100% Politique Été (Émission du 21/08/2024)

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Tous les soirs et pendant tout l’été, CNEWS vous propose un rendez-vous consacré à la politique de 21h à minuit

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00:00:00Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans 100% politique été, bienvenue aussi si vous nous rejoignez sur CNews, il est 21h passé de 5 minutes et j'accueille avec beaucoup de plaisir ce soir sur ce plateau Naïma M. Fadel, essayiste chargée de mission de la politique de la ville, bonsoir.
00:00:19Bonsoir.
00:00:20A vos côtés Amaury Brulé, journaliste pour la rédaction de Valeurs Actuelles, bonsoir Amaury.
00:00:24Bonsoir Célia.
00:00:25Et puis en face de vous Paul-Antoine, analyste politique, merci beaucoup de faire partie de ces débats.
00:00:30Et à vos côtés Gilles Miaeli, directeur de la publication Revue Conflit.
00:00:35Bonsoir.
00:00:36On va commencer ensemble les débats et le décryptage de l'information avec cette information qui à la mi-journée a bousculé la vie à Angoulême puisqu'un homme a mis le feu avec de l'essence dans la mairie.
00:00:49Fort heureusement, il n'y a pas eu de blessés. L'homme a été touché par balle par la police municipale et hospitalisé en urgence absolue.
00:00:56Un véhicule pouvant être le sien, celui de la Sayan, a été garé devant la mairie avec des inscriptions en arabe sur la carrosserie, selon une source policière.
00:01:06Les détails avec ce reportage de Jérôme Rampenau et Dunia Tengo.
00:01:10À Angoulême, un homme âgé de 46 ans a tenté d'incendier les locaux de l'hôtel de ville.
00:01:15Déterminé, l'individu pourtant inconnu des services de police et de nationalité française s'est présenté avec son véhicule personnel devant l'entrée de la mairie avant de se diriger directement au premier étage.
00:01:28Avec un bidon d'essence, il a répandu de l'essence dans le bureau des élus où se trouvaient deux de leurs assistantes qui ont immédiatement crié et sont sortis de ce bureau.
00:01:40Ce qui a permis l'intervention, en tous les cas, à l'alerte des policiers municipaux qui étaient présents sur place à la mairie.
00:01:47Devant la virulence de l'intéressé, ils ont fait usage de leurs armes à feu et ont neutralisé l'individu.
00:01:55Une réactivité de la police municipale également saluée par le maire d'Angoulême.
00:02:00À Angoulême, la police est armée et je crois que c'est grâce aussi aux policiers municipaux et à l'armement qu'ils ont pu définitivement stopper l'individu.
00:02:10Pour l'heure, les motivations de l'assaillant restent inconnues. Dans la soirée, la procureure d'Angoulême a donné plus de précisions sur les inscriptions en arabe découvertes sur la carrosserie du véhicule du mis en cause.
00:02:22Sur les inscriptions qui ont été retrouvées sur le véhicule, c'est la protection de foi des musulmans. À l'heure actuelle, pas de lien fait avec une entreprise terroriste.
00:02:33La division de la criminalité organisée et spécialisée de Limoges a été co-saisie de l'enquête avec la police judiciaire d'Angoulême.
00:02:41Emma M. Fadel, je me tourne vers vous puisque vous êtes chargée de mission de politique de la ville. On voit que les élus sont à nouveau menacés, ciblés.
00:02:49Et là, on passe aussi un certain cap de la violence puisque, outre les insultes auxquelles ils doivent faire face au quotidien, les menaces, là, il y a une nouvelle fois une tentative d'incendie de s'en prendre à des élus.
00:03:01On se souvient de Vincent Jambrin qui a été victime à son domicile d'un incendie. Là, c'est l'hôtel de ville qui est menacé en pleine période d'estival à Angoulême.
00:03:12On va attendre un petit peu l'enquête pour savoir si c'est vraiment l'élu, le maire ou d'autres élus qui ont été la cible.
00:03:19Mais par contre, ce qu'on peut dire, c'est que depuis des années, aujourd'hui, tout ce qui est services publics, collectivités, établissements publics, mairies, centres sociaux et aussi les hôpitaux,
00:03:33aujourd'hui, font face à des risques de menaces et d'agressions. Et c'est pour ça qu'ils ont aujourd'hui des portiques de sécurité. Ils ont aussi des agents de sécurité que les communes payent.
00:03:46Parfois, toute une journée et même en soirée, vous avez par exemple sur les hôpitaux, où actuellement pratiquement tous les hôpitaux ont des agents de sécurité, et même des rondes de nuit.
00:03:58Et moi, ce que j'ai pu voir aussi sur les collectivités, ça peut être juste par exemple un établissement comme une mairie ou même un conseil départemental où vous avez des vigiles à l'entrée.
00:04:10Et vous avez même des affichettes où on dit aux personnes qui se présentent, vous n'avez pas le droit d'avoir avec vous des cuteurs, des marteaux, des couteaux, etc.
00:04:19Et puis dans ces établissements publics, il y a aussi énormément d'agressions. On ne le dit pas assez aujourd'hui.
00:04:26Les travailleurs sociaux que je rencontre au quotidien sont inquiets parce qu'ils rencontrent énormément d'agressivité dans le quotidien.
00:04:33Et puis selon les premiers éléments recueillis, il était armé d'une chaîne, au bout de cette chaîne, du tissu qui permettait d'enflammer plus facilement les locaux et le mobilier.
00:04:43Sur son profil, on sait qu'il a 46 ans, il est inconnu des services de police, il est de nationalité française.
00:04:50Ses motivations, on l'a rappelé, n'étaient pas connues dans les médias.
00:04:54On a quand même affaire à une personne qui, dans son esprit, était très violente puisque les policiers ont dû faire usage de leur arme à feu, malgré les différentes sommations qui ont été faites.
00:05:06Oui, violent et a priori instable, alors on verra ce que dira l'enquête.
00:05:10Mais oui, cette agression, cette attaque est particulièrement inquiétante.
00:05:14Un homme vêtu d'un treillis militaire, ses inscriptions en arabe retrouvées sur sa voiture.
00:05:20Oui, la procureure de la République parle d'une profession de foi musulmane, sans vraiment évoquer un message d'apologie au terrorisme.
00:05:27Mais voilà, c'est des inscriptions aussi qui intriguent, qui posent à l'interrogation.
00:05:32Surtout dans le contexte sécuritaire et de menaces terroristes islamistes que l'on connaît depuis des années.
00:05:37Puis le mode opératoire, utiliser un bidon d'essence et le jeter comme ça au visage d'assistante municipale.
00:05:43Donc on verra ce qu'il en est, l'enquête le dira, des motivations de l'assaillant.
00:05:48Ce qui est intéressant, c'est l'illustration quand même spectaculaire de l'utilité et de l'efficacité de l'armement de la police municipale.
00:05:55Aujourd'hui, on a un peu plus entre 50 et 60 % des policiers municipaux qui sont équipés, qui sont armés d'armes létales.
00:06:01On a entre un peu plus de 60 % des Français qui sont favorables à l'armement des policiers municipaux.
00:06:07Et malheureusement, on voit trop souvent encore de municipalités, essentiellement d'ailleurs de gauche et d'extrême gauche, écologistes et LFI pour ne pas les citer,
00:06:16qui continuent à refuser d'équiper leurs policiers, pour des raisons idéologiques évidemment,
00:06:21alors que c'est non seulement une nécessité pour protéger les habitants de ces villes, mais aussi les policiers eux-mêmes qui sont en première ligne face à la violence.
00:06:31Lorsque cet homme a été pris en charge par les secours, il était dans un état d'urgence absolu.
00:06:36La procureure de la République, en fin de journée, nous a donné des précisions.
00:06:42Il va devoir être opéré, avoir des opérations chirurgicales.
00:06:46Et pour l'instant, sa garde à vue a été levée.
00:06:49Il a été quand même placé en garde à vue.
00:06:51Donc il y a une mesure de garde à vue qui a été prise dans la foulée de son interpellation et de sa prise en charge par les secours.
00:06:57Le temps de savoir quelle était la gravité de ces blessures et notre capacité à pouvoir l'entendre rapidement pour avoir des premiers éléments d'explication de son passage à l'acte.
00:07:07Nous avons eu à constater que son état de santé était incompatible avec la mesure de garde à vue, que la priorité devait être donnée à sa prise en charge médicale.
00:07:19Raison pour laquelle, lors de son transport sur le centre hospitalier de Poitiers, la mesure de garde à vue a été levée.
00:07:26Et puis Paul-Antoine, ce fait, cet incendie à l'hôtel de ville d'Angoulême, pose aussi des questions pour l'avenir des élus locaux, des vocations qui vont sûrement ne plus être séduites.
00:07:43Les personnes ne vont pas vouloir se présenter.
00:07:46On parlait de 55% des maires qui ne souhaitent pas se représenter en 2026.
00:07:50C'est un record.
00:07:51Il va y avoir une véritable crise des vocations et une difficile opération séduction pour la fonction de maire.
00:07:57C'est ce que j'allais vous dire.
00:07:58Oui, la majorité des maires actuels ne veulent pas, dans des sondages, être conduits maires.
00:08:03Ça pose quand même un gros problème.
00:08:05Il y avait ce matin, dans les colonnes du JDD, Monsieur Louvrier, qui est le maire de La Baule, qui plaide pour un gouvernement de petits élus, d'élus locaux, j'entends.
00:08:17Il se voit lui-même à Matignon, sauf qu'il est complètement hors sol.
00:08:22Les mairies ont besoin d'aide de l'État.
00:08:25Et là, on voit que qui a réagi ?
00:08:28C'est une bonne nouvelle, c'est normal.
00:08:30C'est la police municipale.
00:08:31Ça prouve que la police municipale est là pour pallier le manque de la police nationale.
00:08:36Ce n'est pas, évidemment, la faute de la police nationale.
00:08:38Ce n'est pas elle que je vise, mais c'est un manque de l'État.
00:08:41Ce n'est peut-être pas le cas pour Angoulême.
00:08:43Ce n'est pas du tout ce que je dis, mais on n'oublie pas qu'il y a eu des fusillades à Grenoble, notamment.
00:08:46Et des policiers à Grenoble disaient sur votre plateau qu'il y a des policiers qui ont été envoyés de Grenoble et d'autres villes à Paris pour les JO.
00:08:54Donc, en fait, on voit bien que quand il y a une carence de l'État, dans son premier domaine, qui est le domaine régalien, c'est au maire de faire le travail.
00:09:02Et le maire, là, le fait plutôt bien avec la police municipale.
00:09:05On se souvient aussi qu'il y a un maire qui a été agressé, je crois, hier en Grande Couronne parisienne.
00:09:11J'ai oublié le nom de la ville, mais une agression assez violente aussi, qu'il a filmée.
00:09:16En Essonne, on en parlera au fil de l'émission.
00:09:19Donc, très clairement, je ne reviendrai pas sur les motivations, parce que pour le moment, on n'a pas de précision.
00:09:24C'est une excellente nouvelle que visiblement l'assaillant soit dans un meilleur état de santé, parce que c'est quand même mieux.
00:09:33Il va aussi pouvoir répondre aux questions des policiers, donc on va pouvoir en savoir un peu plus.
00:09:37Donc ça, c'est une excellente nouvelle.
00:09:39Maintenant, comme c'était dit, ça prouve l'importance d'avoir une police municipale, qui est l'échelon entre la population et la police nationale.
00:09:49Donc ça, c'est capital. Je trouve important, au moins pour les grandes villes, ce qui est le cas d'Angoulême, que la police municipale soit armée.
00:09:56Et après, il faut bien comprendre, et ça, on le voit depuis des années, qu'en France, la représentation de l'État, c'est-à-dire nos militaires.
00:10:03À une époque, ils étaient beaucoup attaqués sur Sentinelle. Nos gendarmes, nos policiers, nos pompiers.
00:10:08Je ne vais pas dire que c'est normal que les policiers, évidemment, soient attaqués, mais on peut comprendre.
00:10:12Ils sont là pour remettre l'ordre. On peut comprendre qu'ils soient parfois préposés.
00:10:16Les pompiers, il n'y a aucune raison. Donc ce qui représente l'État, et c'est malheureux, est pris à partie.
00:10:25Et il faut que la justice soit extrêmement sévère là-dessus. Il n'y a pas de citoyen meilleur que les autres.
00:10:31Et que ce soit un pompier ou un citoyen, je dirais, lambda, comme vous et moi, qui soit attaqué, la réponse doit être la même.
00:10:37Mais je pense que, par contre, elle doit être plus rapide, plus ferme, quand c'est quelqu'un qui représente l'État.
00:10:43On l'a trop attendu, en fait. On l'a trop attendu, parce que ça fait des années.
00:10:47Quand vous voyez aujourd'hui le personnel soignant, comment il se fait agresser, attaquer, tous les hôpitaux, aujourd'hui, se plaignent.
00:10:53Mais là, c'est la mairie qui est attaquée.
00:10:55La mairie, mais la mairie, pareil, ça fait des années. Donc on voit bien qu'il y a un délitement de l'autorité, du pouvoir.
00:11:02Et l'Association des maires de France, je voudrais juste citer ça, a créé l'Observatoire des agressions envers les élus en 2020.
00:11:10Parce que, justement, devant cette montée des agressions.
00:11:14Finalement, Gilles Maehli, est-ce que ce n'est pas la fonction tout entière de maire qui est attaquée ?
00:11:19Puisque, on le voit, et depuis plusieurs années, c'est l'interlocuteur premier.
00:11:25On se plaint au maire, auprès du maire, pour tous les faits et gestes, tous les comportements d'une commune, lorsqu'il y a des problèmes.
00:11:33Et finalement, c'est la fonction de maire en elle-même qui est attaquée par cet incendie.
00:11:39Tout à fait, et ça nous incite à réfléchir sur cette fonction de maire.
00:11:44Je pense que dans la démocratie française, la question de la légitimité de l'action et de l'efficacité de l'action, probablement, les mairies et les maires sont l'échelon le plus pertinent.
00:12:01Après, il y a les niveaux nationals qui souffrent de ces problèmes de centralisation.
00:12:07Et les échelons intermédiaires, que ce soit les conseils généraux, que ce soit la région, l'intercommunalité, etc.,
00:12:14qui, souvent, leur bilan est très mitigé entre ce que ça apporte, ce que ça enlève par lourdeur, rigidité, etc.
00:12:24Donc le bilan est compliqué. Mais là, on a une fonction qui est en histoire, qui est en légitimité.
00:12:31Les gens connaissent le maire parce qu'il y a des élections, ils voient les affiches, ils votent pour lui directement.
00:12:38On connaît aussi son adresse, parfois.
00:12:40Parfois, il les croise, ça dépend de la taille. Parfois, il les croise.
00:12:44Donc je pense qu'au-delà de ces cas-là, le fait que c'est la police municipale qui ait intervenu,
00:12:51et donc tout ça nous dit qu'il faut investir dans les maires, il faut les renforcer,
00:12:57il faut leur donner de plus en plus de pouvoirs et de marges de manœuvre.
00:13:04Sur les sociales, même sur les médicales, sur l'école, ils connaissent le mieux les terrains,
00:13:10ils ont la légitimité, il faut leur donner les outils, et surtout, surtout, il ne faut pas l'appeler décentralisation,
00:13:17parce qu'il y a là ces débats philosophiques, et on ne va pas s'en sortir.
00:13:20Vous parliez d'argent, on va évoquer justement le budget de la France,
00:13:25puisqu'hier soir, le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a acté le maintien d'un plein fonds
00:13:30de dépenses à 492 milliards d'euros l'an prochain pour l'ensemble des ministères,
00:13:35ce qui équivaut à 10 milliards d'économies, compte tenu de l'inflation.
00:13:40Une reconduction à l'identique du budget global de l'État en 2025, qui est jugé scandaleux,
00:13:46parfois pour certains, mais on va écouter Sabrina Agresti-Roubach,
00:13:51la ministre démissionnaire également, qui s'est exprimée ce matin chez nos confrères de TF1.
00:13:56Le Premier ministre, avec ses lettres au plafond, dit je donne une base de travail au prochain gouvernement,
00:14:03puisque vous parlez du gouvernement démissionnaire, donc il faut bien préparer le terrain pour ceux qui vont nous remplacer.
00:14:07Donc pour le prochain gouvernement, il y aura 492 milliards sur le PLF.
00:14:12Mais ça vous paraît être la bonne chose de se dire, on fait la même chose.
00:14:15Nous avons déjà eu 10 milliards d'économies, je le rappelle.
00:14:18Et où on est allé chercher ces 10 milliards d'économies, c'était sur le surgel dans nos ministères.
00:14:23Moi, ça concernait par exemple un surgel...
00:14:26Ça veut dire en bloquant des crédits, pour le dire simplement.
00:14:29Absolument. Et en attendant, le dégel a été opéré sur le dernier PLF en 2023.
00:14:36Donc sur ce budget, c'est une base de travail et les économies qu'il va falloir faire,
00:14:41ça sera au prochain gouvernement et au prochain chef du gouvernement et au Parlement.
00:14:46Vous dites les économies qu'il va falloir faire. Il faudra bien faire des économies.
00:14:49Mais c'est une évidence. Il faut assainir nos comptes publics.
00:14:51Avant de me tourner vers vous, Paul-Antoine, puisque vous êtes l'expert des questions politiques,
00:14:55on va relire cette déclaration de Matignon à nos confrères de l'AFP.
00:14:59Avec ce budget réversible, le Premier ministre va au bout de son devoir en évitant le mur budgétaire.
00:15:05Cela permet à la France de se doter d'un budget en temps et en heure
00:15:08et également au prochain gouvernement de faire ses propres choix
00:15:11sur la base de ce qui a été préparé et transmis au ministère.
00:15:14C'est vrai que la semaine dernière, on parlait de cette complexité,
00:15:17de cette date butoir aussi pour le budget et cette nomination du Premier ministre.
00:15:21Qu'est-ce que vous pensez de ce message envoyé par Matignon ?
00:15:25Il y a quelque chose qui est nouveau déjà, c'est un budget réversible.
00:15:28Je crois que personne ne sait ce que c'est. C'est une nouveauté qui est revenue au courant.
00:15:32On va appeler Matignon.
00:15:34Il n'y a pas de pétrole, mais on a des idées.
00:15:37Oui, mais on croise pour avoir des idées. On pourrait peut-être trouver du pétrole.
00:15:40Non, je crois qu'il y a quand même une chose de bien, c'est le message envoyé par Gabriel Attal
00:15:44de dire « je ne veux pas augmenter la dette et je ne veux pas aller dans des dépenses incontrôlées ».
00:15:50On a quand même plus de 3 000 milliards de dettes.
00:15:52Ça, au moins de ce point de vue-là, c'est dommage qu'il le fasse en partant,
00:15:56mais au moins de ce point de vue-là, on peut quand même applaudir.
00:16:00Après, sur la question du budget, les lettres de cadrage ont été envoyées.
00:16:03Forcément, ça va grincer les dents parce que, comme ça a été dit,
00:16:06il y a une économie vue l'inflation.
00:16:08Maintenant, ces économies, il faut bien commencer à les faire.
00:16:10Parce qu'il y a un moment où on ne peut pas rembourser 3 000 milliards de dettes plus les intérêts,
00:16:13il ne faut pas oublier, sans faire d'économie.
00:16:15Il y a un moment où il va falloir trouver quelque chose et il va falloir commencer.
00:16:18Après, vous savez, le problème aussi, c'est que là, le budget, la planche,
00:16:24très clairement, elle est en train d'être savonnée.
00:16:26Il y a deux options. Soit vendredi ou la semaine prochaine,
00:16:30le président de la République va plutôt partir vers une nomination à gauche.
00:16:34Dans ce cas-là, il peut très bien savonner la planche sur le budget
00:16:37en mettant quelque chose de très compliqué dans un premier temps
00:16:40pour voter le budget, le mettre en place et ensuite un budget
00:16:43qui va être très compliqué à maîtriser.
00:16:45En même temps, c'est le même Macron.
00:16:49Un budget réversible, ça veut tout dire et rien dire.
00:16:51Ça veut dire qu'il peut augmenter, ça veut dire qu'il peut diminuer.
00:16:54On ne sait rien. C'est comme la trêve olympique.
00:16:56Elle s'arrête après les Jeux olympiques, après les Paralympiques.
00:16:58On ne sait pas. Donc, deuxième option.
00:17:00En fait, le président de la République a déjà une coalition.
00:17:03Il est déjà en train de travailler dessus.
00:17:05Il a globalement un nom de premier ministre qui sera plutôt de son bord.
00:17:09Et là, il aura le budget qui est déjà mis en place
00:17:12et ça va un peu dérouler selon le plan du président de la République.
00:17:16Je ne dis pas que tout le monde sera d'accord ou autre,
00:17:18mais ça peut dérouler.
00:17:20Je pense que c'est un petit peu lié aussi au fait qu'on n'a pas de premier ministre
00:17:23et que pour le moment, on est dans le flou.
00:17:25Et puis, il y a des réactions à gauche, notamment de la part de Manuel Bompard
00:17:29qui dit que c'est un pur scandale.
00:17:31Ça suffit, Macron doit nommer Lucie Castex à Matignon
00:17:34afin de préparer un budget à la hauteur des attentes du pays.
00:17:38Mais ma vie pour Mathilde Panot qui a estimé sur France Inter
00:17:40que cette décision est complètement en dehors de la gestion des affaires courantes.
00:17:44Et puis, Sandrine Rousseau qui explique sur le réseau social X
00:17:48la préparation d'un budget est l'acte le plus politique qui soit.
00:17:52Cela n'a rien de la gestion des affaires courantes.
00:17:54Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire,
00:17:56propose un gel des dépenses de l'État en 2025.
00:17:59À Moray-Brelé, qu'en pensez-vous de ce gel des dépenses ?
00:18:03On parle de budget réversible, c'est vrai que c'est une notion qui est surprenante.
00:18:07Oui, le gouvernement Gabriel Attal se défausse à raison cette fois-ci
00:18:13puisqu'il n'est plus légitime, ni lui d'ailleurs ni son gouvernement,
00:18:16démissionnaire, et ça fait sept ans le problème.
00:18:18Ça fait sept ans que ce gouvernement se défausse de ses responsabilités financières.
00:18:23On l'a dit, plus de 1000 milliards d'euros ajoutés à la dette sous Emmanuel Macron,
00:18:28d'abord comme ministre des Finances et ensuite comme président de la République.
00:18:31Ensuite, des déficits qui n'ont jamais été contenus.
00:18:34D'ailleurs, la France n'a jamais présenté un budget en équilibre depuis près de 50 ans.
00:18:39Donc, ce n'est pas évidemment de la responsabilité unique d'Emmanuel Macron,
00:18:42mais de tous les gouvernements de gauche et de droite qui se sont succédés depuis 1974.
00:18:47Ensuite, la France a été dégradée.
00:18:50Donc, en effet, on se dirige vers un mur de la dette, vers une crise budgétaire, si rien n'est fait.
00:18:56Et le problème, c'est l'irresponsabilité d'Emmanuel Macron, de sa politique du quoi qu'il en coûte,
00:19:01qui n'a d'ailleurs jamais proposé, depuis le début de sa présidence,
00:19:04une réforme ambitieuse, une réforme de l'État, de l'État-providence.
00:19:09Jamais rien. On a jeté l'argent par les fenêtres au moment de la crise du Covid.
00:19:15D'ailleurs, on nous a expliqué que c'était à cause de la crise du Covid qu'on avait creusé la dette.
00:19:18Pas du tout. La crise du Covid ne représente que moins d'un tiers de ces fameux 1 000 milliards.
00:19:23Donc, oui, il y a urgence, évidemment, à prendre des mesures drastiques.
00:19:27Il est prévu près de 50 milliards, normalement, d'économies dans les deux ans.
00:19:31On n'a pas le début d'une économie qui a été démontrée ou affichée par ce gouvernement.
00:19:39Quant aux propositions de Lucie Castex, je rappelle que Lucie Castex,
00:19:42elle travaillait aux finances depuis 2020 de la mairie de Paris,
00:19:45où elle a vu la dette, sous ses yeux, défiler jusqu'à frôler aujourd'hui les 10 milliards d'euros.
00:19:50Quant à LFI, il suffit de lire son programme pour comprendre que si jamais il était appliqué demain,
00:19:55c'est la ruine de la France.
00:19:56On va écouter Manon Aubry juste avant de continuer les débats sur ce thème.
00:20:01Je suis très inquiète de ces lettres de cadrage qui ont été envoyées par le Premier ministre démissionnaire.
00:20:06On est quand même dans une situation ubuesque.
00:20:08On a un Premier ministre démissionnaire qui envoie des lettres de cadrage à des ministres démissionnaires.
00:20:13Dont on sait tous qu'ils vont partir pour fixer un budget qui est non pas à l'équilibre,
00:20:19mais qui va imposer 10 milliards d'euros de coûts budgétaires supplémentaires si on prend en compte l'inflation.
00:20:25Oui, parce qu'il n'intègre pas l'inflation.
00:20:26Exactement.
00:20:27Qui va saper encore un peu plus l'éducation, la santé, le travail, bref,
00:20:31les postes de dépense les plus importants en cette rentrée.
00:20:34Et ça a l'air de passer comme une lettre à la poste.
00:20:38Paul-Antoine, vous vouliez réagir.
00:20:40Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit sur Lucie Castex et sur le programme du nouveau fonds populaire
00:20:45qui, s'il est appliqué, fera exploser le budget.
00:20:47Maintenant, là où je ne suis pas d'accord et je suis un peu d'accord avec la France Insoumise là-dessus,
00:20:51c'est que si c'est eux qui sont au gouvernement, c'est eux qui gèrent le budget.
00:20:55Les Français ont voté pour eux, en majorité, on est d'accord, on ne va pas refaire le débat.
00:20:59Mais si c'est eux qui sont au gouvernement, c'est eux qui appliquent leur budget.
00:21:02C'est ce que j'ai dit.
00:21:03Oui, je suis d'accord.
00:21:04Et là, ce que je trouve un peu antidémocratique, je suis désolé,
00:21:09c'est qu'Emmanuel Macron, vraiment, leur savonne la planche,
00:21:12dans le sens où il pourrait les mettre au gouvernement,
00:21:14mais leur dire, par contre, le budget, ce n'est pas vous qui gérez.
00:21:16C'est-à-dire que la chose la plus importante pour mettre en place votre politique,
00:21:19ça, vous n'avez pas le droit d'y toucher.
00:21:20C'est quand même assez limite.
00:21:22Je crois, oui.
00:21:23Gilles Mailly, et ensuite, la réponse d'Emmanuel Brulé avant de marquer une pause.
00:21:25On se trouve dans une crise des régimes.
00:21:27Ce scénario n'a pas été prévu.
00:21:28La Ve République n'est pas faite pour ça.
00:21:30Mais quand on regarde d'autres pays où ce genre de situation est assez courante,
00:21:35la solution la moins pire, la plus juste,
00:21:39c'est de continuer les derniers budgets votés démocratiquement en pilote automatique.
00:21:43Soit on peut l'appliquer, je pense qu'aux États-Unis, c'est un douzième chaque mois,
00:21:48et c'est un budget qui roule.
00:21:51Dans d'autres pays, c'est automatique, et puis il y a un autre gouvernement qui arrive.
00:21:55Et donc, si on continue avec les mêmes chiffres, ce n'est pas indexé.
00:22:01Et donc, en fait, c'est la décision la moins politique possible.
00:22:05Non, c'est rien.
00:22:06On va marquer une courte pause, mais les débats continuent sur CNews.
00:22:10Restez avec nous.
00:22:15De retour dans 100% politique été.
00:22:17Merci beaucoup d'être avec nous.
00:22:18Il est bientôt 21h30 sur CNews.
00:22:21Le moment pour nous de retrouver Félicité Kidoki
00:22:23et son rappel des principales informations du jour.
00:22:26Bonsoir, Félicité.
00:22:27Bonsoir, Célia. Bonsoir à tous.
00:22:29Tentative d'incendie à l'hôtel de ville d'Angoulême, en Charente.
00:22:33Un homme âgé de 46 ans a fait irruption dans la mairie,
00:22:36muni d'un bidon d'essence, avant de le répondre,
00:22:38dans une pièce où se trouvaient deux femmes et d'y mettre le feu.
00:22:41Aucun blessé n'est à déplorer.
00:22:43L'homme a été neutralisé par balle par la police municipale.
00:22:46Il est actuellement hospitalisé en urgence absolue.
00:22:48L'homme n'était pas connu des services de police.
00:22:51Une semaine après l'agression antisémite dans le métro parisien,
00:22:54le suspect demeure toujours libre et ne sera jugé qu'en janvier 2025.
00:22:58La jeune femme, auteure de la vidéo, qui avait eu le courage de s'interposer,
00:23:01s'était également fait agresser.
00:23:03Elle a porté plainte, mais confie vivre aujourd'hui
00:23:05dans la crainte de croiser son agresseur.
00:23:07Et puis, un chef de la branche armée du FATA palestinien
00:23:11a été tué au Liban lors d'une frappe israélienne.
00:23:14Cette attaque survient au moment où le secrétaire d'Etat américain,
00:23:17Anthony Blinken, vient d'achever sa tournée dans la région,
00:23:20en vue d'une trêve des combats à Gaza.
00:23:22C'est la première fois depuis le début de la guerre
00:23:24qu'un responsable du FATA est ainsi tué par Israël.
00:23:27Les espoirs d'un accord s'amenuisent.
00:23:30Merci beaucoup, félicité.
00:23:32On vous retrouve tout à l'heure pour votre prochain point
00:23:34sur l'information. Restez avec nous.
00:23:36Et nous, on va continuer les débats.
00:23:38Je suis toujours accompagnée d'Annaïma M. Fadel,
00:23:41Amaury Brelé, Gilles Mihaili et de Paul Antoine.
00:23:44Merci beaucoup d'être resté sur ce plateau.
00:23:47Donc, des débats qui étaient très intenses,
00:23:49notamment sur la politique.
00:23:51Et puis, on va reparler de cet entretien,
00:23:54cette rentrée politique qu'a fait Raphaël Glusman
00:23:57dans les colonnes de nos confrères du Point.
00:23:59L'occasion pour lui de s'en prendre aux Insoumis,
00:24:02mais aussi à Emmanuel Macron et de déclarer
00:24:04il faut tourner la page Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
00:24:08On est terrorisé à l'idée d'être considéré comme impur
00:24:11si on négocie des compromis.
00:24:13Mais pourquoi faire de la politique
00:24:15si c'est pour se condamner à l'impuissance et aux postures ?
00:24:18Amaury Brelé, on parlait tout à l'heure
00:24:20de l'avis de la gauche concernant ce budget.
00:24:23Et puis, cette déclaration aussi de Raphaël Glusman
00:24:26qu'il ne dit ni Emmanuel Macron ni Jean-Luc Mélenchon.
00:24:30Finalement, il va falloir trouver un gouvernement plutôt à droite
00:24:33pour faire plaisir à la France.
00:24:35Sur le diagnostic, il a totalement raison.
00:24:37Mais c'est trop tard.
00:24:38Il s'est discrédité depuis le début
00:24:40en participant à cette mascarade.
00:24:42Cette union juste dans la campagne électorale.
00:24:45Oui, évidemment, à cette union avec le nouveau Front populaire.
00:24:49Lui-même, rappelez-vous, avait été chassé d'un défilé le 1er mai
00:24:52par des sympathisants de la France insoumise.
00:24:54Ses affiches électorales avaient été taillées de croix gammées.
00:24:58Donc, il avait été très clairement visé depuis sa gauche
00:25:02par des attaques antisémites.
00:25:04Donc, il aurait dû déjà, à cette époque-là, rompre les ponts définitivement.
00:25:08Il ne l'a pas fait.
00:25:09C'était un pied dedans, un pied dehors, un pied dedans, un pied dehors.
00:25:11Et aujourd'hui, il en vient à la conclusion, en effet,
00:25:14que l'on constate tous, que M. Mélenchon ne cesse, en effet,
00:25:18d'instrumentaliser la haine d'abord d'Israël et des Juifs,
00:25:23mais pas seulement, à multiplier les diatribes incendiaires,
00:25:26à vouloir le programme, rien que le programme,
00:25:28à refuser l'ouverture, tout compromis.
00:25:30Donc, il essaye, en effet, là, maintenant, de s'ériger un peu
00:25:33en figure de cette gauche un peu modérée, social-démocrate,
00:25:37qui ferait le pont avec un éventuel gouvernement centriste.
00:25:41Mais, effectivement, pour rejoindre ce qui vient d'être dit,
00:25:45Raphaël Glucksmann a fait une excellente campagne au niveau des Européennes.
00:25:49Et c'est vrai qu'il était attendu.
00:25:51Beaucoup se disaient qu'il allait incarner le renouveau des socialistes
00:25:56et notamment une sociale démocratie, une nouvelle gauche,
00:26:00beaucoup plus en phase avec son temps, etc.
00:26:03Et moi, j'avais été extrêmement déçue par lui,
00:26:06parce que, justement, il a accepté cette coalition du Front Populaire,
00:26:11Nouveau Front Populaire, avec El-Effi,
00:26:13qu'il n'a eu de cesse de l'insulter, de le renvoyer à sa judaïté.
00:26:18Ça a été extrêmement violent.
00:26:20Il a été vraiment insulté dans ce qui est de plus cher.
00:26:24Et malheureusement, il a été lâche, excusez-moi de le dire comme ça.
00:26:28Il a été lâche parce qu'il a accepté cette coalition avec El-Effi,
00:26:32qui aujourd'hui, il faut le rappeler,
00:26:34El-Effi instrumentalise le conflit israélo à masse à des fins électoralistes.
00:26:42Ils l'ont fait lors de la campagne des Européennes.
00:26:46Ils l'ont fait lors des législatives.
00:26:48Ils n'ont eu de cesse d'instrumentaliser.
00:26:50Et aujourd'hui, si on voit aussi l'augmentation des actes antisémites,
00:26:56on peut dire qu'ils y ont contribué.
00:26:58Alors Raphaël Glucksmann, qui ne prend pas de pincettes
00:27:01pour parler de ses opposants, mais aussi de ses anciens alliés,
00:27:05dans cette interview accordée à nos confrères du Point,
00:27:07il explique qu'il faut rompre avec l'esthétique de la radicalité,
00:27:11qui n'est en fait que du sectarisme,
00:27:13et empêche justement toute transformation radicale.
00:27:16Délaisser Jupiter comme Robespierre
00:27:18et donc tourner la page Macron et Mélenchon en 2027,
00:27:21ce sera la social-démocratie,
00:27:23et non un succès d'année du macronisme
00:27:26ou un avatar du populisme de gauche qui fera face au lupénisme.
00:27:30Paul-Antoine, on a Raphaël Glucksmann,
00:27:33qui normalement ne nous a pas habitués à des sorties
00:27:36quand même très virulentes envers Emmanuel Macron
00:27:39ou encore envers Jean-Luc Mélenchon.
00:27:42Je me souviens que pendant les Européennes,
00:27:44beaucoup se disaient, il a évidemment fait une bonne campagne,
00:27:47mais au début, la machine devait démarrer,
00:27:49et beaucoup se disaient, et je pense que ça lui a profité,
00:27:52« Ah, ce n'est pas un homme politique classique,
00:27:54il n'est pas dans son avis d'homme politique classique. »
00:27:57Je pense que c'est l'un des meilleurs hommes politiques français.
00:28:00Il a un cynisme qui est hallucinant.
00:28:03C'est-à-dire qu'il voit les sondages,
00:28:08parce que je vous rejoins, mais là où je diffère un peu,
00:28:11c'est qu'après sa bonne campagne,
00:28:14après sa victoire aux Européennes,
00:28:17pourquoi il est resté avec la France insoumise ?
00:28:19C'est parce que les sondages disaient
00:28:21que s'il partait tout seul avec le PS,
00:28:23il aurait très peu de sièges,
00:28:25alors que s'il allait avec le rouleau compresseur,
00:28:27parce qu'on peut critiquer la France insoumise comme on veut,
00:28:29mais à gauche, c'est eux qui ont les militants,
00:28:31c'est eux qui font bouger.
00:28:33Et du coup, il s'est dit, pour des places à l'Assemblée,
00:28:36pour la gamelle, si je suis un peu vulgaire,
00:28:38je vais avec la France insoumise.
00:28:40Et je ne pense pas que ce soit de la lâcheté,
00:28:42je pense que c'est du cynisme.
00:28:44Et c'est pour ça que je vous dis que pour moi,
00:28:46c'est l'un des meilleurs hommes politiques,
00:28:48dans le sens où il est d'un cynisme qui est aberrant.
00:28:50Et aujourd'hui, maintenant qu'il y a eu d'ailleurs
00:28:52une victoire de la gauche, même s'ils n'ont pas la majorité,
00:28:54mais une victoire de la gauche aux législatives,
00:28:56il veut nous dire, ah bon, en fait, le passé, c'est le passé,
00:28:58maintenant j'arrête.
00:29:00Ah non, non, non, il faut boire le calice jusqu'à la vie, maintenant.
00:29:02Maintenant vous êtes allé avec eux au début,
00:29:04maintenant vous allez aller avec eux jusqu'à la fin.
00:29:06Oui, le nouveau Front populaire,
00:29:08ce n'est pas un parti, c'est un cartel électoral,
00:29:10c'est une machine de guerre
00:29:12qui, à la surprise de tout le monde,
00:29:14a bien marché une fois,
00:29:16et a bien marché deux fois.
00:29:18Je pense que personne,
00:29:20personne au sein du Front populaire
00:29:22ne prend au sérieux
00:29:24le côté parti.
00:29:26Ce n'est pas un parti, il n'y a pas de ligne,
00:29:28il n'y a pas de programme.
00:29:30L'idée, c'est comment se réunir
00:29:32pour garder les sièges,
00:29:34et ce n'est pas du cynisme, c'est du réalisme,
00:29:36parce que si vous n'avez pas d'élus, vous ne pouvez rien faire,
00:29:38et il essaie de faire quelque chose.
00:29:40Donc on peut dire, oui, idéologie, etc.,
00:29:42mais idéologue qui reste à la maison,
00:29:44il ne peut pas faire grand-chose,
00:29:46tandis que quelqu'un qui sait ce qu'il veut
00:29:48et sait faire les compromis,
00:29:50je ne dis pas que c'est lui,
00:29:52mais c'est une forme de réalisme.
00:29:54Donc, c'était clair
00:29:56qu'ils ont fait ça
00:29:58pour garder leur pouvoir
00:30:00et qu'après 2022,
00:30:02plus le temps passe après les élections,
00:30:04plus chacun prend ses sièges
00:30:06et essaie de les monétiser
00:30:08politiquement comme il les souhaite.
00:30:10Donc, c'est juste une question de temps.
00:30:12Il y avait les JO,
00:30:14il y avait les vacances,
00:30:16septembre, octobre,
00:30:18on va retrouver les différents composants,
00:30:20chacun va dans son sens,
00:30:22et s'ils vont voir que le cartel marche toujours,
00:30:24ils vont s'embrasser sur la bouche
00:30:26encore avant la prochaine fois.
00:30:28Je pense vraiment qu'aujourd'hui,
00:30:30ceux qui ont le vent en poupe
00:30:32et ceux qui ont le leadership,
00:30:34et le sait très bien Jean-Luc Mélenchon,
00:30:36c'est LFI.
00:30:38Et c'est eux qui vont partout.
00:30:40Et ils font de la politique, effectivement.
00:30:42Et je rajouterais que la gauche fait de la politique
00:30:44à la différence de la droite.
00:30:46Mais c'est un boulevard gouverné.
00:30:48Mais regardez,
00:30:50ils sont prêts à cette alliance
00:30:52contre nature
00:30:54et malgré ce qui s'est passé
00:30:56lors des élections.
00:30:58Quand la gauche peut gagner,
00:31:00elle s'unifie, alors elle trouve le prétexte
00:31:02du barrage républicain, bref,
00:31:04mais quand elle sait qu'elle peut gagner,
00:31:06et là je ne suis pas d'accord avec vous,
00:31:08ils veulent gouverner.
00:31:10Je pense que Mélenchon,
00:31:12c'est plutôt comme Jean-Marie Le Pen.
00:31:14Il adore
00:31:16la polémique,
00:31:18mais se lever
00:31:20à 5h du matin,
00:31:22prendre l'avion pour aller au Japon,
00:31:24et après aller longtemps.
00:31:26Oui, mais la gauche, je pense,
00:31:28veut gouverner, à mon avis.
00:31:30Et dernier point,
00:31:32là où je vous rejoins complètement,
00:31:34c'est que c'est la France insoumise
00:31:36qui est le moteur de la gauche.
00:31:38Et on l'a vu, tout le monde parle
00:31:40aujourd'hui de Louis Boyard
00:31:42sur ce qu'il fait, le cyberharcèlement, etc.
00:31:44Sauf que Louis Boyard est une carte
00:31:46pour la gauche dans le sens où...
00:31:48Il parle à la jeunesse aussi.
00:31:50Pour la France insoumise, parce que la jeunesse
00:31:52qui ne peut pas voter maintenant,
00:31:54elle ne peut pas voter à 2027 en ligne de mire.
00:31:56Autre information, cette fois,
00:31:58du côté de la politique britannique,
00:32:00car pour faire face à l'immigration illégale
00:32:02sur son sol, le gouvernement
00:32:04britannique promet une série de mesures.
00:32:06Le Premier ministre
00:32:08Keir Starmer
00:32:10affirme vouloir traiter ce dossier
00:32:12à bras-le-corps. Parmi les premières,
00:32:14pistes évoquées s'attaquèrent en priorité
00:32:16aux passeurs, mais aussi augmenter
00:32:18le nombre d'expulsions. Les détails d'Audrey Bertheau.
00:32:20Ils étaient plus de
00:32:22200 lundis, près de
00:32:24500 samedis et plus de 700
00:32:26le 11 août. Avec les beaux jours,
00:32:28les migrants arrivent quasi
00:32:30quotidiennement sur les côtes anglaises.
00:32:32Le nouveau gouvernement britannique
00:32:34détaille de nouvelles mesures pour lutter
00:32:36contre l'immigration illégale.
00:32:38Dès son arrivée au pouvoir en juillet,
00:32:40le nouveau Premier ministre Keir Starmer
00:32:42a abandonné le projet de ses
00:32:44prédécesseurs d'expulser les migrants
00:32:46arrivés illégalement vers le Rwanda.
00:32:48Pour cela, la ministre britannique
00:32:50de l'Intérieur Yvette Cooper
00:32:52veut d'abord s'attaquer aux passeurs.
00:32:54Jusqu'à 100 nouveaux agents spécialisés
00:32:56dans le renseignement et les enquêtes sont
00:32:58déployées au sein de l'agence nationale de lutte
00:33:00contre la criminalité pour lutter
00:33:02contre ces gangs et ainsi empêcher
00:33:04les traversées dangereuses par bateau.
00:33:06La ministre promet également
00:33:08d'accroître le nombre d'expulsions.
00:33:10Des personnels sont redéployés
00:33:12pour augmenter le nombre de renvois
00:33:14de demandeurs d'asile déboutés qui a
00:33:16chuté de 40% depuis 2010.
00:33:18Yvette Cooper veut dans les six prochains
00:33:20mois revenir au niveau d'expulsion
00:33:22de 2018. 300 agents
00:33:24ont ainsi été réaffectés à l'examen
00:33:26de milliers de dossiers de demandeurs
00:33:28d'asile déboutés et de retour.
00:33:30Le ministère veut par ailleurs
00:33:32cibler les employeurs qui font travailler
00:33:34des migrants en situation irrégulière.
00:33:36Pour parler de ce sujet,
00:33:38nous avons bien évidemment fait appel
00:33:40à Claude Moniquet, spécialiste
00:33:42des renseignements, des questions
00:33:44aussi internationales.
00:33:46Claude, restez avec nous,
00:33:48restez connecté. On va d'abord rejoindre
00:33:50Thibault Marcheteau qui se trouve
00:33:52dans le Pas-de-Calais avec Noemi Hardy.
00:33:54Il nous dresse un point sur la situation migratoire
00:33:56dans le Pas-de-Calais.
00:33:58On peut expliquer ces très nombreux tentatives
00:34:00de rejoindre les côtes anglaises.
00:34:0219 000 personnes depuis le début de l'année
00:34:04par une météo clémente cet été dans le Pas-de-Calais.
00:34:06Vous le voyez, un ciel particulièrement
00:34:08dégagé, une mer plutôt calme,
00:34:10relativement peu de vent pour ces embarcations
00:34:12gonflables mais également des marées
00:34:14inédites, les embarcations qui pourraient
00:34:16rejoindre les côtes anglaises qui ne se trouvent
00:34:18ici qu'à quelques dizaines de kilomètres
00:34:20seulement. Mais le temps
00:34:22change très vite ici dans le nord et parfois
00:34:24ces traversées peuvent s'avérer très dangereuses.
00:34:2625 personnes ont perdu la vie
00:34:28dans la Manche depuis le début de l'année.
00:34:30Claude Moniquet, bonsoir.
00:34:32Merci beaucoup d'être connecté avec nous.
00:34:34C'est vrai qu'on voit que face à cette
00:34:36situation migratoire de plus en plus
00:34:38intense, le gouvernement britannique
00:34:40propose des mesures comme celles
00:34:42de taper du
00:34:44poing sur la table face aux
00:34:46passeurs qui souvent abusent aussi de
00:34:48la vulnérabilité de ces migrants.
00:34:50Oui, ces passeurs sont clairement
00:34:52des criminels qui jouent avec la vie
00:34:54des migrants pour
00:34:56de simples questions de
00:34:58bénéfices et d'argent.
00:35:00Dans le plan
00:35:02britannique, d'abord il y a effectivement tapé
00:35:04sur les migrants. Il y a aussi
00:35:06une mesure assez intéressante qui est de pénaliser
00:35:08les personnes qui font travailler
00:35:10entre autres
00:35:12comme domestiques, gens de maison, etc.
00:35:14qui font travailler des immigrants
00:35:16clandestins. Donc il y a une série de mesures
00:35:18qui sont envisagées et qui montrent
00:35:20une fois de plus que la gauche
00:35:22britannique, les travaillistes
00:35:24britanniques sont quand même très différents
00:35:26de notre gauche française.
00:35:28Maintenant il y a quand même des mystères
00:35:30dans toute cette affaire et pour moi le principal mystère
00:35:32c'est qu'on parle de démanteler
00:35:34les gangs de passeurs. Or on n'est
00:35:36pas ici sur les côtes de la Méditerranée
00:35:38d'un côté de la Libye de l'autre, on est dans le
00:35:40Pas-de-Calais, c'est 19 kilomètres
00:35:42à traverser avec
00:35:44deux spots qui sont très clairement
00:35:46établis, celui de Calais
00:35:48d'où on part et la côte britannique
00:35:50où on arrive. Ça ne me semble pas
00:35:52quand même sorcier depuis
00:35:54des années que ça dure, depuis plus de 20 ans que ça dure
00:35:56de démanteler des gangs de passeurs
00:35:58qui sont extrêmement localisés.
00:36:00Et je ne comprends pas très bien pourquoi on a mis
00:36:02tellement de temps et pourquoi on met tellement
00:36:04de temps à les démanteler.
00:36:06Lors de l'arrivée au pouvoir des travaillistes
00:36:08neuf avions transportant des migrants
00:36:10expulsés vers leur pays d'origine
00:36:12ont décollé du Royaume-Uni.
00:36:14Cela inclut l'expulsion
00:36:16de 200 personnes vers le Brésil
00:36:18mais expulser des migrants
00:36:20par exemple de nationalités afghanes, syriennes
00:36:22ou encore iraniennes
00:36:24cela va être bien plus difficile.
00:36:26On sait que ces expulsions
00:36:28s'avèrent compliquées lorsqu'il s'agit
00:36:30du pays qui doit récupérer
00:36:32ces migrants.
00:36:34Oui, il y a plusieurs problèmes avec l'expulsion.
00:36:36D'abord il faut que les pays d'origine
00:36:38acceptent de reprendre
00:36:40leurs migrants clandestins
00:36:42si on identifie le pays d'origine
00:36:44et délivre les laissés-passés consulaires
00:36:46et les documents nécessaires.
00:36:48Et puis effectivement, et là c'est le même problème
00:36:50que nous avons en France,
00:36:52on ne peut quasiment pas ou même pas
00:36:54du tout expulser
00:36:56un migrant vers un pays en guerre
00:36:58s'il vient d'un pays en guerre
00:37:00ou un pays dans lequel ses droits
00:37:02seraient très gravement compromis
00:37:04comme l'Afghanistan ou l'Irak.
00:37:06Donc ça effectivement c'est une dimension.
00:37:08C'est pour ça d'ailleurs que les britanniques
00:37:10et les conservateurs avaient mis au point
00:37:12une véritable usine à gaz
00:37:14en envisageant de les envoyer au Rwanda
00:37:16avec lequel ils n'avaient quand même aucun lien.
00:37:18Cela a été retoqué
00:37:20par la justice britannique
00:37:22mais c'est une opération qui a coûté
00:37:24près d'un milliard, en tout cas plusieurs centaines
00:37:26au moins 800 millions de livres
00:37:28près d'un milliard d'euros
00:37:30et qui a permis d'expulser une personne
00:37:32et il y en a cinq autres
00:37:34qui sont partis vers le Rwanda de manière volontaire.
00:37:36Donc on voit que c'est une matière très compliquée.
00:37:38Il y a des choses qu'on ne peut pas faire
00:37:40ou qui sont très difficiles à faire
00:37:42ou alors il faut trouver des pays sûrs
00:37:44qui acceptent de prendre des migrants
00:37:46qui ne sont pas originaires de chez eux
00:37:48mais il y a toute une série de gens
00:37:50qui viennent d'Afrique subsaharienne
00:37:52qui viennent d'Amérique du Sud
00:37:54qu'on peut expulser
00:37:56et là clairement les britanniques
00:37:58ne veulent pas prendre le taureau par les cornes et de le faire
00:38:00mais de nouveau c'est sans doute un peu tard
00:38:02et c'est très certainement
00:38:04sous le coup des émeutes
00:38:06auxquelles nous avons assisté il y a quelques semaines.
00:38:08Claude Moniguet est resté avec nous
00:38:10on va faire un tour de table avec mes invités
00:38:12sur ce sujet, on reviendra vers vous
00:38:14pour vous poser des questions.
00:38:16A Moré-Brelé, c'est vrai qu'on a quand même là un gouvernement
00:38:18qui essaye de proposer des mesures
00:38:20mais seront-elles efficaces ?
00:38:22On sait que le nombre de morts est important
00:38:24depuis le début d'année
00:38:2625 personnes ont déjà péri en mer
00:38:28c'est davantage qu'en 2023 et 2022.
00:38:30J'ai peur qu'on ne soit là que dans les déclarations
00:38:32d'intention, d'ailleurs comme en France
00:38:34on nous annonce une lutte
00:38:36sans merci contre les passeurs
00:38:38alors d'abord les passeurs sont dans une
00:38:40majorité importante
00:38:42en France, par définition
00:38:44donc ils ne sont pas là-bas.
00:38:46Ils sont eux-mêmes parfois aussi dans une situation irrégulière
00:38:48ils profitent chacun.
00:38:50Ce sont des réseaux mafieux, criminels
00:38:52qui en effet exploitent la misère de ces migrants
00:38:54pour faire du fric.
00:38:56Donc les passeurs sont chez nous et c'est d'abord la police
00:38:58française qui est en charge de les combattre
00:39:00et qui à mon avis ne le fait pas suffisamment.
00:39:02Alors il faut rappeler que
00:39:04c'est un accord franco-britannique qui a été
00:39:06conclu il y a des années de cela
00:39:08et qui a décidé
00:39:10en effet de déplacer la frontière
00:39:12sur le sol français et donc
00:39:14finalement aujourd'hui la Grande-Bretagne
00:39:16sous-traite sa sécurité à sa frontière
00:39:18chez nous. Donc la réalité c'est que le combat
00:39:20doit d'abord se mener chez nous.
00:39:22L'immigration illégale
00:39:24ce n'est qu'une toute petite partie de l'immigration
00:39:26en Grande-Bretagne. Le vrai problème
00:39:28c'est l'immigration légale. Le seul
00:39:30migratoire net, il est en 2022
00:39:32de 745 000 personnes
00:39:34c'est plus du double par rapport à
00:39:362016. C'est un record. Donc il est là
00:39:38le problème. Il faut lutter contre l'immigration
00:39:40légale et la réduire massivement parce que
00:39:42c'est elle qui entraîne les conséquences
00:39:44délétères que l'on a vu, que l'on voit
00:39:46d'ailleurs depuis des décennies là-bas et qui a
00:39:48d'ailleurs mécontenté une bonne
00:39:50partie de l'opinion britannique que l'on a vu
00:39:52manifester depuis plusieurs
00:39:54semaines, c'est-à-dire ce
00:39:56communautarisme exacerbé, cette islamisation
00:39:58et là-dessus, les gouvernements
00:40:00travaillistes et conservateurs successifs
00:40:02n'ont rien fait parce que c'est dans l'ADN
00:40:04c'est un modèle de société
00:40:06assumée, choisie, celui
00:40:08d'un modèle communautariste.
00:40:10Et avant de renverser ce logiciel
00:40:12idéologique, à mon avis ça n'est
00:40:14pas près d'arriver.
00:40:15Gilles Miaelli, est-ce que vous partagez
00:40:17les arguments avancés par Amaury Brûlé ?
00:40:19Ce qui est drôle dans cette histoire
00:40:21c'est que c'est une liste de faux-cons
00:40:23et yakas. Tout le monde sait depuis
00:40:25très longtemps et tout le monde
00:40:27se demande quand on lui parle
00:40:29de ce problème d'immigration, mais attendez
00:40:31ils payent, ils vont sur internet
00:40:33pour trouver des passeurs, ils ont des téléphones
00:40:35portables. On voit les bateaux aussi partir.
00:40:37Et donc, on arrive
00:40:39à faire de l'contre-espionnage, contre
00:40:41des Etats, contre des puissances
00:40:43et on n'arrive pas à démanteler quelques
00:40:45réseaux, mais ni pour l'immigration
00:40:47ni pour la drogue. On n'arrive pas
00:40:49à trouver une solution malgré le fait
00:40:51que tout est...
00:40:53Justement, il y a
00:40:55probablement un problème de demande
00:40:57de la part des gens qui veulent partir, des gens qui
00:40:59exploitent leur
00:41:01travail ou leur corps
00:41:03et qu'entre les deux
00:41:05il y a une cascade des complaisances
00:41:07et des corruptions
00:41:09qui fait que, malgré le fait
00:41:11qu'on sait exactement...
00:41:13C'est comme avec la prostitution. Chaque fois
00:41:15on a une idée géniale, on va criminaliser
00:41:17les clients. Avec les drogues, on va...
00:41:19C'est les consommateurs.
00:41:21Et résultat,
00:41:23zéro, mais ça permet à chaque gouvernement
00:41:25en arrivant
00:41:27au pouvoir, de faire la liste que tout le monde
00:41:29connaît depuis 40 ans. Ça fait rigoler
00:41:31les professionnels, mais
00:41:33nous sommes un bon public.
00:41:35Et Claude Moniquet, on va revenir vers vous.
00:41:37Je voulais aussi vous faire réagir sur ce qu'a
00:41:39déclaré le ministère de l'Intérieur britannique
00:41:41qui veut par ailleurs cibler
00:41:43les passeurs, mais aussi
00:41:45les employeurs qui font travailler des migrants
00:41:47en situation irrégulière.
00:41:49C'est vrai que ces mesures
00:41:51on l'a évoqué sur ce plateau,
00:41:53c'est des mesures qui veulent
00:41:55s'attaquer non pas aux migrants, mais
00:41:57à toutes les personnes,
00:41:59les facteurs qui contribuent
00:42:01à ces réseaux de migration
00:42:03clandestines.
00:42:05Oui, tout à fait. C'est un écosystème.
00:42:07Gilles Mélailly l'a dit
00:42:09très justement.
00:42:11Si ces migrants arrivent, c'est effectivement parce qu'il y a
00:42:13un appel d'air. En France,
00:42:15on connaît l'appel d'air, ce sont les mesures sociales,
00:42:17ce sont les subventions,
00:42:19c'est l'argent qu'ils peuvent recevoir,
00:42:21etc. En Grande-Bretagne,
00:42:23c'est effectivement
00:42:25clairement l'exploitation d'une main d'œuvre
00:42:27qui peut être payée parfois
00:42:2910, 20, 30, 50%
00:42:31moins chère qu'une main d'œuvre légale,
00:42:33que ce soit dans le bâtiment, que ce soit
00:42:35dans les services aux personnes,
00:42:37etc. Donc tout ce système,
00:42:39il faut le casser. Mais je suis entièrement d'accord
00:42:41avec ce qui vient d'être dit. Il est clair que c'est un
00:42:43système qui fait vivre beaucoup de gens,
00:42:45et pas seulement dans le milieu criminel,
00:42:47mais également
00:42:49comme dans le trafic de stupéfiants.
00:42:51Rappelez-vous ce rapport du Sénat
00:42:53au printemps dernier, qui
00:42:55parlait de la corruption des fonctionnaires,
00:42:57de certains policiers,
00:42:59de gardiens de prison, et de plus en plus de politiques
00:43:01par les trafiquants de drogue.
00:43:03Je pense que nous avons la même chose
00:43:05avec les passeurs
00:43:07de clandestins, parce qu'on n'est pas
00:43:09en face de petits
00:43:11boutiquiers qui achètent ou qui louent
00:43:13un bateau, puis qu'ils le remplissent. On est en face
00:43:15de véritables réseaux organisés,
00:43:17et effectivement, ce qui a été dit sur votre plateau est juste,
00:43:19on arrive à repérer en Europe
00:43:21et en France en particulier, des
00:43:23groupes terroristes, des réseaux terroristes qui,
00:43:25par définition, sont hyper clandestins.
00:43:27Et là, des gens qui vont sur des plages
00:43:29dans le nord de la France, sur une longueur peut-être
00:43:31de quelques kilomètres, avec des zodiacs,
00:43:33et qui embarquent en pleine nuit
00:43:35dix ou vingt ou trente personnes,
00:43:37personne ne les voit, personne ne les arrête.
00:43:39C'est quand même extrêmement étonnant.
00:43:41Claude Monniquet, merci beaucoup d'avoir répondu
00:43:43à toutes nos questions sur ce sujet.
00:43:45Belle soirée à vous, et à bientôt
00:43:47sur CNews.
00:43:49Paul-Antoine, vous souhaitiez réagir
00:43:51sur ce sujet ?
00:43:53Moi, je suis assez d'accord avec ce qui a été dit. Après, il ne faut pas être neif,
00:43:55c'est une question de volonté politique.
00:43:57On a bien vu pendant les JO, on voulait que Paris soit propre
00:43:59et que Paris soit sécurisé, ça a été fait.
00:44:01Il y avait des barrières partout, des QR codes,
00:44:03il y avait, je crois, vingt-cinq mille policiers,
00:44:05gendarmes et militaires.
00:44:07Donc, c'est une question de volonté politique.
00:44:09Si demain, vous voulez rétablir l'ordre
00:44:11et vous voulez protéger
00:44:13nos frontières sur cette zone
00:44:15... Faire des opérations aussi, coup de poing,
00:44:17on a fait des opérations à Placenet,
00:44:19ça serait déjà un bon début.
00:44:21Pas forcément,
00:44:23parce que c'est de la com' et le problème, c'est que
00:44:25la com' avec le trafic de drogue,
00:44:27bon, il n'y a pas
00:44:29de vie humaine sur ces opérations de com'
00:44:31qui sont mises en danger, j'entends.
00:44:33Il y a des règlements de comptes, évidemment, mais là, le problème,
00:44:35c'est que c'est une traite d'êtres humains.
00:44:37C'est quand même quelque chose qui est, au XXIe siècle,
00:44:39qui est assez hallucinant qu'on continue de faire ça,
00:44:41qui est quand même atroce. Je terminerai vraiment là-dessus.
00:44:43Il faut bien comprendre, on parle toujours des gangs de passeurs.
00:44:45Ça, c'est vrai, c'est une mafia. Maintenant, c'est une pièce
00:44:47qui a deux faces.
00:44:49Il y a les gangs de passeurs,
00:44:51et après, il y a les associations
00:44:53qui permettent ça.
00:44:55Et ça, il faut les toucher.
00:44:57Le problème, c'est que ça, on n'y touche pas, on n'a pas le droit d'en parler.
00:45:01De toute façon, autour de ça, effectivement,
00:45:03il n'y a pas de message fort.
00:45:05On a signé le pacte asile-immigration.
00:45:07On a supprimé le délit de clandestinité.
00:45:09Il y a le règlement
00:45:11de Dublin
00:45:13qui n'est absolument pas respecté.
00:45:15Les gens passent.
00:45:17Et aussi, dans notre pays,
00:45:19les gens travaillent illégalement.
00:45:21Et puis, au fini, ils finissent par être
00:45:23régularisés.
00:45:25C'est de l'hypocrisie.
00:45:27Merci beaucoup. Je vous remercie d'avoir partagé avec moi
00:45:29cette première partie de 100% politique été.
00:45:31On revient
00:45:33dans une toute petite heure
00:45:35avec de nouveaux invités
00:45:37et de nouveaux débats.
00:45:39Je vous laisse avec Thierry Cabane
00:45:41et Face à l'info été.
00:45:43Si vous avez loupé l'émission de tout à l'heure,
00:45:45on vous repartage les éditos de nos spécialistes.
00:45:51Bonsoir à toutes et à tous.
00:45:53Bienvenue sur CNews. Merci de me rejoindre.
00:45:55Il est bientôt 23h
00:45:57sur votre antenne.
00:45:59On va accueillir mes invités.
00:46:01Venez, prenez place, messieurs.
00:46:03Nathan Devere, écrivain.
00:46:05Vincent Mazzocchi, avocat.
00:46:07Et puis, nous sommes aussi avec
00:46:09Garen Chnorokian. Merci beaucoup
00:46:11d'être avec nous.
00:46:13On va décrypter l'actualité.
00:46:15On va débattre ensemble, notamment
00:46:17sur l'actualité internationale
00:46:19avec ces discussions
00:46:21qui ont repris aujourd'hui au coeur
00:46:23entre Israël et le Hamas.
00:46:25Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken
00:46:27évoque une négociation de la dernière chance.
00:46:29L'espoir d'un cessez-le-feu
00:46:31dans la bande de Gaza continue
00:46:33de s'éloigner et nous sommes
00:46:35en connexion avec Maxime Pérez
00:46:37pour en parler. Merci beaucoup
00:46:39d'être connecté avec nous, Maxime Pérez.
00:46:41Première question.
00:46:43On va faire un point sur ces négociations.
00:46:45Joe Biden et Benjamin Netanyahou
00:46:47doivent se parler cette nuit.
00:46:51Oui, en réalité, les deux hommes
00:46:53ont déjà parlé tout à l'heure
00:46:55en présence d'ailleurs de Kamala Harris,
00:46:57la candidate démocrate aux élections
00:46:59américaines.
00:47:01Le président américain a réitéré
00:47:03sa volonté d'arriver à un cessez-le-feu.
00:47:05Il a demandé à Benjamin Netanyahou
00:47:07davantage de flexibilité
00:47:09sur ses positions,
00:47:11notamment le retrait de l'armée israélienne
00:47:13de la zone stratégique
00:47:15frontalière
00:47:17qui sépare
00:47:19Gaza de l'Égypte.
00:47:21À ce point, Benjamin Netanyahou
00:47:23aurait fourni aux Américains
00:47:25deux nouvelles cartes avec une présence
00:47:27militaire réduite dans cette zone
00:47:29qui est extrêmement vitale
00:47:31pour le Hamas.
00:47:33Pour l'instant, c'est l'Égypte
00:47:35qui se montre assez insatisfaite
00:47:37d'un plan dans lequel l'armée israélienne,
00:47:39même de manière limitée,
00:47:41maintiendrait un contrôle
00:47:43sur sa frontière avec Gaza.
00:47:45Est-ce qu'on peut estimer également
00:47:47que le Hamas est affaibli,
00:47:49qu'il n'y a plus vraiment
00:47:51de levier ou de pression
00:47:53dans ces négociations ?
00:47:57C'est l'impression
00:47:59que donne la réalité
00:48:01sur le terrain. Mais le Hamas
00:48:03agit comme si
00:48:05la situation sur le terrain
00:48:07lui était encore favorable alors qu'il a été
00:48:09défait militairement très clairement.
00:48:11Il peut certes
00:48:13se vonter de la réussite
00:48:15de l'opération du 7 octobre
00:48:17mais depuis, ces bataillons
00:48:19ont été dessinés les uns après les autres
00:48:21même s'il subsiste des poches
00:48:23de résistance, notamment
00:48:25au sud de la bande de Gaza.
00:48:27Gaza est en ruine
00:48:29donc son Milan est
00:48:31désastreux mais sur la table
00:48:33des négociations, il se
00:48:35comporte presque comme un vainqueur
00:48:37parce qu'il se sait soutenu
00:48:39par des pays importants dans la région,
00:48:41notamment le Qatar qui est un médiateur
00:48:43dans ces discussions, la Turquie également
00:48:45et puis il voit également le soutien
00:48:47international dont jouit
00:48:49les Palestiniens
00:48:51en Europe, aux Etats-Unis
00:48:53et c'est quelque chose qui l'incite à montrer
00:48:55une position qu'on pourrait presque appeler
00:48:57irrédentiste puisque
00:48:59à l'heure actuelle, il oppose
00:49:01toujours une fin de non-recevoir la nouvelle
00:49:03proposition américaine et
00:49:05pour les Israéliens, il ne fait plus aucun doute
00:49:07que le Hamas, à l'heure actuelle,
00:49:09ne cherche pas du tout à négocier
00:49:11et au contraire, il attend la riposte
00:49:13iranienne, il mise sur une
00:49:15extension du conflit régional
00:49:17qui, selon lui,
00:49:19affaiblirait Israël davantage.
00:49:21Maxime Pérez, restez connecté avec
00:49:23nous, on va faire d'abord un premier tour de table
00:49:25sur ce sujet, Nathan Devers,
00:49:27c'est vrai que depuis la semaine dernière, les négociations
00:49:29peuvent donner un espoir,
00:49:31les Américains avaient parlé d'un début
00:49:33prometteur, mais c'est vrai que la situation
00:49:35est toujours au point mort.
00:49:37Oui, la situation est en point mort parce que
00:49:39il faut bien comprendre que le Hamas
00:49:41qui est évidemment en train
00:49:43de perdre cette guerre, mais je pense qu'il n'y avait pas
00:49:45de surprise là-dessus,
00:49:47le Hamas, en tout cas depuis plus d'un mois,
00:49:49a perdu le contrôle du couloir
00:49:51de Philadelphie qui lui permettait
00:49:53de se ravitailler en armes,
00:49:55en hommes, et éventuellement de faire passer des gens
00:49:57vers l'Égypte. Donc le Hamas se sent
00:49:59assiégé. Et comme tous les régimes
00:50:01totalitaires, fascistes
00:50:03qui se sentent assiégés,
00:50:05ils sont prêts à tout. C'est non seulement la politique
00:50:07de la terre brûlée, mais c'est au sens littéral
00:50:09la politique du tunnel, la politique
00:50:11pourrait-on dire en faisant un tout petit peu un point Godwin,
00:50:13la politique du bunker. Et donc
00:50:15à partir de là, ils sont prêts
00:50:17vraiment à faire massacrer d'abord
00:50:19leur propre population. C'était un discours de M.
00:50:21Anier, de mémoire
00:50:23pas particulièrement bénie, sauf pour
00:50:25certains en France. M.
00:50:27Anier qui avait dit, le sang
00:50:29de notre propre peuple, les civils
00:50:31palestiniens et gazaouis qui meurent, c'est le carburant
00:50:33de la cause palestinienne.
00:50:35Une phrase absolument monstrueuse et évidemment
00:50:37inutile de faire un dessin. Ils sont prêts à tout
00:50:39pour faire
00:50:41des choses abominables. Vous savez qu'aujourd'hui, ils ont appelé
00:50:43des familles des otages
00:50:45avec d'autres téléphones
00:50:47en leur disant, on va
00:50:49faire du mal à vos proches, on va
00:50:51torturer les otages qui restent
00:50:53si votre génocide, entre guillemets,
00:50:55ne s'arrête pas immédiatement. Ils sont
00:50:57prêts à ça. On sait aujourd'hui qu'il reste à peu
00:50:59près quelques dizaines d'otages et
00:51:01évidemment, tout le monde tremble sur cette
00:51:03situation. Karine Schneur-Ockian, quel regard
00:51:05vous portez sur ces négociations
00:51:07et puis ces
00:51:09discussions aussi entre Benhamin
00:51:11Netanyahou et puis les
00:51:13autorités américaines ?
00:51:15Je remarque surtout qu'absolument personne ne veut que
00:51:17cette guerre continue. On le voit
00:51:19bien même avec ceux qu'on pense les alliés du
00:51:21Hamas. Aujourd'hui, on a bien vu que l'Egypte
00:51:23n'a accepté aucun réfugié gazaoui.
00:51:25La Turquie n'en veut pas.
00:51:27La Syrie n'en veut pas. L'Iran
00:51:29fait semblant de montrer les muscles
00:51:31mais en réalité, il n'y a eu aucune guerre alors que
00:51:33il y a eu des menaces, nous allons attaquer, vous allez
00:51:35voir. Personne ne veut de cette guerre à
00:51:37part le Hamas aujourd'hui. Donc
00:51:39tout le monde a tout intérêt que ça s'arrête.
00:51:41La vraie question, ça va être à
00:51:43quel point les pays arabes du Golfe vont
00:51:45mettre la pression sur le Hamas pour les
00:51:47obliger à s'arrêter. Parce que
00:51:49le Hamas, comme l'a très bien dit Nathan Devers,
00:51:51n'en a rien à faire du nombre
00:51:53de civils tués et au contraire, c'est bien sûr
00:51:55pour eux quelque chose de positif parce que plus
00:51:57il y a de gazaouis qui meurent, plus l'opinion
00:51:59politique est de leur côté.
00:52:01Mais si pour la situation des gazaouis
00:52:03nous voulons que ça s'améliore, il faut absolument que cette guerre
00:52:05s'arrête au plus vite. Alors vous parliez
00:52:07des civils, Nathan vous parliez des
00:52:09otages, on va regarder ce
00:52:11reportage, ce sujet de Juliette
00:52:13Sada puisque bientôt
00:52:1510 mois que le conflit a
00:52:17commencé, les discussions se poursuivent donc
00:52:19mais la situation des otages est toujours
00:52:21très inquiétante.
00:52:23Ils avaient entre 35 et 80
00:52:25ans, 6 hommes dont
00:52:27les corps ont été retrouvés par des soldats de
00:52:29Sahal dans la bande de Gaza
00:52:31et rapatriés sur le territoire israélien.
00:52:33Un soulagement relatif pour
00:52:35les familles qui peuvent enfin entamer
00:52:37leur deuil. Le soulagement c'est celui
00:52:39de pouvoir mettre
00:52:41un point final
00:52:43à une captivité, mettre quelque chose de
00:52:45concret sur
00:52:47ce que
00:52:49les familles supposent
00:52:51depuis si longtemps. Enfin maintenant c'est clair
00:52:53et cette clarté là ça change
00:52:55tout. Près de 11 mois après l'attaque
00:52:57du Hamas sur Israël, les chances
00:52:59de récupérer des otages vivants s'amoindrissent
00:53:01avec l'espoir de ces familles
00:53:03de revoir un jour leur prochaine vie.
00:53:05Ils sont assez découragés
00:53:07en réalité ils ont l'impression d'entendre
00:53:09les mêmes choses depuis des mois
00:53:11et que rien ne changera. 10 mois se sont déjà
00:53:13écoulés, le mal est fait. Quelle que soit
00:53:15l'option qui en sorte, personne ne
00:53:17ressortira gagnant de cette guerre.
00:53:19Le premier ministre israélien Benyamin
00:53:21Netanyahou a promis qu'Israël
00:53:23continuerait de tout mettre en oeuvre pour retrouver
00:53:25les otages. 105 personnes
00:53:27sont toujours retenues à Gaza dont
00:53:2939 ont été déclarées mortes par
00:53:31l'armée. Maxime Pérez
00:53:33c'est vrai que cette nécessité d'accord
00:53:35de cesser le feu c'est avant tout
00:53:37pour les otages, pour tous ces
00:53:39otages qui restent encore dans
00:53:41les mains du Hamas.
00:53:43Bien sûr quand les américains parlent
00:53:45des négociations de la dernière chance
00:53:47ils parlent davantage évidemment
00:53:49du sort de ces otages
00:53:51israéliens qui sont aujourd'hui au
00:53:53nombre de 109 toujours en captivité
00:53:55dans la bande de Gaza et selon une
00:53:57estimation assez
00:53:59fouillée des services de renseignement israélien seulement
00:54:0157 seraient
00:54:03encore en vie donc on peut imaginer évidemment
00:54:05et comprendre la détresse des
00:54:07familles des otages qui pourtant
00:54:09poursuivent leur mobilisation
00:54:11inlassablement. Il y avait encore
00:54:13hier soir des manifestations à Tel Aviv
00:54:15et du côté de l'armée
00:54:17israélienne également on fait
00:54:19passer le message à l'échelon politique
00:54:21en particulier à Benyamin Netanyahou
00:54:23que l'armée ne pourra
00:54:25pas toujours secourir
00:54:27des otages qu'ils soient vivants ou morts par le
00:54:29biais d'opérations militaires sous-entendu
00:54:31qu'il est maintenant urgent
00:54:33de conclure un accord quitte
00:54:35à reprendre la
00:54:37guerre avec le Hamas
00:54:39un peu plus tard dans quelques semaines
00:54:41dans quelques mois si la situation l'exige.
00:54:43Et puis sur la position de la France
00:54:45quels sont les
00:54:47les...
00:54:49Qu'est-ce que vous entendez de la part aussi des israéliens
00:54:51quand vous essayez
00:54:53de les interroger sur
00:54:55ces réactions aussi politiques
00:54:57de nos dirigeants ou encore des
00:54:59partis d'opposition qui sont vraiment
00:55:01divisés sur la question et sur le conflit ?
00:55:05Oui, d'abord la société
00:55:07israélienne est évidemment
00:55:09divisée et
00:55:11elle cherche également des soutiens
00:55:13à l'étranger
00:55:15bien au-delà évidemment
00:55:17de l'allié américain qui est
00:55:19très important pour Israël
00:55:21il faut comprendre que
00:55:23ce conflit à Gaza, il a une dimension qui est
00:55:25déjà régionale et vous parliez
00:55:27de la France quand la diplomatie
00:55:29française est à l'oeuvre
00:55:31dans la région, on l'a vu ces derniers jours
00:55:33avec la tournée de Stéphane Séjourné au Liban
00:55:35et en Israël, et bien
00:55:37les israéliens malgré
00:55:39les réticences qu'ils ont sur le
00:55:41positionnement de la France à l'égard des
00:55:43du conflit et de la
00:55:45question palestinienne
00:55:47estiment que la France est malgré
00:55:49tout un allié et qu'elle peut peser
00:55:51sur un certain nombre
00:55:53de pays qui ont une influence
00:55:55en quelque sorte négative
00:55:57sur les palestiniens, l'Iran en premier
00:55:59lieu, la France a été extrêmement ferme
00:56:01à l'égard de l'Iran lors
00:56:03des négociations qui à un moment
00:56:05en 2015 ont permis la signature
00:56:07d'un premier accord sur le nucléaire
00:56:09iranien qui a permis à cette époque de
00:56:11geler le nucléaire iranien, il y a énormément
00:56:13de partage de renseignements sur
00:56:15par exemple l'armement
00:56:17du Hezbollah grâce au
00:56:19travail du renseignement
00:56:21français, il y a une coopération avec
00:56:23les casques bleus de
00:56:25la filule, il y a un contagion français
00:56:27de 700 hommes au sud du Liban
00:56:29tout ça compte pour Israël
00:56:31Israël attend aussi
00:56:33au cas où l'Iran demain
00:56:35attaquerait Israël et c'est une promesse
00:56:37qui reste d'actualité pour
00:56:39la République islamique et bien que la France
00:56:41participe comme au mois d'avril dernier à la
00:56:43défense du territoire israélien mais aussi
00:56:45qu'elle aille peut-être plus loin cette fois si Israël
00:56:47décide de représailles
00:56:49elle attend un engagement plus important
00:56:51de la France en particulier
00:56:53sur ce sujet là.
00:56:55Est-ce que l'on peut craindre tout de même
00:56:57un embrasement de la situation
00:56:59s'il n'y a pas d'accord trouvé
00:57:01entre ces pays
00:57:03médiateurs également ? Le problème des
00:57:05guerres asymétriques qu'on a
00:57:07actuellement entre le Hamas et
00:57:09Israël, on le voit très bien
00:57:11c'était ce qui s'était passé par exemple au Vietnam
00:57:13où les américains dans une guerre asymétrique
00:57:15avaient perdu et s'étaient retirés. La différence
00:57:17c'est qu'Israël ne va pas se retirer de son propre pays
00:57:19donc
00:57:21si le Hamas n'est pas ramené à la raison
00:57:23par les pays arabes parce que
00:57:25ce sont à peu près les seuls, le Hamas ne va pas
00:57:27écouter la France ni les Etats-Unis et elle a
00:57:29besoin d'écouter ses alliés iraniens
00:57:31ses alliés qataris
00:57:33si elle n'écoute pas ses alliés
00:57:35et continue la guerre ça peut durer
00:57:37indéfiniment parce qu'ils ont
00:57:39un nombre d'hommes quasiment illimité
00:57:41en réalité tout citoyen gazaoui
00:57:43peut devenir un soldat assez rapidement
00:57:45donc s'il n'y a pas
00:57:47de volonté nette des pays arabes
00:57:49de dire au Hamas de s'arrêter
00:57:51cette guerre peut continuer sans arrêt
00:57:53Et puis Nathan Devers il y avait cette annonce de Mahmoud Abbas
00:57:55qui a annoncé
00:57:57sa venue après 17 ans d'absence
00:57:59sur le territoire palestinien
00:58:01Oui et ça
00:58:03par rapport à ce que vous disiez je suis d'accord avec vous
00:58:05mais je pense qu'il y a quand même un élément
00:58:07qui est important c'est que
00:58:09aujourd'hui le Hamas on a tendance
00:58:11à l'associer à Gaza parce que c'est vrai
00:58:13qu'il est au pouvoir à Gaza mais il est au pouvoir
00:58:15dans les têtes
00:58:17dans une très grande partie du peuple palestinien
00:58:19et notamment en Cisjordanie
00:58:21et en Cisjordanie tous les indicateurs
00:58:23montrent qu'une partie on pourrait dire
00:58:25vraiment majoritaire une majorité claire
00:58:27de la population civile en Cisjordanie
00:58:29aujourd'hui se situe
00:58:31du côté du Hamas et pas du côté
00:58:33de l'autorité palestinienne
00:58:35vis-à-vis de laquelle elle a plusieurs reproches
00:58:37reproche évidemment de corruption
00:58:39reproche d'avoir bloqué la vie démocratique depuis 20 ans
00:58:41et puis reproche, il est vrai
00:58:43de ne pas avoir porté la cause palestinienne
00:58:45parce que si on se replace dans la situation
00:58:47jusqu'au 6 octobre, enfin la veille de ce qui s'est passé
00:58:49la situation palestinienne
00:58:51était dans une conjoncture absolument
00:58:53dramatique où elle était menacée
00:58:55de disparaître complètement
00:58:57des esprits et des cartes
00:58:59depuis le revirement américain
00:59:01de Donald Trump qui
00:59:03adopte le paradigme de Jared Kushner
00:59:05en décidant finalement d'enterrer
00:59:07définitivement la solution à deux états
00:59:09c'est ça ce qu'il avait fait et donc il me semble que là
00:59:11le vrai danger
00:59:13ce qui se passe à Gaza est absolument terrible
00:59:15je comprends que les journalistes mettent une sorte de
00:59:17focale dessus mais il me semble que le vrai centre
00:59:19de gravité du conflit à tous les égards
00:59:21c'est la Cisjordanie parce que
00:59:23c'est là que l'autorité palestinienne
00:59:25est plus fragile que jamais
00:59:27que si le Hamas prend le pouvoir là-bas
00:59:29les conséquences sont juste inimaginables
00:59:31et en effet comme vous l'avez dit
00:59:33Mahmoud Abbas qui a à ma connaissance
00:59:35même été menacé personnellement
00:59:37qui a changé un peu sa sécurité
00:59:39parce qu'il a plusieurs fois eu des soucis
00:59:41ces dix derniers mois, le fait
00:59:43qu'il prenne la décision de se rendre à Gaza
00:59:45et qu'il ait signé
00:59:47en Chine avec des représentants
00:59:49du Hamas une sorte d'accord
00:59:51pour dire qu'ils acceptent de partager
00:59:53la gouvernance de la Palestine demain, tout ça
00:59:55est extrêmement inquiétant parce que ça nous montre
00:59:57à supposer même
00:59:59que Israël parvienne à détruire
01:00:01toutes les infrastructures du Hamas
01:00:03à tuer tous les combattants du Hamas
01:00:05à neutraliser toutes les armes, tout ce que vous voulez
01:00:07ça ne tuera jamais l'idéologie
01:00:09et ça ne la tuera certainement pas en Cisjordanie
01:00:11et certainement pas à Ramallah et tout ça est inquiétant
01:00:13Sur la question Cisjordanienne
01:00:15il y a quand même une différence géographique
01:00:17c'est le fait que la Cisjordanie
01:00:19s'est prise en sandwich entre Israël et la Jordanie
01:00:21et la Jordanie n'est pas un pays allié
01:00:23ni du Hamas, ni du Fatah
01:00:25ni de quoi que ce soit
01:00:27et une guerre aujourd'hui en Cisjordanie reste quand même assez peu probable
01:00:29malgré l'opinion positive
01:00:31que peuvent avoir les Cisjordaniens de la question
01:00:33C'est vrai, mais un 7 octobre en Cisjordanie
01:00:35eût été
01:00:37concevable en quelque sorte
01:00:39Maxime Perez une dernière question
01:00:41on sait que les familles des
01:00:43otages avaient
01:00:45plusieurs revendications, faisaient
01:00:47pression sur Benyamin Netanyahou
01:00:49est-ce que si
01:00:51l'on se rapproche vers un accord
01:00:53de ce rêve, est-ce que ça peut
01:00:55calmer les esprits, calmer aussi
01:00:57toutes ces critiques sur la politique de
01:00:59Netanyahou ?
01:01:01C'est vrai qu'on a
01:01:03le sentiment d'une convergence des luttes
01:01:05à travers le combat de ces
01:01:07familles d'otages israéliens
01:01:09parce qu'il y a eu quelque part une
01:01:11corrélation entre les manifestations
01:01:13de l'opposition israélienne contre
01:01:15Netanyahou, notamment au moment
01:01:17de la réforme judiciaire
01:01:19qui ont vraiment secoué le pays
01:01:21ça a été quelques mois, même quelques semaines
01:01:23avant le
01:01:257 octobre et d'ailleurs pour beaucoup
01:01:27c'est
01:01:29ce désordre qui a régné en Israël
01:01:31à cette époque-là qui a sans doute
01:01:33peut-être créé
01:01:35un manque de préparation
01:01:37des forces armées, des forces de sécurité
01:01:39qui avaient peut-être la tête ailleurs, on se rappelle
01:01:41également à cette époque-là de la mobilisation
01:01:43d'un certain nombre d'unités de réservistes
01:01:45qui disaient
01:01:47très clairement qu'elles ne souhaitaient plus
01:01:49servir dans l'armée
01:01:51dans un gouvernement, dans un pays dirigé
01:01:53par Benyamin Netanyahou
01:01:55et puis finalement ces manifestations
01:01:57cette opposition à Benyamin Netanyahou
01:01:59l'a retrouvée à un second souffle à travers
01:02:01le combat de ces
01:02:03familles d'otages qui continuent
01:02:05à battre
01:02:07le pavé, on les voit parfois bloquer
01:02:09des autoroutes, on les voit
01:02:11parfois manifester devant le domicile
01:02:13de ministres, c'est une lutte
01:02:15de tous les instants, sans relâche
01:02:17mais qui a une réelle résonance avec
01:02:19l'opposition qui existe en Israël
01:02:21à Benyamin Netanyahou
01:02:23ayant dit cela, il y a
01:02:25néanmoins un paradoxe
01:02:27à soulever, c'est que récemment
01:02:29depuis quelques semaines, Netanyahou
01:02:31se porte beaucoup mieux dans les sondages
01:02:33et ça on le doit à ce qu'on appelle en Israël
01:02:35le réflexe de la forteresse attiégée
01:02:37ces dernières semaines
01:02:39notamment à la faveur des menaces iraniennes
01:02:41et bien le pays
01:02:43se sent menacé
01:02:45et c'est quelque chose
01:02:47qui déstabilise beaucoup les Israéliens
01:02:49et ce sentiment d'insécurité fait qu'on
01:02:51a tendance à se
01:02:53rabattre sur le leader
01:02:55en exercice, sur
01:02:57en l'occurrence le Premier ministre
01:02:59Benyamin Netanyahou, même si ça n'est
01:03:01pour l'instant qu'un effet
01:03:03d'optique, qu'une illusion
01:03:05due aux circonstances
01:03:07que traversent ces dernières
01:03:09semaines israéliennes, notamment avec
01:03:11les dangers qui se multiplient à ces frontières.
01:03:13Merci beaucoup Maxime Pérez, je rappelle
01:03:15vous êtes ancien correspondant au Proche-Orient
01:03:17et spécialiste des questions
01:03:19de défense, merci beaucoup d'avoir répondu
01:03:21à toutes nos questions
01:03:23le moment aussi pour moi de souligner
01:03:25que toutes vos interventions sont toujours
01:03:27très pertinentes et nous aident beaucoup
01:03:29pour nos débats, merci beaucoup.
01:03:31Nathan Devers vous souhaitiez
01:03:33rajouter quelque chose sur ce sujet ?
01:03:35Je voulais juste ajouter, enfin rebondir
01:03:37sur une chose que disait Maxime Pérez sur Netanyahou
01:03:39Dieu sait que
01:03:41les critiques politiques
01:03:43qu'on peut adresser, et même humaines
01:03:45qu'on peut adresser à Netanyahou sont nombreuses
01:03:47et je ne me prive pas d'en faire. Il me semble
01:03:49cependant qu'il y a une forme de mirage
01:03:51ou d'illusion d'optique
01:03:53à en faire le responsable unique
01:03:55de la situation politique en Israël
01:03:57pour une raison très simple
01:03:59c'est que Netanyahou, on le voit bien
01:04:01et c'est celui d'ailleurs qui a le record
01:04:03de la longévité politique, c'est
01:04:05à peu près, je pense que c'est une définition qui lui correspond
01:04:07quelqu'un qui est prêt à tout
01:04:09pour se maintenir au pouvoir, point final
01:04:11et donc on l'a vu, il a eu des évolutions
01:04:13politiques, il vient d'une mouvance
01:04:15disons de l'école de Jabotinsky
01:04:17dans l'histoire du sionisme
01:04:19mais quand même depuis ses débuts
01:04:21en politique en Israël, il a énormément
01:04:23évolué
01:04:25et ce qu'il faut remarquer, c'est que dans un système
01:04:27constitutionnel qui ressemble un peu
01:04:29à celui de la 4ème République
01:04:31ou au système italien, et bien
01:04:33il est en quelque sorte contraint
01:04:35en tout cas s'il veut se maintenir au pouvoir
01:04:37de dépendre de partis qui sont minoritaires
01:04:39et en l'occurrence aujourd'hui, de partis
01:04:41d'extrême droite, dirigés par deux
01:04:43fous furieux, M. Smotrich et M. Ben Gvir
01:04:45qui sont au gouvernement, qui salissent
01:04:47la parole officielle d'Israël parce qu'ils disent des trucs
01:04:49qui sont hallucinants et qui sont repris ensuite
01:04:51dans toute la presse, notamment arabe, avec écrit
01:04:53« parole officielle gouvernementale » et des propos
01:04:55qui sont lunaires, et Netanyahou est obligé
01:04:57de rester avec eux s'il
01:04:59ne veut pas que son gouvernement
01:05:01tombe. Ce que je veux dire par là,
01:05:03c'est qu'il me semble, j'entends beaucoup moi
01:05:05les contestations contre Netanyahou
01:05:07au moment de la réforme
01:05:09de la Cour suprême, aujourd'hui
01:05:11sur la question des otages, j'entends beaucoup des critiques
01:05:13sur sa personne, il me semble,
01:05:15je dis ça de l'étranger donc je le dis avec beaucoup d'humilité
01:05:17mais que ce qui serait plus pertinent, ce serait de poser
01:05:19la question constitutionnelle, parce que si
01:05:21c'était pour virer Netanyahou, le remplacer par
01:05:23quelqu'un d'autre, M. Bennett ou M. Lapide
01:05:25qui vont exactement dans la même conjoncture, vouloir
01:05:27se maintenir au pouvoir coûte que coûte, comme les trois quarts
01:05:29des politiques, et ils vont faire exactement les mêmes combines
01:05:31ils vont faire exactement les mêmes calculs.
01:05:33Peut-être serait-ce le moment, exactement
01:05:35comme nous d'ailleurs, les français, nous l'avons fait au moment
01:05:37de la guerre d'Algérie, on a changé notre
01:05:39constitution parce qu'on a compris qu'on avait une constitution
01:05:41qui ne nous permettait pas de dépasser certaines
01:05:43crises historiques, tragiques et dramatiques.
01:05:45On va toujours parler de
01:05:47cette actualité internationale
01:05:49très intense mais désormais aux Etats-Unis
01:05:51puisque Donald Trump a participé
01:05:53ce soir, heure française
01:05:55à un meeting électoral
01:05:57en extérieur en Caroline du Nord,
01:05:59un premier événement de campagne à l'air libre
01:06:01depuis la tentative d'assassinat dont il a été
01:06:03victime le mois dernier.
01:06:05Les mesures de sécurité ont été
01:06:07renforcées pour cette réunion publique
01:06:09organisée au musée de l'aviation
01:06:11d'Hashborough. Toutes les informations
01:06:13et les précisions de notre
01:06:15reporter sur place, Elisabeth Guédel.
01:06:17Donald Trump avait prévenu
01:06:19la tentative d'assassinat dont
01:06:21il a été victime ne l'empêchera pas
01:06:23de tenir des meetings en extérieur
01:06:25même si le Secret Service
01:06:27lui conseille de rester dans des lieux fermés,
01:06:29très facile à protéger.
01:06:31C'est donc en Caroline du Nord que les nouvelles
01:06:33mesures de sécurité sont inaugurées
01:06:35et parmi ces mesures, la plus visible
01:06:37c'est l'installation d'une vitre pare-balles
01:06:39tout autour du podium où s'exprime
01:06:41le candidat. Un dispositif
01:06:43normalement réservé aux présidents
01:06:45et vice-présidents en exercice
01:06:47et qui est assez compliqué sur le plan logistique
01:06:49puisque ces panneaux de verre ne peuvent
01:06:51être transportés que par des avions militaires
01:06:53qui accompagnent le président
01:06:55dans ses déplacements. Or Donald Trump
01:06:57n'est que candidat, même en tant
01:06:59qu'ancien président, il ne bénéficie
01:07:01pas de ce dispositif particulier.
01:07:03Le Secret Service fait
01:07:05donc une entorse au protocole et puis
01:07:07autres mesures renforcées
01:07:09le nombre d'agents sur le terrain
01:07:11lors des rassemblements et puis
01:07:13des outils de surveillance comme les drones
01:07:15des mesures qui pourraient être adoptées
01:07:17pour tous les candidats à une
01:07:19présidentielle aux Etats-Unis, en tout cas
01:07:21le gouvernement américain y réfléchit.
01:07:23C'est vrai que ces images sont
01:07:25quand même impressionnantes.
01:07:27On voit Donald Trump surprotégé
01:07:29c'est nécessaire, c'est vrai, mais
01:07:31c'est quand même des images qui
01:07:33prêtent à l'interrogation sur la sécurité
01:07:35de nos hommes politiques, même à l'international.
01:07:37Je vous rappelle quand même qu'ils ont essayé
01:07:39de le tuer il y a un mois, donc c'est quand même
01:07:41un petit peu normal. Moi ce qui m'étonne surtout
01:07:43c'est la volonté de Trump de continuer
01:07:45à aller en public, en extérieur.
01:07:47Qu'est-ce que ça signifie cette volonté ?
01:07:49Ça veut quand même dire quelque part qu'il n'a pas peur
01:07:51il essaye de montrer, je ne sais pas
01:07:53je ne suis pas dans sa tête, je ne peux pas vous dire s'il a peur ou pas
01:07:55mais il essaye de montrer et de démontrer
01:07:57au peuple américain que malgré
01:07:59la tentative d'assassinat qu'il a subie
01:08:01il y a un mois, il veut continuer
01:08:03à aller en extérieur, il veut continuer à aller
01:08:05au contact des gens. Il n'a pas peur.
01:08:07C'est un petit peu messianique
01:08:09de sa part de dire ils ont essayé
01:08:11de me tuer mais ce n'est pas grave, je me bats pour les
01:08:13américains, je me bats pour ce peuple et je
01:08:15continuerai à aller les voir. Nathan Devere
01:08:17on voit aussi, c'est toute
01:08:19la caractéristique de la communication
01:08:21à la Trump finalement, faire le
01:08:23show aussi.
01:08:25Oui, bien sûr, il me semble que
01:08:27quoi qu'on puisse dire
01:08:29de lui, je répète la même chose
01:08:31que monsieur Netanyahou, mais quoi qu'on puisse dire
01:08:33de lui, objectivement la réaction qui a été
01:08:35la sienne quand il y a eu cette
01:08:37tentative d'assassinat,
01:08:39personne ne peut nier qu'il y avait une forme
01:08:41de courage sur le plan purement humain
01:08:43qui était assez impressionnant.
01:08:45Moi de titre personnel, j'ai été marqué notamment par
01:08:47le fait qu'il n'écoute pas
01:08:49les services de sécurité, qu'il leur dise
01:08:51je reste, je remets ma chaussure,
01:08:53je dis au revoir aux gens, je lève le
01:08:55poing et il y avait là-dedans
01:08:57un acte qui était objectivement courageux.
01:08:59Alors ce qui est intéressant, c'est que Donald Trump
01:09:01n'en a pas du tout bénéficié et que juste
01:09:03après cet événement, tout le monde pensait
01:09:05à son opposante. Exactement
01:09:07et ça le plaçait en plus dans l'histoire américaine
01:09:09ça le plaçait dans un imaginaire
01:09:11qui était directement celui d'une forme
01:09:13d'héroïsme qui
01:09:15correspond à des immenses... Regardez
01:09:17prenez par exemple le cas de Reagan
01:09:19Reagan après la tentative d'assassinat qu'il avait
01:09:21subie, en l'occurrence il avait été blessé
01:09:23et gravement blessé, immédiatement après
01:09:25il était déjà président, mais
01:09:27ça lui avait valu de s'envoler dans les sondages
01:09:29et de devenir une sorte de
01:09:31sinon de dieu vivant, du moins de figure
01:09:33absolument incontestée. Il a été réélu
01:09:35extrêmement largement
01:09:37lors des deuxièmes élections
01:09:39mais Donald Trump en effet souffre
01:09:41d'une chose, c'est que la séquence s'est passée ailleurs
01:09:43que l'énergie est du côté de Kamala Harris
01:09:45et que cette...
01:09:47la vie moderne est tellement amnésique que cette
01:09:49histoire qui était pourtant il y a quelques semaines
01:09:51est oubliée au sens où c'est plus elle
01:09:53qui porte les énergies. On parlait de courage
01:09:55mais il est obligé aussi de ressortir parce que
01:09:57on voit que son opposante
01:09:59prend aussi de la place dans la couverture
01:10:01médiatique de cette campagne. Il y a deux éléments
01:10:03qui font que la tentative d'assassinat de
01:10:05Trump a été très rapidement balayée
01:10:07premièrement on a vu que tous les
01:10:09médias de masse ont effacé
01:10:11cette histoire très rapidement
01:10:13et en moins de 2-3 jours plus aucun
01:10:15grand média américain ne parlait de la tentative
01:10:17d'assassinat de Trump. Et ça c'est une
01:10:19manipulation journalistique gravissime
01:10:21qui s'est passée et qu'on a pu constater
01:10:23en analysant. Deuxièmement il y a bien sûr
01:10:25l'abandon de Joe Biden
01:10:27de la course à la présidentielle américaine
01:10:29qui a permis de faire un élan
01:10:31dans la course démocrate parce que
01:10:33si la situation avait continué telle qu'elle
01:10:35Trump était à peu près sûr de gagner
01:10:37face à Joe Biden. Le fait qu'il se soit
01:10:39retiré malgré les mensonges répétés
01:10:41des médias américains mainstream qui expliquaient
01:10:43qu'il était en parfaite santé, qu'il n'avait aucun
01:10:45problème. On avait même lu qu'il était en meilleure
01:10:47santé que Trump. Donc
01:10:49il y a quand même une manipulation de la part
01:10:51des médias de masse américains
01:10:53qui ont éclipsé la tentative
01:10:55d'homicide et les mensonges
01:10:57qui avaient été dit sur Joe Biden.
01:10:59La convention du parti démocrate
01:11:01se poursuit. Lundi il y a eu
01:11:03cet hommage à Joe Biden
01:11:05hier les prises de parole
01:11:07du couple Obama durant laquelle
01:11:09justement
01:11:11l'ancien président des Etats-Unis Barack Obama
01:11:13n'a pas hésité à critiquer
01:11:15Donald Trump
01:11:17de milliardaire, peureux,
01:11:19pleurnicheur. Et justement
01:11:21Donald Trump lui a répondu ce soir
01:11:23écoutez...
01:11:39Donc réponse
01:11:45à Obama puisque
01:11:47Barack Obama avait expliqué
01:11:49Donald Trump est un milliardaire
01:11:51de 78 ans qui n'arrête pas de pleurnicher.
01:11:53C'est vrai que Nathan Devers
01:11:55on se le disait dans la rédaction
01:11:57de CNews, on voit
01:11:59la guerre entre nos personnalités
01:12:01politiques françaises mais
01:12:03c'est vrai qu'aux Etats-Unis ça continue
01:12:05et les anciens ne perdent pas
01:12:07la main
01:12:09dans les attaques, les joutes politiques.
01:12:11Vous avez raison, cette brutalisation
01:12:13du débat qu'on observe en France
01:12:15nous vient en partie, pas que
01:12:17mais en partie des Etats-Unis
01:12:19et moi Régis Debray
01:12:21il me disait une phrase que je trouvais très intéressante
01:12:23il me disait observer toujours à la loupe
01:12:25ce qui se passe aux Etats-Unis parce que ça arrive
01:12:275-10 ans plus tard en France. Il donnait l'exemple
01:12:29du fait que Barack Obama arrivait à son pupitre
01:12:31en courant et il me disait
01:12:33vous verrez un jour, Macron arrivera
01:12:35enfin le prochain président arrivera en courant
01:12:37et en effet Emmanuel Macron était arrivé en courant en 2017
01:12:39quand il était allé à l'Elysée, je pense qu'il avait
01:12:41raison et de ce point de vue il faut s'inquiéter.
01:12:43Ensuite il me semble qu'il faut aussi
01:12:45remettre un peu l'église au milieu du village
01:12:47en l'occurrence Donald Trump a commencé sa carrière politique
01:12:49son premier engagement politique
01:12:51ça a été de dire un mensonge
01:12:53sur le fait que Barack Obama
01:12:55avait truqué son acte de naissance
01:12:57à l'époque où Barack Obama était président
01:12:59et que donc il n'était pas un président légitime
01:13:01et c'était au dîner des représentants
01:13:03d'ailleurs de la Maison Blanche
01:13:05dîner très important dans l'institutionnelle américaine
01:13:07parce que c'est le moment où le président fait un peu d'humour
01:13:09que Barack Obama en présence de Donald Trump
01:13:11s'était moqué de Donald Trump
01:13:13et la légende dit, mais c'est probablement était le vrai
01:13:15que c'est ce soir là que Donald Trump
01:13:17a dit tu t'es moqué de moi
01:13:19tu vas voir je vais me présenter à la Maison Blanche
01:13:21et tu rigoleras moins dans quelques années
01:13:23ce que je veux dire par là c'est que
01:13:25objectivement Donald Trump
01:13:27a fait comme choix politique
01:13:29depuis le tout début
01:13:31de la brutalisation
01:13:33quand en 2015-2016 dans sa première campagne
01:13:35pendant les primaires républicaines
01:13:37il choisit d'insulter
01:13:39sur leur physique absolument
01:13:41tous les candidats, quand il choisit d'insulter
01:13:43les journalistes qu'il interview, quand il choisit
01:13:45d'insulter parfois des individus sur le fait
01:13:47qu'ils étaient handicapés etc
01:13:49et que c'est ça qui le porte
01:13:51et que c'est ça qui lui amène des rires dans les salles
01:13:53des likes sur Twitter
01:13:55et puis ensuite toutes les voix
01:13:57qui ont existé je pense
01:13:59que ça doit être un signal
01:14:01extrêmement inquiétant et qui n'a rien à voir
01:14:03avec la fracture entre les républicains et les démocrates
01:14:05fracture qui est très importante
01:14:07et les deux camps sont respectables en soi
01:14:09mais ce signal est différent.
01:14:11Je veux bien que
01:14:13Donald Trump ait le verbe lourd
01:14:15mais il a été insulté
01:14:17et moqué autant si ce n'est plus
01:14:19par tout le reste de la classe politique américaine
01:14:21et par la presse
01:14:23mainstream américaine, je vous parle même déjà à partir de
01:14:252016 où toute la presse
01:14:27mainstream se moquait de lui
01:14:29et donc il faut arrêter de croire que ça va dans un sens
01:14:31la violence est absolument dans les deux sens
01:14:33la seule différence c'est qu'en général les gens de droite
01:14:35ne répondent pas par pudeur
01:14:37et que Trump n'a absolument pas les pudeurs des républicains
01:14:39classiques qu'il y avait avant.
01:14:41Je ne crois pas que par exemple Barack Obama
01:14:43l'ait une seule fois insulté sur son physique
01:14:45Alors pas sur son physique
01:14:47mais il s'était moqué de lui sur son intelligence
01:14:49Là il dit que c'est un milliardaire pleurnicher
01:14:51En 2015 il s'était moqué
01:14:53sur son intelligence et c'est comme ça
01:14:55On peut dire que Donald Trump
01:14:57me semble-t-il est un imbécile
01:14:59ce n'est pas forcément génial
01:15:01mais ce n'est pas la même chose que quand Donald Trump
01:15:03dit que Kamala Harris n'est pas noire et qu'elle est devenue noire
01:15:05Dans un cas il y a une insulte raciste
01:15:07dans l'autre il y a une critique
01:15:09Vous ne mettez pas la phrase en entier
01:15:11Donald Trump disait moi pendant des années
01:15:13on m'a dit que Kamala Harris était indienne et maintenant elle est noire quand il y a des élections
01:15:15ce n'est pas du tout une insulte raciste
01:15:17il ne dit pas qu'elle n'était pas noire
01:15:19il dit moi pendant des années on m'a dit qu'elle était indienne
01:15:21et maintenant désormais elle se définit comme noire
01:15:23il n'y a pas de racisme là-dedans je veux bien savoir
01:15:25où est le racisme dans ses propos
01:15:29C'est-à-dire c'est tellement évident
01:15:31quand on commençait à dire d'une femme
01:15:33qu'elle s'est inventée
01:15:35le fait qu'elle était noire
01:15:37pour gagner une élection
01:15:39je ne sais même pas quel argument donner
01:15:41pour prouver que c'est raciste
01:15:43et c'est à remettre je pense dans toutes les déclarations
01:15:45quand M. Trump parle de quelqu'un
01:15:47d'une indienne en disant que
01:15:49pocahontas, on peut dire que ce n'est pas raciste
01:15:51et de chercher l'argument pour démontrer que c'est raciste
01:15:53je pense que ça n'a pas besoin d'être démontré
01:15:55Elle n'était pas indienne justement c'était en parlant
01:15:57d'Elisabeth, j'ai oublié son nom de famille
01:15:59qui avait fait un test génétique
01:16:01où elle avait trouvé qu'elle avait 0,5% d'indiens
01:16:03et pour se moquer d'elle il l'appelait pocahontas
01:16:05parce qu'elle n'était pas du tout indienne
01:16:07et qu'elle se prétendait des origines indiennes
01:16:09Quand il va au dîner de l'IPAC en 2016
01:16:11et qu'il dit, donc l'IPAC
01:16:13est une institution juive
01:16:15et qu'il dit vous ne voterez pas pour moi
01:16:17parce que je ne veux pas de votre argent pourri
01:16:19Je ne sais pas ensuite aussi quel argument
01:16:21Oui et derrière il a été le plus grand défenseur d'Israël
01:16:23Ah mais d'accord, je dis juste
01:16:25Dans sa parole il y a du racisme
01:16:27il y a du sexisme, quand il dit qu'il attrape les femmes
01:16:29on ne sait pas comment, on ne va pas le répéter
01:16:31je pense que c'est sexiste aussi, je pense qu'il y a des déclarations
01:16:33anti-sémites, ensuite c'est vrai
01:16:35Dire que Trump est anti-sémite c'est vraiment gros
01:16:37ça a été l'un des plus grands soutiens d'Israël
01:16:39et ça a été son beau-fils
01:16:41est juif, ses petits-enfants sont juifs
01:16:43je ne vois pas comment est-ce qu'on peut traiter
01:16:45Trump d'anti-sémite, je suis désolé
01:16:47On reviendra sur cette actualité
01:16:49mouvementée aux Etats-Unis
01:16:51tout au long des prochains jours
01:16:53et prochaines semaines sur CNews
01:16:55mais pour nous il est temps de refaire un point
01:16:57sur les principales informations du jour
01:16:59puisqu'il est 23h30 sur CNews
01:17:01et c'est toujours avec Félicité Kindoqui
01:17:03Rebonsoir Félicité
01:17:05Rebonsoir Célia, bonsoir à tous
01:17:07polémique en politique autour de la
01:17:09reconduction à l'identique du budget de l'Etat
01:17:11en 2025, annoncée hier par
01:17:13Gabriel Attal, une décision jugée
01:17:15scandaleuse et ubuesque
01:17:17par plusieurs responsables de gauche
01:17:19le camp présidentiel se défend en parlant d'une
01:17:21simple base de travail avant le débat
01:17:23budgétaire prévu prochainement au Parlement
01:17:25un nouveau foyer de grippe aviaire
01:17:27a été détecté dans un élevage de dinde
01:17:29dans le Morbihan, selon le ministère de l'Agriculture
01:17:31il s'agit du deuxième foyer
01:17:33en élevage, confirmé en France et en
01:17:35Bretagne depuis l'épisodie de
01:17:37l'hiver dernier
01:17:39Au Royaume-Uni, les premières pièces à l'effigie du
01:17:41roi Charles III entrent en circulation
01:17:43près de 3 millions de pièces seront
01:17:45distribuées dans le pays à travers les bureaux de poste
01:17:47et les banques. Côté piles, les
01:17:49britanniques observeront une gravure en lien
01:17:51avec le roi. Côté face, ce sera l'effigie
01:17:53officielle du monarque
01:17:55Merci beaucoup, félicité
01:17:57les téléspectateurs de CNews
01:17:59vous retrouvent dès minuit pour votre
01:18:01journal de la nuit. Bonne soirée
01:18:03et bon courage, félicité
01:18:05On va passer à un tout autre
01:18:07sujet, notamment en France
01:18:09où le préfet de police des Bouches-du-Rhône
01:18:11a notifié hier à la mosquée
01:18:13des Bleuets à Marseille son intention
01:18:15de la fermer, estimant que des propos
01:18:17légitimant la violence y sont tenus
01:18:19depuis des années. Une procédure de fermeture
01:18:21lancée à la demande de Gérald Darmanin
01:18:23Les détails d'Aminata Demphal
01:18:27Une requête qui provient directement
01:18:29du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin
01:18:31Ce mardi, la préfecture
01:18:33des Bouches-du-Rhône a notifié à la
01:18:35mosquée des Bleuets à Marseille son
01:18:37intention de fermer le lieu de culte
01:18:39Une décision qui s'appuie sur
01:18:41plusieurs motifs. L'imam
01:18:43principal de cette mosquée y défend
01:18:45une pratique radicale de l'islam, une
01:18:47vision fondamentaliste de la religion
01:18:49légitimant le djihad, l'instauration
01:18:51de la charia et le recours
01:18:53à la violence. L'imam français
01:18:55de cette mosquée est aussi accusé
01:18:57d'inciter à la violence contre les femmes
01:18:59Il tient un discours incitant à la
01:19:01discrimination et à la haine contre
01:19:03les femmes, notamment par des prêches
01:19:05exprimant des positions légitimant
01:19:07le viol conjugal, la polygamie
01:19:09et théorisant l'inégalité des droits
01:19:11entre les femmes et les hommes
01:19:13dans le mariage. L'imam est
01:19:15notamment soupçonné de prêcher contre les lois
01:19:17de la République sur ses réseaux sociaux
01:19:19suivis par plus de 150 000 personnes
01:19:21Lundi soir, il y contestait
01:19:23les accusations portées à son
01:19:25encontre. Si on a
01:19:27envie de vivre notre
01:19:29islam de cette manière là, en quoi
01:19:31on serait à l'encontre
01:19:33des lois de la République ? Aujourd'hui
01:19:35les rois de la République sont censés
01:19:37être là pour garantir la liberté de culte
01:19:39Nous, on ne cherche pas à faire peur
01:19:41mais par contre
01:19:43personne ne nous intimidera
01:19:45Il ne reste plus que neuf jours
01:19:47à l'imam de l'Institut des Bleuets pour
01:19:49répondre aux accusations du ministère de
01:19:51l'Intérieur et ainsi éviter une
01:19:53fermeture de la mosquée. Maître
01:19:55Mazzocchi, on est sur une situation que l'on
01:19:57a déjà vue sur d'autres mosquées
01:19:59d'autres lieux de culte
01:20:01jugés extrémistes
01:20:03par le gouvernement
01:20:05C'est vrai que sur le plan juridique, est-ce que vous avez
01:20:07des éléments à nous donner sur
01:20:09ces situations ?
01:20:11Sur ce type de situation, il faut
01:20:13prendre toujours les choses avec beaucoup de
01:20:15recul. Encore une fois, parce qu'on n'a pas
01:20:17toutes les pièces du dossier
01:20:19Simplement, ce qui se passe, c'est que
01:20:21il y a dans un premier temps une
01:20:23mise en demeure. Il y a un certain nombre d'éléments qui sont
01:20:25demandés par la préfecture et qui
01:20:27permettent d'assurer le respect du contradictoire
01:20:29Il y a un certain nombre de
01:20:31manquements qui sont relevés. Du coup,
01:20:33le ministre du culte va avoir la possibilité
01:20:35d'y répondre en apportant ses différents
01:20:37éclairages. Et puis, à une finée, il y aura
01:20:39une décision qui pourra être prise par
01:20:41le ministre de l'Intérieur
01:20:43L'imam a dit
01:20:45à nos confrères dans l'AFP qu'il comptait contester
01:20:47cette procédure devant la justice administrative
01:20:49Evidemment
01:20:51C'est là où, du coup, c'est ce que
01:20:53je voulais ajouter, c'est que
01:20:55le ministre de l'Intérieur
01:20:57et en tout cas les services du ministère de l'Intérieur, devraient
01:20:59parce qu'on l'a déjà vu par le passé, bien
01:21:01fisser leur dossier
01:21:03se border juridiquement
01:21:05pour être certain que la décision
01:21:07ne soit pas annulée
01:21:09comme on avait déjà pu le voir sur certains
01:21:11lieux de culte. L'imam de Pessac, par exemple
01:21:13où le conseil d'Etat avait
01:21:15invalidé cette décision de fermeture
01:21:17de la mosquée pour atteinte à la liberté
01:21:19de culte. C'est ça. Parce qu'après,
01:21:21ce qui se passe, c'est qu'il y a toujours un équilibre
01:21:23qui est fait entre le respect de l'ordre
01:21:25public, mais aussi les libertés
01:21:27et quand on regarde, il faut aussi
01:21:29regarder les décisions, parce que la plupart du temps,
01:21:31les motifs d'annulation sont souvent
01:21:33pour des questions de fond, évidemment, mais la plupart
01:21:35du temps aussi, c'est lié à des problèmes de
01:21:37motivation, c'est-à-dire qu'on pouvait très bien prendre
01:21:39la même décision, mais en la motivant
01:21:41différemment, c'est-à-dire en ayant
01:21:43un respect de la règle de droit
01:21:45pour telle ou telle raison.
01:21:47Kéren Chnorokian, sur cette situation, cette
01:21:49fermeture, on voit aussi qu'il y a
01:21:51cette utilisation de la loi du séparatisme
01:21:53engagée par
01:21:55Gérald Darmanin. En réalité, cette mosquée
01:21:57était dans le radar du ministère de l'Intérieur
01:21:59depuis au moins 2020,
01:22:01parce que le sénateur Stéphane Ravier
01:22:03avait écrit un courrier
01:22:05à M. Darmanin, lui
01:22:07disant, attention, cette
01:22:09mosquée appelle à combattre les mécréants,
01:22:11il fait venir des islamistes
01:22:13à la Fils de Belgique, il promeut
01:22:15le viol conjugal, parce que
01:22:17l'imam explique qu'on peut quand même vivre
01:22:19comme on veut, non, notre religion.
01:22:21En France, on n'a pas le droit de violer des gens,
01:22:23on n'a pas le droit de violer sa femme, je suis désolé,
01:22:25même si dans votre religion, c'est autorisé
01:22:27d'après cet imam, non, on n'a pas le droit.
01:22:29Mais moi, la question, c'est, premièrement,
01:22:31pourquoi est-ce que ça a pris 4 ans
01:22:33à faire fermer cette mosquée ?
01:22:35Et deuxièmement, combien de
01:22:37dizaines ou de centaines d'autres mosquées salafistes
01:22:39n'ont pas été fermées
01:22:41parce qu'elles n'ont pas été dans le radar
01:22:43médiatique, parce que toutes ces histoires
01:22:45n'arrivent à chaque fois que le ministre de l'Intérieur
01:22:47agit sur ces histoires, c'est parce qu'il y a eu
01:22:49un signalement médiatique.
01:22:51Heureusement, toutes les mosquées ne sont pas
01:22:53de ce genre.
01:22:55Il va falloir s'interroger.
01:22:57Il y en avait 147 qui avaient été
01:22:59considérées comme radicalisées par la commission d'enquête
01:23:01de l'Assemblée Nationale, 147,
01:23:03on en a eu une qui a fermé l'année dernière,
01:23:05il y en a eu deux autres qui avaient
01:23:07fermé il y a deux ans, ça reste très très léger.
01:23:09Mais, surtout, un autre point, il y a les mosquées
01:23:11radicalisées, mais il y a aussi tous les gens
01:23:13radicalisés, et aujourd'hui,
01:23:15seulement en comptant les fichiers
01:23:17S étrangers radicalisés,
01:23:19on est à 4200 personnes.
01:23:21C'est-à-dire que ces gens sont étrangers,
01:23:23ils n'ont pas la nationalité française,
01:23:25ils sont fichiers S pour radicalisation
01:23:27islamique, pourquoi est-ce que le ministère de l'Intérieur
01:23:29n'a pas une priorité pour l'expulsion de ces gens ?
01:23:31Vous vouliez rajouter, Maître Mazzocchi ?
01:23:33Oui, quelques éléments, du coup,
01:23:35pour vous répondre. Déjà, effectivement,
01:23:37c'est un véritable problème et un fléau
01:23:39parce que ce type, en fait,
01:23:41d'établissements cultuels
01:23:43jettent le discrédit sur des millions
01:23:45de musulmans qui pratiquent
01:23:47une religion tout à fait modérée, tout à fait
01:23:49respectueuse des règles
01:23:51de la République, et c'est surtout
01:23:53assez surprenant d'entendre, en fait,
01:23:55cet imam nous expliquer qu'effectivement,
01:23:57on vit comme on veut.
01:23:59Voilà, donc il y a évidemment
01:24:01ce premier volet qui est un volet administratif,
01:24:03mais aussi par rapport aux propos qui sont
01:24:05quand même tenus, il y a quand même,
01:24:07ça peut tomber sous le coup de la loi pénale,
01:24:09notamment pour des questions d'incitation au viol,
01:24:11d'apologie du terrorisme,
01:24:13et donc il y a vraiment ces deux volets
01:24:15à mettre en œuvre. Peut-être que le parquet
01:24:17se saisira et décidera de poursuivre
01:24:19aussi pénalement si les infractions sont
01:24:21évidemment constituées, s'il y a matière à le faire,
01:24:23mais effectivement, on a toujours
01:24:25ce respect de l'ordre public
01:24:27qui doit toujours être contrebalancé aussi
01:24:29avec les libertés et le respect
01:24:31notamment de la liberté religieuse.
01:24:33Alors il y a eu une perquisition au domicile de l'imam
01:24:35de cette mosquée
01:24:37et il a réagi sur Instagram
01:24:39en expliquant qu'il y avait un ramassis
01:24:41de mensonges, une tentative d'intimidation.
01:24:43Il a expliqué que quand on fait une invocation
01:24:45pour Gaza, on est accusé d'être anti-juif
01:24:47mais on n'est pas anti-juif,
01:24:49on est anti-injustice et il a dit
01:24:51je ne me reconnais pas dans les mots employés
01:24:53par le ministère comme fondamentaliste.
01:24:55Gérald Darmanin veut séduire un électorat
01:24:57d'extrême droite en vue d'être
01:24:59candidat à la présidentielle avec un acharnement
01:25:01contre les mosquées.
01:25:03Non, mais quand on veut piquer son chien,
01:25:05on dit qu'il est d'extrême droite.
01:25:07Et c'est complètement ridicule, Darmanin
01:25:09qui a passé son temps quasiment à expliquer
01:25:11que le gros problème en France, c'était l'extrême droite.
01:25:13Je pense qu'à mon avis, c'est surtout que la situation
01:25:15de cette mosquée des Bleus était devenue tellement critique
01:25:17qu'il s'est senti obligé
01:25:19de faire fermer la mosquée.
01:25:21Mais je ne vois pas très bien Darmanin.
01:25:23J'avais remarqué qu'à chaque fois qu'il y avait
01:25:25deux attentats islamiques, il fermait un groupe
01:25:27d'extrême droite.
01:25:29Je ne le sens pas vraiment d'extrême droite, Darmanin.
01:25:31Quelques 300 à 350
01:25:33fidèles fréquentent cette mosquée
01:25:35le vendredi, selon les autorités qui soulignent
01:25:37la forte présence de cet imam
01:25:39sur les réseaux sociaux.
01:25:41C'est pour ça que je me tourne vers vous, Nathan Devers,
01:25:43puisque finalement, ces propos
01:25:45de haine, ces propos qui sont pointés
01:25:47du doigt par les autorités,
01:25:49ne s'arrêtent pas aux portes de la mosquée.
01:25:51Ils continuent
01:25:53de se propager sur les réseaux sociaux.
01:25:55Vous avez tout à fait raison.
01:25:57Et c'est la grande nuance
01:25:59que je mettrais face
01:26:01à la politique de Darmanin
01:26:03en la matière, même si je comprends
01:26:05la nécessité de dire, s'il y a des endroits
01:26:07où l'islamisme se répand,
01:26:09c'est peut-être une bonne idée de les fermer.
01:26:11Je comprends parfaitement ça.
01:26:13Mais il me semble qu'il y a une vraie limite.
01:26:15D'abord, moi, sur le cas de cet imam,
01:26:17j'ai cherché un peu, j'ai vu qu'il y avait
01:26:19en effet des alertes de certains
01:26:21services, qu'il était observé,
01:26:23qu'il était vérifié, qu'il était en effet
01:26:25mis en cause,
01:26:27notamment pour justifier, légitimer
01:26:29le viol conjugal et la polygamie.
01:26:31Bon, ensuite, lui, il dit, il s'en défend,
01:26:33on verra ce qu'il en sortira. Je laisse
01:26:35un petit peu de doute là-dessus,
01:26:37pas pour lui donner raison, mais parce que je préfère
01:26:39avoir des faits vraiment très établis
01:26:41avant de juger son cas. Mais en effet, prenons
01:26:43le cas de l'imam Ikyusen. L'imam Ikyusen,
01:26:45quand il avait été expulsé,
01:26:47d'abord, il y avait eu mille et une complexités
01:26:49administratives, parce que le dossier, si je ne me
01:26:51trompe pas, je ne parle sous votre contrôle,
01:26:53mais il y avait, je crois, quelques petites choses
01:26:55qui avaient été faites de manière un peu hâtive.
01:26:57Mais en tout cas, sa chaîne YouTube n'a pas été fermée.
01:26:59Et sa chaîne YouTube fonctionne à merveille.
01:27:01Et elle marche extrêmement bien.
01:27:03Et peut-être même que dans cette affaire,
01:27:05ça aura fait de la publicité à son idée,
01:27:07que ça lui aura donné une tribune. Personnellement, je ne connaissais pas
01:27:09le nom de cet imam avant qu'on
01:27:11ne parle de lui à la suite
01:27:13de cette décision. Ça, c'est la première chose.
01:27:15Et la deuxième chose, c'est que je pense qu'il y a
01:27:17vraiment une grande question,
01:27:19je vais le dire pour ne pas désigner une religion en particulier,
01:27:21avec les prêtres, au sens large
01:27:23du terme, en France,
01:27:25dont certains, et on le voit dans le cas de l'islamisme,
01:27:27cumulent deux choses.
01:27:29Premièrement, une bêtise
01:27:31mais hallucinante,
01:27:33une méconnaissance, une inculture totale
01:27:35vis-à-vis de leur propre religion,
01:27:37vis-à-vis de ce que c'est qu'une religion,
01:27:39c'était des discours
01:27:41d'un néant intellectuel
01:27:43total. Et évidemment,
01:27:45de la bêtise à la haine, il n'y a
01:27:47qu'un pas, la première étant souvent
01:27:49le carburant de la seconde. Il me semble
01:27:51qu'il serait intéressant,
01:27:53et par exemple, c'est le cas dans le judaïsme,
01:27:55dans le judaïsme français,
01:27:57le séminaire rabbinique, pour devenir rabbin,
01:27:59on est très, très, très forcément incités
01:28:01à avoir une licence, voire un master,
01:28:03dans une discipline profane.
01:28:05La psychologie, la littérature,
01:28:07et il est vrai que quand vous êtes prêtre
01:28:09et que vous avez des connaissances
01:28:11très solides dans une discipline vraiment profane,
01:28:13ça change votre rapport
01:28:15au savoir, ça change votre rapport
01:28:17à la société civile, ça change votre rapport aux autres,
01:28:19ça change votre rapport aux livres, parce que si vous allez
01:28:21à l'université pour étudier la psychologie, vous allez
01:28:23fréquenter des gens qui ont d'autres religions, qui sont athées,
01:28:25qui sont homosexuelles, etc., des femmes libres, et vous n'allez
01:28:27pas être dans la même logique.
01:28:29Ça, ça me semble être très, très important.
01:28:31Et je pense aussi qu'il y a une responsabilité du côté
01:28:33des médias, d'inviter
01:28:35des médias français en général, qui ne donnent
01:28:37pas suffisamment la parole à des théologiens
01:28:39musulmans qui combattent l'islamisme,
01:28:41qui le combattent avec des arguments
01:28:43intelligents, je veux dire,
01:28:45je ne veux pas désigner personne, mais je veux dire
01:28:47des arguments qui sont intelligents, qui sont constructifs,
01:28:49et qui le font avec, si vous voulez,
01:28:51une vraie densité. Parce que
01:28:53j'ai l'impression que si
01:28:55parfois les figures
01:28:57qui combattent dans la communauté musulmane
01:28:59le plus l'islamisme, ne sont pas toujours
01:29:01extrêmement respectées dans la communauté
01:29:03musulmane, j'ai l'impression que c'est
01:29:05pour des raisons même de légitimité
01:29:07ou de compétence théologique
01:29:09plus que sur leur positionnement politique.
01:29:11Et il me semble que ça, ce serait extrêmement
01:29:13important de le faire collectivement
01:29:15dans le débat public.
01:29:17On va parler, puisque l'émission touche bientôt
01:29:19à sa fin, de cette altercation
01:29:21entre un maire et des gens du Voyage.
01:29:23Ça s'est passé dimanche soir à Villiers-sur-Orge
01:29:25dans l'Essonne. Le maire a tenté d'empêcher
01:29:27plusieurs membres de cette communauté
01:29:29de s'installer dans le stade municipal Maison 20
01:29:31sur une vidéo qu'il a publiée sur
01:29:33les réseaux sociaux. On y voit un homme descendre
01:29:35et l'encercler. C'est la troisième fois
01:29:37en deux ans que la commune fait face à cette situation.
01:29:39Reportage de Noemi Hardy,
01:29:41Charles Bagé et Alice Sommerer.
01:29:43Je suis le maire de la ville.
01:29:45Des mots
01:29:47qui se transforment en violences physiques.
01:29:49Je suis en train d'être molesté.
01:29:51Avance pour le camion !
01:29:53Je suis en train d'être molesté.
01:29:55Il est aux alentours de 23h à Villiers-sur-Orge
01:29:57lorsque le maire décide de s'opposer
01:29:59à l'entrée des gens du Voyage sur le stade
01:30:01municipal. Un homme cagoulé descend
01:30:03alors de son camion et s'en prend directement
01:30:05à lui. Derrière, les camions réussissent
01:30:07à forcer l'entrée. Deux heures avant,
01:30:09une première intrusion avait eu lieu dans un autre
01:30:11point de la commune. Gilles Fresse, que nous avons
01:30:13rencontré, s'est dit écoeuré par cette situation.
01:30:15Ok, mais
01:30:17je pense que le jeu
01:30:19en valait la chandelle. Je pense qu'ils ont vu
01:30:21qu'on ne lâcherait rien
01:30:23et on l'a déjà fait, donc on continuera
01:30:25à le faire sur
01:30:27les installations publiques. Blessé à la cheville
01:30:29et souffrant d'autres contusions,
01:30:31le maire a annoncé qu'il porterait plainte pour intrusions
01:30:33illégales, violences et dégradations.
01:30:35Les habitants, choqués par ce qui est arrivé,
01:30:37sont eux aussi agacés par cette situation.
01:30:39Bien sûr que c'est inacceptable
01:30:41et bien sûr que
01:30:43c'est une situation qui doit
01:30:45être punie. Je suis de tout cœur avec lui.
01:30:47Je ne vois pas ce que je peux dire d'autre.
01:30:49C'est assez triste
01:30:51d'en arriver là. Je ne trouve pas ça normal,
01:30:53non, c'est sûr.
01:30:55Si c'est pour se faire agresser, ce n'est pas la peine.
01:30:57Le stade municipal a été déserté
01:30:59dans la nuit de lundi à mardi.
01:31:01La communauté du voyage est cependant restée
01:31:03sur le site de la coulée douce.
01:31:05Les individus qui ont quitté les lieux
01:31:07le lendemain
01:31:09de ces faits, mais maître
01:31:11Mazzocchi, c'est vrai que ce n'est pas la première fois
01:31:13que l'on voit ce genre de situation.
01:31:15Tous les étés particulièrement,
01:31:17on voit ces installations illégales
01:31:19et cette guerre aussi administrative
01:31:21entre ces individus,
01:31:23les gens du voyage,
01:31:25mais aussi les élus locaux qui parfois
01:31:27se sentent démunis face aux droits administratifs.
01:31:29Ce n'est pas que parfois,
01:31:31parce que normalement
01:31:33pour ce genre de dossier,
01:31:35quand vous avez quelqu'un qui s'installe
01:31:37de manière irrégulière sur le domaine public,
01:31:39comme ça semble être le cas ici,
01:31:41ce qu'il faut savoir, c'est que l'administration
01:31:43ne peut pas procéder à l'exécution
01:31:45et l'expulsion immédiate.
01:31:47Il faut faire ce qu'on appelle souvent
01:31:49un peu technique, je ne vais pas vous asséner
01:31:51une litanie de détails techniques,
01:31:53surtout à l'heure à laquelle on est,
01:31:55mais c'est un référé mesure utile,
01:31:57et donc il faut une décision de justice pour le faire.
01:31:59Une fois que la décision de justice a été rendue,
01:32:01encore faut-il l'exécuter.
01:32:03Les élus locaux sont souvent obligés de demander
01:32:05le concours de la force publique auprès de la préfecture
01:32:07pour des questions de manque de moyens
01:32:09d'assurer la paix sociale,
01:32:11n'envoient pas et refusent ce concours,
01:32:13ce qui laisse les élus locaux
01:32:15dans des situations de dénuement total,
01:32:17alors même qu'il faut quand même le dire
01:32:19la loi impose maintenant
01:32:21à toutes les collectivités d'installer
01:32:23des aires pour les gens du voyage
01:32:25qui ne sont jamais
01:32:27très peu occupés.
01:32:29On a eu les informations de la part
01:32:31d'une source judiciaire, les dégradations
01:32:33pour la remise en état du terrain,
01:32:35le préjudice est estimé à plus de
01:32:3730 000 euros, une enquête est ouverte
01:32:39des chefs de violences sur élus
01:32:41avec incapacité de travail
01:32:43supérieur à 8 jours, dégradation
01:32:45en réunion d'un bien public,
01:32:47installation illicite en réunion,
01:32:49un individu a été placé
01:32:51en garde à vue pour les deux derniers chefs,
01:32:53mais la garde à vue a été levée pour
01:32:55les biens, pour le
01:32:57bon déroulement et la poursuite d'enquête.
01:32:59Gaëlle Chnoroquian, là aussi
01:33:01on parle souvent de la réponse pénale,
01:33:03de la réponse de la justice,
01:33:05plus de 30 000 euros de préjudice,
01:33:07une violence inouïe
01:33:09sur un élu avec une incapacité
01:33:11de travail supérieur à 8 jours, il va falloir
01:33:13aussi des peines dissuasives.
01:33:15Premièrement,
01:33:17les 30 000 euros de dégâts ne seront jamais
01:33:19payés par les gens du voyage parce qu'ils sont tous insalvables.
01:33:21Deuxièmement,
01:33:23on n'a pas arrêté de faire
01:33:25des lois en France en faveur
01:33:27des gens du voyage. Ce que je peux comprendre
01:33:29c'est que les chemins de l'enfer ne sont pas des bonnes intentions.
01:33:31Aujourd'hui, le maire est obligé
01:33:33de donner un raccordement d'eau, des terrains,
01:33:35de l'électricité, toujours
01:33:37au frais du contribuable.
01:33:39Il y a
01:33:41un vrai problème en France,
01:33:43ça a été la séparation
01:33:45entre le
01:33:47mandat de député et le mandat de maire.
01:33:49Je pense que si on avait plus
01:33:51de députés et qu'il y avait un mandat local,
01:33:53ça pourrait éviter
01:33:55ce genre de loi complètement hors sol.
01:33:57Deuxièmement, il y a un autre
01:33:59problème, c'est que
01:34:01ces gens, étant donné qu'ils sont
01:34:03insolvables, ils peuvent faire ce qu'ils veulent.
01:34:05Cette histoire, c'est une
01:34:07comme on en a des dizaines cet été. J'ai une source
01:34:09qui m'a appelé il y a une dizaine de jours,
01:34:11à Salon de Provence, il y a un agriculteur
01:34:13qui a vu dans son champ privé,
01:34:15parce que là c'est intérêt public, sur son champ privé
01:34:17qui était en pleine récolte,
01:34:19293 caravanes arrivaient.
01:34:21Plus de 2000 personnes quasiment.
01:34:23Il a appelé la police,
01:34:25qui sont venus bien gentiment et qui ont dit
01:34:27on est désolé, on ne peut rien faire.
01:34:29Il a appelé la mairie, la mairie a dit
01:34:31je suis désolé, on ne peut rien faire.
01:34:33Il a appelé la préfecture, la préfecture a dit
01:34:35je suis désolé, on ne peut rien faire.
01:34:37Il a porté plainte, ça ne servira à rien.
01:34:39Il a des dizaines de milliers d'euros
01:34:41qui, eux, ne seront pas payés par le contribuable
01:34:43parce que c'est son terrain privé.
01:34:45Son terrain a été ravagé, c'est-à-dire que
01:34:47pendant des années, les cultures ne vont pas être possibles
01:34:49pendant au moins un ou deux ans.
01:34:51Et personne ne fait rien.
01:34:53La loi est du côté, toujours,
01:34:55c'est comme dans l'histoire de squat, la loi est du côté des squatteurs.
01:34:57Quand on voit qu'il y a un squatteur
01:34:59qui s'est blessé dans une piscine, dans une maison qui squatait
01:35:01et il porte plainte contre le propriétaire.
01:35:03Il y a un moment, il va falloir faire
01:35:05tabula rasa du système judiciaire
01:35:07qu'on a actuellement et refaire
01:35:09des choses peut-être un peu plus saines.
01:35:11Alors là-dessus,
01:35:13je nuancerais peut-être un peu le propos.
01:35:15Vous évoquez le cas de l'agriculteur.
01:35:17En fait, ils sont sur un terrain privé.
01:35:19Encore une fois, l'administration, la préfecture,
01:35:21la police ne peuvent pas intervenir sur un terrain privé.
01:35:23Il y a quand même une garantie du droit de propriété
01:35:25que ce soit dans un sens ou dans l'autre.
01:35:27Evidemment,
01:35:29ça va prendre une procédure judiciaire
01:35:31qui va prendre un peu de temps.
01:35:33Je ne suis pas totalement d'accord non plus
01:35:37sur quand vous expliquez que les gens sont nécessairement insolvables
01:35:39parce que les 30 000 euros de dégâts,
01:35:41souvent, ce qui se passe, c'est qu'il y a un titre de recette
01:35:43qui est émis par la direction générale des finances publiques
01:35:45et que dès qu'il y a un revenu qui sera
01:35:47récupéré par les différents responsables,
01:35:50il y aura des saisies, ce genre de choses.
01:35:55Même si, effectivement, je suis assez d'accord avec vous,
01:35:57pour pouvoir avoir des recettes,
01:35:59il faut encore travailler, déclarer.
01:36:01C'est un peu les limites du système.
01:36:04Nathan Devereux, on voit aussi
01:36:06que c'est une nouvelle agression
01:36:08contre un élu local.
01:36:10Les maires sont en première ligne.
01:36:12C'est vrai que quand il y a un problème,
01:36:14on s'adresse directement au maire.
01:36:16Là, il s'est déplacé sur le terrain.
01:36:18Il a essayé de discuter avec ces personnes,
01:36:20mais ça lui a coûté des violences
01:36:23et une incapacité de travail supérieure à 8 jours.
01:36:26C'est important.
01:36:27Oui, exactement.
01:36:28En plus, vous avez lu dans mes pensées
01:36:30la dimension que je voulais plutôt commenter.
01:36:33Il me semble que ce n'est pas une anecdote,
01:36:36là, ce qui s'est passé,
01:36:38pour une raison très simple,
01:36:39c'est que ça s'inscrit dans un contexte
01:36:41d'une augmentation chiffrable, année après année,
01:36:44de la violence en France contre les élus,
01:36:46plus 32% entre l'année 2023 et l'année 2022.
01:36:53Et que ça, c'est un fait majeur.
01:36:55C'est un fait majeur pour deux raisons.
01:36:56D'abord, parce que ce qu'on remarque,
01:36:58c'est que globalement,
01:36:59les élus qui se prennent le plus cette violence,
01:37:01en plein visage,
01:37:02qui sont littéralement à hauteur de gifle,
01:37:05l'expression est brutale,
01:37:06mais elle est au moins parlante,
01:37:08ce sont souvent les élus des petites communes.
01:37:10Ce ne sont pas les élus à l'échelle nationale.
01:37:12Ce sont ceux qui ont les mains dans le cambouis du réel,
01:37:15qui sont souvent d'ailleurs les moins bien payés,
01:37:17qui travaillent dans les conditions les plus difficiles,
01:37:19qui ne sont pas forcément mis en avant,
01:37:21qui n'ont pas une visibilité énorme,
01:37:23et qui font vraiment ça pour l'amour de la cause,
01:37:25pour l'amour de la politique,
01:37:27qui n'en gagne en fait littéralement rien.
01:37:29Et que ces gens-là se retrouvent à avoir peur
01:37:33de se faire agresser et que cette peur soit légitime,
01:37:36parce que je veux dire,
01:37:37elle correspond à une réalité,
01:37:38c'est quelque chose qui doit toutes et tous nous frapper.
01:37:42Et remarquez aussi que ça,
01:37:43ça conduira sans doute à une dévaluation de la politique.
01:37:46Ça veut dire à des gens qui diront,
01:37:47je n'ai absolument pas envie de devenir maire de ma ville
01:37:49ou de mon village.
01:37:50Plus de 55% ne veulent pas se représenter pour 2026.
01:37:53Évidemment, et je les comprends très bien.
01:37:55Et juste une dernière chose,
01:37:56c'est qu'à l'échelle nationale,
01:37:58il y a aussi un phénomène de violence contre les élus
01:38:00qui se passe par les réseaux sociaux.
01:38:02Ça fait notre lien avec le sujet précédent sur l'islamisme
01:38:04et qui est en fait hallucinant.
01:38:06Et violence des élus contre les élus eux-mêmes.
01:38:08Mais ça, ça doit aussi nous alerter.
01:38:10Qu'est-ce que ça veut dire de vivre dans un pays
01:38:13où à longueur de journée,
01:38:15les élus passent leur temps à se faire insulter pour rien
01:38:18et où, si vous voulez, il y a plein de gens,
01:38:20moi j'en connais plein dans mon entourage,
01:38:22qui sont pourtant bourrés de talent.
01:38:23Et je suis sûr qu'ils seraient excellents en politique
01:38:25et qui n'en feront jamais de leur vie.
01:38:26Parce qu'ils n'ont absolument pas envie
01:38:28d'avoir des rumeurs abjectes sur leur épouse,
01:38:30sur leur mari, sur leur enfant, sur ceci, sur cela.
01:38:32Et ça, je les comprends parfaitement.
01:38:34Et c'est la France qui en paiera l'addition demain.
01:38:36Dernier mot de Vince Mazzocchi sur ce sujet.
01:38:39Oui, c'était aussi pour vous répondre
01:38:41et abonder un peu dans votre sens.
01:38:42Il ne faudra pas s'étonner.
01:38:43Effectivement, on l'a bien vu,
01:38:44pour les dernières élections municipales,
01:38:46il y a de moins en moins de gens
01:38:47qui veulent se présenter aux élections municipales
01:38:50ou voire même avoir des fonctions de conseiller.
01:38:52Parce que, vous l'avez dit, et c'est vrai...
01:38:55Plus pour un salaire parfois très bas.
01:38:57Voilà, pour un salaire qui est dérisoire.
01:38:58Des gens qui, la plupart du temps,
01:38:59en fait, n'ont pas forcément non plus
01:39:00les compétences administratives.
01:39:01Et puis, il y a aussi un cadre juridique
01:39:03qui est quand même de plus en plus complexe.
01:39:05C'est-à-dire que quand vous êtes maire aujourd'hui,
01:39:06il faut savoir maîtriser les finances publiques,
01:39:08il faut maîtriser aussi les ressources humaines,
01:39:10il faut maîtriser la rédaction des actes administratifs.
01:39:13Il y a une responsabilité pénale que vous encourez
01:39:15si jamais les panneaux de basket peuvent se décrocher,
01:39:17que vous n'avez pas pris les mesures nécessaires.
01:39:20Vous pouvez aussi avoir votre responsabilité engagée...
01:39:21Pour la plage aussi.
01:39:22Pour la plage, pour différentes choses.
01:39:25Et donc, on a un cadre administratif
01:39:27qui est extrêmement écrasant, avec un travail
01:39:30qui fait que forcément,
01:39:32si vous ajoutez en plus les troubles sociaux
01:39:34et l'absence de considération portée aux élus,
01:39:38on peut comprendre la désaffection qui peut y avoir.
01:39:41Et quand on a une phobie administrative comme moi,
01:39:42rien que d'écouter la liste que vous avez faite,
01:39:44ça donne une migraine terrible.
01:39:46On va terminer cette émission avec ce témoignage exclusif
01:39:50recueilli par notre journaliste Tony Pitaro.
01:39:54On en a beaucoup parlé sur cette antenne
01:39:57de cette malheureuse scène,
01:40:00cette attaque antisémite,
01:40:02ces insultes qui ont été proférées
01:40:05par un homme dans le métro parisien.
01:40:08C'était le 15 août dernier.
01:40:11L'homme a été placé sous contrôle judiciaire
01:40:13en attente d'être jugé.
01:40:15Une audience qui est prévue le 31 janvier prochain.
01:40:18Et puis, cette femme a décidé de témoigner.
01:40:22C'est elle qui a filmé la scène dans le métro.
01:40:25Écoutez ce reportage de Tony Pitaro.
01:40:28Vous faites le crime qu'on voit.
01:40:34Je vais porter plainte contre toi, ok ?
01:40:35Je vais aller voir la police.
01:40:37Une semaine après avoir porté plainte
01:40:39contre l'homme ayant tenu ses propos antisémites,
01:40:42l'auteur de cette vidéo que nous avons contactée
01:40:45redoute de croiser l'individu dans la rue.
01:40:48Ce n'est évidemment pas rassurant que cet homme soit en liberté.
01:40:51Il est dangereux.
01:40:52Il a une obligation de pointer chaque jour au commissariat
01:40:55et une interdiction de m'approcher.
01:40:57Mais si par hasard je le croise,
01:40:59je ne serai pas rassurée, c'est évident.
01:41:01L'audience du mis en cause est fixée au 31 janvier 2025.
01:41:06Une audience qui n'arrive pas assez vite pour la jeune femme.
01:41:09J'aurais préféré que ça aille plus vite maintenant.
01:41:11C'est la justice qui fera son travail
01:41:13et ça prendra le temps qu'il faut.
01:41:15L'essentiel, c'est qu'il soit condamné pour ses propos.
01:41:17La justice, c'est long, c'est comme ça, c'est un fait.
01:41:20Aujourd'hui, la jeune femme veut rester discrète
01:41:23et ne pas être exposée.
01:41:25Je veux me protéger, je ne veux pas m'attirer de problèmes
01:41:27car de nos jours, les gens sont fous et agressifs pour un rien.
01:41:30J'ai reçu tellement de beaux messages et d'encouragement
01:41:33mais je suis certaine que beaucoup de monde ne partage pas mes idées
01:41:36et ne sont pas en accord avec ce que j'ai fait.
01:41:40En cours jusqu'à 5 ans d'emprisonnement
01:41:42et 45 000 euros d'amende.
01:41:44Réaction de Garen Chounaroka ?
01:41:46L'antisémitisme augmente comme toutes les violences dans cette société.
01:41:50On remarque qu'il y a une haine envers tout et tout le monde.
01:41:55C'est le problème des sociétés multiculturelles.
01:41:57Elles sont multihaineuses et aujourd'hui,
01:41:59on est en train de payer le prix d'une immigration de masse
01:42:02qui ne peut pas s'assimiler par le nombre.
01:42:05Aujourd'hui, la haine d'Israël,
01:42:07c'est dû à une immigration de masse musulmane
01:42:09qui a une haine intrinsèque des juifs.
01:42:12Je ne sais pas comment ça va finir
01:42:14mais ça risque de très mal finir malheureusement.
01:42:16On va remercier cette jeune fille
01:42:18qui a accepté de témoigner en exclusivité pour CNews.
01:42:22On sait combien il faut aussi du courage pour témoigner.
01:42:25Elle a peur des représailles
01:42:26et c'est pour ça que ce témoignage est réalisé de façon anonyme.
01:42:29On a décidé de recueillir son témoignage par écrit.
01:42:33On lui souhaite beaucoup de courage
01:42:34et on salue aussi son courage dont elle a fait preuve dans le métro.
01:42:39Le moment pour moi, messieurs, de vous remercier.
01:42:41Merci beaucoup de m'avoir accompagnée
01:42:42durant cette deuxième partie de 100% politique été.
01:42:46Je vais passer la main à féliciter Kindoky pour l'édition de la nuit
01:42:50et je vais remercier aussi toutes les équipes
01:42:52qui m'ont aidé à réaliser cette émission.
01:42:54Les ingénieurs du son, les ingénieurs de la vision,
01:42:57Romain Gauguelin, David Brunet,
01:42:59mais aussi Adrien Fontenot dans mon oreille
01:43:01et Axel Thomas pour toute votre aide.
01:43:03Merci beaucoup.
01:43:04On se retrouve dès demain sur CNews.
01:43:06L'actualité continue.
01:43:07Merci à vous.

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