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Les Jeux olympiques ne sont pas encore terminés, mais le président du département de la Seine-Saint-Denis, souhaite d'ores et déjà traduire le succès populaire des Jeux olympiques de Paris 2024 en des retombées positives pour son territoire. Stéphane Troussel veut surfer sur les Jeux pour poursuivre le « combat politique contre le camp réactionnaire qui envahit le débat public », il est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL avec William Galibert du 09 août 2024.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:04Il est 7h48 sur RTL, bonjour Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis.
00:10Lundi matin, quand la caravane olympique aura plié bagage, tout va repartir exactement comme avant en Seine-Saint-Denis chez vous ?
00:17On espère bien justement faire prévaloir cet esprit des Jeux le plus longtemps possible, c'est notre responsabilité individuelle et collective
00:25à la fois dans l'état d'esprit, dans les valeurs, dans cette capacité d'union et de rassemblement
00:31et puis aussi dans la manière dont on va ensuite s'approprier l'héritage, qu'il soit matériel ou immatériel des Jeux.
00:39Parce que le principe des parenthèses enchantées quand même, c'est qu'elles finissent bien par se refermer.
00:43Alors à votre place, en début de semaine, le maire de Seine-Saint-Denis Mathieu Annotin nous a détaillé notamment la reconversion du village olympique
00:52Alors par exemple, sur cette reconversion du village olympique en logement, je vois que le prix du mètre carré pourrait approcher 7000 euros
00:59c'est deux fois plus cher que d'habitude pour le département de la Seine-Saint-Denis.
01:03Est-ce que toutes les installations, est-ce que tout ça va vraiment bénéficier aux habitants du 93 ?
01:09D'abord, il y a différents types de logements, y compris dans le village des athlètes, il y a à la fois des logements en accession à la propriété
01:16et il n'y avait pas besoin du village des athlètes pour qu'il y ait déjà ce type de prix dans certains quartiers de Saint-Ouen ou de Saint-Denis
01:23parce que la Seine-Saint-Denis est en train de se transformer, mais il y a aussi des logements étudiants, il y a aussi des logements sociaux
01:29et puis il y a par exemple à Dunis-aux-Bourgeilles, il y a le village des médias, où là les prix sont un peu différents
01:34on est plutôt aux alentours de 3500-4000 euros du mètre carré
01:37et puis vous savez, la Seine-Saint-Denis a besoin aussi d'une forme de diversification de l'habitat
01:42La Seine-Saint-Denis, au lendemain des Jeux, ça sera avec même ces logements-là, ça sera encore le territoire de France qui accueille le plus de logements sociaux en pourcentage
01:5135% de logements sociaux en Seine-Saint-Denis, c'est déjà plus que la moyenne qui est imposée dans les villes de plus de 5000 habitants
01:58Je crois aussi que vous voulez récupérer tout ce que vous pouvez des équipements olympiques
02:02Alors déjà, il est prévu l'implantation d'un bassin olympique qui sera baptisé Léon Marchand parce que les bassins olympiques étaient démontables
02:09donc il y en a un qui va se retrouver à Toulouse et vous, vous en gardez un à Sevran, vous voulez conserver quoi d'autre ?
02:16D'abord ce qui était prévu, c'est-à-dire qu'on a imaginé des Jeux aussi en fonction de l'héritage
02:25et donc ces bassins qui ont été installés dans l'aréna à la Défense, eh bien oui, ils sont réimplantés
02:31notamment à Sevran, également à Bagnolet en Seine-Saint-Denis
02:35notamment parce qu'on avait cette caractéristique, on accueille les plus grands nageurs du monde en Seine-Saint-Denis
02:41notamment dans la piscine olympique à Seine-Saint-Denis
02:43et il y a 60%, il y a à la fois un déficit d'équipement et puis 60% des gamins qui arrivent en 6ème dans les collèges de Seine-Saint-Denis
02:52qui ne savent pas nager, et donc c'est ce paradoxe-là sur lequel on a voulu agir
02:57en organisant des sessions d'apprentissage de la natation
03:0010 000 gamins de la Seine-Saint-Denis depuis 3 ans ont participé à des sessions d'apprentissage, à du savoir nager
03:06et donc on veut continuer, donc voilà pour les bassins installés provisoirement à la Défense qu'on va réimplanter pour partie
03:14et puis effectivement il y a les anneaux olympiques, il y a des objets iconiques
03:18on va être candidats pour discuter autour de la table et faire en sorte qu'il y en ait quelques-uns en Seine-Saint-Denis également
03:26Tout ce qu'on pourra !
03:29La force de ce projet de Paris c'est aussi justement de se dire quand on a lancé la candidature avec Paris, avec la France, avec le Cojo
03:40c'est de se dire voilà un territoire, Paris et sa banlieue très fracturés, très marqués par les inégalités
03:47comment les Jeux contribuent à réduire un peu ces inégalités territoriales et sociales
03:52comment les Jeux aident à recoudre justement ces liens entre Paris et sa banlieue
03:58Parce que dans la banlieue de Londres on a conservé aussi quelques anneaux qui finissent par rouiller
04:05comme dans la banlieue d'Athènes, comme dans la banlieue de Sarajevo
04:08la fierté c'est bien, les signes, les noms piscine olympique les garder c'est bien
04:13mais enfin le quotidien va-t-il vraiment être modifié ?
04:16Mathieu Annotin, le maire de Saint-Denis, il nous disait
04:19Ah c'est dingue, quand la ville est sécurisée comme ça elle est magnifique
04:22oui mais alors elle ne va plus être sécurisée de la même manière là ?
04:26Il faut que ça continue, j'ai eu l'occasion de le dire
04:30la preuve qu'il peut y avoir de la sérénité, de la bienveillance, de la sécurité
04:38quand il y a un dispositif de force de l'ordre à la fois nombreuse
04:42mais aussi particulièrement bienveillante, sereine, apaisante dans leur attitude
04:47dans leur posture, dans leur comportement
04:49et donc ça pourrait être, je l'espère, le signal, en tout cas moi je le souhaite
04:53le signal du rétablissement d'une police de proximité
04:56c'est-à-dire une police du quotidien qui est là, y compris quand il ne se passe rien
05:00mais qui par sa présence dissuade, prévient et puis réprime quand c'est nécessaire
05:06mais pas seulement une police qui est là quand il y a des incidents
05:09et c'est de cela aussi dont on a besoin en banlieue
05:13pour retrouver ce goût de vivre ensemble
05:16les français ont montré qu'à la fois ils pouvaient en avoir envie
05:19et qu'ils en étaient capables à nous de continuer de faire vivre cela
05:22Ce message passe bien au-delà de la Seine-Saint-Denis aussi
05:25vous en appelez peut-être au président Emmanuel Macron pour changer les choses
05:28pour se saisir de cet instant olympique, pour faire les choses différemment ?
05:31Oui, mais c'est de la responsabilité individuelle et collective de chacune et chacun d'entre nous
05:36c'est possible de bien vivre ensemble
05:39c'est possible de s'unir autour des valeurs de notre pays
05:42liberté, égalité, fraternité, sororité
05:46le fait que par-delà nos histoires, nos parcours, nos différences, nos couleurs de peau, nos identités
05:52ce pays peut être fier, il peut être uni, il peut être rassemblé
05:56plutôt que le recroquevillement, le repli sur soi, la haine de l'autre, le rejet
06:00c'est possible
06:02et pour cela, encore une fois, c'est la responsabilité de chacun d'entre nous
06:06vous aussi, vous avez une responsabilité, les journalistes, les médias
06:10pour ne pas monter en épingle, instrumentaliser tel ou tel fait divers
06:16qui parfois, quand on les grossit à tel point, on pense que c'est un phénomène de société
06:21non, les français, ils peuvent aspirer, encore une fois, à s'unir et se rassembler
06:26parce que comme vous le faisiez remarquer dans le journal Le Monde
06:29vous n'oubliez pas qu'après la coupe du monde 98
06:32après des grands moments de joie collective, de ferveur
06:35il peut aussi y avoir un deuxième tour d'une élection présidentielle
06:39avec Jean-Marie Le Pen, quelques années plus tard
06:41donc ces moments là sont parfois totalement décorrélés
06:44malheureusement de la réalité
06:46oui, c'est vrai, depuis trop longtemps maintenant
06:50ce que moi je vais appeler le camp réactionnaire
06:53tient le haut du pavé
06:56véhicule justement son discours de rejet et de haine
07:02et bien à nous, les autres, ceux que je vais appeler les progressistes
07:07qui croient justement dans ces valeurs de la République française
07:11de tenir tête, de ne rien laisser passer
07:14de montrer effectivement qu'on peut, encore une fois, vivre ensemble
07:19on peut s'unir, on peut se rassembler
07:22et donc c'est à nous aussi de mener cette bataille culturelle
07:26cette bataille politique là, pour ne rien laisser passer
07:29pour ne pas laisser passer les discours racis, xénophobes
07:32je crois que ce pays, il est profondément passionné par la justice et l'égalité
07:39et donc ça doit se traduire à la fois dans le discours politique
07:43mais aussi par des politiques publiques
07:45le fait de choisir un service public, de la culture, du sport, de l'éducation
07:51voilà aussi ce qui contribue à faire que les gens peuvent vivre ensemble
07:55quand on partage des émotions, quand on découvre des passions communes

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