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ÉducationTranscription
00:00Quand on veut parler de l'histoire du sport en remontant loin dans le temps,
00:12il faut savoir que ce mot recouvre des choses souvent assez différentes.
00:16Qu'il y a-t-il de commun entre l'athlète de la Grèce antique,
00:19le chevalier du Moyen-Âge pratiquant le tournoi,
00:22ou le jeune aristocrate anglais du XIXe siècle
00:26s'entraînant au rugby sur le stade de son collège chic.
00:29Gérald Miquira est accompagné à la présentation par un personnage érudit venu des fonds des âges.
00:34J'ai le plaisir de vous présenter le prêtre Draculi de la série Draculi et Gandolfi
00:40qui vous lira non pas en grec ancien mais en français des extraits de textes millénaires.
00:45Bonjour les gens.
00:50Le grec, en courant, en luttant, rend hommage au Dieu et à la grandeur de sa cité.
00:55Il fortifie son corps pour la défendre et s'il le faut, cela aboutira même aux Jeux Olympiques dont je vous parlerai.
01:02Le chevalier, lui, oublie un peu sa religion qui est plutôt non violente.
01:05Il montre son courage et se prépare au combat comme lorsqu'il va à la chasse.
01:10Le jeune anglais d'il y a 150 ans, enfin, veut s'accomplir physiquement et moralement
01:14et rivaliser avec ses collègues.
01:16Lui aussi sera ainsi prêt à toutes les luttes.
01:19C'est peut-être avec lui que va naître l'idée moderne du sport qui dure encore en partie aujourd'hui.
01:24Même si elle a bien changé sur beaucoup de plans, on en parlera.
01:28Ces trois mondes sont très différents.
01:30Pourtant, on peut aujourd'hui y trouver des points communs.
01:33La vision d'un homme complet, développer son corps comme son esprit.
01:37Vous savez que c'est comme ça que je vois les choses.
01:39Une morale de l'effort, s'entraîner, se dépasser, résister au découragement et à la douleur.
01:45Le sens du collectif.
01:47J'ai parlé de la cité pour les grecs, de la chevalerie du Moyen-Âge.
01:50Aujourd'hui, on fait soi-même partie d'une équipe, où l'on vibre pour l'équipe de France.
01:55Même les adversaires que l'on affronte selon des règles font partie d'un collectif.
01:59Et peut-être le plus important, partir de l'idée que la vie est une forme de combat
02:03entre les échecs, les imprévus, nos propres faiblesses et le destin.
02:08Et qu'il faut s'y préparer.
02:10Le sport fait partie de ce combat.
02:11Un jeu, un rite, où l'on s'affronte selon les règles, avec des limites, où l'on se prépare.
02:17Dans mon histoire du sport, je vais donc vous parler des grecs anciens.
02:22On leur doit tant de choses.
02:23Je vous avais rappelé, je crois, qu'ils ont inventé les jeux olympiques.
02:27Je vais essayer de vous surprendre un peu en vous parlant des jeux sportifs,
02:31qu'ils organisaient lors de la mort de grands personnages, donc des jeux funéraires.
02:36On en a un bel exemple dans le grand texte d'Homère, l'Iliade,
02:40qui raconte un épisode de la guerre que les grecs menaient contre la ville de Paris.
02:44Le célèbre guerrier Achille a perdu son ami Patrocle, tué au combat.
02:50Lors des funérailles, on va brûler son corps, mais aussi organiser des jeux en son honneur.
02:56En montrant leur habilité, leur rapidité, leur adresse,
02:59ses compagnons rendent hommage aux disparus.
03:02Ils montrent ce qu'ils ont de meilleur en eux.
03:04La course de char d'abord.
03:05Le prêtre Draculi voulie un passage.
03:09Les hommes de l'époque, c'est-à-dire les grecs,
03:11vouliaient un passage.
03:32Il y a aussi le public.
03:34Écoutez.
03:39On se croirait à l'hippodrome.
03:41La boxe, ensuite.
03:43Là, attention, c'est plus dur que chez nous.
03:45Écoutez.
03:59L'un des deux tombe.
04:08La lutte aussi.
04:12Il n'avait qu'un seul et grand désir.
04:14Celui de vaincre.
04:15Les gagnants reçoivent des cadeaux.
04:17Des vases, des serviteurs, des armes, des chevaux.
04:21Parfois, comme dans cette scène, on reconnaît un match nul.
04:24Achille leur dit.
04:34Il n'y a pas de classement.
04:35Il n'y a que des vainqueurs et des vaincus.
04:38Toujours la volonté de vaincre.
04:39D'être le meilleur parmi les grecs.
04:41D'honorer le mort, ici.
04:43La victoire montre la grandeur de l'homme.
04:45Ce qu'il a de plus grand en lui.
04:47Et puis, même lors de funérailles,
04:49on montre que la vie est plus forte.
04:51Qu'elle continue.
04:56Cette fois, ça y est.
04:58L'histoire du sport continue avec les Jeux Olympiques.
05:02Les vrais, si j'ose dire.
05:03Ceux des grecs anciens.
05:05La première grande différence avec les nôtres,
05:07c'est qu'il n'était pas question de rassembler tous les peuples.
05:10Cela se faisait entre grecs à Olympie.
05:13C'était l'occasion pour eux de se rassembler,
05:15de se rappeler qu'ils avaient les mêmes dieux
05:18et la même culture,
05:19malgré les divisions politiques et les guerres qu'ils livraient.
05:22D'ailleurs, c'était la trêve à ce moment-là.
05:24On arrêtait les combats.
05:25Les grecs avaient toujours connu le culte du corps,
05:29de l'effort, de la beauté et du dépassement.
05:32Tous les quatre ans,
05:33on se rassemblait donc au sanctuaire du dieu Zeus à Olympie.
05:38C'était si important que la date de création des Jeux,
05:41plus ou moins légendaire, 776 avant Jésus-Christ,
05:44servait de référence à tous les autres événements.
05:47On commençait par rendre hommage au dieu
05:49et au principal d'entre eux, Zeus.
05:52Non, moi je ne suis absolument pas d'accord.
05:54Tous ces païens, non, non, non.
05:56Il y a aussi des marchands qui vendaient leurs produits dans la foule.
05:59Ça, c'est comme aujourd'hui.
06:01Au fil des années, on s'organise
06:03et les épreuves sont de plus en plus nombreuses.
06:06Outre la course, le pentathlon qui comprend
06:09le lancé du disque, le saut en hauteur,
06:12le lancé du javelot, la course de 200 mètres et la lutte.
06:16Le grand philosophe Aristote pensait que cette discipline
06:19était la meilleure de toutes
06:21parce qu'elle amenait les athlètes à s'équilibrer autour de plusieurs sports
06:25au lieu de se concentrer sur un seul.
06:27L'hyperspécialisation ou la diversité.
06:31Il y avait aussi, indépendamment du pentathlon,
06:33des épreuves de course sur différentes longueurs,
06:36de lutte, de pancrace et de boxe.
06:39Le pancrace est très violent.
06:41Il faut faire toucher le sol trois fois son adversaire.
06:44On se souvient encore d'un combat dans les écrits
06:46où l'un des deux, dépassant toutes les règles, tue son rival.
06:50Les juges le chassent et proclament le mort vainqueur.
06:53Il y a aussi les courses de char, des courses de chevaux.
06:56On a même des descriptions des épreuves jour après jour.
06:59La dernière épreuve est une course de 400 mètres en arme.
07:03C'est-à-dire que l'athlète court en tenue de combat
07:06avec casque, bouclier, jambe bière, etc.
07:09Le septième et dernier jour était celui de la procession sur l'annelle
07:12et d'un banquet où l'on annonçait le nom des vainqueurs
07:15et leur ville d'appartenance.
07:17Ils recevaient une simple couronne d'olivier
07:19et surtout une grande gloire
07:21qui retombait sur leur cité et sur leur famille.
07:24On racontait qu'une ville, pour offrir un grand accueil
07:26à l'un des siens qui avait remporté un prix,
07:29fit abattre une partie de sa muraille
07:31afin qu'il puisse passer par une porte
07:33que personne n'avait utilisée avant lui.
07:35Et les femmes ?
07:36Allez-vous me demander ?
07:38Eh bien oui !
07:39Elles ont leur propre jeu, appelé jeu éhérin,
07:42en l'honneur de la déesse Héra,
07:44épouse de Zeus et protectrice du foyer.
07:47Il ne faut pas oublier que la civilisation grecque
07:49valorisait l'image de la féminité au travers des déesses.
07:52Il n'y a qu'une épreuve de course à pied de 160 mètres.
07:55Les jeunes filles se présentent, les cheveux longs pendants,
07:58la tunique troussée au-dessus du genou
08:01et l'épaule droite nue.
08:02Non, je ne suis pas d'accord avec ça du tout.
08:06Je n'en ai pas parlé,
08:07mais les hommes, pendant les Jeux Olympiques,
08:09sont nus sur le stade.
08:11La nudité ?
08:13Absolument pas, je suis contre.
08:14Même dans la course en armes,
08:16ils n'ont que les équipements dont je vous avais parlé.
08:22Nous avons bien parlé des temps les plus anciens.
08:25Eh bien ensuite, en Europe,
08:27c'est le temps des chevaliers,
08:29des châteaux forts et du Moyen-Âge.
08:31C'est une époque où l'on est peut-être plus éloigné
08:34de ce que nous appelons, nous, le sport,
08:39qu'on ne l'était au temps des Grecs,
08:41pourtant plus anciens.
08:42C'est que le rapport au corps a changé.
08:44Chez les Romains et les Grecs,
08:46la force et la beauté physique
08:48étaient considérées comme rappelant celles des dieux et des déesses.
08:52Je n'aime pas qu'on parle des dieux.
08:54Il n'y a qu'un seul dieu.
08:56Mon Seigneur et Maître.
08:58Au Moyen-Âge,
08:59l'important est d'embellir son âme.
09:01Le corps est plutôt un obstacle
09:03si l'on veut se rapprocher de Dieu.
09:05Donc, l'activité physique
09:07restera bien sûr importante,
09:09mais ça va être concrètement
09:11par la pratique du travail.
09:13Par exemple, chez les paysans,
09:15qui produisent de quoi nourrir la population.
09:17Ou par la guerre,
09:18par laquelle la classe des chevaliers
09:21défend cette même population
09:22face aux attaques extérieures.
09:24En plus, dans les fêtes,
09:25on pratique aux côtés de la danse,
09:27des courses, des sauts,
09:29de la lutte ou du tir à l'arc.
09:32Il peut y avoir des compétitions
09:34entre villages dans ces domaines.
09:35Mais à part ces fêtes,
09:37l'activité physique courante,
09:39quand elle n'est pas directement utilitaire
09:41comme le travail ou la guerre dont je viens de parler,
09:44sera une préparation à ces activités.
09:47Ce n'est pas conçu comme un sport
09:49au sens moderne.
09:50Cela met en valeur l'action physique,
09:52la chasse bien sûr,
09:54et surtout, pour les guerriers, le tournoi.
09:56Le tournoi est un affrontement organisé
09:59comme un jeu,
10:00violent et dangereux à l'image de la guerre.
10:03Nous avons tous vu au cinéma
10:05ces scènes où deux cavaliers se font face,
10:07puis foncent l'un vers l'autre,
10:09l'un lance tendu.
10:10Ils sont entièrement équipés avec leur armure,
10:12leur bouclier, leurs armes.
10:14Quand ils se heurent, le choc est violent
10:16et celui qui tombe est considéré comme vaincu.
10:19On peut imaginer qu'il y avait de graves blessures
10:21ou même des morts.
10:22Écoutons l'écrivain chrétien de Troyes
10:24qui raconte dans son livre,
10:26Érec et Énid,
10:27écrit à cette époque un magnifique tournoi.
10:30À présent, le champ est tout couvert d'armure.
10:34De chaque côté, les combattants s'élancent.
10:37Le fracas de la mêlée commence
10:40par des lances qui se brisent.
10:41Les écus sont transpercés,
10:43les casques faussés.
10:45Les chevaliers tombent,
10:47les selles se vident,
10:48les chevaux suent et écument.
10:50On tire les épées au-dessus de ceux qui chutent lourdement.
10:54Certains accourent pour les faire prisonniers,
10:58d'autres les remettent en selle.
11:00La joute, c'est le tournoi.
11:02Là, c'est une vision générale.
11:03Puis, on voit apparaître le héros, Érec.
11:06Il sort tout seul, en avant de son rang
11:09et cherche un adversaire pour jouter.
11:12Il fonce l'un sur l'autre
11:14et s'abreuve de coups sur l'écu.
11:16D'un violent coup de lance,
11:19précipite son adversaire à terre.
11:21Puis, ensuite, ce qui est frappant,
11:23c'est qu'après plusieurs chocs,
11:25Érec ne s'arrête pas
11:27et cherche simplement un autre adversaire.
11:29C'est une succession de combats.
11:31Le texte dit...
11:32Érec ne se soucie pas de capturer chevaux ou cavaliers.
11:36Il cherche simplement à se comporter vaillamment
11:39dans ce tournoi
11:40afin de faire reconnaître sa valeur.
11:42Là, on retrouve l'idée,
11:44comme aux Jeux Olympiques anciens
11:46et malgré toutes les différences,
11:47de la fierté et de la gloire
11:50gagnées par le courage et l'admiration de tous.
11:52Et puis, le temps passe, comme toujours.
11:54De grands événements se produisent
11:56comme la découverte de l'Amérique
11:58ou l'invention de l'imprimerie.
12:00Le monde change.
12:01En Europe, on appelle cela la Renaissance.
12:04À cette époque,
12:06on s'intéresse beaucoup aux anciens,
12:08grecs et romains.
12:09On redécouvre aussi le corps.
12:11Cela va se sentir dans le modèle éducatif.
12:14Par exemple, dans son grand livre,
12:15Gargantua,
12:17Rabelais écrit à cette époque
12:19à propos de la formation des jeunes nobles.
12:33Voyons une grosse différence
12:34avec ce que l'on fait aujourd'hui.
12:46Vous avez vu qu'on mélange allègrement
12:49les études et l'exercice physique.
12:51À la même époque,
12:52Montaigne, dans ses Essais,
12:54décrit aussi le rôle de l'exercice physique
12:56dans l'éducation des jeunes nobles.
13:15Voilà, vous voyez
13:18que se mettent en place progressivement
13:20avec des allers-retours
13:22des idées que nous reprenons aujourd'hui.
13:27Et bien cette fois,
13:29nous allons voir d'un même élan
13:31les deux derniers siècles.
13:32Dès le début du 19e siècle,
13:34des idées nouvelles se propagent.
13:36De grands événements ont eu lieu
13:38comme la Révolution française
13:40puis l'Empire de Napoléon.
13:42L'Europe a été transformée.
13:44Même les pays qui combattent les idées nouvelles
13:47ont bien été obligés de s'en inspirer
13:49s'ils ne voulaient pas être balayés.
13:51Mais ce qui nous intéresse,
13:52l'idée forte est
13:54la bonne santé,
13:55l'endurance physique et donc morale,
13:58les efforts face aux duretés de la vie.
14:01Rousseau disait magnifiquement
14:02dans son livre Les Mines
14:04« Si vous voulez développer l'intelligence de l'élève,
14:07développez la force qui doit la contrôler.
14:10Faites-en un homme fort
14:12et bientôt, il sera un homme raisonnable. »
14:14Lien reconnu donc entre corps et esprit.
14:19Ces idées sont dites « naturalistes ».
14:22C'est en Allemagne qu'à titre expérimental
14:25elles commencent à être appliquées.
14:26Mais comme ce pays se mobilise
14:27pour refouler l'invasion napoléonienne,
14:30le sport va être mis au service
14:32du combat de libération.
14:35Il faut retenir le nom de
14:36Friedrich Ludwig Jan
14:38qui organisera une gymnastique collective
14:40sous forme d'association sportive.
14:42Plus tard, cela sera intégré directement
14:45dans le système éducatif.
14:47C'est une étape importante en Europe.
14:49En Angleterre, le sport restait,
14:52au début des temps modernes,
14:53une simple distraction aristocratique.
14:56Mais cela va très vite s'élargir.
14:57La bourgeoisie s'en mêle.
14:59À l'encontre de l'esprit noble
15:00qui émet l'acte libre et gratuit,
15:02elle va insérer ses préoccupations
15:04de précision et de mesure.
15:06C'est là que l'on va pour la première fois
15:09mesurer le temps mis par les chevaux
15:11sur leur parcours de course.
15:12On pratique aussi la course à pied
15:14et la boxe.
15:16Le peuple apporte son enthousiasme.
15:18On organise, on crée du spectacle,
15:20on se soucie de la performance,
15:22la ville devient le lieu central.
15:24Il faut que je vous parle de Thomas Arnold.
15:27Il prit la direction d'une école
15:29dans un lieu qui s'appelait rugby.
15:31C'est là bien sûr, raconte-t-on,
15:33qu'un élève jouant au football
15:35prit l'initiative, contre les règles,
15:37de saisir le ballon à la main
15:39et de le porter dans les buts adverses.
15:41Cela plut à Arnold,
15:42qui favorisa la nouvelle pratique
15:43et contribua à la répandre
15:45avec le succès que vous savez.
15:47Par imitation, le système se répandit
15:49dans toute l'Angleterre.
15:50Par ailleurs, l'Allemagne, les Etats-Unis,
15:53puissance naissante,
15:55ou la Suède, organisait
15:57un tel fonctionnement scolaire.
15:59En France, nous connaissons bien sûr
16:02le baron Pierre de Coubertin,
16:04troisième homme du siècle
16:05avec John et Arnold.
16:07Coubertin voyagea en Angleterre
16:08pour s'inspirer de leur expérience.
16:11Il y rajouta sa vaste culture
16:13et se fixa pour but
16:14de faire renaître les Jeux Olympiques
16:16hérités de la Grèce antique.
16:18Et il y parvint en 1896.
16:21Parallèlement, il prôna une ouverture
16:23aux sports de l'éducation nationale
16:25en France.
16:26La renaissance des Jeux Olympiques
16:28fut un événement considérable
16:30qui remettait l'aisance physique
16:32et la vigueur au cœur des préoccupations
16:34des Européens.
16:35La Grèce redevint un symbole,
16:37une esthétique,
16:38et les jeunes furent incités
16:40à cultiver leur corps
16:41et à sortir des bibliothèques
16:42ou des bars.
16:44Et le XXe siècle,
16:45si proche encore de nous.
16:47Je ne vais pas, à son propos,
16:49vous raconter son histoire
16:50car on manque un peu de recul.
16:52Je me propose de donner
16:53quelques coups de projecteur
16:55sur des événements sportifs
16:57qui me sont apparus intéressants
16:59ou même extraordinaires.
17:00Bien sûr, c'est un choix
17:02et on pourrait le discuter.
17:03Dans certains cas,
17:05quand ce sera possible,
17:06je citerai même des films
17:08qui vous permettront de disposer
17:10d'images parfois très belles.
17:12Vous allez voir.
17:13Je vais justement commencer
17:15par l'évocation d'un film anglais
17:16qui nous emmène au JO de 1923,
17:19Les chariots de feu,
17:21réalisé par Hugh Hudson en 1981.
17:25C'est l'histoire d'une rivalité
17:26entre deux athlètes,
17:27britanniques,
17:28aux personnalités et au destin contrasté.
17:30L'un est juif,
17:31l'autre est écossais.
17:33Leurs personnalités et leurs origines
17:35sociales sont distinctes.
17:36Je passe les détails.
17:37Mais autour de cela,
17:39le film va créer de la beauté.
17:40Symboliquement,
17:42je vous renvoie au générique
17:43où l'on voit les sportifs courir sur la plage
17:45au son de la si belle musique de Vangelis.
17:48Toujours les JO,
17:49avec un autre film.
17:51Cette fois, un documentaire allemand.
17:53Les dieux du stade,
17:54de Lenny Riefenstahl
17:56qui nous transporte à Berlin en 1936.
18:00En 2005, le magazine américain Times
18:03a classé ce film
18:04parmi les 100 meilleurs de tous les temps.
18:06Outre le Times,
18:07il avait un prix suédois
18:09et une médaille du comité olympique à sa sortie.
18:11Puis, il fut primé au festival de Lausanne en 1948.
18:15Et la réalisatrice
18:16fut accueillie par la prestigieuse revue française
18:19Les Cahiers du cinéma en 1965.
18:22Pourquoi tous ces hommages
18:24alors que ce film avait été soutenu par le régime nazi ?
18:27Tout simplement
18:29parce qu'il était précurseur de tout ce qui se fera
18:32en matière de reportage sportif.
18:34L'utilisation de caméras mobiles,
18:36de rails de travelling le long des pistes de course,
18:39la création de caméras catapultes
18:41lors des épreuves de saut.
18:42Contrairement à ce qu'on aurait pu craindre,
18:44il montre longuement
18:45la fameuse course
18:46où le noir américain Jesse Owens gagne.
18:49Ainsi qu'un match de hockey sur gazon
18:50où l'Allemagne est écrasée par l'Inde.
18:53Et, un peu dans l'esprit du film précédent
18:55dont je vous parlais,
18:57il y a de belles images de la flamme olympique
18:59effectuant le voyage d'Athènes à Berlin.
19:02Je vais terminer par deux regards sur l'année 1995
19:06alors que s'approche la fin du siècle.
19:08Le football d'abord.
19:10Sous un angle qui va étonner peut-être
19:13parce qu'il évoque les tribunaux.
19:15C'est l'affaire Bozeman,
19:17du nom d'un joueur peu connu
19:18mais qui marqua en fait un vrai tournant.
19:20Les dirigeants de son club de Liège en Belgique
19:23s'étaient opposés à son transfert à l'équipe de Dunkerque.
19:25Et il saisit la justice
19:27qui allait remonter jusqu'à la Cour de justice européenne.
19:30Celle-ci décida alors de libéraliser intégralement les transferts
19:35comme étaient déjà les marchandises, les capitaux et les travailleurs.
19:38Nous en connaissons les conséquences.
19:40Les joueurs les plus demandés devinrent des stars milliardaires
19:43prêtes à se vendre au plus offrant.
19:45Les résultats de match suivirent en gros
19:49la coupe des investissements financiers engagés
19:52et les meilleurs clubs devinrent inévitablement les plus riches.
19:55J'ai retenu une phrase de l'auteur uruguayen Eduardo Galeano.
19:59À mesure que le sport s'est transformé en industrie,
20:02il a banni la beauté
20:04qui naît de la joie de jouer pour jouer.
20:06Le football professionnel condamne ce qui est inutile
20:09et rend utile ce qui n'est pas rentable.
20:12Le football ombre et lumière, édition Climat 1997.
20:16On peut naturellement en discuter.
20:17Mais je veux surtout, pour cette même année 95,
20:21vous parler d'une histoire que je trouve encore plus belle.
20:23La coupe du monde de rugby de la Nouvelle Équipe d'Afrique du Sud.
20:27Clint Eastwood en fit un film connu en 2009,
20:30Invictus.
20:31Il s'agit de montrer le coup de génie
20:34du chef de la Nouvelle Afrique du Sud, Nelson Mandela,
20:37qui contrairement à l'avis de certains de ses partisans,
20:40choisit de s'appuyer sur l'équipe de rugby du pays,
20:43largement blanche,
20:45comme symbole d'un nouveau départ
20:47pour un pays uni dans ses communautés.
20:49La victoire, réellement obtenue,
20:52fit basculer cet événement
20:53dans la légende du sport et de l'histoire.
20:56On ne peut pas clôturer ce siècle sans évoquer
20:59l'athlète du siècle,
21:00Carl Lewis.
21:02La star américaine de l'athlétisme,
21:04le sprinter Carl Lewis,
21:05remporta au cours de son incroyable carrière
21:0810 médailles olympiques,
21:09dont 9 en or et 1 en argent.
21:11Son plus haut fait d'armes
21:13s'inscrit au Juyon de Los Angeles en 1984,
21:16où il remportera le 100 m, le 200 m,
21:19le 4 x 100 m et le 100 en longueur.
21:21Avec cet exploit,
21:22il rejoint au Panthéon des champions
21:24l'américain Jess Owens,
21:25qui avait réalisé cet exploit
21:27aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936.
21:29Et voilà,
21:30comme je vous l'avais dit,
21:32on en a forcément oublié.
21:33On aurait pu en choisir d'autres et plus.
21:36Chaque jour qui passe enrichit la liste
21:38qui, par définition, n'a pas de fin.
21:41Mais pour vous,
21:42il faut bien arrêter ce voyage dans le temps.
21:45Mais nos entraînements, eux,
21:46on ne les arrête pas.
21:48À bientôt, à toutes et à tous.
21:51Sous-titrage Société Radio-Canada