• il y a 5 mois

Pierre de Vilno revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il invite les députées Anne-Laure Blin et Céline Hervieu, pour commenter la disparition des verres Duralex et de la marque Caddie, créatrice des chariots de supermarché, et forcée de mettre la clé sous la porte après quatre procédures de redressement judiciaire.

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Transcription
00:00Capri, c'est fini, je ne crois pas que j'y retournerai un jour
00:07Pierre, Hervé Villard, bientôt son anniversaire, dans 5 jours, le 24 juillet, ne me demandez pas comment je le sais, je vous le dirai pas
00:15Capri, c'est fini, évidemment on va éviter le mauvais jeu de mots avec Caddy, c'est fini,
00:22Caddy, le célèbre fabricant de chariots de supermarché, va être liquidé, il y avait déjà eu 4 procédures de redressement judiciaire depuis 2012,
00:30Caddy, c'est bien sûr inspiré des caddies de golf, les Caddy Master, et le nom a été repris en 1959 pour construire ces grands chariots de supermarché
00:41dans lesquels, quand nous étions enfants, nous nous mettions, et maintenant, nos enfants s'y mettent également, entre les courgettes, les tomates, les paquets de lessive, et les jus d'orange
00:52Je vois que Stéphanie Demuru et Trina Magdine rigolent, parce qu'on a tous connu ça, et j'ai l'impression que ça continue aussi
00:59Mais maintenant, on ne rentre plus dedans, malheureusement
01:02En tout cas, quand ils étaient en bas âge
01:04Malheureusement, parce que c'était super de se mettre dans le caddie
01:06Oui, c'était la voiture du supermarché, on a l'impression de faire un petit tour entre les rayonnages
01:11Bon, cela dit, blague à part, c'est triste, parce que c'était une belle enseigne, et c'était une enseigne française
01:19Dans la même semaine, on apprend que, pour Duralex, mercredi dernier, les 3 candidats à la reprise de la célèbre verrerie de la chapelle Saint-Mémin
01:29ont détaillé leur projet devant le tribunal du commerce d'Orléans
01:32Décision délibérée au 26 juillet, 228 salariés sont employés, et c'est difficile pour Duralex
01:40Bonjour Vasco Da Silva
01:42Bonjour
01:43Vous êtes secrétaire du CSE CFDT, salarié depuis 10 ans chez Duralex
01:47Qu'est-ce qui va se passer, à votre avis, chez Duralex ?
01:50Alors, le 26, on attend tous cette date, au sein de l'usine, les salariés
01:55C'est une date qui résonne depuis mercredi
01:58On espérait avoir une décision mercredi, malheureusement, les choses ont fait que les riges ont dû repousser le délibéré
02:04Maintenant, la grosse majorité des salariés espère que ce soit l'ASCOP qui soit retenu, pour diverses raisons
02:10Alors l'ASCOP, c'est la société coopérative de production qui a reçu le soutien d'élus, notamment on va être avec eux dans un instant
02:18François Bonneau, qui est le président de la région, Serge Grouard qui est le maire d'Orléans, c'est ça ?
02:23C'est ça, donc l'ASCOP, c'est une société coopérative ouvrière
02:27C'est ce qui, pour la plupart des salariés, espère qu'il soit retenu, parce que c'est, pour nous, la meilleure solution de pérennité
02:34pour la sauvegarde de l'entreprise et la sauvegarde des emplois, vu que l'ASCOP ne prévoit aucun licenciement
02:40Justement
02:41On a reçu un gros soutien de toutes les collectivités locales
02:45Au niveau du dessus, au niveau État, on n'a pas vraiment eu de soutien, ce qui, pour nous, est un peu dommage
02:51Ce qui est a priori le cas pour un autre gros dossier dans la reprise, le dossier de Tour et Compagnie, qui a priori, eux, ont reçu un gros soutien de l'État
02:58Donc on est un peu dans une incompréhension
03:00Et puis surtout, on est dans une impasse, parce qu'on attend un nouveau gouvernement
03:02Donc là, pour l'instant, vous avez un gouvernement qui gère les affaires courantes
03:05Mais je ne sais pas s'il se peut se penser sur des dossiers aussi précis que le vôtre
03:10Mais Duralex, c'est, je le disais, c'est une Madeleine de Proust
03:12On connaît tous les verres avec le petit numéro au fond du verre
03:16Et on dit « t'as quel âge ? t'as quel âge ? »
03:18C'est une blague de la cantine, ça
03:20Vous produisez pas que des verres, Duralex
03:22Vous faites beaucoup de choses, non, Vasco da Silva ?
03:25Tout ce qui est produit art de la table
03:27Donc on fait des verres, des assiettes, des plats
03:29Maintenant, la gamme s'est un peu élargie ces dernières années
03:31On fait ce qu'on appelle de la conservation
03:35Donc des plats avec des couvertes
03:37Mais c'est majoritairement, enfin, c'est uniquement des arts de la table
03:40Mais alors qu'est-ce qui se passe ?
03:41Il y a une concurrence qui vient d'où ?
03:43Est-ce qu'il y a des verres qui sont moins chers ?
03:45Pourquoi est-ce que ça marche pas, Duralex ?
03:46Ou en tout cas, pourquoi est-ce que ça n'est pas rentable ?
03:48La concurrence, on l'a depuis des années
03:50C'est pas un problème nouveau pour nous
03:53C'est un problème qu'on a toujours su gérer
03:55Mais on a quand même cette force d'image et de marque
03:57Qui fait que les clients qui veulent quelque chose de bien
04:01Savent quoi prendre
04:02Mais les problèmes ensuite qu'on a eu ces dernières années
04:05Pour nous, c'était plus au niveau, je parle au niveau ressenti CSE
04:09C'était plutôt une ingérence des précédents dirigeants
04:14Donc c'est ça qui a malheureusement fait capoter les choses
04:19Nous sommes avec le maire d'Orléans, Serge Groire
04:23Bonjour monsieur le maire
04:24Bonjour, bonjour à tous
04:26Vous êtes également avec François Bonneau, le président de région
04:30Les élus se sont mobilisés pour venir en aide à Duralex
04:36Qu'est-ce que vous voyez comme décision arrivée ?
04:41Est-ce que c'est la fin ?
04:42Est-ce qu'on peut se dire qu'il n'y aura plus de Duralex ?
04:44Et si c'est le cas, comment est-ce que toutes ces entreprises françaises
04:48Je citais Caddy tout à l'heure
04:50On a eu une petite frayeur sur le Doliprane
04:53Mais Sanofi nous a rassurés au cours de la semaine
04:56Comme quoi ce n'était pas exactement ce qui avait été dit
04:59Mais on a l'impression qu'il y a comme ça des fleurons français qui disparaissent
05:04C'est d'une tristesse infinie
05:06C'est d'une tristesse infinie, c'est vrai
05:09Mais je veux vous dire une chose très simple
05:12C'est que cette entreprise est compétitive
05:15Elle a eu des problèmes de mauvaise gestion par le passé
05:19Qui l'ont amené dans cette situation-là
05:21Elle est compétitive
05:23Elle vend partout à l'international
05:25Je ne suis pas dans la nostalgie des verres de notre enfance
05:29Je vois une boîte avec des salariés remarquables
05:33Avec une capacité technologique remarquable
05:38Et qui vend partout dans le monde
05:40Donc il n'est pas question qu'elle ferme cette entreprise
05:43Il faut être très clair
05:44Et vous voyez, juste à côté de moi, je suis avec François Bonneau
05:47Le président de la région Centre-Val-de-Loire
05:49Voyez-vous, nous ne sommes pas du même bord politique
05:51Nous sommes main dans la main sur ce dossier
05:54Parce que nous avons la compétence économique
05:57Nous, région métropole orléanaise
06:00Et nous avons épluché le dossier de toutes les manières possibles dans le détail
06:06Nous savons que cette boîte est viable
06:08Alors pourquoi il y a ces attermoiements ?
06:11Pour une raison simple
06:13C'est la frilosité des banques
06:15Et c'est insupportable
06:17C'est insupportable parce que l'on casse depuis des années
06:20L'outil industriel français
06:23Parce qu'il y a des tours de table qui n'arrivent pas à se conclure
06:27Et aujourd'hui, nous sommes, pour Duralex, dans cette situation
06:30Donc moi, j'en appelle aux banques, aux systèmes bancaires
06:34Pour qu'ils assument ses responsabilités
06:36Pour qu'ils participent
06:38Et qu'ils financent le besoin
06:40Le besoin très limité
06:42Le besoin financier de Duralex est très limité aujourd'hui
06:45Il faut faire la jonction, si vous voulez, en termes de trésorerie
06:48Sur une boîte qui fait des millions d'euros de chiffre d'affaires
06:51Sur quelques millions
06:53Et par ailleurs, la région, comme la métropole d'Orléans
06:56Nous apportons des financements conséquents
06:58Nous apportons pratiquement les deux tiers du besoin de financement de la SCOP
07:03Parce que le projet que nous défendons, c'est le projet de SCOP
07:07Pourquoi ? Parce qu'ils recrènent dynamique sur cette boîte, vous comprenez ?
07:13Les deux autres projets, ils font de la casse sociale
07:16Et nous, nous n'en voulons pas
07:18Nous voulons au contraire que les salariés
07:21Aujourd'hui, vous voyez, nous sommes sur le site Duralex
07:24Il y a les gens qui bossent en ce moment
07:26Ils ne sont pas sur la page
07:28Ils sont fiers de leur boîte et ils ont des raisons de l'être
07:32Ils ont mis la main dans la poche aussi
07:35Et vous vous rendez compte, ils pourraient être en train de bloquer l'entreprise
07:38Ils pourraient dire, on en a marre, on arrête tout
07:41Parce que nous on bosse comme des damnés depuis des années
07:44Non, il faut qu'ils aient bossé
07:46Et ils mettent de l'argent de leur poche
07:48Pour créer le capital de la SCOP
07:51Vous dites Serge Gouard qu'il y a la banque
07:54Au bout du bout du bout du cheminement
07:56Il y a la banque, pouce levé ou pouce baissé
07:58Comment ça se fait ? Est-ce que c'est une banque en particulier ?
08:01Ou est-ce que c'est, vous le disiez, le système bancaire en général ?
08:05Et est-ce que si c'est le système bancaire, pardonnez-moi, je vais terminer
08:09Est-ce que si c'est le système bancaire en général
08:12Est-ce que c'est aussi parce qu'aujourd'hui, on le sait
08:14Les banques de détail ne fonctionnent plus comme avant
08:17Elles sont dirigées par des banques d'investissement
08:19Qui elles-mêmes ont des capitaux étrangers à l'intérieur des fonds propres
08:25Et du coup, les top plats, les déjeuners qu'on faisait à une époque
08:32Pour conclure une affaire, tout ça c'est fini
08:34Parce qu'il y a 40 avocats qui se réunissent dans une salle
08:37Parfois en visio, et ils se disent
08:39Là-dessus, on ne va pas pouvoir suivre
08:41Pour être très clair, nous avons le soutien aujourd'hui de deux banques
08:46Qu'il faut remercier
08:47Et qu'il faut voir leur engagement confirmé
08:50Parce que les autres banques se sont, permettez-moi de le dire, défilées
08:54Alors que je le dis, il n'y a pas de risque financier
08:57On pourrait dire, ah oui, mais les banquiers, ils ne vont pas mettre de l'argent si c'est à perdre
09:01Il n'y a pas de risque, pourquoi ?
09:02Parce qu'encore une fois, nous avons une couverture financière avec la BPI
09:06Avec la région, avec la métropole d'Orléans
09:10Donc les prêts qui vont être consentis à la SCOP, ces prêts, ils sont engagés
09:15Si il y a la banque publique d'investissement, c'est que normalement ça devrait suivre
09:19Mais bien sûr, il y a BPI qui est avec nous
09:22Et ce projet, il a aussi des stocks
09:27Donc vous pouvez gager les stocks qui couvrent largement, très largement le besoin de financement
09:33Il y a zéro risque
09:34Alors maintenant, si vous arrivez, vous, à m'expliquer cette frilosité
09:39Si vous arrivez à me dire qu'il y a des interventions extérieures
09:42Qui font qu'on ne veut pas d'une SCOP
09:44Moi je vous dis juste, mais c'est parce que je m'intéresse beaucoup à l'économie et à la finance
09:49Je vous dis juste que les banques ne fonctionnent plus comme avant
09:52Oui mais on a depuis le début de la reprise de ce projet
09:55Mais vous avez deux banques qui vous suivent
09:57Vous avez deux banques qui vous suivent
09:58Et vous avez la BPI qui vous suit
09:59Donc normalement, ça devrait bien se terminer
10:01Non, il faudrait qu'il y en ait plus que cela
10:04Votre appel est entendu, M. Grouard et M. Bonneau
10:08Merci beaucoup également à M. Da Silva d'avoir participé

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