Sima 2011 - Terre-net Web TV/Syndicats agricoles et contractualisation
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00:00Avec la contractualisation, en voulant associer l'ava, la terme, est-ce qu'on ne risque pas de mettre en place des contrats tout azimuts et au final d'avoir un système rigide ?
00:19Le problème des contrats, c'est que c'est une chose intéressante, mais le problème avec ces contrats qu'on nous sort dans tous les sens, c'est que si on met des contrats sur des contrats, ça n'aura pas de sens.
00:28Nous, ce que demande la Confédération paysanne, c'est qu'on ait une contractualisation. Si on fait une contractualisation entre le producteur et le transformateur ou le premier metteur en marché, qui est une contractualisation à un deuxième niveau pour que, notamment, les grandes centrales d'achat soient liées à des entreprises qui transforment.
00:45Parce qu'aujourd'hui, si l'entreprise s'engage à nous payer correctement, et moi je suis en fruits et légumes, si elle s'engage à nous payer correctement, ce qui est normal, derrière, il faut qu'elle puisse vendre.
00:55C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait des engagements qui soient à plusieurs étages. Donc ça, c'est la première chose.
00:58Deuxièmement, le contrat n'est qu'un outil, il faudra un cadre politique. Et aujourd'hui, on n'a pas les conditions politiques pour faire que ces contrats soient efficaces.
01:06Notamment en l'air, on voit qu'on n'a pas les organisations de producteurs. Le cadre européen ne permet pas d'avoir des organisations de producteurs suffisantes.
01:13Conclusion, aller dans la contractualisation à l'heure actuelle est beaucoup trop rapide. En tout cas, ce n'est pas suffisant.
01:20Par ailleurs, on sait très très bien que si on n'a pas un système de quotas ou de maîtrise globale des volumes, alors on avait les quotas, on peut changer de nom, on peut faire un truc un petit peu différent,
01:29mais une maîtrise globale des volumes dans toutes les productions, ça ne marchera pas. Donc il faut que les politiques s'emparent de la globalité et puis dedans qu'éventuellement on mette un contrat.
01:37Moi qui suis aussi toujours en fruits et légumes, la question c'est aujourd'hui on voit disparaître beaucoup d'acteurs qui nous achetaient nos produits pour se retrouver bientôt plus que face à 5 centrales d'achat.
01:49Et là, il va aussi falloir imaginer autre chose, notamment de défendre les grossistes sur les marchés de gros, sur les marchés d'intérêts nationaux.
01:56Alors certains travaillent bien, d'autres travaillent mal, mais il n'empêche qu'il va falloir défendre ces gens-là et il va falloir développer toute cette diversité d'acteurs.
02:03Parce que moi si je veux vendre à une centrale, si je ne suis pas d'accord avec le prix qu'elle me propose, si je peux me retourner sur un autre acteur, il n'y a pas de problème.
02:10Je dis ben, vous ne voulez pas de marchandises à ce prix-là, je peux aller ailleurs. Si je n'ai qu'un acheteur potentiel, ben c'est fini. Donc la chose elle est finie.
02:17Et c'est la même chose au niveau laitier, c'est que si on est aujourd'hui dans certaines zones, il n'y a plus qu'un seul acteur pour ramasser le prix du lait,
02:24si on n'a plus que des organisations de producteurs par entreprise, ben vous êtes lié à votre entreprise.
02:29Si jamais vous refusez le contrat, ben vous n'avez plus d'acheteurs. Conclusion, vous faites quoi de votre lait ? Ben vous serez obligés d'accepter le contrat.
02:35Donc c'est pour ça qu'il faut tout ce cadre-là et aujourd'hui ce cadre-là n'est pas réuni. On nous met simplement un peu un ensemble de couches, de strates, de trucs, de dire ben on n'a pas de solution.
02:44Et puis sur le plan politique, on a une vision très libérale, donc on ne veut pas remettre les pouvoirs publics, donc on vous propose un contrat, débrouillez-vous avec ça.
02:51J'ai un grand acteur économique au niveau laitier qui était en réunion il y a quelque temps avec moi et il me disait on a l'impression que le ministre a donné une espèce de règle
03:03et puis il a laissé les clés sur la table et il a dit maintenant débrouillez-vous. Donc ça veut dire qu'il n'a pas fini le travail, il a simplement commencé le travail,
03:09mais il n'a absolument pas fini le travail et ça va beaucoup trop vite de la règle du jeu.
03:13Donc là c'est de la rapidité, vous dites une mauvaise organisation, mais c'est le contraire de la rigidité alors ?
03:19Non, la rigidité, je ne sais pas si c'est ce qu'il faut craindre, c'est plutôt qu'on risque simplement d'aboindrir tout, c'est-à-dire de limiter au contrat.
03:28Il y en a qui vont résister et d'autres qui ne vont pas résister. Les gens qui font du port aujourd'hui sont en contrat, voire intégrés pour une très grande majorité
03:37et ça ne marche pas, donc le contrat ce n'est pas forcément la bonne solution.
03:42Si on ne met pas le cadre de tout le système de maîtrise que je disais tout à l'heure, si les politiques ne font pas leur travail, on n'y arrivera pas.
03:48Le contrat n'y suffira pas. Un outil, c'est un outil.