SMART BOSS - Emission du mardi 16 juillet

  • il y a 3 mois
Mardi 16 juillet 2024, SMART BOSS reçoit Sofia Bernardin (Cofondatrice, Resee)

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons
00:12et des patronnes.
00:13Je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Sophia Berlindin, bonjour.
00:16Bonjour Charlie.
00:17Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de Smart Boss.
00:20Là on va faire l'interview qu'on appelle en coulisses, pour commencer, où là on va
00:24vraiment revenir sur ton parcours qui a commencé aux Etats-Unis et maintenant qui se poursuit
00:29en France, et on va parler un petit peu de tout ce que tu as fait avec ton entreprise
00:33Les Coulisses, comme le nom l'explique.
00:35Et on va faire ensuite l'interview chrono, qui est là une série de questions réponses
00:39très rapides.
00:40Parfait.
00:41Merci beaucoup.
00:42Et donc on va passer tout de suite à la séquence en coulisses.
00:45Alors tu es née, tu as grandi aux Etats-Unis, plus précisément à New York.
00:54Est-ce que tu dirais quand même que New York, c'est un peu la ville pour faire du business ?
00:58C'est une ville où tout va extrêmement vite, où tu rencontres des gens de tous les milieux
01:06socio-économiques, des religions, donc ça inspire énormément.
01:12Et oui, je pense que tout à fait, ça impacte beaucoup le business parce que tu as des gens
01:17qui ont un parcours complètement différent et des idées complètement différentes.
01:23Et c'est un endroit où ça bouge vite.
01:27Il faut prendre des décisions, d'aller si on hésite, quelqu'un d'autre prend ta place.
01:32Et oui, pour moi, c'est un endroit idéal pour faire du business avec Paris aussi.
01:39Alors tu as raconté, j'ai vu dans plusieurs interviews, il y a eu aussi beaucoup de portraits
01:44de toi, ta rencontre avec Hillary Clinton, c'était dans ton lycée.
01:48Est-ce que tu considérais à l'époque, et peut-être que tu considères toujours cette
01:52femme comme un peu un rôle modèle ?
01:53Ah oui, complètement.
01:55C'est une femme d'abord très intelligente qui, pendant des années, elle a eu sa carrière
02:02elle-même, mais aussi elle a soutenu énormément son mari.
02:05C'est une femme qui a aussi subi beaucoup de critiques par les médias pour plein de choses.
02:14Et elle est toujours, à chaque fois qu'elle tombait, elle se levait, encore une fois,
02:20et après les élections de 2018, où évidemment, j'étais très déçue avec les résultats,
02:27j'étais très impressionnée par elle parce qu'elle était là à l'inauguration de Donald Trump.
02:35Elle était habillée tout en blanc et il y a une phrase en anglais qui dit « Symbolism
02:42counts » et c'était beau, c'était des suffragistes, elle a assumé ses défaits,
02:48mais d'une manière très, très élégante.
02:50Et à l'époque, c'est ça, tu vas demander à Hillary Clinton, tu vas lui dire, parce
02:56qu'on ne sait pas encore si elle se présente ou pas en tant que sénatrice, et tu lui dis
02:59« Dare to compete », donc voilà, il faut oser la compétition.
03:03Est-ce que c'était un peu ton mantra après pour le reste de ta carrière, ou alors c'était
03:09un peu d'aller du storytelling à l'américaine ?
03:11Ah non, oui, c'est vrai qu'aux Etats-Unis, il y a toujours ce côté un peu storytelling,
03:17mais je peux dire que c'était la vérité, parce qu'à l'époque, tout le monde parlait
03:21est-ce qu'elle va se présenter ou pas, et même moi, donc pour mettre un petit peu
03:26de contexte, c'était un événement sur les femmes dans le sport, et donc on avait
03:32Billie Jean King qui était la légende de tennis, on avait Dominique Jones qui à l'époque
03:38c'était « the Olympic gymnast » des Etats-Unis, et pardon, je fais toujours un
03:46peu de franglais, et donc cette femme-là, c'est ça leur mantra « Dare to compete »
03:51tous les jours dans le sport, et moi j'étais capitaine de l'équipe de basket à l'époque,
03:58et c'est ça le sport, tous les jours en fait, tu commences à zéro, tous les jours
04:02il faut t'éprouver, il faut se battre, et j'ai vu dans cette femme, Hillary Clinton,
04:08quelqu'un qui avait ça, mais qui avait un petit peu de peur, et voilà, je me suis osée,
04:14je dis « what do I have to lose », je vais lui dire ça, et elle a souri, elle a rien
04:20dit, juste après, « we went our separate ways », et elle a sorti un livre, son autobiographie,
04:30quelques mois après, il y avait un chapitre qui s'appelait « Dare to compete » et
04:35elle parle de ce moment comme le moment qui a tout changé pour elle.
04:40C'est sympa quand même, c'est stylé si on peut dire.
04:43Tu as commencé après ta carrière chez Vogue, à New York, et alors évidemment tout le
04:49monde veut savoir, et j'imagine qu'on t'a posé 50 fois la question, mais est-ce que
04:52c'est vraiment le diable s'habillant Prada là-bas ?
04:54Oui, et c'est drôle parce que j'ai regardé ce film l'autre jour, ça fait des années
05:02que je ne l'avais pas vu, et quand j'ai regardé ça, j'ai eu une immense fierté,
05:07évidemment il y avait des comportements là-bas, des pressions qui n'étaient pas
05:12simples du tout, mais à la fin, c'était un endroit où on travaillait avec une notion
05:17d'excellence.
05:19Tout le monde était extrêmement fier du travail qu'ils faisaient, chaque détail
05:24comptait, et les gens faisaient leur travail avec tellement de passion, pas parce qu'ils
05:30avaient peur que quelqu'un allait prendre leur poste, ou pas parce qu'ils voulaient
05:35être promotés, parce que vraiment, dans le fond, ils avaient cette passion, et ça
05:41m'a marquée d'une manière, et c'est quelque chose qu'aujourd'hui, tous les jours,
05:47je me lève avec cette envie, aussi, de me rentrer avec des gens qui ont cette même
05:53passion et niveau d'exigence.
05:56Donc une très bonne école, et ensuite tu es arrivée à Paris, un peu plus loin, toujours
06:03pour Vogue, d'ailleurs, et pourquoi d'ailleurs ce saut vers la France?
06:08Alors j'ai travaillé chez Vogue dans les départements internationaux, donc j'allais
06:13souvent à Paris, à Milan pour les défilés, et c'est vrai, j'avais rencontré un homme
06:21français à New York, et on s'est dit, peut-être c'était le moment pour ma vie
06:28privée, j'ai fait ce choix personnel qui était assez rare chez Vogue, parce que tout
06:34le monde était vraiment très focus sur le travail, mais j'ai fait ce choix de déménager
06:40à Paris, et Vogue m'a complètement soutenue, et donc j'étais ici en travaillant pour
06:45le Vogue français, pour le Vogue américain, pardon, à Paris, et c'était à l'époque
06:51où la Chine commençait à être un marché très important dans le luxe, et à chaque
06:56rendez-vous où j'allais, tous les clients disaient, oui, les États-Unis, c'est super,
07:00mais on vient d'ouvrir 20 boutiques en Chine, mais on n'arrive toujours pas à comprendre
07:05le marché, comment le consommateur achète ses pièces, et il y avait un petit déclic,
07:11et moi, j'ai fait mes études dans les relations internationales à Tufts University à Boston,
07:17et donc cette curiosité du monde beaucoup plus grand m'a toujours intéressée, et
07:21je me suis dit, je vais aller en Chine, je veux aller comprendre le marché premier,
07:26le marché secondaire, vraiment comprendre comment la consommatrice chinoise achète
07:32des pièces de luxe, et je suis retournée pour travailler avec le Vogue chine à Paris,
07:39et aussi le Vogue japonais indien.
07:41Voilà, tout depuis Paris, donc tu n'es pas allée en Asie cette fois-ci.
07:45Oui, je voyageais pleinement en Asie, mais oui, la base était ici à Paris.
07:48Et entre donc Paris et New York, maintenant que tu as passé beaucoup de temps ici, j'ai
07:53lu aussi dans une interview, tu dis que ce n'est pas du tout la même énergie entre
07:56les deux villes, pourquoi ?
07:57Oui, c'est vrai, ce n'est pas la même énergie, mais ils sont très complémentaires.
08:02Comme on disait tout à l'heure, tout à New York va très très très vite, et les
08:07gens souvent aussi, ils oublient vite.
08:11Je crois qu'ici à Paris, il y a vraiment quelque chose sur la longévité et la qualité.
08:18Qu'on trouve peut-être un petit peu moins à New York.
08:21Et quand j'ai lancé ici, c'est drôle, tout le monde me demande « mais pourquoi
08:29tu as lancé ça ? » Vous êtes deux Américaines, parce que mon associée, elle est Américaine
08:33aussi, basée à Paris.
08:35Pourquoi vous avez lancé ça en France ?
08:37C'est tellement compliqué de lancer une boîte en France.
08:41Et finalement, c'était aux États-Unis, les sociétés, ça lance.
08:48Tout de suite, ils ont des investissements, ça va très très vite, très rapidement.
08:52Et quand on regarde le deuxième marché, il y a des sites qui n'existent plus.
08:57Cinq ans après, ils ont levé des millions et des millions aux États-Unis.
09:00Et finalement, ici, il y a vraiment cette notion que tout va un petit peu plus doucement,
09:05mais il y a les bases et les biens solides.
09:09Alors quand est-ce que tu as le déclic et tu te dis que tu vas quitter Vogue pour après
09:13te lancer dans l'entrepreneuriat ?
09:16Parce que quand même, quitter une grosse maison comme ça…
09:19Oui, chez Vogue, ils disent « you only quit Vogue once ».
09:23Ça, c'est…
09:24Oui, ils quittent Vogue une seule fois.
09:27Mais écoutez, j'avais fait presque quinze ans chez Condé Nast en total.
09:34C'était une expérience super.
09:36Et à Paris, c'était un petit peu, justement, un petit peu plus lentement.
09:43Il n'y a pas cette notion d'avancer ou d'avoir des opportunités différentes
09:49qu'on trouvait aux États-Unis.
09:51Et moi, je suis toujours quelqu'un qui aime bien bouger, voir des choses différentes,
09:57même si je reste dans la même boîte, you know, to grow.
10:01Et c'était le moment où il y avait pas mal de startups qui commençaient dans la
10:08deuxième main.
10:10Et je me suis dit qu'il n'y avait personne qui amenait ce côté vraiment très mode,
10:16très sur l'excellence, sur la qualité, sur ça.
10:20Et avec mon associée qui aussi, elle vient de la mode.
10:23Un jour, on parlait sur toutes les anciennes collections sublimes des années début 2000
10:32qu'on venait de commencer notre carrière dans la mode.
10:36On n'avait surtout pas le budget d'acheter quoi que ce soit dans une maison de luxe,
10:41mais ça restait des pièces qu'on admire.
10:44Et s'il y avait un moyen, un endroit pour retrouver toutes ces pièces aujourd'hui,
10:50on a dit, c'est une super idée, on va les faire, on s'est lancé comme ça.
10:55Oui, c'était les années, tout début des années 2010, en fait.
10:57Oui, exactement.
10:59Pour contextualiser, effectivement, il n'y avait pas encore le vintage, les vestiaires
11:03collectifs qui étaient là.
11:05Vous êtes arrivés tous à peu près au même moment pour évangéliser aussi le marché.
11:11Et donc, tu décides de ne pas monter RISI tout seul.
11:14Est-ce que c'est un choix ou c'est juste la rencontre ?
11:17Oui, en fait, on est très complémentaires, elle et moi.
11:21Mon associée Sabrina, elle a un œil, c'est une styliste, donc elle a un œil assez extraordinaire.
11:30Et en fait, c'était de prendre les pièces anciennes et de les mettre dans un contexte
11:35très moderne, voilà.
11:38Et donc, évidemment, on travaille énormément avec des pièces de luxe.
11:42Mais pour nous, le luxe, ce n'est pas uniquement une pièce de marque, marquée.
11:47Ça peut être une pièce vintage, non signée, des années 40, brodée à la main.
11:51Ça aussi, pour nous, c'est le luxe.
11:53Mais c'est comment le mettre dans une manière très moderne, comme une femme aujourd'hui
11:57qui travaille, qui a des enfants, qui a une vie assez active, puisse incorporer cette
12:02pièce vintage dans son garde-robe.
12:04Et quelle a été, on va dire, le plus difficile pour commencer cette aventure ?
12:10Est-ce que justement, ça a été de faire de la pédagogie dévangélisée sur le vintage,
12:15en tout cas la seconde main ?
12:17Est-ce que c'était de créer aussi une plateforme tech ?
12:19Parce que vous n'étiez pas toutes les deux issues de ce milieu.
12:23Je pense qu'à l'époque, vendre des pièces, ce n'était pas quelque chose de courant pour
12:32des gens.
12:33Donc, on a eu la chance énorme, on a commencé avec une femme qui avait une collection de
12:40300 pièces sublimes de Saint-Laurent, de Balenciaga.
12:46C'est pas qu'elle voulait les vendre, mais elle voulait juste passer à autre chose dans
12:51sa vie.
12:52Et donc, on a commencé avec cette collection et après, c'était de convaincre les gens
12:56que vendre, parce qu'avant, il y avait des notions, si je vends, c'est parce que j'ai
13:03besoin d'argent.
13:04Et ce n'était pas ça, c'était vraiment une manière maintenant très moderne de consommer.
13:10On achète des choses, on les porte et après, on nous donne une deuxième vie.
13:13Et donc, ça, c'était le plus difficile au début.
13:16C'est que les gens n'avaient vraiment pas l'habitude de vendre des pièces.
13:20Oui, je ne les porte plus, mais je les garde dans mon placard.
13:23Et petit à petit, on a commencé à convaincre des femmes à vendre des pièces et maintenant,
13:31ça vient évidemment tout seul.
13:33Beaucoup a changé dans 10 ans.
13:35Et j'ai vu dans un article, dans Madame Figaro, tu as écrit sur LinkedIn, en faisant la publicité,
13:43en relayant cet article, que tu étais une penseuse stratégique efficace dans les
13:50exécutions et passionnée par le service et l'expérience client.
13:53Pour toi, ce sont les qualités indispensables d'un bon dirigeant, d'une bonne dirigeante.
13:58Oui, je pense qu'avoir évidemment l'humanité et l'empathie, mais avoir vraiment une vision
14:07très, très claire et savoir le transmettre à une équipe.
14:11Je pense que ça, vraiment, c'est le plus important dans une dirigeante parce qu'on
14:16a tous de bonnes idées, mais finalement, de motiver tout le monde autour de toi pour
14:22réaliser cette idée, c'est ça, je pense, qui marque les bons dirigeants par les autres.
14:31Et aussi, avoir ce niveau d'excellence.
14:35Vraiment, ça, c'est quelque chose qui est, je crois, spécialement pour ici, fondamental.
14:42C'est l'attention au détail, l'excellence au niveau de la clientèle, des services qu'on
14:50offre, l'excellence même nous-mêmes dans le bureau, des idées qu'on partage.
14:54C'est vraiment un des piliers de RISI.
14:58Merci.
15:00Et j'ai vu qu'au bout de deux ans, RISI était déjà à l'équilibre et là, vous avez toujours
15:06été rentable.
15:08Est-ce que tu peux nous donner le secret?
15:10Parce que dans le monde des marketplaces, c'est quand même très, très rare.
15:14Je pense qu'on a lancé RISI, vraiment, c'était un projet de passion.
15:19L'idée, ce n'était pas, oh, le marché deuxième main, c'est vraiment, il faut rentrer, après
15:26on va vendre.
15:27Non, ce n'était pas ça, c'était, on voyait qu'il y avait plein d'acteurs qui faisaient
15:31très bien leur travail dans les deuxièmes marchés, mais il n'y avait pas un acteur
15:35qui était vraiment dédié aux marques de luxe.
15:38Il n'y avait pas un acteur qui était le miroir, en fait, du premier marché sur le deuxième
15:44marché.
15:45Et on s'est dit, ça prend du temps.
15:47Quand on regarde les grandes maisons aujourd'hui, qui on admire énormément, comme Hermès,
15:52par exemple, qui a presque 200 ans, Louis Vuitton aussi, ou Chanel, qui a plus de 100
15:58ans, quand tu crées quelque chose qui vraiment a de la valeur, il faut savoir que c'est un
16:04brick-by-brick approach, ça prend du temps.
16:07Évidemment, pas 200 ans pour nous, mais on s'est dit, on va vraiment faire tout bien,
16:13parce que si on crée quelque chose qui a vraiment ses bases solides, après on va pouvoir
16:19aller vite.
16:20Et donc, nous, ce n'était jamais d'exploser les chiffres d'affaires tout de suite, c'était
16:27de créer un réseau vraiment des femmes et des hommes, parce que des hommes vendent avec
16:31nous aussi, qui nous font confiance, qu'on sait que ce sont les acheteurs du marché
16:38primaire de luxe, donc chaque année, ils achètent des pièces, chaque année, ils ont
16:42des pièces à nous déposer.
16:44On a en moyenne une femme qui dépose une cinquantaine de pièces avec nous, chérie,
16:49ici, qui est assez énorme.
16:51Donc, c'était vraiment de créer cette base pour pouvoir, justement, après accélérer.
16:58Vous avez quand même levé des fonds à un moment, c'était en 2022, 3 millions d'euros
17:04auprès de quelques investisseurs.
17:06C'était quoi l'idée derrière ? Parce que c'est le lendemain du Covid, donc il faut
17:11redonner un petit coup, parce que c'était une période un peu plus difficile dans le
17:15monde du retail, ou alors c'était vraiment pour accélérer, parce que vous voulez vous
17:19développer à l'international ?
17:20C'était pour accélérer, oui, parce que le business, on était toujours en train de
17:26doubler notre chiffre d'affaires.
17:28Et d'ailleurs, il y avait plein de fois dans notre parcours où les gens voulaient investir
17:33chez nous, mais on sentait que ce n'était pas le bon partenaire.
17:36Et c'est toujours le partenaire avant l'argent.
17:38Ça, c'est pour nous très important.
17:40Et on a décidé de lever les fonds cette fois-ci parce qu'on voyait qu'on pouvait
17:45faire mieux, mieux.
17:47Si on avait un petit peu d'argent, we could do our job even better than what we're doing
17:51now, vis-à-vis les clientes.
17:54Et donc, on a levé cet argent avec des investisseurs très stratégiques.
17:58Par exemple, on a Darren Starr, le producteur d'Emily in Paris et Sexy Mercedes, ça montre
18:05mon âge, qui a investi chez Récy, ainsi que Mickaël Daillon de Showroom Privé aussi.
18:12Donc, c'était des gens qui venaient et qui nous amenaient vraiment un touch-tech ou
18:18des choses qui ont manqué.
18:19Oui, ce n'est pas vraiment l'argent au final, c'est plutôt ce qu'ils peuvent apporter.
18:23Exactement.
18:25Et fin 2023, donc c'est assez récent, là vous avez recruté Sébastien Fabre, qui
18:30était cofondateur de Vestiaire Collective, ils avaient beaucoup de cofondateurs.
18:33Et là, en tant que CEO, comment déjà on va convaincre ce monsieur de nous rejoindre
18:40parce qu'il a déjà vu l'histoire ?
18:43C'était assez organique, comme tout, je pense, chérie, ici et dans notre parcours.
18:51Ça veut dire que c'est quelqu'un qu'on connaissait depuis des années.
18:56Et quand il avait quitté Vestiaire, il était toujours un porte-conseil pour moi.
19:02On prenait le café, you know, a friendly café tous les deux, trois mois pour parler
19:07de deuxièmement et un jour, ça s'est arrivé comme ça, il m'appelle, il me dit « Écoute
19:13Sofia, tu sais, j'ai toujours adoré Récy, je pense que vous avez un diamant brut dans
19:18les mains et je pense que je peux vous aider, vraiment ». Et pour nous, c'était une
19:23évidence d'avoir quelqu'un qui a vécu des énormes succès dans ce secteur, qui
19:29a aussi eu des échecs qui s'aident, les échecs, c'est le plus important, je pense
19:34aussi, dans la vie d'un entrepreneur et quelqu'un qui a une vision très forte dans
19:40ce marché des deuxièmement et surtout dans les techs, comme tu avais dit, on est des
19:45filles qui viennent, des femmes qui viennent plutôt de la mode et avoir cette vision
19:52tech qu'on peut amener, à Récy, c'était juste une opportunité extraordinaire.
19:57Donc ça fait une équipe quand même très internationale, donc là, en plus français,
20:03c'est un critère ou pas de recrutement ? Non, pas du tout.
20:06Quand on recrute, d'abord, moi je ne regarde jamais les CV, je crois que ça c'est quelque
20:11chose assez américaine parce que c'est toujours la personne qu'on a en face, c'est
20:18le feeling qu'on a, c'est la motivation qu'on sent, c'est la vision, c'est de voir s'ils
20:24sont un team player ou pas et c'est vrai que je sais qu'avoir des gens internationaux
20:34ça amène des visions complètement différentes, on a des cultures différentes, on parle des
20:40langues différentes et ça c'est quelque chose qui vraiment anime la boîte tous les jours.
20:47Et c'est quoi tu dirais ton style de management ?
20:51Très honnête, je pense que je raconte toujours tout à mes équipes parce que je veux qu'ils
21:00aient une vision plus grande de la boîte, je veux qu'ils comprennent que leur travail
21:08ce n'est pas juste ce qu'ils font tous les jours, ça amène à quelque chose de beaucoup
21:11plus important.
21:12Il y avait quelque chose aussi que j'avais pris chez Vogue, ma patronne à l'époque,
21:20c'est quelqu'un que j'aimais énormément, elle m'avait dit en anglais donc je l'ai dit
21:24« I move up, you move up » et c'était vraiment cette notion.
21:28Je pars, tu viens avec moi.
21:30Et c'est pareil chez Rissy, ça veut dire que je veux avoir une société où les gens
21:38sentent cette mobilité, qu'ils sont là pour quelque chose de plus grand et avec leur
21:42travail ça nous amène à notre étape et aussi dans leur vie professionnelle.
21:46En avril dernier, Rissy a fêté ses 10 ans déjà avec une vente aux enchères, on pouvait
21:54se procurer, j'ai vu des pièces de Catherine Deneuve, Kim Kardashian, Oprah Winfrey, j'en
22:00ai marre, comment on fait pareil pour aller convaincre, pour aller demander une robe
22:03à Kim Kardashian ?
22:04C'était assez extraordinaire que ces femmes, elles ont toutes donné des pièces exceptionnelles
22:10en plus de leurs garde-robes, en fait c'était pour les causes Women for Women International
22:16qui est une cause avec qui on tient énormément à cœur parce que ça aide des femmes dans
22:22des pays en guerre, voilà, et donc ça s'est arrivé assez facilement finalement, on parlait
22:32beaucoup de ces femmes déjà, elles connaissent Rissy, elles achètent chez Rissy, elles vendent
22:37chez Rissy et donc quand on nous a dit qu'on faisait ça pour célébrer nos 10 ans, si
22:45elles pouvaient nous donner une pièce, on n'attendait pas le niveau des pièces qu'elles
22:50nous donnaient, Catherine Deneuve nous a donné un manteau qu'elle a porté sur la couverture
22:55de Paris Match, pas dans la couverture mais dans un article Paris Match dans les années
22:5970, Kim Kardashian nous a donné une pièce Alaya des années 80 qu'elle a portée pendant
23:07les Fashion Week à Paris, c'était vraiment des pièces iconiques.
23:11Alors après maintenant le gros challenge si j'ai bien compris, ça va être le focus
23:16sur les États-Unis, vous l'avez réalisé déjà beaucoup, 70% du chiffre d'affaires
23:20là-bas, vous voulez aussi ouvrir une boutique sur place en 2025, alors est-ce qu'il faudra
23:25un moment qu'il y ait Sabrina ou toi qui ailles vivre là-bas ?
23:28Oui sûrement et pourquoi pas parce que c'est chez nous, les États-Unis c'est comme tu
23:38as dit c'est 70% de notre chiffre d'affaires et c'est un marché où actuellement aujourd'hui
23:43on ne source pas des pièces parce que finalement notre business, la clé c'est le sourcing
23:50et c'est trop compliqué maintenant à des niveaux juste écologiques de faire venir
23:57des pièces des États-Unis en Europe, de les traiter ici et après ça se revend aux
24:01États-Unis, ça ne fait pas de sens donc l'idée pour nous c'est d'ouvrir aux États-Unis
24:07pour pouvoir « service the market » au niveau du sourcing parce que ça reste le
24:12marché numéro un pour le luxe donc il y a énormément de pièces qui dorment dans
24:17les placards des femmes aux États-Unis et donc l'idée c'est d'avoir, de créer
24:21un business qui est plus local to local donc on source aux États-Unis, on vende aux États-Unis
24:25et pareil en Europe, le sourcing se passe en Europe et ça se vend en Europe.
24:29Donc tu voudras repartir aux États-Unis, tu pourrais ?
24:34J'aime bien avoir un pied sur les deux parce que vraiment ils sont complémentaires,
24:37je pense que si je ne suis qu'aux États-Unis pareil c'est vrai ils sont vraiment complémentaires les deux.
24:46Écoute on verra, merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions,
24:50j'en avais encore plein et on doit passer maintenant à la séquence, l'interview chrono.
24:56Je sais que ça va être très difficile mais Paris ou New York ?
25:00Quelle question, ce n'est pas gentil !
25:04Paris.
25:06C'est gentil.
25:08Tes prochaines vacances c'est où ?
25:10Mes prochaines vacances sont en Grèce.
25:12Super.
25:14La dernière pièce de mode que tu as achetée ?
25:16Une pièce Alaya des années 90, j'adore Alaya.
25:20Oui, vous travaillez avec c'est ça ?
25:22Oui.
25:24Est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française qui t'inspire ?
25:28Mercède Zera bien sûr.
25:30On ne présente même plus qui est venue d'ailleurs.
25:34Sur Smart Boss, j'invite tout le monde à revoir l'entretien.
25:38L'application que tu utilises le plus ?
25:40Notes.
25:42Tout simplement.
25:44Est-ce qu'il y a une créatrice ou un créateur de mode que tu rêverais de rencontrer ?
25:51Oui, mais ils ne sont plus en vie.
25:53Tu peux quand même nous dire, tu aurais aimé.
25:55En tout cas avant.
25:57Monsieur Saint-Laurent.
25:59Très bon choix.
26:01Le dernier livre que tu as lu ?
26:03J'ai lu plusieurs en même temps.
26:05Mais le dernier que j'ai terminé, ça s'appelle Smile.
26:09C'est un livre sur une femme qui a une paralyse faciale.
26:15Et comment elle se rend compte, comment elle vit cette expérience.
26:20Elle se rend compte que finalement c'est très difficile de communiquer sans pouvoir sourire.
26:26Et finalement le sourire c'est juste quelque chose de très humain.
26:30C'est un très beau livre à lire.
26:32Basket ou talon ?
26:34Talon.
26:36Quel était ton rêve d'enfant ?
26:38Bête joueuse de basket.
26:40Tu as un petit peu fait quand même.
26:42Tu as juste arrêté en cours de route.
26:44Tu es là encore chère ici pour 5 ans, 10 ans, 20 ans ou plus ?
26:48On verra.
26:50Je suis là le temps qu'il faut.
26:52C'est un projet de passion.
26:54Donc j'espère d'être là en 20 ans.
26:56Et petite question que je pose d'habitude avant dans l'autre séquence.
27:00Mais ton équilibre vie pro perso ?
27:02Je ne réfléchis pas trop.
27:04Parce que je pense que si on commence à réfléchir, ça ne marche pas.
27:08Ça juste ça marche.
27:10Je ne sais pas.
27:12Ça s'arrange d'une manière très simple.
27:15Merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions pour Smart Boss.
27:19Et en plus, c'était la dernière de la saison.
27:21Donc on clôture avec un sujet très sympa.
27:23Merci beaucoup.
27:25Merci à vous d'avoir suivi toute cette saison.
27:27Je remercie tout particulièrement ma productrice Eva Bensadi
27:31de m'avoir tout appris quand même pour faire de l'enquête.
27:35C'était un plaisir.
27:37Merci à vous.
27:39Merci à vous.
27:41Merci à vous.
27:43Merci à vous.
27:45Merci à vous.
27:47Merci à vous.
27:49Merci à vous.
27:51Merci à vous.
27:53Merci à vous.
27:55Merci à vous.
27:57Merci à vous.
27:59Merci à vous.
28:01Merci à vous.
28:03Merci à vous.
28:05Merci à vous.
28:07Merci à vous.
28:09Merci à vous.
28:11Un bel été. Merci. Au revoir.

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