• il y a 3 mois

Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Il est 13h20 et Europe 1 13h continue jusqu'à 14h avec vous Thomas Schnell et vos deux débatteurs du jour Bernard Cohen à date, président du cercle de réflexion Etienne Marcel et Philippe Guybert, enseignant et ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:15Bonjour à vous, merci d'être avec nous en studio.
00:18Alors vous avez suivi depuis ce matin ces perturbations sur les transports provoquées par des attaques criminelles coordonnées contre 4 noeuds ferroviaires, 800 000 voyageurs sont bloqués.
00:29C'est une attaque inédite qui vous a surpris ce matin ?
00:33Oui bien sûr, ça me paraît tout à fait inédit, je ne vois pas d'attaque d'une telle ampleur.
00:39C'est évidemment une opération qui n'est pas l'oeuvre de mauvais plaisantins, parce que c'est une opération de grande envergure qui suppose une connaissance, le premier ministre l'a dit, une connaissance du réseau TGV et de ses points sensibles.
00:53Ça suppose une coordination, une préparation des moyens et donc on a affaire à une opération d'ampleur, de sabotage, de volonté de créer du désordre et de déstabiliser une population et un pays le jour de l'ouverture des JO.
01:11Donc oui le ressenti il est d'une grande tristesse, d'un grand agacement et un poil d'inquiétude quand même aussi parce que j'espère que ça en reste là, qu'il n'y aura pas d'autres opérations dans la journée.
01:24Bernard Cohen, à date c'est un sentiment que vous partagez ?
01:26Oui, moi c'est de l'inquiétude, de la déception. On voit bien que depuis quelques jours, quelques semaines, certains ne veulent pas que la fête olympique soit une fête, nous gâcher cette fête.
01:37Gérald Damadin disait il y a deux jours que le risque zéro n'existait pas et qu'il avait tout fait pour limiter les dégâts. Aujourd'hui il y a des dégâts sur la SNCF, ça pénalise l'activité économique, ça pénalise les français qui veulent partir en vacances.
01:52C'est un activisme politique quoi qu'on dise, c'est un geste fort pour montrer qu'on peut toucher à un endroit de notre pays alors que les forces de l'ordre sont concentrées sur la Seine et sur l'ensemble des sites olympiques pour protéger à la fois les français, les touristes et les athlètes.
02:07C'est une façon aussi peut-être que l'on se rassemble pour dire que ce type d'action, comme il n'y a qu'un jour ceux qui nous ont fait des pétarades sur les méga-bassines alors qu'il y avait mieux à penser, y compris de soutenir nos agriculteurs qui sont dans une situation difficile économique, on voit bien qu'il y en a qui n'aiment pas les JO, qui n'aiment pas la République et qui veulent nous déstabiliser.
02:28Accueillons dans Europe 1 13h un invité, on a besoin d'explications, on a besoin de comprendre. Driss Haït Youssef, bonjour.
02:34Oui, bonjour.
02:35Docteur en droit public expert des questions de sécurité, ce risque ferroviaire avait-il été anticipé ? Que vous rappelle le mode opératoire auquel on a assisté ce matin ?
02:47Le risque il est anticipé depuis plusieurs années parce qu'on sait bien qu'il y a une mouvance, celle de l'ultra-gauche qui s'emploie quelquefois à saboter ou en tout cas à essayer de dégrader les lignes ferroviaires au motif que politiquement la SNCF contribue au réchauffement climatique en diminuant le transport de fret, etc.
03:08Pour autant, comme l'a dit le Premier ministre, il faut rester extrêmement vigilant sur l'identité des auteurs, mais on sait qu'effectivement les réseaux ferrées de France, ces 36 000 kilomètres, dont 30 000 en région de France, sont des sites névralgiques sensibles.
03:24Vous avez en France entre 130 et 150 sites névralgiques de la SNCF ou des réseaux de ferrées de France à sécuriser. Il y a des enveloppes qui sont dégagées, des enveloppes financières qui sont très importantes, elles sont considérables pour sécuriser.
03:38Alors la sécurisation c'est quoi ? C'est la pose de clôture, c'est de la vidéosurveillance, c'est des détecteurs de personnes parce que c'est, vous comprenez, impossible à surveiller, à mettre une personne chaque mètre carré pour surveiller effectivement ces sites stratégiques.
03:55Est-ce que ça vous paraît organisé de longue date ? Comme l'a dit le Premier ministre, on a assisté à des ciblages très précis, ils savaient ce qu'ils faisaient les auteurs de ces sabotages ?
04:07Ils ont touché des points névralgiques, c'est essentiellement les voies à grande vitesse qui remontent ou qui descendent, en tout cas qui relient la capitale.
04:17On voit bien qu'il y a une volonté d'entraver, je dis bien d'entraver, de saboter, effectivement de déstabiliser le pays au moment où la cérémonie d'ouverture va accueillir des millions de touristes parce que c'est aussi ça.
04:29On parle de la région Île-de-France, de la cérémonie d'ouverture à Paris, mais vous avez aussi des compétitions ailleurs et au moment où les Français partent aussi en vacances.
04:36Donc c'est aussi une perturbation importante de la France de par cette action.
04:40Merci Driss Haït Youssef, docteur en droit public expert des questions de sécurité d'avoir été notre invité pour cet éclairage.
04:47Bernard Cohen Haddad, Philippe Guybert, cette concomitance avec la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, ça ne fait aucun doute ?
04:54Je pense que là le hasard s'est poussé, l'hypothèse du hasard, vraiment très très loin.
05:00Non, je pense qu'il n'y a aucun doute sur le fait que la concomitance a été voulue et recherchée.
05:05Après ce que votre invité commençait à esquisser comme piste de responsable, il est bien évident en effet qu'il faut être très prudent avec l'enquête qui commence à peine.
05:16Alors c'est vrai qu'on pense à une mouvance de l'ultra gauche qui a toujours visé, enfin qui a eu l'habitude de viser les lignes TGV.
05:25Mais enfin il ne faut rien exclure du tout à ce stade, y compris éventuellement des interventions, des ingérences étrangères.
05:34Il y a un pays qui semble s'être spécialisé dans ce genre d'opération qui est la Russie, mais que je ne soupçonne pas a priori.
05:43Jusqu'à maintenant, les soupçons d'ingérences russes ressemblaient davantage à des micro-phénomènes.
05:49On se rappelle des étoiles taguées dans le 15e arrondissement, des cercueils déposés, là c'est d'une autre ampleur.
05:56C'est d'une toute autre ampleur.
05:57Si c'est la Russie.
05:58Mais justement parce que c'est d'une autre ampleur, ça ne peut pas être des pieds nickelés de l'ultra gauche qui se sont mis à 5 ou à 6 pour faire ça.
06:07C'est une organisation d'une toute autre ampleur.
06:10Il fallait s'attaquer à la France ce jour-là, pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques ?
06:14Mais bien entendu.
06:15C'est ça qui a motivé les auteurs ?
06:16C'est bien pour ça que depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, à la fois en matière de cybersécurité, de cybermalveillance,
06:23les services de renseignement sont mobilisés, y compris dans nos entreprises.
06:28On veille à ne pas se connecter n'importe où, qu'on sécurise l'accès aux locaux,
06:32parce qu'en bordure de l'ensemble des sites olympiques, on peut avoir effectivement des personnes extérieures qui viennent tout simplement perturber la vie
06:42et mettre soit des engins explosifs ou tout simplement créer des incendies pour mobiliser les forces de l'ordre.
06:50Cette opération, ça a été bien dit par tous ceux qui sont intervenus.
06:55Et Philippe, à l'instant, ce n'est pas une action d'amateur, c'est une action de commando.
07:01On ne coupe pas n'importe où, à quel moment.
07:03Il faut des moyens et il faut du repérage.
07:05On le sait bien, ça fait des semaines sans doute que cette opération a été montée.
07:09Il faut des moyens financiers.
07:11On ne va pas aller acheter ça aux petits marchands du coin des pinces pour couper les fils.
07:16On voit bien que tout ça, il faut peut-être aussi des complicités à l'intérieur de l'opération, de l'entreprise.
07:23On ne sait pas.
07:24C'est pour ça qu'il faut extrêmement peu d'hommes, mais vous l'avez bien dit Thomas.
07:27Il y a aujourd'hui une réalité, c'est que la France est sous les projecteurs.
07:31En matière à la fois de dommages matériels, mais aussi de dommages immatériels,
07:36je reviens sur la cybersécurité, la cybermalveillance.
07:39Il faut être très prudent.
07:40Comment protéger mieux le système ferroviaire ?
07:43On va répondre à cette question dans un instant après avoir marqué une petite pause et fait le tour de l'actualité sur Europe 1.
07:49Julien Joly, spécialiste des transports au sein du cabinet Waveston sera avec nous dans Europe 1 13h.
07:55On reste ensemble et on va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé cette nuit en France.

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