Avec Bruno Pomart, ex-policier, ancien du RAID, spécialiste de la sécurité
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00:00contre les lignes ferroviaires françaises ce matin, jour d'ouverture de la cérémonie des Jeux Olympiques.
00:05Il y a forcément, c'est pas un hasard, en tout cas le hasard est là, cette situation est là,
00:10et je disais, ce n'est pas un hasard. On va appeler tout de suite Bruno Pommard, bonjour Bruno Pommard.
00:16– Bonjour, bonjour.
00:17– Merci aussi d'avoir accepté d'être en direct sur Sud Radio, vous êtes un ancien policier,
00:21vous êtes un ancien du RAID, vous avez été instructeur du RAID,
00:25le RAID, on se souvient que cette unité est intervenue évidemment avec la BRI de Paris
00:28au Bataclan, vous êtes un spécialiste de la sécurité, je le disais,
00:34cette malveillance à la SNCF, ce sabotage, ces sabotages en série, multicite,
00:40qu'est-ce que ça vous inspire ce matin ?
00:42– Écoutez, quelques inquiétudes évidemment à l'approche de cette grande cérémonie
00:47que sont les Jeux Olympiques, mais bon, tout le monde sait ce qu'on veut dire,
00:49on l'a dit, la sécurité c'est quelque chose, c'est une science qui n'est pas exacte,
00:52et malheureusement on le voit avec ce qui se passe,
00:55malgré les effectifs de police considérables qui sont déployés à Paris,
01:00mais également sur la France entière, donc c'est vrai que ça nous pose des interrogations
01:04quant à ces possibilités d'ingérence qu'on voit de pays étrangers,
01:08ces attaques cyber potentielles, et puis là, effectivement, vous l'avez dit,
01:12votre directeur précédent l'a dit, visiblement quelque chose de coordonné,
01:17de très bien organisé, on a affaire à des spécialistes,
01:20il va falloir le déterminer et voir un petit peu ce qui s'est passé réellement,
01:24mais encore une fois, il y a une enquête qui s'ouvre avec des spécialistes
01:27pour savoir réellement ce qui s'est passé et qui a fait ça.
01:30Encore une fois, je pense qu'il y a des potentialités de retrouver ces individus-là,
01:35parce qu'encore une fois, quand on voit qu'on arrive à toucher un système aussi perfectionné
01:41que ce qu'il y a à la SNCF, est-ce qu'il y a eu des ingérences de l'intérieur même de la SNCF ?
01:45On ne sait pas, hein, tout est possible, hein, vous avez tout retrouvé sur la table.
01:48— Moi je retiens de ce que vous venez de dire, Bruno Pommard, ancien instructeur au RAID,
01:53je retiens, ce sont des professionnels qui sont intervenus, on a affaire à des spécialistes,
02:00voilà la phrase que vous venez de prononcer.
02:01Alors, racontez-nous, comment ça se passe au niveau national, au niveau du ministère de l'Intérieur,
02:06quand on a affaire à une telle attaque, au moment où on va avoir à sécuriser un événement aussi considérable ?
02:12J'imagine qu'il y a une salle de commandement au ministère de l'Intérieur à Place Beauvau à Paris,
02:16que le ministre est là, tout le monde est mobilisé,
02:19et que forcément, on fait une corrélation entre les deux événements.
02:23— Oui, tout à fait. Alors, les autorités locales sont mobilisées des cinq points, des cinq secteurs
02:27où ont eu lieu ces attaques, évidemment, avec des policiers de la police judiciaire qui vont venir enquêter,
02:33et du personnel spécialisé, voilà, police technique et scientifique qui sera présente pour faire des relevés d'ADN,
02:39pour voir tout ce qui se passe autour de cette scène qui est une scène de crime, en quelque sorte,
02:43puisque c'est évident. — Bien sûr.
02:45— Mais ensuite, le ministère de l'Intérieur, évidemment, est tenu au courant en permanence
02:48de ce qui s'est passé et de l'évolution, évidemment, de cette affaire-là.
02:52Alors vous savez qu'il y a un PC de commandement, d'ailleurs, dans les sous-sols de la préfecture de police
02:57qui est commandée par le préfet de police, évidemment en lien avec la cellule de coordination
03:04de la sécurité de l'événement qui est au ministère de l'Intérieur également.
03:07Voilà, tout ce monde, tous ces hauts fonctionnaires sont là en attente de voir un petit peu
03:11ce qui s'est réellement passé, de faire des recoupements.
03:14Mais là, encore une fois, il y a un travail de longue haleine qui va nous permettre de savoir
03:18ce qui s'est réellement passé et surtout de savoir qui sont potentiellement ces individus-là,
03:22qu'ils auraient été mandatés ou pas. — C'est saboteur, oui, bien sûr.
03:25Alors, en parallèle, la formule du ministre de l'Intérieur, les jeux,
03:29ces jeux sont le plus grand défi sécuritaire de tous les temps.
03:33Le ministre de l'Intérieur ne pensait pas si bien dire avec cette attaque ce matin,
03:37ce sabotage contre les lignes LGV de la SNCF.
03:40Mais là, en parallèle, on a 160 chefs d'État et de gouvernement à Paris.
03:44Il y aura 320 000 ce soir, cet après-midi, déjà, puisque dès 15h30, les sites seront ouverts.
03:50Spectateurs sur les bords de la scène pour 6 800 athlètes dont certains, comme les Israéliens,
03:55doivent être hyper sécurisés. Et le tout en présence de dizaines de milliers de policiers.
04:02Défi sécuritaire considérable.
04:05Vous, qui êtes un spécialiste de ces questions et qui avez été dans des forces spéciales,
04:11au fond de la police, le RAID, quel est le principal défi technique qui vous est posé ?
04:16C'est quoi la communication entre vous ? La coordination ?
04:20C'est quoi votre problème principal, quand on est policier à votre place ?
04:24C'est quoi ? C'est d'être sympa aussi avec les gens ? De ne pas être trop violent ?
04:28C'est quoi votre problème ?
04:29Je vous répondrai tout, mon général.
04:31C'est un ensemble d'actions à mener avec la Coordination Nationale pour la Sécurité des Jeux,
04:37le fameux CNSI, qui est en charge de la coordination de l'ensemble de ce dispositif.
04:42Je vous le disais tout à l'heure, la préfecture de police, avec sa salle de commandement,
04:45va avoir un œil précis sur l'ensemble des acteurs de la sécurité.
04:50Vous le disiez tout à l'heure, 45 000 policiers, des agents de sécurité privée,
04:53qui sont très importants, près de 20 000, les pompiers qui sont venus en renfort,
04:56près de 5 000 pompiers, les militaires également de Sentinelle.
05:00Et tout ce monde qu'ils représentent avec, il ne faut pas les oublier,
05:03parce que parfois on a tendance à les oublier, on pense à la police, à la gendarmerie,
05:06les bénévoles aussi qui ont un rôle d'acteur de la sécurité, pour faire du filtrage, etc.
05:10Donc ça représente quasiment 5 000 personnes pour un événement
05:13où on va accueillir un peu plus de 300 000 personnes, c'est considérable.
05:16Et tout ça, il faut le coordonner de la meilleure des façons.
05:19Et c'est pour ça, encore une fois, que le préfet de police,
05:22qui ne semble être l'homme de la situation, très sincèrement, je vous dis ça pour croire que c'est le cas.
05:26Oui, absolument, il y a quelque temps, j'ai eu le plaisir, avec notre ami Cécile de Médibus,
05:30d'animer un colloque pour le préfet de police avec l'ensemble des services.
05:35Je peux vous assurer, et pourtant je m'intéresse beaucoup à ce sujet-là,
05:39j'ai été impressionné de voir, d'abord, l'ensemble des services présents,
05:42et la coordination qui s'est préparée pour ces Jeux Olympiques.
05:44Ça m'a époustouflé de voir le travail considérable qui est mené pour l'accueil des délégations,
05:50pour la sécurité statique, pour tout.
05:53Alors on vous croit, Bruno Pomard, mais je vais mettre le doigt dans ce qui est souvent un problème
05:59dans nos services, évidemment, et que certains de vos collègues offrent,
06:03évoquent, quand on parle avec eux, c'est-à-dire la capacité à ce qui n'est pas de garder police,
06:07là, cette fois-ci, et à ce qu'on s'entende bien sur l'affaire, sur le Bataclan, évidemment,
06:11tout le monde est intervenu, mais à un moment donné, il y a eu un débat, GIGN, BRI, Paris,
06:15c'est les terrains de chacun, non, non, j'y vais, c'est pas toi, c'est moi qui va,
06:20est-ce que ça, ça a été à plan nid, et est-ce que là, vraiment, on sait qui va intervenir,
06:26à quel moment, si jamais il se passe quelque chose, un endroit, et qu'il y a diversion ?
06:30Oui, chacun a des missions bien précises, et la lutte des égaux n'existe plus,
06:34surtout sur un événement pareil, si vous me parlez des groupes d'intervention qui vont travailler là,
06:38on a bien vu qu'il y a une formidable coordination entre le RED, le GIGN et la BRI,
06:42650 policiers et gendarmes d'élite qui vont travailler ensemble, chacun avec des missions définies,
06:48les snipers, les teams anti-snipers du RED seront présents sur la cérémonie,
06:53sur l'eau, il y aura des équipes du GIGN et du RED également,
06:55pour escorter les bateaux et pour protéger les athlètes,
07:00dans les airs, on a cette fameuse bulle autour de Paris de 150 kilomètres,
07:03qui va être gérée par l'armée, l'armée de l'air et tous les moyens de protection...
07:06Pas d'avion à partir de la fin d'après-midi, c'est fini, 150 kilomètres autour de Paris.
07:11Tout à fait, la brigade fluviale qui est mobilisée également,
07:14qui sont les spécialistes de la Seine, qui connaissent parfaitement la Seine,
07:17et qui seront là en soutien logistique, des équipes du RED aussi qui seront en bateau à protéger...
07:22Mais Bruno Pommard, dites-nous, franchement, vous qui avez été sur le terrain et qui connaissez ça,
07:27votre angoisse dans ces cas-là, votre inquiétude principale quand vous êtes à l'œuvre dans de telles situations,
07:35quel est votre sujet, vous qui êtes cadre, policier, ancien du RED,
07:42vous vous dites dans ces moments-là, il ne faut pas que je rate quoi ?
07:46Il faut être professionnel jusqu'au bout des ongles, mais encore une fois, rien n'est impossible,
07:51vous voyez, je ne vous réponds pas directement,
07:53une grosse attaque terroriste, très sincèrement, venant de l'extérieur ou quoi, je n'y crois pas trop,
07:58compte tenu du travail qui est fait avec la DGSI, Europol, etc.,
08:01et nos services de renseignement qui font le travail considérable.
08:04– Vous voyez, les attaques ferroviaires de cette nuit, elles n'ont pas été identifiées, on ne les a pas anticipées.
08:10– Vous avez raison, mais également le comportement d'un spectateur qui vient là pour foutre le bazar,
08:15mais sachez qu'il y aura aussi des policiers en civil à parmi les spectateurs,
08:18et on est à l'abri de rien, qu'est-ce que vous voulez, on va recevoir plus de 300 000 personnes,
08:22même si les gens sont badgés, même si les gens ont acheté leur place,
08:25même si les gens sont contrôlés, etc., on n'est pas à l'abri d'un barjot, excusez-moi le terme,
08:29qui est capable de faire un acte malveillant, c'est évident.
08:32Mais encore une fois, je peux vous assurer, compte tenu du dispositif,
08:36il va falloir être courageux pour tenter un acte malveillant, croyez-moi,
08:39parce qu'il y a vraiment une mobilisation et une passion, je dirais même,
08:43moi j'ai appelé pas mal de collègues qui sont sur le terrain déjà depuis quelques jours,
08:46et ils sont enthousiastes évidemment, malgré la difficulté de la mission,
08:50enthousiastes de participer à ce bel événement,
08:53et encore une fois, c'est regrettable de voir ce qui s'est passé avec ces réseaux TGV qui ont été détruits,
08:59c'est lamentable, mais écoutez...
09:00— On pense surtout à ceux de nos auditeurs, et pas seulement, mais à tous ces Français,
09:05et les touristes, et les étrangers qui partaient en vacances là,
09:09dans tous les sens, en France, sur l'Hexagone,
09:12et qui sont bloqués dans les gares pour l'instant, tant que les trains ne peuvent plus rouler sur les lignes TGV.
09:16Merci infiniment d'avoir été en direct ce matin, Bruno Pommard,
09:19je rappelle, ancien policier, ancien du RAID, instructeur du règle, et un spécialiste de la sécurité.
09:25On va revenir bien sûr en direct sur Sud Radio, restez avec nous,
09:28on vous tient au courant des évolutions possibles des suites de cette attaque multisite de ces sabotages,
09:35incendies contre les réseaux ferroviaires SNCF,
09:39les réseaux des lignes grande vitesse à l'ouest, au sud de Paris, mais aussi à l'est,
09:45puisque certains endroits ont été signalés, certaines attaques ont été signalées sur des postes LGV aussi, dans l'est.
09:53On se retrouve pour parler de ces sujets bien sûr, mais de la cérémonie,
09:56et on va revenir à la fête tout de même, et elle devrait bien se passer malgré tout cela,
10:00on y revient tout de suite, vous êtes avec nous sur Sud Radio, ce sont les débats de l'été, à tout de suite.