• il y a 3 mois
Coût de l'alimentation animale

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue à tous sur le plateau de la SpaceTernetWebTV, le plateau où nous
00:12allons faire maintenant un point sur la conjoncture, quelles sont les solutions pour les éleveurs
00:19pour faire face à l'envolée du prix des matières premières.
00:23Je suis en compagnie de Patricia Lecadre, Patricia vous êtes directrice adjointe du
00:27Cereopa et animatrice du site VigimatièresPremières, alors j'ai une première question, est-ce
00:34qu'on peut faire un petit, avoir votre analyse sur la situation actuelle sur le marché
00:38des matières premières et surtout quelles sont les tendances pour les mois qui viennent.
00:41Oui bonjour, merci de m'accueillir, alors on n'est malheureusement pas très optimiste
00:46en fait sur l'évolution des cours des matières premières à court terme et à moyen terme
00:50pour deux raisons principales, la première donc c'est que les fondamentaux agricoles
00:54sont effectivement très tendus, alors on ne va pas revenir, ça a été énormément
00:58commenté mais en fait c'est la première fois qu'on assiste à une situation où on
01:03a des déficits dans toutes les principales productions, c'est-à-dire qu'on va manquer
01:06de blé, de maïs et de soja, voilà et ça c'était jamais vu en fait, les trois ensembles
01:11de façon aussi simultanée, donc ça c'est une première chose et par exemple si on prend
01:16les stocks disponibles en grains chez les pays exportateurs, c'est-à-dire ceux qui
01:19font vraiment le prix du marché international, et bien il faut remonter à 2003-2004 pour
01:23avoir des stocks aussi bas chez les exportateurs, voilà donc ça c'est effectivement très
01:27dangereux sur les céréales, sur le soja on est alarmiste depuis très longtemps parce
01:30que chaque année on tend un peu plus les bilans avec une demande très forte et qui
01:35ne diminue pas malgré les prix alors qu'on a une offre qui est extrêmement concentrée
01:40sur un seul continent qui est le continent nord et sud américain, donc quand on a un
01:44aléa climatique effectivement il y a une répercussion automatique et c'est ce qu'on
01:47est en train de voir en ce moment, donc sur le court terme c'est effectivement très
01:51compliqué, ensuite se rajoute à cela le contexte économique dans lequel on est,
01:56aujourd'hui la seule solution qu'on a trouvé pour régler entre parenthèses ou pour gagner
02:00du temps sur la crise qu'on connaît c'est de rajouter de la dette à la dette, c'est-à-dire
02:03que nous venons d'avoir hier et puis il y a une semaine les décisions en fait des
02:08banques centrales de remettre des liquidités sur le marché, or il se trouve que la flambée
02:13qu'on a connue cet été en fait des matières premières agricoles n'a absolument pas été
02:17alimentée par la spéculation, la spéculation elle a été au pain sec depuis plusieurs
02:20mois parce qu'il n'y avait pas de liquidités justement données par ces banques centrales,
02:25donc ils n'ont pas pu jouer sur ces marchés, or là en fait hier on l'a déjà vu sur
02:29les marchés internationaux, on a de nouveau de l'argent, on donne des jetons en fait
02:32pour jouer sur le casino planétaire que sont devenus les marchés financiers et les marchés
02:37des commodités agricoles qui y sont reliés aujourd'hui, donc voilà, donc en fait on
02:41peut avoir à la volatilité naturelle liée aux aléas climatiques une volatilité exceptionnelle
02:45qui peut se rajouter dans les mois qui viennent, donc ça ce n'est pas une bonne nouvelle
02:48et ça a un impact direct par exemple sur les parités monétaires, quand effectivement
02:53on fait baisser le dollar comme c'est ce qui va se passer, on fait grimper le prix
02:57des matières premières agricoles en dollars, donc le soja par exemple, alors pour l'instant
03:02puisqu'on importe, on a une parité monétaire qui nous est favorable, je pense que malheureusement
03:06ça risque de ne pas durer, profitons peut-être de cet automne pour faire nos achats parce
03:10que les perspectives à moyen terme ne sont quand même pas très bonnes en termes de
03:13fourniture, de disponibilité de ce produit là sur le marché.
03:16Alors venons-en tout de suite aux solutions.
03:18Je rajouterais quand même oui que sur le long terme il ne faut quand même pas oublier
03:22aussi qu'on est dans une tendance haussière du coût des matières premières parce qu'on
03:27est dans une logique de gestion de la rareté.
03:31Il y a beaucoup moins de stock, il y a beaucoup moins de stock qu'avant.
03:34On manque de terre, on manque d'eau, on manque de pétrole pas cher puisqu'il va
03:38devenir de plus en plus cher, donc ça c'est logique que le prix des grains se renchérisse
03:41et c'est normal et c'est sain puisqu'il coûte plus cher à produire donc il faut
03:44que ça soit un prix qui soit au-dessus des coûts de production.
03:46Donc voilà, après le vrai souci c'est qu'il faut répercuter cette hausse et que
03:51cette hausse il faut absolument qu'elle aille jusqu'au consommateur final.
03:54Quand le prix du pétrole augmente, on ne se pose pas la question de savoir si on répercute
03:57ou pas la pompe.
03:58Pour les grains qui sont issus du travail des agriculteurs, il n'y a aucune raison
04:02non plus qu'à terme la filière n'arrive pas à faire passer ses hausses sur tous
04:06les maillons de la filière jusqu'au consommateur.
04:07Dans votre analyse, c'est une tendance haussière sur les prochains mois, sur l'année
04:12prochaine, toute l'année prochaine ?
04:13Oui, alors je pense que le gros risque qu'on va avoir sur les céréales cette année c'est
04:19qu'on est un pays exportateur, très exportateur.
04:21On a la chance d'avoir beaucoup de marchandises cette année mais on va aussi avoir un boulevard
04:25devant nous puisque la mer Noire va s'assécher en fait en termes d'exportation.
04:30Donc la logique qui fait qu'aujourd'hui nous suivons l'Organisation Mondiale du
04:35Commerce, c'est qu'il faut avant tout favoriser ses clients à l'exportation plutôt que
04:39son marché intérieur.
04:40Ce qui est assez dramatique, c'est-à-dire que l'éleveur va être doublement pénalisé,
04:44il va avoir une céréale relativement limitée en termes de disponibilité et qui sera aussi
04:48très chère.
04:49Et il faut savoir que les céréales c'est quand même 50 voire 70% d'une formule dans
04:53un aliment composé, donc l'impact de la hausse des céréales a forcément une répercussion
04:57terrible sur le prix de l'aliment.

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