• il y a 3 mois
Après une troisième journée à nouveau éprouvante, avec le récit des enquêteurs des viols subis par Gisèle Pélicot, la septuagénaire va prendre la parole. C'est la première fois qu'elle s'exprimera dans ce procès qu'elle a souhaité public.

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Transcription
00:00Alors ce procès c'est vraiment un cas d'école, alors ce qui était très marquant ce matin en écoutant Gisèle Pellicot c'est son ton juste, la force de cette femme, il faut encore souligner en fait ce qu'elle a fait c'est que c'est vraiment remarquable de permettre que ce procès soit public et ça permet certainement à la France entière et je pense un peu plus loin, au monde entier de se rendre compte
00:29à quel point la soumission chimique est vraiment en fait on pourrait dire comme l'arbre qui cache la forêt des violences sexuelles, elle a eu vraiment des mots très très forts, elle a dit que ces personnes qui sont violées de cette manière
00:49elles sont vraiment jetées en pâture sur l'autel du vice, c'est vrai que c'était vraiment très émouvant, très bouleversant, je le suis bien évidemment mais tout le monde l'est ici à Avignon aujourd'hui.
01:03Vous dites que c'est un cas d'école ?
01:05Oui parce que comme la soumission chimique est très peu connue tant on va dire dans le public tant au niveau de la cour c'est en fait une expression des violences faites aux femmes qui était un angle mort.
01:27Donc c'est un cas d'école parce qu'on comprend mieux ce qu'est la soumission chimique, c'est d'ailleurs à l'occasion de ce terrible procès de faire une information et une sensibilisation massive à la soumission chimique.
01:41Et comme plus d'une victime sur deux ne se rappelle de rien, ce qui est vraiment son cas, on se rend compte à quel point tous ces modus operandi des prédateurs font des ravages en fait, des ravages dans sa vie, des ravages dans sa famille.
02:01Et c'était vraiment très touchant d'entendre tout ça, très bouleversant ce matin et moi j'ai envie de dire plusieurs choses mais il faut vraiment que ça s'arrête, qu'on puisse endiguer ce phénomène.
02:17Je rappelle quand même qu'il y a une augmentation des signalements selon les statistiques entre 2021 et 2022, une augmentation de 69% des signalements. Les victimes pour beaucoup ne se rappellent pas de grand chose donc c'est très compliqué pour elles parfois de déposer plainte et parfois aussi de mettre en place des choses pour qu'elles puissent se réparer.
02:39Je pense que les professionnels lors de ma mission gouvernementale sur la soumission chimique demandent à ce que tout le monde soit formé, toutes les personnes qui approchent les victimes pour qu'on puisse endiguer ce phénomène qui est vraiment un fléau de santé publique.
02:53Encore une question Sandrine Jossot, quand vous entendez que sur les 50 accusés il y en a 35 qui nient en disant non non c'était pas un viol, quand vous entendez hier les questions de la partie adverse s'interroger est-ce que Mme Pellicot pouvait vraiment pendant 10 ans être inconsciente de ce qui était en train de se passer ? Comment vous réagissez ?
03:15Vous le dites très bien, il y a du déni, on banalise alors que c'est le musée des horreurs. Tout ce qu'elle a pu vivre, tout ce qu'elle a pu voir, les clichés qui sont en possession de la cour, c'est aujourd'hui inadmissible d'entendre des paroles pareilles.
03:41Inadmissible de devoir se justifier quand on est victime, il faut tout simplement reconnaître les choses, les prédateurs ils existent, ils ont des modus operandi, ils font des choses qui sont inadmissibles, condamnables, il faut vraiment vraiment des peines exemplaires pour tous ces auteurs.
04:01Vous avez eu l'an dernier le courage de témoigner tout de suite, Gisèle Pellicot a le courage de témoigner face à cette cour, c'est que quelque chose aussi est en train de changer pour vous ?
04:19Heureusement, heureusement et merci à elle, merci aussi à toutes les personnes qui réussissent à parler et bravo, il faut les encourager, il faut les croire, on a besoin d'accompagner toutes ces personnes victimes à tous les endroits.
04:37Donc il faut aussi que la société fasse bloc pour qu'enfin, enfin, on les croit, qu'on soit solidaire avec elles au nom de la réparation collective parce que les ravages sont épouvantables, terribles et ça, ça peut plus durer non plus.
04:55Que peut changer ce procès ?
04:57Vous vous rendez compte, 4 mois de procès où on va parler des victimes, on va parler des psychologies, des agresseurs, en fait on lève énormément de tabous, on comprend un peu mieux comment s'opère le vice,
05:17comment à portée de clic certains prédateurs utilisent internet et plein d'autres moyens pour assouvir en fait leur perversité parce qu'on en est vraiment là.
05:31Donc moi je me pose beaucoup la question aussi de la sécurité interpersonnelle, comment faire en sorte qu'on puisse tous se sentir aussi en sécurité, comment on peut repérer les signaux faibles de tous ces prédateurs,
05:47comment tout de suite poser les limites quand quelqu'un commence à avoir un comportement qui pose question, c'est aussi tout cela qu'on doit faire tous ensemble pour se sentir en sécurité dans notre pays et vivre un peu plus sereinement parce que tout le monde n'est pas pervers, heureusement,
06:09mais les pervers il faut les identifier, il faut faire corps ensemble pour pouvoir nous tous en être protégés.
06:17Merci Sandrine Josseau d'avoir été en direct avec nous.

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