Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
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00:00Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari, la France a tué mon mari, le père de mes enfants.
00:10La France a tué mon mari, c'est une des phrases les plus fortes, si ce n'est la plus forte de 2024.
00:18Pour moi c'est la phrase qui restera, c'est Harmonie Comine qui l'a dit, donc la femme de ce gendarme.
00:24La France a tué mon mari, ça veut dire quoi ? Il aimait la France, il se battait pour la France, et la France l'a tuée.
00:35Brise-sorte-feu, cette phrase elle a une connotation incroyable aujourd'hui.
00:40Oui, malheureusement c'est une phrase qui exprime ce que ressent bien sûr cette veuve, ce que ressent bien sûr sa famille,
00:51mais ce que ressent je pense le pays, parce que qu'est-ce qu'elle signifie ?
00:59Elle signifie que voilà un homme qui a été sous le coup de dix condamnations,
01:06et qui peut finalement se préparer à une onzième sans que cela change grand-chose.
01:15Donc c'est ça le message qui est apporté, parce que celui qui a coté ce drame, ce meurtre, cette vie familiale brisée,
01:24c'est un homme qui n'était pas condamné une fois, c'est un homme qui n'était pas condamné deux fois, il a été condamné dix fois.
01:30Et donc ce cri qui est un cri de désespoir, ça ne doit pas être un cri, je le pense sincèrement, ça ne doit pas être un cri dans le vide.
01:39Vous savez, on dit toujours fait divers, mais quand il y a 25 000 refus de tempérer par an, c'est plus un fait divers, c'est un fait de société.
01:49Vous me parleriez d'un drame qui se serait produit une fois sur ces cinq dernières années,
01:54peut-être que le raisonnement serait différent, on serait solidaires de la famille, mais on dirait ne mélangeons pas tout.
02:01Là aujourd'hui, si, c'est pas un fait divers, c'est un fait de société, il y a des refus d'obtempérer, et on se lamente,
02:11et on est évidemment attristé quand il y a une victime, mais il faut aussi être triste, voire en colère,
02:20quand c'est précisément un dépositaire de l'autorité publique qui est ainsi tué.