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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la situation à Cavaillon.
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Transcription
00:00On va s'intéresser aussi à ce qu'il s'est passé à Cavaillon avec ces voitures de police qui ont été incendiées.
00:05Je ne sais pas si on va pouvoir écouter les réactions des habitants parce qu'ils font un constat très lucide sur ce qui se passe.
00:09Donc quatre voitures de police incendiées hier en réponse à des opérations de police place nette pour dire
00:14« ben voilà, en gros c'est pas vous les policiers et les patrons, c'est nous les trafiquants de drogue ».
00:18C'est ça le message, Michel Obret ?
00:19Oui, c'est tout à fait ça. Alors ça fait suite déjà à plusieurs attaques de ce type.
00:23Vous vous souvenez Champigny-sur-Marne ? Et puis un peu avant, une affaire que j'avais suivie de très près,
00:28celle de Grigny.
00:30Bien sûr, la Grande Borne.
00:31La Grande Borne. Et donc à chaque fois on a le même message, c'est-à-dire dans l'affrontement entre la police.
00:38Je dis affrontement parce que c'est comme ça qu'ils le vivent, entre la police et ses bandes.
00:45Les bandes aujourd'hui montrent leur force. Et malheureusement, dans chaque cas,
00:51comme il s'agit d'attaques commises par des personnes qui sont en groupe et masquées,
00:58la justice aura, comme d'habitude, beaucoup de mal, même si on arrête la plupart des participants,
01:03aura beaucoup de mal à faire le truc entre ceux qui ont mis le feu et ceux qui étaient juste là pour assister.
01:06Écoutez ces réactions des habitants de Cavaillon qui disent leur ras-le-bol absolu devant la situation.
01:11On se sent désabusés, mais on va repartir au combat, on va réparer et puis on subit.
01:17Il faut vraiment ouvrir les yeux sur ce qui se passe.
01:19C'est-à-dire qu'il faut prendre les mesures qui s'imposent, c'est tout.
01:22On ne peut pas tolérer ça, c'est inacceptable.
01:24Je suis choqué par le déferlement de violence qu'il y a sur tout le territoire et non pas sur Cavaillon.
01:28Il ne faut pas stigmatiser Cavaillon, c'est sur tout le territoire.
01:30Il faut bien comprendre ça, sur tout le territoire.
01:33Moi je trouve que c'est triste, affligeant et blessant.
01:36Ce n'est pas que Cavaillon, c'est un petit peu partout,
01:38donc il ne faut pas sans arrêt rabaisser la ville, la municipalité.
01:43Mais je ne comprends pas qu'on puisse s'en prendre à ceux qui nous protègent,
01:47c'est-à-dire la police, les militaires, les pompiers, je ne comprends pas.
01:51J'ai été choqué, parce que devant un commissariat normalement c'est sécurisé,
01:54ce n'est pas censé se produire.
01:56Les caméras de surveillance sont censées intervenir assez vite.
01:59Du coup je vois ça et je me dis qu'on n'est pas si en sécurité que ça.
02:04Il y a une grande lucidité dans ce que disent ces habitants, Michel Auboin.
02:07Oui c'est vrai, les gens sont parfaitement lucides.
02:12En fait on attend quand même une réaction populaire d'une certaine façon pour commencer à agir.
02:17Parce que vous voyez bien, là où on aurait pu utiliser le principe de la légitime défense,
02:23puisqu'après tout il y a une mise en danger de vie d'autrui,
02:25y compris deux malheureux qui étaient en garde à vue dans les cellules.
02:29Oui, il y avait cinq gardes à vue dans les cellules.
02:31Et qui ont dû avoir très peur.
02:33La police n'a pas tiré.
02:35Si la police avait tiré, il se serait passé quoi ?
02:39Et c'est bien ça le problème.
02:41Depuis la malheureuse affaire Nahel,
02:43où on a vu un policier demeurer emprisonné pendant plusieurs semaines,
02:48on a un problème de doctrine.
02:51Le droit est avec la police.
02:53Mais globalement l'opinion publique, elle ne l'est pas encore.
02:57Catherine Ney ?
02:58Ce qui me frappe dans la réaction de ces gens qui aiment leur ville,
03:01qui n'ont pas envie qu'on la désigne et que les presses viennent mettre toutes les caméras et les lumières sur la ville,
03:07c'est une forme de fatalisme.
03:09C'est-à-dire qu'on est comme les autres.
03:11Ça veut dire aussi qu'il n'y a pas tellement d'espoir qu'il y ait une amélioration.
03:15Comme si c'était une fatalité du moment.
03:18Et c'est ça qui est le plus curieux.
03:21C'est marquant.
03:22Il n'y a pas de colère, il y a une forme de résignation.
03:24Du fatalisme.
03:25Il n'y a pas de bonne augure.
03:26Louis Dragnet, le ministre chargé de la Sécurité du Quotidien,
03:30va arriver sur place dans quelques instants ?
03:32Exactement.
03:33Ce qu'il va faire, c'est qu'il va s'entretenir avec les services de police,
03:36de police judiciaire surtout, parce que ce sont eux qui mènent l'enquête.
03:40Et puis il va faire le point sur tout ce qui s'est passé la nuit dernière.
03:43Parce qu'il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées
03:45et qui n'ont pas été forcément rendues publiques.
03:47Notamment avec des interventions de la BAC locale, avec des équipes synophiles.
03:52Il y a eu beaucoup de contrôles, de perquisitions qui ont été menées.
03:55Donc il doit expliquer ça tout à l'heure.
04:00Et puis par ailleurs, il doit annoncer le fait qu'il y aura des contrôles
04:06qui seront renforcés aux abords de la cité.
04:09Le fait qu'il y a une section de la CRS 8 qui est présente,
04:13ce qui est objectivement très peu, c'est une vingtaine d'hommes.
04:17Ça fait 18 en patrouille.
04:19Pendant la journée, ils seront renforcés par une CRS de 110 effectifs.
04:23Là pour le coup, c'est beaucoup plus de monde.
04:27Mais l'objectif, c'est de montrer que l'État est présent.
04:31L'État est à nos côtés.
04:33Catherine Ney, un ministre chargé de la sécurité du quotidien.
04:37C'est joli comme intitulé.
04:39Qu'est-ce qu'il peut faire ?
04:41Je dirais quotidiennement.
04:43Parce que si on regarde les télévisions le matin,
04:46on voit dans les bandeaux, il se passe partout quelque chose.
04:48Donc il va y avoir beaucoup de travail.
04:50Mais le problème, ce n'est pas d'aller compatir,
04:52c'est d'apporter des réponses.
04:54Ce sera le plus difficile.
04:55Pour rentrer un peu dans le détail de ce qu'il va faire,
04:57son périmètre, c'est surtout le lien avec les maires, avec les élus,
05:00pour l'organisation des polices municipales.
05:02Parce qu'on voit bien aujourd'hui qu'il y a un certain nombre de mairies,
05:05je pense à Nantes, on peut penser à Lyon, Grenoble,
05:08on en a parlé tout à l'heure,
05:10où les élus ne sont pas du tout proactifs sur ce sujet.
05:13Et l'idée, c'est d'essayer de réfléchir, de trouver une solution
05:16pour que le ministère de l'Intérieur puisse s'aider
05:18pour signer des contrats avec des communes,
05:20pour que, même si les élus ne veulent pas,
05:22l'État prenne en charge un certain nombre de...
05:25Enfin voilà, rentre un peu dans les compétences du maire,
05:29notamment sur les questions de police municipale,
05:31pour aider notamment à l'équipement
05:33et à la pose de caméras de vidéoprotection.

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