Avec Danielle di Giovanni, présidente de la DAPAT ; Étienne Jacob, journaliste au Figaro, auteur de "La France des gourous : Journal d'un infiltré" publié aux éditions du Rocher.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:00:04 Nous sommes en guerre
00:00:08 [Musique]
00:00:22 Du fait qu'elle ne chante pas français, elle ne chante pas étranger non plus, elle chante on ne sait pas quoi
00:00:26 C'est du métissage
00:00:28 C'est du n'importe quoi
00:00:30 Nous sommes en guerre
00:00:32 Nous sommes en guerre avait dit le président Macron
00:00:34 Il y a à peu près, moi en plus, 3 ans, 3 ans et demi
00:00:36 Il s'agissait du Covid
00:00:38 Et la guerre elle continue
00:00:40 Et la guerre, elle continue depuis longtemps
00:00:42 Elle continue depuis longtemps avec
00:00:44 On en parle très peu de ça
00:00:46 On parle des femmes battues
00:00:48 On parle des violences conjugales
00:00:50 On parle des violences faites à enfants
00:00:52 Mais on ne parle pas assez de la détresse, de la précarité
00:00:54 Et là on va parler avec la fondation d'APAT
00:00:56 On va expliquer ce qui se passe effectivement
00:00:58 Parce que souvent vous passez à côté
00:01:00 Et puis voilà
00:01:02 Et puis la misère, la vraie
00:01:04 Et on va aussi parler évidemment
00:01:06 De ce qui se passe à Marseille
00:01:08 Où le président Macron est allé
00:01:10 XXL
00:01:12 La grande tournée XXL
00:01:14 Place nette XXL
00:01:16 Oui, simplement
00:01:18 Quand le président est parti, les CRS sont partis
00:01:20 Et bien la vente reprend
00:01:22 Alors on arrête comment ?
00:01:24 On arrête comment ce tonneau des Danaïdes
00:01:26 Avec une petite cuillère
00:01:28 On va quand même en parler
00:01:30 De tout cela
00:01:32 Et puis on va parler effectivement de la querelle
00:01:34 Ayan Nakamura, doit-elle chanter
00:01:36 Piaf à l'inauguration des Jeux Olympiques ?
00:01:38 Alors on invoque tous
00:01:40 Les uns disent oui c'est du racisme
00:01:42 Si ce n'est pas Ayan Nakamura
00:01:44 D'autres disent, mais attendez, elles disent n'importe quoi
00:01:46 On va peut-être faire ce qu'on appelle des comparaisons actives
00:01:48 C'est intéressant
00:01:50 Pour savoir ce qui est en train de se passer
00:01:52 Et puis après les perles, les huées, les bravos
00:01:54 Vous allez voir Marlène Schiappa qui fait un roman
00:01:56 Non pas érotique, non pas érotique
00:01:58 Mais de genre, de genre
00:02:00 Et oui, c'est très très à la mode
00:02:02 On va parler effectivement d'une reconversion
00:02:04 De Jean-Michel Blanquer
00:02:06 Et Olivier Véran qui va travailler
00:02:08 En chirurgie esthétique, et oui
00:02:10 On a les masques qu'on peut pour le moment
00:02:12 Et enfin, en seconde partie
00:02:14 D'émission, on va parler d'un autre
00:02:16 Problème qui n'est pas négligeable
00:02:18 La France des gourous
00:02:20 La France des sectes
00:02:22 Étienne Jacob, journaliste du Figaro, s'est infiltré
00:02:24 Dans un certain nombre de formations
00:02:26 Un certain nombre de sectes qui franchement
00:02:28 Donnent à penser et je dirais même
00:02:30 A se préoccuper
00:02:32 A tout de suite
00:02:34 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense
00:02:36 C'est vraiment agréable
00:02:38 D'entendre une radio aussi joyeuse
00:02:40 Même que ce soit le 7h du matin et le soir
00:02:42 C'est excellent
00:02:44 Sud Radio, parlons vrai
00:02:46 Ici Sud Radio
00:02:48 Les français parlent au français
00:02:50 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:02:52 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:02:54 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:02:56 Les femmes, les femmes
00:02:58 On en parle beaucoup
00:03:00 On en parle beaucoup dans le wokisme
00:03:02 On en parle beaucoup dans "Me too"
00:03:04 On en parle beaucoup dans "Balance ton porc"
00:03:06 Etc, etc
00:03:08 On parle aussi des femmes battues
00:03:10 On parle des femmes victimes de violences
00:03:12 Et il faut en parler
00:03:14 Et c'est ce qu'on va faire
00:03:16 On parle des femmes victimes de violences
00:03:18 Et il faut en parler également
00:03:20 Mais on parle peu, on parle moins
00:03:22 Effectivement des femmes en détresse
00:03:24 Des femmes en détresse, des femmes en misère
00:03:26 En état de misère, de misère matérielle
00:03:28 C'est très bien
00:03:30 La misère morale est très importante
00:03:32 Mais la misère matérielle est encore plus importante
00:03:34 Car comment voulez-vous parler
00:03:36 Comment voulez-vous être libre avec un ventre vide
00:03:38 Donc très important
00:03:40 Et on va parler d'une fondation
00:03:42 Qui fait beaucoup
00:03:44 Beaucoup de choses à ce sujet
00:03:46 Et ça me parait très important
00:03:48 De ne pas oublier ce côté de la réalité
00:03:50 Sud Radio Bercov
00:03:52 Dans tous ses états
00:03:54 Le fait du jour
00:03:56 Les femmes avec leurs gestes pleins de charme
00:03:58 Mais comment voulez-vous avoir des gestes pleins de charme
00:04:00 Quand vous êtes SDF
00:04:02 38% des sans domicile fixe sont des femmes
00:04:04 48% des sans domicile fixe
00:04:06 De moins de 30 ans
00:04:08 Sont des femmes
00:04:10 Une femme SDF sur 3 est accompagnée d'enfants
00:04:12 Et l'âge moyen
00:04:14 Des femmes sans domicile fixe
00:04:16 Elles meurent à 45 ans
00:04:18 Alors que c'est 49 ans pour les hommes
00:04:20 Et bien les femmes qui en général
00:04:22 Ont une expérience de vie plus longue
00:04:24 Et bien c'est 45 ans
00:04:26 Et voilà
00:04:28 Et ça c'est un état de fait
00:04:30 Notamment qui fait partie de la mission
00:04:32 De la DAPAT
00:04:34 C'est évidemment
00:04:36 Daniel de Giovanni avec Patrick de Giovanni
00:04:38 Alors d'abord
00:04:40 Si vous avez
00:04:42 Et moi je trouve que c'est très important
00:04:44 Parce qu'on dit toujours "ah oui les donateurs, les riches donateurs"
00:04:46 Mais c'est important
00:04:48 Si l'argent ne circule pas aussi pour aider ces personnes
00:04:50 On parle de quoi ?
00:04:52 Donc comment ça vous est venu la DAPAT ?
00:04:54 Comment ça a été fondé ?
00:04:56 Eh bien j'ai toujours pensé que
00:04:58 Quand on recevait il fallait donner
00:05:00 Ça c'est la première chose
00:05:02 Et on donne ce que l'on peut
00:05:04 On peut donner de son temps, on peut donner de l'aide
00:05:06 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:08 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:10 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:12 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:14 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:16 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:18 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:20 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:22 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:24 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:26 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:28 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:30 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:32 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:34 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:36 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:38 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:40 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:42 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:44 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:46 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:48 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:50 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:52 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:54 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:56 Et on peut donner aussi de l'argent
00:05:58 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:00 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:02 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:04 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:06 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:08 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:10 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:12 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:14 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:16 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:18 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:20 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:22 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:24 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:26 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:28 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:30 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:32 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:34 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:36 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:38 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:40 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:42 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:44 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:46 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:48 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:50 Et on peut donner aussi de l'argent
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00:06:56 Et on peut donner aussi de l'argent
00:06:58 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:00 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:02 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:04 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:06 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:08 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:10 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:12 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:14 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:16 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:18 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:20 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:22 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:24 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:26 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:28 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:30 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:32 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:34 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:36 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:38 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:40 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:42 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:44 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:46 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:48 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:50 Et on peut donner aussi de l'argent
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00:07:54 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:56 Et on peut donner aussi de l'argent
00:07:58 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:00 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:02 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:04 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:06 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:08 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:10 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:12 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:14 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:16 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:18 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:20 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:22 Et on peut donner aussi de l'argent
00:08:24 Et ça y est, c'est le trou
00:08:26 Et il n'y a pas que ça, il y a vraiment beaucoup d'autres choses
00:08:28 Disons qu'il y a des accidents de la vie
00:08:30 C'est ce que j'appelle les accidents de la vie
00:08:32 Qui vous, tel que ce fois, vous tétanisent
00:08:34 Qui vous, tel que ce fois, vous tétanisent
00:08:36 Et vous rendent vraiment incapables de réagir à la vie
00:08:38 Et là, les associations sont très importantes
00:08:40 Et là, les associations sont très importantes
00:08:42 Il y en a à la porte de plein de gens, mais on ne les connaît pas
00:08:44 On ne les connaît pas suffisamment
00:08:46 Ces dernières années, on a fait du travail
00:08:48 Et ça commence à venir
00:08:50 Mais honnêtement, je crois que c'est hyper important
00:08:52 D'avoir une écoute, déjà
00:08:54 Et depuis en 2017
00:08:56 Et depuis en 2017
00:08:58 Il y a eu des décisions de prise avec les différentes ministres
00:09:00 Qui ont osé parler, etc.
00:09:02 Il y a des progrès
00:09:04 Alors dites, juste pour revenir à l'économie
00:09:06 Notre fonds de dotation
00:09:08 Ce fonds de dotation est doté de combien
00:09:10 Et chaque année, ça fait combien ?
00:09:12 Voilà comment ça fonctionne
00:09:14 On a mis 14 millions d'euros sur la tarte
00:09:16 En 2020 ?
00:09:18 Oui, c'est donc un capital
00:09:20 Que nous disposons et que mon mari
00:09:22 Dont c'est le métier, sait faire fructifier
00:09:24 Avec un groupe, puisqu'on a un comité d'investissement, etc.
00:09:26 Avec un groupe, puisqu'on a un comité d'investissement, etc.
00:09:28 Mais cet argent ne nous appartient plus
00:09:30 C'est de l'argent qui est au service
00:09:32 Et qui est au service de la cause générale
00:09:34 Et qui ne pourra pas servir
00:09:36 A autre chose que d'accompagner
00:09:38 Des femmes en détresse
00:09:40 C'est clair dans les statuts
00:09:42 Et si nous disparaissons et que ça devait être liquidé
00:09:44 Ça ne pourrait aller qu'à une autre fondation
00:09:46 Qui fasse le même type de choses
00:09:48 Et qui fait travailler et tous les ans
00:09:50 Ça rapporte un million à peu près
00:09:52 Voir un peu plus
00:09:54 Et ce million est géré par nous-mêmes
00:09:56 Avec une équipe projet
00:09:58 Nous avons 50 bénévoles remarquables
00:10:00 Qui reçoivent les dossiers
00:10:02 Qui les étudient, qui vont faire leur enquête
00:10:04 Nous ne faisons pas que donner de l'argent
00:10:06 Tout le monde en fait
00:10:08 Notre projet, c'est d'apporter nos compétences
00:10:10 C'est-à-dire d'apporter de l'accompagnement
00:10:12 De l'écoute, de la compréhension
00:10:14 Où vous en êtes
00:10:16 Un dirigeant d'association
00:10:18 Qui initie ça, souvent c'est un entrepreneur social
00:10:20 Il ne connait pas tout
00:10:22 Comme dans l'entreprise
00:10:24 On a une belle idée, on a une envie
00:10:26 On met en place des choses
00:10:28 - Il faut savoir comment faire fonctionner
00:10:30 - Le premier embauche ou autre
00:10:32 Vous vous trouvez avec un prud'homme
00:10:34 Et il n'y a plus rien
00:10:36 Et en plus, il faut savoir que les associations
00:10:38 C'est tous les ans qu'il faut recommencer
00:10:40 Tous les dossiers pour obtenir des subventions
00:10:42 Parce qu'ils ne vivent que de subventions publiques
00:10:44 Et de dons privés
00:10:46 - Oui, c'est l'association loi 1901
00:10:48 - Et les dons privés ne sont pas énormes
00:10:50 Et celui qui a créé en tant que président
00:10:52 Même s'il donne de son temps, il ne peut pas se rémunérer
00:10:54 A un moment donné, il passe directeur de l'assos
00:10:56 Et comment on fait ?
00:10:58 Donc il y a tout un travail
00:11:00 D'écoute et surtout de consolidation
00:11:04 Parce que ces gens qui démarrent
00:11:06 Quelquefois, ils sont obligés d'arrêter parce qu'il n'y a plus les moyens
00:11:08 Donc nous sommes là pour servir de relais
00:11:10 - Alors, Daniel Giovanni
00:11:12 Combien d'associations aujourd'hui
00:11:14 Vous aidez, en tout cas vous accompagnez
00:11:16 Que ce soit par l'argent
00:11:18 Mais que ce soit aussi évidemment par les conseils
00:11:20 - On est à pas loin de 200
00:11:22 - 200 associations ? Sur toute la France ?
00:11:24 - Sur toute la France, vraiment, sur tout le territoire
00:11:26 Et nous avons créé cette année
00:11:28 Un tisseur de liens, parce qu'on s'est rendu compte
00:11:30 Que ce qui importait beaucoup à ces associations
00:11:32 Souvent, c'était d'être mis en relation
00:11:34 D'un bout de la France à l'autre
00:11:36 Une initiative prise à Marseille
00:11:38 Peut être utilisée à Lille
00:11:40 Et en même temps, on gagne du temps
00:11:42 Donc on gagne de l'argent, on gagne de l'énergie
00:11:44 Et ça va beaucoup plus vite
00:11:46 Et c'est les associations qui nous ont ramené ça
00:11:48 Donc, tisseur de liens, c'est vraiment devenu
00:11:50 Un concept, avec un truc
00:11:52 Et nous mettons à disposition la maison de Dapate
00:11:54 On vient d'acheter un local à Paris
00:11:56 Pour qu'ils puissent se rencontrer
00:11:58 - C'est devenu la maison du fond et des associations
00:12:00 - Absolument, et donc l'idée
00:12:02 C'est d'organiser des conférences
00:12:04 Des échanges, des trucs, et de la formation
00:12:06 Pour permettre aux dirigeants d'associations
00:12:08 De devenir des entrepreneurs sociaux
00:12:10 C'est à dire, d'être conscient qu'ils sont
00:12:12 Une force économique
00:12:14 - Ils peuvent venir se former chez vous à Paris
00:12:16 - Absolument, et même à distance, puisque maintenant
00:12:18 On peut fonctionner très bien
00:12:20 Donc l'idée c'est, un, de les écouter, de voir leurs besoins
00:12:22 De mettre à disposition des compétences
00:12:24 S'il y a besoin d'une personne
00:12:26 Qui s'occupe de mettre en place des dispositifs
00:12:28 D'aller voir les banques, d'aller rechercher l'argent
00:12:30 Bref, c'est un accompagnement
00:12:32 Managérial, mais aussi un accompagnement
00:12:34 Financier, on leur achète des locaux
00:12:36 Donc on a créé un fonds d'investissement
00:12:38 Cette fois, c'est plus de la philanthropie
00:12:40 - Pour des locaux, ah oui
00:12:42 - C'est un fonds d'investissement solidaire
00:12:44 C'est à dire qu'on récupère des fonds, on achète
00:12:46 Des locaux
00:12:48 - Pour les associations
00:12:50 - Oui, et des chambres aussi pour garder
00:12:52 Les femmes en détresse, les mettre à l'abri
00:12:54 Et à ce moment là
00:12:56 On a un loyer
00:12:58 Beaucoup moins cher, les investisseurs
00:13:00 Acceptent de ne pas avoir
00:13:02 Disons, une rentabilité plus d'un pour cent
00:13:04 - Oui, en général, vous avez rencontré
00:13:06 Des bonnes volontés de ce point de vue là
00:13:08 - Et puis même sur le plan... - Les gens qui vous disent
00:13:10 "Ah, retour sur investissement" - Non, vous savez, il y a
00:13:12 Beaucoup plus de gens qu'on imagine qui sont prêts à le faire
00:13:14 D'autant plus que quand ils investissent
00:13:16 Dans l'immobilier, ils savent qu'ils ne perdront pas
00:13:18 De l'argent sur du long terme
00:13:20 Et qu'aussi, ils font une bonne action
00:13:22 Et que probablement, nous allons avoir un label
00:13:24 "Esus", ils vont pouvoir déduire
00:13:26 Trois francs
00:13:28 Mais il y a aussi
00:13:30 Tout ce qui épargne salarial
00:13:32 Où ils sont obligés d'investir dans dix pour cent
00:13:34 De leurs moyens
00:13:36 - Vous connaissez tous les mécanismes
00:13:38 - Voilà, et on lève des fonds
00:13:40 Pour acheter des locaux
00:13:42 Pour les associations
00:13:44 - D'accord, alors, ce que je voudrais savoir
00:13:46 Là, aujourd'hui
00:13:48 D'abord, oui, très important
00:13:50 Je dis ça pour nos auditeurs qui vous écoutent
00:13:52 Nos auditrices
00:13:54 Vous avez un site internet, bien sûr
00:13:56 Est-ce qu'on peut vous joindre pour suivre l'activité
00:13:58 De la fondation, ou pour y participer
00:14:00 - Absolument
00:14:02 Alors, www.dapat.fr
00:14:04 D A P A T
00:14:06 Il y a énormément de choses sur le site
00:14:08 - D A P A T
00:14:10 - D A P A T
00:14:12 - D A P A T
00:14:14 Nous sommes sur Paris
00:14:16 Nous accueillons volontiers toutes les bonnes volontés
00:14:18 Sur toute la France, parce que nous ne sommes pas que sur Paris
00:14:20 Nous avons créé déjà une délégation
00:14:22 D'Apat Nouvelle Aquitaine
00:14:24 Ca couvre la Gironde, etc
00:14:26 Nous sommes en train d'en créer une autre
00:14:28 De l'Isère, de Lyon, etc
00:14:30 Et nous en avons une aussi
00:14:32 Du côté de Dijon, qui est en train de se préparer
00:14:34 Parce qu'à chaque fois que nous avons des associations
00:14:36 Très implantées, comme dans le Beaujolais Vert
00:14:38 Comme dans la Vendée
00:14:40 Ou autre, ou en Auvergne
00:14:42 C'est très loin Paris
00:14:44 Et donc si on veut leur envoyer des compétences
00:14:46 Des personnes qui vont liser
00:14:48 - Aujourd'hui, avec Internet et le télétravail, on peut
00:14:50 - On peut, mais il faut aussi une petite présence physique
00:14:52 C'est pas mal - Bien sûr
00:14:54 - Donc si vous avez des gens sur le territoire
00:14:56 Vous pouvez aller chercher toutes les autorités locales
00:14:58 On peut leur faciliter les démarches
00:15:00 On peut les aider à trouver des fonds publics
00:15:02 On peut aller pour eux
00:15:04 Être ceux qui vont plaider leur cause
00:15:06 Et ramasser les
00:15:08 - Très bien ce que vous faites. Alors justement, vous avez
00:15:10 Et vous n'avez aucune, vous, vous n'êtes pas subventionné
00:15:12 Par l'Etat, etc
00:15:14 - Non, non, on n'a pas besoin
00:15:16 - Vous restez, fondation privée - Nous on vient au côté de l'Etat
00:15:18 Pour apporter quelque chose quand il en a besoin
00:15:20 Sur un dossier bien précis
00:15:22 C'est ce que j'ai dit récemment en Ile-de-France
00:15:24 Madame Pécresse m'a dit "mais vous ne me demandez pas d'argent"
00:15:26 Non, on est là éventuellement pour soutenir
00:15:28 Un projet que vous avez et qui nous plaît
00:15:30 - Et alors, revenons à cette situation
00:15:32 Revenons au coeur du sujet, ces femmes en détresse
00:15:34 Depuis que vous vous faites
00:15:36 Donc vous visitez, vous allez
00:15:38 Je pense que vous allez sur le terrain - Tout à fait, on aime ça
00:15:40 - Avec vous, votre comité, etc
00:15:42 La situation est vraiment
00:15:44 Aussi préoccupante, parce qu'on voit des chiffres
00:15:46 Les chiffres sont très, c'est quand même très fort
00:15:48 - Très alarmant. Je pense que ça a dû être
00:15:50 Au moins aussi alarmant dans le temps
00:15:52 Mais que maintenant on les voit plus
00:15:54 Il y a des voix qui s'élèvent, on a eu la députée
00:15:56 Émilie Chandler, que je connais bien
00:15:58 Et que j'aime, et qui nous a fait un rapport
00:16:00 Sur les violences intrafamiliales
00:16:02 C'est un outil de travail
00:16:04 Et à chaque fois qu'il y a un rapport qui sort
00:16:06 On a de quoi communiquer, on a de quoi sensibiliser
00:16:08 Et les femmes osent parler
00:16:10 Et les associations commencent à être visibles
00:16:12 On a fait un travail vraiment de dentelière
00:16:14 Pour trouver les petites associations
00:16:16 Qui sont innovantes
00:16:18 Et qui ont besoin, justement
00:16:20 De faire plus et mieux
00:16:22 Il y a les grands acteurs, mais les grands acteurs ils n'ont pas besoin de nous
00:16:24 Il y a ceux qu'on connait
00:16:26 Nous on est vraiment dans la petite initiative locale
00:16:28 - C'est ça, en fait
00:16:30 Vous êtes un complément, une synergie
00:16:32 Il y a beaucoup de gens qui font beaucoup de choses
00:16:34 - Absolument, nous on a notre petite niche
00:16:36 - Mais vous ratissez, oui, oh ma petite niche
00:16:38 Elle est pas si petite que ça, et vous ratissez le territoire
00:16:40 Mais c'est bien, écoutez
00:16:42 Moi quand je vous écoute, d'abord
00:16:44 Ça me paraît très important
00:16:46 Et soyons absolument clairs
00:16:48 Il faut
00:16:50 Qu'il y a beaucoup de gens
00:16:52 En tout cas, et encore une fois
00:16:54 On n'est pas... qui ont de l'argent
00:16:56 Et c'est très très bien quand on consacre
00:16:58 Effectivement, et pas seulement
00:17:00 Comme cerise sur le gâteau et huilé à la boutonnière
00:17:02 Consacrer un peu de temps
00:17:04 Et même de temps et de moyens
00:17:06 A évidemment des situations
00:17:08 Dramatiques, donc
00:17:10 Espérons que vous allez faire des petits
00:17:12 - Je peux juste vous dire que le don rend heureux
00:17:14 C'est scientifiquement prouvé
00:17:16 Donner nous rend heureux
00:17:18 Alors allons-y tous
00:17:20 - Eh bien donnez-le moi, comme disait un certain Enrico Macias
00:17:22 - Absolument - En tout cas merci
00:17:24 La DAPAT, vous savez où vous
00:17:26 Renseignez DAPAT.fr
00:17:28 Vous allez voir, et tout ce que vous pouvez faire
00:17:30 Tout ce que chacun d'entre nous peut faire
00:17:32 A son niveau, eh bien est très important
00:17:34 Parce que la misère
00:17:36 Ça se combat, et ça ne
00:17:38 On ne la laisse pas seul
00:17:40 - Merci - Merci - Merci Daniel de Giovanni d'avoir été avec nous
00:17:42 Je rappelle que vous êtes présidente de la DAPAT
00:17:44 On marque une courte pause sur Sud Radio
00:17:46 Et on va se retrouver pour le Sa Balance dans un instant
00:17:48 A tout de suite
00:17:50 Sud Radio Bercoff
00:17:52 Dans tous ses états, midi 14h
00:17:54 André Bercoff
00:17:56 Ici Sud Radio
00:17:58 Les français parlent au français
00:18:02 Les carottes sont cuites
00:18:06 Les carottes sont cuites
00:18:08 Sud Radio Bercoff
00:18:10 Dans tous ses états
00:18:12 La drogue, la drogue, la drogue
00:18:14 Oui, oui, oui
00:18:16 Nous éliminerons les trafiquants
00:18:18 Nous éliminerons les trafiquants
00:18:20 Nous faisons des arrestations
00:18:22 Nous saisissons, et c'est vrai qu'il y a
00:18:24 Des policiers
00:18:26 Des gendarmes, énormément de gens
00:18:28 Qui font un formidable boulot en essayant
00:18:30 D'arrêter ce tsunami
00:18:32 De poison
00:18:34 De poison, mais quel poison
00:18:36 Et comment on peut en parler, il y avait encore hier
00:18:38 Emmanuel Macron était à Marseille
00:18:40 Pour l'opération
00:18:42 Placenet XXL
00:18:44 On en parle
00:18:46 Sud Radio André Bercoff
00:18:48 Ça balance pas mal
00:18:50 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal
00:18:52 Sur Sud Radio
00:18:54 Une chanson de Serge Gainsbourg, les enfants
00:18:56 De la chance, et il dit qu'il faut
00:18:58 Casser la gueule aux dealers, oui, casser la gueule
00:19:00 Aux dealers, vœux pieux
00:19:02 Écoutez, on fait des opérations
00:19:04 Alors voilà, hier effectivement
00:19:06 En Marseille, voilà, on sait très bien
00:19:08 Qu'il se passe à Marseille, comme d'ailleurs
00:19:10 Dans plusieurs villes de France
00:19:12 Hélas, avec des batailles rangées
00:19:14 À coups de kalachnikovs, avec
00:19:16 Des gilets pare-balles, etc
00:19:18 Alors voilà
00:19:20 Depuis lundi, effectivement
00:19:22 Placenet XXL
00:19:24 Pendant plusieurs semaines, grosse opération
00:19:26 Et alors
00:19:28 Effectivement
00:19:30 On a entendu
00:19:32 Sur BFMTV
00:19:34 Qui n'est pas une chaîne
00:19:36 Qu'on peut qualifier d'anti-macroniste
00:19:38 Primaire, un reportage
00:19:40 Sur ce qui s'est passé hier, un très intéressant
00:19:42 Reportage dont on a pris un extrait
00:19:44 Écoutez, parce qu'il est très
00:19:46 Parlant. La journée Placenet
00:19:48 XXL aura duré jusqu'au
00:19:50 Bout de la nuit à la Castellane
00:19:52 La cité marseillaise a été visitée
00:19:54 En fin de soirée par le nouveau préfet de police
00:19:56 Qui avait accompagné en fin de matinée
00:19:58 Le président de la République Emmanuel Macron
00:20:00 Mais une fois parti, la place est-elle
00:20:02 Restée vraiment nette ?
00:20:04 On va voir ça avec Valentin Demey
00:20:06 Et les équipes de BFMTV
00:20:08 Gilet pare-balles sur le torse
00:20:10 Casque à la main, le préfet des Bouches du Rhône
00:20:12 S'est rendu hier soir à la Castellane
00:20:14 Escorté par plusieurs policiers
00:20:16 Menus de boucliers anti-émeutes
00:20:18 Il a passé en revue le dispositif de l'opération Placenet
00:20:20 Pourtant, quelques heures plus tôt
00:20:22 Dès que le président de la République
00:20:24 Est reparti de la cité
00:20:26 Nos journalistes ont constaté une reprise du trafic
00:20:28 Cette habitante également
00:20:30 Au moment où ils sont là, c'est un peu plus calme
00:20:32 Quand ils partent, ça revient directement
00:20:34 Même une fois que toute l'opération sera opérationnelle
00:20:36 Je doute vraiment que ça fonctionne
00:20:38 Parce qu'il y aura toujours des moyens
00:20:40 Pour détourner la stratégie au final
00:20:42 Pour beaucoup de riverains, il n'y aura pas
00:20:44 D'éradication prochaine du trafic de drogue à Marseille
00:20:46 Dans un mois, ça va repartir de plus belle
00:20:48 Je pense, moi, il y a 50% d'électoralisme
00:20:50 Et 50% de...
00:20:52 Non, allez, 100% d'électoralisme
00:20:54 Je pense
00:20:56 Preuve de la mainmise
00:20:58 De la détermination
00:21:00 De l'électoralisme, je pense
00:21:02 Preuve de la mainmise des trafiquants sur la vie de quartier
00:21:04 Des affiches sont placardées dans les halls d'immeubles
00:21:06 Les habitants sont directement menacés
00:21:08 Tous ceux et celles qui informent
00:21:10 Hébergent ou collaborent avec la police
00:21:12 On vous traquera
00:21:14 On le saura, vous connaissez les règles
00:21:16 Nous sommes vos amis, vos enfants
00:21:18 Vos petits-enfants
00:21:20 Vos ennemis sont la police, pas nous
00:21:22 Voilà, voilà ce qui s'entend
00:21:24 Voilà ce qui se lit
00:21:26 Voilà ce qui se voit
00:21:28 Les travails spéciaux, ceux de BFMTV
00:21:30 vont à Marseille, à Castellane
00:21:32 Ils voient quoi ?
00:21:34 Des gens qui disent "oui, c'est très très bien, il est venu, il est parti"
00:21:36 Et puis voilà, le trafic reprend
00:21:38 Ils voient des gens qui disent "attention, attention, les habitants
00:21:40 de la Castellane, ceux qui habitent là-bas
00:21:42 de Marseille ou d'ailleurs, attention
00:21:44 pas de contact
00:21:46 avec la police, sinon ça va barder
00:21:48 pour vous"
00:21:50 Et oui, parce que les officiels sont repartis
00:21:52 et puis les gens qui habitent là
00:21:54 sont là, et ils font quoi, eux ?
00:21:56 Ils font quoi ? Ils changent d'appartement ?
00:21:58 Ils ont les moyens de changer d'appartement ?
00:22:00 De changer de quartier ? De changer de ville ?
00:22:02 Ça se passe pas comme ça. Alors c'est quoi ?
00:22:04 C'est 15% eux ? Non, non
00:22:06 dit les... 100%
00:22:08 d'électoralisme ?
00:22:10 On ne sait pas. En attendant, écoutez
00:22:12 Est-ce qu'il n'est pas temps
00:22:14 d'attaquer ? D'attaquer quoi ?
00:22:16 Qu'est-ce qu'il faut attaquer ? Alors
00:22:18 Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice
00:22:20 avec son sens aigu de la formule
00:22:22 dit "les bobos qui fument du shit ont du sang
00:22:24 séché sur les mains". Voilà. Effectivement,
00:22:26 il n'y a pas que les trafiquants, il n'y a pas que les dealers
00:22:28 il y a les consommateurs. Car s'il n'y avait pas de consommateurs
00:22:30 évidemment, vérité de la palice
00:22:32 il n'y aurait pas de deal de narcotrafic
00:22:34 etc. Alors quoi ?
00:22:36 On va attaquer ? On va sanctionner
00:22:38 les consommateurs ? Apparemment
00:22:40 pour le moment ce n'est pas le cas. Est-ce qu'on va légaliser
00:22:42 le shit ? Ou permettre au shit
00:22:44 comme
00:22:46 cigarette, comme ça, effectivement ?
00:22:48 Parce que fumez-tu ?
00:22:50 Alors fumez-tu, oui, mais enfin les bureaux de tabac
00:22:52 sont absolument
00:22:54 officiels
00:22:56 même, je dirais, puisque l'Etat
00:22:58 porte des taxes. Alors, tout ça est posé
00:23:00 je vais vous dire un truc
00:23:02 résistants de Sud Radio,
00:23:04 auditeurs de Sud Radio, ça fait 50 ans
00:23:06 ça fait 60 ans qu'on entend
00:23:08 les mêmes choses. Et simplement, ça augmente
00:23:10 ça augmente, ça augmente, le chiffre d'affaires on le connaît
00:23:12 il se compte en milliards
00:23:14 d'euros. Et puis voilà
00:23:16 alors on fait des opérations, voilà
00:23:18 on fait PlastNet ici, on va
00:23:20 aller, on va assécher
00:23:22 l'océan avec une cuillère
00:23:24 à soupe. C'est quoi ?
00:23:26 Peut-être qu'il aurait commencé
00:23:28 à nous dire, même si c'est dur
00:23:30 qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut
00:23:32 sanctionner les consommateurs ? Il faut que tous les
00:23:34 mecs qui prennent un peu de shit
00:23:36 ou toutes les filles qui prennent un shit soient
00:23:38 verbalisées ? Eh bien
00:23:40 pour le moment, voilà, c'est
00:23:42 communication, action,
00:23:44 réaction, disparition,
00:23:46 recommencement.
00:23:48 Il serait temps peut-être d'aller
00:23:50 un peu plus loin. N'est-il point ?
00:23:52 Sud Radio, Bercov dans
00:23:56 tous ses états.
00:23:58 (Musique)
00:24:00 (Musique)
00:24:02 (Musique)
00:24:04 (Musique)
00:24:06 (Musique)
00:24:08 Eh l'immense,
00:24:10 l'éternel Michael Jackson !
00:24:12 Aucune importance
00:24:14 si vous êtes blanc ou noir, effectivement
00:24:16 c'est ce qu'il faut se rappeler.
00:24:18 Et avec l'histoire, on en a parlé déjà
00:24:20 de la polémique sur Aya Nakamura
00:24:22 qui devrait, selon les voeux
00:24:24 de l'Elysée, paraît-il,
00:24:26 inaugurer les Jeux Olympiques.
00:24:28 Les Jeux Olympiques,
00:24:30 voilà, il y a dans quelques mois,
00:24:32 en interprétant du Piaf,
00:24:34 alors la polémique fait rage,
00:24:36 elle n'arrête plus, entre ceux qui disent
00:24:38 "Aya Nakamura,
00:24:40 scandale" ou ceux qui disent
00:24:42 "Vous ne voulez pas d'Aya Nakamura,
00:24:44 c'est du racisme."
00:24:46 Je me demande si vraiment c'est ça le problème.
00:24:48 Écoutez par exemple, d'un côté,
00:24:50 dans le premier clan,
00:24:52 évidemment Marine Le Pen.
00:24:54 - Pourquoi Aya Nakamura, qui est la chanteuse la plus écoutée
00:24:56 dans le monde, la chanteuse
00:24:58 française la plus écoutée dans le monde,
00:25:00 qui chanterait du Piaf, ça humilierait le peuple français ?
00:25:02 - Mais parce que Aya Nakamura
00:25:04 est, honnêtement,
00:25:06 bon, je ne vais même pas vous parler
00:25:08 de l'entourage,
00:25:10 bon, je vais
00:25:12 vous parler de sa tenue,
00:25:14 de sa vulgarité,
00:25:16 du fait qu'elle ne chante pas français, elle ne chante pas
00:25:18 étranger non plus, elle chante on ne sait pas quoi.
00:25:20 - C'est du métissage. - Non, c'est pas
00:25:22 du métissage, c'est du
00:25:24 n'importe quoi, enfin, pardon, regardez,
00:25:26 lisez les paroles de ses chansons.
00:25:28 Ce n'est pas du métissage, non, c'est pas
00:25:30 vrai. Voilà, alors que ça
00:25:32 plaise à des gens très bien, que ça
00:25:34 représente la France,
00:25:36 non, je suis désolé, moi,
00:25:38 ça me déplaît.
00:25:40 Oui, alors,
00:25:42 et puis d'autres disent, évidemment, regardez, voilà,
00:25:44 Marine Le Pen, évidemment, en fait,
00:25:46 c'est du racisme, c'est pas,
00:25:48 c'est pas, et effectivement, le problème,
00:25:50 il est, moi, je crois, ni dans les propos de
00:25:52 Marine Le Pen, ni dans ceux qui disent
00:25:54 "mais oui, Aya Nakamura,
00:25:56 c'est la chanteuse la plus populaire, dès qu'il faut
00:25:58 la prendre". Mais qu'est-ce que ça veut dire, ça ?
00:26:00 Et si vous ne la prenez pas, elle est noire,
00:26:02 elle est du Mali, c'est du racisme.
00:26:04 Mais qu'est-ce que ça veut dire, ça ? Alors, moi, je voudrais
00:26:06 faire avec vous une petite expérience.
00:26:08 C'est très simple,
00:26:10 parce que ça n'a rien à faire avec la couleur de peau,
00:26:12 avec l'ethnie, avec tout ça.
00:26:14 Ça a à faire avec qui chante quoi.
00:26:16 Qui chante quoi.
00:26:18 Écoutez, on va vous passer d'abord du Aya Nakamura,
00:26:20 et ensuite, on va vous passer
00:26:22 une des plus grandes chanteuses de tous
00:26:24 les temps, noire, elle aussi,
00:26:26 Ella Fitzgerald.
00:26:28 Écoutez, simplement, voilà, ouvrez bien
00:26:30 les oreilles, esgourdez
00:26:32 les esgourdes, et écoutez,
00:26:34 Aya Nakamura d'abord,
00:26:36 Ella Fitzgerald ensuite.
00:26:38 Oh, Dja Dja,
00:26:40 Y'a pas moyen, Dja Dja,
00:26:42 J'suis pas ta cotte, Dja Dja,
00:26:44 Genre, en coton, baby,
00:26:46 tu détends.
00:26:48 Oh, Dja Dja,
00:26:50 Y'a pas moyen, Dja Dja,
00:26:52 J'suis pas ta cotte, Dja Dja,
00:26:54 Genre, en coton, baby,
00:26:56 tu détends.
00:26:58 Heaven,
00:27:00 I'm in heaven,
00:27:02 And the cares
00:27:04 that hang around me
00:27:06 through the week
00:27:08 seem to vanish
00:27:10 like a gambler's
00:27:12 lucky streak.
00:27:14 When we're out
00:27:16 together, dancing
00:27:18 cheek to cheek.
00:27:20 Taught them,
00:27:22 taught them,
00:27:24 ils ont tous taugt
00:27:26 them, taught them,
00:27:28 taught them,
00:27:30 j'ai eu ce qu'elle a moyen fait.
00:27:32 Taugt them,
00:27:34 ils ont tous
00:27:36 drogues them,
00:27:38 drogues them,
00:27:40 j'ai eu ce qu'elle a moyen fait.
00:27:42 Où je meurs,
00:27:44 les effets de la moule,
00:27:46 la couronne folle ma soeur,
00:27:48 tu restes sur ma tête, touchée comme une balle dans le coeur.
00:27:50 Si tu prends mon médicament, tu dors dans
00:27:52 l'heure.
00:27:54 When hearts
00:27:56 are passing in the night,
00:27:58 in the lonely night,
00:28:00 then they must hold
00:28:02 each other tight, oh so very
00:28:04 tight, and take
00:28:06 a chance that in the light,
00:28:08 in tomorrow's light,
00:28:10 they'll stay together
00:28:12 so
00:28:14 much in love.
00:28:16 And
00:28:18 in the silence
00:28:20 of the mist, of the morning
00:28:22 mist, when lips
00:28:24 are waiting to be kissed,
00:28:26 longing to be kissed,
00:28:28 where is the reason
00:28:30 to resist and deny a
00:28:32 kiss that holds
00:28:34 a promise
00:28:36 of happiness?
00:28:38 of happiness?
00:28:40 Bla bla bla bla
00:28:42 Pookie, ferme la porte
00:28:44 à la Pookie dans le sas.
00:28:46 Bla bla bla bla Pookie,
00:28:48 ferme la porte à la Pookie dans le
00:28:50 sas. Pookie, Pookie,
00:28:52 ferme la porte
00:28:54 à la Pookie dans le sas. Pookie,
00:28:56 Pookie, Pookie,
00:28:58 ferme la porte à la Pookie dans le
00:29:00 sas. Depuis longtemps,
00:29:02 j'ai vu dans le sas. Depuis
00:29:04 longtemps, j'ai vu dans le sas.
00:29:06 Depuis longtemps, ah ah,
00:29:08 j'ai vu dans le sas.
00:29:10 - Eh bien, vous avez écouté. Voilà.
00:29:14 D'abord, c'est bien d'écouter un peu de musique.
00:29:16 C'est pas mal, dans le torrent,
00:29:18 dans le tsunami, des bonnes
00:29:20 défauts, c'est des bonnes nouvelles qui nous
00:29:22 assaillent. Mais écoutez,
00:29:24 le problème est là. Alors, à votre
00:29:26 avis, dites-nous, écrivez-nous,
00:29:28 mailez-nous, téléphonez-nous,
00:29:30 qui vous préférez ?
00:29:32 Entre, par exemple, Ayanna Camoura
00:29:34 et Ella Fitzgerald.
00:29:36 Quand je dis "qui vous préférez",
00:29:38 c'est pour dire, une fois pour
00:29:40 toutes, arrêtez de parler
00:29:42 de racisme, de Mali, etc.
00:29:44 Une chanteuse, c'est une
00:29:46 chanteuse. Et une chanteuse française,
00:29:48 eh bien, vous pouvez vous dire "j'ai pris Ella Fitzgerald".
00:29:50 Mais,
00:29:52 des chanteuses, il y en a
00:29:54 d'extraordinaires. Et quand on dit,
00:29:56 et c'est ça qui est vraiment au fond du compte,
00:29:58 quand on dit "oui, la France, racisme
00:30:00 systémique", comme disent certains, "rachitisme du
00:30:02 bulbe", racisme systémique,
00:30:04 en 1789, au
00:30:06 moment où on a, effectivement,
00:30:08 fait le 200ème anniversaire
00:30:10 organisé, célébré le 200ème
00:30:12 anniversaire de la Révolution française.
00:30:14 Qui on a choisi ?
00:30:16 Qui on a choisi ? On a choisi
00:30:18 une chanteuse noire, une chanteuse
00:30:20 d'opéra noire, qui s'appelle
00:30:22 Jessye Normande, la très grande Jessye Normande.
00:30:24 Et personne ne s'est posé
00:30:26 des questions quand elle a chanté
00:30:28 "La Marseillaise" en
00:30:30 1789, place de la Concorde.
00:30:32 Écoutez.
00:30:34 [Musique]
00:30:36 (Musique)
00:31:05 Et bien voilà, voilà, sortons par le haut, sortons par le haut.
00:31:11 Jessye Ennerman en train de chanter la marseillaise pour, évidemment, le bicentenaire non pas de 1759, mais de, mais 1989 bien sûr.
00:31:23 Et bien je vais vous dire, voilà, qui pose la question d'où elle vient, qui elle est et de la couleur de sa peau ?
00:31:30 Mais on s'en fout, tout le monde s'en fout. Alors arrêtez les fausses querelles imbéciles, arrêtez vulgarité ou pas.
00:31:37 Qui a la hauteur ? Qui prend de la hauteur, que ce soit pour un bicentenaire de révolution ou pour les Jeux Olympiques ?
00:31:46 Qui prend de la hauteur ? Il ne s'agit pas, encore une fois, de juger. Chacun a ses goûts et chacun a droit, très légitimement à ses goûts.
00:31:54 Enfin écoutez, ce n'est pas une question de modernité ou pas de modernité. Il y a l'éternel et il y a la mode.
00:32:00 Et la mode, comme disait Cocteau, c'est tout ce qui se démode.
00:32:04 On marque une petite pause sur Sud Radio, on se retrouve dans quelques instants pour les perles, les huées, les bravos.
00:32:09 On va parler de reconversion professionnelle pour certains ministres. Vous allez voir, c'est à croquer. À tout de suite sur Sud Radio.
00:32:16 Sud Radio Bercov, dans tous ses états. Appelez maintenant pour réagir 0 826 300 300.
00:32:23 Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:32:38 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:32:41 Rachida, Rachida, Rachida. Rachida Dati, la nouvelle mise de la culture, elle n'a pas sa langue dans sa poche, on le savait depuis déjà quelques années.
00:32:52 Mais alors là, elle s'est surpassée. C'est intéressant. Écoutez.
00:32:56 Sud Radio Bercov, dans tous ses états. Les perles du jour.
00:33:00 Et cette adorable Lynn Renaud, l'une de ses premières chansons à succès, il y a 60 ans. Combien pour ce chien dans la vitrine ?
00:33:09 Mais alors quand quelqu'un envoie un petit SMS en disant "je vais transformer ton chien en kebab".
00:33:19 C'est qui ça ? Eh bien, c'est ce qu'a envoyé Rachida Dati au premier ministre Gabriel Attal.
00:33:25 Il y a eu une polémique entre eux. En fait, Gabriel Attal avait montré une photo de son chiot Volta à ses voisins plutôt que d'écouter les députés. Voilà.
00:33:34 Donc, elle n'était pas contente Rachida. Et elle a regardé Gabriel Attal et elle lui a dit "je vais transformer ton chien en kebab".
00:33:42 Et depuis Gabriel Attal, il garde son chien à 10 centimètres de lui. Parce qu'il a tellement peur que Rachida mette son vœu terrible à exécution.
00:33:52 Je plaisante, je plaisante. Et puis vous savez qu'elle est allée très loin selon un journal.
00:33:57 Un quotidien, elle aurait même envoyé un aimable SMS en disant "tu es une grosse merde".
00:34:03 Non, quand même, Rachida, vous exagérez. "Tu es une grosse merde" à qui ? À Bruno Le Maire. Oui, au ministre de l'économie.
00:34:11 Enfin, on ne peut pas qualifier Bruno Le Maire d'une grosse merde. L'homme qui a mis à genoux l'économie russe.
00:34:17 On ne peut pas. Non, on peut dire ce qu'on veut de lui, mais ce n'est pas. L'homme qui nous a fait les prix les plus bas d'électricité depuis 10 ans. Non, non, non, non.
00:34:25 Alors, elle a démenti Rachida Dati. Non, non, non, non, je n'ai pas dit ça. Elle n'a pas démenti pour le chien. Elle a démenti pour le... Voilà.
00:34:31 Alors, c'est intéressant. D'ailleurs, elle l'a dit à plusieurs... Elle avait envoyé un long SMS incendie à prix sur Teufeu en 2013.
00:34:38 "Salut le facho, tu me fous la paix, hein ? Je ne te lâcherai pas, espèce de voyou."
00:34:42 Elle y va, elle y va. Écoutez, c'est bien, c'est bien d'avoir cette espèce de...
00:34:46 de... aller, franc parler, de franc parler comme ça, c'est bien, voilà.
00:34:51 Vous savez, ça ne date pas d'hier, ça date de Brassens, mais lui, il disait "quand on est con, on est con".
00:34:57 Euh... puis là, c'est... voilà. Alors, on vous suivra, on vous tiendra au courant.
00:35:03 Si le chien de Gabriel Attal disparaît un jour, vous ne l'avez plus, la photo,
00:35:06 c'est que Rachida Dati a réussi un transformant au kebab. Je vous donnerai l'adresse du restaurant.
00:35:12 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:35:15 Et le Gainsbourg, le Gainsbourg et Berkine, 69 années érotiques.
00:35:20 Eh bien, on est très content parce qu'on avait un peu perdu le contact avec Marlène Schiappa.
00:35:24 Marlène Schiappa qui faisait la une des médias du matin au soir et du soir au matin avec...
00:35:29 "Pour la bonne cause", avec "L'égalité hommes-femmes", "Pour la moins mauvaise cause", avec "Le fond Marianne",
00:35:33 quand même, "L'histoire de Samuel Paty".
00:35:36 Mais, mais, mais voilà, elle s'est lancée. Maintenant, elle va publier en mai prochain,
00:35:41 et on sera ravis de l'inviter, elle va publier une "New Romance".
00:35:44 Voilà, ça s'appelle la "New Romance", vous savez, c'est les romans érotisés pour femmes,
00:35:48 parétisées pour femmes. Voilà, elle a écrit, elle a écrit un...
00:35:52 Alors, Isabelle Saporta, la PDG d'un maison d'édition Fayard,
00:35:59 jusqu'ici en tout cas, a dit, alors du roman, du prochain roman de Marlène Schiappa,
00:36:03 c'est "House of Cards" qui rencontre la "New Romance". Voilà.
00:36:07 Alors, ça promet, hein, Netflix + la "New Romance", ça va être formidable.
00:36:12 Et, attention, on dit "Tiens, Marlène Schiappa devient écrivain",
00:36:16 ben c'est bien, non, non, non, elle a beaucoup écrit.
00:36:18 Elle a beaucoup écrit, et elle a écrit, attention, attention,
00:36:22 elle a écrit des livres, légèrement, elle n'a pas osé,
00:36:27 enfin on peut dire osé, le titre est partout,
00:36:29 elle a écrit beaucoup, notamment sur le pseudonyme de Marie Minelli,
00:36:33 elle a publié aux Éditions Blanches, elle a publié à la Musardine,
00:36:37 alors, elle a publié, par exemple, vous voyez, des livres aussi instructifs et pédagogiques que
00:36:43 "L'orgasme au féminin". Eh oui, c'est important.
00:36:45 La première fois, c'est important.
00:36:48 "Comment transformer votre mec en Brad Pitt ?"
00:36:51 Un programme absolument formidable, Marlène Schiappa.
00:36:53 Pourquoi vous ne faites pas le ministère du Brad Pittisme ?
00:36:57 Que tout le monde devienne des Brad Pitt.
00:37:00 Et un magnifique, alors je ne sais pas ce que ça veut dire exactement,
00:37:03 mais enfin, vous le saurez peut-être, toujours Marie Minelli,
00:37:07 "Les filles bien n'avalent pas".
00:37:09 Voilà, je ne sais pas de quoi il s'agit, mais enfin voilà,
00:37:11 "Les filles bien n'avalent pas".
00:37:13 Et alors, quelque chose de très important, ça vaut le Michelin,
00:37:16 "150 endroits où avoir fait l'amour".
00:37:18 150 endroits. Bravo Marlène Schiappa.
00:37:21 Alors ça, c'est ce que j'appelle une véritable exploration
00:37:24 dans les fondements du tourisme, du tourisme amoureux, et c'est très bien.
00:37:29 Et puis, "Sexe, mensonges et banlieue chaude".
00:37:32 Ah, voilà, elle ne se contente pas d'aller à la Castellane pour combattre la drogue,
00:37:38 elle va dans les banlieues chaudes.
00:37:39 "Osez les sex-friends et enfin réussir votre divorce".
00:37:43 Voilà, donc, à cette longue liste de livres dont je dois dire
00:37:48 Proust et Céline devraient être jaloux,
00:37:52 va s'ajouter "La New Romance" et "Of Cars".
00:37:55 Nous souhaitons vraiment tout le succès à Marlène Schiappa,
00:37:59 et nous la recevrons si elle veut venir à Sud Radio dans notre émission,
00:38:04 nous serons ravis vraiment de la voir,
00:38:07 pour expliquer pourquoi "Les filles honnêtes et les filles bien n'avalent pas",
00:38:10 c'est une des questions que nous aurons à lui poser,
00:38:12 parce qu'elle est fondamentale pour le devenir de la civilisation.
00:38:16 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:38:19 Et oui, aux Champs-Élysées, le très regretté, très très regretté Joe Dassin, effectivement.
00:38:27 Et bien, Olivier Véran, qui est député, il n'est plus ministre,
00:38:30 il n'est plus porte-parole, il est député quand même,
00:38:32 et bien, il a décidé de consacrer une journée par semaine de reprendre la blouse.
00:38:38 Alors, vous allez me dire, pour être à l'Institut de Neurologie,
00:38:40 il est neurologue, lui, de formation.
00:38:42 Non, non, non, non, la médecine lui manque,
00:38:43 il va reprendre la blouse pour aller en chirurgie esthétique.
00:38:48 Voilà, il va aller à la clinique,
00:38:51 une journée par semaine à la clinique des Champs-Élysées.
00:38:53 Le médecin espère avoir, Olivier Véran en l'occurrence,
00:38:57 espère avoir obtenu trois diplômes de la Faculté de Santé de Créteil d'ici à l'été.
00:39:01 Voilà, c'est une clinique très connue, la clinique des Champs-Élysées,
00:39:05 qui reçoit beaucoup d'influenceurs.
00:39:07 Par exemple, on a regardé ses tarifs,
00:39:10 si ça vous intéresse, je dis ça, auditeur, auditrice, studio,
00:39:14 c'est 8 000 euros, par exemple, pour des implants fessiers.
00:39:17 Alors voilà, c'est intéressant de savoir que, voilà,
00:39:20 si vous voulez faire de nouveaux implants fessiers, c'est 8 000 euros.
00:39:23 Et voilà, à quoi va se consacrer Olivier Véran.
00:39:26 Mais je le comprends, parce qu'Olivier Véran,
00:39:28 il a fait de la chirurgie esthétique pendant ses ministères.
00:39:30 Faut pas oublier, il nous a appris, par exemple,
00:39:34 le relax par le masque, la beauté par le masque.
00:39:36 Il nous a appris, par exemple, d'améliorer notre derme et notre épiderme
00:39:40 par les gestes barrières, le liquide.
00:39:42 Il nous a appris, par exemple, la beauté de la méditation par le confinement.
00:39:46 Nous avons eu tout cela.
00:39:48 Il nous a appris, effectivement,
00:39:50 de...
00:39:52 si on avait le malheur d'être pas vacciné,
00:39:54 de rester non seulement chez soi,
00:39:56 de pas toucher un centime si on était soignant.
00:39:59 Il nous a appris, il nous a enseigné tout ça.
00:40:01 Donc, Olivier Véran, c'est le roi de la chirurgie esthétique
00:40:05 appliquée à la gestion du Covid.
00:40:07 Il a été parfait, donc on comprend très bien
00:40:10 qu'il veuille perfectionner ses savoirs à la Clinique des Champs-Elysées.
00:40:14 Nous suivrons avec plaisir son parcours.
00:40:20 Et puis, si vous avez le livre "Comment devenir Brad Pitt",
00:40:22 je suis preneur, André, si jamais vous avez une adresse.
00:40:24 Tout à fait, je vais le commander.
00:40:26 On marque une courte pause sur Sud Radio.
00:40:28 On se retrouve après les infos de 13h pour le Face à Face.
00:40:31 A tout de suite.
00:40:32 Sud Radio.
00:40:33 Parlons vrai.
00:40:35 Sud Radio.
00:40:35 Parlons vrai.
00:40:37 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:40:41 Le Face à Face.
00:40:42 13h04 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce Face à Face.
00:40:46 À 14h aujourd'hui, André Bercov reçoit Étienne Jacob,
00:40:49 le journaliste au Figaro et surtout auteur de ce nouveau livre,
00:40:52 "La France des gourous", journal d'un infiltré.
00:40:54 C'est aux éditions du Rocher.
00:40:55 Bonjour, Étienne Jacob.
00:40:56 Bonjour.
00:40:57 Alors, Étienne Jacob, d'abord, il faut le dire, vous êtes un multirécidiviste
00:41:01 puisque vous avez déjà écrit un livre sur la famille.
00:41:04 C'est vrai qu'on avait beaucoup parlé de la famille à cette époque.
00:41:06 C'était quelque chose en plus.
00:41:09 Et alors là, c'est très intéressant parce que vous avez d'abord adopté,
00:41:12 je dis, moi, c'est une des très belles voies, je dirais, nobles de journalisme.
00:41:17 C'est ce qu'on appelle l'infiltration.
00:41:18 C'est-à-dire, vous ne vous présentez pas comme journaliste, bien sûr,
00:41:21 et vous allez voir, vous vivez effectivement l'expérience de tel ou tel ou tel secte,
00:41:26 on peut le dire, avec chacun son gourou.
00:41:29 Et là, je dois dire que c'est un livre passionnant.
00:41:32 Vraiment, il faut le lire.
00:41:33 "La France des gourous".
00:41:35 Et vous avez quand même des gens.
00:41:37 Alors, un que j'ai connu, c'est Raël, bien sûr.
00:41:40 Alors lui, ce n'est pas nouveau, mais on va en parler.
00:41:43 Alors, Irène Grosjean, "Le salon du bien-être".
00:41:45 Je cite juste le voyage mystique de Joe Dispenza au Grand Rex,
00:41:51 l'école Aurore, Mankind Project, l'humistat masculiniste et Herbalife.
00:41:55 Herbalife aussi, on le connaît bien.
00:41:57 C'est-à-dire, vous racontez et qu'elle est, en fait, Etienne Jacob, le fil rouge.
00:42:03 Il y a un fil rouge, un donateur commun à tous ces gens.
00:42:06 Le fil rouge, c'est d'avoir ces gourous et cette emprise qui est sur leurs membres.
00:42:10 Ils ont tous une idée et des fidèles qui sont absolument béats face à des théories
00:42:15 qui sont toutes plus farfelues les unes que les autres.
00:42:18 Et ça, c'est...
00:42:19 Mais ça marche.
00:42:19 Ça marche, mais ça marche toujours.
00:42:21 Et comme vous le disiez, Herbalife, Raël, tout ça n'est pas nouveau,
00:42:25 mais ça continue de fonctionner.
00:42:26 Et c'est soit un business, soit aussi des victimes à la fin qui peuvent perdre
00:42:31 soit beaucoup d'argent, mais pas uniquement ça,
00:42:33 parce qu'aujourd'hui, il y a aussi des sectes dans le milieu de la santé
00:42:37 et on peut y perdre sa santé en croyant des théories qui ne sont pas prouvées.
00:42:40 - Et presque la vie aussi, enfin.
00:42:41 - Ah ben totalement.
00:42:42 On a des faits divers régulièrement là-dessus.
00:42:46 Et moi, j'ai pu observer des personnes qui étaient persuadées que manger cru
00:42:49 allait être la solution pour aller mieux, ce qui est quand même terrible.
00:42:53 Se purger une fois par semaine selon un calendrier bien défini.
00:42:57 On vous fait un calendrier de santé qui va apparemment vous permettre
00:43:01 d'aller mieux, vous participer à des stages,
00:43:03 donc ça vous coûte plein de choses finalement.
00:43:05 - Oui, alors justement, par exemple, commençons par l'économie.
00:43:10 C'est toujours très cher, pas relativement cher, je veux dire.
00:43:14 - C'est très souvent très cher quand on voit que...
00:43:18 Il y a par exemple Joe Dispenza qui est un chiropracteur,
00:43:21 donc c'est une pratique qui n'est pas vraiment reconnue scientifiquement
00:43:26 et lui, il s'est produit au Grand Aix, donc quand même c'est l'endroit où...
00:43:30 - Il a payé la location du Grand Aix.
00:43:32 - Voilà, il a payé la location du Grand Aix et il y avait plusieurs milliers de personnes
00:43:35 totalement folles en train de danser devant lui et des personnes handicapées
00:43:39 qui espéraient remarcher parce que lui dit "avec de la méditation,
00:43:43 avec les retraites que l'on fait pendant une semaine,
00:43:46 on va pouvoir se soigner, on va pouvoir aller mieux et on voit des changements".
00:43:49 Et évidemment, il a cette verve américaine qui fait que c'est saisissant
00:43:53 et même moi, le voir à quelques mètres de moi, je me suis dit "c'est vrai qu'il y a quelque chose".
00:43:57 - Il est dit "il a un charisme".
00:43:59 - Il a un charisme, il a un discours bien rodé, aucune hésitation.
00:44:02 - Il a fait "lève-toi et marche", c'est ça ?
00:44:04 - C'est un peu ça, oui.
00:44:06 - Mais dites-moi, au fond, ce qui est intéressant, parce qu'on va en parler en détail,
00:44:12 c'est que les gens qui viennent là, parce qu'ils sont très divers,
00:44:16 dans votre livre, vous en parlez, c'est très divers,
00:44:18 c'est pas du tout une catégorie de la population.
00:44:20 - On pourrait croire que les personnes qui tombent dans des mouvements sectaires
00:44:22 sont des personnes vulnérables, il y en a effectivement,
00:44:25 mais il y a surtout une quête de sens.
00:44:27 On est dans une société qui est quand même un peu anxiogène.
00:44:30 - Qui a perdu ses repères.
00:44:31 - Voilà, tout à fait, et on a souvent, dans ces communautés, chez ces gourous,
00:44:34 on retrouve l'effet de groupe, cet effet de groupe de solidarité.
00:44:38 Donc ces personnes vont chercher ça.
00:44:41 - Rejoindre une communauté, rejoindre des gens.
00:44:43 - Voilà, et comme moi je me retrouve chez Claude Vorillon, Raël,
00:44:47 dans tout le groupe de raéliens qui ne s'étaient pas vus depuis trois ans
00:44:49 pendant la crise sanitaire, ils ne s'étaient pas vus pendant trois ans,
00:44:51 donc c'était les grandes retrouvailles au fin fond de la Haute-Loire,
00:44:55 et j'avais mon petit bracelet violet qui signifiait que j'étais nouveau,
00:44:59 on venait me faire des câlins, et c'est vrai que bon,
00:45:01 c'est quand même saisissant de voir cette chaleur humaine.
00:45:04 Alors eux vont me dire "oui, vous avez vu de la chaleur humaine pendant une semaine,
00:45:08 bon, il n'y a rien de mal, mais quand même les théories de Raël,
00:45:12 10% du salaire aussi reversé au mouvement,
00:45:15 et toute une idéologie autour de la libération sexuelle qui est quand même un peu douteuse.
00:45:22 - Oui, t'es allé loin, il y a eu un trip sur Netflix,
00:45:24 je crois que j'ai vu un documentaire sur lui,
00:45:27 maintenant il est au Japon, il joue les vieux, c'est étonnant.
00:45:31 Mais alors justement, vous dites donc quête de communauté, de solidarité,
00:45:39 de se réchauffer un peu, etc.
00:45:41 - Oui, c'est ça, et puis il y a vraiment ce nouveau phénomène,
00:45:46 je dirais, depuis quelques années, renforcé par la crise sanitaire
00:45:51 et qui est autour de la santé.
00:45:53 Irène Grosjean va vous dire que justement...
00:45:57 - Alors parlez-nous d'Irène Grosjean pour les gens qui vont lire votre livre.
00:46:02 - C'est une naturopathe non-ingénieure qui a déjà ce charisme de la personne âgée,
00:46:07 qui a toute cette expérience, et qui va vous dire qu'en mangeant cru,
00:46:11 en se purgeant régulièrement, en se soignant avec les plantes,
00:46:13 vous allez pouvoir aller mieux, vous allez pouvoir soigner vos maladies.
00:46:16 Donc dans ces stages, des personnes qui ont des maladies chroniques,
00:46:19 qui n'ont plus confiance dans la médecine conventionnelle,
00:46:21 qui vont se retrouver à croire à ces théories,
00:46:25 à avoir un énorme espoir, et c'est dangereux.
00:46:28 Surtout qu'avec Irène Grosjean dans ses stages,
00:46:31 on a un certain Miguel Bartelleri,
00:46:33 qui est un monsieur qui a été condamné par la justice pendant le stage.
00:46:36 - Ah ouais ? - Ouais, pendant le stage,
00:46:37 il y a eu la décision de justice, c'est ça qui est incroyable,
00:46:39 donc il n'avait plus le droit d'exercer, il a continué d'exercer,
00:46:42 il a été condamné parce qu'il a conseillé à un monsieur
00:46:45 d'arrêter son traitement contre le cancer.
00:46:48 Le monsieur est mort.
00:46:50 - Et puis il a été poursuivi. - Il a été poursuivi et condamné.
00:46:55 - Mais alors dites-moi, quand les gens voient ça,
00:47:00 ils ne se disent pas qu'il y a un problème ?
00:47:02 Voilà, un type condamné, Irène Grosjean ne dit rien ?
00:47:06 - Mais ces personnes déjà n'étaient pas au courant,
00:47:08 parce que ces personnes ne s'informent pas par les mêmes canaux,
00:47:13 ils s'informent par des canaux parallèles qui font que...
00:47:16 - Mais par exemple Irène Grosjean, comment vous avez eu connaissance,
00:47:19 comment vous avez infiltré ? C'est intéressant de le raconter.
00:47:21 - En fait on a deux figures du manger cru aujourd'hui en France,
00:47:25 c'est Thierry Casasnovas qui lui est mis en examen
00:47:28 pour exercice illégal de la médecine, qui a une chaîne YouTube très connue,
00:47:32 et on a vu Irène Grosjean, j'avais le choix entre les deux,
00:47:33 j'ai pris Irène Grosjean et j'ai bien fait parce que au final,
00:47:36 Casasnovas a arrêté ses stages parce qu'il a été mis en examen.
00:47:41 Donc c'est comme ça que j'ai découvert.
00:47:42 Et puis on a effectivement tous ces stages qui sont organisés plusieurs fois dans l'année.
00:47:47 - Et vous vous y allez en tant que... - J'y vais en tant qu'adepte.
00:47:51 Donc voilà, je connais un petit peu des choses sur l'alimentation,
00:47:54 évidemment, et comme on le disait au début, j'ai un nouveau prénom,
00:47:57 j'ai une nouvelle fonction pour aussi me dissimuler,
00:48:00 pour me fondre dans la masse.
00:48:03 Et donc vu que dans ces stages on est une cinquantaine de personnes,
00:48:05 on arrive à se fondre dans la masse,
00:48:07 mais on reçoit des témoignages qui sont édifiants,
00:48:09 des gens qui ont vraiment un énorme espoir là-dessus,
00:48:10 qui se sentent mal dans leur peau, qui pensent aller mieux,
00:48:13 et au final, des victimes, et c'est ce que je raconte dans le livre,
00:48:17 des personnes qui vont s'en sortir avec des conséquences,
00:48:21 des séquelles assez inquiétantes.
00:48:24 Parce que, imaginez, c'est une semaine.
00:48:26 Si ces personnes suivent ça pendant plusieurs mois,
00:48:27 comment on va s'en sortir ?
00:48:29 Pour moi, c'est dangereux.
00:48:31 - Oui.
00:48:32 Et Irène Gaujan elle-même, elle se sent très impunitée, très...
00:48:40 C'est quoi ? Parce que je ne sais pas si vous avez vu...
00:48:43 - C'est une vieille dame, je pense qu'elle croit profondément
00:48:46 à ce qu'elle enseigne, parce qu'elle dit que ça fait 60 ans qu'elle le fait.
00:48:50 Après, derrière elle, on a toute une famille qui tire les ficelles,
00:48:53 qui fait tout un marketing autour de ça, qui organise les stages.
00:48:58 Donc c'est vrai que c'est quand même un peu la figure de sagesse,
00:49:02 mais derrière on a...
00:49:03 - Il y a l'industrie, l'artisanat familial.
00:49:05 - Exactement.
00:49:06 Donc moi, c'est dans le village de Nevache,
00:49:08 dans les Hautes-Alpes, qu'on organise ces stages.
00:49:10 Et le village de Nevache, il a été reconstruit par son fils,
00:49:15 à Irène Grosjean.
00:49:16 Et donc c'est vrai qu'on a tous...
00:49:19 Il y a des entrepreneurs derrière, c'est ça que je veux dire.
00:49:21 Et sur place, d'ailleurs, les gens ne dénigrent pas vraiment Irène Grosjean
00:49:25 et sa famille, parce que finalement, ils ont reconstruit le village.
00:49:27 - Oui, c'est ça, ils font travailler...
00:49:29 - Mine de rien, voilà.
00:49:31 - Oui, c'est tout à fait fascinant ça.
00:49:33 Et justement, moi j'ai été très frappé,
00:49:36 le Joe Dispenza aux Grands Rex, alors comment ça s'est passé ?
00:49:41 - Oui, là c'est un week-end,
00:49:44 où vous arrivez pour pouvoir
00:49:47 entendre un petit peu les enseignements de base de ce monsieur,
00:49:50 qui est un Américain,
00:49:51 donc les enseignements commencent à arriver en France petit à petit,
00:49:54 ils s'étendent.
00:49:55 Et ce monsieur, il va dire qu'il va pouvoir vous soigner
00:49:58 toutes les maladies, là encore une fois,
00:49:59 mais avec de la méditation.
00:50:00 Donc on vous fait faire de la méditation,
00:50:02 et lui va faire des incantations
00:50:04 sous une musique un peu mystique, un peu angoissante,
00:50:07 et tout le monde est là,
00:50:08 et il suit ses dires.
00:50:13 Et ce qu'on retrouve,
00:50:16 c'est qu'il va y avoir une promotion pour les stages plus longs encore,
00:50:19 des stages d'une semaine,
00:50:20 qui eux vont apparemment permettre vraiment d'aller mieux.
00:50:23 Donc là on commence, c'est une entrée en matière.
00:50:25 - Oui, vous faites un jour ou un week-end, c'est une chose,
00:50:28 mais une semaine c'est...
00:50:29 - Mais c'est, je pense, 1200€, 1500€
00:50:32 pour faire une semaine avec lui,
00:50:35 pour faire de la méditation,
00:50:36 faire des marches méditatives qui apparemment sont efficaces.
00:50:39 Donc c'est un énorme business.
00:50:43 - Et il est célèbre aux Etats-Unis ?
00:50:44 - Il est de plus en plus célèbre, oui.
00:50:46 Alors après aux Etats-Unis,
00:50:47 on a quand même aussi une vision de la liberté de croyance
00:50:51 qui est encore plus large.
00:50:52 - Il y a les livres évangélistes et tout, il y a tout.
00:50:54 - Voilà, il y a des parties pour toutes les idées.
00:50:58 En France, on ne pourrait pas avoir ça.
00:51:00 - Oui.
00:51:01 Et alors Raël,
00:51:05 parce que moi j'avais reçu Raël il y a 30 ans
00:51:06 dans une émission de télévision
00:51:08 que je faisais à l'époque sur France 3.
00:51:10 C'était hallucinant, vous savez, je raconte ça,
00:51:12 moi mon souvenir.
00:51:13 Donc je reçois Raël, c'était à Strasbourg,
00:51:16 et on arrive au studio de France 3 à Strasbourg.
00:51:19 Il y avait une haie de Raëlien qui entourait l'immeuble
00:51:24 pour le faire tourner comme un jéricho.
00:51:27 Il voulait faire tourner, enfin n'importe quoi.
00:51:29 Mais qu'est-ce qui vous a frappé chez Raël ?
00:51:32 Il n'était pas là à l'âge.
00:51:33 - Il n'était pas là, il était en visio.
00:51:35 Il était depuis le Japon.
00:51:36 Mais malgré tout,
00:51:38 ça venu, comment dire, cette visio-conférence,
00:51:41 personne n'en avait parlé.
00:51:42 Ça avait été gardé secret,
00:51:43 on se rejoint entre membres,
00:51:44 mais Raël, lui, il est au Japon, il est loin.
00:51:47 Mais on vous dit, on vous garde une surprise.
00:51:49 Dans quelques jours, il y aura une surprise,
00:51:51 donc le mardi au bout du troisième jour,
00:51:54 Raël est là, et sur le grand écran,
00:51:58 et mine de rien, même s'il est loin, c'est le showman.
00:52:01 Et le showman qu'il est, et le businessman qu'il est,
00:52:04 surfe sur tous les éléments de l'actualité.
00:52:05 À l'époque, il y avait l'histoire de la variole du singe,
00:52:07 donc la variole du singe, c'est des conneries,
00:52:09 les feux de forêt, c'est des conneries.
00:52:10 Pour lui, c'est terrible, parce qu'on a ce discours de...
00:52:14 Il sait surfer sur tous les éléments d'actualité
00:52:17 pour rameter des gens.
00:52:17 Ils offraient des câlins gratuits pendant la crise Covid,
00:52:21 donc ils allaient à l'encontre de la théorie officielle.
00:52:27 - On va en parler tout de suite après cette petite pause,
00:52:29 et on va continuer sur Raël, parce que, justement,
00:52:31 je voulais savoir comment vous avez vécu l'expérience raélienne,
00:52:34 puisqu'elle existe depuis 35, 40 ans, je crois, déjà.
00:52:38 - On va se retrouver après cette petite pause,
00:52:39 0826 300 300, et vous êtes beaucoup à réagir, évidemment,
00:52:43 sur le Facebook de Sud Radio.
00:52:44 Il y a beaucoup de questions concernant la scientologie.
00:52:47 À tout de suite sur Sud Radio.
00:52:49 - Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:52:51 - J'adore vos débats.
00:52:52 On entend des choses qui changent un peu de la doxa généraliste
00:52:56 qu'on entend trop partout.
00:52:58 - Sud Radio, parlons vrai.
00:53:00 - Ici Sud Radio.
00:53:04 Les Français parlent au français.
00:53:09 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:12 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:14 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:53:17 - Dans tous mes états, mais je ne suis pas le seul,
00:53:20 parce qu'il y a un certain nombre de dizaines de milliers de gens
00:53:23 qui sont dans tous leurs états,
00:53:25 avec les gourous et les sectes dont parle Étienne Jacob
00:53:28 dans ce journal de l'infiltré aux éditions du Rocher,
00:53:32 livre tout à fait passionnant, parce qu'il montre un peu
00:53:35 à quelles extrémités peuvent arriver effectivement
00:53:40 le goût qui lui est très légitime de se retrouver,
00:53:43 d'être bien ensemble, de s'améliorer, de guérir évidemment,
00:53:47 mais l'enfer est bavé de bonnes intentions, c'est tout le problème.
00:53:51 Étienne Jacob, alors Raël,
00:53:53 qu'est-ce que vous avez senti chez Raël, comment ça s'est passé ?
00:53:56 - C'est vrai que Raël, c'est quelqu'un qui a un charisme sûr,
00:53:59 un discours bien enrodé,
00:54:01 mais moi ce qui m'a saisi, c'est surtout à quel point les gens sont convaincus
00:54:05 que les extraterrestres ne vont pas tarder à arriver,
00:54:07 qu'il faut préparer leur arrivée.
00:54:09 Il faut savoir que la mission des raëliens,
00:54:11 c'est de cotiser pour pouvoir construire des ambassades,
00:54:14 d'abord dans une ville, ils ont essayé à Jérusalem,
00:54:16 ils ont essayé partout, ils se sont fait recaler,
00:54:19 mais ils ont encore cette volonté de pouvoir construire cette ambassade
00:54:21 et évidemment il faut de l'argent.
00:54:24 Et Raël avait ce discours incroyable pour nous inciter à donner,
00:54:27 il commençait son discours en disant
00:54:29 "moi je ne suis pas quelqu'un qui incite à donner,
00:54:33 par contre aujourd'hui exceptionnellement,
00:54:35 je vais vous donner l'opportunité de donner.
00:54:39 Si je ne vous la donnais pas, vous ne pourriez pas donner."
00:54:42 C'est un coquin.
00:54:44 - Il joue sur l'inversion accusatoire comme on dit.
00:54:47 Et les gens qui participent, c'est qui ?
00:54:51 - On a beaucoup d'anciens qui étaient là,
00:54:52 qui se réunissaient il y a quelques années,
00:54:57 quelques dizaines d'années pour faire du nudisme dans le sud de la France,
00:55:00 ils avaient leur lieu,
00:55:01 donc il y a beaucoup d'anciens,
00:55:03 il y en avait un notamment qui était dans Bungalow,
00:55:05 on était dans des bungalows en groupé,
00:55:07 dans le bungalow il y avait un couple qui était des disciples d'Irène Grosjean
00:55:09 dont on a parlé juste avant,
00:55:10 donc la preuve que c'est tout un écosystème.
00:55:12 Et on avait ce monsieur qui était là depuis le début,
00:55:14 qui a consacré sa vie entière au mouvement
00:55:17 et qui m'a demandé dès le premier jour
00:55:19 "est-ce qu'on pourra faire des photos ensemble ?"
00:55:21 Alors moi je pensais "des photos de groupe".
00:55:23 Je pensais à des photos de groupe,
00:55:25 voilà on est là pour un stage,
00:55:26 mais non, non, il voulait aller plus loin,
00:55:28 c'était une tentative de séduction.
00:55:29 Heureusement que j'avais ma chambre fermée,
00:55:31 j'étais vraiment pas serein.
00:55:33 Et donc moi je suis blindé
00:55:35 dans mon...
00:55:36 je sais les ficelles de ces gourous,
00:55:38 mais imaginez une personne qui arrive
00:55:40 et qui est innocente, vulnérable.
00:55:42 C'est ça qui est très dangereux.
00:55:45 Et ce monsieur voulait, à sa mort,
00:55:48 donner tous ses biens au mouvement raëlien.
00:55:50 Et j'ai eu l'occasion d'assister à une conversation
00:55:53 entre ce monsieur et la responsable de tout ce qui est archives et patrimoine,
00:55:59 qui lui disait "il va falloir entreprendre
00:56:03 des démarches administratives pour pouvoir donner tes biens,
00:56:05 ta petite maison que tu as dans la campagne".
00:56:07 - Ah il voulait donner la totalité de ses biens ?
00:56:09 - Oui, lui voulait donner,
00:56:10 et la dame en face de lui l'incitait bien à le faire
00:56:16 et à ne pas tout laisser à l'État.
00:56:18 - Bien sûr, c'est très intéressant.
00:56:22 Et alors, on arrive aussi,
00:56:24 enfin on va parler de tout,
00:56:25 mais aussi avec les auditeurs,
00:56:27 mais vous avez aussi abordé
00:56:29 les grandes causes et les grands chefs d'accusation à la Scientologie.
00:56:35 Alors comment ça s'est passé ?
00:56:37 Parce que la Scientologie est un peu plus méfiante
00:56:39 parce qu'elle en a connu des procès, etc.
00:56:41 Ça a été assez facile aussi pour vous, l'infiltration ?
00:56:44 - La Scientologie a connu des procès,
00:56:45 mais ils ont des armées d'avocats
00:56:47 qui font que les procès sont de plus en plus souvent repoussés,
00:56:50 donc ils sont très puissants.
00:56:52 Ils ont un bâtiment qu'ils sont en train de construire
00:56:55 près du Stade de France pour les Jeux Olympiques.
00:56:58 - Pour les Jeux Olympiques, oui.
00:56:59 - Oui, il y a vraiment une menace qui plane
00:57:05 pendant quelques mois,
00:57:06 parce qu'ils vont proposer des massages aux athlètes
00:57:08 ou même aux touristes qui sont venus là,
00:57:09 et ça va forcément rameauter du monde, c'est sûr.
00:57:12 On aura des gens du monde entier,
00:57:13 donc ils n'ont pas forcément le même système de croyance
00:57:15 qu'on a dans la société occidentale.
00:57:18 Et donc moi, effectivement, ce n'était pas un nouveau mouvement,
00:57:23 mais je me suis dit que c'était quand même intéressant
00:57:25 de pouvoir voir leurs ficelles, leurs méthodes,
00:57:27 et assister à une séance de dianétiques.
00:57:31 Vous êtes à deux, avec deux personnes,
00:57:36 et vous devez raconter votre dernier souvenir,
00:57:38 votre pire souvenir,
00:57:39 et on vous fait repasser dans ce souvenir cinq, dix fois,
00:57:44 en racontant de plus en plus de détails,
00:57:45 donc en étant de plus en plus pessimiste,
00:57:47 et donc forcément, ça rend fou.
00:57:49 - Ah oui, le souvenir le plus terrible,
00:57:50 et on vous le fait répéter, presque revivre.
00:57:52 - Voilà, et on vous le fait revivre,
00:57:54 vous êtes dans le même état à la fin
00:57:55 qu'au moment où vous avez vécu le souvenir,
00:57:58 si vous avez perdu un proche,
00:57:59 vous êtes dans ce même état-là,
00:58:01 et on vous fait croire du coup que vous êtes au tout départ
00:58:04 d'un processus très très long pour aller mieux,
00:58:07 et donc qui va vous coûter de l'argent,
00:58:09 des tonnes de séances, et donc c'est là le bizarre.
00:58:12 - C'est toujours l'idée des tonnes de séances,
00:58:14 des séjours longs et de l'argent.
00:58:16 - Oui, il y a toujours ça,
00:58:17 et principalement chez les scientologues
00:58:19 qui ont des locaux, des très beaux locaux à Paris.
00:58:23 Et puis partout, enfin...
00:58:25 Mais est-ce qu'il y a eu un moment,
00:58:27 très franchement, vous le racontez aussi quand même,
00:58:28 où vous avez été perturbé, j'ai d'accord ?
00:58:31 - On est forcément perturbé,
00:58:32 et surtout on se met à la place de ces gens,
00:58:37 de ces victimes qui vont être en quête de sang,
00:58:39 ce qu'ils vont tomber dessus par hasard,
00:58:40 parce que tous ces mouvements,
00:58:42 ils ne vont pas vous dire "Bonjour, nous sommes une secte,
00:58:45 venez nous voir", évidemment.
00:58:47 Ils vous font rentrer par des manières détournées.
00:58:50 La scientologie le sait, et s'est modernisée,
00:58:52 va vous offrir des conférences un peu bien-être,
00:58:57 lifestyle, pour vous dire comment mieux parler en public.
00:59:01 Et au final, ça va vous amener vers la scientologie.
00:59:03 Donc c'est une porte d'entrée qui peut être dangereuse.
00:59:06 - Oui, sauf que l'étiquette scientologie
00:59:09 est là dès le départ, quand même.
00:59:11 - Oui, elle est là dès le départ, effectivement.
00:59:12 Mais les gens ne sont pas si bien informés qu'on le croit.
00:59:15 - Oui, c'est ça.
00:59:16 Et puis ils cherchent effectivement, comme vous dites,
00:59:19 c'est-à-dire l'époque prête à ça.
00:59:20 On va en parler justement,
00:59:22 on va parler de la mévilude, on va parler de tout ça.
00:59:23 Parce que, qu'est-ce qui fait que...
00:59:26 Moi, c'est ce qui est fascinant,
00:59:27 et d'ailleurs votre livre pose la question,
00:59:29 en fait, si quelque part,
00:59:30 qu'est-ce qui fait que ça marche toujours aussi fortement,
00:59:32 et que les gens pourtant...
00:59:34 Il y a eu beaucoup d'enquêtes sur les sectes,
00:59:37 beaucoup de choses sur les sectes,
00:59:38 mais ça n'empêche pas effectivement les croyants de croire.
00:59:42 - Je pense qu'on a...
00:59:43 Bon, d'abord, mon livre, je ne suis pas là pour régir les croyances des gens.
00:59:49 On n'est pas là pour juger.
00:59:51 Chacun croit ce qu'il veut.
00:59:52 Mais en revanche, effectivement,
00:59:54 on a cette perte de confiance envers la parole officielle,
01:00:00 la parole gouvernementale, la parole scientifique aussi.
01:00:03 Et effectivement, on a tout un tas de personnes
01:00:06 qui ont envie de suivre ce discours alternatif.
01:00:09 Je dirais même parallèle, parce qu'ils coexistent,
01:00:13 sans se voir.
01:00:14 Et c'est pour ça que finalement,
01:00:17 quand on va parler...
01:00:19 Je sors ce livre aussi pour les victimes,
01:00:21 pour aussi raconter les choses de l'intérieur.
01:00:22 Mais est-ce que ça aura un impact ?
01:00:25 Je ne sais pas, parce que je ne sais pas si ces personnes vont tomber dessus.
01:00:28 Je ne sais pas si finalement, on va avoir cette...
01:00:32 Justement sur ces deux...
01:00:34 - Vous voulez dire, est-ce que ce serait lu que par les sceptiques ?
01:00:36 - Voilà.
01:00:37 - Ou déjà les convaincus ?
01:00:38 - Il y a ces deux chemins qui coexistent,
01:00:39 mais est-ce qu'ils vont se croiser à un moment donné
01:00:40 pour pouvoir alerter certaines personnes ?
01:00:42 - Je pense que... Enfin, on peut l'espérer en tout cas.
01:00:45 On en parle tout de suite après cette petite pause.
01:00:48 - Et puis pour réagir toujours, le 0826,
01:00:51 300 300 pour poser toutes vos questions à Etienne Jacob,
01:00:54 qui est notre invité aujourd'hui.
01:00:55 A tout de suite sur Sud Radio.
01:00:56 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:01:00 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
01:01:03 - Ici Sud Radio.
01:01:07 Les Français parlent au français.
01:01:11 Les carottes sont cuites.
01:01:14 Les carottes sont cuites.
01:01:16 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:01:20 - En tout cas, les carottes des sectes ne sont pas cuites.
01:01:22 On le voit avec le livre d'Etienne Jacob sur la France des gourous.
01:01:25 Je voulais justement prendre un exemple dans votre livre,
01:01:27 mais encore une fois, il faut le lire,
01:01:29 qui est l'école d'aurore quand même.
01:01:32 Qu'est-ce que c'est ?
01:01:32 J'avais jamais entendu parler de cette école d'aurore.
01:01:35 - Non, pour le coup, je me suis intéressé à beaucoup de mouvements
01:01:37 qui étaient déjà connus,
01:01:38 mais celui-là est totalement inconnu jusqu'ici.
01:01:42 Il a été créé par Pieri Walbrecht,
01:01:44 qui est une sorte de philosophe
01:01:46 qui, en Suisse, suivait des addicts aux drogues.
01:01:50 - Ah d'accord.
01:01:51 - Il les suivait.
01:01:51 - Il suivait des drogués et des junkies.
01:01:53 - Son idée, c'était de les sevrer.
01:01:55 Une méthode qui, autrefois, a été très utilisée,
01:01:57 mais il les sevrait avec des séjours à la dure
01:02:00 dans le Grand Nord, dans un igloo,
01:02:02 avec rien à manger, rien à boire.
01:02:03 Donc, c'était sa théorie de départ.
01:02:05 Sauf que cette théorie, elle a été démontée par la science.
01:02:08 Mais lui, il a continué de le faire en Suisse.
01:02:10 Son foyer, il avait un foyer avec des jeunes qui l'aidaient,
01:02:14 a été démantelé.
01:02:15 Et donc, il a décidé de créer l'École Aurore,
01:02:18 qui organise des stages en France, en Belgique,
01:02:21 justement, pour aider les jeunes à s'initier.
01:02:24 Parce que pour lui, tout le monde est addict.
01:02:26 Dans notre société, on est addict de tout.
01:02:27 Et pour le coup, il a quand même pas tort.
01:02:29 - Il s'agit de sevrer aussi.
01:02:30 - C'est un peu cette idée de sevrer.
01:02:32 Et dans cette semaine-là,
01:02:34 j'ai pu observer vraiment des rituels qui interrogent.
01:02:37 Et c'était un stage qui était à destination des jeunes,
01:02:41 donc jusqu'à 30 ans.
01:02:42 Donc, c'est vrai qu'on est sur des publics
01:02:43 qui, pour le coup, étaient vulnérables,
01:02:45 étaient en pleine construction de leur esprit.
01:02:47 Moi, j'étais un des plus vieux.
01:02:48 Il y en avait qui avaient 18 ans.
01:02:50 J'ai eu beaucoup de gens pleurer.
01:02:52 - C'était où, votre stage ?
01:02:54 - C'était à Virignin, dans l'Isère, au début des Alpes.
01:02:58 - Alors, comme les rites,
01:02:59 pointe-nous un exemple des rites.
01:03:00 - Ouais, ouais, ouais.
01:03:02 Tous les matins, on avait le rituel de l'Arché blanc.
01:03:05 Donc, c'est un rituel qui a été pioché un petit peu
01:03:09 dans un rituel qui a été pioché un petit peu
01:03:12 avec des incantations catholiques issues de la Bible,
01:03:17 mais aussi des croyances ésotériques.
01:03:20 Donc, c'est un archer qui va tirer dans une cible
01:03:24 et derrière la cible, il y a un miroir.
01:03:26 Si la flèche va au centre, tout va bien.
01:03:29 Le groupe est en phase.
01:03:31 Par contre, si...
01:03:32 - Et chaque matin, ils font ça, par exemple ?
01:03:33 - Chaque matin et chaque soir.
01:03:34 Deux fois par jour, pour bien vérifier que tout va bien.
01:03:37 Et si la flèche, elle allait dans le miroir
01:03:41 et qu'elle cassait le miroir,
01:03:42 c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
01:03:44 On n'est pas en phase.
01:03:45 Et à ce moment-là, moi, je ne l'ai pas vécu,
01:03:46 mais je sais que quelques jours, la flèche était moins en phase.
01:03:50 Eh bien, il y avait quelque chose,
01:03:51 il y avait une atmosphère un peu négative.
01:03:55 Et on m'a raconté des moments où la flèche n'a pas été...
01:03:59 justement, n'est pas allégracible
01:04:01 et que l'ambiance était terrible,
01:04:03 qu'il y a eu un peu des sanctions qui ont été faites.
01:04:05 On a forcé un peu le groupe à aller marcher pieds nus en pleine nuit,
01:04:10 aller faire du karaté à 3h du matin.
01:04:11 Moi, j'ai fait une séance de karaté à 3h du matin
01:04:14 avec des mantras chantonnés en même temps.
01:04:18 Entourés de bougies dans un cloître.
01:04:21 Donc là, il y a vraiment l'ambiance sectaire.
01:04:24 Même les membres nouveaux se rendaient compte
01:04:26 qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
01:04:28 - C'est spécial.
01:04:29 Vous avez assisté à des sanctions.
01:04:32 Est-ce qu'il y a des sanctions violentes
01:04:35 ou... ?
01:04:35 - Je n'ai pas assisté à des violences,
01:04:37 mais ce qui est sûr, c'est que ce philosophe,
01:04:41 Pierre-Yves Albrecht, qui a 70 ans, la barbe,
01:04:45 a une véritable emprise sur ses publics très jeunes.
01:04:50 Tous les soirs, on se réunissait pour un chœur,
01:04:54 dans une salle, assis sur des coussins,
01:04:56 en carré, en fait.
01:04:59 Et tout le monde devait raconter son histoire.
01:05:02 Est-ce qu'il y a quelque chose qui ne va pas ?
01:05:04 - Chacun a un.
01:05:06 - Et lui, on venait toujours à dire
01:05:07 qu'il faut continuer à suivre mes enseignements,
01:05:09 il faut continuer à faire ce chemin de l'initiation.
01:05:12 Parce que dans ce mouvement-là,
01:05:15 on a des initiations à passer.
01:05:17 La première initiation, ce sera passé
01:05:19 plusieurs jours dans une cabane
01:05:20 avec pratiquement rien pour boire et manger.
01:05:23 La deuxième initiation sera encore la même,
01:05:26 mais plus longue,
01:05:27 jusqu'à faire la troisième qui sera dans le Grand Nord.
01:05:30 Donc c'est vrai qu'il y a tout un processus.
01:05:31 - Il continue son processus de...
01:05:34 - Un type, oui, c'est ça.
01:05:36 - Effectivement, de sevrage.
01:05:39 - C'est ça, le sevrage.
01:05:40 - Et de très dur sevrage.
01:05:41 - Voilà, c'est un sevrage à la dure,
01:05:43 et des personnes, je pense, peuvent en souffrir.
01:05:46 - Et vous évoquez alors justement,
01:05:48 face à ça, depuis d'ailleurs des années,
01:05:50 des dizaines d'années, des décennies,
01:05:52 on l'a créé il n'y a pas assez longtemps,
01:05:54 ce n'est pas des décennies, la Miviludes,
01:05:55 vous savez, la mission gouvernementale
01:05:58 contre les sectes.
01:05:59 Est-ce que comme ça, au travers de votre enquête,
01:06:02 ce que vous avez vu, Etienne Jacob,
01:06:04 vous avez l'impression qu'elle a servi à quelque chose,
01:06:07 cette Miviludes, elle a effectivement dénoncé
01:06:10 un certain nombre de choses,
01:06:11 mais dans l'efficacité, est-ce que la lutte contre les sectes,
01:06:14 on peut dire, elle a été renforcée ou pas vraiment ?
01:06:17 - Aujourd'hui, on a...
01:06:20 À l'heure actuelle, on a une Miviludes
01:06:22 qui est particulièrement sous-dotée,
01:06:23 on a une quinzaine de personnes qui travaillent,
01:06:25 alors qu'on a 500 000 personnes qui sont victimes,
01:06:27 qui seraient victimes de sectes.
01:06:28 Donc la bataille, elle est perdue, aujourd'hui.
01:06:31 Est-ce que ça empêche de lutter ? Je ne pense pas,
01:06:33 je pense qu'il faut continuer de...
01:06:35 - Mais côté Miviludes, c'est fini, pratiquement.
01:06:37 - Non, mais la lutte, elle doit continuer,
01:06:40 mais le rapport de force, il est trop inégal, aujourd'hui.
01:06:44 On essaye de créer une nouvelle loi,
01:06:46 qui sera donc un délit d'incitation à l'abandon de soins.
01:06:50 Si je vous dis que vous avez un cancer
01:06:52 et que vous devez aller boire du jus de légumes
01:06:54 pour le soigner plutôt que de faire votre chimio,
01:06:57 ça pourrait être sanctionné demain.
01:06:59 Mais est-ce que ce sera efficace ?
01:07:00 Moi, je n'en suis pas sûr du tout,
01:07:01 parce que dans les années 2000, on a créé une loi,
01:07:03 qui était la loi Abbou Picard sur l'abus de faiblesse.
01:07:06 Et aujourd'hui, est-ce que vous pensez que la loi sur l'abus de faiblesse,
01:07:10 on l'utilise pour les dérives sectaires ?
01:07:12 On ne l'utilise jamais sur les dérives sectaires.
01:07:13 Pourtant, elle a été créée pour ça.
01:07:15 - Exactement, c'est l'emprise, l'abus de faiblesse, c'est l'emprise.
01:07:18 - Oui, mais on l'utilise plus dans le cas de personnes âgées
01:07:20 qui vont être abusées par un entourage dans leurs dernières années de vie
01:07:22 pour peut-être capter leur héritage.
01:07:25 - Pourquoi on ne l'utilise plus pour les dérives sectaires ?
01:07:29 - Parce que c'est difficile de voir ce qui se fait dans un huis clos.
01:07:33 Moi, dans mon livre, j'ai une dizaine de mouvements
01:07:37 dans lesquels je me suis infiltré,
01:07:39 mais on a tout un phénomène à l'état gazeux.
01:07:43 Un gourou qui peut, autour de lui, faire graviter 10-15 personnes
01:07:47 au fin fond de la creuse, il passera sous les radars.
01:07:49 Donc c'est dans ce sens-là que je dis que la bataille sera très difficile.
01:07:52 - Il y a aussi des petits mouvements, des micro-mouvements.
01:07:54 - Et c'est dans ces micro-mouvements où peut-être les pires abus sont commis.
01:07:57 Parce qu'on peut avoir des violences, des abus sexuels,
01:08:01 et des choses dont les personnes ne s'en remettront jamais.
01:08:06 - Oui, c'est un vrai vrai problème. Je crois que nous avons des auditeurs...
01:08:09 - On a une question sur les réseaux sociaux, surtout, qui nous dit Étienne Jacob.
01:08:12 Est-ce que vous avez l'impression que ces mouvements que vous avez infiltrés
01:08:15 sont présents sur les réseaux sociaux pour les jeunes, notamment TikTok ?
01:08:17 On a vu le phénomène des sorcières TikTok.
01:08:19 Est-ce que vous avez constaté aussi ce phénomène ou pas ?
01:08:22 - Oui, tout à fait. C'est une nouvelle porte d'entrée.
01:08:26 Et c'est vrai que le réseau TikTok, qui est peut-être moins régulé que les autres,
01:08:29 fait vraiment aujourd'hui une porte d'entrée pour ces mouvements sectaires.
01:08:35 D'autant plus que le public qui est visé est extrêmement jeune, extrêmement vulnérable,
01:08:38 et pourrait croire un peu à tout ce qu'on dit.
01:08:41 Finalement, on scrolle, on swipe en espace d'une seconde,
01:08:45 et on peut voir cette méthode miracle.
01:08:47 - Et on peut mendre à ça.
01:08:48 - Mais bien sûr, parce que comme je le disais tout à l'heure,
01:08:50 on n'est jamais là à dire "Venez rejoindre notre secte".
01:08:53 Ça ne va pas en ce moment, on a ce coach de vie, dans le bien-être,
01:08:58 le développement personnel, ça peut être dans le milieu de l'entreprise.
01:09:01 - On est des coachs.
01:09:04 - Mais effectivement, des coachs dérivent parfois aussi.
01:09:08 - Bien sûr.
01:09:10 - On a Chantal qui nous appelle depuis Bastia. Bonjour Chantal.
01:09:13 - Bonjour André, bonjour Etienne Jacob.
01:09:17 Déjà, c'est très très bien qu'il ait fait ce...
01:09:20 C'est un livre, hein, donc c'est très très bien,
01:09:23 parce que c'est vrai qu'il est fait.
01:09:25 - C'est un livre, un beau livre, oui.
01:09:27 - Des sectes...
01:09:29 Alors par contre, moi, je suis quand même sceptique,
01:09:35 dans le sens où les gens ont de moins en moins confiance en notre médecine.
01:09:40 Moi, je suis professionnel de santé.
01:09:42 On a de moins en moins confiance en notre médecine.
01:09:47 On a de moins en moins confiance en la parole gouvernementale.
01:09:51 Alors quand on parle de gourou,
01:09:53 bon déjà, la Scientologie a été quand même, je crois, invitée par le président Macron.
01:09:57 Il en avait reçu à l'Élysée.
01:10:00 Monsieur Véran se permet de traiter de gourou le professeur Raoul,
01:10:04 qui est mondialement connu.
01:10:06 Donc forcément, après l'histoire du Covid,
01:10:09 malheureusement, les gens ont de moins en moins confiance.
01:10:13 Et puis il y a des choses aussi qu'on ne veut pas.
01:10:16 Bill Parma est quand même une sorte de gourou aussi.
01:10:19 Et puis le refus de soins, sur la dernière loi qu'ils ont fait passer,
01:10:25 va complètement en contradiction avec la loi Kouchner,
01:10:29 où les patients ont le droit de refuser des soins.
01:10:33 Ce n'est pas pour ça qu'on tombe dans du sectarisme,
01:10:38 ou alors on veut essayer des méthodes
01:10:42 qui ont été remboursées par la Sécurité Sociale jusqu'en 82,
01:10:45 comme l'autre canton.
01:10:47 Et qu'aujourd'hui, on emmerde les médecins qui font des injections à base d'eau de canton,
01:10:51 alors qu'on sait qu'on a des résultats.
01:10:53 - Vous voulez dire "Où est la frontière ?"
01:10:56 - Voilà !
01:10:58 - Où est la frontière entre la secte ?
01:11:00 Non, parce que c'est vrai qu'une chose est de dire,
01:11:03 effectivement, on peut discuter,
01:11:05 il y a des vaccins, et Dieu sait si on a à discuter.
01:11:07 Et une chose est de dire "Vous allez soigner votre cancer avec du jus de pomme."
01:11:11 Ce n'est pas tout à fait la même chose, quand même.
01:11:13 Mais vous avez raison de poser le problème.
01:11:15 - Les patients ont le droit de refuser des soins.
01:11:18 Ça fait partie de la loi Kouchner,
01:11:20 donc il y a une contradiction aussi
01:11:22 de la loi du 4 mars 2002.
01:11:24 - Et c'est pour ça que les députés...
01:11:26 - Nous on en est confrontés.
01:11:28 - Etienne va vous répondre, Chantal.
01:11:30 - Oui, c'est pour ça que les députés ne sont pas vraiment d'accord aujourd'hui,
01:11:34 parce qu'il y a toute une partie de l'échiquier
01:11:37 qui dit que ça rentrera en contradiction,
01:11:39 qu'il faut trouver ce bon équilibre.
01:11:41 Malgré tout, on a quand même un phénomène sectaire
01:11:45 qui est dangereux,
01:11:47 mais effectivement, c'est ce que je disais tout à l'heure,
01:11:50 mon livre n'est pas fait aussi pour...
01:11:52 Je ne suis pas là pour faire une police de la pensée.
01:11:56 Et ça c'est important de le dire.
01:11:58 - Vous avez constaté un certain nombre de choses que vous racontez.
01:12:00 - Moi je constate des choses, on me raconte,
01:12:02 et je tiens à rester assez factuel.
01:12:04 Je ne suis pas militant de quoi que ce soit.
01:12:06 - Non, mais on est d'accord.
01:12:08 Ce que dit Chantal est intéressant aussi,
01:12:10 mais justement, il faut faire la part des choses.
01:12:12 Mais encore une fois, le livre d'Etienne Jacob est intéressant comme miroir.
01:12:15 Cocteau disait "il est temps que les miroirs réfléchissent".
01:12:19 - On marque une dernière petite pause,
01:12:21 et après on aura Valéry qui nous attend au standard 0826-300-300
01:12:24 pour réagir sur Sud Radio. A tout de suite.
01:12:26 - Sud Radio Bercov dans tous ses états, midi 14h.
01:12:31 André Bercov.
01:12:33 - Ici Sud Radio.
01:12:36 Les français parlent au français.
01:12:41 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:12:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:12:47 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:12:50 - 13h45 sur Sud Radio, nous sommes ensemble jusqu'à 14h,
01:12:53 toujours avec Etienne Jacob, qui vient nous voir pour ce livre qu'on vous conseille,
01:12:56 "La France des gourous", journal d'un infiltré, c'est aux éditions du Rocher.
01:13:00 Et nous avons Valéry qui nous appelle depuis Savigny sur Orge.
01:13:03 Bonjour Valéry. - Bonjour Valéry.
01:13:05 - Bonjour André Bercov et bonjour Etienne Jacob.
01:13:08 Alors en fait, comme votre auditrice précédente,
01:13:11 je souhaiterais dire que s'il est évident
01:13:14 qu'il faut, enfin, il est nécessaire
01:13:17 de prévenir les gens contre les dérives sectaires,
01:13:20 je trouve ça dommage de jeter l'opprobre
01:13:23 sur les naturopathes, les gens qui prônent le jeûne,
01:13:27 en sachant tout de même que ces thérapies complémentaires,
01:13:31 parce que je ne dis pas qu'elles remplacent la médecine,
01:13:33 mais qu'elles sont complémentaires à la médecine conventionnelle,
01:13:36 peuvent aider énormément de gens.
01:13:38 Ça a été mon cas, une fois dans ma vie, j'ai eu une maladie auto-immune,
01:13:41 j'étais en errance médicale pendant de longs mois,
01:13:44 et c'est en me tournant vers la naturopathie que j'ai guéri.
01:13:47 Et à aucun moment, les naturopathes que j'ai rencontrés
01:13:50 m'ont dit d'arrêter le traitement,
01:13:53 je trouve qu'il y a un code de déontologie chez les naturopathes sérieux
01:13:56 dont il est dommage de ne pas parler.
01:13:59 Et s'il y a une perte de confiance envers la médecine conventionnelle,
01:14:04 c'est peut-être aussi parce qu'avec tout ce qui s'est passé pendant la crise du Covid,
01:14:09 je crois que beaucoup de gens ont essayé de trouver d'autres solutions
01:14:12 et n'ont pas forcément accepté ce que vous voulez leur imposer
01:14:15 pour préserver leur santé.
01:14:18 Et aujourd'hui, quand on parle de jeûne,
01:14:20 on voit par exemple le professeur Walter Longo aux Etats-Unis,
01:14:23 qui fait énormément d'études là-dessus,
01:14:26 sur comment lier jeûne et chimiothérapie, etc.
01:14:29 pour mieux justement guérir les malades.
01:14:31 Et c'est dommage de vouloir discréditer toute une partie
01:14:37 de thérapeutes complémentaires
01:14:40 qui ne sont pas du tout sectaires.
01:14:43 Effectivement, quand on prend Raël, là on tombe dans les Illuminés dangereux, je dirais.
01:14:47 Mais bien heureusement, tout le monde n'est pas comme ça.
01:14:50 - Oui, Valérie, je vois très bien.
01:14:53 Vous avez nommé, vous soulevez pour moi un argument légitime.
01:14:56 Il ne faut pas jeter le bébé naturopathe ou un certain nombre de médecines
01:15:00 avec l'eau du bain.
01:15:02 Et c'est vrai, parce qu'il faut faire très attention à ça.
01:15:04 Il y a des médecines complémentaires, je crois que Valérie a rempli le mot complémentaire.
01:15:08 Et il est bienvenu là, non ?
01:15:11 - Oui, bonjour Valérie.
01:15:13 Si je peux vous répondre, pour moi,
01:15:16 il y a eu une polémique récemment sur Doctolib,
01:15:18 où il y avait des médecins, qui pour le coup étaient médecins,
01:15:21 avaient une formation de médecine, qui proposaient des thérapies complémentaires,
01:15:24 mais qui parfois étaient bien plus farfelues,
01:15:27 et largement plus farfelues que la naturopathie.
01:15:30 Ça a créé une polémique, parce que justement, des personnes qui avaient le numéro de...
01:15:35 - De Doctolib.
01:15:36 - Voilà, numéro de Doctolib pour pouvoir apparaître,
01:15:39 proposaient à côté des thérapies complémentaires,
01:15:42 qui pour le coup étaient plutôt contestées, controversées.
01:15:46 Donc effectivement, c'est tout ça pour vous dire qu'il y a du mal partout,
01:15:50 et qu'effectivement pour moi, je ne jette pas l'eau propre sur tous les naturopathes.
01:15:56 D'ailleurs, mon livre et mon chapitre n'est pas sur les naturopathes en général,
01:16:00 et plutôt sur Irène Grosjean,
01:16:02 et de David, plusieurs naturopathes que j'ai pu contacter,
01:16:06 me disent effectivement qu'elle fait partie d'une frange extrême des naturopathes,
01:16:11 et donc forcément, je peux comprendre que ça nuit un peu à votre profession en général.
01:16:18 Malgré tout, je pense qu'il y aura peut-être besoin d'avoir une sorte de régulation,
01:16:22 pour pouvoir un peu différencier ceux qui font bien leur travail,
01:16:26 que ceux qui le font à temps.
01:16:27 - Oui, et en fait, dans cette histoire, il ne faut pas être binaire.
01:16:29 Le problème, c'est toujours la frontière bien et mal.
01:16:32 Tous les naturopathes ne sont pas des malfaisants, loin de là,
01:16:35 et tous les médecins, à certains nombres,
01:16:37 quelques fois, ils ont...
01:16:39 Vous savez, on a vu ces derniers mois que le serment d'hypocrate
01:16:42 devenait pour certains le serment des hypocrites.
01:16:45 Il y a eu des deux côtés, il y a eu des choses.
01:16:47 Enfin, ce n'est pas le sujet du livre,
01:16:49 mais c'est vrai que, en fait, pour revenir au début de notre entretien,
01:16:55 Étienne Jacob, là, maintenant, au fond,
01:16:59 vous avez parlé d'élite,
01:17:01 au fond, je vous repose la question qu'on avait abordée,
01:17:06 qu'on n'a pas complètement résolue.
01:17:10 Qu'est-ce qui fait, si vous avez les dix commandements de la secte,
01:17:13 enfin, je ne vous parle pas des dix commandements,
01:17:15 qu'est-ce qui fait que, vraiment,
01:17:17 dans tous les gens que vous avez rencontrés,
01:17:19 vous en avez rencontré pas mal,
01:17:20 il y a eu une dizaine d'exemples,
01:17:22 tout à fait, en tout cas, passionnants,
01:17:24 qu'est-ce qui, au fond, les relie ?
01:17:27 - Je pense que tous ont une idéologie qui est bien marquée,
01:17:30 qui est plutôt radicale.
01:17:31 Si vous les suivez,
01:17:33 ils vont vous amener à vous couper de vos proches,
01:17:35 à vous couper de votre famille,
01:17:37 parce qu'il y aura ce discours, justement, élitiste,
01:17:39 de dire "vous faites partie,
01:17:41 vous suivez mon idéologie,
01:17:43 mes enseignements,
01:17:45 donc vous faites partie d'une frange de la population
01:17:47 qui comprend, qui sait".
01:17:49 Et, effectivement, on a ce système-là.
01:17:54 Il y a aussi une captation financière,
01:17:56 qui se fait dans la plupart des cas,
01:17:58 hormis peut-être l'école Aurore, où j'ai été,
01:18:00 où, effectivement, on avait des jeunes,
01:18:02 donc tout n'était pas très cher,
01:18:04 des expériences qui coûtent très cher ailleurs,
01:18:06 chez les scientologues,
01:18:08 chez les masculinistes,
01:18:10 qu'on n'a pas forcément abordés,
01:18:12 mais qui aussi font des stages.
01:18:15 Donc on a un peu ce dénominateur commun,
01:18:19 et, en fin de compte,
01:18:21 des personnes qui sont des stagiaires,
01:18:24 qui deviennent des sujets,
01:18:26 qui sont en état de suggestion psychologique,
01:18:28 qui peuvent avoir des conséquences graves,
01:18:31 parce que couper de votre famille...
01:18:33 - C'est ce qu'on leur demande,
01:18:35 de faire du prosélytisme, autour d'eux ou pas ?
01:18:37 - Oui, clairement.
01:18:39 On leur demande de discerner la bonne parole,
01:18:41 et parfois, ils le feront même inconsciemment,
01:18:43 en disant "Voilà, moi, ça fait un mois
01:18:47 que je mange cru, je me sens mieux,
01:18:49 j'ai perdu 3 kilos.
01:18:52 Moi, je sais qu'en une semaine,
01:18:54 j'en ai perdu 3.
01:18:56 Donc c'était déjà beaucoup, quand même.
01:18:58 - C'est pas mal, ouais.
01:19:00 - On peut se dire que c'est très bien,
01:19:02 mais c'est plutôt dangereux.
01:19:04 Des purges régulières peuvent créer des dommages
01:19:07 sur l'organisme.
01:19:09 Donc forcément, les conséquences
01:19:12 peuvent être assez importantes.
01:19:14 - Et est-ce qu'il y a aussi ce côté,
01:19:18 au fond, nous sommes des victimes,
01:19:21 est-ce que le monde entier est là pour nous persécuter ?
01:19:23 Est-ce qu'il y a ce côté, attention,
01:19:25 vous êtes persécuté,
01:19:27 on va essayer de vous dire que nous sommes,
01:19:29 mais en fait, on essaye de...
01:19:31 Est-ce qu'il y a ce côté, quand même ?
01:19:33 - Oui, et la persécution les renforce, à chaque fois.
01:19:35 Parce que toutes les critiques,
01:19:37 que ce soit dans les médias, les reportages,
01:19:39 vont les renforcer en disant, voilà,
01:19:41 nous, on est les victimes, on veut nous persécuter,
01:19:43 donc rejoignez-nous, parce que dans notre groupe,
01:19:45 on sera bien.
01:19:47 - On est les premiers chrétiens, on est les martyrs.
01:19:49 - C'est un peu ça.
01:19:51 - Et au fond, aujourd'hui,
01:19:53 quand vous êtes sortis de cette enquête,
01:19:56 vous avez écrit le livre,
01:19:58 est-ce que, alors je voudrais revenir à la technique de la filtration,
01:20:02 est-ce que vous allez utiliser cette technique de la filtration,
01:20:04 donc de ne pas dire que vous êtes journaliste,
01:20:06 mais d'être acteur dans d'autres domaines ?
01:20:08 Est-ce que ça vous tente toujours ?
01:20:10 - Oui, tout à fait, tout à fait.
01:20:12 J'ai plein d'idées, forcément,
01:20:14 j'ai trouvé que l'authenticité,
01:20:16 les témoignages récoltés,
01:20:18 et finalement,
01:20:20 je trouve qu'on est beaucoup plus factuel,
01:20:22 mine de rien, parce que même si
01:20:24 dans mon livre, je décris le ressenti
01:20:26 de ce que je vois,
01:20:28 j'ai quand même cette
01:20:30 pancarte de journaliste
01:20:32 qui me fait dire que je ne vais
01:20:34 pas non plus juger les choses
01:20:36 et essayer d'être le plus impartial possible
01:20:38 dans ce que je décris.
01:20:40 Et forcément,
01:20:42 ça peut être intéressant dans plein de domaines,
01:20:44 que ce soit dans des domaines liés aux faits divers,
01:20:46 des sujets de société,
01:20:48 l'école, des choses comme ça.
01:20:50 - En fait, vous avez le sentiment d'avoir reçu
01:20:52 dix fois plus ou cent fois plus de confidence
01:20:54 que vous auriez reçu si vous étiez journaliste
01:20:56 et que vous enquêtez sur votre mouvement.
01:20:58 - Mais totalement, il y a ce filtre, cette barrière-là
01:21:00 qui moi m'agacait, parce que
01:21:02 je n'ai pas commencé à travailler sur les sectes
01:21:04 avec ce livre, donc je connaissais ces mouvements-là
01:21:06 et j'avais toujours cette barrière-là
01:21:08 qui me décevait un peu, et je trouve que
01:21:10 moi je suis fier de ça
01:21:12 dans ce livre-là, c'est d'avoir
01:21:14 réussi à rendre les choses
01:21:16 de la manière
01:21:18 la plus authentique possible, parce que le journaliste
01:21:20 on ne lui donne pas tout,
01:21:22 malheureusement. - Non, bien sûr,
01:21:24 et à raison, parce qu'on ne sait pas
01:21:26 ce qu'il va raconter, et on ne sent pas de fille.
01:21:28 - Et puis on ne le connaît pas, donc on ne peut pas
01:21:30 tout lui confier, alors que l'adepte,
01:21:32 vous êtes dans le même bateau.
01:21:34 - Justement, une dernière question,
01:21:36 ce qui m'étonne dans ce que vous dites
01:21:38 et dans ce que j'ai lu de ce livre,
01:21:40 c'est qu'on n'a même pas cherché à enquêter un tout petit peu
01:21:42 sur vous, en disant "oui, mais ce type, c'est qui ?"
01:21:44 "Bon, vous avez demandé vos papiers,
01:21:46 vos... je veux dire,
01:21:48 vos papiers et votre CV, ou quoi que ce soit,
01:21:50 parce qu'il y a quand même une...
01:21:52 on ne reçoit pas. Si je veux engager quelqu'un
01:21:54 ici à Sud Radio ou autre,
01:21:56 je vais quand même me renseigner un peu.
01:21:58 - Oui, alors... - Comment ça se passe ?
01:22:00 Là, il n'y a rien ? Vous avez comme un...
01:22:02 - Certains mouvements qui ne sont pas vraiment professionnalisés
01:22:04 n'ont pas forcément cette méfiance,
01:22:06 c'était le cas d'Irene Grosjean,
01:22:08 l'école Aurore n'ont rien vérifié
01:22:10 du tout. - Du tout, oui. - Ça a été très facile,
01:22:12 pas besoin de faire de faux,
01:22:14 je n'en aurais pas fait, c'est interdit,
01:22:16 mais en vérité...
01:22:18 - Mais vous avez fait les faux
01:22:20 pour tel secte, quand même ?
01:22:22 - Eh ben, je n'ai pas eu besoin, ils ne demandaient même pas.
01:22:24 - Pas de carte de visite ? - Non, mais non,
01:22:26 on est dans un... - Et c'est ça que je suis étonné.
01:22:28 - C'est désorganisé, donc... - Une carte de visite,
01:22:30 pas l'oreille. - Un mail, un faux mail,
01:22:32 des faux comptes sur les réseaux sociaux, oui.
01:22:34 Ça oui, j'ai dû quand même créer tout ça, et créer aussi
01:22:36 tout ce discours, je viens de découvrir,
01:22:38 et j'ai un autre métier à côté aussi,
01:22:40 parce qu'il faut que j'apprivoise
01:22:42 aussi un autre métier, donc je dirais que je travaille
01:22:44 dans l'immobilier, par exemple, parce que autour de moi,
01:22:46 on a travaillé dans ce domaine-là.
01:22:48 Donc c'est comme ça que j'ai réussi
01:22:50 à m'infiltrer chez eux,
01:22:52 malgré tout, quand je suis allé
01:22:54 chez les scientologues,
01:22:56 normalement ils vous rappellent,
01:22:58 et une fois que j'y ai été,
01:23:00 je n'ai pas vraiment été rappelé,
01:23:02 alors qu'en général, ils insistent énormément.
01:23:04 Alors, soit j'en suis sorti très traumatisé,
01:23:06 parce que c'est vrai que sur le moment, j'étais tellement en crise d'angoisse
01:23:08 quand je suis sorti de tout ça,
01:23:10 qu'ils se sont dit, voilà,
01:23:12 celui-là, à mon avis, il n'a pas aimé, il ne reviendra pas,
01:23:14 ou alors,
01:23:16 ils ont un service secret,
01:23:18 et ils ont un service secret qui enquête,
01:23:20 qui est connu pour enquêter,
01:23:22 ils ont une cellule spéciale pour enquêter sur les gens,
01:23:24 et qui aurait éventuellement
01:23:26 pu me découvrir, mais
01:23:28 ça n'a eu comme conséquence que de ne pas être rappelé.
01:23:30 - Pour le moment, votre livre vient de paraître,
01:23:32 bien sûr, vous avez eu des réactions, déjà,
01:23:34 de leur part ?
01:23:36 - J'ai eu quelques réactions,
01:23:38 oui, j'ai eu quelques réactions,
01:23:40 mais souvent un petit peu de...
01:23:42 ça va être des insultes,
01:23:44 des menaces,
01:23:46 les gens ne sont pas contents,
01:23:48 parce qu'ils pensent qu'ils m'ont confié des choses
01:23:50 et que je leur ai menti,
01:23:52 et finalement, ils n'ont pas tort,
01:23:54 après, l'idée n'est pas qu'ils soient reconnus dans le livre,
01:23:56 je crois que toutes les précautions professionnelles
01:23:58 pour protéger aussi ces personnes-là.
01:24:00 - Vous chargez les noms, vous chargez tout ça.
01:24:02 - Merci, Étienne Jacob,
01:24:04 je crois en tout cas que c'est un livre à lire, vraiment,
01:24:06 c'est comme un roman, je ne dirais pas policier,
01:24:08 mais c'est un roman, effectivement,
01:24:10 c'est un itinéraire et un fil rouge
01:24:12 de gens que vous côtoyez
01:24:14 et que vous connaissez peut-être très bien,
01:24:16 et vous découvrez un autre aspect de leur personnalité.
01:24:18 - Merci.
01:24:20 - Le journal d'un infiltré aux éditions du Rocher,
01:24:22 ça sort le 3 avril.
01:24:24 Merci beaucoup, Étienne Jacob, d'avoir été avec nous.
01:24:26 C'est Richelay, sur Sud Radio, à demain.
01:24:28 Parlons vrai.
01:24:29 Parlons vrai.
01:24:30 Sud Radio.