Darmanin se félicite dans le Figaro du bilan sécuritaire des JO

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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Mickaël Dorian pour débattre des actualités du jour.
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00:00Après Emmanuel Macron, c'est au tour de Gérald Darmanin de se féliciter du bilan sécuritaire des JO en interview dans le Figaro,
00:06le ministre de l'Intérieur des missionnaires se félicite du bilan sécuritaire avec ses 35 000 personnes mobilisées tout au long de la quinzaine
00:14et jusqu'à 45 000 pour la cérémonie d'ouverture. Et à la vue de ce succès, de nombreuses voix s'élèvent pour que certaines évolutions,
00:21certaines améliorations en matière de sécurité demeurent après l'événement. Et on peut le comprendre, on a l'impression qu'en un peu plus de trois semaines,
00:30on a réussi à offrir aux Français ce qu'ils réclament depuis des années, Sarah.
00:34Oui, alors il y a beaucoup de gens qui se félicitent pour rien alors que le micro fonctionne, mais il ne fonctionnait pas au début.
00:40D'accord, il y a beaucoup de gens qui se félicitent pour rien alors qu'ils n'ont pas de raison de le faire.
00:43M. Darmanin, je trouve, a un bilan absolument exceptionnel. Il a très bien géré, j'allais dire, cette crise, non, ça n'a pas été une crise, les JO,
00:50pendant, c'était deux semaines, et là, il y aura les paralympiques. Donc, il y a eu 45 000 forces de l'ordre déployées.
00:55J'ai regardé, c'est exactement la même chose que pour les émeutes de 2023. J'ai regardé les chiffres. Vous vous souvenez, les émeutes...
01:02En juillet.
01:02Oui, c'est ça, juillet 2023, 45 000 fonctionnaires de police et de gendarmes déployés, le RAID et le GIGN mobilisés.
01:08Ça, c'est possible pour une énorme crise. Ce n'est pas possible pour tout le temps. 45 000, ça veut dire qu'on prend les forces de l'ordre de province et on les met à Paris.
01:17Donc, à la limite, c'est possible si on veut que Paris soit ultra sécurisé au détriment de la province. Ce n'est pas non plus souhaitable.
01:22Mais ça nous montre qu'il y a la peur du gendarme qui existe, le respect de l'uniforme. Et oui, moi, je ne serais pas contre d'avoir, je ne dis pas dans toutes les rues,
01:30mais d'avoir beaucoup plus de forces de l'ordre, de leur donner des moyens, un meilleur salaire pour que ce soit une profession quand même plus attractive,
01:36parce que là, ils ont eu en moyenne une prime de 1 600 euros. Ce n'est pas non plus énorme, mais oui, je suis pour. Ça, c'est vraiment l'enseignement qu'on peut en tirer,
01:44même si la délinquance n'a pas diminué pour tout. J'ai regardé, il y a 7 % qui a augmenté pour les trafiquants de stupéfiants.
01:50Donc, la peur du gendarme n'existe pas, mais on n'est pas surpris. En revanche, pour les atteintes aux biens et aux personnes, oui, je pense que c'est un effet dissuasif. Plus de policiers.
01:58Plus d'effectifs, Bernard Cohen à date, comme le dit Sarah Salman, même si les effectifs et les moyens mis en place pendant ces Jeux olympiques ne pourront bien sûr pas perdurer.
02:08On ne peut pas mettre un policier à chaque coin de rue tout au long de l'année.
02:11Il faut plus de police et mieux de police. Vous êtes allé à un moment dans un commissariat ces dernières semaines, ces dernières années.
02:18Sarah, oui. Moi, non.
02:19Il n'y a rien qui fonctionne. Il n'y a pas très peu de papier. C'est décrépit. Ils sont vraiment dans des situations extrêmement vétustes, les locaux.
02:29Le personnel fait trois boulots en un. C'est la misère et c'est ça aujourd'hui qu'il faut inverser.
02:35Mais ça, c'est ce que disait Jean-Christophe Couville sur notre antenne cette semaine du syndicat de police pour les citoyens.
02:40Il disait que plus d'effectifs, c'est bien, mais si c'est au détriment des moyens alloués aux forces de l'ordre, ce n'est pas non plus une solution.
02:47Si vous allez au commissariat, je parle en tant qu'avocate, même l'ordinateur, ce n'est pas qu'il ne fonctionne pas, c'est qu'il fonctionne au ralenti
02:53où parfois il faut retaper quelque chose. Ça, on pourrait quand même le changer.
02:56Oui, mais ça coûte des sous.
02:58C'est une question de priorité.
03:00C'est pour ça aussi qu'il faut mettre du budget sur la police et des personnels, en nombre de personnels dans la cité.
03:05On n'a jamais été autant en sécurité ces 15 derniers jours à Paris, en Ile-de-France et dans les grandes métropoles.
03:11Ça a été dit, y compris dans les transports en commun.
03:14Il faut aussi donner plus de moyens à ces personnels en matière de véhicules, en matière de confort, en matière d'ordinateur.
03:22Et puis, il faut aussi inverser la tendance, tout simplement sur la durée, en embauchant des personnels.
03:27Et ça a été très bien dit par Sarah, en les rémunérant, beaucoup mieux.
03:30Plus ils seront rémunérés, mieux ils seront fidélisés.
03:34Il y a parfois le blues des policiers.
03:36Il y a eu certains suicides dans la police.
03:38Il faut effectivement inverser cette tendance.
03:40Un dernier point, peut-être Michael, juste pour dire que quand même,
03:43Gérald Darmanin a été le seul ministre de l'Intérieur qui a fait 5 ans à l'intérieur.
03:48C'est le ministre de l'Intérieur qui est resté le plus longtemps sous la Ve République.
03:52Et que moi, je crois qu'il a fait quand même un bon parcours, même s'il aurait pu faire un peu mieux,
03:57s'il y avait eu d'autres moyens, notamment en matière budgétaire.
04:00Alors, à vous entendre en tous les cas, tous les deux, effectivement, il y a plein d'idées.
04:04Plus de policiers, des policiers mieux rémunérés, des ordinateurs qui fonctionnent.
04:09Je vous ai entendu, Sarah.
04:10Oui, parce que c'est très désagréable s'il faut recommencer.
04:12Plus de moyens dans les commissariats.
04:14Mais tout ça, ça coûte, et je me répète, je suis désolé, mais beaucoup d'argent.
04:17D'accord, combien on a mis dans la scène ?
04:191,4 milliard et on va expliquer aux Français qu'on n'a pas les moyens de changer un ordinateur
04:22dans le commissariat du 18ème arrondissement.
04:24C'est absolument inoutile.
04:25Donc, c'est une question aussi de priorité.
04:27Une question de volonté aussi.
04:28Et de choix politiques.
04:29Et de choix politiques.
04:30Alors, écoutez justement ce qu'on disait sur notre antenne cet après-midi.
04:32Nathalie, elle est auditrice parisienne.
04:34Elle habite dans le quartier de la Porte de la Chapelle.
04:36Elle expliquait tout à l'heure que pour la première fois, elle s'est sentie en sécurité dans son quartier.
04:42Et forcément, elle aimerait que ça dure.
04:43Écoutez.
04:44Nous, on est passés de l'enfer au paradis.
04:46Je me suis sentie à la campagne.
04:47Alors que depuis des années, on vivait une situation vraiment intenable.
04:52S'il n'y avait pas eu les Jeux Olympiques, nous aurions continué à vivre dans cette situation
04:56où on nous abandonne.
04:58Ils nous ont prouvé par A plus B que quand on veut, on peut.
05:01Avec de la police, de la gendarmerie présente en permanence,
05:05la disparition comme par enchantement des dealers, des drogués,
05:09on sent déjà qu'il y a un petit relâchement.
05:12Mais l'heure de vérité arrivera, je pense, après le 15 septembre.
05:16Nous osons espérer que tout ce travail ne va pas être saccagé par derrière.
05:21Un retour à la situation antérieure, lié à une indifférence totale à notre sort et à la lâcheté de l'État.
05:27Quand M. Fenech dit qu'il ne veut pas vivre dans un État policier,
05:30j'ai envie de dire que j'ai envie de vivre dans un État policier à la porte de la chapelle.
05:34C'est terrible ce que nous dit Nathalie.
05:36Vous vous rendez compte, ça fait des années que ces habitants se battent
05:40pour lutter contre les trafics, contre la délinquance dans leur quartier.
05:44On leur dit que tout est fait pour justement mettre fin à ces problèmes.
05:49Et on constate que non, ce n'est pas le cas.
05:51Et qu'en revanche, pour deux semaines, presque trois semaines de Jeux Olympiques,
05:55en claquant des doigts, tout peut disparaître.
05:57Ce n'est pas le cas pour les habitants, ce n'est pas le cas pour les riverains,
05:59mais pour les touristes, là, on a bien voulu faire l'effort.
06:02Le message est très clair, c'est que nous ne ferons aucun effort pour les habitants de la chapelle.
06:06Mais quand il y a des invités, on va faire régner l'ordre
06:09et on va mettre les migrants, les clandestins, toutes ces personnes pour qui ce n'est pas très drôle non plus,
06:14disons-le aussi, on va les mettre en province, je crois, dans des hôtels ou des choses comme ça.
06:18Puis ensuite, ils vont revenir.
06:20C'est un mépris total pour les habitants, pour toutes ces personnes qui travaillent,
06:23qui payent un loyer, qui remboursent un crédit, qui ne peuvent pas vivre dignement,
06:26parce que quand vous avez des personnes complètement droguées, qui n'ont rien,
06:30eh bien, il y a un risque pour votre sécurité.
06:32Moi, je le dis, je n'irai jamais porte de la chapelle toute seule.
06:35Là, visiblement, pendant les Jeux Olympiques, vous n'auriez plus...
06:37Alors, j'aurais pu aller visiter la porte de la chapelle, effectivement, pendant les Jeux Olympiques.
06:41Ça aurait été une occasion.
06:42Je ne sais plus l'expression employée par Madame Hidalgo.
06:45Je ne sais plus, c'était féérique, un truc comme ça.
06:48Ce serait bien que ce soit féérique tout le temps.
06:50Tout au long de l'année.
06:51C'est assez méprisant quand vous y pensez.
06:52Moi, je pense que quand on habite porte de la chapelle, on n'a qu'une envie, c'est de déménager.
06:55Et on donne raison à la délinquance, finalement.
06:57On disait, Bernard Cohen Haddad, qu'on ne pouvait pas mettre un policier à chaque coin de rue.
07:02Il y a peut-être, en revanche, des endroits, des quartiers à cibler particulièrement.
07:06Et ces Jeux Olympiques nous auront appris qu'il y a quand même une peur de la police qui existe, une peur du gendarme.
07:14Oui, il y a quand même un grand nettoyage au sens propre, au figuré, qui a été fait.
07:18Je vous rappelle qu'il y a un mois et demi, deux mois, vous étiez à porte de la chapelle.
07:23Il y avait des drogués, des migrants, des prostituées.
07:27Et ça sentait d'urine à chaque coin de rue, il faut quand même le dire.
07:30Et c'est ça aujourd'hui qui a disparu.
07:32Est-ce que ça va durer ? J'en suis pas convaincu.
07:34Si on ne met pas des moyens supplémentaires pour garantir aux riverains une qualité de vie,
07:40garantir aux commerçants une capacité de travailler en toute tranquillité,
07:45garantir à ceux qui passent aussi le soir une capacité de ne pas se faire tout simplement briser la vitre de la voiture
07:51parce que ce n'est pas toujours sécurisé quand vous êtes à 22h-23h parce qu'il n'y a plus de police.
07:56Et donc c'est une vraie réalité et on aimerait effectivement que ça dure.
08:00C'est pour ça qu'il faut mettre le paquet.
08:01Moi je suis un peu étonné à ce qu'a dit notre auditrice.
08:04Ce n'est pas uniquement le gouvernement, c'est aussi la ville de Paris.
08:06Que chacun soit face à ses responsabilités.
08:08Nous sommes un certain nombre de Parisiens à militer pour que la police soit armée à Paris.
08:13Ce n'est pas ce que souhaite la maire de Paris.
08:15On le regrette, on veut qu'il y ait effectivement une police armée à Paris.
08:18Une police municipale armée.
08:20Que ce ne soit pas uniquement des personnels détachés de la police nationale.
08:23Et puis qu'il y ait aussi des quartiers sécurisés.
08:25Que ce soit dans le 18e, que ce soit dans le 19e, que ce soit dans le 20e, que ce soit parfois dans le 14e.
08:31Tout ça, ça fait partie effectivement d'un certain nombre.
08:34Dans le 10e arrondissement, on voit bien qu'il y a aujourd'hui, elle nous donne de noms droits à Paris.
08:38Et ça c'est ce qu'il faut condamner.
08:40Mais là, vous ciblez à juste titre certains arrondissements.
08:42Mais moi, j'habite le 7e arrondissement.
08:44Et je peux vous dire que le champ de Mars est littéralement infréquentable.
08:46Et qu'il serait même, hors période de JO, dangereux d'y aller.
08:49Vraiment, ça fait 3-4 ans que je n'y vais plus.
08:51Et on est beaucoup dans ce cas-là.
08:53Mais sinon, vous avez raison.
08:55Mais moi, je pense que ceux qui disent, et je ne parle pas du tout de Georges Fenech,
08:58dont les propos sont souvent extrêmement justes.
09:01On ne veut pas de police partout.
09:03Moi, ça ne me gêne pas de voir la police partout, parce que je n'ai rien à me reprocher.
09:05Et si la police me demande mes papiers, je les donne tout de suite.
09:07Donc, quand on dit, je ne veux pas la police, je ne veux pas, je ne veux pas.
09:11Pourquoi on ne veut pas la police quand on n'a rien à se reprocher ?
09:13C'est tout simple.

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