Manifestations : la rue peut-elle peser sur la constitution du nouveau gouvernement ?

  • il y a 3 mois
Avec Eléonore Schmitt, porte-parole de l’Union Etudiante face à Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail et expert des questions sociales et syndicales

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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2024-07-15##

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Transcription
00:00Monsieur le Radio, parlons vrai, 9h10, notre débat du jour, manifestation, appel à la mobilisation,
00:10la rue peut-elle peser sur la nomination du nouveau gouvernement ?
00:14Emmanuel Macron compte accepter demain la démission du gouvernement Atoll.
00:18La gauche, elle, peine toujours à se mettre d'accord sur son prétendant pour Matignon
00:22alors que la nouvelle assemblée se réunit jeudi avec des appels à manifester ce jour-là
00:28pour exiger du Président de la République la constitution d'un gouvernement autour du programme du nouveau Front Populaire.
00:34Pour débattre avec nous, vous nous appelez, vous le savez, 0 826 300 300.
00:39D'ici là, j'accueille nos invités, Bernard Vivier, bonjour.
00:42Bonjour.
00:43Et merci d'être avec nous ce matin, vous êtes directeur de l'Institut supérieur du travail,
00:47expert des questions sociales et syndicales, et puis avec nous également Eleonore Schmitt, bonjour.
00:52Bonjour.
00:54Et merci beaucoup d'être avec nous également ce matin sur celui de Radio Porte-parole de l'Union étudiante.
00:59L'Union étudiante, vous avez appelé hier soir à manifester Place de la Nation à Paris.
01:05Déjà, est-ce que votre mobilisation a pu avoir lieu et quel était son mot d'ordre ?
01:12Effectivement, on s'est mobilisés hier, on était des milliers du coup Place de la Nation à Paris
01:16et il y avait également des mobilisations un petit peu partout en France,
01:19notamment devant les préfectures et devant les mairies.
01:22L'idée était de se mobiliser contre le coup de force présidentiel,
01:26puisqu'aujourd'hui on ne peut pas laisser Emmanuel Macron justement voler le résultat des urnes aux Français et aux Françaises.
01:32Aujourd'hui, il y a une majorité qui a voté pour un gouvernement du Nouveau Front Populaire,
01:37qui a voté pour le Nouveau Front Populaire,
01:39et du coup le programme doit enfin être appliqué et un gouvernement doit être constitué.
01:43On va voir ce qu'il en est, majorité relative du côté du Nouveau Front Populaire,
01:48c'est important de le préciser, Bernard Vivier.
01:51Comment vous percevez cette colère, on le sent, qui monte dans la rue
01:54avant l'ouverture de cette nouvelle législature à l'Assemblée Nationale jeudi ?
01:59La colère n'est pas récente, la colère est ancienne,
02:01elle s'est exprimée en 2018, 2020, 2021, 2022 depuis les Gilets jaunes.
02:05Simplement, cette colère aujourd'hui, telle qu'elle est exprimée,
02:09est une colère qui ressemble à un coup de force anti-républicain.
02:13C'est clair, les urnes ont parlé, nous sommes dans une démocratie représentative,
02:17nous avons eu les élections européennes, nous avons eu deux tours des élections législatives,
02:22le paysage est très compliqué, aucun des camps aujourd'hui ne peut dire
02:27nous devons, nous voulons, c'est à nous d'arriver à Matignon.
02:31La situation est donc très claire, nous avons besoin de prendre du temps pour pacifier
02:36l'Assemblée Nationale et dégager, sinon une majorité, tout au moins une majorité de circonstances.
02:43– Et Léonore Schmid, vous avez entendu à l'instant Bernard Vivier qui parle d'un coup de force anti-républicain
02:50concernant vos manifestations, vos mobilisations dans la rue, que répondez-vous à cela ?
02:57– Je réponds que c'est faux, tout d'abord parce que notre mobilisation est justement pour la démocratie,
03:02pour la République, c'est aujourd'hui Emmanuel Macron qui la met en péril
03:05quand il ne respecte pas le résultat des urnes, quand il dit qu'il n'y a pas de gagnant à ces élections
03:12alors qu'il y a quand même un camp qui arrivait en tête.
03:15Et il faut également rappeler que celui qui a mis à mal la démocratie et la République,
03:19c'est Emmanuel Macron à partir du moment où il a choisi de dissoudre l'Assemblée Nationale
03:23en faisant le pompier pyromane et en lui-même disant qu'il essayait juste de déstabiliser ses adversaires
03:29en leur lançant une grenade des goupillets.
03:30Donc je pense que justement c'est nous qui sommes dans le camp de la responsabilité
03:34et de la raison sur ce cas-là.
03:37Et en fait c'est absolument normal et c'est même bien qu'aujourd'hui notamment la jeunesse se mobilise
03:43pour qu'enfin les aspirations pour lesquelles elle s'est fortement mobilisée durant ces élections
03:47avec un très gros taux de participation puissent être appliquées
03:51et que du coup un programme puisse être mis en place.
03:53Parce qu'en fait aujourd'hui on n'a pas le temps d'attente qu'un gouvernement technique soit mis en place,
03:58le temps que je ne sais trop quoi.
04:00En fait aujourd'hui il y a des personnes qui ne peuvent pas survivre dans le pays tel qu'il est actuellement
04:05avec notamment un niveau de pauvreté très fort.
04:08Moi je vois notamment beaucoup de jeunes qui aujourd'hui sont dans un niveau de précarité absolument effarant.
04:12Donc on a besoin aujourd'hui d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire
04:15pour appliquer justement des mesures pour changer la vie des Français et des Françaises.
04:19Vous avez besoin, vous le dites Eléonore Schmitt, porte-parole de l'Union étudiante,
04:22d'un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire.
04:26Il faut tout de même dire, je le disais il y a quelques instants,
04:29le Nouveau Front Populaire n'a qu'une majorité relative.
04:32Il semble qu'on soit face à une Assemblée nationale ingouvernable
04:35et ça va être difficile pour ce Nouveau Front Populaire d'éviter la censure des députés d'entrée de jeu.
04:44D'abord il y a quand même des mesures qu'on peut mettre en application avec un Premier ministre,
04:48avec un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
04:51On peut gouverner avec des décrets,
04:53on peut directement dans les 15 premiers jours revenir par exemple sur la réforme de la retraite à 64 ans.
05:00Donc il y a des choses très concrètes qu'on peut mettre en place.
05:02Le programme du Nouveau Front Populaire est quand même un programme qui a été sérieux,
05:05qui a été chiffré et qui a également été conçu justement pour pouvoir le mettre en place le plus tôt possible.
05:11Alors certes aujourd'hui la majorité relative,
05:13ça n'a pas empêché le gouvernement Macron de mettre en place justement
05:16toutes les réformes antisociales ces dernières années.
05:19Mais avec des alliances !
05:20Je pense qu'aujourd'hui nous sommes tout à fait légitimes.
05:22Ils ont réussi le camp présidentiel
05:24et Leonard Schmitt dans la législature précédente a noué des alliances.
05:29Ça va être compliqué pour le Nouveau Front Populaire de dépasser justement son camp ?
05:36Après je crois que des alliances,
05:38moi dans tous les cas je suis syndicaliste étudiante,
05:40moi mon rôle est aujourd'hui de faire respecter le reste des urnes
05:42et demain de faire respecter le programme.
05:44Ça ne va pas être d'aller négocier des alliances avec d'autres partis politiques.
05:48Mais il y a effectivement des alliances qui peuvent être dans tous les cas nouées autour de textes.
05:51C'est des choses qui existent dans la vie parlementaire.
05:53Par exemple si on regarde sous la dernière législature
05:55il y a par exemple eu des textes communs qui ont été construits
05:58par exemple sur la question des déserts médicaux.
06:00C'est totalement faisable de discuter avec d'autres partis.
06:02Certains en seront exclus comme le Rassemblement National
06:06parce qu'on ne peut pas choisir de gouverner avec ces gens-là.
06:11Mais par contre il y a effectivement des textes qui pourront être construits ensemble
06:14et pour le reste il y a beaucoup de choses qu'on peut faire au niveau du gouvernement
06:17comme je le disais, notamment à Matignon.
06:19Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du Travail,
06:22expert des questions sociales et syndicales,
06:24je le rappelle, faire respecter le résultat des urnes.
06:27Comme le disait à l'instant Eleonore Schmitt,
06:29d'une certaine manière ces mobilisations sont-elles
06:32finalement une manière de garantir le respect de ce résultat des législatives ou pas ?
06:38Deux choses.
06:40Tout d'abord, manifester c'est un droit
06:42et toute formation politique
06:44ou étudiantine, qui sont des associations d'étudiants,
06:47ont le droit de manifester.
06:49Deuxièmement, attention, ces manifestations doivent rester dans le cadre
06:53de notre Vème République.
06:55C'est très important.
06:57Vous savez, après la grande défaite de 1870,
07:01Victor Hugo, au lendemain de la Commune,
07:03écrivait ceci,
07:05« Quand on flattait la foule, ô mon esprit, non pas,
07:08ah, le peuple est en haut,
07:10mais la foule est en bas. »
07:12Et aujourd'hui, nous voyons une résurgence
07:14de mouvements pagailleux
07:17qui veulent agiter, flatter la foule.
07:20Nous avons vécu ça dans les années 1930,
07:23ça venait de l'extrême droite.
07:25Aujourd'hui, l'extrémisme antisémite
07:27s'est déplacé vers l'extrême gauche
07:30et c'est quelque chose de très important.
07:32Oui, nous avons besoin en France
07:34de blocs politiques, d'une droite,
07:36d'un centre, d'une gauche.
07:38Mais quelle gauche ? La gauche de Victor Hugo ?
07:40La gauche de Jules Ferry ? De Léon Blum ?
07:42De Guy Mollet ?
07:44Ou bien la gauche qui a fait des ravages
07:46dans notre histoire politique ?
07:48De Louise Michel ? De Jules Gued ?
07:50De Joseph Staline ? De Léon Trotsky ?
07:52Et nous voyons bien qui sont les héritiers
07:54de Léon Trotsky et de Joseph Staline.
07:56Eléonore Schmitt, vous restez avec nous,
07:58vous répondez dans un instant à ce que dit
08:00à l'instant Bernard Vivier.
08:02On va se poser cette question, coup de force ou pas,
08:04en perspective, dans la rue.
08:06Et puis votre réponse, Eléonore Schmitt, et puis vous,
08:08vous nous appelez aux heures 826-300-300
08:10si vous voulez participer à ce débat. Appelez-nous, à tout de suite.
08:12Dans un instant,
08:14le Grand Matin Sud Radio est de retour.
08:16Le Grand Matin Sud Radio,
08:188h-10h, Benjamin Gleize.
08:209h21, on poursuit
08:22les débats avec vous aux 826-300-300.
08:24La rue, peut-elle
08:26peser sur la nomination du nouveau
08:28gouvernement ? On donne débat avec
08:30Bernard Vivier, directeur de l'Institut Supérieur du Travail,
08:32expert des questions sociales et syndicales.
08:34Et puis avec nous, également,
08:36Eléonore Schmitt, porte-parole de l'Union
08:38étudiante. Eléonore Schmitt, vous avez entendu
08:40juste avant la pub les propos
08:42de Bernard Vivier avec cette question.
08:44Est-ce qu'on se rende vers
08:46une mobilisation républicaine
08:48ou pas ? C'est tout l'enjeu de ce qui va se dérouler
08:50dans les prochains jours, avec
08:52cette inquiétude autour d'un potentiel coup de
08:54force. Que lui répondez-vous, Eléonore Schmitt ?
08:58Je répondrais qu'on peut faire preuve d'un minimum
09:00de nuances sur le sujet et qu'il ne faut pas
09:02commencer à rentrer dans des caricatures non plus
09:04sur de quel... finalement
09:06aujourd'hui, de qui on tient
09:08l'héritage ? Est-ce que c'est du coup celui de
09:10Léon Blum ? Est-ce que c'est celui de Léon Trotsky ?
09:12Je pense par ailleurs qu'on peut faire une
09:14alliance des deux et qu'aujourd'hui on peut se revendiquer
09:16de ces deux héritages-là, qu'aujourd'hui
09:18la gauche, on le voit, elle s'est unie de façon
09:20quand même assez large, du Part socialiste
09:22jusqu'au NPA, même
09:24avec notamment Philippe Poutou qui était
09:26candidat. Ça montre bien que
09:28ce qui les rassemblait finalement, c'était un programme
09:30c'est un programme du Nouveau Front Populaire
09:32et que du coup, on ne peut que
09:34saluer l'unité qui a été
09:36de mise sur la période et qui devra
09:38continuer à exister pour pouvoir faire
09:40appliquer ce programme. Et
09:42aujourd'hui, moi je pense qu'on est justement
09:44dans tout,
09:46dans justement une mobilisation qui
09:48n'est que républicaine.
09:50Je ne vois même pas comment est-ce qu'on peut
09:52tenir des propos comme vous le faites
09:54en disant que c'est une mobilisation pagailleuse
09:56alors que pour avoir été notamment
09:58Libération, c'est une mobilisation qui est
10:00pacifiste, c'est une mobilisation qui appelle
10:02uniquement à respecter la démocratie,
10:04qui appelle aujourd'hui à respecter
10:06le choix des urnes qui a été fait
10:08parce qu'aujourd'hui, vous pouvez
10:10utiliser toutes
10:12les expressions que vous voulez, mais aujourd'hui
10:14ce qui est vrai, c'est que ça reste le Nouveau Front Populaire
10:16qui est arrivé en tête au niveau des
10:18phrases et que notamment, si on regarde
10:20aujourd'hui le camp présidentiel
10:22qui est arrivé
10:24derrière, il a justement permis
10:26il a pu avoir autant de députés justement
10:28parce qu'il y a eu un barrage républicain aussi qui a été fait
10:30avec le Nouveau Front Populaire.
10:32– Et Léonore Schmitt, juste en quelques mots,
10:34si Emmanuel Macron
10:36refuse de nommer un Premier ministre
10:38issu du Nouveau Front Populaire,
10:40c'est quoi la suite, notamment pour vous,
10:42du côté de l'Union étudiante ?
10:44Est-ce que vous envisagez
10:46passer par des actions
10:48plus violentes que de simples rassemblements ?
10:52– Moi je ne vais pas commencer
10:54à appeler à des actions
10:56violentes non plus, je ne suis pas là pour ça.
10:58Nous effectivement, on sait que c'est une possibilité
11:00et même une possibilité qui est
11:02grande vu
11:04le rapport d'Emmanuel Macron justement
11:06avec la démocratie et vu que
11:08toutes les décisions qu'il prend, il les prend
11:10uniquement barricadées dans son paillet de l'Elysée,
11:12on sait bien que ce n'est pas quelqu'un qui écoute
11:14ce que la rue dit. Donc on sait
11:16qu'effectivement, demain il peut choisir
11:18de nommer un gouvernement, c'est unique,
11:20un gouvernement avec un Premier ministre
11:22de droite. Nous, dans tous les cas,
11:24ce qu'on fera, c'est qu'on continuera la mobilisation.
11:26Pourquoi ? Parce qu'en tant que jeunes,
11:28on a des aspirations justement pour changer la vie,
11:30on a des aspirations au niveau de l'écologie,
11:32au niveau de la justice sociale,
11:34au niveau de plein
11:36de domaines aujourd'hui qui n'ont
11:38pas du tout été traités par Emmanuel Macron,
11:40donc on continuera forcément la mobilisation
11:42pour qu'enfin, la revendication
11:44du peuple soit écoutée.
11:46– Vous l'avez dit, Léonore Schmitt, vous parlez éventuellement
11:48d'aller jusqu'à des actions violentes,
11:50ça veut dire quoi concrètement ?
11:52– Non, justement,
11:54si vous m'avez bien écoutée, j'ai dit que je n'allais pas appeler
11:56à aller jusqu'à des actions violentes. Par contre,
11:58ce qui est clair, c'est que nous avons toujours, nous, appelé
12:00à manifester contre ce gouvernement
12:02et nous continuons à le faire. Et aujourd'hui,
12:04on ne peut pas accepter qu'un président
12:06de la République refuse de
12:08justement prendre en compte le résultat des gens.
12:10C'est un coup de force que lui-même
12:12et la violence, elle n'est pas du tout de notre côté.
12:14C'est lui qui est violent aujourd'hui
12:16justement en se bloquant comme ça
12:18et en refusant de respecter la démocratie.
12:20– Mais ce n'est pas de la violence physique.
12:22En tout cas, Bernard Vivier, d'un mot
12:24sur ces appels à se mobiliser
12:26du côté des syndicats,
12:28du côté des associations, selon vous,
12:30est-ce qu'elles sont, elles restent dans leur rôle
12:32ou pas ?
12:34– Madame Schmitt vient d'utiliser
12:36à deux reprises dans notre émission
12:38le mot coup de force. Le mot coup de force
12:40c'est effectivement une pratique révolutionnaire.
12:42Aujourd'hui, l'extrême-gauche,
12:44la France Insoumise,
12:46l'ultra-gauche, les Black Blocs,
12:48ceux qui vont très certainement
12:50de demain à dimanche manifester
12:52à Melle, en Nouvelle-Aquitaine,
12:54au sujet des anti-bassines,
12:56on attend 1 000 à 1 500 éléments
12:58ultra-radicaux, ça c'est un coup de force.
13:00Et vous savez,
13:02le 1er mai 2022,
13:04je me souviens avoir vu dans une rue parisienne
13:06une banderole qui était la suivante
13:08« Ce qu'on n'aura pas par les urnes,
13:10on l'aura par la rue ».
13:12C'est le propre de toute révolution
13:14antidémocratique,
13:16de vouloir prendre le pouvoir alors que
13:18les urnes n'ont pas donné le pouvoir à ces parties-là.
13:20C'est comme ça que
13:22la Troisième République
13:24s'est effondrée, c'est comme cela
13:26que des éléments de gauche, communiste,
13:28socialiste ont dérivé vers la collaboration
13:30et l'antisémitisme.
13:32Il faut faire très attention aujourd'hui,
13:34et nous avons aujourd'hui une résurgence de l'antisémitisme,
13:36avec, on le voit,
13:38la Sciences Po, ou dans d'autres
13:40lieux, et Mme Schmitt les connaît,
13:42ces lieux-là, des appels
13:44à chasser les juifs d'Israël,
13:46du Jourdain à la Méditerranée,
13:48ou de la Sciences Po, attention,
13:50c'est une solution, il faut pas qu'elle entre.
13:52– Et Léonore Schmitt ?
13:54– Vous dites absolument
13:56n'importe quoi.
13:58Désolée, je me permets, mais aujourd'hui
14:00notamment, évidemment qu'on peut
14:02tenir encore le slogan, ce qu'on n'arrête pas
14:04à prendre par les urnes, on le prendra par la rue, dans le sens où
14:06– Mais ça veut dire quoi concrètement ça, Léonore Schmitt ?
14:08– En fait, c'est le propre du mouvement social, c'est de mener des mobilisations pour justement
14:10faire advenir ces revendications.
14:12Vous allez me dire que du coup la mobilisation
14:14par exemple l'an dernier contre la réforme des retraites,
14:16qui était soutenue quand même par la majorité
14:18du pays, vous allez me dire du coup que c'était antidémocratique,
14:20puisque nous essayons
14:22d'obtenir justement l'annulation
14:24de cette réforme-là,
14:26par la rue, par la mobilisation,
14:28du coup c'était antidémocratique.
14:30– Non madame, elle était démocratique,
14:32vous faites de l'amalgame.
14:34– Non, je pense que c'est vous
14:36qui faites de l'amalgame quand vous êtes en train de dire
14:38que notre mobilisation finalement, ce serait juste
14:40quelque chose de guidé par des
14:42extrémistes antisémites, vous savez quand même
14:44ce que vous êtes en train de dire, donc il n'y a aucun
14:46amalgame de mon côté, je suis juste en train de vous dire
14:48que, évidemment, aujourd'hui
14:50le propre du mouvement social, c'est d'aller
14:52chercher des victoires, d'aller établir un rapport de force
14:54et que du coup nous continuerons à le faire,
14:56parce qu'aujourd'hui il faut absolument qu'il y ait un gouvernement
14:58du Nouveau Front Populaire qui soit nommé, et que
15:00demain il faudra faire respecter ce programme, et que du coup
15:02demain, moi je continuerai à mobiliser, même
15:04si on a un gouvernement du Nouveau Front Populaire, même si
15:06il y a quelqu'un à Matignon qui est du Nouveau Front Populaire,
15:08pour justement faire en sorte que nos
15:10revendications, nos aspirations, elles soient écoutées,
15:12elles soient enfin impliquées, parce qu'il faut
15:14absolument changer les choses dans ce pays.
15:16– Et Léonore Schmitt,
15:18la CGT cheminot qui exige un gouvernement
15:20ici du Nouveau Front Populaire avec
15:22des manifestations le 18 juillet
15:24partout en France, à Paris,
15:26notamment à proximité de l'Assemblée Nationale,
15:28est-ce que vous avez prévu, avec l'Union étudiante,
15:30d'en être sur cette mobilisation-là ?
15:32– Oui évidemment, nous avons prévu
15:34d'en être, nous verrons
15:36si nous faisons d'autres mobilisations d'ici là,
15:38mais dans tous les cas, jeudi, midi,
15:40nous serons devant l'Assemblée Nationale,
15:42à l'appel de la CGT cheminot,
15:44mais aussi de la CGT qui a partagé
15:46derrière cet appel, il y a beaucoup
15:48d'autres associations, de collectifs, de syndicats
15:50qui vont se joindre à nous, et également
15:52partout en France, il y aura des mobilisations.
15:54C'est pas quelque chose qui est uniquement parisienno-centré,
15:56c'est dans toutes les grandes villes,
15:58dans toutes les villes, il y aura des mobilisations justement
16:00pour faire respecter le résultat
16:02des urnes, et encore une fois, je tiens
16:04à utiliser ce terme-là, contre le coup de force présidentiel.
16:06– Coup de force présidentiel d'un côté,
16:08coup de force de la part des syndicats,
16:10des associations de l'autre,
16:12notamment de l'Union étudiante,
16:14c'est ça la question aussi, Léonore Schmitt,
16:16c'est jusqu'où aller, quelle est la limite
16:18pour demander à Emmanuel Macron
16:20d'investir, ou de nommer
16:22en tout cas un Premier ministre
16:24issu du nouveau rond populaire ?
16:28– Tout l'enjeu est de mettre la pression
16:30suffisante à Emmanuel Macron pour qu'il
16:32finisse par céder. Donc moi je ne vais
16:34pas appeler aujourd'hui, je vois bien que c'est ce que vous
16:36essayez de faire, à des actionnaires, à des actions violentes,
16:38c'est clair, parce que ce n'est pas mon rôle,
16:40et moi je suis là en tant que syndicaliste étudiant.
16:42– C'est important d'être clair à ce sujet-là, Léonore Schmitt.
16:45– Mais par contre,
16:47évidemment, nous appelons du coup nous
16:49à des mobilisations, et nous continuons à nous mobiliser
16:51tant qu'Emmanuel Macron, justement,
16:53sera dans son déni, refusera
16:55d'écouter la colère aujourd'hui
16:57qui est en train de s'élever, donc
16:59il n'y a pas de débat là-dessus, nous continuons
17:01à nous mobiliser, notamment en lien avec
17:03l'intersyndical, et toutes les associations,
17:05tous les collectifs qui souhaitent se mobiliser
17:07pour que le mouvement social, justement, soit
17:09le plus fort possible. – Bernard Vivier,
17:11pour conclure rapidement ce débat.
17:13– Oui, l'Union étudiante, qui est la pépinière
17:15de la France insoumise, qui,
17:17Madame, vous êtes promise un bel avenir
17:19politique, comme votre prédécesseur
17:21qui vient tout juste à 24 ans d'être élu
17:23député de la France insoumise,
17:25nous comprenons parfaitement
17:27votre démarche.
17:29C'est une démarche d'insoumission.
17:31Eh bien, la République, elle n'est pas celle-là.
17:33Nous avons besoin de refaire la France.
17:35Nous avons besoin
17:37de gérer la crise des élites.
17:39Nous avons besoin de le faire avec le peuple,
17:41avec la foule. Les organisations syndicales,
17:43les partis politiques sont des régulateurs,
17:45des garants de la démocratie.
17:47Menacer l'Assemblée nationale,
17:49c'est vouloir refaire le 6 février
17:511934 l'extrémisme de droite
17:53aujourd'hui
17:55incarné par un extrémisme de gauche.
17:57– En tout cas, pour l'instant, on parle
17:59de rassemblements, de manifestations prévues
18:01le 18 juillet prochain pour
18:03peser sur ce débat-là,
18:05devant l'Assemblée nationale,
18:07notamment, mais partout en France.
18:09– Merci Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail,
18:11expert des questions sociales et syndicales.
18:13Merci beaucoup aussi à vous
18:15Eleonore Schmitt, porte-parole de l'Union étudiante.
18:17Merci d'avoir été avec nous ce matin
18:19pour débattre sur Sud Radio.

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