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00:00Et ce blocage dure depuis bientôt 80 jours. La crise et l'instabilité commencent-elles à peser sur l'économie française alors que le Medef tient en ce moment son université d'été ?
00:11On en parle avec notre invité par Skype, Stéphanie Villers. Bonjour et merci d'être sur France 24.
00:16Vous êtes économiste et conseillère économique au cabinet d'Audit PwC. Macron écarte donc tout gouvernement issu de la gauche, du Nouveau Front Populaire.
00:26Ce refus présidentiel est-il un soulagement pour les patrons ?
00:30C'est peut-être un soulagement, mais pour autant, ce qui inquiète les entreprises, c'est le manque de visibilité et de clarté.
00:42Les entreprises ont besoin d'un cadre prédéfini, défini pour pouvoir investir sur le plus long terme.
00:52Il y a eu une grande consultation à ce sujet, réalisée par CCI France, La Tribune et LCI, qui affirment que 7 dirigeants sur 10
01:00estiment que l'incertitude politique pénalisera durablement la situation économique du pays et on le verra dans plusieurs mois, selon eux.
01:09Oui, le climat des affaires risque d'être entaché par un manque de cadre et de direction donné par les politiques.
01:22On a besoin, les entreprises ont besoin de se projeter sur, pas uniquement le court terme, mais sur le moyen et long terme.
01:31En matière de budget, la grande incertitude, c'est comment va être mis en place ce budget alors que pour l'instant, il n'y a aucun Premier ministre nommé.
01:44Parlez-nous de ce budget 2025. Il y a des premières lettres qui ont été envoyées par Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire.
01:51Mais c'est le gouvernement qui sera nommé, qui sera vraiment en charge de ce budget 2025, qui sera ensuite examiné et voté par l'Assemblée nationale, c'est bien cela ?
02:02Oui, c'est ça. La feuille de route doit être mise en place par le nouveau gouvernement nommé, puisqu'il ne peut pas être mis en place par un gouvernement démissionnaire.
02:13Même si le gouvernement Attal a essayé de remplir la tâche en reconduisant le budget 2024 sur celui de 2025.
02:24Il n'empêche qu'au moment où le nouveau gouvernement, le nouveau Premier ministre et le nouveau gouvernement sera nommé,
02:31ce sera le temps pour lui de mettre en place ce budget qui devra être présenté à l'Assemblée nationale et au Sénat à partir du 1er octobre.
02:43Donc la deadline, c'est le 1er octobre ?
02:45Normalement, oui, c'est le 1er octobre. Et ça laisse un temps assez court pour établir un budget. On voit que le timing devient de plus en plus serré.
02:58Le chef du MEDEF, Patrick Martin, évoquait hier à l'université d'été la doxa mortifère et liberticide développée par la gauche.
03:09Quel est le danger concrètement pour les grands chefs d'entreprise si le Nouveau Front Populaire mettait en œuvre son programme ?
03:17Et on pense bien sûr au SMIC porté à 1600 euros.
03:22Oui, alors si on entend ce que nous dit effectivement le MEDEF lors des réunions qui ont lieu depuis hier,
03:32le risque porte en particulier sur les petites et moyennes entreprises qui n'ont pas de marge de manœuvre pour augmenter le SMIC au niveau voulu par le Nouveau Front Populaire.
03:48Face à ça, il y a ces inquiétudes. Je rappelle qu'il y a une forme quand même d'attractivité de la France qui a été mise en place et qui est reconnue par les entreprises étrangères.
04:04Et le risque, en fait, ce serait de rogner sur ce nouvel état d'esprit qui a été mis en place depuis ces années.
04:13Et surtout, en fait, d'empêcher l'élan qui a été mis en place grâce aux JO.
04:20On voit que globalement, en fait, que ce soit les entreprises ou les ménages, les Français surfent sur une certaine vague de, je ne dirais peut-être pas d'optimisme, mais de fierté.
04:29Il y a une nouvelle confiance qui a été restaurée grâce à la très bonne conduite des JO.
04:37Et ça, en fait, en temps normal, ça présage de très bons effets sur l'économie, sur le moyen terme.
04:46Ces JO qui reprennent demain, donc avec les Paralympiques, est-ce qu'on peut évaluer leur impact des JO et des JO Paralympiques sur l'économie française ?
04:55Ou est-ce que ça a simplement été une parenthèse ?
04:58Non, non, non. Là, en fait, la parenthèse nous a permis d'évaluer si la France était bel et bien capable d'offrir une image positive en termes d'organisation.
05:16Et ça a été le cas. Donc, en fait, les effets positifs vont être portés maintenant, sur le moyen terme.
05:22Ce n'est pas au moment des JO, mais c'est après qu'on peut s'attendre, dans un cadre normal, à un nouveau baume au cœur pour les ménages et pour les entreprises.
05:38Et normalement, ça devrait un peu booster l'économie.
05:41C'est un bon équilibre, alors, entre la dissolution et les JO, finalement.
05:46La dissolution avec le manque de visibilité risque, en fait, de pénaliser cet élan qui a été déclenché par les JO. C'est ça, le risque, en fait.
05:56D'accord. Merci infiniment.
05:58Tout est une histoire de confiance.
05:59Merci beaucoup, Stéphanie Willers, d'avoir répondu à nos questions sur l'état de l'économie et les attentes.