• il y a 4 mois
Présidentielle américaine : Joe Biden va-t-il tenir le coup ? Regardez Isabelle Saporta, éditrice et éditorialiste, Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste au "Point" et Roger Cohen, chef du bureau du New York Time à Paris. En France, comment sortir de la crise politique ? Et les conseils lectures de Bernard Lehut.
Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Céline Landreau du 12 juillet 2024.

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Transcription
00:00RTL matin jusqu'à 10h avec Céline Landreau, Le Point sur l'info avec Aude Bernouccio.
00:07Bonjour Aude.
00:08Bonjour Céline, bonjour à tous.
00:09De retour de Washington, Emmanuel Macron reprend les choses en main, le chef de l'État
00:14convoque les ténors de son camp pour faire le point à 11h30, c'est une info RTL.
00:18A ses côtés ce matin, les ministres Gérald Darmanin, Gabrielle Attal ou encore la présidente
00:24sortante de l'Assemblée, Yael Brone-Pivet.
00:26Cinq jours après les élections, la gauche revendique son accession à Matignon après
00:30être arrivée en tête du second tour et poursuit donc ses discussions pour désigner
00:34un potentiel premier ministre, 70 intellectuels responsables associatifs et anciens élus
00:39de gauche pressent le nouveau Front Populaire d'engager des discussions avec les forces
00:44républicaines dans une tribune publiée dans le journal Le Monde.
00:47En bref, l'inflation qui ralentit à 2,2% en juin, c'est 0,1 point de moins d'après
00:54l'INSEE en dessous de la première estimation.
00:56La candidature de Joe Biden à la prochaine présidentielle plus fragile que jamais, le
01:00président sortant qui voulait rassurer sur sa santé en conférence de presse a multiplié
01:05les bourdes en appelant le président ukrainien « Poutine », le nom de son ennemi russe
01:09ou en confondant par exemple sa propre vice-présidente avec son adversaire Donald Trump.
01:14Les courses aujourd'hui, elles ont lieu à Cabourt à 20h15.
01:17Dominique Cordier vous conseille de jouer le 2, le 7, le 9, le 16, le 11, le 8, le 4
01:24et l'outsider de RTL, c'est le 8, et PaxSpeed.
01:27Merci beaucoup Aude Vernutio.
01:29Nous sommes le 12 juillet, on est ensemble jusqu'à 10h.
01:32Des deux côtés de l'Atlantique, des présidents sous pression et beaucoup de questions génériques.
01:54Je ne ferai aucun commentaire sur la situation politique intérieure.
01:56Allez-y si vous avez une dernière question, après on ira prendre l'avion.
01:59Vous ne vous sentez pas réfrénés ?
02:00Il y a quelqu'un ?
02:01Non personne.
02:02C'est bien essayé mais je ne répondrai pas davantage à des questions de politique intérieure.
02:05Moi je suis vraiment impatiente d'avoir un nom.
02:07Il y a plutôt un accord sur un gouvernement compact.
02:09Ils se sont engagés à sortir un nom.
02:11On travaille.
02:11J'ignore ce qui se passe derrière ces portes-là.
02:13Moi je les laisse faire, ils se sont engagés à sortir un nom demain ou après-demain.
02:16La macronie est terminée, le macronisme c'est fini.
02:20Ils sont fatigués.
02:21Allez, en vacances.
02:23C'est terminé.
02:24Regardez les deux Olympiques, ça va durer.
02:26C'est bon pour vous ?
02:27C'est bon pour tout le monde.
02:31C'était un test scruté par la planète entière.
02:34Une conférence de presse au cours de laquelle Joe Biden, le candidat démocrate,
02:38président, candidat à sa succession, devait rassurer sur son état de santé,
02:42sa vivacité d'esprit, pas vraiment réussi.
02:46Pour en parler avec nous ce matin, Isabelle Saporta, éditrice, éditorialiste.
02:50Bonjour.
02:51Franz-Olivier Gisbert, éditorialiste au point.
02:52Bonjour.
02:53Et pour nous éclairer sur ce sujet, on a le plaisir d'accueillir Roger Cohen,
02:57chef du bureau du New York Times à Paris.
02:59Bonjour.
03:00Bonjour.
03:01Pour ceux, et ils sont nombreux,
03:03je m'imagine qu'ils ont raté cette conférence de presse au milieu de la nuit en France,
03:07je vous propose d'écouter d'abord un petit florilège, morceau choisi.
03:13Je n'aurais pas choisi le vice-président Trump
03:15si je ne pensais pas qu'elle pourrait être qualifiée pour être présidente.
03:18Et maintenant, je passe la parole au président de l'Ukraine,
03:22le président Poutine.
03:23Mesdames, Messieurs, le président Poutine.
03:25President Poutine.
03:26Euh, Poutine.
03:27President Zelensky.
03:29Président Zelensky.
03:30President, you are a hell of a better.
03:34Écoutez, les amis,
03:35j'ai subi trois examens neurologiques intenses
03:40le dernier, c'était en février.
03:42Si mon neurologue me dit qu'il y a un problème,
03:46qu'il faut que je fasse un test,
03:47je le ferai, je vous le promets.
03:49Mais personne ne me dit ça.
03:51I'll do it.
03:51No one's suggesting that to me now.
03:53Je reste candidat,
03:55sauf si on me dit que je n'ai aucune chance face à Trump.
03:57No one say that.
03:58Personne ne me repose.
04:00Aucun sondage ne dit ça.
04:03Roger Cohen, c'est assez édifiant quand même, non ?
04:07Ben, c'est pas rassurant, c'est tout ce qu'on peut dire.
04:09Enfin, quand il fait allusion à son vice-président Trump
04:16et quand il confond...
04:18Au lieu de Kamala Harris, on le rappelle.
04:19Oui, au lieu de Kamala Harris, oui, c'est...
04:22Il fait des gaffes, il fait des gaffes,
04:24et on voit un homme qui est quand même diminué,
04:27qui semblerait avoir des problèmes neurologiques.
04:30Et il a 81 ans,
04:32et quand on projette ça à l'avenir 4 ans,
04:36on a du mal à voir comment ça peut bien se passer.
04:39Ce qui est inquiétant, c'est qu'il y a de plus en plus de démocrates
04:44au Congrès, au Sénat, qui se distancent.
04:47Il y a la lettre dans le New York Times de George Clooney
04:51qui fait beaucoup de mal à Joe Biden.
04:53On va revenir sur ces pressions.
04:55Mais vous parlez de ce côté gaffeur.
04:58C'est pas nouveau ça, Joe la gaffe, c'était déjà son surnom.
05:01Qu'est-ce qui inquiète plus aujourd'hui ?
05:02François-Olivier Gisbert ?
05:03Je trouve que c'est assez injuste sur les gaffes,
05:05parce que moi je l'ai bien connu comme correspondant
05:08du Nouvel Observateur à l'époque aux Etats-Unis,
05:10ou grand reporter, je l'ai vu souvent.
05:12Parce qu'il se trouve que je suis né dans le Delaware,
05:14qui était l'État dont il était sénateur,
05:16dont s'amusait toujours les gens, donc on se retrouvait là.
05:18Et la façon de parler de gens qui sont morts comme s'ils étaient vivants,
05:24ou même à la fin d'un dîner, je me souviens très bien,
05:27un peu bizarre, tardif, où il dit
05:29« Bon allez maintenant, on va tirer son coup. »
05:31Voilà, il l'avait dit une fois et ça passait pour un élément de gâtisme, vous savez.
05:36« Bon allez maintenant, on va aller se coucher. »
05:38C'est un peu ça.
05:39Alors simplement, la chose qui ne va pas,
05:41parce que moi j'ai longtemps pensé que ça pouvait le faire quand même,
05:44parce que c'est vrai que les gaffes ont tendance à s'accumuler,
05:46et puis ils en faisaient plus qu'avant.
05:48Quand on avait vu ce qui m'est arrivé assez souvent
05:52à une certaine époque, il y a déjà longtemps...
05:53– Ce n'était pas nouveau.
05:54– Ce n'était pas nouveau.
05:55Le truc qui ne va pas du tout, c'est vrai quand on voit le débat avec Trump,
05:58mais ce n'est pas possible, il y a quelque chose qui ne va pas.
06:00Alors peut-être qu'il y a les bons jours ou les mauvais jours,
06:03ce qui est arrivé à un certain âge.
06:04Mais ce que vient de dire Roger Cohen est très juste,
06:06c'est-à-dire que si on anticipe sur les 4 ans qui viennent,
06:08c'est là que c'est embêtant, parce qu'il est peut-être capable aujourd'hui,
06:11enfin non, il est sûrement capable d'ailleurs, à certaines heures de la journée.
06:14Mais là, le problème, si vous voulez, il faut qu'il tienne jusqu'à 85 ans
06:20à la tête des États-Unis.
06:22Et le problème des démocrates quand même, qui est fondamental,
06:25c'est qu'il faut arrêter Trump, et qu'on ne voit pas trop de candidats.
06:31C'est-à-dire peut-être Gretchen Whitmett, la gouverneure du Michigan,
06:36Gary Newsom, c'est bon pour les walkistes et tout ça,
06:38mais ça ne le fera pas.
06:38Puis le Parti démocrate, il faut à tout prix qu'il retrouve l'école bleue,
06:41la classe ouvrière, etc.
06:43Trump lui a piqué, il y a...
06:45– Mais tant que Biden est là, on ne voit rien, parce que...
06:48– Oui, mais Biden, il coagule ça.
06:50– Il y a des démocrates qui sont tout à fait capables,
06:53et qui pourraient éventuellement se présenter,
06:56mais ce serait très compliqué.
06:57Une chose, c'est que le débat a eu lieu très tôt.
07:01Normalement, le débat, c'est au mois de septembre ou octobre.
07:04Là, il n'y aurait pas eu du temps pour faire quoi que ce soit.
07:07Là, il y a quatre mois.
07:10Et c'est vrai ce que vous dites, ce qui est plus inquiétant dans le débat,
07:13c'est justement le fait qu'il se perd dans les phrases,
07:17qu'on voit qu'il y a des moments où il se perd complètement,
07:20il a la bouche un peu ouverte, il a les yeux vides,
07:23et on voit que...
07:25Bon, 59 millions de gens l'ont constaté avec leurs propres yeux.
07:29Alors, le chemin de retour de ça est difficile.
07:32– Alors, comment Joe Biden pourra résister aux pressions
07:34qui s'accumulent jusque dans son camp ?
07:36Vous nous l'avez dit.
07:37Qui défiera Trump pour briguer la Maison-Blanche à l'automne ?
07:41On en parle juste après ça.
07:509h10 sur RTL, et en ce vendredi matin...
07:56Quoi d'autre ou plutôt qui d'autre ?
07:58Vous aurez peut-être reconnu la voix de George Clooney,
08:01l'acteur fervent soutien des démocrates,
08:03qui a appelé, comme d'autres, Joe Biden à se retirer.
08:06Mais ensuite, s'il s'y résignait, qui pour lui succéder ?
08:09Nous sommes toujours avec Roger Cohen,
08:12chef du bureau du New York Times à Paris,
08:14François-Olivier Gisberg, éditorialiste au point,
08:17et Isabelle Saporta, éditrice et éditorialiste.
08:20On l'évoquait juste avant la pause,
08:22Isabelle, c'est vrai qu'il n'y a pas de figure qui émerge aujourd'hui
08:27derrière Joe Biden dans le camp démocrate.
08:29Kamala Harris avait été présentée comme son héritière naturelle,
08:32aujourd'hui on en parle moins ?
08:34Alors, permettez-moi d'abord de remettre un petit peu les choses en perspective.
08:37On attendait hier, en fait, The Big Boss Press Conference.
08:41Ils ont commencé à dire que c'est la conférence du Big Boss.
08:44Donc c'était d'ailleurs totalement infantilisant.
08:46Tous les éditorialistes américains se sont moqués de ce terme
08:49parce qu'en fait, ça veut dire quoi, la conférence du grand garçon ?
08:51Enfin, on parle du président des Etats-Unis et du futur candidat.
08:55Ça fait des mois que vous avez certains éditorialistes comme Bill Maher,
09:00comme Jon Stewart du Daily Show qui disent,
09:04mais quand même, il y a un problème,
09:06ils sont plutôt des démocrates, il y a quand même un problème avec ce président.
09:09Et ils étaient inaudibles parce que les seuls qui parlaient,
09:13qui disaient que ce président était unfit for business, for office,
09:17c'était les Républicains qui étaient outranciers dans leurs commentaires.
09:21Et donc finalement, du côté démocrate,
09:24on ne disait pas grand-chose, on n'osait rien dire.
09:26Sauf qu'effectivement, ce débat est arrivé.
09:28Ce débat arrivant, il a mis au jour,
09:31effectivement, les difficultés d'élocution du président,
09:35sa difficulté à se positionner face à Trump.
09:38Et là, il y a quand même eu, et ça je parle sous vos yeux,
09:43pour que vous puissiez dire que je ne dis pas de bêtises,
09:45il y a eu quand même aussi un revival complotiste de la part des Républicains.
09:48Parce qu'ils ont dit, en fait,
09:49les démocrates nous ont menti pendant des mois alors que le président n'allait pas.
09:53Est-ce qu'ils nous ont menti aussi sur autre chose ?
09:56Et donc, si vous voulez, en plus, aux États-Unis,
09:57ça a cristallisé des positions complotistes qui sont déjà très fortes,
10:01avec des mouvements complotistes qui sont déjà très fortes,
10:03comme Quannon et tout ça.
10:05Et donc, c'est vraiment un moment très angoissant.
10:08Et pour répondre à votre question, Céline, sur la succession,
10:11effectivement, si vous voulez, se pose la question centrale,
10:14que personne n'ose dire,
10:17parce qu'en fait, c'est l'éléphant au milieu de la salle,
10:19c'est Kamala Harris.
10:20Kamala Harris, c'est à la fois la première vice-présidente femme
10:24et elle est afro-américaine.
10:27Or, en fait, s'il s'en va, s'il se désiste,
10:31au fond, la candidate, c'est elle.
10:34Et personne, chez les démocrates, n'oserait se présenter contre une femme
10:39qui, plus est, une femme afro-américaine.
10:41Or, tout le monde sait qu'il y a un problème dans son élocution,
10:44dans sa façon d'être cassante, dans sa façon de parler,
10:47et qu'il y a un problème Kamala Harris.
10:48Donc, en fait, le vrai problème, dont personne ne parle,
10:51c'est celui-là, qui osera se présenter contre une femme
10:55et contre une femme afro-américaine ?
10:57Roger Cohen.
10:58C'est exact, enfin, c'est certain que
11:02si Joe Biden désiste, et il n'a absolument pas l'air de désister,
11:07il y a ce mythe de Joe qui revient toujours,
11:10qui a eu des coups énormes dans la vie, mais qui revient.
11:14Mais, en premier lieu, il y aura Kamala Harris qui, selon les sondages,
11:19bon, elle pourrait faire une campagne forte, mais on ne le sait pas.
11:23Et pour la remplacer, pour les raisons que vous venez de décrire,
11:29ça serait très très compliqué, politiquement.
11:32Oui, une femme, une femme afro-américaine,
11:35une femme qui était compétente, mais pas très emballante,
11:40ça serait très très compliqué pour trouver un moyen de la remplacer.
11:46Il est intéressant pour moi que, depuis ce fameux débat,
11:50la campagne de Trump, on a fait très peu des gaffes de Joe Biden.
11:56Ils ne veulent pas qu'il soit remplacé.
11:58Ils pensent qu'il est presque certain qu'avec Biden, il gagne.
12:03Donc, ils n'ont pas fait de nouvelles publicités avec ces gars, ils n'ont rien fait.
12:06C'est le meilleur adversaire à l'époque.
12:08Et Trump, on a parlé très peu.
12:09Et ça, c'est une indication très forte qu'à la fin,
12:12nous voulons rester dans le camp républicain,
12:14on veut rester avec Biden parce que, là, on est confiants,
12:18on a toutes les attaques déjà préparées, etc.
12:22Donc, c'est intéressant.
12:24Si on est démocrate, on doit aussi réfléchir à ça.
12:27Donald Trump, qui lui, a 78 ans, donc il y a aussi une question d'âge.
12:31Ça veut dire, François-Olivier Gisbert, qu'aux Etats-Unis,
12:33c'est difficile de faire émerger une nouvelle génération de politique dans les deux camps ?
12:38Pas du tout, c'est parce que la politique est en crise aux Etats-Unis,
12:41comme dans tous les pays européens.
12:43D'ailleurs, il suffit de regarder chez nous, il y a un problème de...
12:46Enfin, le personnel politique n'est plus ce qu'il était, mais ça reviendra.
12:49Vous savez, il y a des problèmes de cycle.
12:51Là, c'est clair que les vocations ne se bousculent pas.
12:56Et sur l'histoire de Kamala Harris, c'est vrai, ce qui est effrayant,
13:00c'est qu'elle, à mon avis, n'est pas vraiment présentable
13:03parce que malgré toutes ses qualités, il y a quelque chose qui cloche,
13:05c'est quand on voit les vidéos, quand on la voit parler.
13:07Elle répète toujours les mêmes phrases de manière un peu scolaire,
13:10de manière mécanique, on se dit que ça ne le fera pas.
13:13Alors, c'est vrai que là-dessus, c'est difficile parce qu'elle est afro-américaine.
13:17Comment la remplacer ?
13:18Il y a une autre femme, moi j'ai toujours, c'est Gretchen Whitmead,
13:20parce qu'elle a une grande expérience.
13:22Elle a commencé la politique au début des années 2000 comme représentante.
13:25Elle a tout fait, elle a eu deux mandats de sénatrice.
13:28Là, elle est sur son deuxième mandat de gouverneur du Michigan,
13:31qui est quand même un État énorme et qui est important pour les démocrates
13:35parce que c'est encore un État à cols bleus.
13:37Il faut bien expliquer que la gauche française, d'ailleurs, a fait l'erreur des démocrates.
13:41D'ailleurs, c'est sous Obama que ça a commencé,
13:43c'est-à-dire d'abandonner la classe ouvrière, l'école bleue.
13:45Et c'était quand même sa base.
13:47Trump est arrivé en 2016, il a explosé tout ça.
13:49Il a pris une grande partie de l'école bleue.
13:51C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il a gagné dans des États qui étaient traditionnellement démocrates.
13:56C'est ce qui s'est passé.
13:57Donc, Biden a récupéré ça, mais avec une facilité et une aisance.
14:02Et ça, il faut que le parti démocrate reste là-dedans.
14:04C'est pour ça, à mon avis, quelqu'un comme le gouverneur du Michigan
14:08serait beaucoup plus approprié que, par exemple, le gouverneur de Californie,
14:12dont on parle beaucoup, mais qu'il faut voir quand on connaît un peu les États-Unis.
14:17On ne peut pas dire que la Californie soit un État extrêmement populaire,
14:22notamment dans les bastions ouvriers du parti démocrate.
14:26Vous parlez de beaucoup de gens que les Français connaissent souvent peu.
14:29Il y a un nom qui est revenu dans un sondage il y a quelques jours,
14:33c'est celui de Michelle Obama, la mieux placée Isabelle Saporta.
14:37Ça vous parle, Michelle Obama ?
14:39C'est vrai que c'est le nom qui sort, mais ça, moi, j'aurais plutôt aimé entendre.
14:42Effectivement, vous avez raison, c'est bien.
14:44Non, je pense que c'est impossible.
14:47Elle ne veut pas, elle ne veut pas.
14:48Parce que c'est très génial.
14:49C'est tentant, mais à moins que quelque chose change, elle ne veut pas.
14:54Et puis, à la fin, est-ce que c'est bien pour une république d'avoir des dynasties comme ça ?
14:58C'est très américain, les dynasties, non ?
15:00Oui, mais à la fin, l'Amérique, on avait marre des Clintons.
15:06Mais oui, ça serait une candidature extrêmement forte et certainement, très probablement, gagnante.
15:13Mais il faut que la candidate soit prête pour le faire et je ne le vois pas.
15:19Moi, ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est comment ce président
15:22qui s'était présenté lors de sa première mandature comme un président de transition.
15:26Deux ponts, oui.
15:27Voilà, deux ponts, qui ne devait pas rester
15:29et qui nous avait vraiment présenté le ticket avec Kamala Harris.
15:32Comme au fond, on se demandait même s'il allait faire l'intégralité de son mandat.
15:35Oui, c'était les questions à l'époque.
15:36C'était les questions qu'on se posait à l'époque.
15:38Et ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est comment on est passé de ça
15:41à quelqu'un qui s'accroche de façon aussi féroce au pouvoir.
15:44Mais on sait dans la vie que le pouvoir, en général, les gens ne le laissent pas derrière eux.
15:48C'est addictif et donc, on le voit avec Joe Biden.
15:53Il faut dire aussi que les sondages...
15:56Trump et Biden sont encore, même après le débat,
16:00Trump a distancé un peu, mais quand Biden dit
16:04« je n'ai pas vu de sondage qui me dit que je n'ai aucune chance »,
16:08il a raison.
16:09D'un mot, Roger Cohen,
16:12les démocrates ont jusqu'à quand pour débrancher, si je puis dire, Joe Biden ?
16:17Je pense que ça doit se décider dans le mois qui vient,
16:20parce que le 19, il y a la convention.
16:23Mais moi, je pense que ça va se décider dans les dix jours qui viennent,
16:28parce qu'il y a quand même une espèce de montée de cette inquiétude
16:33des gens qui laissent derrière eux Biden, qui sont des...
16:38Enfin, George Clooney, c'était un grand ami à Biden quand même.
16:42Et quand il dit qu'il avait le même air que dans le débat
16:44quand ils se sont vus en Californie trois semaines avant...
16:47C'est dévastateur.
16:48C'est dévastateur, exactement.
16:50Merci beaucoup, Roger Cohen, chef du bureau du New York Times.
16:52À Paris, Isabelle Saporta, François-Olivier Gisberg, vous ne bougez pas.
16:55Dans un instant, on s'arrête sur une autre crise politique,
16:58celle qui secoue notre pays.
17:00À tout de suite.
17:069h21 sur RTL, toujours en compagnie d'Isabelle Saporta,
17:10éditrice et éditorialiste, et de François-Olivier Gisberg,
17:13éditorialiste au point et auteur de la trilogie
17:16Une histoire intime de la Ve République.
17:19Je crois, François-Olivier, que vous allez bientôt pouvoir faire un tome 4.
17:22Oui, j'ai commencé.
17:23Déjà, avant les législatives anticipées,
17:26j'ai commencé ce livre il y a à peu près un an,
17:29mais c'est beaucoup de travail.
17:30Oui, surtout en ce moment.
17:31Petit rappel pour ceux qui n'auraient pas suivi les derniers rebondissements.
17:35Cinq jours, donc, déjà, depuis le second tour des législatives.
17:39Cinq jours que le Nouveau Front Populaire répète qu'il est le grand gagnant de l'élection,
17:42arrivé en tête, c'est vrai, avec plus de 180 députés,
17:45mais incapable depuis de proposer un nom pour Matignon.
17:48Deuxième sur le podium, l'ex-majorité présidentielle
17:51appelle à une grande coalition de projet, allant des sociodémocrates à la droite de gouvernement,
17:55coalition que le Président de la République, dans sa lettre aux Français envoyée avant-hier,
18:00appelait « majorité plurielle ».
18:01Les socialistes ont dit non, merci.
18:03Les républicains ont dit non, aussi.
18:06Et à l'Assemblée, où dans chaque groupe, on se compte et se recompte,
18:09tous sont en tête la date du 18 juillet pour une élection ou une autre,
18:12celle du Président de l'Assemblée Nationale, Perchoir, très prisé.
18:18Voilà pour le décor.
18:21Avant la présidence de l'Assemblée, il y a celle du groupe Renaissance.
18:23Le vote aura lieu demain matin.
18:24Et ce matin, Sylvain Maillard, l'ancien président de ce groupe,
18:28a annoncé sur France 2 que, finalement, Gabriel Attal sera le seul candidat.
18:31Emmanuel Macron, à son retour de Washington, avait convoqué tout le monde à 11h30 ce matin.
18:35Il tente quoi, le Président, de remettre un peu d'ordre dans tout ça, dans son camp, aujourd'hui ?
18:39François-Louis Gisbert.
18:40Si c'est Gabriel Attal, c'est une mauvaise nouvelle pour le Président,
18:44parce que leurs relations sont juste épouvantables.
18:47Tout le monde le dit, tout le monde le raconte, enfin, ça se voit.
18:50Et même, ça se voit à l'œil nu, quand ils sont face à face, ça se voit quand ils sont ensemble.
18:54Donc, c'est une mauvaise nouvelle, c'est-à-dire, c'est vraiment la fin du macronisme.
18:57C'est-à-dire, des gens, à l'intérieur de son propre parti, qui préparent.
19:00Il y a déjà le groupe Horizon, avec Édouard Philippe, là, ça sera plus compliqué pour lui, qui prépare sa sauce.
19:05Bon, enfin, on est déjà dans l'après-Macron, à l'intérieur même de la macronie.
19:11Ce qui n'empêche pas que le Président de la République, il est président,
19:13il est président élu encore pour trois ans,
19:15et qu'il a toujours une main, la main de tous les présidents.
19:19C'est-à-dire, il a toujours la capacité d'utiliser l'arme de la dissolution,
19:23sauf que là, il faut qu'elle attende un an.
19:25Oui, mais oui, mais enfin, c'est une arme.
19:27C'est une arme, parce que les députés, ça leur fait peur.
19:29Vous savez, surtout, là, ils s'en sont...
19:31Après, ça fait des frais, comme on dit.
19:33Même les partis n'aiment pas ça beaucoup.
19:35Ça fait beaucoup de frais, donc il faut hésiter à deux fois.
19:38C'est l'idée qu'il y ait une motion de censure tout de suite.
19:40Je ne pense pas que ça plairait à tout le monde.
19:42– Avec la dissolution, justement, décidée le 9 juin dernier, Isabelle Saporta,
19:45est-ce qu'il n'a pas donné le top départ de la guerre de succession d'Emmanuel Macron ?
19:50– Écoutez, si on fait, on reprend les deux sujets, Céline, que vous avez traités ce matin,
19:55on a l'impression que c'est quand même surtout la défaite de l'Occident
19:58pour reprendre les titres d'un excellent livre d'Emmanuel Todd.
20:02C'est-à-dire qu'on a un président sénile aux États-Unis
20:06et un président un peu dingue en France.
20:09– Et un psychopathe en Russie.
20:11– Et un psychopathe en Russie, oui, tu as raison.
20:14– Et véreux en plus, et un autre psychopathe véreux également en Chine.
20:18Non, mais il faut un peu relativiser quoi.
20:20– J'étais partie sur l'Occident.
20:21– Je ne sais pas si ça nous aide à relativiser, de voir que ça va mal partout, mais bon.
20:24– Là où tu as raison, c'est-à-dire quand on se regarde, on se désole,
20:30et quand on se compare, on se console.
20:32– Mais là où tu as raison, France, c'est que cette dissolution,
20:37elle est arrivée, elle est intervenue dans un moment qui est lui aussi complètement dingue
20:42dans le monde entier, c'est-à-dire faire le choix de faire ça à un moment qui est à ce point-là chaotique,
20:50ça n'a pas de sens.
20:51Là-dessus, moi ce que je vois là, et là je vous parle presque plus en tant que citoyenne
20:56qu'en tant qu'éditorialiste, c'est qu'au fond, on aimerait avoir là-dessus,
21:01sur le fond de la lettre d'Emmanuel Macron, je suis assez d'accord avec lui,
21:05on aimerait avoir une classe politique qui soit à la hauteur du moment
21:08et qui nous fasse en fait une offre programmatique, une offre pour essayer de diriger la France,
21:15et on se retrouve en fait avec, comme d'habitude, mais ça France connaît ça par cœur,
21:19depuis le temps qu'il suit la politique française, la bataille des petits chevaux.
21:22Donc j'entends que le Front populaire considère qu'il est en train de se faire voler son élection,
21:27et il a sûrement raison, mais ils ne sont pas capables pour le moment d'avancer un seul candidat,
21:32enfin pardonnez-moi, là ça fait quelques jours qu'on attend quand même.
21:34– Non, ils en ont quatre, et ce soir ils en ont peut-être huit ou neuf.
21:37– Et quatre ça fait trois de trop, neuf ça fait huit de trop,
21:40donc on est bien d'accord là-dessus France, ça ne marche pas.
21:42Du côté de Renaissance, on voit bien que chacun joue sa partition,
21:46vous aviez ce matin le ministre Darmanin chez vous qui n'a pas voulu dire qu'il ne se présentait pas,
21:53alors qu'on voit bien que ça va être Gabriel Attal qui va effectivement diriger le groupe Renaissance,
21:58se voit-il lui diriger, être Premier ministre ?
22:01Alors du coup Premier ministre donc, Gérald Darmanin, homme de droite,
22:06venant de la majorité qui a perdu pour faire normalement du coup un gouvernement élargi,
22:13or, alors même qu'il a été élu grâce aux voix de celle qui s'est désistée,
22:18Leslie Mortreux, il vous dit que « nos pas s'arrânent la France insoumise »,
22:22moi je ne vois pas comment on se sort de ce bourbier, je dois dire,
22:25vraiment je suis très inquiète en fait.
22:28– Les Français en tout cas n'ont toujours pas vu concrètement le résultat de leur vote
22:32de se traduire au sommet de l'État et les syndicats, la CGT en tout cas,
22:38commencent à mettre la pression, dans un instant vous entendrez Sophie Binet, à tout de suite.
22:43– RTL Matin, Céline Landreau.
22:47– 9h30 sur RTL, vous êtes avec Isabelle Saporta et François-Olivier Gisbert,
22:515 jours après les législatives, c'est Statu quo au sommet de l'État
22:56et ça se crispe, les syndicats s'en mêlent,
22:59je vous propose d'écouter Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, c'était sur LCI.
23:03– La CGT des cheminots a décidé d'appeler à des rassemblements le 18 juillet
23:08devant toutes les préfectures et devant l'Assemblée nationale
23:10et je pense qu'il faut toutes et tous rejoindre ces rassemblements
23:13pour mettre l'Assemblée nationale sous surveillance et qu'il y ait une pression populaire,
23:18une pression citoyenne pour que le résultat des élections soit respecté
23:22et qu'on ne reprenne pas les mêmes pour recommencer.
23:26– Pourquoi le 18 juillet ?
23:27Eh bien parce que c'est le jour où les députés éliront le président
23:30ou la présidente d'ailleurs de l'Assemblée nationale.
23:33Isabelle Saporta, elle est dans son rôle la secrétaire générale de la CGT
23:37en appelant à mettre la pression comme ça sur les députés ?
23:40– Vous savez Céline, moi j'aime pas ces termes,
23:42j'aime pas ces termes de mettre les députés et l'Assemblée sous pression,
23:46j'aimais pas quand Katniss avait dit qu'il fallait marcher sur Matignon,
23:51j'aime pas cette façon de parler de violenter la France en permanence en fait.
23:55Je veux dire que Emmanuel Macron ait convoqué ces élections,
23:59qu'il ait provoqué cette dissolution, au pire moment on est tous d'accord.
24:03Le résultat qui devait être un éclaircissement n'en est pas un.
24:06Le nouveau front populaire à gagner c'est vrai, mais sans majorité c'est vrai aussi.
24:11Du coup dans la Ve République en fait c'est malgré tout le président,
24:15c'est l'article 8 qui nomme le Premier ministre.
24:17Aujourd'hui il n'y a pas de majorité absolue.
24:19Donc qu'est-ce qu'on attend des politiques ?
24:21C'est qu'ils nous offrent une coalition de projets.
24:23Pour le moment c'est pas ce qu'ils font.
24:24Ce qu'on attend du syndicat, la CGT, c'est pas de prendre parti pour un parti politique,
24:29d'autant plus qu'aujourd'hui vous avez beaucoup de militants de la CGT
24:34qui votent Rassemblement National.
24:36Moi je suis un petit peu gênée en fait par cette politisation à l'extrême des corps intermédiaires.
24:43Je pense que c'est comme ça aussi qu'ils perdent au fond leur rapport aux salariés.
24:48Et je ne comprends pas en fait.
24:49Moi je pense qu'il faudrait au lieu de ça essayer de recoudre au fond le dialogue paritaire
24:55avec les grands patrons, avec les gouvernements,
24:57plutôt que de se positionner politiquement et ça me gêne en fait.
25:00Pour revenir à la date du 18 juillet,
25:03l'élection du président de la présidente de l'Assemblée Nationale,
25:05Perchoir poste très convoité avec déjà une liste de candidats.
25:09Il y a Elbronne Pinet qui l'occupait et qui voudrait continuer.
25:12À gauche on a Sandrine Rousseau, Cyril Chatelain qui s'y verrait bien,
25:15Charles de Courson aussi a fait acte de candidature.
25:20C'est un enjeu la présidence de l'Assemblée.
25:22Est-ce que ça l'est encore plus cette année au regard de la situation politique François-Lévi-Gisbert ?
25:27Je ne crois pas.
25:28Je ne crois pas parce qu'on est dans une situation de désordre absolument total.
25:31Et bon le président, à mon avis, qui sera élu sera quelqu'un d'un peu tiédasse.
25:37C'est évident, il doit faire consensus.
25:39On va mettre ça dans la file du vote.
25:41Et d'ailleurs il faudra peut-être regarder du côté de Lyon,
25:43c'est pas forcément du côté de Charles de Courson je crois qui a été battu,
25:45mais peut-être des autres de ses anciens collègues, etc.
25:48C'est peut-être une figure un peu éloignée.
25:52Je ne vois pas franchement, par exemple, François Hollande.
25:56Ah ce serait super !
25:57Oui ce serait une très bonne idée.
25:59Ce serait une très bonne idée, ne me trompe pas.
26:01Ce serait une très bonne idée, mais je ne pense pas qu'elle sera adoptée.
26:05Il ne compte surtout pas par Olivier Faure qui a quand même travaillé au Rwanda.
26:08Ni par Olivier Faure, ni probablement par Lévi-Gisbert.
26:10Et qui ne va pas maintenant en plus accepter qu'il devienne président de l'Assemblée Nationale.
26:14Cela étant, quand Olivier Faure veut quelque chose, c'est pas forcément...
26:18Parfois ça se fait.
26:19Mais c'est dommage en fait.
26:21Oui c'est dommage, bien sûr.
26:22Une personnalité de ce type, ça assurerait du point de vue de la République.
26:28Parce que la République est un peu en danger.
26:30Parce que la question que vous posez, je suis totalement d'accord avec ce qui vient dit par Isabelle Saporta,
26:35c'est qu'avec Sophie Binet, des déclarations de ci-type, on touche le fond.
26:39Et puis ça montre au français le caractère un peu révolutionnaire.
26:43Pas un peu, je veux dire révolutionnaire de LFI, cette stratégie qui consiste à dire
26:48« Voilà, on est élu, on va arriver, on va gouverner par décret alors qu'on a combattu. »
26:53Et au 49.3.
26:54Et ils osent dire « On va gouverner pendant trois mois par décret ».
26:57Mais c'est de la folie totale.
26:59Où est la démocratie là-dedans ?
27:00Il y a des bons et des mauvais 49.3.
27:01Et puis surtout, les décrets c'est encore pire.
27:05Parce que là, il n'y a plus d'Assemblée, il n'y a plus rien.
27:07Qu'est-ce qu'ils feront les députés ?
27:09Non, c'est affligeant.
27:10Et il ne faut pas oublier, parce qu'il y a quand même cette histoire cournouvante
27:13que le LFI a gagnée.
27:15Moi, je reviens toujours là-dessus.
27:17Le premier tour, vous voyez bien que c'est une France de droite.
27:21C'est-à-dire que si vous ajoutez les voix du RN à celles de LR,
27:27il y en a quand même encore 2,5 millions, ça fait à peu près un bloc de 13 millions.
27:32LR plus RN, ils ne s'entendent pas.
27:34Ce n'est pas le sujet, mais ce sont des parties de droite.
27:36Et j'ai mis Ensemble à part.
27:38Mais Ensemble, c'est quand même aussi un peu la droite.
27:40C'est même peut-être largement.
27:42Donc, ils sont 7 millions.
27:45Et de l'autre côté, vous avez la gauche.
27:47Pardon, la gauche fait 7 millions.
27:50Et Ensemble fait un peu plus de 6.
27:53Donc, vous avez 13 contre 13.
27:55D'ailleurs, je le répète, il faut peut-être enlever la moitié d'Ensemble.
27:59C'est-à-dire qu'il y a une sorte de raz-de-marée de droite.
28:02Et à l'arrivée, LFI, parce que c'est un scrutin majoritaire à deux tours qui est excellent,
28:07parce que la Ve République, au moins, elle a le charme, la force de sortir des majorités.
28:12Là, pas de bol.
28:13Pas cette fois.
28:14Pas cette fois, bien sûr.
28:16Mais d'habitude, on a toujours des majorités.
28:17Heureusement, on n'est pas Israël ou l'Italie ou ces pays avec la proportionnelle
28:21qui sont juste ingérables, c'est épouvantable.
28:23Donc, on a ça.
28:24Ici, ça n'a pas marché.
28:26Donc, LFI n'a pas gagné.
28:28LFI, quand je regarde bien les chiffres, ils sont bien 71 députés sur le premier groupe étant 182.
28:34Et c'est vrai que du point de vue, comment dire, même si je suis d'accord aussi encore là avec Isabelle,
28:39c'est au Président de choisir.
28:41C'est évident, c'est la Ve République.
28:42On ne va pas en sortir pour faire plaisir à LFI.
28:45C'est le Président qui décide.
28:46Donc, moi, je pense que quand même, en toute humilité, on peut dire quand même au Président,
28:52c'est un peu mieux d'aller chercher dans le principal groupe,
28:56dans celui qui dit qu'il n'a pas gagné l'élection.
28:59Parce qu'il faut sortir de cette fiction.
29:01Le Nouveau Front Populaire n'a pas gagné l'élection.
29:03Il est minoritaire dans le pays.
29:04Gérard Darmanin, ce matin, disait sur l'antenne,
29:06personne n'a gagné, mais c'est vrai que nous, on a perdu.
29:08Voilà, exactement.
29:09On peut dire ça comme ça.
29:10C'est déjà bien qu'il le dise.
29:11Donc, il devrait choisir plutôt dans ce groupe-là.
29:14Par exemple, quand je vois le nom de Bernard Cazeneuve, ce serait très bien.
29:17Bernard Cazeneuve comme Premier ministre soutenu par le Nouveau Front Populaire, si c'est possible.
29:24J'en suis pas sûr.
29:25Oui, parce que peut-être trouver des gens d'ensemble, des gens...
29:28Enfin, il peut peut-être bâtir une sorte de majorité d'idées.
29:31Parce que dans sa lettre aux Français, Macron dit quelque chose de très juste.
29:34Enfin, il faut essayer de fonder...
29:36Ça ne peut être qu'une majorité d'idées.
29:38C'est-à-dire avec beaucoup d'ensemble, du LR et une partie du groupe socialiste.
29:46Et avec ça, vous faites les comptes.
29:48Vous êtes toujours loin de toute façon des 289 députés qui font la majorité.
29:51On a l'impression que tout ça va prendre un temps fou.
29:54Il faut s'attendre à un été très chaotique en France.
29:57Isabelle Saporta, je rappelle quand même que dans 15 jours, il y a le monde entier à Paris.
30:00Oui, c'est pour ça qu'au fond, même si c'est vrai que c'est très gênant démocratiquement,
30:05parce qu'on a l'impression qu'on s'assoit totalement sur les résultats d'une élection,
30:09la solution ATTAL en transition jusqu'à la fin des JO,
30:12même si elle n'est pas démocratiquement souhaitable,
30:16elle est pratiquement souhaitable.
30:18On en est tous là.
30:19C'est vrai qu'avoir déclenché des élections pour s'asseoir sur les résultats des élections,
30:23ça fallait quand même que Macron l'invente.
30:25Et ce n'est pas une réussite.
30:27En revanche, là où je suis entièrement d'accord avec vous, Céline,
30:31c'est que ça va prendre beaucoup de temps.
30:33Et c'est normal.
30:34Parce qu'en fait, n'en déplaise à France qui adore la Ve République
30:39et qui n'aime pas la proportionnelle,
30:41on a des résultats qui s'approchent de ce qu'auraient été des résultats proportionnels,
30:45si ce n'est que les résultats proportionnels.
30:46Pas du tout, ça aurait été le règne au pouvoir.
30:48Mais ils avaient un nombre de députés considérable.
30:50Non, c'était autre chose.
30:52Mais en tout cas, depuis le temps que les groupes de gauche réclament l'avènement de la 6ème République
30:58et d'une république parlementaire,
31:00là, on en a une.
31:02Sauf qu'une république parlementaire, il suffit de voir ce qui se passe dans les pays scandinaves,
31:05il suffit de voir ce qui se passe en Allemagne,
31:07ça ne se règle pas sur une question de personnes,
31:09ça se règle sur une question programmatique.
31:11Oui, mais les coalitions se font avec des personnes, vous savez.
31:14C'est-à-dire, si vous mettez un repoussoir,
31:17par exemple, la plupart des candidats présentés par LFI, je suis désolé de le dire,
31:21ce sont des repoussoirs.
31:23Vous n'aimez pas LFI.
31:25Je comprends que l'homme de droite qui sommeille en vous déteste LFI.
31:28Toujours aussi simplificatrice, la pauvre Isabelle.
31:31Mais le problème n'est pas la France.
31:33Je suis désolé, vous avez vu,
31:35ils n'ont quand même que 71 députés,
31:38ils ne vont pas gouverner la France.
31:40Excusez-moi, ils ont une autonomie.
31:42Ils ne servent LFI qu'à faire front commun
31:47pour par exemple permettre à Gérald Darmanin d'être élu
31:50et après on les bannit.
31:52C'est trop facile, non ?
31:54Non.
31:56C'était la faute historique des macronistes.
31:59C'est-à-dire notamment de Gabriel Attal,
32:01qui va porter cette faute pendant longtemps,
32:03et d'Emmanuel Macron.
32:05Je pense que c'était la réussite historique de Gabriel Attal.
32:08L'idée de faire marage au RM avec la France insoumise,
32:12c'est une faute historique.
32:14D'ailleurs, on se rend compte à quel point,
32:16tout de suite après le président dans sa lettre aux Français,
32:19il fait ressortir LFI de l'arc républicain.
32:23Parce que la vérité, c'est qu'ils ne sont pas républicains,
32:25ils sont révolutionnaires.
32:27Peut-être que ça vous amuse à votre âge
32:29de faire la révolution, mais c'est un peu tard.
32:31Mais c'est fini, ça.
32:33Ça ne peut plus marcher.
32:35Ils ont pris le pouvoir, vous avez vu le résultat.
32:38LFI, républicain ou pas,
32:40je vous assure qu'on n'a pas le temps de trancher ce débat.
32:42Vous en avez marre peut-être de la politique,
32:45ce n'est pas notre cas à nous, mais ça peut arriver.
32:47Dans un instant, on va parler livres pour vous évader.
32:50A tout de suite.
33:17Pendant les vacances, plus encore.
33:19C'est d'ailleurs pour 43% des Français le seul moment de l'année
33:21durant lequel ils ont le temps de lire,
33:23selon une enquête Ipsos.
33:25Alors, à la veille d'un nouveau départ en vacances,
33:27on a demandé à celui qui vous éclaire
33:29de ses conseils littéraires depuis des années
33:31sur l'antenne d'Hertel de nous rejoindre.
33:33Chanceux que nous sommes, il a dit oui.
33:35Bonjour Bernard Lehu.
33:36Comment dire non à Céline Landreau, enfin.
33:38Toujours avec nous aussi,
33:40François-Olivier Gisberg et Isabelle Saporta,
33:42éditrice, on le rappelle.
33:44Bernard, d'après cette même enquête réalisée par Ipsos,
33:46chaque Français prévoit de lire cet été
33:482,6 livres.
33:50C'est très précis, on imagine quand même qu'ils termineront
33:52la moitié du livre qui reste à la rentrée.
33:54C'est un peu plus, on le note d'ailleurs chez les 16-24 ans
33:56avec un peu plus de 3 livres.
33:58On peut trouver que c'est peu.
33:59Ça implique quand même de ne pas se rater dans ses choix.
34:01Et c'est là qu'on a besoin de vous.
34:03Mais ce sont aussi des chiffres très encourageants, je trouve.
34:05Que les gens lisent l'été.
34:07Parce que l'été, qu'est-ce qu'on a enfin ?
34:10C'est ce qui nous manque le plus le reste de l'année.
34:12C'est le temps. Et la lecture, c'est le temps.
34:14Et notamment le temps long.
34:16Et on a perdu cette notion du temps long
34:18avec ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
34:20On est toujours dans le zapping, le zapping.
34:22Mais voilà, la lecture, c'est s'installer
34:24dans le temps long. Et donc, ouvrir un livre.
34:26Alors si on en prend 2-3 dans sa valise
34:28pour les vacances, on prend lesquels ?
34:30C'est là qu'il ne faut pas se rater, Bernard.
34:32Le premier choix, ce n'est pas que je me défausse.
34:34Mais on va prendre le livre choisi
34:36par les lecteurs-auditeurs de RTL.
34:38A savoir le roman qui a été sacré
34:40par le Grand Prix RTL Lire cette année.
34:42Son titre, c'est un monde à refaire.
34:44C'est un premier roman signé par Claire Deya
34:46aux éditions de l'Observatoire. Et alors,
34:48ce qui est formidable, c'est qu'elle s'intéresse
34:50à un épisode méconnu,
34:52voire oublié de la fin de la Seconde Guerre mondiale
34:54qui est le déminage des
34:56plages françaises. Il y avait à la fin
34:58de la guerre 13 millions de mines sur
35:00le territoire français. On l'a oublié.
35:02C'était une façon pour les Allemands
35:04de poursuivre la guerre après la guerre.
35:06Quand on laisse comme ça ces mines
35:08qui menacent la population. Et ce qui est encore
35:10plus exceptionnel, c'est que ce
35:12déminage, le Général de Gaulle n'a pas voulu en entendre
35:14parler. Il a dit que ce n'est pas la tâche des
35:16militaires. Ils ont bien d'autres choses
35:18à faire. Et donc, ce
35:20déminage a été confié d'un côté
35:22à des volontaires français
35:24et de l'autre aux prisonniers allemands.
35:26Il y avait des milliers d'Allemands prisonniers
35:28sur le territoire français. Et donc
35:30les ennemis de la veille français
35:32et allemands ont travaillé ensemble,
35:34ont risqué, ont joué leur pot pour
35:36déminer ces plages.
35:38Et c'est comme ça que s'est opéré
35:40par la contrainte, bien sûr,
35:42mais un début de fraternisation.
35:44Et des historiens ont travaillé
35:46sur cet épisode. Et ils voient même
35:48les prémices, non seulement de la
35:50réconciliation allemande, mais de la construction
35:52européenne. Donc, Claudia a eu
35:54la très bonne idée de s'intéresser à ça.
35:56Et puis là-dessus, elle greffe, évidemment, pour que ce soit
35:58réussi, une grande histoire d'amour.
36:00Un Français volontaire va
36:02approcher les Allemands pour tenter de retrouver
36:04la femme qu'il a aimée et qui a disparu
36:06pendant la guerre. Donc ça, c'est un monde à refaire.
36:08Claire Déillard, aux éditions L'Observatoire.
36:10Grande priorité de lire. 2024,
36:12une fois de plus, nos auditeurs-lecteurs ont fait
36:14un excellent choix.
36:16Les prix, parce que c'est aussi un repère
36:18pour beaucoup de Français. Le Goncourt,
36:20c'est un livre de vacances ou pas, cette année ?
36:22Moi, je trouve que là, on a eu vraiment
36:24un Goncourt exceptionnel et un Goncourt
36:26populaire dans le bon sens du terme.
36:28Un peu dans la lignée, par exemple,
36:30de ce qu'avait fait Pierre Lemaitre.
36:32Veillez sur elle. Alors là, on a tout.
36:34Grande fresque, là aussi historique
36:36dans l'Italie, les années de montée
36:38du fascisme. Et puis également
36:40une grande fresque sentimentale.
36:42D'ailleurs, le public
36:44est là au rendez-vous. C'est un prix
36:46Goncourt qui va rester dans les annales.
36:48Là, je pense que très très vite,
36:50dans les prochaines semaines, il va atteindre le cap
36:52des 700 000 exemplaires. Donc, ce qui
36:54est un très très joli score.
36:56On a un juré du Renaudot, là, à côté de nous.
36:58Un commentaire, monsieur le juré du Renaudot.
37:00Sur ce Goncourt.
37:02J'adore cet écrivain.
37:04J'ai adoré son premier livre.
37:06Jean-Baptiste. Il faut donner son nom,
37:08mais c'est formidable. Son premier
37:10livre était génial. Je m'en souviens
37:12encore comme si c'était hier. Et c'est vrai que celui-là est très
37:14réussi aussi. J'ai beaucoup aimé.
37:16Et on rappelle que son livre précédent,
37:18« Des Diables et des Saints », avait reçu, là aussi,
37:20le Grand Prix Artelien.
37:22Isabelle, ça apporta 700 000 exemplaires.
37:24C'est énorme. C'est énorme, surtout dans un marché
37:26qui est quand même en crise
37:28et qui est
37:30aujourd'hui assez problématique, le marché du livre.
37:32Donc, on est quand même
37:34dans un monde qui lit de moins en moins.
37:36Bernard le rappelait, avec des nouvelles
37:38générations qui sont très prises par les réseaux
37:40sociaux, très prises par les écrans
37:42et qui lisent de moins en moins. Donc, non, 700 000,
37:44c'est un record incroyable. Mais le livre, effectivement,
37:46est très réussi. Il permet une évasion à la fois
37:48historique, à la fois de paysages,
37:50comme vous le dites très bien, Bernard.
37:52On est dans l'Italie.
37:54On est dans l'Italie. On est dans le talent.
37:56Un sculpteur incroyable
37:58qui choisit de vivre
38:00une vie monacale. Non, c'est très réussi.
38:02On rappelle peut-être, donc, Veillez sur elle,
38:04Jean-Baptiste Andréassa. C'est aux éditions
38:06de l'Iconoclast. Isabelle, ça apporta François-Olivier
38:08Gisberg. Vous avez quelques secondes,
38:10le temps de la pause, pour réfléchir
38:12à un conseil. Vous aussi, à tout de suite.
38:28...de lire, mais j'ai pas besoin
38:30de justificatif...
38:32...
38:34...
38:36...
38:38...
38:40...
38:42...
38:44...
38:46...
38:48...
38:50...
38:52...
38:54...
38:56Olivier. Je reprends évidemment le conseil de Bernard Lehu qui est génial parce que dès qu'il parle de livres, on a envie de les acheter.
39:01Et je vais rajouter quand même, je suis en train de lire en ce moment la correspondance de Flaubert,
39:05je vais lancer dans la pléiade. Et je vous signale quand même, il y a cette correspondance, ça a été publié par la Parcommune, c'est absolument génial.
39:12Flaubert et Georges Sand qui s'aiment, qui s'admirent, etc. Ce ne sont pas des lettres d'amour d'ailleurs, mais lui c'est un espèce de vieux ronchon
39:20très drôle qui se moque de lui-même. C'est merveilleux, c'est que du bonheur. Et je rajoute après deux livres parce que comme
39:26juré Renaudot, comme l'aurait appelé Bernard Lehu, je lis beaucoup, je suis obligé surtout en ce moment là, c'est tous les livres qui sortent.
39:33Et les livres qui vont arriver à la rentrée à la fin de l'été.
39:36A partir du 21 août, ça c'est plutôt les livres qu'on peut acheter à partir du 21 août, ce sont les livres de la rentrée littéraire dont on va en parler.
39:42Il y a vraiment un chef-d'œuvre, c'est Ouri de Kamel Daoud. C'est en fait, il se met, comment dire, il fait parler, c'est ça le problème,
39:52il donne la parole à toutes les victimes de l'horrible guerre civile qui s'est déroulée en Algérie avec les islamistes, vous vous souvenez, dans les années 90.
40:02C'est absolument magnifique. Ouri de Kamel Daoud, c'est chez Gaïmard.
40:07Et puis un livre, alors là, qui est de sorte de nouveau Houellebecq, merveilleux, d'Abel Kantin, qui s'appelle Kantine, pardon, Cabane.
40:14C'est aux éditions de l'observatoire Cabane, c'est un livre absolument formidable.
40:19Alors bon, il y a des chercheurs à Berkeley, il y a des cochons, je ne vais pas raconter l'histoire, mais c'est sublime, voilà.
40:24On a déjà trois pistes pour le prochain Renaud d'Eau, là, avec Franck.
40:28Non, on ne va pas les donner à Flaubert, je ne pense pas. Le Flaubert, il ne va pas avoir de...
40:31Mais Flaubert, tu vois, moi, sur Flaubert, moi, ce que je préfère, c'est ses lettres à Louise Collet.
40:36Et donc, moi, j'adore justement ses lettres d'amour qui sont des lettres de bataille en même temps, tu vois.
40:42Isabelle, ça partage avec une question aussi, en tant qu'éditrice, est-ce qu'on cherche à identifier des livres pour l'été ?
40:48Comme on sait que c'est la période où les Français lisent le plus.
40:51Est-ce que ça existe, les livres pour l'été ? Il y a des recettes pour ça ?
40:55Oui, il y a des livres pour l'été.
40:57Ce sont souvent d'ailleurs des autrices qui parlent à des publics plus populaires,
41:03que ce soit Aurélie Valogne, que ce soit Virginie Grimaldi,
41:06que ce soit toute une série de jeunes femmes qui montent.
41:11Il y en a une dont le nom m'échappe, qui est...
41:13Mélissa d'Acosta.
41:14Mélissa d'Acosta, qui est incroyable, mais qui fait la rentrée littéraire cette année.
41:17Qui sera dans la rentrée littéraire, et donc qui est un objet plus hybride, Mélissa d'Acosta,
41:21parce qu'en fait, elle a commencé effectivement par un public populaire,
41:25et là, elle est en train de canter quelque chose de très littéraire, qui est très intéressant,
41:28et c'est vraiment une écrivaine incroyable.
41:31Donc, c'est vrai qu'on a identifié...
41:35D'ailleurs, ce sont des livres qui sortent généralement plutôt en avril ou en mai,
41:38et qu'on marquette quand on est patron de maison d'édition pour ce faire.
41:42C'est le livre pour la plage, je crois.
41:43Exactement, c'est le livre pour la plage.
41:46Généralement, on fait un lancement commun avec le Poche.
41:49Donc, on prend le premium, le nouveau de l'année,
41:53et on fait un lancement commun avec le Poche pour ses autrices,
41:57qui généralement, d'ailleurs, dans les premières fois où elles lancent un livre,
42:01font crante leur public au niveau du Poche,
42:04et vendent beaucoup plus de Poche, avant de raccrocher sur le livre grand format.
42:08Et c'est intéressant à plusieurs points de vue aussi,
42:12puisque vous allez voir le livre du Poche,
42:15moi j'ai été patronne d'une maison de grand format,
42:19et en fait, on voyait que, même dans la branche littérature,
42:23sur les 15 dernières années, vous aviez au fond le chiffre d'affaires
42:27de la branche grand format, qui a été divisé quasiment par deux,
42:30et par contre, multiplication par deux du livre de Poche,
42:33qui raconte aussi les problèmes d'inflation des auditeurs qui nous écoutent,
42:37et est beaucoup moins cher.
42:39C'est trois fois moins cher à peu près, dans l'ordre de grandeur.
42:42Bon, parfois trois fois moins cher,
42:44mais c'est plutôt deux fois et demi moins cher,
42:46vous avez raison, c'est entre les deux.
42:48Et c'est vrai que, si vous voulez, aujourd'hui,
42:52acheter un livre, c'est un budget,
42:54donc c'est pas compliqué.
42:56En fait, nous, on fait notre chiffre d'affaires
42:58en décembre, en novembre, en décembre,
43:01parce que ce sont des cadeaux qui ne sont pas très chers pour Noël,
43:04en revanche, le reste de l'année, effectivement,
43:06quand vous en avez pour plus de 20 euros,
43:08vous n'achetez pas quatre livres d'un coup,
43:11alors que vous pouvez acheter quatre poches d'un coup.
43:13D'ailleurs, les auteurs en dédicace en salon,
43:15qui ont pourtant des nouveautés,
43:17disent, témoignent que les gens viennent les voir
43:19et achètent les poches,
43:21c'est-à-dire leurs livres précédents de ces auteurs
43:23qui sont sortis en poche,
43:25et leur font dédicacer les poches,
43:27et n'achètent pas la nouveauté, parce que trop cher.
43:29Et puis c'est plus facile à mettre dans la valise pour les vacances aussi.
43:31Trop cher, il ne faut pas exagérer absolument,
43:33c'est-à-dire que je pense que les Français,
43:35comme tous les peuples de la Terre,
43:37sont prêts à dépenser beaucoup
43:39pour des téléphones qui coûtèrent extrêmement cher.
43:41Et ça, ce sont des dépenses
43:43qui sont tellement importantes,
43:45qu'effectivement ça réduit la part, ensuite, pour le livre.
43:47Parce que je ne pense pas qu'au départ,
43:49le livre n'est pas si cher que ça.
43:51Je pense que ce n'est pas la raison fondamentale
43:53de la chute du livre.
43:55Comme Bernard le disait tout à l'heure,
43:57ce sont plutôt les réseaux sociaux,
43:59le fait que la jeunesse
44:01apprend la lecture à travers les réseaux sociaux,
44:03continue à travers les réseaux sociaux,
44:05ce qui est d'ailleurs...
44:07Je pense simplement que c'est très important,
44:09il faut le redire à tout le monde,
44:11c'est tellement important de lire
44:13pour comprendre le monde
44:15dans lequel nous vivons.
44:17Et c'est vrai à travers les romans, pour comprendre la psychologie
44:19des sociétés. Et c'est vrai aussi, évidemment,
44:21à travers les essais.
44:23Mais il faut lire.
44:25Lisez le dernier Andréa,
44:27le Prégoncourt, lisez la correspondance
44:29d'Ophéle Aubert, lisez
44:31Oury de Kamel Daoud et puis
44:33Cabane d'Abel Quentin.
44:35Les jeunes lisent avec la New Romance,
44:37vous avez ça aussi, c'est un phénomène qui a quand même
44:39explosé ces dernières années.
44:41En bon français, la New Romance, ils appellent ça
44:43Portard pour ceux qui ne connaissent pas.
44:45Des romans éroticaux,
44:47un peu SM par moment,
44:49d'ailleurs, il y a la Dark New Romance.
44:51Ce n'est pas terrible, les Harlequin
44:53c'était nul aussi.
44:55Ça marchait très très bien.
44:57D'accord, mais n'empêche que c'est un premier pas vers la lecture.
44:59Moi je pense que tous les premiers pas vers la lecture
45:01sont bons à prendre.
45:03Mais je ne suis pas convaincu que les lectrices
45:05parce qu'il s'agit essentiellement de jeunes
45:07lectrices, la New Romance aujourd'hui
45:09vienne par la suite sur d'autres types de littérature.
45:11Enfin on verra, je l'espère, c'est mon souhait
45:13mais je n'en suis pas sûr.
45:15Merci à tous les trois,
45:17on retient ce message. Lisez, lisez, lisez
45:19et notamment l'été.
45:21Merci Isabelle Saporta.
45:23Ça permet de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
45:25Et il y a du travail.
45:27Et Macron est un grand lecteur, tu vois, ça ne l'a pas aidé beaucoup.
45:29Et si je peux en placer une, on va parler
45:31des livres tout l'été sur RTL.
45:33Dès lundi, n'en laissez-vous tenter de l'été
45:35à 9h moins le quart.
45:37On vous entendra donc tout l'été Bernard
45:39avec les petits camarades du Service Culture.
45:41Mais c'est la dernière fois que nous nous croisons
45:43dans ce studio avant votre départ en retraite.
45:45Bernard, après 42 ans
45:47passé à l'antenne d'RTL Station
45:49qui vous attend. Merci donc
45:51encore Bernard.
45:53Et promis cet été on lit en pensant à vous.
45:55Merci encore. Merci, c'est très gentil.
45:57Je suis très touché. Dans un instant,
45:59c'est urgent sur RTL.

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