Le Sénat fait ses propositions pour relever le défi alimentaire à l’horizon 2050

  • il y a 3 mois
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00:00Yvon Collin, sénateur du Tarn-et-Garonne. Vous présentez un rapport sur le défi alimentaire à l'horizon 2050.
00:13Dans une première partie, vous parlez du potentiel agricole en termes de terres agricoles disponibles et d'augmentation des rendements.
00:22Or, vous dites, attention, à ne pas surestimer ce potentiel. Pourquoi il est surestimé aujourd'hui ?
00:27Je crois qu'il est surestimé car, effectivement, il y a des conflits d'usages qui sont de plus en plus croissants.
00:37Et, effectivement, en France, par exemple, ne serait-ce qu'en France, l'urbanisation fait disparaître l'équivalent de la surface d'un département par an.
00:49C'est vrai aussi qu'un usage excessif pour les agrocarburants est aussi sans doute excessif.
00:59De la même manière, on s'aperçoit que des excès de pâturages, par exemple, créent des conflits d'usages insurmontables.
01:07Et c'est chaque année des hectares et des hectares, des milliers d'hectares, des millions d'hectares qui disparaissent pour l'usage agricole.
01:15Alors, justement, les agrocarburants, il y a des objectifs français, européens. Est-ce que ces objectifs sont tenables au regard du défi alimentaire qui vient ?
01:26Le mérite de la France en ce qui concerne les agrocarburants a été, si je puis dire, d'amorcer la pompe.
01:31Il était bien d'exploiter, compte tenu de l'augmentation des produits provenant du pétrole, il était bien d'explorer, effectivement, dans le cadre de la diversification de l'énergie, d'explorer cette piste.
01:43Aujourd'hui, ce n'est plus soutenable. Et d'ailleurs, la Commission européenne l'a dit. Il faut accentuer la recherche vers des carburants de deuxième, voire de troisième génération.
01:53Mais cela passe par la recherche. Cela passe par des efforts financiers, recherche et développement.
01:58Et il faut, effectivement, que la France, qui a montré l'exemple, aille plus loin dans ce domaine.
02:04Les efforts financiers, justement. Alors, vous soulignez, vous pointez du doigt, entre guillemets, les 83 milliards d'euros de l'AFAO.
02:12Vous dites que c'est insuffisant. Où trouver de l'argent, aujourd'hui, avec une crise financière que nous avons en Europe, par exemple ? Où trouver l'argent ?
02:21Alors, on a souvent parlé, même si ça paraît un peu le monstre du longnesse, on a souvent parlé de la taxe sur les transactions financières.
02:28Je crois que le monde doit s'emparer, vraiment, de ce problème de la faim, qui est vraiment insoutenable.
02:34Je crois qu'il faut que nous devenions tous des abolitionnistes de la faim dans le monde.
02:39Alors, vous appelez à une agriculture humaniste. Est-ce que les EGM ont une place dans cette agriculture humaniste ?
02:46Les EGM, ça peut être la meilleure et la pire des choses. Je pense qu'en matière d'EGM, la France ne peut pas décider, elle seule, qu'on arrête la recherche en matière d'EGM.
02:57La recherche doit se poursuivre, notamment, il y a une piste, les recherches transgéniques, notamment.
03:07Je crois que même si ça peut être présenté par certains comme la panacée, je ne serai plus réservé.
03:16Je crois qu'il ne faut pas rejouer les apprentis sourciers, effectivement, mais je crois qu'il faut aller vers l'amélioration.
03:22Si on peut trouver des plantes qui, par exemple, résistent mieux au stress hydrique, je pense qu'il faut le faire, que ça me paraît nécessaire.
03:29Alors, on peut trouver des contre-exemples, mais je pense qu'on ne doit pas arrêter la recherche.
03:34Il ne faut pas faire preuve d'obscurantisme devant le défi que nous avons à relever.

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