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Futur gouvernement Barnier : un hold-up démocratique dit la Gauche. Regardez Clémentine Autain, députée Nouveau Front Populaire de Seine-Saint-Denis.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 20 septembre 2024.

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Transcription
00:007h43 sur RTL, l'heure de l'invité d'RTL Matin et Thomas, vous recevez ce matin la députée Nouveau Front Populaire de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL Clémentine Autain.
00:12Bonjour Thomas Soto.
00:14Nouveau gouvernement, mission accomplie, titre ce matin la dépêche. Est-ce que vous êtes soulagée ce matin ?
00:19Écoutez, j'ai plutôt le sentiment d'un jour sans fin, d'une mauvaise farce et d'une grande honte pour la France.
00:27Une honte ?
00:28Oui, c'est la honte pour la France et d'ailleurs nous sommes la risée à l'échelle européenne.
00:33Comment imaginer que ce pays qui a été l'un des berceaux de la démocratie se vôtre aujourd'hui dans un scénario qui tourne le dos précisément à ce que sont nos principes républicains.
00:45Et le responsable c'est Emmanuel Macron qui a d'abord imposé la dissolution et quand il a vu le résultat, visiblement ça ne lui convenait pas ce résultat.
00:55Alors il a voulu contourner. Au lieu de nommer Lucie Castet qui était celle qui incarnait, la coalition arrivée en tête,
01:03c'était quand même le chemin qui d'un point de vue institutionnel était le plus logique, le plus légitime,
01:09il a bricolé pour imposer toujours la même politique.
01:13Est-ce que vous le trouvez illégitime avant même d'être né ce gouvernement ?
01:16Bien sûr qu'il est illégitime.
01:17Mais pourquoi ? Parce que si on fait les comptes, si on additionne les voix des macronistes, du Modem, d'Horizon, de LR à l'Assemblée,
01:24ils ont plus de voix que ce qu'avait le Nouveau Front Populaire.
01:27Ça reste une majorité relative mais qui est plus forte que celle du Nouveau Front Populaire qui était menée par Lucie Castet.
01:32Sauf que vous voyez bien que tout ça est fait de briques et de brocs et sans clarté vis-à-vis des électeurs et des électrices.
01:38Monsieur Barnier, il est membre de LR, c'est sa famille politique.
01:43Sa famille politique a refusé d'être claire dans ce qui a mobilisé une grande, grande part des électeurs et notamment des abstentionnistes
01:51qui étaient d'empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
01:55Et c'est celui qui vient de ces rangs-là qui, aujourd'hui, se retrouve Premier Ministre avec une formation politique qui a fait 5% aux européennes.
02:04Vous ne trouvez pas qu'il y a quand même un grave, grave problème et dysfonctionnement ?
02:08Donc on est de briques et de brocs. Personne ne sait quelle va être la politique de ce gouvernement.
02:12D'ailleurs, les ministres...
02:13Il y a quelques-uns et puis il n'y a pas encore eu de discours de politique général dans ce nom.
02:16On peut tout à fait se dire qu'au fond, c'est pour continuer la même politique, mais rien n'est clair.
02:22Améliorer la vie des Français et le service public, ça, ça vous va.
02:25Non, mais ça ne me va pas quand c'est des phrases creuses.
02:27Garantir la sécurité, maîtriser l'immigration, encourager les entreprises et les agriculteurs et maîtriser les défenses publiques.
02:31Arrêtez, mais ça c'est la neuve langue. Non mais écoutez, même vous, vous n'y croyez pas, c'est la neuve langue.
02:36Ça fait 7 ans que les services publics, ils tirent la langue.
02:39Ça fait 7 ans qu'il y a un mal-être chez les enseignants, que l'hôpital public, il est en total burn-out.
02:45Vous le savez aussi bien que moi que les transports, ça marche de moins en moins bien et c'est plus cher.
02:50Je ne vous apprends rien. L'esprit public a quitté l'État français.
02:55Emmanuel Macron, il a voulu une start-up. Il ne sait pas comment fonctionne l'État.
02:59Il ne sait pas ce que c'est qu'avoir le sens de l'État et l'esprit public.
03:03L'esprit public, c'est avoir envie du bien commun.
03:06Ce n'est pas être aux ordres des marchés financiers.
03:09Vous devez avoir beaucoup de regrets ce matin quand même, non Clémentine ?
03:11Non, j'ai de la colère surtout.
03:13Et pas de regrets d'avoir torpillé Bernard Cazeneuve, par exemple, qui était en lice pour Matignon et qui était quand même plus à gauche que Michel Barnier.
03:21C'est le Président de la République qui a décidé de nommer M. Barnier et pas M. Cazeneuve.
03:25Ce n'est pas nous qui sommes responsables de cette situation.
03:28Elle est fine, vous n'avez pas de Cazeneuve.
03:31Écoutez, si le Président de la République avait accepté qu'il y ait un premier ou une première ministre de gauche
03:38qui aurait fait quoi en quelques semaines ?
03:40Qui aurait été capable d'abroger la réforme des retraites.
03:43Déjà immédiatement, par décret.
03:45On va en reparler.
03:47Attendez, on va en reparler.
03:49Oui, mais je vous dis ce qu'aurait fait un gouvernement casté, c'est important de le savoir.
03:54Parce que c'est ce que ne voulait pas le Président de la République.
03:56En quelques ordonnances, nous aurions pu remettre à l'endroit ce qu'Emmanuel Macron a mis à l'envers.
04:02Nous aurions pu à l'Assemblée Nationale trouver des majorités
04:05pour taxer les hyper-riches et les grands groupes
04:07pour un peu de justice fiscale dans ce monde de brut.
04:10Nous aurions pu augmenter les salaires.
04:14Nous aurions pu également nous attaquer à toute une série de sujets.
04:17Je vous prends un exemple parce que c'est celui qui me touche ce matin.
04:20Dans Vous voir hier, je suis allée voir Emma France.
04:23Emma France, c'est une entreprise qui est sous-traitante de sous-traitant.
04:26De sous-traitant, parce que c'est comme ça maintenant.
04:28La France de Stellantis.
04:31Cet énorme groupe qui fait des profits faramineux.
04:34Qui d'ailleurs a vu ses profits exploser de 53%.
04:37Et qui a reversé en dividende 6,6 milliards.
04:40Et qu'est-ce qui se passe à Aulnay-sous-Bois ?
04:42Dernière usine, dernière grande usine en Seine-Saint-Denis.
04:45400 salariés sur le carreau qui ont appris du jour au lendemain
04:49que c'était terminé et qu'eux qui faisaient de l'ossature de voitures,
04:55de la carrosserie, eh bien ils allaient être délocalisés en Turquie.
04:59400 familles sur le carreau avec des gens qui dirigent
05:02et qui sont incapables de venir les voir, de leur dire à quelle sauce ils vont être mangés.
05:06Et ça fait 20 ans qu'ils sont là.
05:07Qu'est-ce qu'on fait pour la sous-traitance ?
05:09Est-ce qu'un gouvernement va s'occuper de ça un jour, de la sous-traitance ?
05:12Vous pensez que le gouvernement Barnier, il aura envie de favoriser la délocalisation des...
05:16Mais c'est pour ça que je vous parle de phrases creuses.
05:18Monsieur Soto, c'est pour ça que je vous parle de phrases creuses.
05:21C'est quand j'entends M. Barnier nous dire même sur l'immigration,
05:24ça va être rigueur et humanité, c'est des choses que j'ai entendues.
05:26Alors les services publics, oui on veut plus de services publics.
05:28Mais à un moment donné, il faut regarder les comptes, il faut regarder la réalité des investissements.
05:32La sous-traitance, c'est un problème massif aujourd'hui.
05:36Que fait l'État ? Vous avez entendu les ministres venir au chevet de cette désindustrialisation,
05:43de cette délocalisation et de soutenir les salariés ? Non.
05:46Quel est votre but face au gouvernement de Michel Barnier ?
05:48C'est le faire tomber le plus rapidement possible aujourd'hui ?
05:50Je pense qu'il ne peut pas tenir.
05:52Est-ce que c'est votre but ?
05:54Mon but, c'est que nous puissions gouverner le plus vite possible.
05:58Donc de faire tomber le gouvernement Barnier le plus vite possible ?
06:00Je pense que ce gouvernement est illégitime.
06:02Oui, nous déposerons une motion de censure.
06:04Et vous savez très bien que si ce gouvernement continue, c'est uniquement parce que l'extrême droite le décide.
06:10Ils sont sous perfusion de l'extrême droite parce qu'Emmanuel Macron s'est mis dans leurs mains.
06:16S'il avait accepté ce qui est sorti des unes, nommé Lucie Castex,
06:20il aurait fallu pour qu'il n'y ait pas de motion de censure.
06:22On a l'impression que vous êtes bloqué là-dessus.
06:24La Macronie.
06:25Emmanuel Macron a expliqué, il a dit voilà, j'ai reçu tout le monde.
06:28Il vous a reçus avec Lucie Castex.
06:30Et il a dit, je ne la nomme pas parce qu'elle va tomber mécaniquement dès qu'elle sera nommée première ministre.
06:36Vous acceptez que ce soit le président de la République qui décide de cela ?
06:38Je n'accepte rien, je vous raconte ce qui s'est passé.
06:40Vous voyez bien qu'il y a un problème.
06:42Alors je sais bien qu'on a tous perdu le sens de ce qui, dans notre démocratie,
06:48dans notre cinquième République, qui d'ailleurs faudrait passer un peu au placard
06:52parce que cet hyper-présidentialisme rend la vie politique d'une extrême brutalité
06:57et donne tout pouvoir à un seul homme.
06:59Mais vous savez, il y a une répartition entre l'exécutif et le législatif.
07:03Et d'ailleurs tout le cirque qu'on a vu avec ces ministres,
07:06le premier ministre qui ne veut pas donner les feuilles de cadrage budgétaire au Parlement,
07:12à mon collègue président de la Commission des Finances, Éric Coquerel,
07:17et aussi Charles de Courson pour la Commission.
07:19Ce n'est pas normal en démocratie.
07:22Donc ce n'est pas au président de la République de décider qui, comme premier ministre, va tomber ou non.
07:29On n'en sait rien et c'était à la Macronie de ne pas voter la motion de censure contre Lucie Castré,
07:35a priori, pour laisser une chance à la coalition arrivée en tête de gouverner.
07:39Vous allez voter la motion de censure face à Michel Barnier sans laisser une chance au produit.
07:43Mais il n'y a aucune raison de laisser une chance à un premier ministre
07:47qui vient d'une formation politique qui est à l'envers du message principal
07:51adressé par les Français, nous ne voulons pas de l'extrême droite au pouvoir,
07:54et d'un premier ministre qui vient d'une formation politique qui a fait un score tout petit.
07:59Vous voyez ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui c'est un gouvernement des vaincus qui va diriger ce pays.
08:04C'est un gouvernement des vaincus.
08:06Vous trouvez ça normal en démocratie ? Non, c'est un scandale.
08:08Merci beaucoup à vous Clémentine Nottin d'être venue ce matin sur RTL et bonne journée.

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