JO : "Le Comité international olympique est une secte", affirme Romain Molina

  • il y a 3 mois
Avec Romain Molina, journaliste indépendant, auteur de "Le livre noir des Jeux olympiques" publié aux éditions Exuvie.

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##LE_FACE_A_FACE-2024-07-11##

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Transcription
00:00Sud Radio dans tous ses états, le face-à-face.
00:05Les Jeux Olympiques, on va désormais parler des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui arrivent
00:10à grands pas avec une personne que vous connaissez bien, un des rares journalistes d'investigation
00:14dans le milieu du sport, Romain Molina est avec nous.
00:17Bonjour Romain.
00:18Merci pour l'invitation.
00:19Avec plaisir.
00:20Alors avant de parler de votre dernier livre, le Livre noir des Jeux Olympiques publié
00:24chez XUV, il est sorti lundi, on va rappeler, ce n'est pas votre coup d'essai, certains
00:29de vos ouvrages, l'industrie du football, FIFA, criminalité, politique, The Beautiful
00:33Game, food, guerre et politique qui amènent les guerres des bonnes affaires.
00:36Alors on va entrer dans le vif du sujet Romain, pourquoi vous êtes-vous spécialisé dans
00:44les enquêtes sportives ?
00:45Parce que tout simplement, ça fait 13 ans maintenant que je reprends de ces couloirs-là
00:49et quand on cherche à comprendre, on se dit « mais ce n'est pas possible ». Ce qu'on
00:55voit, c'est énormément de relations publiques, de cabinets de communication et c'est très
00:59loin d'être la vérité.
01:00On se rend compte en fait qu'il y a plein d'affaires criminelles potentiellement dans
01:03le monde entier sur le sport et moi mon but un peu c'est de les relier et de montrer
01:06que ce ne sont pas simplement des événements isolés.
01:09Donc entre la mauvaise gestion, les abus et autres, la corruption, les matchs truqués,
01:14c'est assez délirant.
01:15Et le problème c'est que souvent le monde du sport s'affranchit de toutes les lois
01:18contre les siennes.
01:20Et est-ce que vous n'êtes pas un peu tout à la fois un journaliste et un lanceur d'alerte
01:23?
01:25Je ne sais pas, mais en tout cas, il y a un énorme problème dans le milieu sportif
01:28et ça, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le dysfonctionnement des fédérations
01:31sportives en France l'avait montré avec un rapport au Vitriol en janvier dénonçant
01:35une omerta absolument incroyable, un entre-soi presque inimaginable.
01:39Comme je le répète souvent, le monde du sport opère uniquement avec ses propres lois
01:42et se fiche bien des lois de différents pays.
01:45Preuve avernée avec le CIFA ou le CIO qui s'affranchit de toutes les lois dans le monde
01:51entier.
01:52Avant de parler de votre livre, une question.
01:54Comment est-ce que vous l'avez commencé ? C'est des informateurs qui vous ont alerté
01:58sur tel ou tel dossier ou c'est une idée de départ et vous avez pris votre pelle et
02:02vous avez creusé ?
02:03En fait, en octobre-novembre, il y a une plateforme internet qui s'appelle The Inquisitor qui a
02:08été fondée par un journaliste allemand, Jens Weinreich, qui est un peu l'un des ponts
02:12du journalisme de l'Olympisme, parce que c'est vraiment un monde complètement différent
02:15le monde olympique.
02:16Le monde du football, c'est beaucoup plus fermé, c'est une secte.
02:18Vous l'expliquez d'ailleurs.
02:19Il m'a demandé d'être l'un des co-fondateurs et donc à partir de là, j'ai commencé à
02:23connaître des Lars Jørgensen, Craig Lord, qui sont des Anglais, Danois, Allemands, qui
02:28ça fait depuis 20-30 ans qu'ils mainent dans ce milieu-là.
02:30Et donc au fur et à mesure, je me suis quand même écarté du foot, j'ai fait des choses
02:33sur les scrims, la lutte, le kickboxing, la natation, et donc j'ai commencé à davantage
02:37comprendre ce qu'était ce mouvement olympique, ça date depuis octobre-novembre, et au fur
02:41et à mesure, je me suis dit, mon idée c'était de montrer aussi ce qu'était ce mouvement,
02:45parce que rappelez-vous que monsieur Hollande, monsieur Macron, monsieur Sarkozy nous bassinaient
02:48avec les valeurs olympiques, l'idée c'était de montrer ce qu'étaient réellement ces
02:51dites valeurs olympiques.
02:52Alors vous y allez très fort, on va après analyser point par point entre les budgets
02:57ubuesques, les arrangements entre amis politiques, financiers, les infrastructures inadaptées
03:02aux épreuves, vous y allez très fort, est-ce que vous n'êtes pas un peu pessimiste, vous
03:07espérez que les choses puissent s'améliorer un jour Romain Molina ?
03:09Mais je serais le premier avis, si ça se passait bien, alors le problème qu'on a,
03:17c'est soit on se tait, c'est beaucoup plus commode, sauf que le silence permet l'impunité.
03:21Mais moi je serais le premier avis, je serais le premier à féliciter les gens quand ils
03:25travaillent bien.
03:26Il y a des choses bien qui sont faites parfois ici et là, par contre là dans le dossier
03:29qui nous intéresse, on a un amateurisme qui est débordant.
03:31Alors on va commencer par parler d'un sujet qui fâche, l'argent, les dépassements de
03:37budget, rien que pour les JO paralympiques, il a fallu une rallonge de 33 millions c'est
03:41ça ?
03:42Oui récemment, mais à chaque fois on voit qu'il y a des rallonges, et le problème étant
03:46et là c'est quand même un mensonge d'Etat, les JO n'ont jamais généré des bénéfices
03:52dans l'histoire.
03:53C'est-à-dire qu'on nous a fait croire que Paris 2024 allait réussir, ce que les Etats-Unis
03:57ont raté, la Russie a raté, la Chine, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et le Japon.
04:01On est vraiment fort quand même en France, sachant qu'il faut rappeler qu'à l'époque
04:04de Grenoble et Albertville, ça a été des trous financiers, de voir l'augmentation
04:08des impôts locaux, notamment à Grenoble, je crois qu'ils ont mis 26 ans avant de tout
04:10rembourser.
04:11Et donc on nous a fait croire que la France avait raté, toutes ces grandes puissances
04:14qu'on ratait, et bien nous Paris 2024, avec la bande de génies qu'on a mis, on allait
04:17réussir à faire un miracle.
04:18Donc les jeunes n'ont jamais payé les jeux, et voir Amilou Dacastera, Tony Stanguet et
04:23toute cette bande nous raconter ça, c'est au mieux du mensonge, au pire c'est de la
04:27malhonnêteté.
04:28Mais on nous disait qu'on avait déjà le stade olympique avec le stade de France, où
04:31par exemple il n'y a pas eu de tournoi des 6 nations cette année pour aller jouer en
04:34province parce qu'il était en cours de modification, que les infrastructures étaient là et que
04:38donc ça ne coûterait pas trop cher.
04:40On nous a menti.
04:42C'est un mensonge éhonté, parce que c'est un numéro de communication où encore une
04:45fois on a des gens qui vont employer des boîtes de relations publiques externes pour faire
04:49passer des messages avec des études dites indépendantes pour évoquer un ruissellement
04:53sur l'économie française.
04:54Mais je vais juste vous dire un exemple qui m'avait choqué.
04:56Ils avaient dit que le comité d'organisation, son financement allait être privé je crois
05:00vers 97% ou 96%.
05:02Sauf que s'ils avaient oublié de préciser quelque chose, c'est que ces dépenses là
05:06ne prennent pas en compte toute la politique de structure, qui elle sera financée par
05:10de l'argent public.
05:11Alors on va dire OK, c'est bien, ça peut servir à l'ensemble des Français, on est
05:13d'accord.
05:14Mais en quoi les Français vont être impactés par le fait d'essayer de remettre à neuf
05:19un parc à la Courneuve pour faire l'épreuve de tir ?
05:22On met 15 millions et puis on se rend compte quelques mois après, ah non, en fait, c'est
05:25trop petit, on ne peut pas mettre le public.
05:26Donc en fait, on va aller à Châteauroux parce qu'on a déjà fait le centre national
05:28du tir.
05:29Donc à quoi ont servi ces 15 millions, par exemple ?
05:30C'est hallucinant.
05:31Et ils n'avaient pas pensé avant qu'il y avait...
05:34Mais justement, vous dénoncez dans votre livre l'amateurisme et le copinage.
05:40Vous avez un exemple, parce qu'il y a plusieurs exemples emblématiques.
05:44On a parlé du tir qui est parti de la Courneuve à Châteauroux.
05:46Est-ce que vous avez d'autres exemples à nous expliquer en termes d'amateurisme et
05:50de copinage, Romain Molina ?
05:51Déjà, même avant ça, il y a les mensonges.
05:54Rappelez-vous la gratuité des transports.
05:55On devait refaire la Tour Montparnasse aussi.
05:57C'était noté.
05:58Ah oui.
05:59La Tour Montparnasse, elle n'a pas été refaite.
06:01On évoquait des nouvelles lignes de métro.
06:02Bon, non plus, ça n'a pas vraiment été le cas.
06:05Alors, il y en a certaines qui ont été construites ou qui sont en construction.
06:08Où elle grandit ?
06:09Une et demie sur quatre.
06:12On est très loin de ce qui avait été annoncé.
06:14Et après, le plus gros couac, il y a deux couacs.
06:17Le premier, il est à Tahiti quand même, parce que ce qu'ils ont fait là-bas, c'est
06:20une honte absolue.
06:21Je rappelle qu'également, ces Jeux Olympiques devaient être écolos et on a cassé de la
06:25barrière de corail à 12 ou 14 endroits pour essayer de mettre une grande tourelle en aluminium
06:29avec des WC modernes et la climatisation pour les juges du CEO.
06:32Donc, pour ça, ils ont pété à 12 ou 14 endroits la barrière de corail.
06:36C'est quand même un désastre écologique qui avait été documenté par des ONG locales
06:40qui avaient pris des vidéos.
06:41Et donc, après, ils avaient dû changer un peu leur plan, mais le mal était fait.
06:44Il est irréparable.
06:45Donc, comment on peut nous parler de jeux écologiques quand on a fait ça ?
06:47Et le deuxième point le plus scandaleux en termes de copinage, c'est ce que les budgets
06:51ont été volontairement sous-estimés, volontairement sous-estimés, il n'y a pas que la France
06:55qui fait ça, et notamment pour le centre aquatique en Seine-Saint-Denis, qui, je rappelle,
06:59devait accueillir toutes les épreuves, donc natation libre, plongeon, natation synchronisée,
07:04dans une grande salle d'après 15 000 personnes, sauf que le budget a été tellement sous-estimé
07:08qu'on s'est rendu compte qu'en fait, il y a une augmentation, je crois, c'est 90 millions
07:11à peu près de surplus, et que la salle, finalement, ne fait pas 15 000 places, elle
07:14n'en fait que 5 000.
07:15Tant et si bien que la Fédération Internationale de Natation, elle fait comprendre qu'elle,
07:19pour ses épreuves phares, il faut au moins 15 000 personnes.
07:21Donc, ça fait que les épreuves phares de natation ne se dérouleront pas dans ce centre
07:24qui était prévu pour maladéfense.
07:25Mais comment peut-on atteindre un tel niveau d'amateurisme parce que 15 000 places à
07:305 000 places, on divise par 3, et un écart de 90 millions d'euros ?
07:35Excusez-moi, j'ai travaillé avec des chantiers pendant 20 ans de ma vie, je connais un petit
07:40peu avant de faire ce métier, donc je connais, je me demande comment on peut avoir un excédent
07:45de budget à ce niveau ? Ce n'est même plus de l'amateurisme, c'est de l'incompétence
07:50totale.
07:51Et le plus grave, c'est Amélie Houdet-Castrera qui avait répondu à Complément d'Enquête
07:55lorsque Complément d'Enquête s'était indigné des salaires mirobolants de certaines
07:59personnes du comité d'organisation, elle avait dit « la compétence ça se paie ».
08:03Alors j'aimerais savoir ce qu'elle a payé Mme Houdet-Castrera, est-ce que nous autres
08:05français avons payé comme compétence quand on voit ça ?
08:08Et un autre désastre absolu, et là sur le copinage, c'est les appels d'offres pour
08:12les sous-licences, c'est-à-dire qu'au niveau marketing, le comité d'organisation
08:15vend des licences, par exemple aux slips français, aux coques sportifs, afin d'établir les
08:20listes et tous les produits dérivés.
08:22Je conseille à tous les gens qui nous écoutent d'aller sur le site internet de la boutique,
08:25ils vont découvrir des slips verts à 42 euros, des chaussons à 87 euros, des chaussettes
08:30à 54 euros, c'est absolument délirant, c'est un désastre, avec des produits en
08:34plus parfois qui sont immondes, et ça a été validé par plusieurs commissions, et je sais
08:38qu'il y a un énorme retard actuellement dans le budget vis-à-vis des rentrées d'argent
08:42pour le marketing, donc je vous pose une question, d'après vous, qui va devoir payer cet écart
08:46?
08:47Mais le centre aquatique qui finalement ne va pas servir pour les JO si on vous croit
08:51bien ?
08:53Oui, c'est ça, et le plongeon, excusez-moi, et ce qui est phare, c'est-à-dire les dépôts
08:58de natation libres, et ça, ça va à la défense.
09:02Mais quelles sont les explications de cette erreur ?
09:05Parce qu'il faut bien s'expliquer quand même.
09:08L'inflation, l'inflation, ça a augmenté, en fait l'inflation elle a toujours bondo,
09:12j'ai remarqué, le Covid et l'inflation, c'est incroyable à quel point ils ont bondo quand
09:15même.
09:16Dès qu'il y a un problème, c'est le Covid ou l'inflation.
09:17Non, c'est l'incompétence, c'est qu'on a sous-estimé le budget, et je vais vous
09:20dire quelque chose, cette idée de sous-estimer le budget, on est actuellement dans la même
09:26idée pour les JO de 2030 que l'on veut accueillir, où le budget est complètement sous-estimé
09:30et crée un autre souci.
09:31Eh bien écoutez, on va en parler.
09:32Vous voulez réagir à cette enquête passionnante de Romain Molina dans le livre noir des JO,
09:38c'est publié chez Exuvi.
09:40Manu, attend vos appels au 0826 300 300.
09:44On se retrouve tout de suite.
09:51Et on a le bonheur de recevoir Romain Molina pour son excellent livre qui est sorti il
10:01y a trois jours, le livre noir des JO publié chez Exuvi.
10:05Vous voulez poser vos questions à Romain Molina ? Manu, attend vos appels au 0826 300
10:10300.
10:11On parlait Romain Molina juste avant la pub des gaspillages et des gabegis, il y en a
10:15une, c'est les 1,4 milliards dépensés pour rendre la Seine baignable.
10:21Est-ce que c'est un caprice pour que certaines hautes personnalités puissent se montrer
10:26en maillot de bain en se baignant dans la Seine ? Expliquez-nous comment on en est arrivé
10:29à 1,4 milliard ?
10:30Déjà, c'est énorme, c'était une volonté en effet présidentielle, malgré les alertes
10:38de plusieurs personnes.
10:39Et puis, le véritable problème qu'on a, c'est que ce n'est pas opérationnel du tout.
10:43On disait non, mais il fallait attendre le barrage d'Austerlitz, je ne dis pas de bêtise.
10:46Sauf qu'il y avait une ONG qui avait fait des préléments il y a quelques mois, déjà
10:49ce n'était pas baignable.
10:50Moi, ce qui m'a le plus choqué dans cette histoire, déjà outre la somme qui est absolument
10:53colossale, c'est l'utilité parce qu'en France, on a quand même des parcours, notamment
10:57de triathlon, principalement dans la région de Nice.
10:59Mais ailleurs, on a des coins dans notre hexagone pour accueillir ce genre d'épreuve.
11:03Et puis, on fait des épreuves à Marseille, on pouvait en faire à Nice.
11:06Voilà, je veux dire, il y a des coins en France pour le faire absolument sans souci.
11:10Sauf qu'il y avait cette volonté.
11:12Alors, rappelez-vous, après, il y a eu tout ce numéro de communication, on va se baigner, etc.
11:15Moi, je vais vous dire quelque chose qui m'avait particulièrement choqué quand j'écrivais
11:18le livre, c'était que vers avril-mai, ils se sont dit bon, au pire, les Anglais, l'année
11:23dernière, il y a eu le championnat du monde de triathlon en 2023, 56 ou 57 athlètes ont
11:27terminé intoxiqués à l'hôpital.
11:29Donc, en gros, ils se sont dit on a une excuse au cas où s'il y a un problème.
11:31Et l'idée, c'était de faire une étude dite indépendante, vous savez, les études que
11:34vous commandez vous-même et que vous payez vous-même, mais qui sont forcément
11:36indépendantes, afin de dire non, mais c'est bon, un petit peu, voilà.
11:41Et puis, surtout, ce qui est très intéressant, c'est que le comité international
11:43olympique a gueulé ces derniers mois et a dit non, non, mais vous devez avoir un plan
11:48B. Et donc, maintenant, il y a un plan B, parce que rappelez-vous, il y a quelques
11:50mois, on disait qu'il n'y avait pas de plan B.
11:52Et là, maintenant, il y a un plan B, mais c'est un désastre absolu.
11:56Et encore une fois, là, ça vient d'une volonté politique.
11:59Donc, encore une fois, à quoi servit ce 1,4 milliard ?
12:01On ne se rend peut-être pas compte de ce qu'on peut faire avec 1,4 milliard en France.
12:03Je crois qu'il suffisait d'un milliard et un ou un milliard d'eux pour équiper la
12:06France d'une unité de soins palliatifs en quantité suffisante.
12:09Donc, peut-être une autre utilité, quoi, non ?
12:13Encore une fois, toute la politique de structure pour ces Jeux olympiques, est-ce
12:15qu'elle a servi les Français ou elle a servi simplement quelques grosses sociétés
12:19françaises qui ont récupéré les contrats et l'image de certains politiciens
12:22désireux d'être sur toutes les photos ?
12:24Alors, dans votre livre, vous parlez du CIO.
12:27C'est une secte ou c'est une mafia ?
12:29Je vous cite, hein, ou les deux ?
12:32C'est une bonne question parce que j'ai interrogé tous les gens qui suivent ce
12:36mouvement depuis 20-30 ans et c'est unanime en expliquant que c'est une secte, que
12:40c'est différent, par exemple, de la FIFA, parce que la FIFA a un minimum démocratique.
12:43Vous êtes un pays, vous avez un vote.
12:45Là, ce n'est pas ça.
12:46Là, il y a 105 membres actifs, parfois plusieurs du même pays, qui se cooptent
12:50les uns les autres. Vous avez, par exemple, le prince de Monaco, vous avez les
12:53mires du Qatar, vous avez une proche de Paul Kagame, le président du Rwanda.
12:57Vous avez des anciens athlètes, vous avez des gens qui sont là depuis 20-30 ans.
12:59Et en fait, il n'y a absolument aucune transparence.
13:01On ne sait strictement rien de leurs réunions, de leur manière de s'élire les
13:05uns les autres et surtout, ils ne rentrent de compte à personne.
13:08Et le plus important, c'est que cette organisation, très secrète au final.
13:12Moi, je peux vous dire, j'ai travaillé autour du Yémen et de la guerre avec
13:14l'Union Unite et notamment les réseaux parfois djihadistes.
13:17Alors, je mets des guillemets à facile, mais ça a été presque plus facile pour
13:20nous de comprendre ce qui se passait et de retrouver des gens liés à ces filières
13:23là que de savoir ce qui se passe à Lausanne, au CIO, pour vous donner un indice
13:27d'à quel point c'est un milieu complètement fermé et opaque.
13:30Mais comment est-ce qu'on se co-opte au CIO ?
13:32Eh bien, personne ne sait.
13:34Ah oui, mais même vous, Guetta ?
13:35Si, les gens le savent.
13:36Les initiés le savent, mais ne le disent pas.
13:38Donc, on a plusieurs Français.
13:39On a notamment Guy Dru.
13:40Absolument.
13:41Guy Dru, qui, je rappelle, avait été condamné par la justice française avant
13:43d'être gracié par Jacques Chirac.
13:45On a des gens comme ça.
13:45On avait un Corétien, monsieur Al-Sabah, qui lui aussi a été condamné par la
13:49justice suisse.
13:50Et puis, on a des cumulars, on va appeler ça comme ça, c'est-à-dire vous rentrez
13:52au CIO et vous siègez dans plein de commissions.
13:55Notamment un Australien qui s'appelle John Coates, qui vient de l'Aveyron.
13:57Donc, c'est discret.
13:58Voyez, personne n'en parle.
13:59Et le silence permet l'impunité.
14:00Je vais vous donner juste un exemple pour vous montrer à quel point c'est une
14:03monstruosité.
14:04Ce fameux John Coates, c'est un des papes de l'olympisme.
14:06Ça fait 30 ou 40 ans qu'il est dans le milieu et c'est le patron du tribunal
14:09arbitral du sport, donc la plus grande juridiction sportive au monde.
14:13Et pour que les gens comprennent, lors des Jeux olympiques de Sydney 2000, ce
14:17monsieur s'était vanté, et ça, on a sorti les bandes audio dans le Guardian
14:20il y a deux ans, d'avoir acheté des votes, notamment du Kenya et de l'Ouganda.
14:24Donc, comment pouvez-vous m'expliquer que l'homme qui a acheté des votes peut
14:27être aujourd'hui le président de la plus haute juridiction sportive
14:30internationale qui avait été créée, financée par le CIO ?
14:33Alors, en tout cas, le CIO, il a une très bonne capacité d'adaptation puisqu'il
14:37peut travailler autant avec des démocraties qu'avec des dictatures ou des
14:40régimes autoritaires.
14:42Il y a eu des JO à Paris, à Londres, à Rio, à Pékin ou à Sochi, pardon.
14:47Ah oui, de partout. Et puis avec tous les partis politiques.
14:50Ce qui est bizarre, c'est que son président, Thomas Bach, il adore tous les
14:53chefs d'État au monde. Aujourd'hui, ils font croire qu'ils sont contre la
14:55Russie, alors que Thomas Bach a été décoré par Vladimir Poutine.
14:58Il faut quand même le rappeler. Pendant 20 ans, ils ont mangé à la gamelle de
15:00Vladimir Poutine et de ses amis.
15:02Mais c'est Donald Trump. Bizarrement, il ne s'entendait pas avec Donald Trump.
15:05Sinon, il s'entend avec tout le monde et particulièrement avec Emmanuel Macron.
15:08Mais c'est vrai. Ouzbékistan, Azerbaïdjan, il y a plein de pays où le
15:11CIO, on leur déroule le tapis rouge dans tous les pays du monde.
15:14Ils font des photos et des clips promotionnels en vantant les régimes en
15:16place. Alors, justement, Thomas Bach, c'est, je vous cite, il s'appelle lui
15:21même le roi soleil du CIO.
15:23Est-ce que vous voulez, comment?
15:25Le Kingston. Oui, j'ai traduit en français le roi soleil, évidemment.
15:31Mais c'est sa cour. Il a une cour autour de lui.
15:34Et par exemple, son directeur de la communication institutionnelle, Monsieur
15:37Christian Klau, il prend plus de 540 000 dollars à l'année.
15:40Alors, je pense, c'est des salaires qu'on n'a jamais eus.
15:42Et en fait, il a une cour autour de lui avec un culte de la personnalité.
15:45C'est très simple. Les gens peuvent aller sur le site du CIO et puis vont se
15:48rendre compte qu'en fait, on met Thomas Bach en scène, c'est à dire il y a des
15:51petits enfants en Ouzbékistan. Il va distribuer un maillot CIO.
15:54Voyez des photos comme ça et ces clips là.
15:56Et puis, tous les chefs d'État lui donnent du président.
15:59Faut voir les allocutions de Monsieur Hollande et Monsieur Macron qui le
16:01regardent en disant au monsieur le président, au monsieur le président.
16:05Donc, le problème qu'on a, c'est que les chefs d'État dans le monde entier lui
16:07donnent une importance absolument incroyable.
16:10On se demande quel est le véritable monarque et le véritable président entre
16:14un chef d'État et Thomas Bach.
16:16Ce qu'il y a d'hallucinant, on apprend dans votre enquête que le CIO ne
16:19redistribue pas d'argent aux athlètes olympiques.
16:22Zéro.
16:24C'est les pays en fait qui redistribuent ensuite selon les médailles.
16:26Mais comment ça se fait ?
16:29Parce que c'est eux qui fixent les règles.
16:30C'est à dire qu'aujourd'hui, prenez même la France.
16:33On signe des contrats avec le CIO.
16:35Aujourd'hui, admettons, vous avez envie de faire une manifestation une semaine
16:37avant, une semaine après l'IGEO.
16:39C'est noté dans le contrat signé que vous devez avoir l'accord du CIO.
16:42Il y a une interdiction de manifester de réunion culturelle sinon.
16:45Quel État signe ça ?
16:47Tous les États signent ça.
16:48C'est à dire que le CIO dicte ses lois, ne redistribue rien, c'est à dire
16:51autorise uniquement ses propres sponsors, gère toute la diffusion.
16:54Le CIO est toujours gagnant à la fin et ne redistribue rien aux athlètes.
16:57Et le pire, c'est qu'ils ont fait signer aux athlètes que s'ils tombent
17:00malades, blessures, etc.
17:01Eux, ils s'en déchargent de tout. C'est au risque des athlètes.
17:04Mais c'est exceptionnel.
17:05Mais c'est quand même vous parce qu'en plus, dans les contrats qui ont été
17:08signés par la France avec le CIO, le droit du travail est passé,
17:13si on en croit votre livre, par pertes et profits.
17:16Ah oui, le repos dominical, vous pouvez oublier.
17:19Les heures supplémentaires, le 35 heures, les 35 heures, vous oubliez aussi.
17:23Il y a plein de lois comme ça que le CIO a voulu et quelque part aussi,
17:26l'État s'en sert pour faire passer des fois certaines choses.
17:28Mais là, en termes de droit du travail, on a cassé beaucoup de choses pour le CIO.
17:32Et je rappelle également que toutes les données personnelles des utilisateurs
17:35liées aux Jeux olympiques peuvent être transmises et seront transmises au CIO,
17:39qui peut même les faire utiliser par des tiers appartenant au CIO.
17:41C'est noté dans le contrat signé de Ville Haute.
17:45Mais le CIO n'a pas que des défauts, il a quand même des qualités.
17:48Il permet d'organiser les JO quand même.
17:51Je pense que les JO, c'est magnifique, mais que ça devrait être organisé
17:53autrement parce que ça crée des déficits pas possibles.
17:55Rappelez-vous Athènes en 2004, ça a contribué à alourdir la faillite de la Grèce.
18:00Donc, je veux dire, ce sont des gens qui, quand on voit les cas de dopage
18:04et même d'expérimentations humaines pour lesquelles le CIO n'a jamais
18:07levé le petit doigt, on peut se poser une question si ce qui les importe,
18:10c'est le show. En effet, de plus en plus de spectacles pour les télés,
18:13pour les annonceurs, etc.
18:14Au détriment des fois de la vie de beaucoup de gens.
18:16Le CIO, à la base, c'est une très bonne idée, mais comme il est factuellement...
18:20Vous parlez des cobayes de l'Olympisme, ça date de quand ?
18:23De l'ex-RDA, où on se rappelle notamment les coureuses de l'ex-RDA,
18:26le record du 400 mètres de Marie Taccord, qui est intouchable depuis 40 ans.
18:32Des athlètes soviétiques, évidemment, c'était le même Akabi.
18:35C'est quoi les cobayes de l'Olympisme dont vous parliez dans votre livre ?
18:38En fait, c'était l'idée de montrer aux gens que quand la France
18:41et tous les autres États se plient aux valeurs olympiques du CIO,
18:44qui se rappellent bien qu'il y a eu des expérimentations,
18:46notamment en RDA, mais également en Allemagne de l'Ouest,
18:48où ces jeunes filles et ces jeunes hommes étaient bourrés de stéroïdes
18:52depuis leur plus jeune âge, en disant que c'était des vitamines.
18:55Quand on visite le musée de la RDA à Berlin, il y a même le produit
18:58d'Opamira, qui était le turinabol oral du laboratoire Yenafarm de mémoire,
19:04parce que j'ai eu la chance de le visiter.
19:05Exactement. Et donc, il y a des femmes, par exemple,
19:07qui cherchaient à avoir un enfant avec leur conjoint.
19:09Et en faisant un test chez le gynécologue, le gynécologue lui dit
19:12mais vous avez l'appareil génital d'une femme de 12 ans,
19:14tellement leur corps a été meurtri, a été blessé par tout cela, a été bouleversé.
19:18Et vous avez l'exemple de Hedy Kruger, qui était une lanceuse de poids.
19:21Elle a commencé à avoir de la pilosité.
19:22Tout le monde pensait que c'était un homme.
19:24Son corps, elle a commencé à faire 90-100 kilos,
19:26sans compter ses articulations détruites par le surentraînement,
19:29tant et si bien que son corps ne lui appartenait plus.
19:31On ne savait plus si c'était un homme ou une femme.
19:32Elle a changé de secte, d'ailleurs, plus tard, une dizaine d'années plus tard.
19:35Et en fait, ce que moi, je mets en avant, c'est que Thomas Bach,
19:37le président du CEO, avant était président du comité olympique allemand
19:41et a décidé que les cinq entraîneurs qui ont avoué
19:45avoir participé à ce dopage d'Etat,
19:46il n'y avait pas de problème pour qu'ils continuent à exercer.
19:49Alors à partir de là, excusez-moi, comment vous pouvez dire
19:52les valeurs de l'olympisme quand à l'époque, vous autorisez,
19:55vous dites faute à vous à moitié pardonnée.
19:56Mais là, ce n'est pas une petite faute.
19:58On parle d'expérimentation humaine.
19:59Combien de vies ont été détruites par ces gens-là?
20:01Mais pour Thomas Bach, il n'y a pas de problème.
20:03Il pouvait être intégré dans la grande famille olympique.
20:05Et je rappelle qu'en 2013, rapport également qu'en Allemagne de l'Ouest,
20:08le dopage existait aussi.
20:10Lui, c'est un ancien athlète d'Allemagne de l'Ouest à l'escrime.
20:12Et sa réponse a été de dire Ah, mais je ne sais pas.
20:14L'escrime n'était pas touché.
20:15Donc c'est un heureux hasard.
20:16Évidemment, tout l'espoir était touché, sauf l'escrime de Thomas Bach.
20:18J'ai ouï dire que dans les années 70,
20:20si les Allemands étaient aussi de l'Ouest, étaient aussi performants au football,
20:24c'est parce qu'ils ne tournaient pas qu'à l'Eau claire, a priori.
20:26Je pense qu'il y a beaucoup de pays qui ne tournaient pas qu'à l'Eau claire
20:28et qui continuent de ne pas tourner qu'à l'Eau claire.
20:30C'est pour ne pas être qu'uniquement contre l'ex RDA.
20:33Romain Molina, le livre noir des Jeux olympiques publié chez Exuvie.
20:36Vous avez des questions à lui poser.
20:38Vous connaissez le numéro.
20:39Le seul et unique, le 0 826 300 300.
20:42On se retrouve dans quelques instants.
20:45Sud Radio, dans tous ses états.
20:49Philippe David, Sud Radio, dans tous ses états.
20:54Philippe David, avec ce livre d'actualité,
20:58le livre noir des Jeux olympiques publié chez Exuvie,
21:00un livre de Romain Molina, journaliste d'investigation
21:03qu'on a le plaisir d'avoir avec nous, Romain Molina.
21:06On va revenir sur Paris 2024 et l'attribution,
21:08mais on va déjà se parler d'un mauvais souvenir.
21:10Ça s'appelle Nuit blanche à Singapour.
21:12Dans votre livre, c'est comment les Jeux olympiques Paris,
21:16ça devait être 2012, ça a été Londres.
21:18Comment a-t-on perdu à quatre voix, c'est-à-dire à deux votes?
21:24En fait, c'est marrant parce que Paris 2024,
21:27tout a fait la candidature en se basant sur l'échec de 2012,
21:30qui a été très long à digérer pour beaucoup,
21:32notamment M. Delannoy, le comité d'organisation.
21:35Et on a entendu plein de versions sur le fait que Jacques Chirac
21:37n'avait pas été assez séducteur en allant à Singapour
21:39parce que le vote s'était déroulé là-bas.
21:41Il avait dit que les pays où on mangeait le plus mal,
21:44c'était les pays scandinaves, devant deux juges scandinaves
21:48qui ne l'ont peut-être pas très bien pris.
21:50Je crois que c'était au G7, avant au G20.
21:52Oui, c'est ça, juste avant.
21:53En fait, tout était corrélé.
21:54Et en fait, on a entendu plein de versions.
21:56Ce qui est sûr, c'est que pour le directeur international
21:58de la campagne de Paris 2012,
21:59il écrit un rapport quelques semaines après
22:01et il cite les quatre traîtres, comme il les appelle,
22:04et notamment un Libanais et un Guinéen de mémoire
22:06qui, en fait, auraient changé leur vote.
22:08Ce qui est certain, c'est que les Anglais
22:09ont fait une excellente fin de campagne
22:10en étant très, très agressifs.
22:11On est en 2005 à l'époque, je crois.
22:13Et donc, ils font une stratégie de lobbying
22:15également sur Internet, également médiatique.
22:17Et ce qu'on a tendance à oublier,
22:17c'est qu'il y avait un match à trois.
22:18Madrid était juste derrière.
22:20Madrid n'est pas passé loin non plus.
22:22Et donc, il y avait cette opposition
22:23entre Madrid et Londres et Paris aussi.
22:25Paris a très mal fini sa campagne
22:27avec un film promotionnel désastreux de Luc Besson
22:29qui a coûté 6 millions d'euros, d'ailleurs, je crois,
22:31qui reprenait tous les clichés de la France,
22:33la baguette, la Tour Eiffel.
22:35Enfin, c'était absolument pas dynamique.
22:36Avec les Anglais, ils vont faire un numéro de charme
22:38sur la fin avec Tony Blair directement impliqué,
22:41qui va venir sur place, etc.
22:43et qui va parler à beaucoup de gens.
22:45Alors, Dieu sait ce qui s'est passé
22:46dans certaines chambres d'hôtels.
22:47Mais ce qui est marrant,
22:48c'est qu'immédiatement après la défaite,
22:50la France va fustiger les Anglais
22:51et ses méthodes plus que limite.
22:53Et puis en 2024, qu'est ce qu'on va faire ?
22:55Les gens qui ont fait la campagne de l'Angleterre,
22:57on va les prendre pour faire Paris 2024.
22:59Alors ça, c'est dingue, c'est cocasse
23:00parce qu'on apprend dans votre livre
23:01que ce sont ceux qui ont fait perdre Paris en 2012
23:05qui vont faire gagner Paris 12 ans plus tard.
23:07Racontez-nous.
23:09En fait, M. Lapassé, Péas son âme,
23:11qui était l'ancien premier ministre
23:12de la Fédération de rugby française et mondiale,
23:15c'était plus ou moins le Français
23:16le plus influent dans les instances sportives.
23:18C'est lui qui a permis au rugby A7
23:19de devenir une discipline olympique.
23:21Alors, qu'on aime ou pas,
23:22c'est un monstre politique, Lapassé.
23:26Et surtout, c'est quelqu'un qui était bilingue
23:27et qui connaissait très bien Mike Lee.
23:29Mike Lee, c'était M. Salcou,
23:30selon Bertrand Delannoye,
23:32qui était le lobbyiste en chef des Anglais.
23:34Et en fait, c'est Lapassé qui va dessiner
23:35la candidature de Paris 2024
23:37en donnant ce côté international.
23:39C'est-à-dire que le slogan, si vous vous rappelez bien,
23:41avait été aussi mis en anglais,
23:42ce qui avait choqué beaucoup de gens à l'académie.
23:44Et c'est Mike Lee, en fait,
23:45qui va le convaincre de venir.
23:46Alors, au début, ça a été quand même assez compliqué.
23:48Et on a fait venir plein de consultants externes également
23:51avec une toute nouvelle stratégie.
23:52Et d'ailleurs, c'est assez marrant
23:53parce que lors de l'élection de Donald Trump,
23:55on était encore dans un match
23:56entre Los Angeles et Paris.
23:58Et là, la France va faire des campagnes
24:00de relations publiques et d'influence
24:01pour essayer de déstabiliser
24:02la candidature de Los Angeles
24:03en insistant sur tout ce que dit Trump,
24:05notamment sur sa politique migratoire, etc.
24:07Et en montant en épingle cela.
24:08Donc, en fait, ce qu'on a décrié des Anglais
24:11une dizaine d'années auparavant,
24:12Paris 2024, a fait exactement pareil.
24:15Mais en fait, si on regarde bien,
24:17c'est amusant parce que Los Angeles aussi a gagné
24:19parce que ça s'est joué finalement.
24:22C'est une victoire à la pyrusse
24:23que Paris a gagné tout seul
24:24et Los Angeles a gagné tout seul.
24:26On a dit 24 Paris, 28 Los Angeles.
24:30Déjà, ça évite les scandales de corruption
24:32parce que moi, je peux vous dire que Tokyo 2020,
24:34il y a plusieurs enquêtes ouvertes,
24:35mais notamment en Afrique, des votes ont été achetés,
24:37notamment par une personne française.
24:39Et mon petit doigt me dit
24:39qu'il y a le comité d'organisation de Paris 2024
24:41et que tout le monde est au courant.
24:43Donc, en fait, le CEO, il s'en dit
24:44bon, on n'a plus de très grandes villes
24:46qui sont capables d'organiser
24:48des tels événements financiers.
24:50Donc, on ne peut pas se permettre
24:50de perdre une des deux candidatures,
24:51Paris ou Los Angeles.
24:53Donc, c'était cette idée
24:53d'avoir 2024 pour Paris,
24:552028 pour Los Angeles.
24:56Et maintenant, vous remarquez que souvent,
24:57le CEO va faire des discussions
25:00et c'est ce qu'on est en train de voir
25:01pour 2030 avec les Jeux olympiques d'hiver.
25:02On veut donner ça aux Alpes françaises.
25:04Mais M. Attal n'a toujours pas signé
25:06la lettre de garantie financière.
25:07Donc, ça pose un certain problème.
25:10Donc, voilà, c'était l'idée du CEO.
25:11En fait, il ne voulait ni perdre
25:12l'un, ni perdre l'autre parce qu'il
25:13trouvait des garanties financières
25:14et des villes suffisamment exposées
25:16pour que les Jeux soient le show
25:17désiré par Thomas Valls.
25:18Mais comment expliquer qu'une ville
25:20comme Los Angeles, alors la France,
25:21ça fait un siècle qu'on n'a pas eu
25:23les JODT, ça fait quand même un bail.
25:25Alors qu'une, je ne parle même pas
25:27une ville comme Los Angeles
25:29les a déjà organisées trois fois.
25:31Et la dernière, ce n'est pas très vieux,
25:33c'était 1984.
25:35C'était il y a 40 ans.
25:36Avec Coca-Cola et McDonald's,
25:37qui en avaient bien profité
25:38en tant qu'annonceur publicitaire.
25:40Exactement.
25:41Après, c'est une question de finance aussi.
25:43La France a souvent été candidate.
25:45Rappelez-vous, on a essayé de mettre
25:45Lille à la fin des années 90.
25:47Il y avait la candidature de Paris 2008
25:49qui avait été un four absolu.
25:51Donc, Paris avait candidaté plusieurs fois.
25:53Le problème, c'est que souvent,
25:54les dossiers n'étaient pas bons.
25:55C'est comme Annecy qui candidate
25:57pour 2018 pour les Olympiques d'hiver.
25:58Un désastre absolu,
26:00alors quand je dis absolu, c'est absolu,
26:01qui est terminé, je crois,
26:02par le frère de Beck Bédé
26:03qui était au MEDEF
26:04parce que Edgar de Gros-Piron
26:05avait démissionné.
26:07Ça a été une catastrophe
26:07sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
26:09La vérité, c'est que souvent,
26:10on fait des dossiers
26:11un peu brin de ballon quand même.
26:13Tandis que le dossier 2024,
26:14alors encore une fois, se pose problème.
26:15C'était un dossier qui était mensonger.
26:16Ce qu'on remarque entre le dossier de base
26:18et ce qu'il y a eu,
26:19on a fait un mensonge.
26:20Néanmoins, la campagne,
26:21notamment en termes de lobbying
26:22et tout le reste,
26:23elle était très, très bien faite.
26:25Ça réagit au 0 826 300 300.
26:28Direction les Yvelines.
26:29Bonjour, Karine.
26:31Bonjour à tous.
26:32Bonjour, bonjour.
26:33C'est Karine, pardon.
26:34J'avais noté Karine.
26:36Alors Karine, toutes mes excuses.
26:38Il n'y a aucun mal.
26:40Je me disais Karine a une voix
26:41un peu masculine, c'est bon.
26:42Elle a une voix un peu bizarre.
26:43C'était avant l'opération.
26:46On vous écoute.
26:48C'est gentil.
26:49Donc, Romain nous indique dans son livre
26:51que des dépenses inconséquentes
26:53ont été effectuées.
26:55Moi, je suis dans l'entreprise.
26:56J'ai une petite entreprise privée.
26:58Et lorsqu'on fait des bêtises,
27:00on est sanctionné.
27:01Et je voulais donc apporter
27:03ma touche sur le principe
27:04de responsabilité.
27:06Est-ce qu'il est possible de savoir ?
27:07Ma question est simple.
27:08Est-ce qu'il est possible de savoir
27:09quelles sont les personnes
27:10qui ont imposé leur signature
27:12sur ces contrats
27:12et ces dépenses inconséquentes ?
27:14Écoutez, Karine, restez avec nous.
27:17Karine des Yvelines,
27:17on va faire réagir Romain Molina.
27:19Vous avez entendu la question.
27:21Qui a signé ?
27:21Et est-ce qu'on est,
27:22dans l'olympisme comme dans la politique,
27:24responsable mais pas coupable ?
27:27Mais la question, elle est excellente
27:28parce qu'à un moment donné,
27:29il y a des gens qui vont devoir payer pour ça.
27:30Et si vous vous rappelez bien,
27:32Amélie Oudéa-Castera
27:33avait ouspillé Pierre Moscovici
27:35quand ce dernier, à la Cour des comptes,
27:36avait déjà annoncé
27:37qu'elle allait avoir un déficit.
27:38Elle avait dit non, mais les jeux
27:39paient les jeux le lendemain.
27:40Hybre de rage.
27:42La question, en effet,
27:42c'est qui signe et pourquoi ?
27:44On pourrait revenir sur les appels d'offres,
27:45comme je vous le dis.
27:46Il faudrait voir l'influence de M. Taubois,
27:48qui vient du badminton,
27:49au comité d'organisation,
27:50qui a eu une influence absolument colossale
27:52sur beaucoup de choses.
27:53Voir la responsabilité de Tony Estanguet,
27:54mais bon, il était visiblement
27:55trop occupé à gérer des affaires privées.
27:57Et puis également du ministère.
28:00Parce qu'à un moment donné,
28:00il faut quand même regarder.
28:01L'État, est-ce qu'ils ont regardé ?
28:03Je veux dire, on ne peut pas valider
28:04décemment, comme vous avez dit tout à l'heure,
28:05moi, je ne suis pas dans le BTP,
28:07mais un écart de 90 millions
28:08pour quelque chose qui est trois fois moins grand,
28:10ce n'est pas possible.
28:11Donc, soit à l'arrivée, soit au départ,
28:12il y a un problème.
28:13La question, en effet, qui a signé ?
28:15Honnêtement, les contrats ne sont malheureusement
28:17pas disponibles.
28:17Donc, je ne sais pas qui a signé sur papier.
28:19Je ne sais pas si c'est le président
28:19du comité d'organisation.
28:21C'est une vraie question.
28:22Par contre, il y a une responsabilité énorme
28:23parce qu'on a dépensé de l'argent
28:25à tort et à travers.
28:25Et vous verrez que ces gens-là
28:27ne seront jamais traduits en justice,
28:28qu'il n'y aura absolument aucun problème
28:29et qu'on va dire que tout va bien.
28:30Karim, vous voulez réagir ?
28:33Oui, écoutez, ça correspond
28:35C'est-à-dire que c'est notre argent,
28:37finalement, qui est utilisé par ces personnes-là.
28:41Et il n'y a aucune responsabilité à la fin.
28:44Nous, dans les petites entreprises,
28:45lorsqu'on fait des bêtises,
28:46la banque nous appelle
28:47dès qu'on dépasse 2 000 ou 3 000 euros de découvert.
28:50Et là, on parle de 90 millions
28:52et personne n'appelle et ça n'inquiète personne.
28:54C'est un peu navrant, c'est un peu triste.
28:56Mais on a l'histoire qu'un jour ou l'autre,
28:59des personnes seront mises,
29:01comme on dirait, devant leur responsabilité
29:03et pourront répondre de ça.
29:04Devant la justice, peut-être.
29:06On va faire réagir Romain Molina.
29:08Merci, Karim.
29:08Oui, c'est un peu comme la fontaine
29:10il y a quelques centaines d'années.
29:11Selon que vous serez puissant ou misérable, etc.
29:15Ça, c'est la version sardou,
29:16beaucoup plus récemment.
29:17La vraie question, c'est aussi
29:20quel est le rôle du ministère et d'Améliou Dacastéra,
29:22qui a été nommée présidente des audits de Paris 2024.
29:24Alors, il faudra m'expliquer pourquoi.
29:26Et on voit dans son ministère
29:27le nombre d'affaires qui sont mises sous le tapis.
29:29Je vais simplement poser une question à vos auditeurs.
29:30Est-ce que vous trouvez normal
29:31que la Fédération française des scrims
29:33est sous inspection générale depuis 16 mois
29:36et que le rapport ne soit toujours pas sorti ?
29:38Je ne savais pas qu'il fallait autant de temps
29:39pour inspecter une fédération des scrims
29:40qui a une quinzaine de salariés.
29:42Ah oui.
29:42Parce qu'avant les JO, il ne faut rien dire.
29:44Donc, comment d'un côté,
29:45vous avez un ministère qui couvre
29:47un nombre d'affaires absolument incalculable
29:49et qui dope d'argent public toutes ces fédérations
29:51dont on ne parle pas ?
29:52L'ANS, l'Agence nationale du sport,
29:53est en train de doper toutes ces fédérations,
29:55la lutte, les scrims et que sais-je encore,
29:57qui ont des déficits absolument exécrables,
30:00où les athlètes sont méprisés
30:03et le ministère ne dit rien.
30:05Et c'est cette même personne qu'on a mis
30:07en charge des audits pour Paris 2024.
30:08C'est beau quand même, le recyclage.
30:09Alors, merci Karim Désiveline.
30:12On prend direction le Grand Ouest,
30:13direction Nantes.
30:15Je n'ai pas entendu le prénom.
30:16C'est Frédéric de Nantes.
30:18Bonjour Frédéric.
30:20Frédéric ?
30:22Allô ?
30:23Ah, on a un petit problème.
30:24Allô Frédéric ?
30:26Ah, la ligne a sauté.
30:27On rappelle Frédéric.
30:28Vous parlez dans votre livre en mamollinat.
30:30Alors, quand on pense à argent dans le sport,
30:33on pense au salaire de Mbappé,
30:34du Real Madrid, etc.
30:36De ces athlètes en France
30:38qui, parfois, n'arrivent même pas à se payer
30:40ou ont du mal à se payer une paire de pointes.
30:43Ah, mais c'est absolument incroyable.
30:44Parce que, comme je vous dis,
30:45l'ANS dote financièrement les fédérations.
30:48Et puis, on a l'excuse de dire
30:49oui, mais l'ANS finance aussi des athlètes.
30:50Oui, on dit les potentiellement médaillables.
30:53Le problème, c'est qu'en fait,
30:54on fait un choix des fois assez trouble
30:56et après un moment donné,
30:56il faut quand même une redistribution
30:57aussi de certaines fédérations.
30:59Moi, ce qui m'a le plus choqué,
31:00c'est le canoë kayak.
31:01Parce qu'aujourd'hui,
31:01si vous êtes en équipe de France Jeune
31:03du canoë kayak,
31:04ils demandent aux parents
31:05de participer financièrement
31:06pour une compétition.
31:07Mais attendez, mais l'argent, il va où ?
31:09Où va l'argent ?
31:10Parce que je crois que les dirigeants,
31:12eux, ils ne reversent pas
31:12quand ils partent en première classe
31:14et en hôtel 4 ou 5 étoiles.
31:16Là, on a la fédération de lutte
31:17qui est déjà sous plainte de sauvegarde,
31:18qui a un déficit absolument abyssal,
31:19qui récupère 2,5 millions,
31:21je répète, 2,5 millions d'euros
31:22de subventions par an
31:24pour cette année olympique.
31:25Et alors qu'on a des plaintes
31:26au procureur de la République
31:27pour faux, usage de faux
31:28et emploi effectif.
31:29Ça ne pose aucun problème
31:30à notre ministère
31:31qui dope ces fédérations.
31:32Et les athlètes,
31:33ce sont toujours
31:33la dernière roue du carrosse.
31:34En athlétisme,
31:35combien ont dû faire une cagnotte
31:37pour essayer de subvenir
31:38à leurs besoins ?
31:39Je ne dis pas qu'on peut subvenir
31:40aux besoins de tout le monde.
31:41À un moment donné,
31:42il faut une discussion,
31:42mais c'est quelque chose.
31:43Excusez-moi, en athlétisme,
31:44à part les perchistes
31:45qui ont un équipement assez cher,
31:47parce que je pense que les poids,
31:48les javelots et les marteaux,
31:49c'est fourni.
31:50Mais en athlétisme,
31:51une paire de pointes,
31:52ça ne coûte pas très cher.
31:53Théoriquement,
31:54et surtout qu'on est sponsorisé.
31:57Je veux dire, normalement,
31:58il pourrait y avoir,
31:58je crois que ça va être 150,
31:59200 euros au minimum.
32:01Et vous en voulez changer
32:02peut-être deux ou trois fois
32:03dans l'année.
32:04C'est quand même aberrant
32:05que certains qui font partie
32:06du groupe France.
32:06Je vous parle de gens
32:07qui font partie du groupe France.
32:09Je ne parle pas des gens
32:10entre guillemets lambda.
32:11Je parle de l'élite quand même
32:12en France, parce que quand on est
32:12dans les 20, 30 meilleurs en France,
32:14même dans les 10 meilleurs
32:15on fait partie de l'élite.
32:16On est un sportif d'élite.
32:17Et ces gens-là,
32:18ils n'ont strictement rien,
32:20voire le nombre de cagnottes
32:21qu'ils ont fait.
32:21Et le pire,
32:22c'était lors des derniers
32:23championnats d'Europe à Rome.
32:24La Fédération d'athlétisme française
32:25s'était trompée.
32:26Des athlètes n'avaient pas été
32:27enregistrés à temps.
32:28Finalement, la Fédération
32:29internationale les avait enregistrés
32:30en soulignant l'amateurisme
32:31de la Fédération française.
32:33Des athlètes l'avaient critiqué.
32:34Et qu'est-ce qui s'est passé ?
32:35Ces mêmes athlètes ont été traduits
32:36en conseillers de discipline
32:44en étant auteurs du livre noir
32:46des Jeux olympiques publiés
32:47chez Exuvie.
32:48Vous êtes avec nous jusqu'à 14h.
32:50On se retrouve dans quelques instants.
32:52Et on a retrouvé Frédéric Denante,
32:53qu'on prendra directement à l'antenne.
33:08Et on a le plaisir de recevoir
33:09Romain Molina pour son livre,
33:11le livre noir des Jeux olympiques
33:13publié chez Exuvie.
33:15Et on a retrouvé Frédéric Denante.
33:17Bonjour Frédéric.
33:18Bonjour, bonjour à tous.
33:20Merci de me prendre.
33:21Avec plaisir.
33:23J'avais une question pour M. Molina.
33:25Est-ce que vous pensez qu'un jour,
33:27il sera possible que la Haute Autorité
33:30de lutte contre la corruption,
33:33le parquet financier,
33:37la Cour des comptes, etc.
33:39se saisiront de tous ces problèmes
33:40que vous avez soulevés
33:41dans votre enquête ?
33:43Et que l'on pourra mettre à jour
33:46tout ce qui n'est pas clair
33:47dans toutes ces affaires ?
33:49Eh bien, question à Romain Molina
33:50qui va vous répondre immédiatement.
33:53J'espère.
33:54J'espère parce qu'il y a plein d'affaires.
33:56En fait, il y a une double affaire.
33:57Il y a évidemment l'organisation des Jeux,
33:59tout ce qui se passe en termes financiers.
34:01Et puis, il y a l'autre point
34:02dont personne ne parle.
34:03C'est le fait qu'il y a une volonté étatique
34:05de fermer le couvercle sur toutes les affres
34:06du sport français.
34:08Et donc, notamment sur toutes ces fédérations
34:10qui ont des dérives.
34:10Je vais vous donner un exemple tout bête.
34:12On parlait de l'Escrime,
34:13c'est le premier pourvoyeur historique
34:14de médailles pour la France.
34:15Absolument.
34:16Son président, c'était Bruno Gard,
34:18qui était un ancien conseiller au sport
34:19de l'Ora Flessel
34:20et qui aujourd'hui retourne dans la politique
34:21à Rodez.
34:22Bon, Bruno Gard, il a démissionné
34:24en septembre 2023.
34:25Et comme je vous ai dit, il y a un audit
34:26qui est lancé depuis 16 mois
34:27dont on n'a toujours pas les résultats.
34:28Ce qui est quand même très bizarre
34:29parce que la Fédération Pensée de Foot,
34:30on a mis quatre mois pour faire l'audit.
34:31Mais passe encore.
34:32Il est sorti dans la presse de Rodez,
34:35des courriels confidentiels
34:37expliquant que Bruno Gard
34:39avait utilisé la carte de crédit
34:40de la Fédération Française d'Escrime
34:42pour faire des fausses factures Airbnb
34:45et pour notamment réparer
34:46le véhicule de sa femme
34:47aux frais de la Fédération d'Escrime.
34:49Et donc, c'était Bruno rend l'argent
34:51à peu près 10 000 euros.
34:51Il a commencé à rendre à peu près 5 000 euros.
34:53Lui, l'intéressé ne répond à rien.
34:56Mais la question que je vous pose,
34:57c'est normalement, on a quelque chose
34:58dans le Code civil
34:59qui s'appelle l'article 40, non ?
35:01Et que dit l'article 40 ?
35:03Et que pour non-dénonciation de crime
35:05ou de potentiel méfait
35:06vis-à-vis du procureur,
35:07c'est passif de trois ans de prison
35:09et 30 000 euros d'amende.
35:09Ce n'est pas de bêtise.
35:10Alors, je pose la question,
35:11pourquoi personne à l'intérieur du ministère,
35:13l'inspection générale,
35:14lorsqu'on a ce genre de soucis
35:15et même à l'intérieur
35:16de cette Fédération d'Escrime,
35:17pourquoi personne n'a déposé un dossier ?
35:20Est-ce qu'on a le droit, donc sincèrement,
35:22de ces fédérations dopées
35:23par l'argent public
35:24qui utilisent cet argent
35:25non pas pour le sport,
35:27mais pour des réparations
35:28d'une voiture,
35:30pour des fausses factures Airbnb
35:31que sais-je encore,
35:31notoire de 10 000 euros ?
35:33Est-ce que c'est tolérable ?
35:34Et pourquoi ces gens-là
35:35ne sont pas traduits en justice ?
35:36Après, on verra,
35:37est-ce que la justice en dira ?
35:38Mais au minimum,
35:39faire la procédure jusqu'au bout.
35:40Ben non, on fait l'autruche.
35:41Donc, il y a à la fois
35:42les gros problèmes liés à Paris 2024
35:44et aussi tous ces problèmes liés
35:46au financement de ces fédérations
35:47qui sont dopées par l'argent public
35:49et qui ne rendent aucun compte à personne.
35:51Merci, Frédéric.
35:52Vous avez une autre question à poser ?
35:54Non, non, je me demandais
35:55si ces instances que j'ai citées,
35:57qui devraient se saisir de ça,
35:59ne réservaient pas leurs actions
36:02à certaines personnes
36:04ou à certains courants politiques ?
36:06Merci beaucoup, Frédéric Denante.
36:09Alors, dans votre livre
36:10et dans votre vidéo de présentation du livre,
36:11Romain Molina,
36:12vous parlez des drones de surveillance,
36:13des restrictions de droits,
36:14d'interdiction de manifester.
36:17Vu ce qui se passe aujourd'hui,
36:18on peut craindre des manifestations
36:20puisque déjà certains syndicats disent
36:22qu'il faut faire la grève
36:24en vue des Jeux Olympiques.
36:25Est-ce que ça va être tenable ?
36:28Déjà, je ne sais pas comment un État
36:30peut accepter de signer
36:31qu'il y aurait une interdiction de manifestation
36:33à moins que le CO vous donne
36:34l'autorisation écrite.
36:36Il faut imaginer que le CO se met
36:37tellement au-dessus de l'État français
36:39que c'en est presque inimaginable et comique.
36:41Puis même, matériellement,
36:42vous allez faire comment si des gens manifestent ?
36:44Vous allez tous les arrêter et les mettre en prison ?
36:47Je veux dire, je ne sais même pas
36:47si légalement c'est tenable,
36:48mais la France a signé ça.
36:50En fait, le CO, comme je vous dis,
36:51est toujours gagnant à chaque fois.
36:52Et vu le contexte actuellement,
36:54et surtout la cérémonie d'ouverture
36:55qui est quand même
36:57par toutes les agences de renseignement du monde.
37:00Et pourtant, les Américains, les Israéliens,
37:02tous ont dit à la France
37:03« mais vous êtes complètement fous
37:04de faire ce que vous faites ».
37:06La grande peur, aujourd'hui,
37:07elle est pour la cérémonie d'ouverture.
37:09On va terminer sur les JO.
37:11Encore une question et après,
37:12on va parler du football professionnel
37:14et notamment des droits télé
37:15qui font beaucoup jaser en ce moment
37:17et dont vous parlez régulièrement,
37:18notamment sur votre chaîne YouTube.
37:21J'avais une dernière question.
37:22Oui, le déficit, on l'évalue
37:24ou vous l'évaluez à combien ?
37:26Le déficit prévisible des JO,
37:28le trou qu'il va falloir combler
37:30en tout état de cause ?
37:32Alors déjà, Pierre Moscovici avait annoncé
37:33quand même qu'il allait avoir un déficit.
37:35C'est un rappelé.
37:36Mais immédiatement, comme je vous dis,
37:37on l'a soufflé dans les bronches,
37:39comme dirait ma mère.
37:41Le budget officieux,
37:43il est entre 11 et 12 milliards aujourd'hui,
37:44alors qu'à la base, il était entre 6 et 7.
37:4612 milliards ?
37:48Entre 11 et 12.
37:49Aujourd'hui, on est à peu près entre 11 et 12.
37:50De déficit ?
37:51Non, au total.
37:52Le budget prévu était entre 6 et 7.
37:54Ah d'accord, OK.
37:55Donc, au compté, c'est le double.
37:56D'accord, OK.
37:57Effectivement, ça fait quand même
37:58un très gros écart.
38:00On va continuer parce qu'on en parle beaucoup.
38:02C'est un des feuilletons de l'été.
38:04Les droits télé pour le football.
38:06Alors, on a eu le...
38:07Je ne sais pas comment on peut appeler ça,
38:08un imbroglio ou une tartufferie
38:11Médiapro.
38:12Où est-ce qu'on en est, notamment,
38:14avec la création de la chaîne de télé
38:15de la Ligue de football ?
38:17S'ils veulent couler, oui,
38:18c'est pas mal, c'est bien.
38:20Mais si vous voulez,
38:22dans l'incompétence, on parlait des JO,
38:24alors là, on a un niveau d'incompétence
38:26et encore une fois, de gens hors sol
38:27qui, encore une fois, ne sont pas contrôlés
38:29alors qu'ils ont des délégations
38:30de services publics.
38:31Donc, encore une fois,
38:31que fait le ministère ?
38:33On a une Ligue de football professionnelle
38:34qui a quasiment doublé son budget,
38:35son train de vie,
38:36qui est aujourd'hui entre 110 et 120 millions par an.
38:38Ce sont les clubs qui vont le payer
38:39à travers ces droits télé.
38:41Donc là, ils veulent faire une chaîne de télé
38:42qui, normalement, sera décidée demain
38:43et qui sera diffusée sur Discovery,
38:45c'est-à-dire sans vraiment de minimum garantie
38:47où les gens pensent qu'ils vont avoir
38:483,5 millions d'abonnés en deux ans
38:50à 27,99 euros par mois.
38:52Donc, quand on est autant déconnecté de la réalité,
38:53vous voulez que je vous dise quoi ?
38:54Ils font venir du mobilier particulier
38:56dans les nouveaux locaux de la Ligue de football
38:58qui a coûté 38 000 euros le mètre carré.
39:01Donc, je vais faire très simple
39:02pour que les gens comprennent.
39:03Les clubs de foot professionnels,
39:04ce sont des gouffres financiers
39:05parce qu'ils sont gérés n'importe comment.
39:07Ça fait des années que j'alerte,
39:08la Direction nationale de contrôle et de gestion,
39:11la DNCG, visiblement,
39:12elle fait de la chaise longue.
39:13Vous avez un club comme Montpellier,
39:15c'est magnifique Montpellier,
39:1652 millions de revenus,
39:17masse salariale de 51 millions.
39:19Mais d'où vous avez ça ?
39:20D'où, quand vous générez 52 millions de revenus,
39:22votre masse salariale,
39:23c'est quasiment 98 % de vos revenus.
39:25Donc, avant de vendre des joueurs,
39:26ils perdent à peu près 20 millions par an.
39:28C'était en comptant les aides,
39:29notamment d'un fonds d'investissement
39:30qui s'appelle CVC et les droits TV.
39:32Là, avec toutes les baisses qu'il va y avoir,
39:33ces clubs, au lieu de perdre 20 millions par an,
39:35ils vont en perdre 40 sur un contrat de 5 ans.
39:37Donc, chez moi, ça fait 200 millions.
39:39Donc, ils vont couler,
39:41tous les clubs moyens intermédiaires.
39:42Ou il va falloir vendre tous les joueurs.
39:46Bon, c'est fini.
39:47Les clubs étrangers savent très bien
39:48la situation des clubs français,
39:49donc c'est fini.
39:50On peut le faire une année.
39:52On ne peut pas le faire 2 ans,
39:53ni 3 ans, ni 4 ans.
39:54Donc, ils sont mis la corde autour du coup.
39:57Et pendant ce temps,
39:57la Ligue de football professionnelle,
39:58elle continue de vivre sur un train de vie
40:00absolument royal.
40:02Mais personne ne dit rien.
40:02La Fédération ne dit rien,
40:03le ministère ne dit rien.
40:04Vous avez parlé des prospectives
40:06de la chaîne de la Ligue de football.
40:09Au maximum, c'était diffusé par Amazon Prime
40:12en grande partie ces derniers temps.
40:14250 millions, exactement.
40:17Et combien d'abonnés avait Amazon Prime ?
40:19Pas énormément,
40:20parce que ce n'était pas bénéficiaire.
40:22Imaginez, ce n'était pas profitable pour eux.
40:24Donc là, on a les génies du marketing
40:26de la Ligue qui n'ont jamais fait de télépayante.
40:28Surtout aujourd'hui, à l'heure de l'IPTV,
40:29du piratage, les données sont différentes.
40:32Déjà, on demande aux Français
40:33qui aiment le sport.
40:34Si vous voulez les Coupes d'Europe,
40:35il faut vous abonner à Canal.
40:36Si vous voulez autre chose,
40:36vous vous abonnez là.
40:37Il faut s'abonner à Lille,
40:38il faut s'abonner à Canal.
40:39Il faut s'abonner à tout le monde,
40:40en fait, maintenant qu'on parle du foot.
40:41Honnêtement, 27,99€.
40:43Et eux, ils pensent qu'il va y avoir
40:44des millions de gens qui vont venir.
40:46Et quand vous avez autant de bêtises devant vous,
40:48des fois, je me pose des questions.
40:50Je me dis, comment on peut être aussi bête ?
40:51Est-ce qu'il y a un vrai risque
40:52qu'on commence la saison ?
40:53C'est dans quelques semaines.
40:55Ça va aller très vite.
40:55Ils doivent se décider demain.
40:57Oui, mais est-ce qu'il y a un risque
40:58qu'on n'ait pas de diffuseur ?
40:59Mais ça aurait été souhaitable,
41:01parce que vous faites péter le système.
41:03Alors oui, le nouveau sponsor McDonald's,
41:05les sponsors n'auraient pas été contents
41:06pendant une ou deux journées.
41:07Mais là, l'idée de sauvegarder un système
41:09qui est complètement déficitaire
41:10et qui va encore une fois demander à l'État
41:11d'encontrer lui-même des aides
41:13et qui va encore faire plus de dettes
41:14et plus de prêts, est-ce que c'est souhaitable ?
41:15Pas du tout.
41:17Donc, demain, ils doivent se décider
41:18pour l'oeuvre de Discovery,
41:19parce que l'ultimatum était pour le 12 juillet.
41:21Donc, l'idée, c'est de diffuser cette chaîne
41:22sur Discovery.
41:22Discovery gardera une partie forcément
41:24des 27,99€ parce qu'ils ont l'abonnement max.
41:26Qui va payer les coûts de production ?
41:28Qui va payer les trains de vie de la Ligue ?
41:30C'est du suicide professionnel.
41:32Mais sans les rentrer en une minute,
41:33est-ce qu'on risque vraiment une faillite
41:35du football français ?
41:36Des clubs intermédiaires de Ligue 1.
41:39Parce qu'en fait, les gros,
41:40ils vont récupérer sur les droits internationaux,
41:42sur d'autres choses.
41:43Les clubs moyens qui ne sont pas en Coupe d'Europe,
41:45les Montpellier, les Nantes, les Reims surtout,
41:47eux, je ne sais pas comment ils vont survivre
41:48parce qu'on rappelle que le contrat,
41:49là, on voit que cet été,
41:50multiplie par cinq années.
41:52Vous imaginez, comme je vous dis, le déficit,
41:5435 millions x 5, 40 millions x 5,
41:56qu'est-ce que ça fait ?
41:56Ah oui, c'est absolument énorme.
41:58Merci beaucoup, Romain Molina,
42:01auteur du livre noir des Jeux Olympiques
42:03publié chez Exuvi,
42:04qu'on trouve dans toutes les bonnes librairies
42:05et sur toutes les bonnes plateformes
42:06de France et de Navarre.
42:07C'est bien ça ?
42:09En théorie, oui, sur les plateformes, etc.
42:11On peut le commander à la FNAC, Amazon,
42:12de partout et en librairie.
42:13Tout à fait.
42:14Et a priori, il marche très fort depuis lundi.
42:16Merci beaucoup à vous.
42:18On ne pouvait pas terminer l'émission
42:19sans saluer un des feuseurs de cette émission,
42:23Bercov, dans tous ses états,
42:25puisque c'est sa dernière aujourd'hui avec nous.
42:27Alors, Esteban, ça fait quel effet ?
42:29Il mérite des applaudissements.
42:30Le studio s'est rempli.
42:32Merci, Philippe.
42:34Très heureux d'avoir partagé
42:35cette dernière semaine avec vous.
42:37Plaisir réciproque,
42:38quand j'avais le bonheur de remplacer André,
42:40même si j'adore les vraies voix, évidemment.
42:42On a toujours travaillé ensemble
42:43avec énormément de bonheur.
42:44Évidemment.
42:45Merci beaucoup, André Bercov,
42:46à toute l'équipe en régie.
42:47C'est un travail d'équipe avec Thibaut à la réalisation,
42:49Emmanuel Austandard, Justine aux réseaux sociaux
42:51et toute l'équipe de Sud Radio.
42:53Merci à tous pour cette belle année
42:55et que du bonheur pour la suite.
42:56Écoutez, on vous souhaite de bonnes vacances.
42:58On vous souhaite le meilleur vent possible pour la suite.
43:01Et vraiment, c'était un plaisir de bosser avec vous, Esteban.
43:05Merci beaucoup.
43:06Je dois le dire, vous êtes un grand professionnel
43:08et un très bon journaliste.
43:10Merci beaucoup à vous.
43:12Tout de suite, vous allez retrouver Brigitte Lahaye,
43:15comme tout, dans encore une salle d'applaudissements
43:17parce qu'il les vaut bien.
43:19Tout de suite, ce n'est pas sa dernière.
43:20Vous allez retrouver Brigitte Lahaye.
43:23On se retrouve, nous, demain, de midi à 14h.
43:27J'allais dire de 17h à 20h.
43:28C'est le réflexe de vraie voix.
43:30Allez, à demain, midi, pour Bercom dans tous ses états.

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