Procédure de destitution du président de la République : LFI en berne au sein de la gauche ?

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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Stéphanie de Muru pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Stéphanie de Muru.
00:04Et on retrouve nos deux chroniqueurs, Olivier Dartigolle, chroniqueur politique, Gilles Boutin, chef des informations au Figaro.
00:11Messieurs, on parlait de la politique française, c'est une semaine qui s'annonce peut-être décisive, mais enfin...
00:17Alexis de La Fontaine du service politique européen nous disait qu'il fallait être encore patient que les consultations d'Emmanuel Macron
00:24avec les chefs des groupes parlementaires pour entamer des discussions risquent de durer encore longtemps.
00:30Alors, quel Premier ministre à Mastignon ? Tout le monde se pose la question.
00:34Aleph, il menace de destituer Emmanuel Macron s'il ne choisit pas un Premier ministre de gauche.
00:38Et avant de vous faire réagir, je voulais vous faire écouter Lucie Castel s'exprimer chez nos confrères de BFM TV tout à l'heure.
00:44Mon sujet, ce n'est pas la destitution, c'est la cohabitation.
00:47On n'a pas de gouvernement, il y a un gouvernement démissionnaire.
00:50Ce qui est absolument urgent maintenant, c'est de mettre en œuvre la politique que les Français attendent,
00:54c'est-à-dire une politique qui renforce les services publics, qui apporte des réponses à leurs questions.
00:59L'option institutionnelle la plus simple pour répondre à une nomination d'un gouvernement qui ne correspondrait pas aux résultats des élections,
01:07c'est de censurer ce gouvernement.
01:09Lucie Castel, Gilles Boutin qui est sur la même ligne que les socialistes et les écologistes.
01:16Oui, donc ça s'éclaircit.
01:18Désormais, le chef de groupe officieux qui était LFI se trouve bien marginalisé.
01:27Et ce moment est révélateur de ce que Macron a réussi à faire en faisant décanter, en faisant attendre cruellement la gauche.
01:40Il a laissé s'exprimer les dissensions qui étaient propres au NFP.
01:46Et ce que ça montre, c'est que Jean-Luc Mélenchon se moque bien en réalité d'arriver à Matignon.
01:52Lui, ce qu'il veut, c'est 2027 et il veut alimenter la rhétorique victimaire,
01:57pouvoir se présenter comme la victime d'un déni de démocratie d'Emmanuel Macron.
02:01Et Castel ne sert qu'à ça.
02:05Olivier Dartigold, c'est un piège diabolique d'Emmanuel Macron ? La gauche va finir par imploser ?
02:11Il y a en effet un hiatus au sein du Nouveau Front Populaire,
02:14parce que cette coalition provoquée par la dissolution n'a pas le même calendrier et objectif politique.
02:21Je suis d'accord avec vous, l'objectif des Insoumis est une conflictualité politique permanente,
02:27mettre tout ça sous les braises pour aller chercher une candidature de Jean-Luc Mélenchon,
02:33pouvant accéder à un second tour d'élection présidentielle pour la prochaine présidentielle.
02:38Mais attention concernant la procrastination d'Emmanuel Macron, avec ce calendrier qui n'en finit pas,
02:45parce qu'au sein même du Bloc central et présidentiel, ça commence à tirailler.
02:51Regardez l'entretien de François Bayrou dans Le Figaro aujourd'hui,
02:55qui dit que faire mettre les partis et les chefs de groupe autour de la table ne rimera à rien.
03:02Il fait donc une proposition en faisant appel à des personnalités.
03:06Regardez du côté d'Horizon, regardez la mésentente humaine et politique entre Gabriel Attal,
03:13le nouveau chef du groupe parlementaire, et le président Macron,
03:17avec des choses qu'on apprend et qui montrent que véritablement, à la tête d'exécutifs,
03:22les choses aujourd'hui se passent très mal.
03:26Emmanuel Macron ne peut pas pousser indéfiniment cette séquence-là.
03:32Ce qui me semble étonnant dans son calendrier, il dit que le Premier ministre,
03:37ce sera après les consultations, courant semaine prochaine,
03:42mais que la constitution d'un nouveau gouvernement pourrait prendre des semaines.
03:46Or, je ne donne que quelques exemples.
03:48Il va y avoir une rentrée scolaire.
03:50Par exemple, j'ai été confronté aujourd'hui à un dossier,
03:53par une personne qui m'a appelé parce que son enfant handicapé n'est pas accompagné.
03:56Il y a un problème à les hôpitaux et ce qu'on découvre sur les internes en médecine.
04:001500 postes en moins.
04:02Et sans compter le budget, évidemment.
04:04On a un budget à construire avec une proposition de budget qui doit être sur la table de l'Assemblée nationale le 1er octobre.
04:09Qui devrait, comme l'appelle d'ailleurs François Bayrou, sortir de bois avant ces consultations de vendredi.
04:15Gilles Boutin, ça serait dans l'intérêt du gouvernement ?
04:19Ce serait antinomique avec ce que souhaite faire Emmanuel Macron.
04:22C'est-à-dire que ces consultations relèvent d'une certaine convenance.
04:26C'est-à-dire que c'est une politesse républicaine d'afficher ses rencontres avec les diverses tendances politiques.
04:32Et d'ailleurs, on voit bien que là, il ne peut plus se permettre de considérer que certains ne font pas partie de l'arc républicain.
04:38Il joue le jeu parlementaire à fond.
04:40Il est face à des gens qui sont des élus de la nation.
04:42Donc, il consulte de LFI jusqu'au RN.
04:46Et ce serait totalement illogique de nommer un Premier ministre avant cela.
04:50Maintenant, il ne doit pas perdre trop de temps parce qu'il sera tenu comptable devant le FDI.
04:57Sauf qu'Olivier Dardigolle, les noms qu'on a avancés, Cazeneuve, Bertrand, ça semble un petit peu écarté.
05:05D'ailleurs, la gauche écarte la possibilité de nommer Bernard Cazeneuve.
05:09C'est un cycle politique infernal parce que ces noms qui ont été évoqués,
05:13qui ont été en tête de gondole les dernières semaines, notamment Xavier Bertrand et Cazeneuve,
05:19sans qu'ils ne disent trop rien et qu'ils ne fassent trop rien,
05:23leur nom est essoré, quasiment abîmé par cette surexposition politique.
05:29Alors qu'ils n'y peuvent pas grand-chose.
05:31Quoique, Xavier Bertrand était un peu plus en campagne que Cazeneuve.
05:33Et donc, bal le neuf !
05:35C'est-à-dire, d'ores et déjà, ils semblent épuisés par ce moment médiatique qui les a exposés
05:41et dont on peut juger aujourd'hui qu'il s'agissait d'une diversion.
05:44Gilles Boutin, une diversion ? Vous êtes d'accord ?
05:47Je sens vouloir parler de diversion, je pense juste que c'est cette loi intangible qui s'exprime dans la Macronie.
05:52C'est comme vous le disiez, à chaque fois qu'on nomme quelqu'un, on sait que ça ne sera pas lui.
05:56Maintenant, l'enjeu pour Macron, c'est de trouver sa perle rare.
06:03Le mouton à cinq pattes !
06:05Par intuition, je ne pense pas qu'il souhaite se tourner vers un vieux sage.
06:10Il l'a bien montré avec Attal, c'était la disruption la plus puissante.
06:14Mais là, il ne faut pas quelqu'un qui temporise hors des parties sans ambition.
06:18Il n'y a qu'un vieux sage qui n'a pas d'ambition.
06:20Bien sûr, mais c'est là toute la difficulté pour Emmanuel Macron,
06:22qui devra essayer de mettre de côté ses aspirations personnelles.
06:26Il a envie de surprendre à chaque fois.
06:28Mon intuition me fait penser qu'il va tenter de nous trouver un candidat très inattendu,
06:35légèrement disruptif, mais avec la capacité de ne braquer personne.
06:40C'est très compliqué, mais c'est la surprise du choc.
06:42On a vu Jean-Dominique Sénard aussi élever d'artigone.
06:45Les conseillers de l'Elysée ont donné les ingrédients de ce cocktail, de cette alchimie.
06:50Il faut qu'il dégage un parfum de cohabitation.
06:53Il faut qu'il connaisse bien le Parlement et qu'il ne s'attaque pas au totem du macronisme depuis 2017,
07:00donc pas touche à la réforme fiscale, pas touche à la réforme d'un retraite.
07:03Il faut qu'il ne soit pas candidat en 2027.
07:06Il faut, il faut, il faut.
07:08Jean-Dominique Sénard, vous en pensez quoi ?
07:10C'est donc le dernier patron de Renault, Michelin.
07:14Oui, mais enfin, vous voyez bien la complexité de cette affaire,
07:19puisqu'on sort d'une période formidable avec les JO.
07:24Vous nous donnez ce nom-là, peut-être qui peut correspondre à ce que cherche Emmanuel Macron.
07:31Mais il n'y a pas d'effet waouh.
07:33On ne se dit pas, mais ça y est, le pays va dans la bonne direction.
07:38Mais je vous assure, ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron a des problèmes de DRH, de ressources humaines.
07:44On sait très bien qu'il a eu de grandes difficultés,
07:47ou en tout cas qu'il a pris son temps pour nommer par le passé des personnalités.
07:52Peut-être que là, il est face à une situation qui lui pose un réel problème de casting.

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