Augmenter la taille du cheptel pour produire plus, « le levier le plus efficace »

  • il y a 3 mois
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00:00Benoît Rubin, bonjour. A l'occasion des 3R, vous avez présenté les résultats d'une étude, de 4 années d'études sur les stratégies économiques des fermes laitières, d'un échantillon de 400 fermes laitières françaises.
00:20Principale conclusion de cette étude, aujourd'hui si on a les possibilités de produire 10 ou 15% de son quota supplémentaire, il est plus intéressant d'augmenter son effectif, d'augmenter son cheptel pour répondre à cette demande plutôt que d'augmenter la production par vache laitière, c'est bien ça ?
00:40Tout à fait, c'est le levier le plus efficace sur le plan technique et sur le plan économique, mais avec une limite, c'est-à-dire que ça renvoie aux capacités productives de l'exploitation, tant les bâtiments que la surface, ou même que la réglementation.
00:53Mais à partir du moment où on a ces capacités productives, il nous semble pertinent, plus pertinent de travailler sur des leviers effectifs animaux que sur des leviers alimentation.
01:03Ça signifie décaler la réforme de certains animaux ou augmenter le nombre de génisses ?
01:09Tout à fait, c'est-à-dire que de gérer le renouvellement, d'avoir un nombre suffisant de génisses à intégrer le cheptel de vache traite, et puis éventuellement de différer des réformes quand ça n'a pas de conséquences sanitaires ou sur la qualité du lait, bien évidemment.
01:24Comment vous en êtes arrivé à de telles conclusions ?
01:27On a travaillé sur un échantillon de 400 exploitations au niveau national. C'est un échantillon d'exploitation suivi par les chambres d'agriculture et l'institut de l'élevage.
01:39Donc 400 fermes en échantillon constant, où on avait des données sur l'évolution des volumes de lait et sur le résultat économique de 2006 à 2009-2010, donc 4 campagnes laitières.
01:51On a typé trois trajectoires des exploitations très stables sur les volumes. 20 000 litres de lait en plus du début à la fin de la période des 4 ans.
02:00Un deuxième groupe qui a cherché à produire les allocations provisoires de 2007-2008. Rappelons-nous, on pouvait aller dans certaines régions jusqu'à 20% de volume en plus.
02:11Et puis un groupe qui est dans une stratégie de croissance régulière, parce que là le quota est moins limitant, donc on a croissance de la main d'oeuvre, du foncier et du quota dur.
02:21On est plutôt dans une évolution structurelle de l'exploitation, alors que le deuxième groupe est plutôt dans un calage à la conjoncture, et donc là à l'année en question 2007-2008.
02:32Et donc on a voulu regarder les relations entre ces choix et les résultats économiques des producteurs de lait.
02:39L'objet de notre étude, c'est donc ça.
02:42Comment le revenu a été impacté face aux différents éléments conjoncturels qu'on a pu observer durant ces 4 années ?
02:49On a travaillé sur un critère de rémunération du travail par 1000 litres de lait en moyenne sur 3 ans.
02:58Sur les 3 groupes, on n'a pas de différence de niveau de rémunération sur les 3 groupes.
03:05On oscille entre 87 à 95 euros par 1000 litres de lait.
03:10Ce n'est pas significativement différent.
03:12En revanche, là où on pointe quelque chose d'important, c'est qu'à l'intérieur des groupes, on a des écarts de niveau de rémunération et donc d'efficacité économique très différents.
03:24Si je prends les exploitations notamment en hausse suivie d'une baisse, ceux qui ont cherché à produire des allocations provisoires, on a donc les 2 stratégies qui se sont dessinées.
03:34Une stratégie où on a pu produire les volumes de lait avec les effectifs.
03:39On a dans un certain nombre de cas ajouté un peu de concentré, mais on a surtout travaillé sur un levier effectif.
03:45Et donc là, c'est un groupe où on a plutôt dégagé de la rémunération par 1000 litres de lait.
03:50Et puis le deuxième groupe trié sur toujours sur la rémunération, mais dans le cas inférieur avait plutôt des niveaux de charge relativement élevés au départ.
03:58Pour différentes raisons, a eu des difficultés pour faire pour mobiliser des effectifs, a plutôt travaillé sur des leviers coûts alimentaires, des leviers alimentation.
04:09Et donc là, le revenu n'est pas au rendez-vous.
04:12Quand on consolide ça à l'échelle de l'exploitation, le premier groupe a tiré quelque part partie des volumes supplémentaires.
04:20C'est-à-dire qu'on voit véritablement un revenu supplémentaire par rapport aux exploitations stables.
04:25Alors que les exploitations avec des niveaux, des coûts de production élevés, on a des revenus plus bas que les exploitations stables.
04:33C'est-à-dire quelque part, on n'a pas tiré partie de cette opportunité de volume supplémentaire.
04:38Donc c'est ça qui nous met sur la voie de cette question de la pertinence des leviers pour faire fluctuer les volumes de lait dans une exploitation.
04:46Pertinence, donc ça signifie est-ce efficace sur le plan technique ? Est-ce que l'on produit ou non rapidement du lait en plus ?
04:54Et deux, est-ce que c'est pertinent sur le plan économique ? C'est-à-dire qu'est-ce qu'on élabore ? Est-ce qu'on fabrique du revenu avec ces volumes supplémentaires ?
05:02Pour la prochaine campagne, 2012-2013, on y arrive bientôt, c'est le principal levier à avoir à l'esprit pour gérer au mieux la rentabilité de son exploitation laitière ?
05:16Ou il y a d'autres pistes qui peuvent être également soulevées ?
05:20Il ne faut pas être trop schématique, il y a trois leviers en fait. Le levier effectif, on en a parlé. Le levier alimentation qui renvoie surtout à la qualité de la ration, à la quantité de protéines dans la ration.
05:33Et le levier traite, rythme de traite. Nous on considère, et là des documents, des fiches vont sortir en tout début d'année prochaine, que c'est bien avec la combinaison des trois leviers qu'on a une bonne réactivité.
05:49C'est-à-dire des effectifs suffisants pour pouvoir réagir rapidement et d'appuyer, d'utiliser le levier alimentation si nécessaire dans un second temps, parce que c'est un levier qui est très efficace et qui est rapide à mettre en œuvre.
06:06Et puis éventuellement un levier rythme de traite. Rythme de traite, trois traites, certains l'ont essayé, certains éleveurs l'ont essayé avec toutes les limites que ça a au niveau du travail.
06:14Ça peut, ça renvoie aussi au rythme de traite sur le robot de traite. Et puis rythme de traite éventuellement à la baisse quand il s'agit de freiner en fin de campagne ou en fin de période.

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