• il y a 2 mois
Les Jeux dans tous leurs états, présenté par Maxime Lledo et Clément Arion, avec Romain Barnier, directeur sportif du Cercle des Nageurs de Marseille ; Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’Autorité Nationale des Jeux ; Elise Anckaert, psychologue du sport à l’INSEP ; Marc Truffaut, président des Fédérations française et internationale du sport adapté.

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##LES_JEUX_DANS_TOUS_LEURS_ETATS-2024-08-14##

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Sport
Transcription
00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Maxime Liédo, Clément Harion.
00:06Sud Radio, l'émission et la radio surtout avec laquelle vous pouvez suivre les Jeux Olympiques dans tous leurs états,
00:13ce qui se passe en coulisses, ce qui se passe sur le podium et puis surtout évidemment les résultats flamboyants
00:18que vont nous offrir les athlètes pour ces Jeux Paralympiques qui s'ouvrent dans quelques semaines fin août
00:23et que vous allez pouvoir suivre ici. L'émission ne vous lâche pas, on est toujours en direct avec le camarade Clément Harion.
00:28Bonjour. Bonjour Maxime. Vous nous avez fait suivre les JO de façon très intense, vous étiez partout,
00:33on vous retrouve en studio pour la suite et aujourd'hui on a un programme plus que chargé pour l'heure qui arrive.
00:38Chargé, un beau programme, surtout on va parler de la Fédération Française du Sport Adapté,
00:43évidemment on va suivre ces Jeux Paralympiques qui vont commencer le 28 août.
00:47On sera avec Marc Truffaut, président des Fédérations Françaises et Internationales de Sport Adapté.
00:52On parlera aussi psychologie, la gestion psychologique post-Jeux Olympiques.
00:57Le blues des JO, on parlera avec Élise Anquet, psychologue du sport à l'INSEP.
01:03Et puis on parlera aussi de cette augmentation des paris sportifs durant les Jeux Olympiques.
01:09On sera avec Isabelle Falk-Pierrotin, présidente de l'Autorité Nationale des Jeux.
01:14Le niveau est colossal, c'est 288 millions en France les paris sportifs avec toutes les dérives qui peuvent y être accolées.
01:21On verra ça avec Isabelle Falk-Pierrotin, la présidente de l'Autorité Nationale des Jeux.
01:26Mais tout de suite on part du côté des bassins parce qu'il y a une star, Léon Marchand.
01:30Forcément ça provoque du monde, merci Romain Barnier d'être avec nous, directeur sportif du Cercle des Nargeurs de Marseille.
01:36Bonjour !
01:37Bonjour Romain Barnier, alors on a remporté 7 médailles dans ces Jeux Olympiques à la natation.
01:43Parmi celles-ci, il y a quand même 4 médailles d'or d'une seule et même personne.
01:46Le phénomène Léon Marchand qui a lui seul ou presque apporté cette nation tricolore.
01:51D'un point de vue global, est-ce qu'on peut dire que c'est un bon bilan pour la natation française ?
01:57Forcément cette médaille c'est un très bon bilan, je crois que ça égale le record des Jeux Olympiques de Londres,
02:02qui est le record historique.
02:03Après quand on regarde dans le détail, on est protégé au niveau des résultats par un Léon Marchand et un Florent Manoudou
02:10qui sont deux athlètes aux talents absolument exceptionnels.
02:12Mais il y a eu aussi la bonne surprise, encore une fois, Philippe Lucas qui a su déjouer les pronostics
02:17et emmener un athlète sur le podium olympique, ça fait du bien.
02:21Un petit bémol peut-être en se disant qu'on avait quelques autres athlètes qui visaient une médaille,
02:26je crois qu'il y a eu une quatrième place sur le 200 mètres d'eau.
02:29Il manque peut-être, pour que le résultat global soit absolument parfait,
02:34une huitième voire même une neuvième médaille.
02:36Il y avait des athlètes français qui le méritaient, je pense à Maxime Grousset, à Yoann Ndoye,
02:41à notre autre gossiste qui a fait quatrième au 200 mètres d'eau.
02:45Ça fait plusieurs accès-sites qui auraient pu vraiment transformer vers un bilan exceptionnel,
02:51mais malgré tout satisfaire d'avoir le plus grand champion de la natation mondiale en France.
02:57J'espère que ça va tirer derrière lui surtout une nouvelle génération, un nouvel élan,
03:01un nouveau dynamisme pour toute la natation française,
03:03pour qu'on revive ça à Los Angeles et dans le futur maintenant, il faut capitaliser.
03:06Romain Barnier, vous êtes, je le rappelle, directeur sportif du Cercle des nageurs de Marseille.
03:11On a vu des images incroyables à la Défense Arena, ce site exceptionnel pour la natation aux JO.
03:16C'est une bonne vitrine pour vous, ces JO, pour la natation, pour le Cercle des nageurs aussi à Marseille ?
03:22C'est la plus belle des vitrines.
03:24Trois médailles du côté du Cercle des nageurs de Marseille,
03:27avec Clané en bronze pour Florent Manaudou,
03:29Florent Manaudou bis au relais 400 mètres 4 h, accompagné en série de Clément Secky.
03:34Je trouve que c'est la cinquième Olympiade d'affilée que le Cercle des nageurs de Marseille
03:37réussit à mettre au moins un athlète sur le podium olympique.
03:40Depuis 2008, il y a toujours eu des nageurs de Marseille, donc c'est notre vitrine.
03:44C'est ce qui permet aussi de conserver cette dynamique.
03:47A chaque fois, on repart après les JO avec une médaille,
03:50donc on a toute cette énergie pour repartir.
03:524 ans, 4 ans, c'est long, c'est dur.
03:54Et puis il y a le stress d'avant compétition. Est-ce qu'on va être capable d'être à la hauteur ?
03:57Et puis grâce à Florent et Clément, c'est une tradition qui se perpétue
04:01et c'est vraiment exceptionnel de pouvoir léguer au club 5 Jeux olympiques d'affilée.
04:05Ça doit faire 18, 19 médailles en 5 JO.
04:09Forcément, c'est aussi et surtout beaucoup de souvenirs,
04:12beaucoup de moments absolument inoubliables entre la peur d'avant la course,
04:15le moment de la course et puis le soulagement une fois qu'il y a eu une ou plusieurs médailles.
04:19Vous y étiez Romain Barnier à la Défense Arena pour les JO ?
04:22Non, malheureusement, je n'étais pas présent cette année sur l'événement.
04:26Je l'ai regardé comme tous les Français
04:28et j'ai pu ressentir au travers de la télé quelque chose de spécial.
04:31J'ai eu la chance de discuter en coulisses avec Florent dans la préparation de ses courses
04:36qui m'a dit par contre que c'est quelque chose qu'il n'avait jamais vécu.
04:40Donc ça veut dire que même si j'ai eu l'occasion de faire toutes les autres grandes compétitions dans le passé,
04:44c'était un moment à ne pas rater.
04:46Mais le plus important, c'était de préserver les résultats, peu importe le rôle qu'on occupe.
04:50Est-ce que selon vous, Léon Marchand est un peu l'arbre qui cache la forêt quand même ?
04:554 médailles d'or individuelles, 4 médailles sur les 7.
04:58Comment on peut expliquer ça ? Comment vous allez analyser ça ?
05:02Est-ce que finalement, il n'y a pas eu un petit manque de performance
05:05et Léon Marchand a caché un petit peu tout ça avec toute l'attention médiatique qu'il y a eu autour de lui ?
05:10Je ne dirais pas que c'est un arbre qui cache la forêt,
05:12parce que je crois qu'il faudrait regarder les résultats et il faudrait faire un travail un peu plus détaillé
05:17avant de parler du bilan.
05:19Je crois que le bilan est bon en termes de finale,
05:21ce qui veut dire qu'on arrive à hisser des athlètes dans les 8 médailles d'or.
05:24C'est vrai qu'on parle tout le temps des médaillés, mais on ne parle pas...
05:26On parle tout le temps des médaillés, mais je crois qu'il y a eu beaucoup de finales,
05:28il y a eu beaucoup de relais présents dans ces finales.
05:30Il y a eu un magnifique 400 x 200 mètres de nage libre.
05:32Il y a eu pas mal de choses qui sont vraiment du niveau de l'équipe de France
05:36et je crois que dans l'histoire, quand on y revient, ça a toujours été à peu près la même chose.
05:40Je crois que le niveau de notre natation a toujours été à peu près le même.
05:43Alors là, si on voulait développer une forêt, pour utiliser votre métaphore,
05:47il faudrait vraiment s'attaquer au système et le développer.
05:50Je crois qu'on a des vraies questions à se poser tous ensemble, les acteurs de la natation,
05:53notamment en sachant qu'à la rentrée, il y aura une quinzaine d'athlètes français
05:57parmi les meilleurs français des jeunes et des plus expérimentés.
05:59Ils vont dans le siège de Léon Marchand, aller s'entraîner aux Etats-Unis.
06:02Donc, qu'est-ce qui va rester sur le système français ?
06:04Est-ce que ça va être comme ça se passe en NBA, en basket ?
06:06C'est-à-dire que la NCA, le système universitaire américain,
06:09va être celui qui va produire nos champions demain
06:11et puis nous, on va rester passifs.
06:13Ou est-ce que les clubs et la fédération vont réussir à créer quelque chose d'un peu plus puissant ?
06:17On a toujours eu un niveau similaire.
06:20La question que vous posez en tant que directeur sportif du Cercle des nageurs de Marseille,
06:24c'est celle que posait notamment Florent Manoudou dans ses coups de gueule,
06:27à savoir, est-ce que la France est une nation de sport ?
06:30À vous écouter, pas tellement.
06:33Oui, mais à regarder les résultats des Jeux Olympiques, 64 médailles,
06:36je pense qu'il y a quand même de la nuance à mettre dans nation de sport et pas nation de sport.
06:40On est la meilleure nation européenne
06:42et pourtant on a toujours considéré que les Anglais étaient une nation de sport.
06:44On a réussi à les battre sur ces Jeux Olympiques.
06:46Donc, je mettrais surtout un mot de félicitation à l'Agence nationale du sport
06:51et notamment le plan coach.
06:52Moi, ça fait longtemps que je milite en disant que l'une des clés,
06:55la clé de tout, c'est le système d'entraînement.
06:57Plus les coachs sont forts, plus ça va créer des dynamiques
06:59parce que les athlètes talentueux, il y en a en France, du talent,
07:02il y en a des associations, il y en a par milliers,
07:04des systèmes où on peut faire de la performance et on l'a démontré.
07:07On l'avait démontré en 2020 à Tokyo, en 2021, sur les sportcos.
07:10On s'est gagné en équipe, on s'est aussi gagné en individuel sur les Jeux Olympiques de Paris.
07:14Peut-être qu'on va vivre quelque chose d'absolument exceptionnel
07:18parce que l'ensemble des Français ont peut-être un peu plus compris ce que nous,
07:21qu'on voit tous les jours, c'est-à-dire la puissance du sport.
07:24On est un pays de culture plus qu'un pays de sport.
07:27Il faut voir qu'on investit beaucoup.
07:29C'est toujours la même équation ressources.
07:31Il y a des ressources qui ont été mises sur la préparation de ces JO
07:34qui sont supérieures à ce qu'on a fait dans le passé puisque les JO étaient en France.
07:37Si on baisse le niveau de ressources, on reviendra au niveau qu'on avait avant,
07:41c'est-à-dire un pays sportif parmi les 10 meilleures nations du monde.
07:44Si on continue d'investir, on peut continuer à grappiller,
07:46viser le top 3 mondial, pourquoi pas.
07:48On suivra ça évidemment pour les Jeux Olympiques de Los Angeles.
07:53Comment l'exploiter, comment développer les coachs.
07:55Je pense que derrière, autour des résultats,
07:58un entraîneur se construit autour du talent de son athlète,
08:01un club se construit autour du talent de son entraîneur
08:03et de son groupe d'athlètes qui l'entraînent et les ambitions montent.
08:05Dans le système, il y a une pierre angulaire qui est l'entraîneur.
08:07J'espère que tout le monde aura vu et aura compris
08:09qu'il faut bien traiter cette pierre angulaire.
08:11Le message est passé, Romain Barnier.
08:13Petite dernière question, Romain Barnier,
08:14parce qu'il y a un petit scandale de dopage
08:16qui a touché la natation chinoise.
08:19Vous, en tant que directeur sportif du cercle des nageurs de Marseille,
08:22quelle vision vous avez eue sur cette petite polémique ?
08:26Toujours la même vision, ça a toujours été un peu là.
08:29Quand les Russes étaient absents, d'habitude ça tourne un peu autour de la Russie.
08:32La Chine, il y avait déjà eu, j'ai connu quand j'entraînais.
08:35Quand j'entraînais, Camille Lacour, il avait parlé de Sagnan qui pisait Violet.
08:39Ça avait fait un énorme débat, on avait la puissance des réseaux sociaux
08:42qui avait attaqué Camille et qui avait fait exploser son téléphone
08:44dans la demi-heure après sa déclaration.
08:46C'est toujours présent, c'est là dans le sport de haut niveau,
08:48je pense qu'on est un peu plus épargné en natation que dans d'autres sports,
08:51peut-être du fait de la nature même de ce sport-là,
08:53qui ne nécessite pas que de l'endurance et pas que de la force,
08:55mais beaucoup de talent aquatique.
08:57Peut-être que c'est un sport aussi un peu moins professionnel,
09:00qui veut dire moins de moyens, donc peut-être un peu moins de dopage.
09:03J'imagine, et je ne suis pas naïf, mais je pense qu'il doit y en avoir un petit peu à certains endroits,
09:07mais qu'on est quand même assez privilégié, donc pas plus que d'habitude.
09:10Au final, on a vu des Chinois qui étaient très en retrait par rapport à leur performance habituelle.
09:14Est-ce que c'était les contrôles multipliés à l'approche ?
09:17Est-ce que c'est quand ils peuvent se préparer de manière différente ?
09:19C'est souvent le cas. En tout cas, ce sont des mécanismes qui se répètent
09:22et dont les athlètes sont capables de faire abstraction, et surtout les meilleurs.
09:25Léon Marchand n'en a jamais parlé,
09:27et il est capable de gagner en étant dans des systèmes complètement ouverts,
09:30accessibles à tout moment.
09:32Donc c'est possible de gagner sans,
09:34et c'est ce qu'on continuera de penser pour pouvoir continuer à rêver
09:37et éviter de se concentrer sur des choses qui sont de toute façon hors de notre contrôle.
09:41Dernière question, Romain Barnier.
09:43On a parlé évidemment de Léon Marchand.
09:45Est-ce qu'on a de nouveaux talents qui arrivent ?
09:47Une nouvelle génération qui va arriver ?
09:49Parce que Florent Manodou laisse planer le doute, notamment sur sa retraite.
09:52Est-ce qu'on a des nouveaux talents qui arrivent,
09:54notamment pour Los Angeles 2028 ?
09:57Difficile à dire.
09:59Par rapport à ce qu'on a regardé,
10:01on n'a pas de champion d'Europe Junior qui gagne des compétitions,
10:04mais quand on voit Léon à éclos peut-être un an après,
10:07au moment des Jeux de Tokyo,
10:09alors peut-être qu'il y a deux, trois athlètes qui sont en train d'arriver.
10:12Je pense surtout à une chose,
10:14c'est que si on garde notre fer de lance avec Léon,
10:16on est protégé d'une certaine partie.
10:18Il y a toute une approche de la compétition
10:20qui fait qu'il y aura des médailles dans l'équipe
10:22et ça, ça enlève de la pression et ça permet aux autres athlètes plus jeunes
10:25de pouvoir s'émanciper et s'affranchir de ces niveaux de compétition-là
10:28sans avoir trop de pression au départ,
10:30mais juste en suivant le leader.
10:32Je pense à deux, trois jeunes athlètes que vous ne connaissez pas encore.
10:34On en a un qui s'est entraîné dans nos bassins.
10:36Donnez-nous les noms, qu'on les surveille avec attention.
10:39Non, parce que ce serait l'inverse de ma philosophie.
10:41L'idée, c'est de ne pas les surveiller tout de suite.
10:43Ils auront le temps d'avoir de la pression.
10:45On les laisse tranquilles.
10:49On pense à eux, on sait qu'il y a du talent.
10:51Il y a peut-être deux, trois, alors peut-être pas des Léon Marchand,
10:53parce que c'est un tous les 100 ans,
10:55même s'il y a eu Felf et lui,
10:57mais en tout cas, on a deux, trois athlètes.
10:59On a beaucoup de talent dans nos piscines, de manière isolée,
11:01mais par contre, pour que ce devienne une génération,
11:03je pense qu'il faut qu'on se mette au boulot différemment.
11:05Merci beaucoup, Romain Barnier, directeur sportif du Cercle des nageurs de Marseille,
11:08d'avoir été avec nous dans cette émission,
11:10Les Jeux Olympiques dans tous leurs états.
11:12Dans quelques instants, on revient avec vous sur Sud Radio,
11:14avec un chiffre de 288 millions.
11:16C'est le montant des mises des paris sportifs en ligne,
11:19qui se sont élevées durant cette période des Jeux Olympiques.
11:22C'est colossal.
11:23Et juste avant d'évoquer ce sujet,
11:25on retrouvera le fil rouge de cette radio.
11:27Vous l'entendez le matin, vous l'entendez également pendant votre pause déjeuner.
11:29C'est l'ami Jules Boscherini, à tout de suite sur Sud Radio.
11:33Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états.
11:35Maxime Liédo, Clément Harion.
12:35Les Jeux Olympiques de Marseille, les Jeux Olympiques de Marseille.
13:18Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états.
13:21Maxime Liédo, Clément Harion.
13:23Vous êtes sur Sud Radio, les Jeux Olympiques dans tous leurs états,
13:26avec le camarade Clément Harion,
13:27dont la voix vous a guidé tout au long de ces Jeux Olympiques,
13:29en direct, dans chaque compétition, dans chaque événement,
13:32auprès de chaque sportif.
13:33Il nous a fait vibrer.
13:34On était en direct avec lui tous les midis.
13:36On le retrouve avec le deuxième fil rouge,
13:38plus que de cette émission, de cette radio,
13:40mesdames, messieurs, c'est Jules Boscherini.
13:42Et aujourd'hui, ça va parler vente en ligne, mon cher Clément.
13:45Eh oui, on en parle avec vous, Jules Boscherini.
13:47Cet événement qui fait suite au Marathon pour tous de Paris.
13:50Et ça ne plaît pas à tout le monde.
13:52Franchement, il y a de quoi.
13:53C'est assez surprenant.
13:54Mais dès le lendemain de la course,
13:55certains des participants du Marathon pour tous
13:57ont décidé de mettre en vente leur médaille.
13:59On peut voir ces derniers jours des dizaines d'offres
14:01qui circulent sur les différentes plateformes de revente en ligne.
14:04Et les prix sont eux aussi assez surprenants.
14:06Moi, je l'aurais gardé quand même.
14:08La médaille, on tourne autour de quel montant, Jules ?
14:10Les prix varient de 100, d'une centaine d'euros à 400 euros.
14:13Le choix ne plaît pas à tout le monde.
14:14Notamment au site Vinted,
14:16qui a tout simplement décidé de bloquer les ventes des breloques.
14:18Ça veut dire que les ventes marchaient plutôt bien ?
14:21Si elles ont été interdites ?
14:22Prenons l'exemple du Huffington Post.
14:24Le média a essayé de revendre une médaille du 10 km pour tous.
14:27Prix de départ, 300 euros.
14:29Et en quelques minutes, les offres fusent et les négociations commencent.
14:32Ils reçoivent même une offre à 180 euros.
14:34Mais au bout de 10 minutes, un message de Vinted les informe de la suppression de l'annonce.
14:38Je cite,
14:39« Nous avons des raisons de penser que vous vendez des équipements ou des instruments interdits,
14:43ce qui est contraire aux règles du catalogue.
14:45La médaille ne rentre pas dans les articles de dressing vendables
14:48et il n'est donc plus possible de passer par ce biais pour en tirer son petit billet. »
14:51Et sur les autres sites, on peut tenter ou pas ?
14:53Pour le moment, les médailles des finishers sont encore disponibles sur ebay ou leboncoin.
14:58Mais si Vinted bloque les offres,
15:00les éco-cups reçus par ceux qui ont terminé les courses sont toujours disponibles.
15:03On avoisine en moyenne les 20 euros.
15:05Les éco-cups, c'est ces petits gobelets orange que les finishers ont reçus pour les féliciter.
15:09Voilà, ils sont recyclables.
15:11Et donc, une moyenne de 20 euros.
15:13Maintenant, reste à voir si Vinted prendra la décision de bloquer aussi ses ventes.
15:17On verra ça.
15:18Maxime, ça ne vous dit pas d'acheter une petite médaille ?
15:21Tout ce que de l'acheter, moi j'aurais beaucoup aimé la vendre,
15:23mais vis-à-vis ce qu'on interdit tout.
15:25Ce qui est quand même assez rigolo, c'est quand on voit les prix auxquels sont proposées les médailles,
15:28quand on sait que certaines médailles olympiques n'ont coûté que 3 euros par exemple.
15:32Mais moi plus sérieusement, l'action de vendre ce genre d'objet,
15:34je n'ai jamais compris.
15:35On a l'impression que c'est ceux qui reçoivent, vous savez, le 24 au soir des cadeaux de Noël
15:38et qui le 25 ou 26 s'amusent à revendre au prix le plus...
15:41Il y a quand même une justification.
15:43Il est expliqué que les gens ont besoin d'argent et c'est ce qui motive la vente.
15:46Bien sûr, merci beaucoup Jusbo Skyny.
15:48On vous retrouve à d'autres moments dans cette émission.
15:50On parlait de vente et d'obtention de gains parfois conséquents
15:54avec des prix de vente parfois déraisonnables.
15:56On va parler d'argent aussi avec Isabelle Fagg-Pierrotin,
15:59présidente de l'Autorité Nationale des Jeux. Bonjour.
16:01Bonjour.
16:02Merci beaucoup d'être avec nous.
16:04On voulait vous avoir en ligne parce que le niveau de mise des paris sportifs
16:07durant ces JO se sont élevés à 288 millions si l'on en ajoute.
16:12Les mises engagées en point de vente, nous devrions très vraisemblablement
16:15approcher la barre des 400 millions.
16:17C'est près de 4 fois ce qui avait été engagé lors des Jeux de Tokyo.
16:21J'imagine donc que c'est une pluie de records pour vous.
16:24C'est effectivement un niveau de paris qui est exceptionnel
16:29mais qui fait écho à ce que votre interlocuteur précédent disait.
16:32Il y a eu un engouement du sport, quelque chose de très émotionnel
16:37autour de ces JO.
16:40On retrouve cette fièvre, cet engagement au niveau des paris sportifs.
16:444 fois le niveau des JO de Tokyo.
16:46C'est effectivement un record.
16:48Tokyo était déjà un record en termes de mise.
16:51Les sports les plus pariés sont traditionnellement les sports
16:58type le foot ou le tennis.
17:00Mais par exemple, des sports qui étaient traditionnellement moins pariés
17:04comme la natation ou le ping-pong,
17:06ont bénéficié de l'effet Léon Marchand ou des Frères Le Brun.
17:10On a un niveau de pari pour ces sports qui est également très important.
17:16Vous parliez de la natation.
17:18Quand vous dites que ça a amené des sommes intéressantes,
17:22on parle de combien par exemple de paris sur la natation ?
17:24On est autour de 13 millions d'euros pour la natation
17:27et 13 millions d'euros également pour le tennis de table.
17:29Colossal !
17:31D'habitude on est à combien ?
17:33Là où pour le tennis ou le foot,
17:37on est plutôt autour, pour le tennis, de 60 millions d'euros
17:41et pour le foot de 71 millions d'euros.
17:43Donc il y a une vraie différence.
17:45Mais en tout cas, la natation et le tennis de table
17:48émergent comme des sports qui intéressent.
17:52Comment on l'explique ?
17:54On est quand même à 3 fois 4 par rapport à Tokyo.
17:57Est-ce que c'est tout simplement parce qu'on avait les JO à domicile
18:00ou il y a une autre explication ?
18:02Ou est-ce que les Français parient de plus en plus aussi ?
18:06Les Français parient de plus en plus.
18:09C'est un élément de la culture numérique quotidienne,
18:13notamment des jeunes publics.
18:15C'est vrai que c'était en France,
18:18donc effectivement ça a attiré plus de supporters.
18:22Et puis on a quand même, dans les sports collectifs,
18:26les Français ont brillé.
18:28Le basket, le hand, le volley.
18:30On a eu des performances assez exceptionnelles des équipes de France.
18:33Et donc tout ça a entretenu l'idée
18:36que les paris s'étaient participés à cette positivité collective.
18:41Est-ce que les Français pariaient sur les équipes françaises finalement ?
18:45Et sur les athlètes français ?
18:46Vous avez des chiffres sur ça ?
18:47Oui, en général, les Français parient sur les équipes françaises.
18:50Mais est-ce que vous avez observé aussi une forme d'abus,
18:56parfois j'imagine des dérives ou des détournements
18:59au moment des paris sportifs,
19:00où justement vous avez réussi à endiguer peut-être les tentations de certains,
19:04peut-être même des ingérences ?
19:06Alors nous, on avait deux préoccupations.
19:08On avait un, la lutte contre l'addiction,
19:10et deux, la lutte contre les manipulations sportives.
19:12Pour ce qui est de la lutte contre les manipulations sportives,
19:15il y a un dispositif totalement exceptionnel qui a été monté
19:18à l'initiative de l'ANJ,
19:20qui a associé une vingtaine de collaborateurs de l'ANJ,
19:24du ministère des Sports, du COJOP,
19:27du ministère de l'Intérieur, du Parquet,
19:31tous les agents publics concernés par cet enjeu de la lutte
19:35contre les manipulations sportives,
19:37particulièrement avec nos partenaires internationaux,
19:39et toutes ces personnes ont fait en sorte
19:41qu'on a contrôlé le risque de manipulation,
19:44et globalement, on a eu un certain nombre d'incidents,
19:47on a eu une centaine de matchs qui ont été mis sous surveillance renforcée,
19:52mais globalement, ça s'est bien passé.
19:54Pour ce qui est de l'addiction,
19:58nous avions invité l'ensemble des opérateurs français
20:02quelques jours avant l'Euro et les JO,
20:05pour vraiment les appeler à une grande vigilance
20:07et à une responsabilité par rapport au niveau de Paris.
20:10On leur a demandé de veiller à ce que leur publicité,
20:13parce que c'est évidemment le levier le plus instinctif...
20:16Et il y en avait beaucoup des publicités d'ailleurs,
20:18à la télévision, entre les épreuves.
20:20Mais que ces publicités soient moins orientées
20:23jeunes, jeunes publics, 18-24 ans,
20:26puisque c'est la population la plus vulnérable
20:29en termes de paris sportif...
20:31Mais ça présente combien, par exemple,
20:33dans les tranches d'âge de vos parieurs ?
20:35En fait, l'âge moyen du Paris sportif, c'est 28 ans.
20:38Ah oui, donc quand même une population très très jeune.
20:41Donc c'est une population très très jeune,
20:43et en fait c'est une population qui est aussi particulièrement
20:46vulnérable aux émotions des paris,
20:48qui en plus, en général, n'a pas beaucoup d'argent.
20:51Donc qui est capable d'aller chercher de l'argent
20:53là où il n'y en a pas forcément,
20:55pour suivre l'engouement.
20:57Exactement, et donc en plus, on a lancé une grande campagne
21:00juste avant l'Euro,
21:03pour les sensibiliser,
21:06et cette campagne, vous l'avez peut-être vue,
21:08elle était centrée autour des mentions légales.
21:11Vous savez, la petite phrase qui est
21:14« parier peut causer des dérives ».
21:17En général, les mentions légales ne sont pas
21:19véritablement lues par les personnes.
21:21En fait, c'est un peu anesthésiant d'une certaine manière.
21:24Et on ne se rend pas compte que derrière
21:26ces mentions légales, cette phrase,
21:28il y a en fait des histoires d'addiction
21:30qui sont des vraies histoires de souffrance des personnes.
21:33Et donc en fait, on a développé une campagne
21:35qui a donné une importance visuelle
21:38exagérée
21:40de ces mentions légales
21:43à travers un bandeau jaune.
21:45Et l'idée, c'était de raconter les histoires
21:48qu'il y a derrière ce slogan un peu général.
21:50Et en fait, ça a très bien marché.
21:52On a eu beaucoup de sollicitations, d'explications.
21:55Et je crois que ça fait passer l'idée
21:57qu'on peut parier, s'amuser,
21:59mais évidemment, le pari excessif,
22:01il est porteur de souffrance.
22:03On le rappelle à nos auditeurs, d'ailleurs.
22:05Les paris sportifs sont dangereux.
22:07En revanche, si vous voulez parier sur Sud Radio,
22:09c'est vraiment un pari sûr.
22:11Et comment faites-vous pour contrôler
22:14aussi le fait qu'aucune personne
22:16ne soit impliquée, ne parie sur les épreuves
22:18alors qu'ils sont impliqués directement dans les Jeux Olympiques ?
22:20Je pense aux coachs, aux préparateurs, etc.
22:22qui étaient impliqués.
22:24Tout à fait. C'est effectivement
22:26une des règles de base.
22:28Toutes les personnes qui sont associées au JO
22:30ne peuvent pas parier,
22:32non seulement sur leur sport, mais en fait,
22:34sur toutes les compétitions.
22:36Et pas que sur les JO, dans le football, dans le rugby, etc.
22:38Non, mais en matière de JO,
22:40les JO sont considérées comme une seule compétition.
22:42D'accord.
22:44Donc en fait, dès que les athlètes étaient
22:46associés au JO, ils ne pouvaient pas
22:48parier ni sur leur sport, ce qui est
22:50normalement la règle de base,
22:52ni sur l'ensemble des autres compétitions.
22:54Et comment on va les chercher si un athlète
22:56va parier ?
22:58Comment on vérifie ça ?
23:00Ils ont des croisements de fichiers.
23:02Et donc on a fait sept croisements de fichiers pendant les JO
23:04qui ont donné lieu à
23:06plus de 40 000 vérifications.
23:08Donc ça a été vraiment quelque chose
23:10de très important
23:12qui a fait ressortir
23:14quelques anomalies
23:16sur les athlètes, sur les bénévoles,
23:18mais je dirais que ces anomalies,
23:20c'est-à-dire concrètement des personnes
23:22qui ont misé, étaient très modestes.
23:24Donc il y a des athlètes qui étaient au JO et qui ont misé
23:26sur des épreuves.
23:28Non pas nécessairement sur leur sport.
23:30Qu'est-ce qu'on a comme sanctions
23:32si on joue avec ce feu-là ?
23:34Normalement, il y a des sanctions disciplinaires
23:36qui peuvent être prises par le COJOP
23:38ou par le CIO, mais là, en pratique,
23:40il y a eu un rappel à la loi parce que c'était
23:42très modeste et très petit.
23:44Enfin, je dirais, il y en avait très peu.
23:46Donc en fait, on a considéré que
23:48le rappel à la loi et à la réglementation
23:50suffisait.
23:52Même chose sur les bénévoles qui auraient pu être
23:54déshabilités pour avoir
23:56parié sur un sport. Et en fait, là aussi,
23:58ils ont eu un rappel à la loi. Mais c'est
24:00quand même la première fois qu'on a
24:02un dispositif de
24:04contrôle de fichiers, enfin
24:06de rapprochement de fichiers, aussi important
24:08que celui que nous avons opéré
24:10dans les JO.
24:11Merci beaucoup Isabelle Faccio-Pierrotin, président
24:13de l'Autorité Nationale des Jeux, pour avoir abordé
24:15avec nous l'ensemble de ce que représentent
24:17les paris sportifs, avec une somme
24:19colossale, pratiquement quatre fois plus
24:21que les mises enregistrées pour les Jeux de Tokyo.
24:23On va avoisiner pratiquement
24:25les 400 millions. Moi, je vous le dis,
24:27je parie tout de suite sur Jules Boscherini,
24:29qui est en direct avec nous sur Jules Radio et qui va
24:31nous apporter un éclairage concernant
24:33les Jeux paralympiques, parce que figurez-vous,
24:35il reste des places. Alors suivez-nous, écoutez,
24:37réservez vite. A tout de suite sur Jules Radio.
24:39Sud Radio. Parlons vrai.
24:41Parlons vrai.
25:39Abonnez-vous !
48:18On vous retrouve, Jules Boscherini, pour votre chronique à...
48:21Qu'est-ce qui s'est passé il y a un certain temps ?
48:24On remonte le temps, c'est ma chronique préférée de cette émission, Maxime.
48:27Tous les jours, Jules, vous nous parlez d'une performance
48:30qui a marqué les paras.
48:32On prend la direction des bassins et de l'Australie aujourd'hui.
48:35C'était lors des paralympiques de Sydney en 2000.
48:38Et plus qu'une seule performance, on va s'attarder sur les jeux exceptionnels
48:41d'une Française. C'est la nageuse Béatrice S, atteinte dès la naissance
48:44d'une forme de sclérose en plaques dégénérative.
48:47Vous allez nous raconter tout ça, mais dites-nous-en déjà un petit peu plus
48:50sur cette nageuse.
48:52Pour commencer, Béatrice S, c'est 5 participations aux Jeux paralympiques
48:55en 1984 à New York, en 1988 à Séoul,
48:581996 à Atlanta, Sydney en 2000
49:01et enfin Athènes en 2004. Sur cette période, elle ne manque
49:04que les Jeux de Barcelone en 1992. Mais surtout,
49:07et j'insiste sur le surtout, elle remporte 26 médailles,
49:10dont 20 en or, ce qui en fait la Française la plus titrée de l'histoire
49:13des Jeux paralympiques. Véritable reine de sa discipline,
49:16la nageuse alsacienne explose tous les records.
49:19Et j'imagine que c'est pour ça que vous vous attardez sur les paralympiques
49:22de Sydney. Exactement Clément, vous avez tout compris. En Australie,
49:25elle s'adjuge 7 fois l'or, mais aussi 9 records du monde.
49:28Des jeux ahurissants pour Béatrice S, qui bat donc
49:31le record du monde sur le 50 mètres papillon, 50 mètres d'eau,
49:3450, 100 et 200 mètres libres, entre autres. La liste est
49:37beaucoup trop longue pour vous la donner entièrement, merci championne.
49:40Elle se paye même le luxe de battre par deux fois son propre record
49:43mondial lors de ses Jeux de Sydney, alors qu'elle les a déjà battus pendant les épreuves.
49:46Presque trop facile, finalement, vraiment exceptionnel,
49:49cette athlète qui a, je suppose, contribué à faire connaître
49:52les Jeux paralympiques. Bien évidemment, c'est aussi grâce à elle que l'on parle
49:55pour la première fois des paralympiques à la télévision. C'est en 96,
49:58elle vient de remporter 6 médailles d'or à Atlanta et Jacques Chirac,
50:01président de la République à l'époque, prend une décision,
50:04celle d'accorder la Légion d'honneur aux médaillés paralympiques,
50:07au même titre que les médaillés olympiques. Elle prendra sa retraite
50:10à l'issue des Jeux d'Athènes en 2004, après deux nouvelles breloques en or
50:13et trois en argent. – Merci beaucoup, il y en a un qui mérite
50:16la médaille d'or parce qu'il est inépuisable, parce qu'il est phénoménal,
50:19monsieur, personne n'arrive à le fatiguer, c'est juste Boscherini.
50:22Merci beaucoup, mon cher Jul, on vous retrouve naturellement demain
50:25pour les Jeux olympiques dans tous leurs états. – Avec plaisir, à demain.
50:28– Merci aussi à vous, Clément Arion, d'avoir participé à cette émission,
50:31une fois de plus, d'avoir réussi, un, à nous faire vibrer
50:34durant ces Jeux et de continuer à faire vibrer les auditeurs
50:37de cette émission, les Jeux olympiques dans tous leurs états, demain.
50:40On revient, 12h, 13h, avec une championne exceptionnelle,
50:43un parcours de vie dingue, Tiffany Huot-Marchand, ancienne participante
50:46aux Jeux olympiques d'hiver, en patinage de vitesse et qui a été
50:49tétraplégique à cause d'un incident en compétition en 2022
50:52et qui vient de réussir à terminer le marathon pour tous.
50:55Ça sera demain avec nous, en direct, en deux midis et 13h.
50:58Nous, on se retrouve à la même heure, vous êtes toujours sur Sud Radio.
51:01A tout de suite.
51:07Sous-titrage Société Radio-Canada

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