La production animale suffira-t-elle à alimenter les industries alimentaires?

  • il y a 3 mois
Avec la nouvelle réforme de la Pac 2015

Category

🗞
News
Transcription
00:00...
00:12Bonjour, M. Jean-Paul Simier.
00:14Vous êtes directeur à l'Agence cyclomique de Bretagne,
00:18directeur des filières industrielles alimentaires.
00:22Pour cette émission, pour ce rendez-vous annuel au SPAS,
00:26nous vous proposons de répondre à la question suivante.
00:30Est-ce que l'offre agricole sera suffisante pour alimenter
00:34et pour offrir de l'emploi industriel
00:39dans toute la filière agroalimentaire en France
00:41et surtout dans le Grand Ouest ?
00:43Parce que vous avez au niveau agricole
00:46des exploitations agricoles
00:48qui ne font pas leurs références laitières.
00:51Vous avez une production porcine qui décline,
00:53une production agricole qui souffre de la compétitivité
00:58à la fois extra-européenne et européenne.
01:01Donc l'offre agricole est menacée
01:06par une certaine rareté, peut-être,
01:08et pourrait conduire les entreprises alimentaires
01:10de s'alimenter et de se délocaliser.
01:14Dans ce contexte-là, quelle solution
01:16et est-ce que le contexte est favorable
01:18pour espérer redresser la pente ?
01:21Oui.
01:22Je crois, déjà, quand on parle d'agroalimentaire en France,
01:25il faut éviter d'avoir une image trop négative
01:27parce qu'effectivement, il y a certains secteurs ou filières
01:29qui sont en difficulté ou entreprises.
01:31Il faut rappeler que l'industrie agroalimentaire en France,
01:33c'est une des 1res industries françaises.
01:35C'est près de 500 000 emplois...
01:37Plus l'automobile.
01:38Oui. 500 000 emplois hors la production agricole,
01:40sans compter la production agricole,
01:42que depuis la crise financière de 2008,
01:45c'est un secteur qui a quand même plutôt mieux résisté à la crise
01:48que l'ensemble des autres secteurs industriels,
01:50notamment la construction automobile, la mécanique, etc.
01:53Donc il est une fonction d'amortisseur de crise.
01:56Et en plus, comme c'est une industrie
01:58relativement répartie sur le territoire français,
02:00donc c'est d'autant plus important
02:01pour l'ensemble du territoire français.
02:03Donc c'est aujourd'hui encore l'une de nos 1res...
02:06Enfin, c'est l'une de nos 1res industries,
02:08un commerce extérieur positif,
02:09ce qui est quand même remarquable
02:11dans un commerce extérieur français largement négatif,
02:15et avec une grande diversité d'industries et de secteurs.
02:20Il y a bien sûr les productions animales
02:21dont on va reparler tout de suite
02:22parce qu'ici, on est au Spa-Sarayne,
02:24mais il y a aussi les viandes,
02:26mais aussi le lait dans les productions animales,
02:28et il y a aussi des productions végétales...
02:30Les légumières.
02:31Les légumières transformées,
02:33des plats cuisinés, les vins, etc.
02:34Donc on a quand même une grande palette
02:36de production agroalimentaire en France.
02:38Alors, pour revenir à votre question
02:40sur il y aura-t-il assez de production
02:41pour alimenter l'industrie agroalimentaire,
02:44effectivement, cette question,
02:46vous soulignez tout de suite un point très important,
02:48en partie dans l'ouest de la France,
02:50c'est le lien structurel et, à mon avis, stratégique
02:53qu'on doit garder entre la production agricole
02:55et la transformation agroalimentaire.
02:57C'est-à-dire qu'on ne peut pas avoir demain
02:59une industrie agroalimentaire ici
03:00si on n'a plus de production agricole.
03:02Et l'inverse est vrai aussi, d'ailleurs.
03:04Si on n'a plus d'industrie,
03:05on n'aura plus beaucoup d'agriculture.
03:07C'est pas la même chose que si on était, par exemple,
03:09dans le nord de l'Europe, en Allemagne, par exemple,
03:12où on fait de plus en plus une industrie d'assemblage
03:15avec, à base, de produits importés
03:17venant du reste du monde en conteneurs, etc.
03:19Hambourg, Rotterdam,
03:20où on fait venir des viandes d'hémisphères sud, etc.
03:25Pour redistribuer ensuite à l'intérieur de l'Europe.
03:27Ici, c'est un modèle de production,
03:29c'est un modèle de transformation agroalimentaire
03:33adossé sur la production agricole.
03:35Alors...
03:36Mais dans ce diagnostic,
03:38est-ce que c'est l'agriculture qui s'ouvre
03:40dans le monde de compétitivité
03:41ou c'est les problèmes de compétitivité
03:43qui sont ceux que l'on retrouve à tous les niveaux des filières
03:46et qui pourraient, en fait, générer
03:48une perte de la production agricole
03:49parce que souvent, on dit que c'est les agriculteurs
03:51qui sont responsables de tous les problèmes de compétitivité ?
03:54Alors, c'est un peu les 2.
03:56D'abord, c'est surtout aujourd'hui, le secteur qui inquiète,
03:59c'est pas l'ensemble de l'industrie agroalimentaire française,
04:02même pas l'ensemble de l'industrie agroalimentaire de l'Ouest.
04:05On parle pas beaucoup des plats cuisinés,
04:09des légumes transformés, etc.
04:10On parle essentiellement de l'élevage
04:13et même plus précisément, aujourd'hui,
04:14on parle surtout des secteurs en crise,
04:16que sont les viandes,
04:18et surtout même les viandes blanches.
04:19Donc, il faut bien cerner de quoi on parle.
04:22Alors, là, effectivement, la compétitivité, je dirais,
04:26est en cause.
04:27Là, je crois que tout le monde est d'accord,
04:28aujourd'hui, sur le diagnostic,
04:30et pas même à l'échelle mondiale,
04:33mais surtout à l'échelle européenne.
04:34C'est-à-dire que nous sommes aujourd'hui
04:36dans un grand marché européen de 500 millions d'habitants,
04:38et la Bretagne, l'Ouest de la France,
04:41la France est en concurrence avec l'Allemagne,
04:43les Pays-Bas, le Danemark,
04:45enfin, toute l'Europe,
04:46qui évolue très rapidement dans les productions d'élevage.
04:49Et donc, on a perdu, je dirais, depuis une dizaine d'années,
04:52progressivement, de la compétitivité de l'élevage,
04:55de l'élevage jusqu'à la transformation finale.
04:57C'est une chaîne de valeurs.
04:59C'est-à-dire, il n'y a pas d'un côté l'agriculture
05:00et de l'agroalimentaire.
05:02Et la distribution qui détruit, à sa façon, un peu de valeur.
05:05Alors, ça, c'est effectivement un facteur aggravant.
05:08C'est peut-être pas le facteur essentiel,
05:10mais effectivement, c'est un facteur aggravant.
05:13Nous avons, en France, un mauvais rapport.
05:15On va parler poliment.
05:16Les rapports ne sont pas bons
05:17entre l'industrie agroalimentaire et la distribution française.
05:20C'est un rapport de conflictualité, de rapport de force.
05:23Alors que, par exemple, vous prenez l'Allemagne,
05:24où, pourtant, le modèle Hardiskund est très, très fort,
05:28Aldi, Lidl,
05:29vous avez un rapport, sans doute, partenarial plus important.
05:32Quand vous avez des hausses de prix de matières premières...
05:35Par exemple, lait.
05:37Par exemple, lait.
05:38Vous avez aujourd'hui des distributeurs allemands
05:40qui réagissent beaucoup plus vite à la hausse dans leur magasin
05:44pour rémunérer correctement leurs fournisseurs
05:47que nous n'avons ces réactions en France.
05:49C'est évident.
05:51Mais c'est pas le seul modèle explicatif.
05:53Ne faisons pas de la distribution française
05:55un bouc émissaire de nos problèmes.
05:57Les problèmes, ils sont d'abord des problèmes de compétitivité,
05:59de l'élevage jusqu'à la transformation.
06:02Le dernier titre posé,
06:04quelles solutions vous produisez
06:05au niveau de l'élevage, au niveau de la transformation
06:08et au niveau des politiques publiques
06:10pour pouvoir relancer la dynamique de l'offre industrielle
06:15et de la production industrielle en France ?
06:19Moi, je dirais qu'il y a 3 pieds.
06:21Il y a le pied de la réglementation fiscale, environnementale.
06:24Effectivement, nous sommes dans un marché unique européen.
06:26Il faut qu'une même directive européenne s'applique.
06:30Il faut éviter
06:34trop forte distorsion entre les différents pays européens
06:36qui sont pourtant dans le même marché.
06:38Ca, c'est le 1er point.
06:39C'est l'application, la déclinaison au niveau national
06:42des réglementations européennes,
06:45qui sont pour l'instant, aujourd'hui, européennes.
06:472e point, c'est peut-être le plus important,
06:49c'est s'adapter au marché qui évolue.
06:52Et ça, on est dans le domaine de l'entreprise,
06:54du marché, de la filière.
06:56Donc c'est...
06:58Prenons par exemple la filière Avicol.
07:00Qu'est-ce qu'il faudrait faire aujourd'hui de nos poulaillers
07:02qui, au long de l'année,
07:05ne peuvent plus pouvoir exporter des poulaillers de 30 jours ?
07:08Bon. Alors la filière Avicol, c'est un cas très intéressant
07:12parce que nous avons à la fois une filière française et de l'Ouest
07:16qui est à la fois positionnée sur le grand export,
07:18le marché européen et le marché français.
07:21Donc évidemment, le grand export avec la fin des restitutions,
07:24c'est quand même extrêmement difficile demain.
07:26On va voir ce qui va se passer,
07:27mais ça va être quand même très difficile.
07:28Je pense qu'on sera quand même obligés,
07:30moi, je le dis depuis longtemps,
07:31à un repositionnement sur d'autres marchés.
07:33En revanche, on a un marché français qui se porte pas si mal,
07:36même si on est de plus en plus
07:39concurrencés par des concurrents étrangers.
07:40Et puis on a tout le marché européen du standard
07:42sur lequel on peut, à mon avis, largement se développer.
07:45On a des entreprises leaders dans l'Ouest.
07:47On parle que de tout, mais il faudrait aussi parler de LDC,
07:51de Gastronome...
07:53Mais justement, prenons pour les poulaillers.
07:54À la différence de nos poulaillers européens,
07:56est-ce que ça n'est pas un atout en France
07:58d'avoir des céréales pour nourrir nos poulettes
07:59tandis que vous avez des pays européens
08:02qui importent leur alimentation
08:04pour nourrir des poulets en Europe ?
08:06Et après, ils nous les exportent.
08:07Sur le poulet, d'abord, on importe de plus en plus
08:09quand même de produits du marché mondial.
08:11Je disais tout à l'heure,
08:13près d'un million de tonnes importées en Europe,
08:15aujourd'hui, c'est essentiellement du filet
08:16et donc il faudrait multiplier par 2 ou par 3
08:18en équivalent carcasse ce niveau d'importation.
08:22Je rappelle que la Bretagne,
08:23c'est plus que 700 000 tonnes de production aujourd'hui.
08:25Vous voyez, 3 millions de tonnes d'un côté,
08:26700 000 tonnes de l'autre.
08:27C'est 3 à 4 fois les importations.
08:29Est-ce qu'on ne peut pas relocaliser
08:30avec des céréales françaises ?
08:31Oui, mais à condition, effectivement,
08:33si c'est plus rentable de vendre des céréales
08:35sur le marché international que d'élever des poulets,
08:38on vendra les céréales sur le marché international.
08:40Donc c'est toute la chaîne de valeur.
08:41On revient toujours au même débat.
08:43Il faut réintégrer de la valeur
08:47dans toute la chaîne de production,
08:49de l'élevage jusqu'à la transformation.
08:51Et là, il faut refaire du gain de compétitivité,
08:54notamment peut-être en revoyant le modèle productif
08:57peut-être des exploitations plus grandes
08:59et plus efficaces au niveau énergétique,
09:01alimentation animale, souches, etc., au niveau de l'élevage,
09:04et aussi des entreprises industrielles
09:08rénovées, modernisées, plus efficaces,
09:11parce que nos concurrents étrangers, eux,
09:13sont allés sur des tailles d'entreprises
09:15beaucoup plus importantes que nous depuis une dizaine d'années.
09:18Alors est-ce que...
09:19Là, on en a beaucoup parlé du porc et des volailles,
09:21mais est-ce que, justement,
09:22le lait n'est pas une opportunité
09:24pour recentrer de la valeur dans le Grand Ouest ?
09:29Il ne faut pas condamner trop vite la volaille.
09:32Même si on a perdu beaucoup de production,
09:33on a perdu environ 40 % de la production de volaille
09:35depuis 15 ans en Bretagne. C'est énorme.
09:37Mais ça reste quand même une viande extrêmement dynamique
09:39à l'échelle internationale.
09:41A mon avis, ce serait une grave erreur de dire
09:43c'est foutu, on fait autre chose.
09:44Non, il faut essayer de retrouver de la compétitivité
09:46sur ces filières dont la compétitivité est dégradée,
09:48peut-être inventer des nouveaux produits,
09:49trouver des nouveaux marchés. Ca, c'est le 1er point.
09:51Et effectivement, après, si cela ne suffit pas,
09:54il faut imaginer des évolutions de production,
09:57plus structurelles.
09:58Il est évident que si, par exemple, demain,
09:59on fait moins de volaille, c'est déjà le cas.
10:02Moins de porc, ça peut aussi arriver.
10:04On libère du foncier,
10:05donc autrement dit, de la disponibilité environnementale,
10:09du quota azote, et on peut très bien imaginer
10:11de faire demain d'autres productions agricoles.
10:13Je rappelle que peut-être le facteur le plus rare demain
10:16face au défi alimentaire du XXIe siècle,
10:17ce sera la terre et l'eau.
10:19Donc si on ne fait plus de porc ou moins de porc ou moins de volaille,
10:21on peut très bien faire d'autres productions.
10:23Alors le lait, effectivement, est une production
10:26dans laquelle l'Ouest a sans doute un avantage comparatif
10:28extrêmement important à l'échelle non seulement européenne,
10:31mais aussi mondiale.
10:33Les Néo-Zélandais commencent à s'attirer
10:34en termes de présence à l'exportation
10:36parce qu'il y a la sécheresse, etc.
10:38Et puis ils peuvent pas...
10:39Ils ont déjà multiplié par 5 leur production laitière en 20 ans.
10:43Ils peuvent pas remultiplier par 5 tous les 20 ans.
10:45Donc on a un potentiel sans doute non négligeable.
10:48Et au niveau réglementaire,
10:49on est à la veille de grandes décisions sur la PAC
10:52qui doivent être prises en France dans quelques semaines.
10:54Qu'est-ce qu'il faudrait que le gouvernement ne fasse pas
10:59pour handicaper une reconquête de la production animale en France ?
11:05Moi, je préfère dire plutôt qu'est-ce qu'il doit faire.
11:08Il y a 3 choses sur la PAC pour aller très vite.
11:10Il y a d'abord les aides, la redistribution des aides.
11:13Il y a 2 réformes dans la PAC.
11:15Il y a celle qu'il y a eu à Bruxelles
11:16et maintenant, il y a une réforme franco-française.
11:17C'est les décisions du gouvernement français.
11:19La redistribution des aides en France,
11:20il faut éviter...
11:22Evidemment, il va y avoir une convergence des aides,
11:23mais il faut éviter qu'elle soit trop brutale
11:24pour trop pénaliser notamment les éleveurs laitiers
11:28parce que la convergence se fait beaucoup
11:29pas seulement sur les céréales,
11:31mais aussi sur le lait en partie dans l'Ouest.
11:33Ça, il faut éviter un choc trop brutal.
11:35Alors c'est pas trop de convergence.
11:38Et puis surtout aussi peut-être l'aide aux 50 premiers hectares,
11:42éventuellement une aide recouplée sur la vache laitière
11:44ou la production de protéines pour l'élevage, etc.
11:46Ca fera plaisir à M. Le Fall des points de vue comme ça.
11:48C'est ce qu'il dit.
11:49Mais apparemment, ça contribuera
11:51à maintenir une offre de production animale.
11:54Oui, mais il faut qu'il le fasse.
11:55Pour l'instant, on n'a pas encore annoncé la décision.
11:57Donc, il faut être prudent.
11:58Le 2e point, dont on ne parle pas du tout,
12:00c'est la mise en oeuvre de nouveaux instruments
12:02de gestion de marché.
12:03Et là, je reviens sur la filière alimentaire,
12:05ce qu'on appelle l'OCM unique,
12:07c'est-à-dire l'aide à la gestion des risques,
12:10les fonds d'assurance, la structuration des filières,
12:13les interprofessions, etc.
12:14Moi, je crois qu'il y a beaucoup de...
12:16Dans la réforme de Dachain-Scholos,
12:17beaucoup de choses qui peuvent être exploitées
12:19qu'on n'a pas suffisamment regardées.
12:20Et c'est particulièrement important ici,
12:22dans l'Ouest, à Rennes,
12:24parce qu'on va continuer à gagner,
12:26rémunérer les producteurs et les transformateurs
12:28par le marché.
12:29Et puis enfin, pour être rapide,
12:32c'est ce qu'on appelle le 2e pilier de la PAC,
12:34ou encore appelé le FEDER.
12:35Donc, c'est toutes les aides, en gros, pour aller vite,
12:38à la modernisation de l'agriculture
12:40et de l'agroalimentaire,
12:42ce que vont faire l'Allemagne,
12:43ce que vont faire les Pays-Bas.
12:45Il faut qu'on mette de l'argent
12:47sur la modernisation de nos outils de production.
12:48Le 2e pilier doit servir
12:49pour les zones de handicap naturel,
12:50mais aussi à investir dans les zones de plaine.
12:53Il y a l'ICHN,
12:56l'indemnité compensatrique au handicap naturel
12:58pour les zones de montagne ou les zones difficiles.
13:00Et puis, il doit y avoir aussi un effort de modernisation.
13:04Le Premier ministre, cet après-midi,
13:05va parler d'un plan agroalimentaire français
13:08pour l'Ouest.
13:09J'imagine qu'il va évoquer cela, et notamment...
13:12Et pour conclure notre émission,
13:15est-ce que le choix de M. Le Foll
13:17de vouloir développer des systèmes de polyculture et élevage
13:20sont des choix qui permettent
13:21d'avoir des exploitations performantes
13:23et pas seulement écologiques,
13:25comme il le souhaite ?
13:27C'est le défi.
13:28Effectivement, on ne peut pas continuer uniquement
13:31à produire sans tenir compte de l'environnement.
13:34L'eau, le sol, l'air, le climat,
13:37c'est un élément très important
13:38dans les politiques agricoles européennes.
13:41Et l'agriculture a beaucoup d'atouts.
13:42Il faut arrêter de décrire l'agriculture
13:44comme uniquement un facteur de pollution.
13:46La captation du CO2...
13:48Le captation du CO2,
13:49l'agriculture a des effets vertueux.
13:51Les prairies, le bocage, etc.,
13:54le bois, tout ça, l'agroforesterie,
13:56il y a énormément d'atouts pour l'agriculture.
13:57Donc l'agriculture est un des éléments de solution
14:00aux problèmes environnementaux. C'est pas un problème.
14:02C'est d'abord une solution.
14:03Et puis, effectivement, il faut quand même
14:04qu'elle reste compétitive, parce que sinon,
14:05il n'y aura plus de production.
14:06Donc c'est ce qu'essaye de faire Stéphane Le Foll.
14:08C'est à la fois un défi écologique et économique.
14:11C'est pas facile, mais...
14:13avec une simplification administrative
14:15pour développer l'élevage
14:17et recontrôler de la compétitivité.
14:21On peut être propre, on peut éventuellement
14:22même avoir des exploitations plus grosses
14:23qui recyclent les déchets.
14:25On en parle beaucoup maintenant.
14:26Plus écologiques et plus compétitifs.
14:27C'est tout à fait. Producteur d'énergie, éventuellement.
14:29C'est pas du tout contradictoire.
14:30Justement, il faut qu'on sorte ce débat
14:31dans lequel on s'est piégé depuis une dizaine d'années.
14:33On a opposé agriculture et environnement.
14:35C'est bien qu'on a bloqué l'agriculture.
14:37Et en même temps, on n'a pas fait forcément
14:38beaucoup d'environnement.
14:39Et surtout, on n'a pas présenté l'environnement
14:40comme une nouvelle solution, demain aussi,
14:43économique pour les agriculteurs.
14:45Et la France est bien placée pour ça.
14:46Tout à fait. On a beaucoup de fonciers, de territoires.
14:48Donc je pense qu'on a pas mal d'atouts.
14:49Merci beaucoup, M. Sibé.
14:51Merci.

Recommandations