Maïs épis
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00:00Bonjour. Nous allons tout de suite aborder une technique de conservation du maïs qui
00:10rencontre de plus en plus d'adeptes dans nos campagnes. Pour en parler, je suis en compagnie
00:14de Mickaël Stergeon. Bonjour. Bonjour. Vous êtes nutritionniste pour le CLASEL, qui est
00:20le conseil élevage de Mayenne et de Sartre. Alors le maïs épi, ou alors qu'on appelle
00:26aussi maïs rafle, qu'est-ce que c'est ? De quoi on parle ? Donc le maïs rafle, on va
00:34reprendre en fait la partie noble du maïs, notamment on va conserver l'épi, dans l'objectif
00:40de concentrer les rations en énergie sur des rations déficientes, notamment avec de
00:47l'ensilage de luzerne ou avec des maïs qui manquent de valeur et d'amidon. Pour d'autres,
00:53ça va être aussi l'occasion de, on va dire, économiser de l'aliment de production, donc
00:58travailler sur de l'autonomie énergétique et donc tout simplement limiter les coûts
01:02alimentaires. Et donc c'est une récolte qui se fait directement à l'ensileuse équipée
01:08du bec à maïs et on récolte que la rafle, que la poupée avec la rafle ? Oui, tout à
01:13fait. En fait, l'avantage de cette technique-là, c'est vraiment de travailler avec un seul
01:20mode de récolte. On utilise une ensileuse classique sur lequel, par contre, on va apporter
01:24des modifications. Donc en termes de modifications, on va enlever le bec rotatif pour le substituer
01:31par un bec cueilleur, tout simplement un cueilleur à maïs. Donc la technique, c'est vraiment
01:35une ensileuse équipée d'un cueilleur à maïs. Entre le cueilleur et le rotor hacheur, on
01:40positionne une interface qui va permettre de récupérer les pommes et ensuite une interface
01:47spécifique pour ce type d'ensilage ? Oui, c'est une interface spécifique pour les
01:51maïs épis justement. Effectivement, il faut être équipé de cette interface pour pouvoir
01:55faire le chantier. Et ensuite, on modifie aussi au niveau du rotor hacheur. Généralement,
02:01on positionne un fond strié pour rendre le produit un peu plus agressif. Et ensuite,
02:06le passage se fait dans l'éclateur classiquement. Et puis, le produit retombe dans une blende
02:11comme un chantier d'ensilage classique. L'éclateur qu'il faut serrer au maximum, l'objectif,
02:15c'est quoi ? Oui, on conseille vraiment de serrer l'éclateur au maximum. L'objectif
02:19du grain, c'est vraiment qu'il soit pulvérisé. Sur des grains qui ne restent pas suffisamment
02:23attaqués, on a tendance à avoir un peu trop de pertes, notamment dans les bouses au niveau
02:27des animaux. Après le chantier, ça se passe comme un ensilage de maïs classique. C'est
02:33donc une benne, c'est le même type de tassement, même conservation ? Tout à fait. En fait,
02:36le chantier est très, très simple. Il faut avoir les bennes qui suivent comme un chantier
02:40d'ensilage et une personne qui tasse au niveau du silo au fur et à mesure. Donc c'est vraiment
02:44un intérêt majeur de cette technique. C'est vraiment le fait d'avoir un chantier simplifié
02:49par rapport à, notamment quand on compare par rapport au maïs grain humide, où là,
02:53on va intervenir d'abord avec une moissonneuse pour récupérer le grain et ensuite passer
02:57sur la phase broyage avec un boudin. Au niveau du stade de récolte, c'est quand c'est un
03:03peu après les ensilages de maïs classique ? Oui, on a souvent tendance à remarquer
03:07que la récolte du maïs rafle se fait aux environs 10-12 jours après l'ensilage. On
03:14est assez exigeant sur le stade de récolte parce qu'en fait, c'est lui qui va booster
03:20un peu la conservation ultérieure. L'objectif, c'est que le produit final fasse 55% de matière
03:25sèche. Généralement, on intervient quand le taux d'humidité du grain est entre 36
03:30et 38% d'humidité. Ça veut dire qu'on intervient un petit peu avant un maïs grain humide classique.
03:36Et donc s'il y a un intérêt, puisqu'on découvre un peu cette technique dans les
03:42stades, c'est parce que c'est à cause de sa valeur alimentaire et du coût de fabrication,
03:48coût d'ensilage. Qu'en est-il des valeurs ? C'est à combien d'UEF un maïs rafle ?
03:52Donc, ça va être variable suivant le taux de grain dans le maïs. Mais globalement,
03:57on est sur un produit qui oscille entre une UEF 0,5 et une UEF 0,8 au kilo de matière
04:02sèche. Donc, on est un petit peu inférieur à un maïs grain humide. Un maïs grain humide
04:06va plutôt être à une UEF 20 et une UEF 22 au kilo de matière sèche. La différence
04:10provient qu'on récupère du coup les rafles et les spats. Donc, on dilue un petit peu
04:14le produit. Mais je vais presque dire en même temps, on le sécurise puisqu'on augmente
04:19en fait la part de parois, la part de cellulose. Donc, chimiquement, ce n'est pas du tout
04:23inintéressant.
04:24Ça fait un amidon qui est moins fermenticible dans le rumen, moins rapide ?
04:27Oui, complètement. Si on veut donner un exemple par une comparaison par rapport à
04:30une céréale. Une céréale, classiquement, l'amidon va avoir une dégradation aux environ
04:35de 95% dans le rumen, alors qu'un maïs...
04:3795% dans le rumen, 5% en bivalve.
04:39Tout à fait. Souvent, c'est ce que j'appelle une bombe, c'est-à-dire que c'est relativement
04:42dangereux pour l'animal. Alors que l'avantage d'un maïs rafle, on va avoir grosso modo
04:4770-75% digéré dans le rumen et 30-35% dans l'intestin. Donc, de l'amidon bypass.
04:53Donc, en fait, on ramène vraiment de l'amidon qui va se dégrader sur l'ensemble de la digestion
04:58et donc beaucoup plus sécurisé pour la vache.
05:00Au niveau des quantités par vache, on peut s'attendre à quoi ? Combien ?
05:03Tout dépend du profil de ration. Sur des rations conventionnelles, on va dire 2 tiers
05:07de maïs, 1 tiers d'ensilage d'herbe. On travaille généralement entre 4 et 5 kilos
05:10bruts. Après, sur des rations, on va dire un peu plus atypiques, notamment des ensilages
05:15de protéagineux ou des ensilages vraiment plus des rations luzernes, on peut monter
05:18jusqu'à 10-12 kilos bruts sans que ça pose de problème finalement.
05:22Sur des rations foin aussi ?
05:23Pourquoi pas ? Voilà, l'idée après, c'est d'avoir le matériel pour vraiment homogéniser,
05:28mélanger. Mais effectivement, sur une ration sèche ou semi-sèche, on peut tout à fait
05:31l'employer.
05:32Et son principal intérêt, c'est son coût, c'est son UFL rapporté à son coût. On a
05:37combien le coût du chantier avec le bâchage ?
05:39Alors, pour donner un ordre d'idée, grosso modo, un chantier de rafle, si on intègre
05:43le chantier, l'ensilage, le transport et la bâche, on va se situer aux environs de
05:4717 à 20 euros de la tonne. Tout dépend du rendement final. Si on veut comparer par
05:51rapport à une technique maïs humide, on va plutôt être à 25-27 euros de la tonne
05:57brute auquel il va falloir rajouter la prestation de bâtage. Donc finalement, on arrive facilement
06:01à 38-40 euros. Donc l'intérêt vraiment majeur de la rafle, c'est de diminuer aussi
06:05les coûts. Pourquoi ? Parce qu'on simplifie le chantier tout simplement.
06:08Michel Dussargent, je vous remercie. Et puis, vous pouvez retrouver de nombreux articles
06:12sur l'alimentation et sur les ensilages en cours sur webagri.fr