qui ?
46:02Vous savez, sur le terrain,
46:04moi je les ai nouées avec
46:06des personnes qui étaient en rupture
46:08avec leur parti politique d'origine.
46:10J'ai eu l'occasion d'aller à Montpellier,
46:12de l'UDR, avec M. Ciotti.
46:14Est-ce que vous êtes en train de dire que les municipales sont une nouvelle occasion d'ouverture
46:16pour le rassemblement national ?
46:18Bien sûr, mais en fait, ça l'a toujours été.
46:20Sauf que quand vous tendez la main et que personne ne vous répond,
46:22effectivement, vous ne pouvez pas faire beaucoup.
46:24Mais là, pour la première fois, avec M. Ciotti,
46:26nous avons une ouverture à droite,
46:28si je puis dire.
46:30Mais je vois beaucoup sur le terrain d'élus locaux,
46:32aujourd'hui LR,
46:34qui regardent avec consternation
46:36l'attitude de M. Wauquiez,
46:38dans les élections municipales à venir,
46:40viendront discuter avec
46:42nos têtes de liste.
46:44Donc vous ne dites pas d'accord de parti au niveau national,
46:46en revanche, au niveau municipal, c'est ce que vous allez aller chercher ?
46:48Des accords avec certaines personnalités de droite ?
46:50Je pense que c'est possible, avec des contrats de gestion
46:52locale, autour d'un certain nombre de problématiques,
46:54sur la sécurité notamment,
46:56et on aura des alliés.
46:58Et plus ça va aller,
47:00d'ailleurs, vers cette élection municipale,
47:02et plus, je pense, nous aurons
47:04une vision stratégique
47:06de celles et ceux qui pourraient nous rejoindre.
47:08Vous disiez que c'est important, les élections municipales,
47:10notamment pour les signatures,
47:12pour être candidat en 2027.
47:14La France Insoumise, par exemple,
47:16a expliqué qu'ils avaient déjà commencé
47:18à recueillir les signatures.
47:20Est-ce que c'est le cas du RN ?
47:22Nous sommes en train, effectivement, de travailler
47:24sur les signataires
47:26anciens, si je puis dire,
47:28et de nous mettre, effectivement,
47:30en ordre de bataille sur les signatures à venir.
47:32Ne serait-ce que pour une chose.
47:34Si M. Macron venait à démissionner demain,
47:36il faudrait que tout soit prêt
47:38en un mois, pratiquement.
47:40Donc, effectivement, nous y travaillons.
47:42Le RN est prêt pour une campagne présidentielle ?
47:44Évidemment.
47:46Nous avons notre candidate,
47:48et le reste suivra,
47:50si je puis dire. Mais, effectivement,
47:52nous sommes mobilisés, d'ores et déjà,
47:54aux éventualités
47:56qui pourraient être celles d'une démission
47:58du président de la République, ou, en tout cas,
48:00de la prochaine dissolution de l'Assemblée nationale.
48:02Le Grand Jury.
48:04Tout est politique.
48:06On va parler de la Syrie, maintenant.
48:08Marine Le Pen a tardé à réagir
48:10à la chute du régime de Bachar el-Assad,
48:12intervenue dimanche dernier.
48:14Y a-t-il encore un malaise autour de la
48:16qualification de Bachar el-Assad ?
48:18C'est un tyran barbare,
48:20c'est un...
48:22Oui, c'est un tyran, comme d'autres.
48:24À plus de 500 000 morts.
48:26Oui, oui, d'accord.
48:28Contre sa population.
48:30On a vu les dégâts que ça pouvait faire.
48:32On a vu d'autres dictateurs avec lesquels on discute
48:34sans que ça n'ait l'air de poser des problèmes.
48:36Est-ce que le soutien,
48:38dans le passé, à Bachar el-Assad...
48:40Non, il n'y a pas eu de soutien. Je veux dire, pourquoi il n'y a pas eu de soutien ?
48:42Il y a eu quelques députés.
48:44Mais vous avez vu un article d'un journal
48:46assorti sur 32 députés
48:48qui sont allés en Syrie.
48:5021 étaient LR.
48:5221 étaient LR.
48:545 RN
48:56ou apparentes RN, dont d'ailleurs il y avait...
48:58Il y avait un soutien partagé aussi
49:00avec des républicains.
49:02Le régime de Bachar el-Assad,
49:04pour être clair, n'a jamais été condamné
49:06explicitement par le RN.
49:08Pour une bonne raison.
49:10C'est qu'il était notamment derrière
49:12l'abominable attentat de nos parachutistes à Beyrouth.
49:14Et chez nous,
49:16il y a toujours eu une grande majorité
49:18pour se méfier de ce régime-là.
49:20Et notamment à Faisel Assad
49:22qui était le père, puis le fils.
49:24Mais le père en se souvenant d'une chose.
49:26Il y a eu un seul chef d'Etat
49:28présent aux obsèques d'Assad,
49:30c'était Jacques Chirac.
49:32Là, manifestement, il y avait une proximité
49:34dont je ne connais pas d'ailleurs
49:36les tenants et les aboutissants,
49:38mais qui est une réalité.
49:40Mais nous, on s'est toujours méfiés,
49:42même si nous avons des amis
49:44qui entretenaient des relations avec ce régime-là,
49:46parce qu'il faut parler à tout le monde.
49:48Et quand le régime de M. Bachar el-Assad
49:50s'était opposé
49:52à l'Etat islamique,
49:54entre la peste et le choléra,
49:56il a bien fallu choisir
49:58les uns ou les autres, mais sans soutien effectif.
50:00C'est juste empêcher que l'Etat islamique
50:02prenne le contrôle de la Syrie.
50:04Vous réfutez le moindre lien
50:06avec les positions qui sont connues
50:08du RN vis-à-vis de la Russie
50:10et vis-à-vis de Vladimir Poutine.
50:12Vous ne pouvez pas tout englober.
50:14C'est des questions géopolitiques
50:16qui sont liées.
50:18Si M. Poutine,
50:20je vous rappelle, est intervenu en Syrie
50:22pour mettre
50:24l'Etat islamique en déroute,
50:26c'est aussi en négociation
50:28avec les États-Unis d'Amérique.
50:30Tout le monde y avait un intérêt.
50:32Donc malheureusement...
50:34Il a aussi bombardé les opposants de Bachar el-Assad.
50:36Pas seulement l'Etat islamique.
50:38Oui, mais on pourrait parler de la Turquie,
50:40on pourrait parler
50:42de pays en Afrique
50:44qui sont des dictatures abominables
50:46et dont pourtant certains chefs d'État
50:48étaient invités à Notre-Dame.
50:50La Turquie est une dictature ?
50:52C'est pas une dictature,
50:54mais c'est un pays autoritaire.
50:56On voit bien qu'il est derrière
50:58un certain nombre de manœuvres,
51:00que ce soit aujourd'hui en Syrie
51:02ou contre Israël,
51:04par exemple, et contre l'Occident en général.
51:06Louis Alliot, une toute dernière question.
51:08Il nous reste quelques instants dans ce Grand Jury.
51:10Puisque vous avez fait
51:12vos débuts politiques avec lui,
51:14avez-vous des nouvelles de Jean-Marie Le Pen ?
51:16Écoutez,
51:18il est, on va dire, en convalescence.
51:20Il se repose.
51:22Et alors que le RN
51:24n'a jamais connu autant de succès électoraux,
51:26quelle est pour vous
51:28la part de l'héritage
51:30de Jean-Marie Le Pen dans ses succès ?
51:32La part de l'héritage,
51:34il est sur la thématique.
51:36Ça a été le premier qui a mis en avant
51:38la thématique de l'immigration
51:40et des conséquences d'une immigration incontrôlée.
51:42Après, il y a le personnage
51:44et un certain nombre d'excentricité.
51:46Mais je pense que la personnalité
51:48majeure qui a fait évoluer
51:50le Front National puis le RN
51:52et qui s'apprête demain
51:54à gouverner le pays, ça reste Marine Le Pen.
51:56Car c'est à partir de 2010
51:58et son accession à la présidence
52:00que les scores ont été pratiquement doublés
52:02et que l'on a commencé à voir
52:04très clairement une alternative
52:06RN pour le pays.
52:08Merci beaucoup Louis Alliot pour ce Grand Jury.
52:10Bon dimanche à tous.
52:12À la semaine prochaine.