La vision agricole de Philippe Poutou, candidat du Npa

  • il y a 3 mois
Election présidentielle 2012

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Transcription
00:00Monsieur Foutou, bonjour, et merci de nous recevoir, de recevoir tel internet médien
00:11pour évoquer l'agriculture dans votre programme. Et merci à vous d'avoir répondu aux nombreuses
00:17questions des agriculteurs qui se posent. J'ai une première question assez générale.
00:24Je voudrais savoir si dans votre mouvement politique et dans votre programme présidentiel
00:29il y a une place pour justement pour l'agriculture. Oui, même si ce n'est pas celle qui est mise en
00:34avant parce qu'il y a un contexte économique et social qui fait que, et comme on passe peu,
00:38en plus dans les médias, il y a toujours une sorte de priorisation. Mais évidemment,
00:43en plus on a des camarades qui sont agriculteurs, notamment du côté de Montpellier, du côté du
00:47Gard, et donc ça fait partie des préoccupations qu'on a. Mais je veux dire, les préoccupations
00:52qu'on a c'est un peu les mêmes que quand on parle des ouvriers où on s'aperçoit que le monde est
00:55divisé en deux camps. Il y a les camps des gros qui s'enrichissent et puis le camp des petits,
00:59de ceux qui souffrent et de ceux qui bossent. Donc quand vous parlez des ouvriers, ça concerne
01:07aussi les agriculteurs ? Oui, bien sûr, on s'aperçoit. Parce que le mot ouvrier c'est
01:11toujours pareil, c'est qu'on peut l'entendre d'un point de vue réducteur. Mais là on entend
01:16largement le camp de ceux qui bossent, de ceux qui travaillent, enfin de ceux qui bossent durs.
01:20Et évidemment qu'il y a l'ouvrier agricole mais il y a aussi le petit exploitant. Et c'est toute
01:25cette solidarité d'un camp social qui est en bas et qui se fait avoir aujourd'hui et qui est victime
01:30du rouleau compresseur de la crise. D'accord. Alors sur votre signe, j'ai lu que pour mettre en place
01:35votre programme, vous évoquez et vous mentionnez le terme de planification, c'est-à-dire l'utilisation
01:41des ressources en fonction des besoins. Or aujourd'hui l'agriculture est dynamique par ses
01:46exportations. Avec le secteur agroalimentaire, elle réalise plus de 11 milliards d'excédents,
01:5311 milliards d'euros d'excédents commerciaux. Est-ce que cette perspective de planification
02:00ne serait pas nuisible à cette force exportatrice de l'agriculture française aujourd'hui ? Non mais
02:08la question c'est aujourd'hui on voit le système économique, comment il part à la dérive. La dérive
02:13c'est pareil, c'est entre guillemets parce qu'on voit que c'est les populations qui trinquent et
02:18il y a un appauvrissement considérable et puis un dérèglement à tous les niveaux. Et par contre on
02:22voit que de l'autre côté, des gens s'enrichissent, les multinationales, les gros capitalistes,
02:26les financiers, c'est là qu'il y a le monde de la finance derrière. Mais il n'empêche qu'il y a un
02:30mécanisme économique qui permet de détourner des richesses qui sont produites par en bas et qui
02:36remplissent. Après on peut parler d'exportation ou pas, le tout c'est qu'on arrive à mettre en place
02:40un système économique qui répond aux besoins des populations de la planète entière. Et donc
02:44forcément ça pose le problème d'une économie cohérente, d'une économie rationnelle. Et
02:48aujourd'hui c'est tout l'inverse qui se passe, c'est que c'est incohérent d'un point de vue
02:51social. C'est des gens qui perdent leur boulot, qui vivent de plus en plus difficilement. Et là,
02:55que ce soit le monde industriel ou le monde agricole, c'est des gens qui souffrent. On voit
02:59même je crois dans le monde agricole la question du suicide qui prend une part dramatique. Donc,
03:05on voit un monde impitoyable. Et qui reste un sujet tabou d'ailleurs. Oui, parce que ça parle
03:09peu, mais ça parle plus facilement peut-être du côté des usines, du côté des ouvriers dans
03:13l'industrie. On parle peut-être plus facilement de ce thème-là. Mais il n'empêche que oui,
03:16parce qu'après il y a le côté solitude aussi. Tout seul face à un monde impitoyable, tout seul
03:19par rapport à sa banque, par rapport à ses difficultés au quotidien. Donc là, il y a
03:24quelque chose qui est bon. Donc ça, c'est révélateur d'un monde vers lequel on va. Et
03:27nous on dit qu'il faut planifier, mais dans le sens où il faut une réponse collective. Il faut
03:31absolument que par en bas, que ce soit... Mais dans tous les domaines, il faut que la population,
03:35les salariés, les gens prennent en main tout ça, discutent et effectivement d'une économie
03:40qui soit complètement planifiée. Mais pas dans le sens caricatural ou dans le sens un peu négatif
03:44où des choses seraient imposées par en haut. Non, il faudrait une planification parce que les
03:48ressources de la planète, les ressources sociales, il faut qu'on arrive à discuter,
03:52de rationaliser tout ça, de partager les richesses, de partager le pouvoir. Donc c'est
03:56obligatoirement par une forme de planification qu'on peut arriver à le faire. Les histoires
03:59d'exportation-importation, là on se retrouve dans un système économique qui discute de balance
04:04commercial. Mais derrière, c'est le fonctionnement capitaliste. Après, ça ne veut pas dire qu'il
04:08n'y a pas de coopération entre les peuples. Au contraire, il faudra faire tout ça. Mais c'est
04:12des choses qui doivent se mettre en place par en bas. Il y a besoin d'une démocratie directe. Il
04:15y a besoin que les gens ne soient pas que des machines à produire, que des mains pour bosser.
04:20Il faut aussi qu'on a tous un cerveau, c'est pour qu'on s'en serve. Il n'y a pas de raison que ce
04:23soit les costards-cravates, les élus en haut, les plus riches qui puissent imposer une organisation
04:28sociale. Non, non, il faut que nous on s'y mette.

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