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Après une fin d'année avec des performances positives pour les fonds ISR, retour sur les évènements marquants de cette année 2023 en termes d'investissement responsable. Olivier Cassé, Gérant ISR Actions Europe chez Sycomore AM, est l’invité de SMART PATRIMOINE et dévoile ses perspectives pour 2024.

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00:00 [Générique]
00:04 Et nous commençons tout de suite avec Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement durable aux responsables de Smart Patrimoine.
00:10 Et nous allons tenter de comprendre ensemble quelles ont été les performances et quelles ont été les dynamiques à l'œuvre en 2023 en matière d'investissement responsable sur les marchés financiers.
00:21 Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Olivier Cassez. Bonjour Olivier Cassez.
00:26 Bonjour Nicolas.
00:27 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes gérant ISR Action Europe chez Sycomore Assets Management.
00:33 Nous sommes en début d'année 2024. L'occasion de regarder un petit peu dans le rétroviseur ce qui s'est passé en 2023 lorsque l'on a voulu avoir un biais ISR dans sa gestion active ou passive d'ailleurs.
00:46 Mais là, on est plus effectivement dans le sujet en tout cas de la gestion action.
00:50 Déjà, les performances des fonds ISR n'ont pas forcément été autant au rendez-vous qu'on aurait pu l'anticiper en début d'année Olivier Cassez.
00:58 Alors, je vais modérer un peu ces propos. Déjà, on ne va pas bouder notre plaisir. On a quand même une année 2023 qui finit bien.
01:05 Très bien dans les marchés financiers.
01:06 On a eu un beau rallye de fin d'année en novembre et décembre. Donc, on a eu quand même une très belle performance.
01:10 Les marchés européens terminent entre 15 et 20% de hausse. Aux États-Unis, c'est 25%, voire 50% si on prend le Nasdaq. Au Japon, c'est 30%.
01:18 Donc, l'investissement en actions a déjà été très rentable sur 2023.
01:22 Après, quand on regarde plus précisément ce qui s'est passé sur l'EIG et l'ISR, il y a différents angles de vue qui peuvent être pris.
01:29 Mais je pense que ce qu'il faut rappeler, c'est les grands événements qu'on a connus au courant de l'année.
01:35 Moi, j'en ai retiré deux, notamment quand on se concentre sur l'univers européen.
01:40 C'est de cycles. On va parler beaucoup de cycles. Mais c'est le GLP1 et c'est l'IA.
01:45 Alors on va commencer par le GLP1. Pour moi, c'est un événement marquant de 2023 parce que Novo Nordisk, une société nadoise,
01:52 est devenue la première capitalisation boursière en Europe. Donc devant, malheureusement, nous Français, les acteurs du luxe et notamment LVMH.
02:00 Et le GLP1, c'est en effet cette molécule qui sécrète l'insuline, qui permet de contrôler la glycémie.
02:07 Et donc c'est le médicament numéro un et en développement chez Novo Nordisk pour traiter le diabète.
02:14 Et l'événement de l'année 2023, c'est qu'on a eu des essais cliniques très positifs sur cette molécule-là.
02:21 Et dorénavant, ce produit est commercialisé pour traiter l'obésité à travers le monde.
02:26 Et on sait que le marché est colossal, notamment aux États-Unis. On parle d'un marché globalement.
02:30 Alors certaines estimations évoquent le chiffre de 100 milliards de dollars d'ici 2030 de chiffre d'affaires.
02:36 Aujourd'hui, Novo Nordisk, c'est 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
02:39 Donc il y a un gros potentiel et c'est ce qui explique cette hausse de Novo Nordisk.
02:42 Et donc pour revenir au sujet de l'EHG et de l'ISR, là, on est vraiment sur un sujet de société et de santé.
02:48 Et donc c'est vrai que les gérants actifs, vous l'évoquiez, qui ont pu investir sur Novo Nordisk,
02:54 au final, ont terminé l'année avec, sur ce titre-là, une performance de 50%.
02:59 Donc effectivement, il n'y a pas que l'environnement quand on parle d'ISR.
03:02 Il y a aussi les sujets de société et on a pu bénéficier également de performances positives
03:07 ou de bonnes nouvelles sur les marchés financiers, en tout cas avec cet exemple-là.
03:10 Exactement. Le deuxième cycle, c'est l'IA, l'intelligence artificielle.
03:13 Alors je pense que sur votre plateau, on en parle très régulièrement.
03:16 Mais tout le monde ne fait pas forcément lien avec l'EHG sur ce sujet-là.
03:18 Alors justement, c'est une très bonne question.
03:20 C'est est-ce qu'aujourd'hui, les acteurs qui offrent des solutions en base d'IA
03:25 sont investissables dans des fonds EHG et des fonds ISR ?
03:29 Je pense que personnellement, j'ai tendance à faire l'analogie entre l'IA et le nucléaire.
03:34 Ce n'est rien de bon ou de mauvais intrinsèquement sur le nucléaire.
03:38 On voit bien que le gros sujet, c'est de savoir comment on va utiliser le nucléaire.
03:42 On a d'un côté une énergie décarbonée et de l'autre, on a une arme de destruction massive.
03:47 C'est un peu la même chose sur l'intelligence artificielle.
03:49 Et donc, ce qu'il faut regarder, c'est en effet dans les sociétés dans lesquelles on va investir,
03:53 comment elles peuvent utiliser l'IA.
03:55 Et je dirais que les points positifs de l'IA, ils sont à deux titres.
04:01 On retrouve des gains de productivité.
04:02 Alors, on peut se dire en effet, destruction d'emploi au final à cause de l'IA.
04:08 Je rappelle juste que compte tenu du vieillissement de la population,
04:10 on va avoir des populations actives qui vont baisser fortement dans les pays industrialisés
04:14 sur les 10, 20 prochaines années.
04:16 Et donc, gagner en compétitivité, ça ne se fait pas forcément en opposition à la préservation de l'emploi.
04:22 L'IA peut apporter des gains de productivité qui seront nécessaires sur les prochaines années.
04:27 Et puis, l'IA également, c'est de l'innovation.
04:29 Et notamment, il y a des domaines dans lesquels c'est indispensable.
04:32 On évoquait le nouveau nordisme.
04:33 En tout cas, le domaine de la santé ou du diagnostic, en effet, va pouvoir bénéficier de la puissance de l'IA.
04:38 Mais alors, quand on gère des fonds ISR, on investit aujourd'hui...
04:42 Parce qu'il n'y a pas d'entreprise cotée en lien direct avec l'intelligence artificielle.
04:45 En revanche, il y a des secteurs cotés comme les semi-conducteurs ou les entreprises de la tech
04:49 qui bénéficient effectivement de la thématique.
04:51 Donc aujourd'hui, quand on gère des fonds ISR, on ne peut pas investir directement sur la tendance
04:55 ou se poser la question de savoir si on...
04:57 Alors en effet, c'est un bon point.
04:58 On peut investir indirectement sur l'IA, notamment même en Europe.
05:02 C'est-à-dire que quand on regarde l'IA, qu'on l'a vu aux États-Unis avec la forte hausse du cours de bourse au mois de mai de Nvidia.
05:11 Bien sûr.
05:11 Ses microprocesseurs graphiques Nvidia sont faits à base de puces TSMC.
05:17 Et TSMC a besoin des équipements de SML pour produire ces puces-là.
05:20 Donc on en Europe, voilà un des leaders des équipements de semi qui peut permettre d'être investi
05:25 et jouer indirectement l'intelligence artificielle.
05:29 Après, en effet, il y a dans le sujet de la santé également.
05:33 J'évoquais le diagnostic.
05:35 Un groupe comme Siemens et Zenir, ce qui en termes d'imagerie, en effet, permet d'augmenter et de faciliter la lecture
05:42 des différentes radios pour un radiologue.
05:44 Et donc, il y a des effets très, très positifs.
05:46 Et après ça, je pense qu'on est vraiment sur un grand phénomène qui va prendre forme sur les prochaines années,
05:53 voire les prochaines décennies.
05:55 Et je pense qu'il y a très, très peu de secteurs qui vont être à l'écart de l'IA.
05:58 Ce qui est vraiment important, et notamment c'est notre point d'attention chez Second Asset Management,
06:03 c'est vraiment de regarder quelles sont les politiques et les pratiques des entreprises par rapport à l'intelligence artificielle.
06:09 Et notamment, Second Asset Management a rejoint une initiative globale
06:13 pour que ces entreprises viennent communiquer les politiques pour un IA éthique.
06:19 Dernière question.
06:20 Alors plus effectivement des questions qu'on peut se poser quand on est investisseur particulier
06:24 et qu'on voit la performance, par exemple, de grands groupes pétroliers en bourse
06:27 et qu'on se dit que de l'autre côté, tous les projets d'énergie renouvelable sont un peu plus à la peine sur le sujet,
06:32 sauf éventuellement quand ils sont portés par des grands groupes pétroliers.
06:36 Est-ce que là, on peut se dire que 2024 sera différent de 2023 ?
06:39 Comment est-ce qu'on peut analyser cette dynamique aujourd'hui ?
06:41 C'est un bon point.
06:42 Je pense qu'on a eu en 2023 et une grande partie de 2022 également,
06:47 une sous-performance des valeurs vertes qui s'explique par le phénomène des taux d'intérêt.
06:52 C'est-à-dire qu'on a une hausse très importante des taux d'intérêt à long terme
06:56 qui est venue pénaliser les valorisations des actifs de duration longue qui sont des actifs d'énergie renouvelable.
07:02 Je pense que le point capital sur 2024, pour revenir de façon sereine et pérenne sur ce secteur-là,
07:09 c'est d'avoir cette conviction, et là je laisse à chacun le soin d'avoir ses propres convictions,
07:14 que la remontée des taux est derrière nous.
07:16 On a en tête que les banquiers centraux en Europe et aux États-Unis devraient,
07:19 le laisse entendre en tout cas,
07:20 sur 2024, baisser assez drastiquement leurs taux directeurs.
07:24 Et c'est vrai que si on est vraiment sur un point d'inflexion sur les taux d'intérêt,
07:27 je dis qu'à partir du moment où ça stabilise ou ça baisse,
07:30 on devrait être dans un environnement beaucoup plus porteur sur cette thématique des énergies renouvelables
07:35 et des solutions vertes globalement,
07:37 mais aussi plus largement sur l'EG parce que quand on parle d'ISR et d'EG,
07:42 très souvent on parle de valeurs de croissance, de valeurs de qualité et de croissance.
07:46 Et ce sont en effet les facteurs de taux d'intérêt qui, pour une partie,
07:51 viennent décider de la valorisation de ces groupes-là.
07:53 Donc ça sera un point clé pour 2024.
07:56 À partir du moment où on aura cette conviction que sur les taux d'intérêt, la hausse est derrière nous,
08:01 je pense qu'on pourra revenir de façon beaucoup plus confiante sur la partie verte
08:06 et plus globalement sur l'ISR.
08:08 On finira là-dessus. Merci beaucoup Olivier Cassez de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
08:11 Je rappelle que vous êtes gérant ISR Action Europe chez Sycomore Asset Management.
08:15 Merci beaucoup et quant à nous on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.

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