Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...
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00:00Bonjour Philippe Fardel.
00:02Bonjour.
00:03Savez-vous que vous avez sauvé ma vie de mère de famille ?
00:06Écoutez, j'en suis heureux de l'apprendre.
00:08Parce que dès qu'on a un bébé et que ça ne va pas, on ne sait pas quoi faire,
00:12on fait une purée en flocons.
00:14Et on est les seuls Français à perdurer sur ce marché,
00:16puisque les anciennes marques qu'on a peut-être en tête pour nous qui avons quelques années,
00:20c'est Flodor ou Vico et ça, ça n'existe plus.
00:23C'était les chips ?
00:24Alors ce sont des chipsiers qui faisaient aussi de la purée.
00:26D'accord.
00:27Et qu'est-ce qui a eu l'idée géniale de mettre des pommes de terre,
00:32des pommes de terre, n'importe quelle pomme de terre ou pas ?
00:34Alors non, on contrôle quand même les pommes de terre.
00:36D'abord elles sont 100% françaises et puis il y a des variétés qui sont
00:39plutôt plus transformables en purée, en bonne purée que d'autres.
00:42Et donc on a fait des flocons et il y a un mec génial qui a déposé un brevet pour dire
00:47avec des flocons je vais faire de la purée.
00:49Oui alors la technologie elle existe, elle n'est pas brevetée,
00:53puisque je vous dis d'autres, les fritiers l'utilisent.
00:55Quand vous avez des chutes de frites, la frite, enfin une pomme de terre n'étant pas rectangulaire,
00:59vous avez des chutes de frites et ils transforment ça en purée aussi.
01:03Ils retransforment ?
01:04Les chutes, parce qu'une fois que vous avez taillé des bâtons à l'intérieur de la pomme de terre,
01:08vous avez des chutes et donc ce sont nos concurrents, ce sont des fritiers.
01:12Et pourquoi c'est bon ?
01:13Alors pourquoi c'est bon ? Parce que c'est 99,6 ou 7% de pommes de terre déjà à la base.
01:18Et puis qu'il y a une technologie, il y a un blend de pommes de terre,
01:22on en fabrique toute l'année, donc on choisit une vingtaine de variétés de pommes de terre
01:26et qui viennent dans 25 kilomètres autour de chez nous.
01:29Donc on est livrés nous en tracteur par nos agriculteurs majoritairement.
01:32Des tracteurs tous les jours qui viennent livrer l'usine.
01:34Mousseline est livrée en tracteur ?
01:36Oui, mousseline est majoritairement livrée en tracteur, tout à fait.
01:39Est-ce qu'on n'est pas un peu limité ? Parce que quand on a fait un produit aussi génial,
01:43comment on le développe ? Quelle est l'attitude par rapport à ça ?
01:47Parce que je vois bien qu'entre les fruits et les légumes par jour,
01:51pas de féculents, les 3 P, pas de pain, pas de pommes de terre, pas de pâtisserie.
01:56Comment ça se développe ? Comment ça marche comme ça ?
02:00En fait, tout est une question d'équilibre.
02:01Donc déjà, nous on a un produit qui séduit certains consommateurs,
02:04parce qu'on est sans gluten naturellement, la pomme de terre n'a pas de gluten.
02:08On n'a pas le droit de le mettre sur le packaging parce que c'est naturellement sans gluten,
02:13donc on n'a pas le droit de le mettre.
02:15En France, on n'a le droit de le mettre que quand on enlève.
02:18Ça c'est encore un truc extraordinaire, absolument extraordinaire.
02:21C'est ce qui fait partie des arcanes de la législation française.
02:24On peut peut-être mettre ça dans la simplification.
02:26Ça répond à toutes les demandes, et puis ça se développe parce que c'est gourmand,
02:30c'est familial, et puis c'est économique.
02:32Ça reste un produit, nous notre cible c'est assez populaire au sens positif des choses.
02:37Et puis ça ne rentre pas, parce que je me demandais justement,
02:39là en ce moment le diable c'est les produits transformés.
02:42Mais ce n'est pas un produit transformé finalement.
02:44Ce n'est pas un produit transformé parce que la liste des ingrédients est très très faible.
02:47C'est en effet du curcuma, un peu pour la couleur, pour avoir un peu la même couleur toute l'année.
02:51C'est, je vous l'ai déjà dit, plus de 99,5% de la pomme de terre.
02:55Donc c'est très très peu transformé.
02:58Et votre clientèle, ce n'est pas les enfants un peu ?
03:00Alors c'est famille, oui.
03:02C'est-à-dire que nous majoritairement, les consommateurs, ce sont des familles avec enfants.
03:05Et vous ne pouvez pas faire ça avec d'autres légumes ?
03:07Alors on avait commercialisé, l'ancien propriétaire avait commercialisé des légumes
03:12à base de haricots ou de pois, petits pois ou des choses comme ça, voire des lentilles.
03:16Ce n'est pas une demande des consommateurs.
03:18Je pense qu'on consomme de la purée de pomme de terre.
03:20Après on peut y mettre, comme nous, de la muscade.
03:23On peut y mettre de nouvelles recettes façon dauphinoise ou avec des cèpes forestières.
03:28Voilà, on peut agrémenter cette purée avec d'autres choses,
03:31mais pas sortir vraiment de l'ADN de Mousseline.
03:33Et c'est redevenu français finalement Mousseline ?
03:35Oui, tout à fait.
03:36C'était un groupe suisse, le plus grand groupe agroalimentaire au monde qui détenait Mousseline
03:41qu'il avait créé, lancé et qui le détenait.
03:43Il ne l'utilisait plus beaucoup.
03:45Ce n'était pas dans sa stratégie qu'il ne le développait plus.
03:49Et on a racheté ça depuis 18 mois avec, quand je dis « on », un fonds d'investissement,
03:53autour de table quelques autres partenaires financiers et puis moi-même, le management.
03:58Et vous parlez de management, quel type de management ?
04:02Quels sont les collaborateurs ? Il y a des ouvriers ?
04:06Oui, il y a 160 personnes dans l'usine, donc en Picardie, à Rosière.
04:10Et puis il y a une trentaine de salariés au siège, à Paris,
04:13puisqu'on a les fonctions support qui sont au côté recré.
04:16Et en usine, pour recruter, c'est facile ?
04:18Non, non, c'est facile, on a tous le même problème.
04:20Il y a des métiers qui sont en souffrance, un électro-mécanicien pour faire de l'entretien et autres,
04:25tout le monde se les arrache, il n'y a qu'à passer sur les bords des autoroutes.
04:28Vous avez des usines qui mettent même des panneaux de soins.
04:31Oui, je sais, et les médecins, les cherche-médecins, les petits villages.
04:34Il y a des métiers en souffrance.
04:36Alors qu'est-ce qu'ils font ? Ils épluchent des pommes de terre ?
04:38Non, ils épluchent pas des pommes de terre.
04:40Ça, c'est mécanisé, la pomme de terre arrive, elle est lavée, nettoyée,
04:44elle est passée à la vapeur, on enlève la peau d'une manière avec des brosses,
04:48elle est coupée, elle est cuite, et puis on la met dans un presse-purée.
04:52Alors là, c'est vraiment comme à la maison, on presse la purée,
04:54et cette purée est étalée sur un gros cylindre qui va déshydrater, dessécher,
04:58et on va sortir une fine pellicule, comme une feuille de papier, de purée flocon.
05:03Et votre rêve pour votre entreprise, dont vous êtes actionnaire,
05:07votre rêve, c'est quoi ? Qu'est-ce que vous faites de mousseline ?
05:10Dans 5 ans, qu'est-ce que vous avez fait ?
05:12Dans 5 ans, on rêve de passer de 80 millions d'euros à peu près en 2023 à 120 millions d'euros.
05:18Ça, c'est très matérialiste.
05:19Oui, on rêve qu'on ait à peu près une consommation de 2,3 ou 2,4 par an par foyer,
05:25de passer à 3 ou à 4.
05:27On rêve d'en faire une marque européenne, puisqu'on est présent dans une quinzaine de pays,
05:32sous la marque anciennement de Nestlé Magie,
05:34et en ce moment, on a un gros travail de passer de magie devient mousseline.
05:38Et dans les pays comme les Pays-Bas, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, l'Italie,
05:42on va avoir de la purée mousseline dans toute l'Europe.
05:44C'est formidable, c'est le mot de la fin.
05:46On va avoir une purée européenne.
05:48Tout à fait.
05:49Parce que c'est déjà un peu le cas.
05:50Une purée française européenne.
05:51Oui.
05:52Bravo.
05:53Merci, à vous.