MICHEL BARNIER - Lucie Castets est l'invitée de Thomas Sotto

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Michel Barnier à Matignon : le Nouveau Front Populaire dénonce "une élection volée ". Lucie Castets, candidate à Matignon du NFP, est l'invitée de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 06 septembre 2024.

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00:007h44, l'invitée d'RTL Matin, Thomas, vous recevez ce matin celle que le Nouveau Front Populaire voulait installer à Matignon, Lucie Castet, bonjour.
00:11Bonjour et bienvenue à vous sur RTL, Lucie Castet. Vous en rêviez, mais c'est donc Michel Barnier qui vient d'entrer à Matignon.
00:17Est-ce que votre objectif désormais est de l'enchasser le plus vite possible ?
00:21Déjà je voudrais dire ce matin que je suis très en colère, comme je pense des millions d'électeurs français
00:28qui, je crois, se sentent trahis par la décision du Président de la République.
00:32On a attendu 59 jours pour que le Président de la République désigne Michel Barnier Premier Ministre.
00:38Tout ça pour ça, des millions d'électeurs se sont mobilisés, on a été les chercher pour qu'ils se mobilisent,
00:44notamment pour faire barrage au Rassemblement National.
00:47Et aujourd'hui, on a un Premier Ministre qui est tout à fait dépendant du Rassemblement National.
00:53De fait, le Président de la République se place en cohabitation avec le Rassemblement National.
00:58On l'a vu, le Rassemblement National est heureux de la nomination de Michel Barnier.
01:03Il n'est pas heureux, on en avait lu ailleurs tout à l'heure, il attend de voir, il jugera sur les actes.
01:07Il attend de voir, il n'a pas indiqué qu'il censurerait le gouvernement de M. Barnier,
01:12simplement parce que M. Barnier a fait des avancées très claires pendant la primaire de la droite sur le terrain.
01:18Vous, vous le censurerez automatiquement, mécaniquement, dès que ce sera possible ?
01:20Nous avons publié un communiqué du Nouveau Front Populaire hier soir,
01:25et nous indiquions que oui, nous censurons le gouvernement Barnier,
01:28qui ne répond pas à la demande, aux attentes formulées par les Français dans les urnes aux élections législatives il y a maintenant deux mois.
01:35Mais vous l'avez écouté hier soir lors de sa passation de pouvoir, j'imagine ?
01:37Oui.
01:38Il y aura des changements et des ruptures, il faudra beaucoup d'écouter, de respect, nous allons davantage agir que parler.
01:43Nous écrirons cette nouvelle page avec tous ceux qui le voudront.
01:46Il n'y a vraiment rien à prendre là-dedans ?
01:48La question c'est, quels programmes va-t-il mettre en œuvre ?
01:51Quelles avancées, pour les Français, va-t-il mettre en œuvre ?
01:53M. Barnier a dit qu'il fallait interdire l'aide médicale État.
01:58Il a dit qu'il fallait restreindre considérablement l'immigration.
02:02C'est ce qu'il disait quand il était candidat à la primaire de sa famille politique, pour 2022 ?
02:06Oui, tout à fait, 2022 c'était il y a deux ans, j'imagine que M. Barnier n'a pas tout à fait changé.
02:10Par ailleurs, en 1981, M. Barnier a voté contre la dépénalisation de l'homosexualité.
02:15M. Barnier était opposé au remboursement de l'IVG.
02:18Ce que je trouve extraordinaire là, c'est que j'ai l'impression que le Président...
02:22C'est aussi un Européen, c'est aussi un ancien ministre de l'Environnement...
02:25C'est un Européen qui conteste la légitimité des décisions de la CEDH et qui dit qu'il faut pouvoir s'en écarter.
02:30Donc tout est à jeter chez Barnier pour vous ?
02:32La question n'est pas tout est à jeter.
02:34La question c'est, est-ce qu'on a entendu ce que les Français ont demandé ?
02:37La réponse est non.
02:38Et d'ailleurs, je vais vous dire quelque chose.
02:40Je pense aussi aux électeurs et aux élus macronistes.
02:43J'ai des divergences politiques avec eux, à n'en point douter.
02:46Mais je pense qu'un grand nombre d'entre eux là se sentent aussi trahis.
02:49Je pense que sincèrement, il y a beaucoup d'élus macronistes et d'élus centristes
02:53qui sont sincèrement, au fond d'eux, contre le programme porté par le Rassemblement National.
02:58C'est pas le Rassemblement National qui est au pouvoir.
02:59Et puis il y a 11 millions de Français qui ont voté Rassemblement National et qui eux se disent...
03:02On voit très bien ce qu'a fait Emmanuel Macron.
03:04Il a essayé de voir quel serait le candidat ou la candidate qui ne serait pas automatiquement renversée
03:09s'il était nommé. C'est ce qu'il vous a dit quand vous l'avez rencontré d'ailleurs.
03:11Il a fait précisément, et donc de ce fait, le gouvernement Barnier est suspendu au bon vouloir du Rassemblement National,
03:17à la décision du Rassemblement National de voter ou non la censure.
03:21J'ai une question très concrète, Lucie Castier.
03:23Vous êtes très opposé au Nouveau Front Populaire à la réforme des retraites, enfin la loi sur les retraites désormais.
03:28Le 31 octobre, ce sera la niche parlementaire du Rassemblement National qui proposera
03:32l'abrogation de cette réforme des retraites. Louis Alliot nous l'a redit tout à l'heure.
03:35Est-ce que vous, au Nouveau Front Populaire, vous voterez cette proposition de loi d'abrogation de la réforme ?
03:40Alors, le Nouveau Front Populaire a déjà déposé une proposition de loi qui demande l'abrogation de la réforme des retraites
03:44et demande son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale.
03:48Donc, le Nouveau Front Populaire souhaite être à l'initiative de cette proposition et de cette discussion.
03:52C'est un projet qui a été porté depuis le départ, depuis le premier jour, par le Nouveau Front Populaire.
03:57Il me semble que ce n'est pas tout à fait le cas du Rassemblement National qui a beaucoup d'argive versé sur ce sujet.
04:02Vous ne voterez pas la proposition de loi du RN ?
04:04Je vous dis que le Nouveau Front Populaire souhaite mettre ce sujet, lui, à l'ordre du jour
04:08et que je trouve qu'il y a eu énormément d'ambiguïté de la part du Rassemblement National sur ce sujet
04:12et donc, je ne m'attends pas à une forme de continuité du Rassemblement National sur ce sujet,
04:16là où le Nouveau Front Populaire a toujours été très clair.
04:18Louis Alliou, encore tout à l'heure, nous disait
04:19« Oui, le 31 octobre, nous proposerons l'abrogation de la réforme des retraites ».
04:23On verra.
04:24Et s'il fait ce qu'il dit, est-ce que le Nouveau Front Populaire votera cette abrogation avec le RN ?
04:28Le Nouveau Front Populaire pense que le sujet sera posé avant, par ses forces politiques, à l'Assemblée Nationale.
04:34À l'agenda, c'est en tout cas le souhait qui est formulé.
04:36Est-ce que, ce matin, vous n'avez pas quelques regrets, Lucie Castey ?
04:38J'ai le regret de voir que le Président de la République n'a pas joué le jeu des institutions.
04:44Non, mais le regret d'avoir été peut-être plus ouvert au NFP à l'éventuelle nomination de Bernard Cazeneuve, socialiste.
04:48Alors, je suis extrêmement heureuse que vous me posiez cette question.
04:51J'ai entendu partout que nous avons répété à l'envie, jour après jour, le programme, rien que le programme, tout le programme.
05:00C'est absolument faux.
05:01C'est ce que disait Jean-Luc Mélenchon le 7 juillet.
05:03Et c'est pour ça que ça a été la base qui a peut-être trompé du monde.
05:06Le 28 juillet, la première interview écrite de ma part est publiée dans La Tribune Dimanche,
05:12avec un titre sur la couverture qui dit « Je ferai des compromis ».
05:16Je n'ai eu de cesse, dans toutes les interventions médias que j'ai pu faire, de dire « On ira chercher des accords, texte par texte ».
05:23Cet été, j'ai passé mon temps au téléphone avec des personnes qui ne sont pas du Nouveau Front Populaire.
05:28J'ai eu très longuement Charles de Courson au téléphone, j'ai parlé à M.Mathéi, j'ai parlé à M.Lenormand.
05:33J'ai également consulté des anciens premiers ministres comme M.De Villepin et comme M.Cazeneuve.
05:38Nous avons passé notre été à travailler pour chercher les textes et les sujets sur lesquels nous pensions qu'il était possible de bâtir du compromis,
05:47de bâtir du consensus, de bâtir des accords.
05:50Est-ce que vous avez des regrets ? Il y a deux jours encore, il était possible à Matignon, Bernard Cazeneuve.
05:54La question, c'est sur quel programme, avec quel mandat ?
05:57Je ne sais pas. Il n'a jamais été clair sur quel sujet nous allions pouvoir travailler puisque M.Cazeneuve, et ça n'a rien à voir avec lui,
06:05n'était pas désigné, il n'y avait pas un mandat qui lui permettait de travailler.
06:09Et donc la réalité, c'est que quand le nom de M.Cazeneuve a été avancé par l'Élysée,
06:12la réalité c'est que M.Macron n'entendait pas désigner quelqu'un issu du bloc de gauche pour diriger la France, pour être premier ministre.
06:20Et donc il souhaitait simplement la perpétuation de la politique qu'il a mise en œuvre pendant 7 ans.
06:24Est-ce que vous allez manifester demain ? Jean-Luc Mélenchon a appelé à la plus grande mobilisation possible.
06:28Mais quel est le sens de cette manifestation ? C'est une manifestation pour quoi, maintenant qu'il y a un premier ministre, maintenant que les choses se mettent en place ?
06:34Alors déjà, je pense qu'il est tout à fait légitime que les Français aient envie d'exprimer leur colère dans la rue.
06:39La manifestation, ça fait partie des outils démocratiques.
06:42C'est quoi le slogan pour demain ?
06:43Je ne sais pas quels sont les slogans en préparation.
06:45La manifestation, c'est une manifestation de contestation d'une décision qui est légale, mais que pourtant on peut considérer comme illégitime.
06:53Donc c'est une manif contre Michel Barnier à Matignon ?
06:55C'est une manif de protestation du fait que le vote n'a pas été pris en compte, que les Français se sont déplacés massivement dans les urnes, et que leur voix n'a pas été entendue.
07:04C'est une manif ou un mouvement qui doit durer dans votre esprit ? C'est unitaire juste demain, ou vous souhaitez que ça soit plus que ça ?
07:10Moi ce que je souhaite, c'est que la gauche continue à travailler, continue à être unie et à se mobiliser.
07:15Quelle que soit la forme de mobilisation, et c'est ce à quoi je prendrai toute ma part.
07:19Donc c'est un mouvement qui est destiné, oui, à durer, parce qu'il faut construire une alternative de gauche qui soit crédible et qui puisse porter la gauche au pouvoir.
07:28Une dernière question qui vous concerne, vous avez un peu changé de vie, puisqu'il y a quelques semaines encore vous étiez la directrice des finances de la ville de Paris.
07:34Cette page là, elle est tournée maintenant.
07:36Il y a quelques jours, l'hebdomadaire Marianne a affirmé que cet été, quand vous étiez encore en lice pour Matignon, vous réclamiez une enveloppe de 51 000 euros au Nouveau Front Populaire pour continuer à fonctionner,
07:44plus 9 000 euros par mois pour vous. Est-ce que c'est vrai ?
07:48C'est faux.
07:49Tout est faux ?
07:50C'est faux. Je suis extrêmement... Je suis abasourdie de cet article et du fait qu'il a été relayé tel quel par de nombreux médias.
07:58Je vais vous expliquer ce qui s'est passé. Les partis, au début de l'été, les partis ont dit peut-être que vous auriez besoin d'un budget pour fonctionner, notamment pour vos déplacements, pour payer des collaborateurs, pour vous rémunérez-vous.
08:08À ce moment-là, on a dit... Moi, j'étais encore en congé, donc je n'avais pas besoin d'être rémunéré. On a dit peut-être qu'à la rentrée, on aura besoin d'un budget.
08:14Ils ont dit « Bon, on va travailler à une proposition de devis qu'on va vous transmettre ».
08:18Ce devis n'a jamais été activé. Nous n'avons pas décidé de donner suite à cette proposition. Je n'ai jamais touché un seul euro des partis du Nouveau Front Populaire.
08:28Je trouve ça extrêmement déconcertant de voir que, par ailleurs, les Français disent « Il faut du renouveau en politique ».
08:35Quelqu'un se lance comme ça du jour au lendemain et on l'accuse de toucher de l'argent. Je n'ai pas touché un euro des partis.
08:42Et je trouve ça incroyable que l'info ne soit pas vérifiée avant d'être publiée.
08:45— Du coup, on vous pose la question. — Je vous remercie de m'avoir posé.
08:47— Vous êtes la nouvelle Ségolène Royer, la nouvelle tête de proue de la gauche. C'est votre ambition, ce qu'elle a été en 2007 ?
08:53— Mon ambition, c'est de poursuivre l'élan qui s'est levé dans les urnes aux élections législatives.
08:58Je sens partout, à la fois chez les militants, mais aussi chez les électeurs de gauche qui ne sont pas impliqués dans les partis,
09:03une envie de gauche, une envie d'union, une envie de poursuivre cet élan. C'est ce que je vais essayer de faire modestement à mon échelle.
09:09— Merci, Lucie Castex.

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