100% Politique Été (Émission du 22/08/2024)

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Tous les soirs et pendant tout l’été, CNEWS vous propose un rendez-vous consacré à la politique de 21h à minuit

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00:00:00Bonsoir à tous, il est un peu plus de 21h sur CNews, merci d'être avec nous.
00:00:06Je suis ravie de vous retrouver pour 100% politique été.
00:00:10Et pour m'accompagner ce soir, j'ai le plaisir de recevoir Olivier Dartigolle.
00:00:14Olivier, bonsoir, vous êtes chroniqueur politique.
00:00:17A vos côtés, Rémi Tell, bonsoir, vous êtes essayiste.
00:00:20Sur ma droite, Pascal Bittopanelli, bonsoir, vous êtes expert en sécurité.
00:00:25Et enfin, Joseph Touvenel, bonsoir, vous êtes directeur de la rédaction Capitale Sociale.
00:00:30Beaucoup de débats, beaucoup de thèmes à aborder ensemble ce soir dans 100% politique été.
00:00:36Et on commence bien évidemment avec cette actualité très chaude à la veille des consultations pour Matignon.
00:00:43La gauche a fait sa grande rentrée politique.
00:00:46La France Insoumise et Europe Ecologie Les Verts ont lancé leurs universités d'été ce jeudi.
00:00:51Et tous se disent prêts à gouverner.
00:00:54On va tout de suite prendre la direction de Tours où nous attend notre journaliste Mickaël Chaillou.
00:00:59Bonsoir, Mickaël. Chez Les Verts, est-ce que vous nous le confirmez ?
00:01:02Tout le monde ne parle que de cette réunion demain avec le président.
00:01:06Et bien sûr, tout le monde n'a qu'un seul nom à la bouche.
00:01:12Eh oui, un seul nom à la bouche, celui de Lucie Castex, accueillie ici très chaleureusement, vous vous en doutez,
00:01:18avec ce slogan qu'on a beaucoup entendu aujourd'hui.
00:01:21Castex à Matignon, Castex va gouverner.
00:01:25Elle a pris la parole, Lucie Castex, ce soir, la candidate du NFP pour Matignon.
00:01:30Elle a pris la parole devant les militants écologistes.
00:01:32Elle a rappelé les fondamentaux du projet du nouveau Front populaire.
00:01:36Ensemble, nous construirons un avenir plus juste, plus vert et plus solidaire.
00:01:41Et pour cela, il faut faire sauter de verrou l'austérité et l'injustice sociale.
00:01:47Rien de très nouveau, j'ai envie de vous dire.
00:01:50Elle a été peu bavarde sur ce qu'elle allait dire demain au président Macron.
00:01:55Juste, peut-être, cette petite phrase à retenir.
00:01:59Demain, nous dirons au président qu'il n'a qu'une possibilité, qu'une alternative,
00:02:04nommer une première ministre à Matignon, comme l'ont voulu les Français lors des dernières législatives.
00:02:11Lucie Castex qui, ensuite, a laissé la parole à Marine Tondelier
00:02:15pour un discours beaucoup plus politique et moins techno.
00:02:18Les deux femmes se retrouveront demain à 10h30 dans le bureau du président de la République.
00:02:23Merci beaucoup, Mickaël Chaillou.
00:02:26Messieurs, Castex à Matignon.
00:02:29Est-ce que les militants ont raison de scander ce slogan ?
00:02:34Il mène une bataille politique.
00:02:36Le résultat des urnes, c'est quoi ?
00:02:38C'est un haut niveau de participation, une coalition Nouveau Front Populaire
00:02:42qui arrive en tête sans avoir gagné cette élection législative.
00:02:47192 élus.
00:02:49La seconde coalition, c'est le bloc présidentiel, 166 élus.
00:02:53Et le Rassemblement National avec l'allié sociotiste, 146 élus.
00:02:57Le Rassemblement National n'a pas atteint son objectif d'une majorité relative, forte ou majorité absolue.
00:03:04Mais il a un nombre d'élus très important.
00:03:07C'est la première partie dans cet hémicycle.
00:03:10Alors il est normal dans toute autre démocratie européenne,
00:03:13normalement le président aurait en effet appelé la coalition arrivée en tête.
00:03:17Cette coalition se serait présentée devant l'hémicycle
00:03:20et très certainement n'aurait pas obtenu de confiance et la censure serait tombée.
00:03:25Acte 1.
00:03:26Acte 2, ça ouvrait à d'autres scénarii, à d'autres coalitions possibles.
00:03:31Le fait que le président n'ait pas pris cette décision dès le lendemain du second tour.
00:03:36Dissolution, il n'y a pas eu de clarification, procrastination.
00:03:40Nous allons demain battre le record qui date de 1953, 4ème République,
00:03:46de la durée la plus longue d'un gouvernement démissionnaire.
00:03:50Ça n'est pas raisonnable.
00:03:51On annonce donc des consultations vendredi.
00:03:53La fin des consultations lundi avec le Rassemblement National et Éric Ciotti.
00:03:58Normalement la fumée blanche devrait sortir mardi.
00:04:02Mais je ne pense pas qu'il y aura un pape qui pourra se présenter
00:04:05en toute confiance devant l'Assemblée Nationale.
00:04:07Ce qui est quand même dingue, c'est que le NFP continue de maintenir la pression sur le président.
00:04:14Avec ce nom de Lucie Castex, le président ne l'a jamais nommé, il l'invite.
00:04:19Est-ce que Xavier Bertrand qui veut s'appuyer sur 47 élus LR,
00:04:23dont il n'a d'ailleurs pas la confiance, est plus légitime ?
00:04:26Est-ce que M. Cazeneuve qui n'aurait pas le soutien du groupe socialiste est plus légitime ?
00:04:31Il y a une crise de légitimité.
00:04:33Le Nouveau Front Populaire, avec beaucoup de difficultés au forceps, a sorti ce nom du chapeau.
00:04:38C'est leur droit. Maintenant c'est au président qui a la main.
00:04:42Écoutez, c'est le président qui est responsable de cette situation.
00:04:44Rémi Tell, vous vouliez réagir ?
00:04:45Oui, je partage l'indignation d'Olivier d'Artigolle sur la désinvolture...
00:04:49Une analyse, je suppose.
00:04:51L'analyse sur la désinvolture d'Emmanuel Macron face au choix des Français
00:04:57et qui en dit long sur son rapport particulièrement distant et de plus en plus distant avec la démocratie.
00:05:05Maintenant, le Nouveau Front Populaire a aussi accepté de jouer un jeu
00:05:09où il était nécessairement perdant puisque Emmanuel Macron les a poussés à combiner.
00:05:14Beaucoup de députés du Nouveau Front Populaire ont été élus avec les voix du centre, les voix de LR parfois.
00:05:20Ce qui entame aussi beaucoup la légitimité de cette coalition pour réclamer la formation d'un gouvernement.
00:05:29Donc c'est une situation inextricable en partie du fait du jeu qu'a accepté de jouer le Nouveau Front Populaire
00:05:36dans l'entre-deux-tours des élections législatives.
00:05:38Et est-ce que c'est aussi pour ça qu'Emmanuel Macron l'a convié demain à cette réunion, Lucie Casté ?
00:05:42De toute façon, moi je trouve qu'il y en a beaucoup qui disent que va-t-elle faire Mathieu Nyon ?
00:05:47Je trouve que quand on est invité, un groupe politique, les groupes politiques qui sont invités,
00:05:51ils ont le droit de former leur délégation comme ils le souhaitent.
00:05:54Et une raison supplémentaire, c'est que la coalition, j'aime bien ce terme de coalition
00:05:58parce que certains disent un bloc, ce n'est pas un bloc de gauche.
00:06:01La coalition de gauche l'a choisi comme éventuel le futur Premier ministre.
00:06:07Le problème, c'est que cette coalition, elle est déjà en train de s'effriter, d'exploser.
00:06:11Quand on voit Raphaël Glussman qui dit ni Mélenchon ni le président de la République…
00:06:16Ni Jupiter ni Robespierre.
00:06:18Voilà. On voit qu'à l'intérieur, il y a des tiraillements qui sont légitimes
00:06:22parce que ça a été un accord, je ne sais même pas si on peut dire un accord électoral
00:06:26parce que l'accord électoral, ça a été avant 1981, l'accord de la gauche pour gouverner.
00:06:32Là, ça a été un accord pour électoralisme, pour gagner des élections,
00:06:36avec des gens qui visiblement n'ont pas les mêmes valeurs entre le courant largement antisémite
00:06:44au sein de l'EFI et puis des socialistes qui ne le sont pas du tout.
00:06:50Donc comment pourrait tenir une telle coalition ?
00:06:53C'est vraiment un problème. Le président de la République nous a dit…
00:06:56Venant de l'Elysée, il y a eu quelque chose d'intéressant, c'est de nous dire que cette réunion…
00:07:01Alors je note que le Rassemblement national passera que lundi, alors que l'Elysée nous a dit
00:07:07qu'on les reçoit dans l'ordre d'importance aux élections, etc.
00:07:10Pour moi, c'est un très mauvais signal. On pense ce qu'on veut du Rassemblement national,
00:07:14ils ont une légitimité dans les urnes, ils ont une légitimité en nombre de voix,
00:07:18en nombre de députés et on ne devrait pas fracturer cette légitimité.
00:07:22Ça, c'est un peu fracturer la République, je trouve.
00:07:24Mais que nous dit l'Elysée ? Que c'est la première étape vers la nomination d'un Premier ministre.
00:07:30Alors, ça a été très bien dit par Olivier, c'est déjà un temps très long parce qu'un pays,
00:07:34ça se gouverne, il y a des décisions à prendre.
00:07:37Je ne sais pas si c'est la première étape, mais il y aura combien d'étapes
00:07:40et cette plaisanterie, enfin cette mauvaise plaisanterie prendra fin quand ?
00:07:46On va écouter justement tout de suite pour rebondir Lucie Casté,
00:07:50qui continue, maintient cette pression sur le gouvernement.
00:07:55Elle se dit prête à entrer à Matignon, écoutez-la.
00:07:58Je suis vraiment ravie d'être ici, c'est ça qui me porte, c'est ça qui nous porte collectivement
00:08:02pour poursuivre nos actions et enfin pouvoir se mettre au travail en tant que gouvernement.
00:08:07On va montrer au président de la République qu'on est prêt à gouverner,
00:08:10on va lui rappeler les réalités institutionnelles
00:08:12et on va montrer qu'on est au travail, prêt à travailler, prêt à faire des compromis,
00:08:15mais sur la ligne du nouveau Fonds populaire.
00:08:18On est prêt, on est prêt.
00:08:20Lucie Casté n'appartient, si ce n'est que c'est la candidate choisie par le NFP,
00:08:25elle n'appartient à aucune famille politique.
00:08:27Oui, c'est comme cela a été très bien dit.
00:08:30C'est le nom sur lequel les composants du Nouveau Fonds populaire se sont entendus.
00:08:36Nouveau Fonds populaire élu dans les conditions que vous avez évoquées,
00:08:39mais on peut retourner l'argument.
00:08:40Il y a aussi des candidats LR ou des candidats macronistes
00:08:43qui ont aussi été élus par des voix venant du Nouveau Fonds populaire et d'existement.
00:08:48Alors je vous vois très bien la situation.
00:08:50La situation fait que personne ne serait légitime.
00:08:54La situation fait que, alors qu'on voulait…
00:08:56Que dit au final cette élection législative ?
00:08:58Elle dit qu'on veut du changement, quand même.
00:09:02On ne peut pas dire que ce soit une victoire du bloc ou de la coalition macroniste et présidentielle.
00:09:07Et avec un début de défiance.
00:09:10Moi je le vois, je suis très étonné, depuis quelques semaines,
00:09:12on ne me parle plus de qui à Matignon, dans les rencontres qu'on peut avoir dans la rue.
00:09:18C'est-à-dire que les gens sont déjà un peu passés à autre chose
00:09:21avec tout ça pour ça.
00:09:23Au final on peut aller voter en très grand nombre.
00:09:26On peut envoyer un message qui est assez net.
00:09:28On veut un vrai changement.
00:09:30On peut après discuter sur l'orientation de ce changement.
00:09:32Mais au final tout ça pour ça.
00:09:34Au final tout change mais rien ne change.
00:09:36Et il y a quand même Nicole Belloubet qui a inscrit à l'agenda une conférence de presse sur la rentrée scolaire.
00:09:43Il y a des lettres plafond qui est l'acte politique le plus important pour un pays.
00:09:47L'élaboration du budget qui sont envoyées.
00:09:50Bref il y a quelque chose qui dysfonctionne gravement dans notre démocratie.
00:09:55Après 2022 il n'a pas de majorité relative.
00:09:59Emmanuel Macron fait le conseil national de la refondation.
00:10:03Après 2023 et son passage en force sur les retraites,
00:10:06il fait les discussions Forma-Saint-Denis, vous vous en souvenez, dont il n'est rien sorti.
00:10:11Et là il refait un coup, j'ai envie de dire, des bouffes,
00:10:14avec ces entretiens dont on ne sait pas s'il en sortira quelque chose.
00:10:19Et l'air que nous dit l'Elysée une fois de plus,
00:10:22c'est une période de décantation pour permettre une clarification.
00:10:27On nous avait promis la clarification il y a déjà longtemps,
00:10:30c'est-à-dire qu'en fait ce qui est grave c'est pour le pays.
00:10:34Par exemple je pense aux agriculteurs à qui on a fait des promesses.
00:10:37Ils étaient sortis en masse dans la rue et ils sont rentrés dans leur camp.
00:10:40Crise de billets, crise aviaire, tensions commerciales avec la Chine, tout va très mal.
00:10:44Et on leur a fait des promesses.
00:10:47Mais pour que ces promesses rentrent en application,
00:10:49il faut qu'il y ait des taxes qui soient votées.
00:10:51Là il y a urgence quand même.
00:10:53Vous allez entendre Marine Tondolier justement cet après-midi
00:10:56qui parle d'Emmanuel Macron comme un gaulois réfractaire.
00:11:01Le budget d'Etat c'est quand même 492 milliards
00:11:04et celui de la sécurité sociale 640.
00:11:07Autant vous dire que quand ça ne se prépare pas sur un coin de table en 48 heures
00:11:11et quand ils nous disent attention, nous n'ouvrons plus l'air,
00:11:13ça va être vraiment très compliqué de faire le budget.
00:11:15On sait, on sait que chaque jour compte.
00:11:17C'est pour ça qu'on veut être nommé.
00:11:19C'est pour ça qu'il ne nous nomme pas.
00:11:21C'est pour ça qu'il fait son gaulois réfractaire.
00:11:23C'est pour ça qu'il fait de l'obstruction.
00:11:25Il ne veut pas qu'on y arrive.
00:11:27Et ce ne sont pas des leçons budgétaires qu'il devrait nous donner,
00:11:30mais des excuses.
00:11:32Parce que quand on voit le tableau de leur action en 7 ans,
00:11:34il n'y a pas de quoi faire le mal.
00:11:38Moi j'aime beaucoup Astérix,
00:11:40ce gaulois réfractaire pour moi c'est plutôt une qualité.
00:11:43Il n'est plus maître de la situation à l'heure actuelle, Emmanuel Macron ?
00:11:47Il nous a amené à une situation politiquement visiblement catastrophique.
00:11:52Économiquement, c'est la même chose.
00:11:54Parce qu'on a beau nous dire que tout va bien, ce n'est pas vrai.
00:11:57Il suffit de regarder le nombre d'entreprises de taille moyenne
00:12:01qui font faillite en ce moment.
00:12:03C'est considérable, c'est du jamais vu.
00:12:07Plus l'endettement, plus etc.
00:12:10Que les choses soient bloquées, soient gelées,
00:12:12et encore une fois, là ça a été dit, je suis entièrement d'accord,
00:12:14le budget c'est vraiment un acte politique essentiel.
00:12:19Retarder les choses, prendre des décisions à la place des autres,
00:12:22ça va à l'encontre de l'esprit de la démocratie et de notre Constitution.
00:12:27On va revenir un petit peu plus tard dans cette émission
00:12:30sur ce que compte faire le Président de la République.
00:12:33On rappelle le Président qui a de plus un voyage officiel la semaine prochaine.
00:12:38Le temps est compté effectivement.
00:12:40Y aura-t-il le nom d'un nouveau Premier Ministre d'ici là ?
00:12:43En attendant, on va y revenir sur l'Université de la France Insoumise
00:12:46qui s'est donc ouverte également ce jeudi à Châteauneuf-sur-Isère.
00:12:50Alors qu'on assiste depuis le début de la semaine
00:12:53à des frictions, des désaccords au sein du NFP.
00:12:59Certaines personnalités commencent à devenir en désaccord
00:13:04avec d'autres personnalités de leur famille.
00:13:07Et il y a cette nouvelle polémique aujourd'hui concernant Rima Hassan,
00:13:11la députée européenne élue en juin sous les couleurs de la France Insoumise.
00:13:16Voici ce qu'elle a partagé sur le réseau social X.
00:13:19Comme chaque année le 21 août, l'ONU a organisé sa journée internationale du souvenir
00:13:24en hommage aux victimes du terrorisme, sans faire mention dans sa note d'explication ni en vidéo
00:13:29des attaques commises par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël.
00:13:34La députée européenne estime donc qu'en dehors de la pensée hégémonique occidentale,
00:13:38personne ne rattache le 7 octobre à du terrorisme.
00:13:42Elle s'est faite reprendre.
00:13:44Ça en dit long sur ce qui se passe en ce moment au sein de la France Insoumise ?
00:13:48Oui, il y a clairement plusieurs lignes et aux difficultés qu'on vient d'évoquer
00:13:52s'ajoutent celles effectivement mentionnées par Joseph Touvenel
00:13:55de la divergence de vue et la divergence même de valeur entre une partie de la gauche modérée
00:14:03et LFI et certains cadres de LFI comme Rima Hassan.
00:14:08Et on a eu ce débat aujourd'hui autour du fait de savoir s'il fallait lever
00:14:12l'immunité parlementaire de Rima Hassan.
00:14:14Je ne sais pas si on va y venir.
00:14:16A titre personnel, je trouve que ce qu'elle dit est totalement abjecte.
00:14:21Et en même temps, je m'oppose fermement à l'idée qu'on puisse lever son immunité parlementaire
00:14:25parce que vous savez, ces affaires-là, on sait comment ça commence,
00:14:28on ne sait jamais comment ça se termine.
00:14:30Et aujourd'hui, c'est Rima Hassan parce qu'effectivement, le cas semble à peu près incontestable
00:14:34que ce soit sur les dimensions quasiment négationnistes de ses propos
00:14:37ou sur ses appels à demi-voiler, à la violence contre certains élus.
00:14:41Je pense à François-Xavier Bellamy par exemple.
00:14:43Et en même temps, si on ouvre cette brèche, demain, ça veut dire que pour d'autres motifs
00:14:48peut-être moins graves, on demandera aussi la levée de l'immunité parlementaire d'élus.
00:14:54Or, cette immunité parlementaire ne les place pas au-dessus de la loi,
00:14:58mais elle les protège.
00:14:59Et elle les protège notamment des intimidations politiques du pouvoir.
00:15:02Et quand on voit, quand on observe le rapport, je l'ai dit,
00:15:06de plus en plus distant d'Emmanuel Macron avec l'exercice démocratique,
00:15:10moi, je mets en garde, n'offrons pas cette possibilité nouvelle
00:15:14sur un plateau à Emmanuel Macron de lever comme cela l'immunité parlementaire d'élus de la République.
00:15:19Alors là, en attendant, est-ce la polémique de trop ?
00:15:23En tout cas, nouvelle division au sein des rangs de la France insoumise.
00:15:27Il y a eu cette réaction, une nouvelle fois, d'Emerick Caron,
00:15:30qu'on a entendu en début de semaine concernant Alain Delon.
00:15:33Là, il revient donc sur les propos tenus par Ima Hassan.
00:15:36Les attaques du Hamas le 7 octobre sont des actes terroristes.
00:15:39Est-ce que c'est la division de trop ?
00:15:42Comment la France insoumise peut continuer d'avancer ensemble,
00:15:46de faire bloc en sachant que demain, il doit être reçu par le président ?
00:15:50Beaucoup de dirigeants insoumis sont sur la ligne de Ima Hassan,
00:15:54notamment le noyau dirigeant.
00:15:56Mais toute la France insoumise, en effet, n'est pas sur cette position.
00:15:59Il faut rappeler bien évidemment que le 7 octobre est un acte terroriste.
00:16:03Il faut bien rappeler que le Hamas n'est en rien une organisation de résistance palestinienne,
00:16:08mais un groupe islamiste terroriste.
00:16:11Et que le 7 octobre est un pogrom.
00:16:13Les citoyens israéliens sont assassinés parce qu'ils sont juifs.
00:16:17Donc, je suis assez d'accord sur l'idée que la bataille doit être politique et idéologique,
00:16:23que la judiciarisation dans ce moment-là peut être réfléchie par l'article 40,
00:16:30s'il y a vraiment une incitation à la haine.
00:16:34Mais ça, c'est au juriste de regarder.
00:16:36Moi, je préfère que la question soit posée sur la bataille politique, idéologique,
00:16:40c'est-à-dire les mettre en échec.
00:16:42C'est parfois difficile parce que, bien évidemment,
00:16:45ils essaient de jouer sur une question très, très dure.
00:16:49C'est la situation faite aux Gazaouis depuis dix mois.
00:16:51Des Gazaouis qui sont aussi victimes du Hamas,
00:16:54qui se camouflent dans les tunnels et qui exposent la population palestinienne de Gaza
00:16:59à une situation effroyable depuis dix mois,
00:17:02avec un drame humain terrible pour cette population.
00:17:07La plateforme politique du Nouveau Front populaire a abordé cette question
00:17:13en qualifiant le Hamas comme étant responsable d'actes terroristes.
00:17:17Mais cela n'empêche pas, bien évidemment, à Mme Hassan de continuer sa bataille politique.
00:17:22On sait que ce dont il en retourne, elle ne changera pas.
00:17:27Il faut simplement lui opposer des arguments qui permettent,
00:17:31auprès de l'opinion publique, de marquer des points.
00:17:34Je vous ai posé la question, justement, et nos envoyés spéciaux sur place l'ont posée aux militants.
00:17:40Ils sont allés à leur rencontre savoir si c'était la polémique de trop.
00:17:44Le point sur place avec Dounia Tengour et Olivier Gangloff.
00:17:48La France Insoumise fait sa grande rentrée politique ici,
00:17:52avec les universités d'été de Châteauneuf-sur-Isère, tout près de Valence.
00:17:56Les militants sont venus nombreux pour assister à des conférences,
00:17:59des conférences des grands ténors du parti qui portent sur le féminisme ou encore la laïcité.
00:18:05Mais ici, aux universités d'été de la France Insoumise,
00:18:08il existe encore quelques sujets sensibles, comme la question du Proche-Orient,
00:18:13qui s'invite pourtant dans tous les débats.
00:18:15On a vu de nombreux drapeaux palestiniens sur les stands.
00:18:18Mais lorsqu'il s'agit d'aborder la question du 7 octobre, c'est bien plus compliqué.
00:18:23Les questions qu'on pose restent souvent sans réponse.
00:18:27Les militants bifurquent sur d'autres sujets, comme les thématiques plus sociales
00:18:32ou bien tout simplement la nomination de Lucie Casté à Matignon.
00:18:36Alors ici, il y a une prise de parole qu'on attend, c'est celle du leader des Insoumis,
00:18:40Jean-Luc Mélenchon, vendredi à 17h30.
00:18:43Une conférence très scrutée sur une seule question, cohabitation ou destitution.
00:18:50Cette division au sein de la France Insoumise, est-ce qu'elle peut avoir des répercussions sur le NFP lui-même ?
00:18:56Oui, sans doute. Mais vous savez, on s'y attendait quand on fait des mariages contre nature,
00:19:01des unions forcées comme ça.
00:19:03On savait qu'à un moment, les filles allaient rentrer ses griffes pour les ressortir.
00:19:10Concernant Rima Hassan, je suis d'accord, je ne pense pas qu'il faut judiciariser.
00:19:14Cette dame reste et restera le bras armé de Jean-Luc Mélenchon.
00:19:18Elle est juriste, elle reste sur le fil, vous savez, elle est dans l'ambiguïté permanente
00:19:23à donner des coups d'épée, mais elle y gagne quand même.
00:19:26Vous avez vu, elle a beaucoup d'abonnés, elle a du volume, de la puissance.
00:19:30Elle restera dans cette ligne, je pense.
00:19:33Joseph Touvenel ?
00:19:34À la limite, là, c'est lui faire de la publicité.
00:19:36Mais c'est ce qu'elle cherche en permanence, faire le buzz.
00:19:38Pourquoi ? Parce que, et ça a rangé les filles, parce qu'en partie,
00:19:41l'électorat de les filles, c'est de l'islamisme.
00:19:45On le voit dans les résultats des élections, c'est clair.
00:19:48Donc, ils donnent des gages à une partie de leur électorat.
00:19:52Et Rima Hassan, c'est très bien capter cet électorat, c'est très bien le faire vivre,
00:19:58même si, ça a été dit, ses propos, mais effectivement,
00:20:03avec beaucoup d'intelligence, elle est à la limite.
00:20:05Elle est vraiment à la limite.
00:20:06Elle est avec des gens qui sont infréquentables.
00:20:08C'était la manif en Jordanie avec des slogans anti-juifs,
00:20:14des slogans abominables sur la destruction, alors que ce n'est pas la Jordanie.
00:20:18La Jordanie n'est pas du tout anti-juive.
00:20:22Heureusement que le roi de Jordanie est là et que la Jordanie est là.
00:20:26Ça fait un espace d'entente.
00:20:28Mais elle met l'huile sur le feu.
00:20:32Électoralement, pour LFI, c'est tout gain,
00:20:35parce qu'ils iront récolter quand il y aura des élections
00:20:38dans les territoires perdus de la République.
00:20:40Restez bien avec nous.
00:20:42Dans quelques instants, nous reviendrons sur ce que compte faire
00:20:45le président de la République, notamment après cette réunion.
00:20:48Demain, à l'Élysée.
00:20:50Restez bien avec nous.
00:20:51On revient dans quelques instants, juste après une courte pub.
00:20:55De retour sur le plateau de 100% politique.
00:20:59C'était juste avant de reprendre nos débats.
00:21:02Tout de suite, c'est Le Point sur l'info avec vous.
00:21:04Félicité Kindoki, bonsoir.
00:21:06Bonsoir à tous.
00:21:08Un surveillant de la maison d'arrêt de Belfort a été violemment agressé
00:21:12par un détenu vendredi dernier.
00:21:14Il avait refusé de se soumettre à une fouille intégrale
00:21:17après une visite au parloir, alors qu'il tentait de dissimuler
00:21:20plus de 200 grammes de stupéfiants.
00:21:22Il a été placé en garde à vue.
00:21:24Sa compagne et sa mère l'ont également été pour remise illicite à un détenu.
00:21:28L'heureux député LFI Rima Hassan est accusé d'apologie du terrorisme
00:21:33par une cinquantaine de députés Renaissance suite à sa participation
00:21:36à une manifestation à Amman, en Jordanie, le 16 août dernier,
00:21:40selon eux, pro-Hamas lors de ce rassemblement.
00:21:43Quelques pancartes ont été brandies en hommage au chef du Hamas
00:21:47tué le 31 juillet à Téhéran.
00:21:49Rima Hassan conteste vivement les accusations.
00:21:52Enfin, depuis le début de l'année, plus de 19 000 migrants ont tenté
00:21:56de traverser la Manche vers l'Angleterre depuis le nord de la France.
00:21:5925 d'entre eux ont déjà perdu la vie.
00:22:01Des départs périlleux dont les Calaisiens sont témoins presque tous les jours
00:22:05sans rien pouvoir faire.
00:22:07Merci beaucoup Félicité.
00:22:08On vous retrouve tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actualité.
00:22:12Avant d'essayer de comprendre, de voir ce qu'il se passe dans la tête
00:22:18de notre président, un dernier mot concernant la France insoumise.
00:22:23Il y a ce membre du gouvernement des missionnaires qui l'a dit aujourd'hui
00:22:27tant que la France insoumise sera au sein du NFP et potentiellement
00:22:31au sein du gouvernement, ça ne fonctionnera pas.
00:22:34Écoutez.
00:22:36Quelles sont les propositions supplémentaires, complémentaires
00:22:39qui ont été faites par le nouveau Front populaire ?
00:22:42Là, moi, je ne les vois pas en termes de main tendue.
00:22:44Deuxième élément qui est pour moi le plus important, c'est qu'elle n'a pas renoncé,
00:22:48le NFP n'a pas renoncé à la participation au sein du gouvernement
00:22:51demain, de la France insoumise.
00:22:53Moi, j'appelle les sociodémocrates à passer des tweets aux actes.
00:22:56C'est bien de tweeter et en permanence de s'indigner de l'énième proposition
00:23:01délirante de Jean-Luc Mélenchon qui n'a plus aucune légitimité politique.
00:23:05Il n'est pas patron de parti, pas patron de groupe, pas député, pas élu local.
00:23:08Il n'a plus aucune légitimité politique.
00:23:10En l'occurrence, il ne fait pas partie des premiers ministrables.
00:23:12Tant qu'il ne rompe pas avec la France insoumise,
00:23:15il s'expose à la fois, je trouve, à une part de déshonneur,
00:23:18mais au-delà de ça, à une censure immédiate.
00:23:20Vous voteriez la censure contre un gouvernement qui comprendrait des ministres LFIs ?
00:23:24Immédiatement.
00:23:25Ça va être très compliqué quand on sait que la France insoumise est omniprésente au sein de ce NFP
00:23:30et en même temps, ça semble être son talon d'Achille.
00:23:33Oui, puis Jean-Luc Mélenchon a fait de mémoire 22% à la dernière élection présidentielle.
00:23:38Donc c'est facile, on peut apprécier ou pas Jean-Luc Mélenchon.
00:23:42Mais il est dans le paysage politique.
00:23:45Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas président d'un parti ou président d'un groupe parlementaire
00:23:51que vous vous dégagez du champ politique.
00:23:55Première réflexion.
00:23:56Deuxième réflexion.
00:23:57Je vois cette ministre démissionnaire être dans le commentaire politique.
00:24:01Nous, ici, on peut être dans le commentaire politique.
00:24:03C'est ce qu'on nous demande de faire, du commentaire, d'analyser, du décryptage.
00:24:06Sauf qu'elle ne propose pas une solution de sortie de crise.
00:24:10Et c'est quand même le chef de l'État et personne d'autre et sa famille politique
00:24:16qui a mis le pays dans cette situation.
00:24:18Rien ne l'obligeait à une dissolution à l'issue des élections européennes
00:24:23quand bien même le résultat ne lui était pas favorable.
00:24:25Bon, il dit dissolution pour une clarification.
00:24:28Elle n'a pas eu lieu.
00:24:29Et vraiment, je suis passionné par l'analyse politique.
00:24:33Mais nous sommes là à nous demander ce qui peut se passer
00:24:36et le non qui peut sortir mardi de chapeau présidentiel.
00:24:41Avec aussi une autre chose.
00:24:43Il faut vouloir y aller.
00:24:44Je ne sais pas si ça éveille beaucoup de vocation que de se dire
00:24:49j'y vais, je vais voir comment ça va se passer.
00:24:51Il y a toujours eu des kamikazes.
00:24:52Oui, mais on sait comment ça peut se terminer.
00:24:54Absolument.
00:24:55Et concerne Aurore Berger, elle est très gentille, très bien.
00:25:00Mais elle oublie qu'elle a une co-responsabilité
00:25:02dans le renforcement de LFI.
00:25:04Il me semble bien que Mme Aurore Berger, dans un certain nombre de cas,
00:25:06elle a appelé à voter pour des candidats à LFI.
00:25:08On ne peut pas à un moment donné dire allez-y dans les urnes.
00:25:11Pour louer le moyen.
00:25:12Et après, je ne veux pas vous voir.
00:25:13Il faut être un peu cohérent.
00:25:15Je ne suis pas sûr qu'Aurore Berger soit très cohérente.
00:25:18Mais peut-être qu'elle est déstabilisée.
00:25:20Elle appelle même à la censure.
00:25:21Elle est peut-être déstabilisée par le drame politique que vit la France.
00:25:23D'ores et déjà d'évoquer la censure ?
00:25:26Elle peut.
00:25:27Elle peut dire si des insoumis sont dans une proposition gouvernementale,
00:25:30nous ne voterons pas.
00:25:32Elle peut le dire.
00:25:33C'est sa liberté.
00:25:34Rémi Tell ?
00:25:35Elle peut le dire comme élue députée, comme ministre des missionnaires.
00:25:39Non, mais il y a quelque chose d'extraordinaire avec les macronistes.
00:25:41C'est qu'à la fois, ils ne sont responsables de rien.
00:25:43Et en même temps, ils osent tout.
00:25:44C'est-à-dire que Mme Berger se permet d'attribuer les bons et les mauvais points
00:25:48aux uns et aux autres.
00:25:49Comme si elle était en situation de décider de l'avenir du pays,
00:25:53hors les Français.
00:25:55Et je crois que c'est finalement le message sur lequel on peut tous s'accorder.
00:25:58On rejetait Emmanuel Macron.
00:26:00Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
00:26:01À travers ces élections législatives, exactement.
00:26:03Et puis, quelle incohérence.
00:26:05Sur ce même plateau de France Inter, M. Attal expliquait qu'il valait mieux
00:26:09voter pour LFI que pour le Rassemblement National.
00:26:12Et on peut se mettre aussi à la place des électeurs du nouveau Front Populaire.
00:26:16Au départ, on leur a expliqué que l'ennemi de la République,
00:26:20c'était le Rassemblement National et qu'il fallait faire barrage
00:26:24contre le Rassemblement National avec la gauche, y compris LFI.
00:26:28Et ensuite, que l'ennemi de la République, c'était LFI,
00:26:31et qu'il fallait tout faire pour les exclure du gouvernement.
00:26:33Mais enfin, de qui se moque-t-on ?
00:26:35Après leur avoir permis d'être majorité, le NFP, au bureau de l'Assemblée Nationale.
00:26:41Il n'y a pas beaucoup de cohérence.
00:26:42Je sais que les députés macronistes sont très fatigués.
00:26:44C'est pour ça qu'ils étaient allés se coucher.
00:26:46Non, mais ça veut dire quoi ?
00:26:47Ça veut dire qu'il y a une dose d'irresponsabilité chez ces gens quand même invraisemblable.
00:26:52Vous vous rappelez, ça ?
00:26:53L'élection au bureau de l'Assemblée Nationale, les députés macronistes vont se coucher.
00:26:57Et après, le matin, ils se réveillent.
00:26:59Oh, le Nouveau Front Populaire est majoritaire au bureau.
00:27:01On se souvient aussi du timing de la démission du gouvernement
00:27:04pour permettre à des ministres députés, dès le lendemain,
00:27:07d'aller voter pour Gaël Pivet.
00:27:10Rémi Tailly, vous parliez justement de Gabriel Attal.
00:27:14On y vient.
00:27:15Et si les Français préféraient garder Gabriel Attal comme Premier ministre ?
00:27:21En tout cas, 40% des Français le déclarent favori
00:27:24dans un sondage à RIS Interactive pour le magazine Challenge.
00:27:28Mais quels sont les favoris pour Matignon ?
00:27:30Il y en a d'autres.
00:27:31Réponse avec Alex Rimbaud, Donia Tengour et Audrey Bertheau.
00:27:35Gabriel Attal, plébiscité par les Français pour sa propre succession à Matignon.
00:27:40C'est ce que révèle une enquête à RIS Interactive commandée par le magazine Challenge.
00:27:45Avec 40%, l'actuel Premier ministre démissionnaire se hisse à la première place
00:27:50devançant ainsi de peu Jordan Bardella ou encore Xavier Bertrand
00:27:54qui n'obtient que 32% d'opinion favorable.
00:27:57Certains Français confirment ce choix.
00:27:59Gabriel Attal.
00:28:01Pourquoi ? Parce que pour les jeunes, je pense que c'est le meilleur.
00:28:04C'est quelqu'un qui a de la suite dans les idées, qui fait une bonne politique,
00:28:08à qui on n'a pas laissé trop le temps de l'appliquer.
00:28:11À gauche, c'est Raphaël Glucksmann qui arrive en tête avec 27%,
00:28:15suivi de François Hollande,
00:28:17la candidate désignée du nouveau Front populaire, Lucie Casté,
00:28:20ne récolte quant à elle que 17%, se plaçant néanmoins devant le leader des Insoumis.
00:28:26Emmanuel Macron débute demain les consultations avec les différents chefs de parti
00:28:30afin de nommer le prochain Premier ministre.
00:28:33Gabriel Attal, dans le cœur de certains Français.
00:28:37Olivier Dardigolle, Emmanuel Macron, est-ce qu'il peut le renommer ?
00:28:40Ça mettra un peu de baume au cœur au Premier ministre démissionnaire
00:28:44qui ne souhaitait pas la dissolution,
00:28:47qui est le grand brûlé de cette décision politique,
00:28:50dont on sait qu'il brigue la présidence de Renaissance,
00:28:53mais qu'un front s'organise aujourd'hui,
00:28:55incarné par Elisabeth Borne et Gérald Darmanin,
00:28:59et que les liens sont quasiment rompus entre Matignon et le château à l'Elysée.
00:29:04Mais le Président, d'ailleurs un peu dit par les conseillers,
00:29:09ne peut pas nommer un macroniste,
00:29:11puisque le profil qui se dégage, c'est il faut tout prendre dans l'ordre.
00:29:16Un Premier ministre qui pourrait donner un parfum de cohabitation
00:29:20pour reprendre la formule qui circule le plus.
00:29:23Un Premier ministre qui ne s'attaquerait pas au totem de la politique macroniste depuis 2017,
00:29:29notamment sur la réforme fiscale et la réforme des retraites.
00:29:32Un Premier ministre qui connaît le Parlement,
00:29:35et il va y avoir besoin de connaître en effet la machine parlementaire.
00:29:38Et un Premier ministre qui ne se présenterait pas à la prochaine élection présidentielle de 2027,
00:29:44ce qui ne correspond peut-être pas vraiment au profil de Gabriel Attal.
00:29:48On le voit ces dernières semaines, Emmanuel Macron joue la montre,
00:29:51prend son temps, lui qui est surnommé le maître des horloges.
00:29:55Mais est-ce que dans le fond, il n'a pas déjà pris sa décision le Président ?
00:29:58Je ne suis pas dans la tête d'Emmanuel Macron, Dieu m'en garde d'ailleurs.
00:30:02Est-ce une stratégie alors de sa part ?
00:30:05Les stratégies d'Emmanuel Macron sont parfois surprenantes,
00:30:09d'ailleurs on l'a vu là avec la dissolution.
00:30:12J'ai l'impression que la stratégie d'Emmanuel Macron, c'est moi d'abord.
00:30:16Et que si on n'a pas compris que c'était moi d'abord,
00:30:19on ne peut pas comprendre la politique macronienne,
00:30:22qui un coup à droite, un coup à gauche, un coup on ferme les centrales nucléaires.
00:30:26Rappelez-vous, ce n'est pas rien cette décision politique.
00:30:29Un coup on les ouvre parce que c'est indispensable,
00:30:32un coup on est le meilleur ami du monde avec Gabriel Attal,
00:30:36et puis un peu plus tard, Gabriel Attal n'est même pas convié
00:30:39à un certain nombre de réunions à l'Élysée,
00:30:42alors qu'il était Premier ministre, ensuite Premier ministre démissionnaire.
00:30:47Le problème de cette macronie, c'est qu'ils ont choisi un chef,
00:30:55et on ne fait pas une politique avec une personne.
00:31:00La politique, ce sont des équipes, c'est un projet, c'est un programme.
00:31:04Et la question du Premier ministre ou de la Première ministre,
00:31:07peu importe, c'est quelle équipe ?
00:31:10C'est-à-dire un gouvernement, c'est une équipe.
00:31:12Quel projet ? Et là, on est dans le flou.
00:31:15Je vois Xavier Bertrand, très bien, il se présente,
00:31:18il a des médias qui le soutiennent, et donc il monte dans les sondages
00:31:21parce qu'on le voit, il apparaît, etc.
00:31:24Mais enfin, quelle est l'équipe de Xavier Bertrand ?
00:31:26Quel est le projet de Xavier Bertrand ?
00:31:28En tout cas, les enseignements à tirer de ce sondage, on le voit,
00:31:31c'est que les partisans de la gauche sont plutôt d'accord avec Emmanuel Macron.
00:31:36Lucie Castex n'arrive que troisième.
00:31:39Oui, alors après, je ne sais pas comment était fait le sondage,
00:31:41mais effectivement, François Hollande arrive devant.
00:31:43Comme l'incarnation, elle arrive juste d'un paysage.
00:31:45On voit que François Hollande arrive largement devant Mme Castex.
00:31:49Je me demande si ce n'est pas un peu comme ces sondages qui sont faits,
00:31:54vous savez, un an avant les élections présidentielles,
00:31:57ou quelles sont les personnalités politiques préférées des Français, etc.
00:32:01Et puis au moment des élections, ce n'est pas eux qui sortent du chapeau.
00:32:04Pascal Vittorio.
00:32:06Alors, il est assez normal que Gabriel Attal soit à ce score,
00:32:10parce que je trouve que tant dans ses postes de ministre qu'à Matignon,
00:32:14il a été très actif, il a été courageux,
00:32:17donc il a plu aux Françaises et aux Françaises,
00:32:19même dans l'image qui ressort de Gabriel Attal.
00:32:22Maintenant, je pense que, comme l'a dit Olivier Briamant,
00:32:25on ne peut pas remettre Gabriel Attal.
00:32:27Il faut maintenant être responsable et sérieux,
00:32:29et peut-être aussi se dire qu'ont voulu dire les Français.
00:32:33Il faut peut-être qu'on pense aussi à cela.
00:32:35Donc on dit à M. Macron, maintenant il faut redescendre dans l'arène politique,
00:32:39c'est Matignon dans le viseur, et des noms circulent,
00:32:43mais je pense que nous ne sommes pas à l'abri d'une surprise,
00:32:48et je serais très surpris qu'Emmanuel Macron nomme un des noms qui circulent quotidiennement.
00:32:53Donc on peut ne pas avoir de nom avant son voyage en Serbie ?
00:32:57Je partage assez cette analyse, parce que peut-être que les noms qui ont circulé,
00:33:00qui étaient en tête de gondole pendant de longues semaines,
00:33:02n'ont été qu'une opération de diversion,
00:33:05et d'ailleurs on voit que ces noms, en restant autant au firmament de l'actualité,
00:33:09c'est peut-être lui, par un processus quand même terrible,
00:33:13se filochent, commencent à s'abîmer,
00:33:16quand bien même le prétendant n'a rien dit de particulier dans les médias,
00:33:20c'est le cas par exemple pour M. Cazeneuve.
00:33:22Peut-être en effet qu'Emmanuel Macron va créer un effet de surprise,
00:33:27sans être sur l'effet waouh qu'ont eu les géos,
00:33:30mais peut-être qu'il va créer un effet de surprise en allant sur un profil
00:33:35qui n'a à ce jour jamais été évoqué.
00:33:37Reste que ce profil venant de je ne sais où,
00:33:41on ne voit pas ce qu'il pourrait faire pour résoudre l'équation parlementaire.
00:33:47Il y a un autre scénario qu'on n'envisage pas beaucoup,
00:33:51c'est peut-être en effet une situation inexplicable.
00:33:55Peut-être que nous allons aller de censure en censure,
00:33:59et là se posera peut-être, c'est trop tôt pour en parler,
00:34:03mais une situation ouvrant vers une véritable crise de régime
00:34:07qui là pourra rendre toutes les questions légitimes.
00:34:10Et c'est dans l'intérêt de personne ?
00:34:12Non, c'est dans l'intérêt de personne,
00:34:14mais c'est la situation politique de notre pays.
00:34:17C'est-à-dire que le président a la responsabilité d'avoir mis le pays dans cette situation.
00:34:23De quoi le macronisme est-il le nom ?
00:34:25Très certainement c'est Emmanuel Macron le macronisme.
00:34:28C'est-à-dire que nous avons vu comment les choses sont passées depuis 2017.
00:34:32Au final il restera un président d'abord jupitérien,
00:34:37puis en grande difficulté dans l'opinion publique,
00:34:40en grande difficulté avec le pays profond,
00:34:43et essayant de chercher la baraka,
00:34:48de nouveau aller chercher la martingale par des coups politiques ou de communication.
00:34:54Mais peut-être que là, l'artiste qu'il a été à un moment donné,
00:34:57il faut lui avouer qu'il y a eu un macronisme jupitérien,
00:35:01là ce n'est plus du tout le climat du jour.
00:35:04On avait Emmanuel Macron nous disant,
00:35:06la France, je veux en faire la start-up nation,
00:35:08les nations modernes, etc.
00:35:10Et c'est retour aux années 50 et à la quatrième république.
00:35:13C'est quand même légèrement un échec, avec des phrases superbes.
00:35:16La dernière que j'ai retenue il n'y a pas longtemps, qui vient de l'Elysée,
00:35:19pour toute cette crise, le président souhaite la majorité la plus large et la plus star.
00:35:24Vous avez été souvent sensible au verbe macronien.
00:35:27Vous dégrisez tardivement, mais vous dégrisez.
00:35:31Je trouve que c'est magnifique.
00:35:33Allez, le temps passe très vite, on a beaucoup de sujets à aborder.
00:35:36On va passer maintenant à ce qu'il se passe à Grenoble.
00:35:40La nuit dernière, une nouvelle fusillade a eu lieu à Échirol.
00:35:43C'est dans la banlieue sud de Grenoble.
00:35:46C'est la septième en l'espace d'un mois.
00:35:48Retour sur les faits avec Solène Boulan.
00:35:50On en parle juste après.
00:35:53Dans la nuit de mercredi à jeudi, des coups de feu ont été entendus
00:35:56à venue des états généraux à Échirol, en banlieue de Grenoble.
00:36:00Un véhicule de police a croisé un autre véhicule qui tend précipitamment les lieux.
00:36:04Le conducteur a alors abandonné le véhicule qui présentait des impacts de balles
00:36:09sur le pare-brise et la lunette arrière.
00:36:11Des traces de sang ont été retrouvées à l'intérieur.
00:36:14Un blessé par balle a été conduit à l'hôpital.
00:36:17Depuis le début de l'année, 2 kg de cocaïne et 12,5 kg de résine de cannabis
00:36:23ont été saisis sur le territoire grenoblois par la police.
00:36:26C'est complètement dérisoire sur ce qui rentre sur l'agglomération chaque mois.
00:36:30On parle en tonnes.
00:36:32La lutte contre la délinquance organisée, ça prend du temps.
00:36:35C'est une lutte qui se compose d'une première partie par les effectifs de police
00:36:40qui cadrillent le terrain, qui interpellent, qui renseignent
00:36:44et par la suite par l'investigation, ce qui amènera au final une réponse pénale.
00:36:49Outre des effectifs supplémentaires, les syndicats policiers du département
00:36:53demandent un changement de la législation sur les stupéfiants.
00:36:56Aujourd'hui, elle est trop lourde, elle est trop complexe,
00:36:59trop fastidieuse quand on parle de démanteler un réseau de stups.
00:37:03Ça ne se parle pas en heures, ça ne se parle pas en lourds,
00:37:06ça ne se parle ni en semaines d'ailleurs.
00:37:08Bien souvent, c'est en mois que ça se parle.
00:37:10Je ne sais pas si vous vous rendez compte, monopoliser des collègues sur des mois
00:37:14avec le taf qu'il y a à faire à Grenoble, je pense qu'on peut seulement attendre des renforts.
00:37:18Au total, depuis le début de l'année, 72 personnes ont été interpellées
00:37:22sur le territoire grenoblois.
00:37:25Je crois qu'on en est à 17 fusillades depuis le début de l'année à Grenoble.
00:37:30Du jamais vu selon le procureur de la République, Eric Vaillant.
00:37:34Pascal Bitto-Panelli, comment on explique cette explosion de la violence
00:37:38en partie, même en grande partie, liée au trafic de stupéfiants ?
00:37:42Oui, là nous sommes sur une guerre de territoire, une guerre des gangs
00:37:46qui est impitoyante, qui est extrêmement intense.
00:37:49Et comme on le répète, vous le savez à chaque fois, les stups c'est vraiment
00:37:53ce qui peut rapporter le plus et on est sur le haut du spectre du banditisme.
00:37:58Grenoble est une narcoville au sein de laquelle le trafic est enquisté
00:38:06et c'est extrêmement difficile de faire un travail en profondeur.
00:38:10On parlait la dernière fois, vous savez, de ces opérations placenettes
00:38:14du harcèlement que pratiquent les services de police.
00:38:18Alors on ne peut pas dire que les opérations placenettes sont inefficaces
00:38:22mais elles sont temporaires.
00:38:24C'est-à-dire qu'on opère une hyper saturation de l'espace public
00:38:27par un déploiement des effectifs extrêmement important
00:38:30et dès lors que les effectifs se retirent, par phénomène de glissement,
00:38:35les trafiquants remettent leur dispositif sur zone et continuent leur activité.
00:38:41Donc c'est une ville face à laquelle, je veux dire,
00:38:48si on ne monte pas le déploiement policier,
00:38:51on va avoir beaucoup de mal à traiter ce trafic,
00:38:54comme le grand banditisme d'ailleurs.
00:38:56C'est un territoire perdu de la République ?
00:38:58Oui, mais il ne faut pas se dire qu'il y a une fatalité.
00:39:00Vous savez, le point de deal du quartier de l'Alma,
00:39:03c'est 35 à 40 000 euros par jour.
00:39:06Nous sommes donc sur des volumes financiers considérables.
00:39:10Il y a un rapport parlementaire sénatorial au printemps dernier
00:39:14qui avait fait une belle étude sur le narcotrafic en France
00:39:17qui avait donné la mesure de la situation
00:39:21avec un véritable tsunami blanc, la cocaïne,
00:39:24qui déferle sur notre continent 800 à 1000 tonnes par an
00:39:29et avec véritablement des enjeux financiers liés aussi au trafic des armes lourdes.
00:39:34On voit ce que ça peut donner avec des points de deal qui sont rafalés
00:39:37et qui ont donné des drames absolus.
00:39:40Ça, c'est la première situation.
00:39:41Mais dans ce rapport, il y avait des propositions.
00:39:43La proposition, par exemple, comme le disait le juge Falcom,
00:39:46suivez les flux financiers, vous comprendrez le trafic.
00:39:50On pourrait mobiliser des moyens beaucoup plus considérables
00:39:54et contraignants pour aller chercher le patrimoine,
00:39:56pour aller chercher les biens financiers du haut du spectre de ce trafic.
00:40:01Autre proposition, il y a un problème sur les infrastructures portuaires
00:40:05avec une série de compagnies maritimes qui sont très suspectées aujourd'hui
00:40:10et sur lesquelles on pourrait mettre la pression,
00:40:14doter nos ports de mesures de contrôle beaucoup plus satisfaisants.
00:40:19Il n'y a que 6 à 8 containers qui sont au final contrôlés.
00:40:24Il y a la nécessité peut-être d'aller vers une juridiction spéciale,
00:40:28un parquet national lié au narcotrafic,
00:40:32comme nous avons su le faire avec le terrorisme.
00:40:35On a vu que la réforme de la police judiciaire avait enlevé des moyens d'enquête
00:40:39alors qu'il y a besoin de taper le point de deal.
00:40:42Les opérations XXL Place Nette, c'est très bien,
00:40:45on sait très bien en termes de journée, mais ça ne règle rien
00:40:48puisque le point de deal se réinstalle quelques heures ou le lendemain
00:40:52et la vie des habitants recommence à être pourrie au quotidien
00:40:56parce qu'il ne faut pas aussi oublier qu'ils vivent un enfer absolu au quotidien.
00:41:00Donc il y a dans ce rapport parlementaire vraiment des pistes très sérieuses
00:41:05mais il faut donc mobiliser des moyens de politique publique
00:41:09qui aujourd'hui ne sont pas mobilisés.
00:41:12Rémi Tell, c'est un manque de moyens en termes d'effectifs de police
00:41:19ou c'est un manque de volonté politique purement ?
00:41:22On l'a vu en début de semaine, l'initiative des autorités locales
00:41:25qui se sont alliées avec la CAF pour toucher au portefeuille de ces trafiquants.
00:41:29Mais l'État en lui-même, il est où dans cette affaire ?
00:41:34L'État se trouve aujourd'hui en situation de concurrence sur son propre territoire.
00:41:39On parle aujourd'hui d'un commerce qui aurait explosé à Nîmes à côté d'un poste de police.
00:41:48Donc on a des guerres territoriales aujourd'hui qui opposent les narcotrafiquants à l'État.
00:41:55On pensait cette situation réservée à des pays comme le Mexique ou la Colombie.
00:42:01Ce qui forcément interroge sur l'efficacité des politiques publiques
00:42:05en matière de lutte contre le narcotrafic.
00:42:07A mon humble place, je pense qu'on s'en sortira à condition de traiter l'ensemble du spectre.
00:42:14C'est-à-dire des points d'acheminement de la drogue et de lever ce tabou.
00:42:19La responsabilité du monde portuaire, d'une partie du monde portuaire,
00:42:24avec des affaires qui se multiplient de dockers qui sont aujourd'hui complices,
00:42:28plus ou moins volontaires d'ailleurs, de certains trafiquants.
00:42:31Et puis aussi en aval, comprendre, parce que pour qu'il y ait des trafiquants,
00:42:34il faut qu'il y ait des consommateurs, ce besoin aujourd'hui de la société française
00:42:39de consommer des stupéfiants tous azimuts.
00:42:43Il y a un désordre aussi civilisationnel derrière cette question du narcotrafic.
00:42:49Merci beaucoup messieurs, le temps passe très vite, c'est la fin de cette première partie.
00:42:53C'est déjà fini ?
00:42:54Eh oui, c'est passé vite finalement Olivier.
00:42:56Merci d'avoir été avec nous, merci à vous quatre.
00:42:59Restez bien sur CNews tout de suite, c'est Face à l'Info été.
00:43:02Nous on se retrouve pour la deuxième partie de 100% politique été à 23h.
00:43:12Rebonsoir à tous, de retour sur CNews pour 100% politique été.
00:43:17Merci d'être avec nous, il est bientôt 23h pour m'accompagner ce soir.
00:43:23J'ai le plaisir de recevoir Joseph Touvenel.
00:43:26Rebonsoir, nous étions ensemble tout à l'heure.
00:43:29Garen Chnorokian, bonsoir.
00:43:31Bienvenue, vous êtes journaliste à Frontières Médias.
00:43:34Nathan Devers, bonsoir Nathan.
00:43:36Bonsoir.
00:43:37Merci d'être avec nous et nous sommes également par liaison avec Jean-Christophe Couvy.
00:43:43Bonsoir Jean-Christophe.
00:43:45Bonsoir.
00:43:46Au programme de ce soir, nous allons tout d'abord revenir sur ce qu'il se passe à Grenoble.
00:43:51La nuit dernière, une nouvelle fusillade a eu lieu à Échirol.
00:43:54On le rappelle, c'est dans la banlieue sud de Grenoble.
00:43:57Il s'agit de la septième fusillade en seulement un mois.
00:44:00Retour sur les faits avec Solène Boulan.
00:44:02On en parle juste après.
00:44:04Dans la nuit de mercredi à jeudi, des coups de feu ont été entendus à venue des états généraux à Échirol, en banlieue de Grenoble.
00:44:11Un véhicule de police a croisé un autre véhicule qui tend précipitamment les lieux.
00:44:16Le conducteur a alors abandonné le véhicule qui présentait des impacts de balles sur le pare-brise et la lunette arrière.
00:44:23Des traces de sang ont été retrouvées à l'intérieur.
00:44:26Un blessé par balle a été conduit à l'hôpital.
00:44:29Depuis le début de l'année, 2 kg de cocaïne et 12,5 kg de résine de cannabis ont été saisis sur le territoire grenoblois par la police.
00:44:38C'est complètement dérisoire sur ce qui rentre sur l'agglomération chaque mois.
00:44:42On parle en tonnes. La lutte contre la délinquance organisée, ça prend du temps.
00:44:46C'est une lutte qui se compose d'une première partie par les effectifs de police qui quadrillent le terrain, qui interpellent, qui renseignent.
00:44:55Et par la suite, par l'investigation, ce qui amènera au final une réponse pénale.
00:45:00Outre des effectifs supplémentaires, les syndicats policiers du département demandent un changement de la législation sur les stupéfiants.
00:45:08Aujourd'hui, elle est trop lourde, elle est trop complexe, trop fastidieuse.
00:45:12Quand on parle de démanteler un réseau de stups, ça ne se parle pas en heures, ça ne se parle pas en lourds, ça ne se parle ni en semaines d'ailleurs.
00:45:19C'est bien souvent en mois que ça se parle.
00:45:22Je ne sais pas si vous vous rendez compte, monopoliser des collègues sur des mois, avec le taf qu'il y a à faire à Grenoble, je pense qu'on peut seulement attendre des renforts.
00:45:29Au total, depuis le début de l'année, 72 personnes ont été interpellées sur le territoire grenoblois.
00:45:36Jean-Christophe Kouvi, je me tourne d'abord vers vous.
00:45:39Vous êtes secrétaire national Unité.
00:45:42Après avoir vu ce reportage sur ce qu'il s'est passé encore la nuit dernière à Grenoble, on l'a compris, c'est en quelque sorte le retour de la guerre des gangs dans cette ville.
00:45:52Mais jusqu'à quand ?
00:45:54Bonsoir.
00:45:56Ce n'est pas le retour, ça a toujours existé.
00:45:58Grenoble, ça a toujours été une plaque tournante avec une grosse mafia qui était implantée.
00:46:02Sauf que depuis des années, on a un peu abandonné le terrain.
00:46:06Quoi que disent certains hommes politiques, on a quand même abandonné le terrain.
00:46:11Aujourd'hui, on redécouvre par-ci, par-là les bienfaits de la police de proximité.
00:46:16Sauf que là, le temps est compté.
00:46:20Moi, je sais qu'il y a des collègues qui ont déjà préparé.
00:46:22Déjà, ils se préparent à rentrer un jour, ils nous l'ont dit, avec des blindés dans certains quartiers.
00:46:27Aujourd'hui, ça va être d'actualité dans pas longtemps.
00:46:30On voit des gamins maintenant et des jeunes qui ont des armes lourdes, qui ont des armes de guerre.
00:46:34Donc on se dit, voilà, aujourd'hui, on peut rentrer en tant que policier avec le nombre.
00:46:38Et bientôt, comment on va faire pour y rentrer ?
00:46:40Ce qu'il faut aussi, donc effectivement, mon collègue l'a bien dit, c'est des effectifs.
00:46:44On l'a vu d'ailleurs avec les JO, quand on occupe le terrain,
00:46:47quand on envoie des CRS par exemple dans des endroits, dans des quartiers très sensibles,
00:46:52on sait que pendant X temps, on va occuper ce terrain-là et on va pacifier.
00:46:56Sauf qu'après, les effectifs ne sont pas pérennes, ils s'en vont.
00:46:59Et du coup, la nature reprend ses doigts.
00:47:01Donc il faut les effectifs, il faut aussi des officiers de police judiciaire en nombre
00:47:04pour pouvoir traiter de façon magistrale les procédures.
00:47:11Plus on fait une procédure de qualité, plus elle a de chance d'aboutir devant un juge
00:47:15et d'avoir une peine plus sévère.
00:47:17Et puis après, il y a une réponse pénale ferme.
00:47:19Et les deux faiblesses, elles sont là en fait.
00:47:21C'est la réponse pénale qui n'est pas à la hauteur des attentes.
00:47:24Et puis surtout, c'est la qualité de la procédure où mes collègues font le maximum.
00:47:27Mais ils sont souvent noyés parce que pas assez pour traiter toutes ces procédures.
00:47:32Mais Jean-Christophe Kouvi, vous parliez de manque d'effectifs.
00:47:36Le gouvernement n'en a pas les moyens ou n'en a pas la volonté ?
00:47:40Un peu des deux.
00:47:42Pour l'instant, les moyens parce qu'effectivement, recruter, ça prend du temps.
00:47:46Il faut passer en école de police.
00:47:48Pendant une époque, on avait fermé des écoles de police
00:47:50parce qu'il fallait enlever un fonctionnaire sur deux, c'était l'idée.
00:47:54Les écoles après ont été rouvertes en fonction d'un nouveau président de la République.
00:47:58Et puis après, il y a les budgets.
00:48:00Là, on voit bien par exemple aujourd'hui que le gouvernement est incapable de voter un budget
00:48:03puisqu'il n'y a pas de gouvernement pérenne, de façon pérenne.
00:48:07Donc il nous faut aussi ces budgets-là.
00:48:09Donc bientôt, il va falloir trouver une issue politique.
00:48:11Mais ça, c'est un autre débat.
00:48:13Ce qu'on voit surtout, c'est encore une fois le manque...
00:48:17On a l'impression qu'on n'est pas prêt.
00:48:19Quand on regarde un petit peu, on se compare avec les pays européens,
00:48:22par exemple, sur le domaine de la justice.
00:48:24On voit qu'en France, pour 100 000 habitants, on a 3 procureurs de la République,
00:48:28alors que la moyenne, elle est de 12 dans les pays européens.
00:48:31Les juges, c'est pareil.
00:48:33En France, on a 11 juges pour 100 000 habitants.
00:48:35La moyenne médiane, elle est pratiquement de 18 en Europe.
00:48:38Donc on voit qu'en fait, on n'a pas mis les crédits au niveau de la justice
00:48:41et encore moins au niveau de la police.
00:48:44Donc maintenant, il va falloir travailler sur la technologie aussi
00:48:48parce qu'on voit que les trafiquants aujourd'hui,
00:48:51ils s'entourent de spécialistes.
00:48:53Donc ça va sur le Darknet.
00:48:55Il y a de plus en plus de technologies, en fait, si vous voulez.
00:48:59Et nous, on a besoin d'avoir des enquêteurs aussi au niveau.
00:49:02Karen Schnoor-Ockian, vous confirmez, l'État ne se donne pas les moyens,
00:49:07en tout cas pour tenter de résoudre ce fléau à Grenoble ?
00:49:10Alors, on est à 7 fusillades à Grenoble sur les dernières semaines.
00:49:16Aujourd'hui, il n'y a aucune volonté de l'État d'agir
00:49:19parce qu'il pense acheter la paix sociale en laissant prospérer les trafics.
00:49:24Mais moi, quand on me dit qu'il y a des guerres de gang,
00:49:27mais quand il y a des guerres, il faut procéder comme en temps de guerre.
00:49:30Aujourd'hui, on a un exemple dans le monde qui montre que le combat
00:49:33contre la criminalité marche très bien.
00:49:35C'est le président Naïb Boukele au Salvador qui est passé du pays
00:49:39le plus criminogène avec quasiment le plus de meurtres pour 100 000 habitants
00:49:43à l'un des pays les plus sûrs du monde.
00:49:45Comment est-ce qu'il a fait ? Il a divisé.
00:49:47Il était à 106 meurtres pour 100 000 habitants.
00:49:50Il est passé à 2,4.
00:49:52Mais en fait, il a fait une politique de rafle de tous les criminels.
00:49:57Extrêmement répressive, avec des mesures extrêmement dures.
00:49:59Il faut rappeler, le Salvador, ça reste…
00:50:01Quand on divise par 40 le nombre de meurtres dans un pays,
00:50:05je crois qu'à un moment, il va falloir agir.
00:50:07Aujourd'hui, on est à 7 fusillades à Grenoble.
00:50:09On ne compte pas tout le reste de la France.
00:50:11Aujourd'hui, il y a des fusillades quasiment quotidiennes en France,
00:50:13que ce soit à Marseille, à Saint-Denis, dans les banlieues de Lyon,
00:50:16dans les banlieues de Bordeaux.
00:50:17Il n'y a pas un seul endroit qui soit en paix aujourd'hui, en France.
00:50:20À quel moment l'État va s'en occuper ?
00:50:22L'État ne s'en occupe pas parce qu'il se dit
00:50:24si je n'interviens pas, je gagne de la paix sociale, il n'y aura pas des meutes.
00:50:28Et à un moment, il va falloir prendre ce problème à bras-le-corps.
00:50:31Nathan Devers.
00:50:32Le fait que vous preniez l'exemple du Salvador, cher Garen,
00:50:35me semble significatif.
00:50:37Le Salvador est un pays où M. Boukelle a décidé de mener une politique,
00:50:42comme vous avez dit, extrêmement répressive,
00:50:44consistant en gros à arrêter et à mettre en prison des gens
00:50:48parce qu'ils ont un tatouage.
00:50:50De gang.
00:50:51De gang.
00:50:52Pas un tatouage, un tatouage de gang.
00:50:53Parce qu'ils ont des bras recouverts de tatouage.
00:50:55M. Boukelle reconnaît qu'il y a ce qu'il appelle une marge d'erreur
00:50:59d'environ 10% voire plus,
00:51:01de gens qui sont emprisonnés dans des conditions absolument inhumaines.
00:51:05Bien sûr.
00:51:06Tout cela pour mener la lutte contre l'insécurité.
00:51:10Pendant le même temps, M. Boukelle n'a aucun problème,
00:51:13comme il l'a fait il y a trois ans,
00:51:15à rentrer au Parlement salvadorien avec des armes.
00:51:19Pour menacer les parlementaires.
00:51:20Avec l'armée.
00:51:21Attention, les mots ont un sens.
00:51:23Avec l'armée.
00:51:24On n'arrête pas les gens pour un tatouage.
00:51:25Pour intimider et menacer les parlementaires.
00:51:27Il est rentré avec l'armée.
00:51:28Pour faire une sorte de, sinon de coup d'État, du moins de coup institutionnel.
00:51:32Pendant ce temps-là, M. Boukelle,
00:51:34et renseignez-vous sur la question parce que c'est intéressant,
00:51:36n'a aucun problème à faire exfiltrer,
00:51:39dans des jets privés, vers des pays tiers,
00:51:42les principaux chefs de gang.
00:51:44Autrement dit,
00:51:45et comme tous les observateurs un peu sérieux du Salvador le disent,
00:51:48il est très probable que d'ici deux ou trois ans,
00:51:50on assiste de nouveau à une montée de l'insécurité.
00:51:53Parce que quand on creuse,
00:51:54la guerre qu'il a menée n'est pas tellement une guerre contre les gangs,
00:51:57c'est-à-dire contre les chefs de gang,
00:51:58qu'une guerre populiste autoritaire.
00:52:00Maintenant, quand on parle de Grenoble,
00:52:02et quand on parle du trafic de drogue,
00:52:03j'aimerais juste rappeler une chose qui est évidente.
00:52:05Il y a en France, à peu près,
00:52:07entre 2 et 5 millions de consommateurs réguliers,
00:52:10quotidiens ou réguliers,
00:52:12de drogue comme le cannabis.
00:52:14On est un des plus grands pays d'Europe consommateur de drogue.
00:52:17Face à cela, on a une législation
00:52:19qui est vraiment une des plus répressives aussi d'Europe.
00:52:22Il y a un décalage entre la consommation,
00:52:25qui est une des plus grandes d'Europe,
00:52:26et la législation,
00:52:28qui est une des plus coercitives d'Europe.
00:52:30Un décalage qui est inédit,
00:52:32et qui, à mon avis, nous empêche d'avoir une marge d'action
00:52:35qui est, je dirais, à échelle de la réalité.
00:52:38A savoir qu'on a des ambitions
00:52:41qui sont impossibles à réaliser,
00:52:43et tous les policiers,
00:52:44et je pense que là, on sera d'accord, Garen,
00:52:46que je rencontre et que vous rencontrez sans doute,
00:52:48nous disent, on sait très bien qu'il sera impossible
00:52:51d'éradiquer le trafic de drogue.
00:52:52Tout le monde le sait, c'est impossible.
00:52:54Et ce n'est pas en faisant venir la CRS 8
00:52:56dans un quartier que ça va changer quoi que ce soit.
00:52:58Et pour autant, c'est les objectifs
00:53:00qui sont fixés à échelle politique.
00:53:02Et ça, ça pose, à mon avis, un problème de sérieux.
00:53:04C'est la limite des opérations Placenet
00:53:06qui a eu lieu il y a quelques mois, justement, à Grenoble.
00:53:09C'est la super limite et des opérations Placenet,
00:53:11et des arrestations de trafiquants,
00:53:14et des démantèlement des points de deal
00:53:16qui sont reconstitués à 500 mètres au lendemain.
00:53:18C'est la super limite de notre rapport en France à la drogue
00:53:21qui est, me semble-t-il, obstruée
00:53:23par une forme d'hygiénisme d'État
00:53:26qui empêche de penser sérieusement ce genre de questions.
00:53:29Jean-Christophe Kouvi, justement, à ce sujet.
00:53:32Ces trafiquants, Nathan vient de l'évoquer effectivement,
00:53:35ils sont arrêtés, ils sont relâchés, ils recommencent.
00:53:39Est-ce qu'il faut plus d'exemplarité dans la justice
00:53:42ou des sanctions plus fermes ?
00:53:44Comment on peut envisager de régler ça ?
00:53:48Alors, ils ne sont pas souvent relâchés non plus.
00:53:51Attention, ils sont quand même punis.
00:53:53Mais après, encore une fois, quelle punition vous donnez
00:53:56par rapport à ce que vous avez fait ?
00:53:57Certains vous disent que quand ils vont en prison,
00:53:59c'est comme s'ils avaient payé la TVA.
00:54:01Ils connaissent ces risques, en fait.
00:54:03Donc, il faut quand même des peines de prison très fermes.
00:54:08Je pense qu'il faut mettre le paquet là-dessus.
00:54:10Après, il faut lutter aussi, tout simplement,
00:54:13contre la corruption.
00:54:15S'il n'y a pas de corruption, la drogue ne rentre pas.
00:54:17Donc, il faut lutter contre la corruption.
00:54:19Il faut effectivement être sûr que la loi s'applique
00:54:21et qu'elle soit très dure vis-à-vis des dealers.
00:54:24Il faut taper au portefeuille.
00:54:26Il faut faire des saisies.
00:54:28Parce que les dealers s'entourent, encore une fois,
00:54:30de spécialistes, d'avocats.
00:54:32Ils font des montages financiers.
00:54:33Ils vont sur le Darknet, la cryptomonnaie.
00:54:35On en est là aujourd'hui.
00:54:36On voit des dealers qui utilisent la cryptomonnaie.
00:54:39Donc, il faut aussi, nous, du matériel technologique.
00:54:42Il faut de la formation.
00:54:43Et puis après, il faut avoir des capacités opérationnelles
00:54:47et de renseignements multipliés.
00:54:49Il faut mettre le paquet.
00:54:50On l'a vu à Paris.
00:54:51Quand on met des effectifs sur le terrain,
00:54:52on occupe le terrain.
00:54:53Occuper le terrain ne veut pas dire résoudre tous les problèmes.
00:54:56Mais ça, après, on a la deuxième lame.
00:54:58La deuxième lame, encore une fois, c'est les enquêteurs.
00:55:00Et comme disait mon collègue, c'est un temps long.
00:55:02Sur le temps court, on occupe le terrain.
00:55:04On montre qu'on est là.
00:55:05On rassure la population.
00:55:06On regagne le terrain, les points de deal.
00:55:08Dans un deuxième temps, effectivement,
00:55:10c'est plutôt une procédure un peu plus longue.
00:55:15Parce qu'il faut rassembler les preuves.
00:55:17Il faut faire des écoutes, des filatures, etc.
00:55:19Et après, on présente tout devant la justice.
00:55:22Et là aussi, on demande des coffres forts juridiques.
00:55:24À savoir, quand par exemple, vous passez devant un tribunal,
00:55:28les avocats, et même c'est libre, vous pouvez assister aux délibérés.
00:55:32Et vous comprenez comment l'enquête s'est déroulée.
00:55:34Et donc après, vous vous adaptez.
00:55:35Vous adaptez une stratégie par rapport à ça.
00:55:37Et les dealers ne sont pas bêtes.
00:55:38Ils adaptent cette stratégie par rapport aux stratégies de la police.
00:55:41Donc ça, il faut aussi qu'on arrive à faire un coffre fort juridique
00:55:44à pouvoir cacher, entre guillemets, nos méthodes d'investigation.
00:55:48Joseph Touvenel, Jean-Christophe Coulis vient de le dire.
00:55:50Il faut mettre le paquet.
00:55:52Mais encore une fois, il en faut les moyens.
00:55:56Oui, mais ce sont des choix politiques.
00:56:00D'abord, la France, ce n'est pas l'Amérique du Sud.
00:56:03Heureusement, on protège les libertés publiques et les libertés individuelles.
00:56:08Et c'est bien.
00:56:09C'est ce qui différencie un peu entre une démocratie et une tyrannie.
00:56:14Mais quand on laisse faire les choses,
00:56:16évidemment, ça risque de basculer.
00:56:18Ça risque de basculer si on laisse monter l'insécurité,
00:56:22que ce soit à cause de la drogue ou pour d'autres sujets.
00:56:26Après, se mettent en place des milices,
00:56:28qui ne sont généralement pas les gens les plus raisonnables.
00:56:31Donc, il y a un rôle.
00:56:33C'est une priorité, l'État.
00:56:34La première priorité de l'État, c'est d'assurer la sécurité des citoyens et du pays.
00:56:38Et donc, il faut mettre plus de moyens.
00:56:40Là où je suis en désaccord avec Nathan,
00:56:42quand il parle du décalage, oui, il y a un décalage.
00:56:44Mais surtout, le décalage,
00:56:46ce n'est pas entre le nombre de consommateurs habituel et la dureté des textes.
00:56:52C'est entre la dureté des textes et l'application des textes.
00:56:56On a des textes qui peuvent sembler très durs,
00:56:58oui, mais ils ne sont pas appliqués de façon dure.
00:57:00Quand on vous dit, vous faites telle chose et c'est 10 ans de prison,
00:57:04oui, en fait, l'application, ce n'est généralement pas ça.
00:57:07C'est généralement beaucoup moins.
00:57:08Et donc, on peut mettre toute la législation du monde très, très forte, très, très dure.
00:57:13Si elle n'est pas appliquée, ça ne sert strictement à rien ou à pas grand-chose.
00:57:17Les moyens, c'est l'exemple des Jeux olympiques.
00:57:21Ça a été cité.
00:57:22C'est très intéressant.
00:57:23Définir un périmètre, définir une zone, alors on en a.
00:57:26On a des quartiers à Grenoble qui sont des quartiers de grande insécurité.
00:57:30Il ne s'agit pas d'aller sur un point d'île pendant 3 heures ou 3 jours.
00:57:34Il s'agit de mettre des moyens pérennes sur ces zones
00:57:37avec un contrôle systématique entrée et sortie.
00:57:41Ça a été fait dans un quartier de Marseille et ça a donné de bons résultats.
00:57:44Ça veut dire que c'est gênant pour les habitants.
00:57:47Mais si on veut sécuriser, à la fin, les habitants de ce quartier de Marseille étaient très, très contents.
00:57:52Mais ça demande aussi peut-être un changement législatif pour avoir une législation.
00:57:57Quand ce sont des zones où la police ne peut plus rentrer,
00:58:00où les pompiers ne peuvent plus rentrer ou uniquement en force,
00:58:03sans doute qu'il faut une application spéciale de la législation
00:58:06pour les contrôles dans les espaces publics et dans les espaces privés.
00:58:10Et surtout, regarder les flux financiers
00:58:13et faire une comparaison entre le train de vie et les revenus déclarés.
00:58:17Et ça, ça demande un travail du fisc, des douanes, etc.
00:58:20et remonter les filières et notamment les filières financières.
00:58:23M. Touvenel, mettre la police sur un point d'île ne fait que déplacer le point d'île.
00:58:29Ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:58:30Si, si, vous avez dit que si on met la police, les habitants du quartier sont heureux.
00:58:33Mais ça ne règle absolument pas la question.
00:58:35J'ai très bien écouté ce que vous avez dit.
00:58:37J'ai dit définir les périmètres et les zones.
00:58:39Je n'ai pas dit un point d'île.
00:58:41J'ai pris l'exemple du point d'île.
00:58:42Justement, c'est ça qui est inefficace.
00:58:44Définir des zones de quoi ?
00:58:46Dès que vous aurez la police sur une zone,
00:58:48les dealers ne vont pas arrêter de dealer.
00:58:51Ils vont juste se déplacer.
00:58:52D'abord, les clients ne vont plus venir.
00:58:53Ils vont juste se déplacer.
00:58:54Mais ils iront ailleurs.
00:58:55Ce n'est absolument pas la solution.
00:58:56Et les dealers ne pourront plus dealer dans cette zone-là.
00:58:58Oui, ils iront dealer dans la zone d'à côté.
00:59:00Quand on connaît les banlieues,
00:59:02on sait que les gens qui vivent dans les banlieues,
00:59:05leur territoire, c'est leur sécurité.
00:59:07Quand ils quittent leur territoire,
00:59:09ils se trouvent en grande insécurité
00:59:11et ils n'ont plus les mêmes comportements.
00:59:13C'est très intéressant.
00:59:14Vous pensez qu'ils n'auront aucune capacité d'adaptation ?
00:59:16Le seul moyen de mettre les dealers hors d'état de nuire,
00:59:19c'est de les mettre factuellement hors d'état de nuire,
00:59:21c'est-à-dire les sortir de la rue,
00:59:23c'est-à-dire les mettre en prison.
00:59:24Et tant qu'il n'y aura aucune volonté
00:59:26de mettre les dealers en prison avec des peines lourdes,
00:59:29comme le fait M. Boukelle au Salvador,
00:59:32et je suis désolé de revenir là-dessus,
00:59:34mais vous expliquez, M. Devers,
00:59:37que c'était quasiment un dictateur.
00:59:39Nos prisons sont quand même déjà pleines à craquer.
00:59:41Bien sûr, et vous savez ce qu'il a fait, M. Boukelle ?
00:59:43Il a créé une méga prison de 40 000 places.
00:59:45Quand il y a une volonté politique, tout est possible.
00:59:47Il n'y a absolument aucune volonté politique
00:59:49parce que les politiques pensent acheter la paix civile
00:59:52et comme disait Churchill,
00:59:54vous avez préféré le déshonneur à la guerre,
00:59:56vous aurez la guerre et le déshonneur.
00:59:58Par exemple, un dealer, c'est un gamin de 10 ans
01:00:00qui va dealer parce qu'on l'aurait dealé ?
01:00:02Il n'est pas dealer, il échauffe.
01:00:04Non, il n'y a pas de dealer de 10 ans.
01:00:06Mais parce qu'il s'adapte.
01:00:08Il s'adapte et donc il s'envoie.
01:00:10Il y a tout un arsenal judiciaire,
01:00:12c'est-à-dire mettre les parents pieds au mur
01:00:14quand votre enfant de 10 ans est dealer,
01:00:16vous lui coupez les aides sociales.
01:00:18Heureusement, on ne met pas le gamin en prison.
01:00:20Bien sûr que non, on n'est pas inhumain.
01:00:22C'est bien, on progresse.
01:00:24Je suis toujours au même point, moi.
01:00:26Déjà, ne revenons pas sur Boukelle,
01:00:28qui est publicité à 90 % par sa population.
01:00:30D'accord, mais ce n'est pas le sujet.
01:00:32Il y a beaucoup de dictateurs ou de gens terribles
01:00:34qui sont plébiscités par leur population.
01:00:36Ce n'est pas un dictateur, il est réélu à chaque fois.
01:00:38On en parlera si vous voulez.
01:00:40Après, je connais un tout petit peu le sujet du Salvador.
01:00:42La manière dont ils persécutent, par exemple,
01:00:44ses opposants politiques,
01:00:46mais ce n'est pas un modèle de la France.
01:00:48Il y a beaucoup de pays où les élections
01:00:50peuvent être « libres »
01:00:52et où les situations d'intimidation
01:00:54des opposants, parfois par des moyens
01:00:56extrêmement violents, ne sont pas très rigolotes.
01:00:58Mais en dehors de ça,
01:01:00je voulais remercier Joseph
01:01:02parce que sur un aspect,
01:01:04vous me permettez, pour la première fois de ma vie,
01:01:06d'être d'accord avec Garen.
01:01:08Il faut le saluer.
01:01:10Je pense que mettre des forces
01:01:12de l'ordre sur les points de deal
01:01:14ou sur des territoires, même au sens large du terme,
01:01:16n'est pas efficace pour une raison très simple.
01:01:18C'est qu'aujourd'hui, de toutes les manières,
01:01:20le territoire par excellence du narcotrafic,
01:01:22c'est l'Internet, c'est les réseaux sociaux
01:01:24et c'est plus précisément les messageries cryptées
01:01:26qui sont très difficiles
01:01:28à venir retracer parce qu'il suffit
01:01:30de changer de numéro de téléphone
01:01:32et les services de renseignement se perdent complètement.
01:01:34À partir de là, il me semble que
01:01:36en dehors de la réponse sécuritaire
01:01:38et pénale, il y a une grande question
01:01:40qu'il faut se poser.
01:01:42Que reproche-t-on à un consommateur de drogue ?
01:01:44C'est vraiment la question.
01:01:46Pour ma part, je ne suis pas dans une logique
01:01:48d'hygiénisme d'État.
01:01:50À savoir que si un individu
01:01:52a envie de prendre de la drogue
01:01:54pour se ruiner la santé, qu'il le fasse,
01:01:56c'est son affaire.
01:01:58Non, parce que c'est nous qui payons
01:02:00la sécurité sociale.
01:02:02S'il se ruine la santé, c'est la collectivité
01:02:04qui va payer.
01:02:06Je ne suis pas d'accord.
01:02:08La consommation d'alcool, c'est exactement la même logique.
01:02:10La consommation de tabac, c'est exactement la même logique.
01:02:12C'est pour ça que c'est réglementé.
01:02:14Dans le cadre d'une dépénalisation, les choses sont réglementées.
01:02:16Quand un individu se ruine la santé,
01:02:18il me semble que philosophiquement,
01:02:20un État ne peut pas interdire ça à un individu.
01:02:22Ce qu'un État peut interdire à un individu,
01:02:24et ce qu'il doit interdire à un individu,
01:02:26c'est quand un individu met en péril la santé d'autrui.
01:02:28C'est la problématique qui s'était posée, par exemple,
01:02:30pendant le coronavirus.
01:02:32Moi, personnellement, ce que je reproche
01:02:34aux consommateurs de drogue,
01:02:36c'est qu'ils financent des réseaux
01:02:38qui font couler du sang,
01:02:40qui créent de l'insécurité dans des quartiers,
01:02:42et qui rendent le vivre-ensemble impossible,
01:02:44et qui détruit le tissu social.
01:02:46Il me semble que dans ce contexte, ce qu'il faut poser,
01:02:48ce n'est pas tellement dans le cadre
01:02:50d'une solution française qui est celle, je le répète,
01:02:52d'une forme d'hygiénisme d'État
01:02:54qui se rapproche un peu de la prohibition
01:02:56ou d'une forme de puritanisme
01:02:58dont on a vu l'expression magnifique pendant le coronavirus.
01:03:00En revanche, c'est celle de la responsabilité citoyenne.
01:03:02Quand vous avez de l'argent,
01:03:04que vous êtes dans une relation
01:03:06de dépendance vis-à-vis de telle ou telle substance,
01:03:08est-ce que vous allez financer
01:03:10des mafias qui recrutent
01:03:12tous les déshérités
01:03:14de tel ou tel quartier, et qui ensuite
01:03:16les vouent ou bien à la prison ou bien à la mort ?
01:03:18C'est ça, à mon avis, la question qu'il faut poser.
01:03:20Et si on se compare, dans cette logique-là,
01:03:22à la lumière de cette question
01:03:24à nos voisins européens, on pourrait
01:03:26éventuellement envisager de créer
01:03:28un grand débat sur la question des drogues en France
01:03:30avec peut-être aussi, parmi
01:03:32les perspectives posées, la perspective
01:03:34entre autres de la dépénalisation
01:03:36ou celle de la légalisation, qui me semblerait
01:03:38intéressante au moins d'en discuter.
01:03:40A titre personnel, j'en suis plutôt favorable,
01:03:42mais au moins qu'on puisse discuter de ces questions,
01:03:44ça me semblerait important.
01:03:46On a beaucoup de sujets à aborder ce soir,
01:03:48je vais juste donner une dernière fois la parole
01:03:50à Jean-Christophe Couvis sur ce sujet.
01:03:52Oui,
01:03:54je survole un petit peu les débats.
01:03:56Le problème, alors,
01:03:58vous avez deux solutions, soit effectivement
01:04:00ça passe par la prévention
01:04:02et la répression, bien sûr, c'est les deux jambes,
01:04:04mais la prévention, c'est aussi l'éducation.
01:04:06Et là, aujourd'hui, on voit bien que l'éducation
01:04:08ne marche pas, étant donné que
01:04:10vous tombez dans la délinquance.
01:04:12Donc que fait un gouvernement,
01:04:14quand l'éducation ne marche pas ?
01:04:16L'éducation, ça doit servir à instruire
01:04:18et à former des citoyens.
01:04:20Du coup, vous faites quoi ? Vous faites du contrôle.
01:04:22Aujourd'hui, on préfère contrôler.
01:04:24Les gens sont prêts à perdre une partie de leur liberté
01:04:26pour acheter cette paix sociale
01:04:28et d'être tranquilles.
01:04:30On le voit notamment avec les caméras,
01:04:32on le voit avec de plus en plus de contrôle.
01:04:34Il faut trouver le bon équilibre,
01:04:36pour garder cette paix
01:04:38et cette liberté.
01:04:40Moi, franchement,
01:04:42ça ne me fait pas rêver,
01:04:44l'Amérique du Sud,
01:04:46avec du contrôle
01:04:48des individus comme ça,
01:04:50sans jugement ni rien.
01:04:52On a la liberté en France, il faut la garder.
01:04:54Par contre, effectivement,
01:04:56il faut être un peu plus ferme.
01:04:58Il ne faut pas oublier la prévention,
01:05:00mais il faut être beaucoup plus ferme
01:05:02sur la répression.
01:05:04Aujourd'hui, on voit bien qu'on a
01:05:06une problématique,
01:05:08notamment, c'est la place de prison.
01:05:10Par exemple, sur Grenoble,
01:05:12on a une mairie qui n'est pas au niveau
01:05:14des attentes des citoyens.
01:05:16Quand on a une idéologie qui fait
01:05:18qu'on ne veut pas mettre de caméras,
01:05:20que les policiers n'ont pas accès aux caméras
01:05:22pour traiter les procédures,
01:05:24qu'on n'a pas assez de police municipale
01:05:26et qu'elle n'est pas armée non plus pour intervenir,
01:05:28vous avez une dichotomie entre l'action
01:05:30publique de la police et de la justice
01:05:32et à côté, une mairie qui fait la résistance.
01:05:34Donc, il ne faut pas s'étonner
01:05:36qu'on ait ce problème.
01:05:38Un dernier mot, il faut qu'on avance.
01:05:40Très rapidement. Je suis parfaitement d'accord
01:05:42avec vous sur la question sécurité à Grenoble.
01:05:44Personne ne peut dire que les choses sont formidables
01:05:46quand il y a plein de fusillades tout le temps.
01:05:48Et à mon avis, ça doit être remis à la question
01:05:50de l'échelle nationale du trafic de drogue.
01:05:52J'aimerais juste rappeler que récemment,
01:05:54la revue britannique Oxford Economics
01:05:56a fait un classement des villes
01:05:58en fonction de leur qualité de vie
01:06:00et que Grenoble, je ne dis pas ça,
01:06:02je n'ai aucune publicité à faire de Grenoble.
01:06:04Si personnellement, je devais faire la publicité
01:06:06d'une ville, ce serait celle de Nice, pas Grenoble.
01:06:08Mais Grenoble a été classée
01:06:10ville du monde,
01:06:12où la qualité de vie est la meilleure au monde.
01:06:14Donc, à mon avis, il ne faut pas non plus cracher
01:06:16complètement sur la politique de la ville.
01:06:18Les journalistes n'ont jamais mis les pieds à Grenoble.
01:06:22Ils aiment bien aller faire du ski
01:06:24au-dessus de Grenoble, mais ils ne vivent pas à Grenoble.
01:06:267 fusillades dans les dernières semaines.
01:06:28On change de débat tout de suite.
01:06:30On revient sur ces faits. La nuit dernière,
01:06:32des policiers ont été pris dans un
01:06:34gatapan à Boissy-Saint-Léger.
01:06:36C'est dans le Val-de-Marne.
01:06:38Ils ont été ciblés par des tirs de mortier
01:06:40alors qu'ils revenaient au commissariat.
01:06:42Les faits avec Célia Barotte du service
01:06:44police-justice de CNews. On en parle juste après.
01:06:46Selon les informations
01:06:48communiquées par la préfecture de police
01:06:50de Paris, les faits se sont déroulés
01:06:52aux alentours de minuit 45,
01:06:54une heure du matin dans cette commune du Val-de-Marne.
01:06:56Les policiers qui venaient de se stationner
01:06:58avec leur véhicule devant le commissariat
01:07:00ont été pris pour cibles par des
01:07:02tirs de mortier. Une source
01:07:04nous a indiqué que les individus qui ont
01:07:06effectué ces tirs se trouvaient cachés
01:07:08dans des buissons. Face à cette attaque,
01:07:10les policiers ont fait usage
01:07:12de moyens de défense intermédiaire.
01:07:14Il y a eu des tirs de LBD
01:07:16et les individus ont pris la fuite.
01:07:18Bilan, des impacts ont été relevés
01:07:20sur le véhicule de police.
01:07:22Un fonctionnaire a été légèrement blessé
01:07:24lors de cette intervention.
01:07:26Des constatations ont été réalisées
01:07:28et une enquête a été ouverte pour identifier
01:07:30et interpeller les auteurs de ces faits.
01:07:32Les syndicats de police évoquent
01:07:34un guet-tapant et le préfet de police de Paris
01:07:36a condamné avec la plus grande
01:07:38fermeté ses agissements.
01:07:40Et je salue Maxime Thiebaud,
01:07:42qui vient de nous rejoindre. Vous êtes avocat,
01:07:44vous allez donc participer avec nous
01:07:46au débat. Je me tourne une nouvelle fois
01:07:48vers vous Jean-Christophe Kouvi.
01:07:50On a entendu les faits avec
01:07:52notre journaliste. Encore une fois,
01:07:54la police est prise
01:07:56pour cibles. Plus personne n'a peur
01:07:58de la police aujourd'hui ?
01:08:00Non, je ne dirais pas plus personne.
01:08:02Une certaine catégorie de personnes n'ont pas peur
01:08:04de la police, effectivement.
01:08:06Là, c'est le guet-tapant. Pourquoi ? Parce que quelques jours
01:08:08avant, il y avait eu une descente et on avait
01:08:10gêné le trafic, en fait.
01:08:12Donc, si vous voulez, c'est une vente d'Etat.
01:08:14Donc, derrière,
01:08:16là aussi, une fois qu'on va interpeller ces individus,
01:08:18il faut que derrière, la justice passe
01:08:20et qu'il faut être sans pitié, en fait, dès lors
01:08:22qu'on s'attaque à la police. Encore une fois,
01:08:24c'est le service public. Il faut sacraliser
01:08:26le service public. Donc,
01:08:28regardez Pissevin, par exemple.
01:08:30On crée un commissariat de quartier,
01:08:32on crée un commissariat de quartier,
01:08:34deux, trois jours après où on fait la publicité,
01:08:36le commissariat brûle. Donc, on voit bien qu'on
01:08:38dérange. Et en fait,
01:08:40ces voyous pensent que la police
01:08:42est une bande rivale. Non, la police
01:08:44représente la loi. Et donc, encore une fois,
01:08:46c'est qu'elle va être derrière
01:08:48la réponse, j'allais dire,
01:08:50de l'État. C'est ça qui est important.
01:08:52C'est qu'il faut être sans pitié par rapport à ces personnes-là.
01:08:54Maxime Thiebaud,
01:08:56pour vous entendre sur ce sujet,
01:08:58on le voit bien,
01:09:00Jean-Christophe Couville vient de le dire,
01:09:02il y a un gros problème au niveau
01:09:04de ce qui est fait, en tout cas,
01:09:06pour mettre fin à ce genre
01:09:08d'acte envers la police
01:09:10qui, on le rappelle, est une institution
01:09:12de la République.
01:09:14Est-ce qu'il faut... Les sanctions
01:09:16ne sont pas assez fermes. Est-ce que
01:09:18c'est un manque de moyens, aujourd'hui,
01:09:20en France ? Vous venez de le dire,
01:09:22en fait, la police, c'est une institution de la République.
01:09:24Sauf qu'on sait pertinemment qu'il y a des quartiers
01:09:26en France où la République n'est plus présente.
01:09:28Il y a des zones de non-droit dans notre pays.
01:09:30Donc, à partir du moment où la République veut
01:09:32plus ou moins être présente ou, en tout cas, s'imposer,
01:09:34elle n'est pas respectée par
01:09:36ces systèmes qui se sont installés,
01:09:38qui vivent autour d'une société économique complètement
01:09:40différente et de ces codes complètement différents
01:09:42et qui veulent imposer leur loi et qui ne veulent
01:09:44surtout pas que la République soit présente.
01:09:46Alors, maintenant, comment y répondre ? Effectivement,
01:09:48on se rend compte que, en réalité, les outils
01:09:50dont on dispose actuellement, ils sont assez faibles.
01:09:52Il y a eu un super rapport qui a été fait
01:09:54par le sénateur socialiste Jérôme Durin
01:09:56sur la question du trafic de drogue,
01:09:58notamment en France, où il expliquait
01:10:00le manque de moyens, le manque aussi de volonté politique
01:10:02depuis 40 ans, parce qu'on ne va pas se mentir,
01:10:04ce n'est pas qu'une responsabilité de M. Macron.
01:10:06C'est aussi qu'on a une politique pénale
01:10:08depuis 40 ans qui fait qu'on a complétifié
01:10:10le système et qui fait que les trafics
01:10:12en drogue, avec une ouverture des frontières,
01:10:14avec un libéralisme, notamment
01:10:16sur tous les produits de stupéfiants,
01:10:18peuvent plus facilement s'implanter.
01:10:20Alors maintenant, d'un point de vue réponse
01:10:22pénale, à mon avis, il faut arriver
01:10:24à déstructurer avec des peines
01:10:26qui soient déjà intelligibles,
01:10:28notamment pour les plus jeunes qui sont attrapés,
01:10:30parce que le problème aujourd'hui, c'est que les peines pénales
01:10:32ne sont pas forcément compréhensibles,
01:10:34que la hiérarchie des peines
01:10:36à premièrement un sursis, ensuite un sursis
01:10:38probatoire, ensuite peut-être une peine d'emprisonnement
01:10:40avec un mandat de dépôt à la clé,
01:10:42est peut-être aussi incompréhensible.
01:10:44Et moi, je suis très attaché à l'idée des peines courtes.
01:10:46C'est-à-dire, vous vous faites choper une première fois,
01:10:48vous passez en comparution immédiate,
01:10:50et bien, vous savez que si
01:10:52vous en prenez à un policier, que vous en prenez
01:10:54à un gendarme, vous n'allez prendre qu'un jour de prison.
01:10:56Et déjà, ça, c'est pas mal.
01:10:58Et après, vous savez, il y a des magistrats qui déjà
01:11:00essaient de s'accommoder un peu
01:11:02de cette volonté de peine courte, et qui parfois
01:11:04font des renvois de dossiers dans
01:11:06le cadre de comparution immédiate,
01:11:08mettent au chaud, entre guillemets, le jeune qui a attaqué
01:11:10le policier et le gendarme, c'est-à-dire le mettent en
01:11:12mandat de dépôt en détention provisoire, dans l'attente
01:11:14de juger lors de l'audience de renvoi,
01:11:16parce qu'ils savent que pendant 15 jours, 3 semaines,
01:11:18il va être un petit peu marqué au fer rouge par l'expérience
01:11:20de la détention, et qu'il recommencera...
01:11:22Encore une fois, on n'a pas de place ?
01:11:24Alors oui, on n'a pas de place,
01:11:26on n'a pas de volonté, mais surtout, on n'a pas d'accompagnement derrière.
01:11:28C'est-à-dire que, d'un point de vue réponse pénale,
01:11:30vous allez faire un petit tour en prison,
01:11:32le drame, c'est que vous avez
01:11:34plein de jeunes qui sortent de la prison
01:11:36en ayant attrapé leur galon d'officier...
01:11:38Donc c'est l'accompagnement derrière ?
01:11:40Comment ? C'est l'accompagnement derrière ?
01:11:42Non, mais c'est aussi que c'est devenu une sorte de passage
01:11:44obligatoire, qui fait de vous un homme.
01:11:46Donc, de s'attaquer à un flic,
01:11:48et je le dis un peu vulgairement,
01:11:50parce que c'est comme ça qu'ils réfléchissent,
01:11:52de s'attaquer à un policier, de passer
01:11:54un petit tour en cabane, de ressortir,
01:11:56d'arriver dans la banlieue, vous devenez le cadreur.
01:11:58Et comment on détruit cette logique-là ?
01:12:00Et bien malheureusement, la réponse pénale derrière,
01:12:02elle n'est pas présente, parce qu'en plus, on a une désacralisation
01:12:04des fonctions publiques,
01:12:06et notamment les fonctions régaliennes, à savoir la police
01:12:08et la gendarmerie.
01:12:10J'invite deux choses dans ce que vous avez dit,
01:12:12avec lesquelles je suis en accord.
01:12:14La première, vous avez commencé en disant que la police
01:12:16est une institution de la République.
01:12:18Alors, il y a les gens qui agressent les policiers,
01:12:20et il y a aussi ceux qui ont, me semble-t-il,
01:12:22une responsabilité non pas judiciaire,
01:12:24mais morale, dans la haine qui se
01:12:26dresse contre les policiers.
01:12:28Et en tant qu'institution de la République,
01:12:30la police mérite d'être critiquée.
01:12:32Toutes les institutions méritent de l'être.
01:12:34L'hôpital public, l'éducation nationale, la justice,
01:12:36les médias, etc.
01:12:38En revanche, il y a,
01:12:40non pas une différence, mais un gouffre
01:12:42entre le fait de critiquer le fonctionnement,
01:12:44voire l'esprit d'une institution,
01:12:46et d'insulter ses représentants.
01:12:48Et quand je vois certains,
01:12:50et parfois certains députés,
01:12:52parfois certains membres de l'élite
01:12:54politique, intellectuelle française,
01:12:56reprendre à leur compte
01:12:58des slogans comme
01:13:00« Acabes, tous les policiers sont des
01:13:02bâtards » littéralement, voire
01:13:04parfois des slogans encore plus violents,
01:13:06qui poussent littéralement à la haine
01:13:08contre la police. Je vous rappelle M. Mélenchon
01:13:10qui disait récemment qu'il trouvait ça rigolo
01:13:12que d'inciter à la violence
01:13:14contre les policiers, en tout cas
01:13:16que c'était de l'humour et que ça faisait
01:13:18partie de la tradition satirique française.
01:13:20Les policiers sont des individus
01:13:22qui travaillent pour l'État,
01:13:24qui sont payés une misère,
01:13:26qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles,
01:13:28qui sortent de chez eux le matin en se demandant
01:13:30s'ils vont rentrer vivants le soir, si leur femme
01:13:32ne va pas se faire agresser quand elle va faire les courses
01:13:34ou quand elle rentre à la maison, etc.,
01:13:36si leurs enfants aussi. L'insulte
01:13:38des policiers, ceux qui
01:13:40participent de cette logique,
01:13:42portent une responsabilité
01:13:44morale, tous les policiers vous le diront,
01:13:46on en connaît tous et c'est scandaleux,
01:13:48dans la haine qui se déverse sur eux.
01:13:50Et encore une fois, dire cela,
01:13:52ce n'est absolument pas
01:13:54« défendre » les syndicats
01:13:56de la police ou les revendications
01:13:58de la police. On peut tout à fait, par exemple,
01:14:00avoir une réflexion extrêmement critique
01:14:02sur le fonctionnement de l'hôpital public.
01:14:04Personne autour du plateau dira qu'il se porte bien.
01:14:06Tout le monde dira que c'est une catastrophe.
01:14:08Sans insulter pour autant les infirmiers.
01:14:10Et quiconque dirait que les infirmiers sont
01:14:12des bâtards, on le chasserait
01:14:14immédiatement du plateau en disant qu'il a
01:14:16perdu la raison. Pour une raison très simple,
01:14:18si des infirmiers peuvent avoir ici ou là
01:14:20des comportements qui sont contestables,
01:14:22tout le monde sait que c'est parce qu'ils
01:14:24travaillent, et ils et elles travaillent, dans des conditions qui sont
01:14:26de plus en plus stressantes, avec des remunérations
01:14:28qui se donnent de moins en moins gratifiantes,
01:14:30et que tout ça est le fruit de politiques
01:14:32de l'hôpital. Et donc, vraiment, j'insiste
01:14:34là-dessus, la responsabilité des gens
01:14:36qui peuvent pousser, directement
01:14:38ou indirectement, à la haine contre les policiers,
01:14:40c'est très grave.
01:14:42Joseph Touvenel, il y a une perte
01:14:44d'autorité dans notre société ?
01:14:46Oui parce qu'on a tout construit pour
01:14:48depuis en gros 68.
01:14:5068, les slogans,
01:14:52la mode, c'était le refus de l'autorité.
01:14:54Et tout ça s'est construit
01:14:56et les générations de 68,
01:14:58qui sont devenues au pouvoir, elles ont
01:15:00s'aimé. Alors l'autorité,
01:15:02c'est pas l'autoritarisme.
01:15:04Mais quand on refuse l'autorité,
01:15:06quand on refuse l'autorité au sein
01:15:08des familles, par exemple, parce que
01:15:10les familles, c'est aussi une structure,
01:15:12où on nous a fabriqué,
01:15:14ou fait fabriquer, des parents
01:15:16copains. Non.
01:15:18Les parents sont des gens
01:15:20qui sont là pour aimer leurs enfants et pour les éduquer.
01:15:22C'est pas des copains. Quand
01:15:24on a eu la grande mode de
01:15:26l'autorité, il faut laisser l'enfant libre de tout faire.
01:15:28On en croise, tous ceux qui prennent les transports
01:15:30en commun, on en croise d'ailleurs.
01:15:32Qu'est-ce que ça va donner plus tard ?
01:15:34Ça va être des gens qui refusent toute
01:15:36forme d'autorité. Parce que
01:15:38on ne leur a pas appris que
01:15:40l'autorité, c'était quelque chose
01:15:42à respecter et de respectable.
01:15:44Mais c'est toute la différence
01:15:46entre l'autorité, l'autoritarisme
01:15:48et l'autorité vient
01:15:50à un moment donné, ça se forme,
01:15:52ça s'apprend, ça s'éduque.
01:15:54Et l'éducation nationale, à un moment donné,
01:15:56a failli. Et en grande
01:15:58part, failli. Par lâcheté.
01:16:00On voit très bien
01:16:02dans des écoles, dès le plus jeune âge,
01:16:04on voit des enfants plus
01:16:06difficiles que d'autres. Et une partie
01:16:08du jeu, pas pour tous,
01:16:10pas pour tous les enseignants, mais une partie
01:16:12du jeu, c'est surtout, je me
01:16:14voile la face, l'année prochaine
01:16:16il ne sera plus là et je passe la
01:16:18patate chaude. Pourvu que les parents
01:16:20ne viennent pas brailler, parce que généralement
01:16:22c'est aussi des parents difficiles.
01:16:24Et c'est tout un enchaînement. C'est cet
01:16:26enchaînement idéologique, cet enchaînement
01:16:28idéologique, on le retrouve de façon très
01:16:30précise à plusieurs moments. Alors ce n'est pas que ça
01:16:32heureusement, mais c'est aussi ça.
01:16:34Karen,
01:16:36peut-être que vous mettez la fin sur ce sujet.
01:16:38Sur ce que disait le secrétaire national
01:16:40d'unité, que les délinquants
01:16:42considèrent l'État comme une bande rivale.
01:16:44Absolument. Ils considèrent
01:16:46l'État en entier comme une bande
01:16:48rivale, d'ailleurs c'est pour ça qu'on voit bien que
01:16:50ils n'attaquent pas que les policiers.
01:16:52Pour rappel, il y a 15 000 policiers
01:16:54blessés par an en France.
01:16:5615 000.
01:16:58Ils attaquent aussi les pompiers. Ils attaquent
01:17:00tout ce qui représente l'État. Parce que
01:17:02ces gens sont dans un
01:17:04tribalisme. Et on le voit très bien, d'ailleurs
01:17:06dans les guerres de gang, on le voyait
01:17:08par exemple il y a 2-3 ans à Dijon,
01:17:10il y avait une guerre de gang entre
01:17:12les Algériens et les Tchétchènes.
01:17:14Aujourd'hui,
01:17:16on pense encore
01:17:18de la France comme une nation unie.
01:17:20Non, aujourd'hui on voit des secteurs
01:17:22de France qui sont tenus par telle
01:17:24et telle bande, de telle et telle
01:17:26origine et nationalité. Et tant qu'on
01:17:28ne regardera pas ça, avec un
01:17:30regard global, on ne comprendra rien
01:17:32à la situation. Si on dit c'est le trafic de drogue,
01:17:34non. Il y a le trafic de drogue des pays de l'Est,
01:17:36il y a le trafic de drogue d'Afrique du Nord
01:17:38et chacun se déteste entre eux. Et ils détestent
01:17:40tous surtout la France et l'État.
01:17:42Mais ça c'est très juste parce qu'on oublie
01:17:44très souvent qu'une nation c'est l'amour
01:17:46d'un passé commun, c'est l'envie d'un présent
01:17:48ensemble et c'est l'espoir d'un futur.
01:17:50Et en réalité, on se rend compte qu'on a
01:17:52par la volonté multiculturelle
01:17:54et la destruction en réalité
01:17:56de la transmission des savoirs et de la logique de faire
01:17:58nation, on a créé comme ça
01:18:00des communautés, des peuples, au sein même d'un même
01:18:02territoire et on en a les conséquences aujourd'hui
01:18:04Après le trafic de stupéfiants reste
01:18:06dans la plupart
01:18:08de ces affaires que l'on évoque, notamment
01:18:10depuis le début de la soirée, le trafic
01:18:12de drogue, justement à Nîmes
01:18:14dans le quartier de Pise 20, connu pour
01:18:16ces trafics de stupéfiants. Un incendie
01:18:18a ravagé un commerce juste
01:18:20à côté du nouveau poste de police.
01:18:22Son inauguration était prévue lundi
01:18:24elle pourrait être repoussée
01:18:26Une enquête a été ouverte
01:18:28Retour dans un premier temps sur les faits
01:18:30avec Solène Boulan
01:18:34C'est dans cette boucherie en travaux, au sein du
01:18:36quartier Pise 20 à Nîmes, qu'un incendie
01:18:38s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi
01:18:40Vers 2h du matin
01:18:42Une explosion retentit
01:18:44Le souffle arrache les rideaux métalliques
01:18:46et les baies vitrées du commerce
01:18:48qui devaient ouvrir en septembre prochain
01:18:50Le nouveau commissariat, qui jouxte
01:18:52le magasin, a lui aussi été touché
01:18:54par des dégâts collatéraux
01:18:56L'inauguration du poste de police
01:18:58était prévue pour lundi prochain
01:19:00Selon le préfet du Gard, des experts ont
01:19:02été dépêchés sur place pour déterminer
01:19:04les circonstances de l'incendie
01:19:06Il n'est pas possible à cette heure de savoir
01:19:08quelles sont les causes précises de l'incendie
01:19:10Si l'incendie est volontaire ou accidentel
01:19:12si cela relève d'une action volontaire
01:19:14c'est une action qui est extrêmement condamnable
01:19:16Pour ce syndicat de police, l'incendie
01:19:18du commerce qui a touché le commissariat
01:19:20n'est pas une simple coïncidence
01:19:22Bien sûr qu'on s'oriente
01:19:24immédiatement sur
01:19:26la thèse
01:19:28volontaire
01:19:30Cette explosion, cet incendie
01:19:32est quand même très suspect au lendemain
01:19:34de l'ouverture du bureau
01:19:36de police dans un établissement
01:19:38dans un commerce qui est
01:19:40mitoyen à ce bureau de police
01:19:42Une enquête judiciaire a été ouverte par la procureure
01:19:44de la République de Nîmes
01:19:48On a quand même la démonstration
01:19:50que tenir les territoires c'est essentiel
01:19:52que tout ne se fait pas de façon virtuelle
01:19:54avec des commandes sur le web
01:19:56je commande ma dose de drogue
01:19:58et tout ça passe par le net
01:20:00Si on ne tient pas les territoires, on ne tient rien
01:20:02C'est ça la démonstration
01:20:04Les deux existent
01:20:06Il y a le trafic de terrain
01:20:08On parle de la drogue, mais derrière
01:20:10il y a bien d'autres trafics
01:20:12il y a les vols, il y a les attaques, il y a l'insécurité
01:20:14il y a la prostitution, on ne nous parle jamais de la prostitution
01:20:16La traite des êtres humains
01:20:18ça n'a l'air d'intéresser personne
01:20:20Dans ces territoires
01:20:22à l'heure où on parle, il y a des quasi-esclaves sexuels
01:20:24et ça n'a pas l'air de choquer
01:20:26qui ne sont pas majeurs pour beaucoup
01:20:28et ça n'a pas l'air de choquer tous ceux qui défendent comme ça les droits de l'homme
01:20:30Moi ça me choque profondément
01:20:32qu'on laisse faire dans notre pays
01:20:34ce trafic d'êtres humains
01:20:36et si on ne reprend pas les territoires
01:20:38on n'arrivera pas à libérer ces gens
01:20:40Mais ça vous choque aussi quand je vous dis qu'il faut construire des méga-prisons
01:20:42et balancer les criminels dedans
01:20:44Jean-Christophe Couville
01:20:46Les autorités luttent contre le trafic de drogue
01:20:48contre ces violences
01:20:50L'hypothèse que le poste
01:20:52de ce commissariat
01:20:54était une cible
01:20:56est-elle crédible ?
01:20:58Ce qui est quand même bizarre
01:21:00c'est que mardi on parlait de l'ouverture d'un poste de police
01:21:02et mardi soir
01:21:04manque de bol
01:21:06le magasin d'à côté brûle
01:21:08et fait brûler le commissariat
01:21:10On va dire que le hasard n'existe pas
01:21:12quand une fois il y a une enquête
01:21:14je ne peux pas trop me pencher dessus
01:21:16mais je trouve
01:21:18que c'est quand même hasardeux
01:21:20de se pencher dessus
01:21:22Bref, on voit bien qu'il faut passer des messages
01:21:24et qu'en fait quelque part
01:21:26quand on s'implante et qu'on veut reprendre le terrain
01:21:28on voit bien déjà les messages
01:21:30que veulent nous faire passer certains
01:21:32en disant ici c'est chez moi
01:21:34vous n'allez pas faire les malins
01:21:36on s'y attendait un petit peu
01:21:38mais je pensais même que ça reviendrait
01:21:40un peu plus tard
01:21:42bon là ils ont réagi très rapidement
01:21:44après oui il faut reprendre le territoire
01:21:46il faut mettre sous cloche un quartier
01:21:48je suis désolé de le dire comme ça
01:21:50mais c'est vrai
01:21:52on l'a démontré justement avec les JO
01:21:54c'était vraiment un test match
01:21:56qu'on a réussi parce qu'on a démontré
01:21:58qu'il y a une volonté politique
01:22:00et on est capable dans ce pays
01:22:02justement de relever des défis
01:22:04on voit bien que c'est cette volonté là
01:22:06qui fait qu'on y arrive
01:22:08et quand on met un quartier sous cloche
01:22:10ça veut dire quoi mettre un quartier sous cloche ?
01:22:12c'est comme à Paris
01:22:14vous mettez des effectifs tout autour
01:22:16et puis vous contrôlez tout
01:22:18les entrées et les sorties
01:22:20vous regagnez un petit peu aussi
01:22:22la sécurité avec les citoyens
01:22:24vous savez la mardi j'étais en direct
01:22:26depuis quelques jours c'était tranquille
01:22:28elle ne reconnaissait pas son quartier
01:22:30parce qu'elle voyait les policiers qui étaient dedans
01:22:32et en fait il y avait une petite paix sociale qui s'installait
01:22:34et même elle a trouvé ça un peu bizarre
01:22:36et donc en fait on voit bien
01:22:38que les gens ils attendent ça
01:22:40ceux qui habitent là dans les quartiers de reconquête républicaine
01:22:42ils veulent la paix
01:22:44et donc il y a encore une fois une minorité de voyous
01:22:46qui mènent tout le monde à la baguette
01:22:48et c'est cela qu'il faut
01:22:50il faut s'attacher à ça
01:22:52enfin je ne sais pas
01:22:54je vais parler un peu comme dans la médecine
01:22:56vous avez une épidémie, vous avez un foyer épidémique
01:22:58qu'est-ce que vous faites ?
01:23:00vous allez vous attaquer à ce foyer épidémique pour essayer d'entraver
01:23:02l'épidémie, et bien là c'est la même chose
01:23:04à un moment donné il y a une bande de délinquants
01:23:06qui occupent ces terrains, ces territoires
01:23:08vous occupez encore une fois le secteur
01:23:10vous pacifiez, pendant ce temps il y a des équipes
01:23:12d'officiers de police judiciaire
01:23:14et d'enquêteurs qui permettent
01:23:16justement de faire dans un temps long
01:23:18et de travailler un petit peu dans la matière
01:23:20et de faire condamner après
01:23:22ces délinquants
01:23:24et la justice derrière doit être implacable
01:23:26et construire de nouvelles places de prison
01:23:28avec effectivement des places de prison
01:23:30mais dedans des cellules dignes
01:23:32c'est-à-dire qu'on n'y met pas 3, 4, 10 personnes dedans
01:23:34on y met une seule personne dans 9 mètres carrés
01:23:36et cette personne elle est là pour se réhabiliter derrière
01:23:38certains ne pourront
01:23:40jamais être réhabilités parce qu'ils ont
01:23:42basculé dans une autre dimension
01:23:44mais les autres, les trois quarts, on peut les rattraper
01:23:46à condition effectivement qu'on travaille et qu'on y mette
01:23:48ses moyens
01:23:50pour éviter la récidive en fait.
01:23:52Pour reprendre les éléments de langage de Jean-Christophe Couville
01:23:54Nathan, mettre sous cloche
01:23:56un quartier, c'est comme ça, c'est par là
01:23:58qu'on réussira cette reconquête républicaine ?
01:24:00Moi j'avais une question
01:24:02à poser à Jean-Christophe.
01:24:04Je vous aime beaucoup vous savez,
01:24:06j'écoute votre analyse avec intérêt
01:24:08mais j'ai une question, c'est que vous mettez le zoom
01:24:10en quelque sorte sur la consommation
01:24:12sur la demande
01:24:14sur l'offre pardon
01:24:16et vous ne la mettez pas sur la demande
01:24:18sur les consommateurs. Il y a en France
01:24:20je le répète parce que c'est majeur
01:24:22entre 2 et 5 millions de consommateurs
01:24:24de drogue réguliers
01:24:26donc cela signifie
01:24:28que quel que soit
01:24:30le durcissement qu'il puisse y avoir
01:24:32de la politique antidrogue
01:24:34de répression, ça ne changera rien au fait
01:24:36que sur les 5 millions il y en a 2
01:24:38qui sont dans une relation de dépendance
01:24:40quotidienne voire pluricotidienne
01:24:42à la drogue et
01:24:44il me semble qu'il n'y a aucun
01:24:46précédent, ni chez nos voisins
01:24:48ni dans l'histoire des 2
01:24:50derniers siècles, d'un pays qui ait réussi
01:24:52à éradiquer des addictions
01:24:54chez des citoyens. Ce que je veux dire par là
01:24:56c'est qu'il me semble aussi
01:24:58que par-delà la question encore
01:25:00une fois pénale, policière
01:25:02la question de la justice, la question
01:25:04d'empêcher des mafias de
01:25:06se répandre dans des quartiers et là-dessus on est tous les deux
01:25:08d'accord, il n'y a aucun doute. Il y a
01:25:10aussi celle d'une forme
01:25:12d'illusion qui est à mon
01:25:14avis un peu comparable, mutatis mutandis
01:25:16parce que c'est évidemment pas la même chose mais à la
01:25:18prohibition, ça veut dire vous avez une politique
01:25:20qui demande aux gens de ne pas consommer
01:25:22certaines substances
01:25:24tout en sachant que cette loi est absolument
01:25:26inapplicable, je le dis
01:25:28d'autant plus sereinement que moi je n'en consomme absolument
01:25:30pas, mais je veux dire, je sais
01:25:32que c'est inapplicable et que ça n'a aucun sens
01:25:34qu'un état dise à des gens, vous n'avez pas
01:25:36le droit de mettre en danger votre santé
01:25:38et à mon avis tant qu'on n'aura pas posé cette question
01:25:40on sera dans un leurre.
01:25:42Nos amis les Allemands, je ne parle même pas
01:25:44des néerlandais, nos amis les Allemands
01:25:46se rendent compte aujourd'hui
01:25:48de ce que cette illusion comme ça
01:25:50de la prohibition a des effets
01:25:52très souvent contre-productifs.
01:25:54Ensuite, là où je suis d'accord avec vous, quand vous dites
01:25:56mettre sous cloche des quartiers, moi j'irais même plus loin
01:25:58il y a un problème d'urbanisme.
01:26:00Il y a des quartiers, et le piste 20 à mon avis en fait partie
01:26:02qui dans leur histoire
01:26:04ont été construits par des architectes frappadingues
01:26:06qui n'avaient aucun sens ni
01:26:08de l'environnement, ni de l'histoire
01:26:10architecturale française, ni du bien-être
01:26:12des habitants, et qui ont construit
01:26:14des quartiers dont le but était littéralement
01:26:16c'est l'étymologie de banlieue, de mettre
01:26:18au banc les citoyens qui y habitaient
01:26:20et de produire les ferments
01:26:22de la misère, de l'injustice
01:26:24et à long terme du contrôle par les meufs.
01:26:26Au moment où ça a été construit, c'était pas le but.
01:26:28Ah, excusez-moi, au moment
01:26:30où ça a été construit, ça a été
01:26:32cette logique des grands ensembles
01:26:34ça a été notamment le fruit
01:26:36ça a commencé dans les années 50, mais ça a vraiment
01:26:38été initié par le général de Gaulle
01:26:40et il me semble, le général de Gaulle était
01:26:42objectivement confronté à un problème
01:26:44de logement. Il y avait d'abord un exode rural qui était
01:26:46massif, et il y avait des conditions de logement à l'époque
01:26:48qui étaient terribles, il n'y avait pas d'eau courante, on ne pouvait pas se doucher
01:26:50etc. Et donc lui
01:26:52conseillé, me semble-t-il
01:26:54par des architectes dont on a vu
01:26:56avec le recul qu'ils avaient une vision absolument
01:26:58funeste de l'architecture, tout en béton
01:27:00impersonnel, anonyme
01:27:02avec aucun sens
01:27:04si vous voulez, de l'environnement
01:27:06que Jacques Tati a tourné en dérision dans le film
01:27:08Playtime qui est un chef-d'oeuvre, le général de Gaulle
01:27:10à mon avis, a cédé à cette
01:27:12illusion de vouloir
01:27:14faire naître des villes de nulle part ou des quartiers
01:27:16de nulle part, sans jamais se
01:27:18soucier du modèle social qui allait de pair
01:27:20et c'est la grande différence d'ailleurs entre le général de Gaulle
01:27:22et Napoléon III. Napoléon III aussi
01:27:24était un immense constructeur, il a fait raser
01:27:26Paris pour reconstruire la ville de zéro
01:27:28mais Napoléon III l'a fait
01:27:30avec un modèle architectural
01:27:32qui correspondait à une utopie sociale
01:27:34L'immeuble haussmannien c'est un immeuble où vous avez
01:27:36toutes les classes sociales dans le même immeuble
01:27:38dans la même cage d'escalier, ce qui n'est évidemment pas le cas
01:27:40de la tour de 58 étages
01:27:42La seule différence Nathan, c'est que
01:27:44entre temps, tu as eu une migration
01:27:46énorme qui est venue
01:27:48remplacer dans les banlieues des populations
01:27:50Les banlieues n'ont pas du tout été créées
01:27:52pour mettre les gens au banc, ils ont été créés
01:27:54parce qu'il y avait une nécessité de logement pour les gens
01:27:56qui arrivaient dans les grandes villes en sortant
01:27:58du modèle agricole
01:28:00dans lequel était la France
01:28:02Le seul problème qu'il y a eu, c'est quand
01:28:04l'immigration massive est arrivée parce qu'avant
01:28:06dans ces banlieues, il y avait des Arméniens
01:28:08des Polonais, des Italiens, des Tchèques
01:28:10il n'y avait aucun problème et c'est à partir du moment
01:28:12où il y a une immigration massive qui est arrivée
01:28:14que ces populations sont parties dans le périurbain
01:28:16Il faut relire Christophe Guilluy
01:28:18Il n'y avait aucun problème dans les banlieues
01:28:20avant les gens étaient heureux d'y vivre
01:28:22Moi je sais très bien, il suffit d'aller écouter
01:28:24ce que disaient les gens dans les années 60-70
01:28:26qui vivaient dans ces banlieues, ils en étaient ravis
01:28:28Ils avaient des logements modernes
01:28:30électrisées, avec de l'eau courante
01:28:32les lieux étaient viables, il y avait des magasins partout
01:28:34autour, les magasins ont fermé au fur et à mesure
01:28:36du changement de population dans ces banlieues
01:28:38Il faut arrêter de faire croire qu'on a
01:28:40parqué les gens dans les banlieues, c'est pas vrai du tout
01:28:42Les gens s'y installaient avec plaisir
01:28:44au début de la deuxième partie du XXe siècle
01:28:46et c'est à cause de cette immigration
01:28:48de masse non assimilée et non assimilable
01:28:50à cause du nombre
01:28:52que les banlieues sont devenues un enfer
01:28:54Peut-être deux choses
01:28:56Un dernier mot, je vais juste remercier
01:28:58Jean-Christophe Kouvi, merci d'avoir été avec nous
01:29:00et ce soir, Jean-Christophe, je le rappelle
01:29:02Je répondrai à Nathan une autre fois
01:29:04sur sa question
01:29:06On se reverra Nathan
01:29:08Avec plaisir
01:29:10Le rendez-vous est pris, merci beaucoup
01:29:12Jean-Christophe Kouvi, je rappelle à nos téléspectateurs
01:29:14que vous êtes secrétaire national Unité
01:29:16Joseph Touvenel, un dernier mot
01:29:18Il nous reste très peu de temps pour évoquer la politique
01:29:20Deux choses sur la base des addictions qui est impossible
01:29:22En quelques années, en France, de 1960
01:29:24à 2018
01:29:26la consommation d'alcool moyenne par Français
01:29:28est passée de 200 litres à 80 litres
01:29:30C'est une baisse considérable, c'est une baisse énorme
01:29:32Donc les baisses des addictions, c'est possible
01:29:34Et la clope aussi
01:29:36Ça, ça s'appelle les taxes
01:29:38Nathan, vous avez dit qu'il n'y avait pas eu
01:29:40On n'avait jamais vu dans les deux derniers siècles des addictions disparaître
01:29:42Vous voyez encore des gens prendre de l'opium en Chine ?
01:29:44Ah ouais, je les ai enregardé
01:29:46Ça, pour le coup, c'est un peu de notre faute
01:29:48Non, c'était des Anglais
01:29:50C'est de l'occident
01:29:52Vous êtes formidables
01:29:54Parce que vos modèles politiques tout à l'heure, c'était
01:29:56Le Salvador, là c'est la Chine
01:29:58La guerre contre l'opium
01:30:00C'est la guerre à la drogue, on peut le faire
01:30:02Allez, on part tout de suite sur les universités
01:30:04D'été, la gauche
01:30:06a donc fait sa grande rentrée politique
01:30:08Ce jeudi, la France Insoumise
01:30:10et Europe Ecologie Les Verts ont lancé leurs universités
01:30:12d'été
01:30:14Et tous, aujourd'hui, se disent prêts
01:30:16à gouverner, notamment
01:30:18Lucie Casté, la candidate choisie
01:30:20par le NFP
01:30:22pour se présenter
01:30:24devant le Président de la République
01:30:26pour endosser le costume
01:30:28de Première Ministre
01:30:30Elle a multiplié les déplacements ces derniers temps
01:30:32Elle n'est pourtant
01:30:34d'aucun parti
01:30:36Elle n'a aucun rôle politique
01:30:38pour l'heure, je vous propose de l'écouter
01:30:40Je suis vraiment ravie d'être ici
01:30:42C'est ça qui me porte, c'est ça qui nous porte
01:30:44collectivement pour poursuivre
01:30:46nos actions et enfin pouvoir
01:30:48se mettre au travail en tant que gouvernement
01:30:50On va montrer au Président de la République
01:30:52qu'on est prêt à gouverner, on va lui rappeler les réalités institutionnelles
01:30:54et on va montrer qu'on est au travail, prêt à travailler
01:30:56prêt à faire des compromis
01:30:58mais sur la ligne du Nouveau Fonds Populaire
01:31:00Lucie Casté utilise donc cet élément
01:31:02de langage, on est prêt
01:31:04à gouverner, Marine
01:31:06Tondelier chez Les Verts, elle
01:31:08se montre un petit peu plus directe
01:31:10avec le Président, écoutez
01:31:12Le budget d'Etat c'est quand même
01:31:14492 milliards
01:31:16et celui de la Sécurité Sociale, 640
01:31:18Autant vous dire que quand
01:31:20ça ne se prépare pas sur un coin de table en 48 heures
01:31:22et quand ils nous disent, attention
01:31:24le Nouveau Fonds Populaire ça va être vraiment très très compliqué
01:31:26de faire le budget, on sait
01:31:28on sait que chaque jour compte, c'est pour ça qu'on veut être nommé
01:31:30c'est pour ça qu'il ne nous nomme pas
01:31:32c'est pour ça qu'il fait son Gaulois réfractaire
01:31:34c'est pour ça qu'il fait de l'obstruction
01:31:36il ne veut pas qu'on y arrive
01:31:38et ce ne sont pas des leçons
01:31:40budgétaires qu'il devrait nous donner
01:31:42mais des excuses, parce que quand on voit le tableau
01:31:44de leur action en 7 ans, il n'y a pas de quoi faire le mal
01:31:48on est prêt, il doit nous nommer
01:31:50Macron est un Gaulois réfractaire
01:31:52on met la pression sur le Président
01:31:54mais rentrer en vacances
01:31:56vous savez, vous avez vu le canard enchaîné
01:31:58vous savez qu'Emmanuel Macron voulait réunir
01:32:00ces réunions plus tôt
01:32:02et que certaines personnes, issues notamment
01:32:04de ELV, ont demandé de ne pas
01:32:06le faire parce qu'ils étaient en vacances, qu'ils ne voulaient pas
01:32:08rogner sur leur goncher, vous imaginez
01:32:10des personnalités politiques qui passent leur temps
01:32:12à dire que le Président ne veut pas nommer un gouvernement
01:32:14et que c'est un demi-dictateur, et en fait qu'ils ne veulent pas sortir
01:32:16de leur transat pour aller former un gouvernement
01:32:18et être appelé à la tête
01:32:20de la France. Cela dit absolument
01:32:22tout de leur niveau de sérieux
01:32:24c'est absolument insupportable à la fin
01:32:26de voir cette mégalomanie
01:32:28Emmanuel Macron a fait une erreur
01:32:30je pense qu'il aurait dû nommer Lucie Castex
01:32:32pour qu'elle soit dégagée en 48 heures
01:32:34comme elle le mérite
01:32:36et ce n'est pas contre elle que je dis ça
01:32:38c'est contre l'alliance qu'elle représente, qui est avec des gens
01:32:40qui ont commis des actions absolument
01:32:42anti-républicaines depuis
01:32:4410 mois et plus
01:32:46il y a un grand silence là-dessus, et je regrette de voir
01:32:48que le maire de Saint-Ouen, qui était à un moment
01:32:50pressenti pour être Premier ministre
01:32:52et qui a un profil
01:32:54extrêmement intéressant par rapport
01:32:56à ces combats, qui sont des combats vraiment
01:32:58socialistes et vraiment républicains
01:33:00a fait une sorte de palinodie, en même pas 24 heures
01:33:02en disant que finalement
01:33:04il soutenait la candidature de Lucie Castex
01:33:06encore une fois, moi je suis favorable
01:33:08à ce que Lucie Castex aille à Matignon
01:33:10favorable à ce qu'elle y arrive
01:33:12pour la voir repartir en moins
01:33:14de 72 heures, ce sera très intéressant
01:33:16et comme ça ensuite il pourra y avoir des choses sérieuses
01:33:18et les socialistes pourront travailler de leur côté
01:33:20pour construire une coalition républicaine
01:33:22avec des gens sérieux qui ne cautionnent pas
01:33:24certains comportements factieux
01:33:26complotistes, antisémites
01:33:28qu'on a observés chez certaines personnes
01:33:30qui participent
01:33:32au Nouveau Front Populaire
01:33:34Joseph Touvenel
01:33:36Le problème c'est qu'on peut mettre
01:33:38n'importe qui comme Premier ministre
01:33:40y compris Mme Castex
01:33:42mais gouverner avec qui et comment ?
01:33:44Comment on fait une majorité, même une majorité relative ?
01:33:46Emmanuel Macron a fait
01:33:48une grande réussite de simplification
01:33:50c'est le retour
01:33:52aux années 50 et à la
01:33:544ème République avec une instabilité permanente
01:33:56on ne voit pas très bien
01:33:58où est la sortie au-delà des personnes
01:34:00alors tout ce qu'a dit Nathan
01:34:02qui concerne l'éffet, je suis entièrement d'accord
01:34:04mais on oublie
01:34:06les personnes, on oublie comment faire
01:34:08on n'a pas beaucoup de solutions
01:34:10la solution ça va être une instabilité
01:34:12quasi permanente
01:34:14et on ne sait pas comment on va en sortir
01:34:16parce qu'une partie de la classe politique
01:34:18et c'est très bien souligné avec le coup
01:34:20des transats, une partie de la classe politique
01:34:22est totalement irresponsable
01:34:24c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de conscience
01:34:26qu'ils ont une responsabilité vis-à-vis d'un pays
01:34:28vis-à-vis d'une nation, vis-à-vis d'un peuple
01:34:30et qu'à un moment donné ça demande des efforts
01:34:32des sacrifices voire même des renoncements
01:34:34mais ça ils en sont incapables
01:34:36ils sont dans des petites batailles politiciennes
01:34:38et du coup il va y avoir
01:34:40il y a un dégoût de plus en plus grand de la politique
01:34:42alors que les gens ont beaucoup voté
01:34:44aux européennes, ont beaucoup voté aux législatives
01:34:46et il y a un dégoût
01:34:48pour montrer qu'ils voulaient du changement justement
01:34:50pour montrer qu'ils voulaient du changement absolument
01:34:52et comme ils n'ont pas le changement
01:34:54ils ont une espèce de trafic politicien
01:34:56c'est très dangereux pour notre société
01:34:58ça risque d'amener un rejet
01:35:00avec un rejet qui est le rejet de la démocratie
01:35:02est-ce que j'allais vous dire justement
01:35:04que ça peut
01:35:06amener les français à perdre encore
01:35:08plus confiance envers
01:35:10oui, oui et ça fait
01:35:12quand même plus de 15-20 ans
01:35:14que ça dure en fait la perte de confiance
01:35:16des français dans la politique est énorme
01:35:18et il ne faut pas oublier une chose
01:35:20c'est qu'Emmanuel Macron a voulu
01:35:22cette situation, c'est-à-dire que
01:35:24cette situation est le fruit
01:35:26de la dissolution de Macron
01:35:28et aussi du front républicain
01:35:30voulu par Macron et qui a été
01:35:32impacté par Gabriel Attal, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:35:34il faut regarder les chiffres, les français
01:35:36ont mis le rassemblement national
01:35:38en première position avec 10
01:35:40millions de voix
01:35:42mais à cause du front républicain
01:35:44où les macronistes se sont retirés
01:35:46pour des LFI et où les LFI se sont
01:35:48retirés pour des macronistes
01:35:50on est allé à l'encontre de la volonté du peuple
01:35:52aujourd'hui la situation
01:35:54est totalement ingouvernable
01:35:56qui que ce soit qui sera la tête du gouvernement
01:35:58n'aura pas de majorité
01:36:00il n'y aura personne qui pourra plaire aux 3 blocs
01:36:02c'est-à-dire gauche-extrême-gauche
01:36:04centre et droite dure
01:36:06et une coalition ? Impossible
01:36:08parce que les programmes sont tellement en désaccord
01:36:10les uns entre les autres qu'il n'y a
01:36:12aucune possibilité de coalition
01:36:14mais le problème c'est que quoi qu'il arrive à la fin de l'année
01:36:16il va falloir voter ce budget
01:36:18parce que si les français ne touchent pas
01:36:20les aides de l'Etat comme c'est promis tous les ans
01:36:22ça va sortir les fourches
01:36:24les français par exemple demandent de la sécurité
01:36:26c'est simple
01:36:28la très grande majorité des français demandent de la sécurité
01:36:30on pourrait penser que l'Assemblée nationale
01:36:32transpartisans
01:36:34pourraient voter très majoritairement
01:36:36des textes qui assurent mieux la sécurité des français
01:36:40mais quand on a décidé de faire
01:36:42de mettre le plus gros bloc
01:36:44de côté
01:36:46parce que c'est le diable
01:36:48alors on ne peut pas construire une vraie majorité
01:36:50c'est une responsabilité énorme
01:36:52rassurez-vous
01:36:54on pourrait penser que sujet par sujet on peut se mettre d'accord
01:36:56mais là c'est impossible
01:36:58quand on voit qu'Emmanuel Macron
01:37:00dit je vais recevoir les groupes parlementaires
01:37:02dans l'ordre de leur importance
01:37:04mais reçoit en dernier
01:37:06le rassemblement national c'est une erreur
01:37:08c'est une totale erreur par rapport à ce que pèse
01:37:10le rassemblement national
01:37:12qui est le premier groupe
01:37:14mais le NFP a le plus grand nombre d'élus
01:37:16mais le NFP il n'y a pas de parti qui s'appelle NFP
01:37:18non mais c'est une coalition
01:37:20il n'y a pas de groupe, il y a un groupe LFI
01:37:22il y a un groupe écolo, il y a un groupe PS
01:37:24je ne sais pas s'ils ont réussi à faire un groupe communiste
01:37:26mais en réalité la LFI c'est 72 élus
01:37:28socialiste apparenté
01:37:3066, les écolo 38
01:37:32et il y a un parti qui s'appelle le rassemblement national
01:37:34qui a 100 les députés
01:37:36en tout cas on les reçoit tous ensemble devant
01:37:38oui mais c'est de la com
01:37:40ça ne va rien donner, juste pour les recevoir, boire le thé
01:37:42et dire à leur personne d'accord
01:37:44la quatrième république
01:37:46parce qu'on n'arrête pas de nous dire retour à la quatrième république
01:37:48oui c'est très juste sauf que la constitution de la quatrième république
01:37:50ce n'est pas celle de la cinquième
01:37:52c'est impossible de gouverner avec un système
01:37:54déchiré en trois parties
01:37:56s'il y a une seule possibilité de gouverner sous la cinquième
01:37:58c'est ce système là
01:38:00c'est le président qui fait des décrets
01:38:02c'est la démission du président de la république et une nouvelle élection présidentielle
01:38:04parce qu'en fait c'est ça qui se présente
01:38:06on peut l'envisager
01:38:08il y a eu cette sortie un peu folle
01:38:10du nouveau front populaire
01:38:12sur laquelle on n'a pas vraiment débattu
01:38:14parce que malheureusement Alain Delon nous a quitté
01:38:16ça a éclipsé le débat
01:38:18ça a éclipsé le débat
01:38:20qui était posé
01:38:22sur cette question
01:38:24de déchéance du président de la république
01:38:26mais la question en fait
01:38:28c'était que LFI qui a posé cette question
01:38:30oui mais parce que LFI a fait de la politique politicienne
01:38:32ils sont dans l'extrême en permanence
01:38:34parce qu'en réalité la question de l'éventuelle déchéance
01:38:36ou de la destitution, ce qu'on veut ou de la démission
01:38:38moi je ne suis pas pour en fait
01:38:40je préfère que le président de la république reste en place
01:38:42parce que c'est ce qu'on appelle une stabilité
01:38:44une nation qui est plutôt grandie, une démocratie sereine
01:38:46mais en réalité c'est une question
01:38:48qui va se poser par des discussions
01:38:50qui vont rester infructueuses
01:38:52parce que quand vous allez avoir un premier chef de gouvernement
01:38:54qui va être désigné, que ce dernier va dire
01:38:56bon on va retirer à la bureaucratie
01:38:58son pouvoir de faire le budget, puis on va imposer
01:39:00notre volonté politique
01:39:02et que les autres groupes de l'Assemblée nationale
01:39:04ne seront pas d'accord, vous aurez une première
01:39:06motion de censure, s'en suivra un nouveau
01:39:08chef de gouvernement, une nouvelle motion de censure
01:39:10un nouveau chef de gouvernement, une nouvelle motion de censure
01:39:12et à un moment on va faire quoi ?
01:39:14que vont faire les journalistes ? Ils vont dire
01:39:16on va commencer à s'intéresser aux intermédiaires
01:39:18aux intellectuels
01:39:20il n'y a aucune issue
01:39:22oui, et puis on va demander à monsieur Larcher
01:39:24qu'est-ce que vous en pensez monsieur Larcher qui n'est plus d'Assemblée nationale ?
01:39:26que le pays soit ingouvernable
01:39:28et à un moment, la seule réponse qui va pouvoir être faite
01:39:30c'est de dire une nouvelle dissolution, mais on ne peut pas avant juin 2025
01:39:32donc il reste quoi ?
01:39:34de redemander aux français de se prononcer sur quelque chose
01:39:36et la seule chose qui reste
01:39:38c'est la présidence de la république
01:39:40donc cette question-là elle va arriver à l'automne
01:39:42merci beaucoup messieurs
01:39:44je l'entendais, la musique de fin
01:39:46merci de m'avoir accompagné ce soir
01:39:48dans 100% politique été
01:39:50merci Nathan Devers, merci Mathieu Thibault
01:39:52merci Garen Chnorokian
01:39:54merci Joseph Toutenel
01:39:56restez bien avec nous, tout de suite c'est l'édition de la nuit
01:39:58présentée par Félicité Condité

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