• il y a 5 mois
Les marchés d'actions ont globalement bien performé au premier semestre, créant un contexte favorable pour l'investissement ISR en actions. Les indices ESG ont également affiché de solides performances ce semestre. Trois grands secteurs dominent les fonds ISR : la technologie, la santé et l'industrie, chacun ayant évolué positivement au cours de cette période.

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00:00Quelle a été la performance des fonds ISR au premier semestre ? Voilà la question qui va nous animer aujourd'hui dans Investir Responsable.
00:10Et pour cela, j'ai le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Olivier Cassez. Bonjour Olivier Cassez.
00:15Bonjour Nicolas.
00:16Vous êtes gérant ISR Action Européenne chez Sycomore Asset Management. On est à mi-année 2024.
00:23Comment s'est passé selon vous les premiers mois de cette année en matière d'investissement socialement responsable ?
00:31C'est un peu d'actualité, mais on va éviter de tomber dans les travers des politiques pour se satisfaire du bilan.
00:37Mais globalement, ça a été un bon cru sur le premier semestre. Les marchés actions au niveau global se sont bien comportés dans la zone euro.
00:44On est quasiment à plus de 10% au 30 juin sur euro ou Europe, les États-Unis un petit peu plus.
00:49Donc globalement, le contexte des marchés actions et donc pour l'investissement ISR en actions, c'était plutôt un bon cru sur le premier semestre.
00:56Donc on a un contexte qui était globalement en porteur.
00:59Si on regarde plus précisément l'ISR, on a trois angles de lecture pour faire ça.
01:05On peut regarder directement les indices E&G qu'on trouve notamment sur les différents marchés.
01:10L'euro stocks, c'est plus 11. L'euro stocks 50 E&G, c'est plus 13.
01:14Donc vous voyez une légère surperformance des indices E&G et ISR.
01:18Un autre angle de lecture, c'est plutôt regarder le style de gestion des gestions ISR.
01:22Et c'est vrai que très souvent, on dit qu'une gestion ISR est plutôt sur un biais qualité-croissance.
01:27Et il se trouve que sur le premier semestre, ça a été assez volatile.
01:30Et le début d'année avait plutôt mal commencé.
01:32Mais les valeurs de croissance ont quand même largement surperformé, au moins de 2 ou 3 points, l'ensemble des valeurs value ou l'ensemble des valeurs sur le marché européen.
01:42Et le troisième angle de lecture, il est plus sectoriel.
01:45Et on sait que sur les gestions ISR, on a trois grands secteurs qui sont largement représentés dans les fonds.
01:52On retrouve de la technologie, de la santé et des industriels.
01:56Sur ces trois secteurs, on a eu plutôt des bonnes performances.
01:58Oui, des secteurs qui ont fonctionné depuis le début de l'année.
02:00Qui ont très bien marché, la techno notamment à travers les semi-conducteurs.
02:02Alors on sait que derrière, il y a eu toute la vague de l'IA.
02:04Mais en Europe, notamment à SML, c'est plus de 40% de hausse.
02:08Sur la santé, comme l'année dernière, je dirais Novo Nordi, c'est encore plus de 40%.
02:12L'année dernière, c'était plus de 50%.
02:14Donc on a des sociétés qui ont également bien marché dans la santé.
02:16Et dans les industriels, il y a un segment qui a très bien fonctionné, qui est le segment qui est lié à l'électrification.
02:22On a en tête en France un Schneider.
02:25C'est en Suisse un ABB.
02:27En Italie, un Prismian.
02:28Et là, on est sur des performances entre plus 20% et plus 40%.
02:31Donc globalement, ça a été des secteurs très présents dans les gestions ISR qui ont très bien performé.
02:36Alors après, tout n'a pas bien fonctionné.
02:38Et notamment, s'il y a un segment qu'on doit ressortir un petit peu du lot avec des performances un petit peu à la traîne,
02:43c'est le secteur des énergies renouvelables.
02:45D'accord.
02:46Et là, c'est vrai que, notamment en Espagne ou au Portugal, on a un EDPR ou un Action Energia.
02:50C'est moins 20, moins 30% dans le premier semestre.
02:52Oui, c'est ça.
02:53C'est ce secteur qu'on avait mis en figure de proue un petit peu de la gestion ISR il y a quelques années
02:58qui est celui qui se retrouve le plus à la peine aujourd'hui quelque part.
03:01Exactement.
03:02De toute façon, c'est vrai qu'on est sur des actifs renouvelables de durations longues.
03:06Et donc, ils sont pénalisés d'une part par les taux d'intérêt qui sont quand même plus élevés que ce qu'on avait en tête.
03:11Parce qu'il faut financer les infrastructures.
03:13Exactement.
03:14Et dans le même temps, c'est vrai qu'on a eu notamment en Europe des prêts d'électricité qui ont quand même largement baissé.
03:18Et donc, ces acteurs-là étant dépendants des prêts d'électricité,
03:21on a eu en termes de momentum et de révision en baisse, on a eu quand même quelques ventes défavorables.
03:26Mais globalement, on va rester sur une image plutôt positive de la gestion action ISR sur le marché au premier semestre.
03:33Donc, le financement des énergies renouvelables, effectivement, connaît quelques difficultés.
03:36Mais au global, la gestion ISR fonctionne bien.
03:40Est-ce qu'on s'attend aussi bien au second semestre ?
03:44Est-ce que les thématiques ISR, ou en tout cas la gestion ISR,
03:49est-elle aussi impactée par des sujets banque centrale, des sujets incertitude politique ou autre ?
03:55Alors, on va déjà se satisfaire de ce qu'on a connu sur le premier semestre.
03:58Et avant de passer aux perspectives, il y a un point que j'aimerais souligner.
04:02Parce qu'on a eu au mois de mai, pour la première fois depuis de nombreux mois, une collecte positive sur la gestion action ISR.
04:09Et ça, c'est vrai, surtout en Europe.
04:12Et on l'a vu sur les fonds Article 8 et un peu moins sur les fonds Article 9.
04:15Donc, un peu plus sur des fonds généralistes et un peu moins sur des fonds thématiques.
04:19Et on l'a vu sur la gestion passive, mais également sur la gestion active.
04:23Et là, on sait bien qu'en effet, les performances, comme je le soulignais tout à l'heure, sont plutôt d'un bon niveau.
04:27Et donc, ça attire un peu de collecte.
04:29Donc, ça veut dire que les investisseurs sont plus revenus en mai qu'en janvier, par exemple, sur la gestion ISR.
04:33Exactement. En termes de collecte, ça se voit vraiment.
04:36Et moi, j'ai la chance d'être gérant d'un fonds vitrine chez Sycomore Asset Management, qui est un fonds zone euro ISR.
04:41Et je peux vous assurer que depuis trois mois, on assiste à une collecte très, très forte qu'on n'avait pas connue depuis des années.
04:47Alors, encore une fois, c'est lié, bien évidemment, aux performances et d'où l'importance des perspectives.
04:51Mais en tout cas, on a un retour sur cette classe d'actifs.
04:55Je fais une petite parenthèse.
04:56Ça montre que finalement, la réforme du label ISR n'a pas eu un impact que certains pouvaient décrier sur la gestion ISR.
05:06Alors, cette réforme est en cours.
05:08C'est vrai qu'on voit, comme de nombreux labels nationaux au niveau européen, des contraintes qui sont de plus en plus fortes.
05:15Et notamment, il faudra regarder en effet les décisions des sociétés de gestion sur le second semestre,
05:20un petit peu comme SFDR, article 8, article 9.
05:22Les sociétés de gestion ont retourné leur veste en l'espace de quelques mois.
05:25Sur le label ISR, on a fait de nombreux fonds aujourd'hui commercialisés en France ont ce label.
05:30Est-ce qu'il sera conservé ? C'est une bonne question.
05:32Et notamment, c'est une vision très, très personnelle, mais c'est vrai que dans cette nouvelle mouture du label ISR,
05:38on doit réduire l'investissement, l'univers investissable d'au moins 30% en termes de capitalisation boursière,
05:45alors que précédemment, on était à 20% de réduction liée en nombre de titres.
05:49Et là, pour moi, j'ai du mal à comprendre le rationnel d'une telle décision.
05:54C'est-à-dire que demain, vous allez avoir une société qui a des pratiques E&G relativement correctes
05:58et son éligibilité à l'investissement ISR va dépendre également de la notation des grandes capitalisations.
06:04Oui, bien sûr.
06:05Je trouve ça un petit peu dommage d'en arriver à ce type de situation.
06:09En tout cas, toujours est-il que la gestion ISR a collecté depuis le mois de mai.
06:14On verra ce que ça donne avec les événements politiques d'actualité.
06:18Et donc, on reste confiants sur le second semestre.
06:21Maintenant, la question des perspectives, sans surprise,
06:24entre ce qu'on connaît en France et ce qui va arriver aux États-Unis en fin d'année avec les élections présidentielles,
06:29je pense qu'on va avoir beaucoup plus de volatilité qu'au premier semestre.
06:34Tout n'est pas négatif, mais je pense que dans les fonds ISR qui pourront performer dans cet environnement-là,
06:41ce sont des fonds qui sont davantage flexibles, qui sont capables de s'ajuster, en effet, selon l'actualité.
06:48Alors, économiques, mais également, et malheureusement pour nous aujourd'hui, politiques.
06:52Justement, pour bien comprendre, quelle incidence du politique ?
06:55Parce que, vous l'avez dit, il y a de la tech, de l'industrie, de la santé.
06:58Les entreprises ont compris, effectivement, pour la plupart, cette notion de transition
07:02et cette obligation presque de transformer leur activité.
07:07Est-ce que le politique a réellement une incidence sur ce qui est en train de se passer au niveau des entreprises ?
07:12Alors, c'est une très bonne question.
07:14En tout cas, quand on regarde en première lecture la réaction du marché aujourd'hui, on a tendance à penser que non.
07:19Et ce qui plaît aujourd'hui aux investisseurs, et notamment aux investisseurs non-européens pour regarder le marché européen,
07:25c'est qu'on a un Parlement qui va être divisé en Europe.
07:27Donc, on ne s'attend pas à de mesures très, très fortes, qu'elles soient radicales d'un côté ou de l'autre.
07:31Et avec cet environnement relativement neutralisé pour quelques mois,
07:35on arrive sur l'investissement et on fait confiance à nos entreprises pour bien gérer la situation.
07:40Et un peu la même chose aux États-Unis.
07:42Bien évidemment, s'il y a un Donald Trump qui reprend le pouvoir,
07:44il va sans doute détricoter des mesures fortes qui avaient été mises en place par M. Biden,
07:49notamment l'Inflation Reduction Act, qui visait à augmenter les investissements dans le renouvelable, dans le véhicule électrique.
07:56Donc voilà, c'est toujours difficile pour nous, en tant qu'investisseurs, de jongler quand ces environnements sont très, très mouvants.
08:01Bien sûr.
08:02C'est l'importance que je mentionnais tout à l'heure d'être relativement flexible.
08:04Mais à partir du moment où on a un Parlement, une assemblée relativement divisée,
08:08on n'attend pas de mesures fortes qui viseraient à détricoter des mesures du passé.
08:12Et on fait confiance à nos entreprises.
08:14Encore une fois, quand on regarde les marchés et les entreprises européennes,
08:17au final, elles sont très peu exposées à l'activité française.
08:21Si on regarde l'Eurostock, c'est moins de 10%, beaucoup moins de 10% exposées à la France.
08:26Et d'ailleurs, c'est pour ça que ces entreprises, sur les 4, 5 dernières années,
08:30ont réussi à faire croître drastiquement leurs résultats parce que ce sont des groupes qui sont mondialisés.
08:34Et ça vaut aussi pour l'ISR, du coup.
08:36Ça vaut également pour l'ISR.
08:37Dans les sociétés que je mentionnais tout à l'heure, on est sur des groupes qui sont mondialisés.
08:40Que ce soit un SML, un Schneider ou un ABB ou un nouveau Nordisk,
08:44on est sur des groupes mondialisés qui ne sont pas dépendants de la politique, notamment de la France.
08:48Merci beaucoup Olivier Cassez de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
08:51Je rappelle que vous êtes gérant ISR Action Européenne chez Sycomore Asset Management.
08:55Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.

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