Jeudi 19 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Ouissem Barbouchi (Président Fondateur, Obafrica AM) , Bastien Drut (Responsable de la Stratégie et de la Recherche Économique, CPR AM) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) et Céline Piquemal-Prade (Présidente, Piquemal Houghton Investments)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous suivez
00:15à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez évidemment chaque jour en
00:19replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, nous reviendrons bien sûr sur la décision de
00:29la réserve fédérale américaine hier soir et le jeu de questions réponses entre Jérôme
00:32Poel et les journalistes à l'occasion de la conférence de presse qui a suivi, Jérôme
00:36Poel qui indique que la Fed entre dans une nouvelle phase de son process de recalibration,
00:42Jérôme Poel qui renverse ainsi la charge de la preuve désormais, la logique change,
00:47c'est à l'économie et notamment à l'inflation de démontrer désormais que la Fed pourrait
00:52continuer de baisser ses taux à travers l'année 2025 quand on regarde les nouvelles projections
00:58des niveaux de taux d'intérêt qui sont imaginés par les banquiers centraux américains
01:03et qu'on regarde cette fameuse projection médiale, on voit que la Fed pourrait anticiper
01:08ou encore signaler deux baisses de taux au cours de l'année 2025 quand le marché hésite
01:13encore à voir deux baisses de taux l'an prochain avec notamment une révision du jeu de prévision
01:19macroéconomique qui montre une révision très nette des chiffres d'inflation pour
01:24l'année prochaine, vous aurez le détail dans un instant avec Pauline Grattel.
01:28La conférence de presse de Jérôme Poel a un peu secoué les marchés, c'est le moins
01:31qu'on puisse dire, moins 3% hier pour le S&P 500, c'était une des plus mauvaises séances
01:36de l'année, la plus mauvaise en tout cas depuis le mois d'août et le choc japonais
01:41autour des taux japonais qui avait un petit peu secoué l'ensemble des marchés globaux
01:47et puis à cela s'ajoute la question récurrente du shutdown, c'est un peu l'histoire sans
01:52fin aux Etats-Unis, Donald Trump aidé largement par Elon Musk à travers les réseaux sociaux
01:58ont jeté de l'huile sur le feu hier, c'est le moins qu'on puisse dire, en dénonçant
02:02l'accord budgétaire de continuation qui a pourtant été porté par le speaker républicain
02:07de la chambre des représentants, Mike Johnson, les parlementaires américains ont techniquement
02:12jusqu'à demain minuit pour se mettre d'accord sur une loi budgétaire de continuation sans
02:17quoi les administrations américaines verraient une fermeture au moins jusqu'au 20 janvier
02:23prochain et l'investiture de Donald Trump.
02:27Voilà donc pour l'ambiance de cette fin de semaine sur les marchés, du rouge en Europe
02:31avec une baisse de plus de 1% pour les indices actions aujourd'hui et un CAC 40 sous les
02:367300 points, discussion assurée avec nos invités de Planète Marché et puis dans
02:40le dernier quart d'heure de Smart Bourse nous ferons un petit pas de côté par rapport
02:43au marché américain et au marché européen pour s'intéresser au marché boursier africain,
02:47nous le faisons régulièrement avec Wissem Barbouchi, le président fondateur d'Aube
02:51Africa Asset Management, qui sera avec nous tout à l'heure pour faire le bilan de l'année
02:55sur les marchés boursiers africains et évoquer les perspectives 2025 à retrouver dans le
03:00dernier quart d'heure de Smart Bourse.
03:02Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
03:16les marchés avec Pauline Grattel.
03:17Bonsoir Pauline.
03:18Bonsoir.
03:19La Fed a donc baissé hier soir ses taux de 25 points de base, troisième baisse de taux
03:23consécutive pour la réserve fédérale américaine.
03:25Oui, cette baisse de taux était largement attendue par le marché, le jeu de prévision
03:29de la réserve fédérale américaine a par ailleurs été largement révisé.
03:32Ainsi, la Fed ne projette plus que deux baisses de taux de 25 points de base en 2025 contre
03:37100 points de base en septembre.
03:39Jérôme Powell a souligné le chemin parcouru en matière d'inflation mais considère qu'elle
03:43reste relativement élevée et indique que la Fed entre désormais dans une nouvelle
03:47phase dans son processus de recalibration.
03:50C'est bien l'inflation et les perspectives d'inflation qui justifient cette nouvelle
03:53approche indiquée hier par Jérôme Powell, une inflation qui ne baisse plus aussi vite
03:58que prévu avec des révisions et des prévisions qui ont été largement rehaussées pour ce
04:04qu'on appelle le Core PCE, l'indicateur d'inflation privilégié par la Fed.
04:08Oui, le Core PCE est relevé à 2,8% pour 2024 contre une estimation de 2,6% en septembre.
04:15Pour 2025, il passe de 2,2% à 2,5% et le Core PCE devrait atteindre l'objectif de
04:222% en 2027 au lieu de 2026.
04:24La réaction des marchés hier soir après ces annonces ne s'est pas faite attendre.
04:28Oui, commençons par les indices actions américains.
04:31Le Dow Jones a bouclé sa dixième séance de baisse consécutive du jamais vu depuis 1974.
04:36Le S&P 500 a reculé également de 3%, le Nasdaq Composite de 3,5% mais l'indice qui
04:42a le plus souffert hier c'est le Russell 2000, moins 4%.
04:46Après la séance d'hier, les indices ouvrent aujourd'hui en petite hausse d'environ 0,5%.
04:50A noter l'indice VIX de la volatilité a bondi de 10%.
04:54La correction s'était également vue sur le marché obligataire hier, Pauline.
04:58Oui, le rendement de l'obligation américaine à 10 ans monte à 4,55% dans le siège des
05:02annonces de la Fed.
05:03Le rendement de l'obligation à 2 ans s'établit autour de 4,30%.
05:07Le dollar se stabilise après avoir bondi hier soir pour atteindre son plus haut niveau
05:11depuis 2 ans face aux devises majeures.
05:14Quelles ont été les réactions des autres marchés actions dans le monde ?
05:17Les indices actions mondiaux sont en repli dans le siège de la séance d'hier à Wall Street.
05:22En Europe, le CAC 40 cède plus de 1% autour de 7300 points.
05:26Le DAX et le FTSE sont également en repli de l'ordre de 1%.
05:29Il n'y avait pas que la Fed aujourd'hui, hier soir, qui rendait une décision de politique
05:33monétaire.
05:34D'autres banques centrales étaient à la manœuvre aujourd'hui.
05:36Oui, à commencer par la banque de Suède qui a baissé son taux de directeur de 25 points
05:39de base.
05:40Mais cela pourrait être l'une de ses dernières baisses de taux puisque l'institution n'envisage
05:44qu'une seule baisse au premier semestre 2025.
05:47Les banques du Japon, d'Angleterre et de Norvège ont laissé leur taux inchangé.
05:51Un mot pour revenir aux Etats-Unis et d'ailleurs qui explique aussi peut-être le changement
05:56de position de la réserve fédérale américaine, on a vu l'estimation, troisième estimation
06:00du PIB américain pour le troisième trimestre.
06:02Oui, il ressort finalement en hausse de 3,1% au troisième trimestre contre une première
06:07estimation à 2,8% sur la période.
06:10Qu'attendre demain sur les marchés ? Quel sera le programme Pauline ?
06:12Demain, ce sera une journée d'échéance des quatre sorcières sur les marchés avec
06:16l'arrivée à expiration de plusieurs produits dérivés.
06:18Aux Etats-Unis, les investisseurs prennent en connaissance de l'indice Core PCE du mois de novembre.
06:22Tendance mon ami.
06:23Chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
06:37Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:40Céline Pickmall-Prad est avec nous, présidente de Pickmall Auton Investments.
06:44Bonsoir Céline.
06:45Bonsoir Grégoire.
06:46Et Bastien Parizeau à vos côtés, économiste et président d'Altair Economics.
06:49Bonsoir Christian.
06:50Bonsoir.
06:51Et Bastien Druc qui nous accompagne également, responsable des études de la stratégie chez
06:54CPR Asset Management.
06:55Bonsoir Bastien.
06:56Bonsoir.
06:57Merci à vous trois d'être avec nous, ravis de vous retrouver.
06:59Nous entrons donc, la Fed entre donc dans une nouvelle phase de son processus de recalibration.
07:05Voilà les mots prononcés hier par Jérôme Poel à l'occasion d'une réunion qui a un
07:08peu chahuté les marchés.
07:10Qu'est-ce qu'il faut en retenir ?
07:11Bastien, sur le message de la réserve fédérale américaine pour 2025 et comment est-ce qu'on
07:17fait le lien évidemment avec la réaction de marché qu'on a tous observé ?
07:20On pourrait dire énormément de choses.
07:22Alors on avait eu le pivot, on avait eu le pivot dans le pivot et maintenant on a le
07:25pivot dans le pivot dans le pivot.
07:26Donc le pivot…
07:27On dérive à chaque fois un peu plus quoi.
07:28C'était quand on passait des hausses de taux aux baisses de taux.
07:31Le deuxième pivot c'était quand on passait vraiment aux baisses de taux, que les baisses
07:34de taux étaient enfin arrivées donc il fallait qu'on attende pas mal de temps.
07:37Et le troisième pivot c'est que maintenant les baisses de taux sont peut-être, elles
07:40vont s'arrêter en 2025.
07:42Alors ce qu'il faut retenir c'est que c'est un grand flou des intentions de la
07:47Fed pour 2025.
07:49Même si évidemment les dots indiquent deux baisses de taux en 2025, deux baisses de
07:54taux en 2026 et une en 2027.
07:56On sent un vrai flou et…
07:59Un intervalle de confiance limité on va dire.
08:01Oui parce que la Fed elle est bloquée par deux choses.
08:04C'est grosso modo ce qu'elle ressentit de la conférence de presse hier.
08:07La première chose c'est le coup d'arrêt à la désinflation.
08:10Il est assez net.
08:12Ça fait trois mois que l'inflation sous-jacente, le corps CPI par exemple, est bloqué à 3,3%.
08:17Puis même si on prend un peu plus de champs de 6-9 mois, la baisse de l'inflation sous-jacente
08:22elle est maintenant très faible.
08:24Donc ça c'est la première chose.
08:26Et là ils ont vraiment acté le fait que cette désinflation il y ait un coup d'arrêt.
08:30Et la deuxième chose c'est l'incertitude par rapport à ce que va faire la nouvelle administration.
08:36On parle beaucoup des droits de douane mais il n'y a pas que les droits de douane.
08:39Il y a aussi tout ce qui est relatif à la politique des dépenses publiques, aux baisses d'impôts,
08:45la dérégulation politique migratoire.
08:49Donc l'incertitude par rapport à toutes ces politiques qui potentiellement peuvent avoir
08:53beaucoup d'impact à la fois sur la croissance et sur l'inflation et des faits qui peuvent
08:56être contradictoires entre eux, fait que la Fed se dit
09:00bon ben moi je vais attendre un petit peu de voir ce qu'il se passe.
09:02Je pose le stylo quoi.
09:03Exactement, avant d'aller plus loin dans le cycle de baisse de taux.
09:07Donc même si l'état d'esprit c'est encore de rester dans ce cycle de baisse de taux,
09:11la Fed elle va être beaucoup plus prudente pour 2025 que ce qu'on a pu voir sur les trois derniers mois.
09:17Il faudra désormais de nouveaux progrès sur l'inflation pour nous autoriser à continuer
09:22dans cette démarche de recalibration des taux.
09:24C'est le nouveau message de la Fed.
09:27C'est vraiment le nouveau trigger pour des nouvelles baisses de taux,
09:30c'est vraiment d'aller plus loin dans la désinflation.
09:33Et la réaction de marché, comme on explique l'ampleur des mouvements,
09:38parce que ce que vous dites là, j'allais dire on aurait pu le dire autour de cette table
09:43en tout cas avant la réunion de la Fed.
09:45Donc si on peut le dire ici, j'imagine que plein de gens y ont pensé d'une certaine manière.
09:50Nous on avait anticipé que les projections d'inflation allaient être remontées,
09:56que les dots allaient être remontés, etc.
09:58C'est plus dans le phrasé, c'est dans sa façon de communiquer à l'oral,
10:02où on sentait que les choses étaient encore beaucoup plus floues
10:06que ce qu'ils peuvent mettre comme baisse de taux dans les dots,
10:10tout simplement à cause de ces grandes incertitudes.
10:12Donc là je pense que c'est en partie ça qui fait que la réaction de marché a été forte hier.
10:18La réaction de marché a été très forte sur les actions et sur les obligations.
10:21Et presque con comme n'y a pas, on aura peut-être l'occasion de le dire,
10:24mais on a vu Trump s'attaquer, dénoncer l'accord budgétaire de continuation,
10:29faisant remonter le risque de shutdown, etc.
10:31Enfin j'allais dire éclairant le discours de Jérôme Poel avec un exemple parfait
10:35d'une forme d'incertitude que Trump pourrait générer dès aujourd'hui,
10:38même sans attendre le 20 janvier.
10:40Donc la situation qu'on a sur le shutdown, elle est assez délirante en fait.
10:45Je ne vois pas comment le dire autrement.
10:47On avait un accord qui avait été négocié entre les démocrates et les républicains
10:52et tout le monde était d'accord pour que ça aille jusqu'au bout,
10:55pour que le gouvernement soit financé jusqu'au 14 mars.
10:58Et Elon Musk a commencé à critiquer cet accord,
11:02en partie en critiquant des éléments qui n'apparaissent pas dans cette loi de financement de court terme.
11:06Et il dit par exemple le fait que le salaire des parlementaires soit augmenté de 40%,
11:13c'est tout à fait anormal alors que ça n'est pas dans le projet de loi.
11:18Il critique le fait qu'il y ait un financement pour l'Ukraine alors que ça n'apparaît pas dans le projet aussi.
11:22Et là on bascule dans une sorte d'incertitude et un peu de chaos politique qu'on ne connaît pas bien
11:28parce que quand on commence à critiquer des trucs qui n'existent pas,
11:30on ne sait pas forcément comment les choses vont se passer.
11:32On a mesuré le poids d'Elon Musk hier peut-être dans le paysage parlementaire américain.
11:38Oui tout à fait parce qu'il y a Elon Musk qui a déjà annoncé qu'il financerait des concurrents pour les primaires républicaines
11:48si les députés et les sénateurs républicains ne votaient pas comme ils le souhaitaient.
11:52Bon, qu'est-ce que tout ça vous inspire Céline ?
11:56Le facteur Trump en tant que stock picker, qu'est-ce que ça change ou pas pour vous ?
12:02Et puis sur la réaction de marché d'hier, on a vu quand même plus de 3% de baisse sur le Nasdaq,
12:07c'était plus de 4% de baisse sur les small caps américaines.
12:10Qu'est-ce que ça nous dit de la situation de ce marché américain qui a tout aspiré depuis deux ans ?
12:16Ça confirme effectivement, comme le soulignait à l'instant Bastien, qu'on a plus d'incertitudes aujourd'hui qu'hier
12:22et que ça arrive à un moment où, comme vous l'avez souligné à l'instant,
12:27tout le monde est déjà positionné sur ce marché américain.
12:30On a une euphorie qui est inégalée.
12:33On a dépassé le niveau d'optimisme sur les Etats-Unis de 2000.
12:37Vous le mesurez à quoi ça ?
12:39Quand on regarde, vous avez des indicateurs qui combinent le VIX, la valorisation au marché
12:44et le niveau de bullishness, le ratio boulevers des investisseurs.
12:48Si vous combinez les trois, vous êtes au-dessus de 2000.
12:51Alors on a vécu 2000, on se souvient que c'était quand même assez frénétique
12:55et on a tendance à se dire non mais on n'y est pas encore.
12:59Et quand vous regardez cet indicateur, en termes d'euphorie, on l'a dépassé.
13:02Donc ça veut dire qu'effectivement, quand vous êtes sur un marché euphorique,
13:06dans lequel vous avez beaucoup d'investisseurs particuliers aujourd'hui qui sont investis,
13:09qui sont convaincus que demain sera meilleur qu'hier
13:12et qui ont mis toutes leurs économies sur le marché,
13:14notamment par exemple sur des investissements comme le bitcoin,
13:18le moindre grain de sable fait déraper ou enrailler la machine.
13:23Et deux baisses de temps en moins ?
13:25Un petit grain de sable, ça peut être rien du tout.
13:27Donc on l'a vu, ça peut être effectivement l'évolution des taux d'intérêt.
13:31Mais encore une fois, quand on est surchauffé, il ne faut pas grand-chose pour faire une sortie de route.
13:35Et c'est ça, à mon avis, qui risque de se passer de plus en plus
13:39au cours des séances à venir et au cours des mois à venir.
13:42On a trois risques majeurs, à mon sens.
13:44Le premier, c'est qu'effectivement, on risque d'être en pleine incertitude
13:49au niveau de l'évolution des taux d'intérêt et de l'inflation.
13:51Et ça, c'est quand même un grand risque parce qu'on parle de relancer la machine économique
13:55et la croissance à un moment où le chômage est faible.
13:58Donc ça paraît paradoxal à un moment où on a promis aux électeurs qu'on allait maîtriser l'inflation.
14:03Donc on ne voit pas très bien comment tout ça va fonctionner.
14:05Donc on a une incertitude majeure de ce côté-là.
14:07Après, on a une incertitude du côté des sociétés qui sont le plus valorisées aujourd'hui,
14:12dont on a souvent parlé.
14:14Mais les sociétés qui sont liées à l'intelligence artificielle,
14:16elles ont dépensé massivement au cours des dernières années.
14:19À quel moment est-ce qu'on peut être éventuellement surpris
14:22par les retours sur investissement qui ont été colossaux ?
14:25Donc ça, ça peut être un grain de sable.
14:26Et puis, grain de sable, effectivement, comme on l'a vu hier,
14:29c'est les tweets de Donald Trump et de Musk.
14:34C'est deux fois, il y a un double tir maintenant.
14:36Donc effectivement, quand on est avec des marchés qui sont très très finement pricés,
14:42le moindre grain de sable peut peser.
14:44Je pense que c'est ça la leçon.
14:45Et même si le fondamental reste bon.
14:47Parce que moi, ce que je retiens toujours, c'est quand même,
14:49si la Fed se montre plus prudente sur d'éventuelles baisses de taux,
14:53oui, il y a l'incertitude, il y a plein de choses.
14:55Mais il y a fondamentalement quand même une reprise nominale,
14:58une croissance nominale américaine qui continue de surprendre.
15:01On a vu encore la révision du chiffre du troisième trimestre.
15:04Ça fait deux ans que la seule zone économique du monde
15:07qui offre des surprises positives, ce sont les États-Unis.
15:10Et on a envie d'imaginer que 2025 pourra s'inscrire encore dans cette lignée.
15:15Donc il y a quand même une croissance nominale
15:17qui continue de carburer d'une certaine manière.
15:19Mais moi, j'ai vécu 2000 et je ne me souviens pas
15:21qu'il y ait eu un ralentissement de la croissance avant le krach.
15:25J'entends.
15:26On l'a vécu.
15:27Ce fondamental-là, il ne doit pas exclure l'idée que...
15:30Après, on a refait l'histoire, mais le grain de sable,
15:32ça a été une publication de résultats de Cisco qui a entraîné une...
15:36Et puis après, la confiance est partie.
15:38Et après, on a eu un ralentissement économique,
15:40mais qui n'a pas été si marqué que ça par rapport à ce qu'on a vécu en 2008, finalement.
15:43Donc sur la base de fondamentaux, on peut quand même avoir un problème financier à un moment.
15:46On a eu un problème du chauffe.
15:47Je comprends.
15:48À ce moment-là.
15:49Donc après, évidemment, l'histoire ne se répète jamais exactement.
15:51Mais en tous les cas, ça ne veut pas dire,
15:53ce n'est pas parce que vous êtes dans un environnement de croissance économique
15:56que ça va forcément de concert avec un marché...
15:58Ça ne nous protège pas de tout quand on est sur les marchés.
16:01J'entends.
16:02Christian, votre analyse de la séquence, là.
16:05Powell plus Trump slash Musk.
16:08Oui.
16:09Il y a plusieurs éléments.
16:10Moi, je pense qu'en effet, Powell, il n'a pas dit quelque chose de révolutionnaire.
16:14Il a dit en gros, on va être prudent.
16:15Donc on pourrait dire...
16:16Et tout le monde était d'accord qu'il allait dire ça.
16:18Je pense que ce qui a marqué les marchés, c'est plusieurs choses.
16:20Première chose, c'est des prévisions.
16:22Et ça a beaucoup réagi sur le communiqué final.
16:24Et ce n'est pas le communiqué final, il y a quatre mots de différence
16:26dans le communiqué final par rapport au précédent.
16:28Donc ce n'est pas le communiqué, c'est les prévisions qui ont été publiées en même temps.
16:32Et on s'aperçoit de plusieurs choses.
16:33D'une part, ce que nous disent les membres du FOMC,
16:35c'est qu'ils ont relevé ce qu'on appelle le taux neutre.
16:38C'est-à-dire qu'il est à 3%.
16:39Et ça fait le deuxième trimestre consécutif qu'ils relèvent ce taux neutre.
16:42Alors, vous allez me dire, pourquoi ?
16:44C'est important.
16:45C'est-à-dire qu'on aura minimum la banque centrale
16:47qui ne va pas descendre en dessous des 3% maintenant.
16:49Donc quoi qu'il arrive, on oblitère la possibilité de baisse des taux pour l'année prochaine.
16:54Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que toutes les valeurs technologiques,
16:56ce sont des valeurs où on veut substituer du capital au travail.
17:00C'est-à-dire que quand vous faites de l'IA,
17:01l'IA, c'est énormément d'investissement en capital.
17:04Qu'est-ce qui fait la rentabilité de votre capital ?
17:06C'est que le coût du capital n'est pas cher.
17:08À partir du moment où je vous dis que le coût du capital va être beaucoup plus cher,
17:11ça réagit assez négativement.
17:13Donc première chose, on s'est dit, il y aura moins de baisse de taux,
17:15mais surtout, le taux neutre est beaucoup plus élevé et ça, ça remet en cause.
17:19Et ce n'est pas pour rien que ce sont les valeurs technologiques qui ont le plus souffert.
17:22Je sais, ça est plus cher, mais c'est aussi une logique de rentabilité
17:25puisque un coût du capital plus élevé, ça veut dire forcément moins de profit.
17:28Deuxième chose qui a fait réagir les marchés,
17:30c'est la révision très forte à la hausse des attentes d'inflation pour l'année prochaine.
17:34Et ça...
17:35D'accord que le CE passe de 2,2 à 2,5 dans leurs prévisions.
17:38Et ça, c'est important quand même parce que
17:42M. Powell a avoué que certains membres, dans leurs prévisions d'inflation,
17:45avaient intégré la politique de M. Trump.
17:48Commençait à intégrer, à mettre un petit bout de Trump dans leurs prévisions.
17:52Il est plus prudent parce qu'il a dit, on ne sait pas trop bien, on fait tourner nos modèles.
17:55Bon, il noie le poisson parce que...
17:57Mais ça prouve qu'il y a un petit graphique qui était intéressant
18:00dans les publications de prévision de la Banque centrale.
18:03C'est qu'on a le graphique qui montre les incertitudes
18:05qu'estiment les membres sur leurs prévisions.
18:08Et la partie inflation était plutôt en baisse en septembre
18:11et c'est reparti à la hausse.
18:13Donc ça veut dire que, d'une part, ils pensent que
18:15potentiellement il y a plus d'inflation l'année prochaine.
18:17Et deuxième chose, que potentiellement,
18:19ils peuvent encore plus se tromper que les fois d'avant.
18:22Donc ils ont moins de...
18:23L'intervalle de confiance est de plus en plus réduit.
18:25Donc ça veut dire qu'ils vont être très prudents
18:26et donc ça veut dire qu'ils ne seront pas très agressifs
18:28et donc ça ne rassure pas les marchés.
18:30Et puis, dernier élément qui est quand même important,
18:33c'est qu'ils nous disent que la croissance américaine
18:35va être au-dessus de sa croissance potentielle,
18:37qui est estimée à 1,8 sur les trois prochaines années.
18:39Quand je vous dis ça, ça veut dire que
18:41je ne vais pas être très agressif dans ma baisse des taux
18:43puisque tout va bien dans les trois prochaines années.
18:45Quoi qu'il arrive, la croissance américaine
18:47va être forte, au-dessus de son potentiel.
18:49Donc ça veut dire que ça peut créer de nouveau
18:51des tensions sur le marché du travail,
18:52que ça peut créer, quelque part,
18:54une inflation qui ne va pas reculer.
18:55Donc quand vous avez ces trois messages combinés,
18:57j'ai moins de baisse possible
18:59parce que j'ai remonté mon taux neutre,
19:01j'ai une inflation qui est plus forte
19:02et la croissance va rester forte,
19:04ça veut dire que vous n'aurez pas le soutien de la Banque Centrale.
19:06Et n'oubliez pas, encore une fois,
19:07ça veut dire des taux d'intérêt beaucoup plus élevés
19:09et ça, la bourse en est très sensible
19:11par rapport à la thématique.
19:12Donc c'est le poutre qui s'éloigne un peu là, c'est ça ?
19:14Voilà, et surtout sur des valeurs
19:16qui sont aujourd'hui très valorisées,
19:17qui ont besoin de taux d'intérêt très bas.
19:19Et c'est ça qui est très important qu'il faut avoir en tête,
19:21c'est que toute la hausse de Wall Street,
19:23c'est l'idée, je vous prends juste le cas le plus extrême,
19:25il y a certains économistes américains
19:27qui disent « Trump peut faire ce qu'il veut sur l'immigration,
19:30de toute façon, on va remplacer l'immigration par l'IA ».
19:32Et donc, je dis des visions extrémistes,
19:35je fais volontairement caricatural,
19:37mais parce que je pense qu'à Starbucks,
19:39ça va être difficile d'avoir une IA qui vous sert à Starbucks.
19:41Mais en tout cas, je dis juste
19:43qu'il y a beaucoup de personnes
19:45qui pensent qu'avec la dérégulation,
19:47avec l'idée de taux bas et de la dérégulation
19:49qui va permettre une substitution majeure
19:51de ce progrès technologique de l'IA,
19:53on va avoir une économie américaine
19:55qui va avoir des gains de productivité énormes.
19:57Et si il n'y a pas les gains de productivité,
19:59tout votre modèle de valorisation,
20:01de toute la valeur ajoutée que pourrait apporter l'IA
20:03tombe immédiatement.
20:05L'IA, c'est très cher, ça coûte très cher,
20:07et il faut avoir cette rentabilité, cet effet de productivité
20:09pour amortir.
20:11Et donc, tout le modèle qui a été de jouer l'IA
20:13depuis toute cette année peut s'écrouler si on n'a pas ça.
20:15Donc, on voit que le modèle est très sensible
20:17à quelques paramètres, et les taux d'intérêt en font partie.
20:19Bon, après Nvidia, que les taux soient
20:213 ou 4, j'ai l'impression qu'ils vivent quand même leur vie un peu…
20:23Non, mais si Microsoft
20:25qui a acheté énormément
20:27de puces Nvidia,
20:29voit qu'il n'y a pas un retour
20:31sur investissement lié à ça,
20:33ou que c'est beaucoup moins positif,
20:35il va très vite ralentir
20:37ses commandes à Nvidia, donc ça jouera
20:39à terme aussi sur Nvidia.
20:41C'est vrai qu'Nvidia est un peu rebaissée, là.
20:43C'est Bradcom, c'est l'effet Bradcom.
20:45C'est l'effet Bradcom, la concurrence qui a lancé ça ?
20:47Non, c'est parce que Bradcom travaille pour
20:49les GAFAM, produit
20:51des mémoires large bandes
20:53qui sont très utilisées pour les puces
20:55d'intelligence artificielle, et comme aujourd'hui
20:57Microsoft et compagnie veulent faire leurs propres
20:59puces, il a indiqué qu'il avait
21:01une croissance très forte l'année prochaine
21:03avec ses capacités, et les gens ont arbitré
21:05Nvidia par rapport à Bradcom, qui était en retard
21:07de revalorisation, mais ça s'est fait en
21:095 séances, on a la valorisation de Nvidia
21:11maintenant sur Bradcom, donc il n'y a plus rien à faire,
21:13ça s'est fait assez rapidement.
21:15Un mot de la Fed et du
21:17reste du monde, pour la Banque Centrale Européenne
21:19notamment, ça veut dire qu'il va falloir assumer
21:21un écart beaucoup plus large que ce qu'on
21:23imaginait peut-être entre les taux de directeur
21:25américain et nos taux de directeur en zone euro,
21:27qu'on est prêt à se prendre
21:29là les tweets de Trump qui va nous accuser
21:31de manipuler la devise, l'euro, etc.
21:33Tout ça on l'a déjà connu une première fois.
21:35C'est l'une des conséquences
21:37d'hier, c'est une plus grande divergence
21:39entre la BCE et la Fed.
21:41La Fed réagit
21:43à l'incertitude en disant, comme on disait
21:45tout à l'heure, je pose le stylo et on verra
21:47bien ce qui se passe, et peut-être que je baisserai encore
21:49les taux. La BCE réagit
21:51à l'incertitude politique en disant
21:53les perspectives se dégradent donc je vais continuer
21:55à baisser les taux et là il y a
21:57au moins les quatre prochaines baisses de 25
21:59jusqu'à juin.
22:01Donc ça crée clairement
22:03une divergence entre la Fed et la BCE
22:05ce qu'on a pu voir hier et ça
22:07s'en ressent directement sur la devise
22:09l'euro dollar qui a tout de suite baissé
22:11assez fortement.
22:13Plus de 100 pipes, bien sûr.
22:15En dessous de 1,04.
22:17Donc oui, clairement,
22:19une plus grande divergence entre la Fed
22:21et la BCE.
22:23Qu'est-ce que ça change
22:25sur le marché américain ? Je ne sais pas aujourd'hui
22:27ce qui vous intéresse dans l'univers
22:29action globale qui est votre univers
22:31d'investissement, Céline.
22:33Est-ce qu'il y a déjà une manière de redécouvrir
22:35des parties du marché américain
22:37qu'on a peut-être laissé de côté
22:39ces dernières années ?
22:41Ou est-ce que c'est ailleurs carrément qu'il faut aller
22:43regarder aujourd'hui ?
22:45Je pense concrètement qu'oui, il faut regarder ailleurs.
22:47C'est-à-dire que les Etats-Unis
22:49représentaient 35%
22:51d'un indice action international
22:53en 2000
22:55on va dire, il y a 20 ans.
22:57Aujourd'hui, on est
22:59à 67%.
23:01Le PIB des Etats-Unis
23:03n'est pas de 67% du PIB mondial
23:05loin s'en faut.
23:07On a un ratio qui est très clairement
23:09supérieur à 2
23:11entre le poids dans le marché boursier
23:13et le poids dans le PIB mondial.
23:15Donc ça c'est un fait. Le marché américain
23:17a massivement surperformé les marchés mondiaux
23:19depuis maintenant 16 ans
23:21avec des multiples de surperformance
23:23qui sont supérieures à 3. C'est du jamais vu.
23:25Quand on regarde les Etats-Unis par rapport
23:27au reste du monde depuis 100 ans
23:29une telle surperformance ça n'avait jamais
23:31eu lieu.
23:33Tout ce qu'on sait aussi c'est que quand on avait des
23:35surperformances historiques, derrière on avait
23:37une sous-performance pendant 10 ans. C'est des cycles
23:39de long terme.
23:41Le fait qu'il y ait autant de surperformance du marché
23:43et de façon aussi phénoménale, c'est exceptionnel.
23:45Comme je le disais, ça va de concert avec l'euphorie
23:47dont on parlait tout à l'heure.
23:4964% des Américains sont convaincus
23:51que le marché va continuer à monter.
23:53On était à 30% en 2008.
23:55Et donc cet exceptionnaliste,
23:57ce restit de l'exceptionnaliste doit nous alerter.
23:59Quand on me demande où est-ce qu'il faut
24:01investir, en général
24:03il est plus intéressant de ne pas aller retourner
24:05des pierres qui ont déjà été retournées beaucoup
24:07ou explorer énormément
24:09par de multiples analystes financiers
24:11et de multiples entreprises.
24:13Et ce qui est fascinant aujourd'hui,
24:15on parlait tout à l'heure de ce qui se passe en Europe,
24:17c'est qu'il y a beaucoup d'argent
24:19qui est investi sur les Etats-Unis
24:21et très peu qui est investi dans le reste du monde
24:23que ce soit l'Europe, l'Asie, les pays émergents.
24:25Et qu'on a
24:27une banque centrale, comme on le disait à l'instant,
24:29qui est en train de serrer un petit peu
24:31les cordons de la bourse aux Etats-Unis.
24:33Un dollar qui est fort.
24:35Les deux, ça veut dire que vous avez une contraction de la liquidité
24:37et historiquement sur les marchés financiers
24:39on dit que vous devez suivre l'argent.
24:41Donc on a eu beaucoup d'argent qui a été imprimé
24:43aux Etats-Unis. Beaucoup de facilités
24:45qui ont fait qu'on a eu une liquidité
24:47qui a explosé aux Etats-Unis. Ce n'était pas le cas
24:49ailleurs. Aujourd'hui, à l'inverse,
24:51on a une banque centrale européenne qui est en train
24:53de dire qu'il faut qu'on lâche un petit peu
24:55et un euro qui est plus faible.
24:57Donc, à l'inverse,
24:59on a une liquidité qui est plus abondante
25:01en Europe qu'aux Etats-Unis
25:03et on n'a pas parlé de la Chine, mais c'est quand même
25:05à mon avis quelque chose dont on va parler de plus en plus
25:07en 2025
25:09mais on a également quand même un poids
25:11dans le PIB mondial important qui
25:13vient de la Chine et la Chine qui dit
25:15je veux que la liquidité augmente
25:17il faut absolument que je sorte de mon problème
25:19de déflation qui n'est pas du tout le même problème que les Etats-Unis.
25:21Qu'est-ce qui peut déclencher la rotation ?
25:23Sur l'Europe par exemple, qu'est-ce qui peut permettre
25:25à des investisseurs globaux, je l'entends tout à fait
25:27qui sont
25:29gavés de dollars et d'actions
25:31américaines comme jamais ?
25:33Qu'est-ce qui peut leur donner envie d'aller investir en Europe
25:35quand on leur explique que c'est le grand vacuum
25:37politique, que l'Allemagne
25:39n'a pas encore
25:41élu ni trouvé sa prochaine
25:43coalition, je ne parle même pas de la France
25:45quand on nous dit que toutes les projections
25:47et que les risques sur la croissance
25:49sont encore orientés à la baisse comme nous
25:51l'a répété encore Christine Lagarde
25:53il y a une semaine, quelle va être l'étincelle
25:55alors il y a la valorisation bien sûr
25:57mais quelle va être l'étincelle qui peut quand même redéclencher
25:59une dynamique de flux et ramener des acheteurs
26:01marginaux sur nos marchés à nous
26:03en l'occurrence. L'étincelle, on ne va pas
26:05pouvoir l'anticiper.
26:07Ce qu'on sait par contre, c'est que
26:09pareil, les grands adages, on a le coutume
26:11de dire que les marchés haussiers, ils naissent dans
26:13le pessimisme, dans le scepticisme
26:15et qu'ils meurent dans l'euphorie
26:17donc on a bien conscience de cet écart
26:19donc effectivement, ce qui se passe en général
26:21c'est que vous avez un marché dans lequel tout le monde est
26:23extrêmement négatif et
26:25vous avez des nouvelles qui sont moins mauvaises
26:27qu'attendues sur
26:29un marché qui est survendu. Donc c'est ça qui vous
26:31permet de sortir un peu de l'ornir au fur et à mesure
26:33et à l'inverse, vous avez un marché dans lequel
26:35tout le monde est déjà positionné
26:37et un petit grain de sable qui vous fait
26:39des sorties de route.
26:41Donc aujourd'hui
26:43le petit étincelle, il peut venir
26:45à mon sens de plusieurs éléments
26:47bien entendu la liquidité plus importante en Europe
26:49la liquidité plus importante en Chine
26:51des bonnes nouvelles du côté de la guerre
26:53parce que si la guerre s'arrête en Europe
26:55ça va être positif pour le marché de l'énergie
26:57et le monde regardera à nouveau l'Europe avec des yeux peut-être un peu différents.
26:59En tous les cas, ça nous a quand même beaucoup
27:01ça a été extrêmement négatif
27:03donc il y a un élément négatif qu'on va
27:05enlever potentiellement en 2025
27:07et puis on a parlé tout à l'heure de ce qui se passait
27:09l'incertitude politique
27:11mais si on a une coalition en Allemagne
27:13qui dit on arrête de s'intéresser
27:15à la cohérence budgétaire
27:17ça va quand même un petit peu changer
27:19la donne en Europe. Donc on peut avoir
27:21des petites choses qui arrivent
27:23de l'autre côté de l'Atlantique dans cette année
27:25Comment vous abordez l'investissement
27:27en Europe ?
27:29Est-ce qu'il faut se poser la question des tailles
27:31d'entreprise ? Est-ce que c'est intéressant
27:33d'aller chercher des tailles d'entreprise peut-être
27:35moins importantes ?
27:37Est-ce qu'il y a des styles à choisir
27:39entre la partie croissance,
27:41la partie value ? Est-ce qu'on a envie
27:43d'aller chercher les gros moteurs des dernières
27:45années type le luxe ou de s'intéresser
27:47à d'autres secteurs
27:49qui ont été moins en vogue ces dernières
27:51années ? Moi j'aurais eu tendance
27:53plutôt à aller chercher des sociétés
27:55qui ont été délaissées, qui vont profiter
27:57on parlait effectivement aussi
27:59il y en a beaucoup de croissance aux Etats-Unis
28:01qu'on a une croissance un peu meilleure en Chine
28:03vous pouvez avoir des sociétés
28:05industrielles qui sont dans une bien meilleure posture
28:07que ce qui était anticipé par le marché
28:09donc il faut à mon sens s'intéresser à des sociétés
28:11qui ont un avantage compétitif
28:13qui sont délaissées, qui sont positionnées en Europe
28:15et qui peuvent très bien se distinguer dans ce nouvel environnement
28:17Sur la domination des actions américaines
28:19qu'on a observé jusqu'à présent face au reste
28:21du monde, comment est-ce que vous voyez se profiler l'année
28:232025 sur le plan de la dynamique des marchés ?
28:25Christian. Alors le gros
28:27problème c'est vrai que je suis d'accord
28:29la bourse américaine a un poids beaucoup trop important
28:31alors seul bémol je mets très attention
28:33sur la bourse américaine il n'y a pas que des entreprises américaines
28:35il y a beaucoup d'entreprises
28:37étrangères maintenant qui se cotent
28:39ça joue aussi, c'est comme
28:41aussi on disait que le CAC 40
28:43représente que l'économie française
28:45mais c'est vrai que ce qui m'inquiète le plus
28:47moi c'est pas le poids de l'économie
28:49c'est pas le poids de la capitalisation
28:51de la bourse américaine c'est le fait qu'on a
28:53concentré tous les paris sur quelques thématiques
28:55parce que ce que vous regardez aujourd'hui
28:57vous avez une valorisation qui est élevée
28:59en moyenne sur la bourse américaine
29:01mais vous avez des écarts de valorisation qui sont monstrueux
29:03vous avez des valeurs américaines qui sont pas chères
29:05aujourd'hui, qui sont vraiment pas chères
29:07Ah mais il y a toute une partie du marché qui est complètement délaissée
29:09ce qui montre bien
29:11le risque que vous avez aujourd'hui
29:13sur la bourse américaine c'est un risque
29:15on s'essouffle sur des thématiques
29:17qui ont été porteuses
29:19les GAFAM, l'intelligence artificielle
29:21je peux vous dire qu'il suffit qu'un jour
29:23Microsoft dit on s'est trompé dans les investissements
29:25autour de l'intelligence artificielle
29:27on en a fait un peu trop ou alors il n'y a pas
29:29le retour sur l'investissement, les clients ne nous suivent pas
29:31je vous prends juste un exemple
29:33on a eu une publication
29:35qui a déçu
29:37qui est Adobe, qui certes
29:39met de l'intelligence artificielle dans ses logiciels
29:41mais l'intelligence artificielle est beaucoup
29:43plus concurrencée par d'autres concurrents
29:45ça leur pose un problème parce que comme
29:47les logiciels Adobe coûtent plus cher, les clients
29:49en prennent beaucoup moins, que ça tue
29:51son marché des photographes
29:53parce qu'aujourd'hui on prend l'intelligence artificielle plutôt que les photographes
29:55et les photographes achetés des logiciels Adobe
29:57donc in fine Adobe est en position
29:59de difficulté, ils sont obligés de mettre
30:01l'intelligence artificielle à cause de la concurrence
30:03mais c'est très très négatif sur leur chiffre d'affaires
30:05donc je prends un micro exemple
30:07non mais ça fait disparaître
30:09une partie de l'activité historique d'Adobe
30:11ça prouve que c'est pas forcément
30:13gagnant
30:15c'est forcément gagnant
30:17pour celui qui fait le serveur, qui fait la puce
30:19ok, mais ça, ça a été joué, surjoué
30:21alors donc c'est plus la peine
30:23surjoué ? je sais pas, Nvidia
30:25on me dit que c'est moins cher en fin d'année qu'en début d'année
30:27oui, oui, oui
30:29si vous me dites
30:31qu'ils maintiennent les taux de croissance sur les 20
30:33prochaines années, elle est pas chère
30:35après ça dépendra
30:37c'est un peu ça le problème
30:39je suis entièrement d'accord qu'elle est pas chère
30:41au regard des taux de croissance qu'elle fait actuellement
30:43mais tout le débat est là-dessus
30:45c'est-à-dire que si
30:47elle va faire une très bonne année l'année prochaine
30:49oui, oui, mais c'est pas le sujet de 25
30:51mais est-ce qu'en 2027
30:53elle poursuit sur ce rythme-là ou pas ?
30:55donc c'est ça la question
30:57parce que ce que vous dites c'est
30:59est-ce que d'abord ça offre une chance au marché européen
31:01ou est-ce que la première chance c'est
31:03si les GAFAM et le TAMIA
31:05ont été surjoués, est-ce que l'investisseur
31:07global américain anglo-saxon
31:09n'aura pas tendance déjà à se retourner
31:11vers cette autre partie du marché américain
31:13qui n'a pas été jouée jusqu'à présent
31:15laissant encore l'Europe de côté pour quelque temps
31:17alors c'est là qu'on peut avoir des mouvements assez violents
31:19je pense pour l'année prochaine
31:21c'est d'une part je pense que
31:23pour l'année prochaine on va rester encore sur une bourse américaine solide
31:25mais avec peut-être des rotations sectorielles
31:27qui vont s'accélérer et je pense que
31:29en effet l'effet Trump
31:31va inciter les investisseurs à beaucoup mieux
31:33diversifier leur portefeuille sur la bourse américaine
31:35on peut pas investir indéfiniment sur
31:37cette valeur et je pense qu'il va y avoir des arbitrages
31:39qui vont se faire donc je pense qu'il y aura
31:41un premier mouvement et ensuite effectivement
31:43je pense que lorsqu'on va avoir le risque
31:45politique en Europe qui s'éloigne un petit peu
31:47il y aura de nouveau une surperformance de l'Europe
31:49par rapport aux Etats-Unis puisqu'on va se dire
31:51on a quand même largement tout joué sur les Etats-Unis
31:53et il n'y a pas forcément un potentiel si fort
31:55parce que même la politique de Monsieur Trump
31:57on l'a tous compris
31:59il y a des choses très positives pour les marchés
32:01mais il y a des choses très négatives
32:03c'est-à-dire que si c'est très positif pour la croissance américaine
32:05ça sera très négatif en niveau taux
32:07donc il y aura forcément des arbitrages qui vont s'opérer
32:09et les taux américains, s'il fait vraiment
32:11tout ce qu'il dit, vous allez pas avoir des taux américains
32:13qui vont rester à 4,50, vous pouvez largement
32:15dépasser les 5 voire même plus
32:17et donc l'effet finalement
32:19va pas être si positif que ça, in fine
32:21donc oui, il y aura des arbitrages qui vont
32:23s'opérer et je pense qu'en effet il y aura peut-être un regard
32:25bienveillant des investisseurs sur l'Europe
32:27le gros problème c'est que je pense qu'il est un peu
32:29tôt aujourd'hui pour jouer ce mouvement-là
32:31Ok, c'est une question de séquence et de timing alors
32:33et je pense que le timing politique
32:35est trop incertain en Europe
32:37encore aujourd'hui et il faut
32:39et on achète encore de la sécurité
32:41et finalement aujourd'hui, vu les visions
32:43qu'on a de l'économie européenne
32:45on va encore acheter la sécurité de la croissance américaine
32:47donc je dirais plutôt fin du premier trimestre
32:49qu'il faudra peut-être à mon avis
32:51jouer ce mouvement-là. D'accord, sur cette idée, ce moment
32:53un peu tactique peut-être devant nous
32:55qu'est-ce que vous en dites chez CPRM ?
32:57L'histoire de la rotation sectorielle aux Etats-Unis
32:59ça devrait se matérialiser
33:01en 2025 mais je pense que justement
33:03il est un peu tôt pour jouer ça
33:05et l'une des façons de
33:07voir ça c'est quand on
33:09décompose le S&P 500 avec
33:11les M7 et puis les 493
33:13et ce qu'on voit c'est que
33:15à partir du moment où
33:17tout le monde avait monté avec l'élection de Trump
33:19et à partir du moment où Trump précise
33:21son programme de hausse de droits de douane
33:23là le S&P 493
33:25c'est-à-dire 500 hors Magnificent Seven
33:27baisse
33:29et les M7 montent
33:31de 10%. Donc là il y a un écart
33:33sur on va dire une quinzaine
33:35de séances, 6-15 semaines
33:37qui est monstrueux, qui est même probablement
33:39jamais vu. Enfin ou alors on va
33:41chercher le record, on n'est pas très loin du record
33:43avec donc le S&P 493
33:45qui fait moins 2 et les M7
33:47qui font plus 10
33:49et ça ça montre
33:51que la guerre commerciale
33:53peut quand même faire mal à beaucoup
33:55à une grosse partie des entreprises américaines
33:57et que
33:59là les M7
34:01dans leur ensemble, parce qu'à chaque fois il y a des cas particuliers
34:03etc. sont un peu
34:05moins en risque par rapport à ça.
34:07Donc il faudrait qu'on ait dépassé
34:09le 20 janvier
34:11avec
34:13est-ce qu'il va vraiment le faire
34:15ou pas le faire, ou enlever sa menace
34:17etc. pour se faire une idée plus
34:19précise de comment peut se passer
34:21la rotation sectorielle aux Etats-Unis.
34:23Je crois qu'il y a une Fed régionale
34:25je ne sais plus laquelle qui a fait cette étude
34:27qui montrait que sous la première
34:29guerre commerciale 2018-2019
34:31quand Trump tweetait
34:33pour annoncer des tarifs ou pour parler
34:35des tarifs, les actions américaines avaient plutôt
34:37tendance à baisser ces jours-là. Les jours
34:39où il oubliait de tweeter
34:41ou annoncer de nouveaux tarifs, les actions
34:43avaient plutôt tendance à monter.
34:45On l'a regardé, c'est vrai sur les
34:47taux longs, c'est vrai sur les actions
34:49et donc toutes les annonces
34:51de droite, enfin les menaces de droite douane
34:53ça faisait baisser les taux longs
34:55et ça faisait baisser les actions
34:57et puis quand il suspendait
34:59ces menaces, on avait l'effet inverse.
35:01Et donc ça c'est une chose qui était très très claire
35:03en 2018-2019.
35:05Et puis la Chine, donc Céline,
35:07on a parlé de l'Europe avec vous, la Chine aussi
35:09il y a un cas d'investissement
35:11qui retrouve de l'intérêt pour
35:132025 ? J'en suis complètement
35:15convaincue Grégoire. Non mais même dans le cadre
35:17d'une potentielle guerre commerciale
35:19intensifiée. Je pense que ce qu'on a
35:21estimé quand on parle de la Chine
35:23et on parlait tout à l'heure de l'industrie américaine,
35:25c'est à quel point ils ont investi.
35:27C'est-à-dire qu'aujourd'hui
35:29vous avez le nombre de
35:31robots
35:33par employé
35:35par millier d'employés qui est le plus élevé au monde.
35:37Ils sont 40%
35:39au-dessus des Etats-Unis, ils sont au-dessus
35:41de leurs voisins, notamment le Japon
35:43alors que le Japon était quand même vu comme le
35:45leader dans la robotique mondiale.
35:47Donc on est passé d'une
35:49économie on va dire en 2000
35:51à laquelle on allait sous-traiter de la manufacture
35:53grâce à une main d'oeuvre pas chère
35:55à une économie aujourd'hui
35:57qui est tirée par des entreprises
35:59qui sont massivement automatisées
36:01donc qui ont des coûts
36:03de production qui sont les
36:05plus faibles au monde parce que vous avez
36:07allié un avantage
36:09compétitif de taille avec un avantage
36:11technologique. Et ça, je ne suis
36:13pas sûre qu'on l'ait complètement intégré
36:15quand on parle de ces histoires de tarifs
36:17éloignés qui feraient qu'on n'aurait
36:19plus du tout besoin d'aller produire
36:21des produits. Ça leur fera moins mal.
36:23Ça leur fera moins mal.
36:25Je ne pense pas que ça va tuer
36:27enfin que ça va permettre
36:29en tous les cas aux entreprises américaines
36:31demain ou européennes de faire la même
36:33chose au même prix.
36:35Ils ont leur marché intérieur surtout.
36:37Ils ont leur marché intérieur sur lequel ils peuvent être profitables
36:39et perdre. Ils ont un marché de taille
36:41sur lequel ils ont beaucoup de profitabilité et surtout
36:43ils ont investi. Ils ont investi
36:45massivement. En 2022, le pays qui investit le plus
36:47sur ces robots, c'est
36:49la Chine. Ils se sont préparés à ça.
36:51Il y a quand même deux leaders dans le monde sur l'intelligence
36:53artificielle. Évidemment, il y a les Etats-Unis mais il y a quand même
36:55aussi sur la technologie la Chine.
36:57Ils ont, et pareil, quand on regarde
36:59le nombre de dépôts de brevets,
37:01quand vous regardez le nombre d'ingénieurs qui sont formés
37:03par an en Chine par rapport aux autres pays
37:05dans le monde, c'est le pays qui forme le plus
37:07d'ingénieurs spécialisés
37:09notamment en industrie.
37:11Et il y avait des graphiques qui montraient
37:13que malheureusement pour nous,
37:15en Europe, on a un peu perdu le fil.
37:17On a arrêté de former des ingénieurs donc c'est un petit peu compliqué
37:19aussi d'être compétitif. Il y a le luxe
37:21mais derrière, c'est l'herbe
37:23qui cache la forêt donc c'est un peu compliqué.
37:25Donc effectivement, il y a un avantage
37:27à mon sens des entreprises chinoises
37:29qu'on sous-estime, qui est lié à la qualité
37:31et la solidité de leur avantage compétitif
37:33et qui me fait beaucoup plus penser quand même
37:35à l'avantage qu'avaient les sociétés japonaises
37:37dans les années
37:3980
37:41qu'à juste
37:43un pays manufacturier de sous-traitance
37:45classique.
37:47Donc ça, ça me semble très intéressant
37:49et c'est encore le marché le plus...
37:51Le moins cher.
37:53Donc vous avez des ingrédients quand même.
37:55Vous parliez tout à l'heure, c'est 3% de la capitalisation boursière mondiale.
37:5710, 8, 17% du PIB mondial.
37:59C'est juste qu'il y a quelque chose qui ne colle pas complètement.
38:01À propos du Japon, comment vous regardez
38:03l'idée de la combinaison Honda,
38:05Nissan, Mitsubishi ?
38:07Alors est-ce que Foxconn s'invitera
38:09dans le deal à travers Nissan
38:11ou autre ?
38:13Il y a quand même les grandes manœuvres.
38:15Alors moi j'ai beaucoup investi au Japon.
38:17Ça représentait
38:1930% d'un fonds Action Internationale
38:21à un certain moment. J'étais convaincue
38:23justement qu'il y avait des leaders comme Fanuc.
38:25Il y avait un leadership unique
38:27au monde. Le problème
38:29c'est qu'aujourd'hui le monde a changé.
38:31On est en 2025, on n'est plus
38:33en 2007 ou
38:352008. Et
38:37l'avantage compétitif qu'avaient ces entreprises
38:39japonaises, c'est qu'elles vendaient à leur
38:41écosystème japonais, notamment
38:43le secteur automobile avec Toyota
38:45et qu'ils avaient un leadership international.
38:47Aujourd'hui, vous avez
38:49un écosystème qui change. L'industrie automobile
38:51a évolué. On est passé à l'électrique.
38:53Le leadership, il n'est pas au Japon.
38:55Il est en Chine avec
38:57BYD ou aux Etats-Unis, mais en tous les cas
38:59il n'est pas au Japon. Donc cet écosystème
39:01de sociétés qui faisaient de la sous-traitance
39:03ou qui vous permettaient d'automatiser
39:05leurs chaînes de production, elles se sont développées
39:07en Chine également et elles vont
39:09fournir leurs services
39:11aux sociétés chinoises.
39:13Donc ça, c'est une des raisons pour
39:15lesquelles aujourd'hui je reste très sceptique
39:17en delà de l'avantage compétitif qui vient
39:19du Yen sur ces sociétés
39:21japonaises.
39:23Toute la combinaison
39:25et ce qu'on a pu lire hier donne quand même
39:27l'idée de quelque chose de très très défensif.
39:29Christian. Oui, moi c'est
39:31trois malades qui se mettent ensemble.
39:33Trois groupes qui essayent déjà.
39:35Face à Toyota et Volkswagen,
39:37face à Tesla et face à BYD,
39:39leurs voisins. Non, je pense qu'il y a
39:41il faut le reconnaître,
39:43mais les Allemands l'ont reconnu eux-mêmes, c'est que
39:45la Chine a pris une avancée très forte
39:47technologique dans les véhicules électriques. Nous ne sommes plus compétitifs.
39:49Le patron de Volkswagen l'a dit.
39:51Il y a surtout, il n'y a pas
39:53qu'une question de coût, il y a un retard technologique.
39:55Et c'est ça aujourd'hui
39:57que payent les anciens groupes automobiles.
39:59C'est-à-dire qu'ils savent très bien
40:01On m'a dit hier
40:0390% des nouveaux véhicules
40:05vendus en Chine aujourd'hui, qui sont tous
40:07électriques, sont vendus par des constructeurs
40:09chinois. 90% ?
40:11Ils ont pris leur marché.
40:13Ce qui est surtout important, c'est qu'ils ont
40:15réussi à avoir la partie logicielle.
40:17Ce qui manque énormément aux constructeurs automobiles,
40:19y compris allemands.
40:21Le smartphone sur roue, c'est eux qui l'ont, c'est pas nous ?
40:23C'est eux qui l'ont, et qu'on le veuille ou non.
40:25Et ce qui fait la valorisation de Tesla,
40:27bon après, elle est un peu déraisonnable,
40:29on va pas rentrer là-dedans,
40:31mais ce qui fait la valeur ajoutée de Tesla,
40:33c'est leur avancée technologique,
40:35pas au niveau des pneus, c'est au niveau
40:37du système d'exploitation.
40:39Et c'est pour ça que certains avaient même mis en avant
40:41que Tesla devrait plutôt vendre sous licence
40:43son système d'exploitation que faire des véhicules.
40:45Et ça, à priori, Elon Musk n'a pas choisi
40:47Tesla. C'est un peu valorisé comme une boîte
40:49de logiciel parfois, plus que
40:51comme un constructeur.
40:53On en est là. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
40:55la vraie valeur ajoutée dans l'automobile,
40:57c'est véritablement la partie logicielle qui a explosé
40:59parce qu'un moteur électrique, de toute façon,
41:01vous n'avez pas de valeur ajoutée sur le moteur électrique.
41:03Contrairement au moteur thermique,
41:05tout le monde sait faire un moteur électrique.
41:07Donc ça sera vraiment
41:09cette partie-là. Et là, ils ont une vraie
41:11avancée. Donc derrière, tous les
41:13autres constructeurs sont à la traîne.
41:15Et je dirais qu'il y a un élément qui est important
41:17dans la communication qu'a le gouvernement chinois
41:19et ça explique que la bourse chinoise ne réagit pas
41:21tant que ça à la peur de
41:23M. Trump. Parce qu'on pourrait dire que la Chine aurait pu
41:25baisser de 10% avec les menaces de hausse
41:27de droits de douane. C'était quand même des éléments
41:29assez négatifs. Mais à chaque fois qu'on a une
41:31mauvaise nouvelle sur les entreprises chinoises, on a tout de suite
41:33le gouvernement chinois qui dit qu'on va compenser
41:35maintenant par notre demande intérieure.
41:37C'est-à-dire que vous avez eu, par exemple, l'administration
41:39Biden qui a attaqué
41:41104 entreprises chinoises,
41:43notamment leur interdisant d'importer
41:45des technologies américaines autour de l'intelligence
41:47artificielle. Immédiatement, le gouvernement
41:49chinois dit qu'on va aider ces entreprises
41:51à se faire du lien américain
41:53et on va faire en sorte qu'elles ne soient pas pénalisées
41:55par les décisions de l'administration Biden.
41:57Dès qu'on a eu, depuis
41:59tout ce mois-ci, des mauvaises nouvelles
42:01en provenance des Etats-Unis qui pourraient
42:03affecter la croissance chinoise,
42:05on a une volonté politique d'afficher
42:07ce marché intérieur et cette aide du
42:09gouvernement chinois. Donc je pense que l'année prochaine,
42:11ils n'ont pas le choix. Ils vont aider à plein
42:13leur économie domestique pour compenser
42:15le risque Trump. Donc Trump est un accélérateur.
42:17Mais ils délivreront. S'il faut vraiment délivrer,
42:19ils délivreront. Ils n'ont pas le choix.
42:21On ne peut pas décevoir.
42:23Ils ont trop communiqué là-dessus. Et je pense que Xi Jinping,
42:25il a bien compris qu'il ne peut pas se permettre aujourd'hui,
42:27vis-à-vis de son peuple, de dire
42:29qu'on a raté, qu'on est sous la
42:31pression américaine et qu'on a
42:33notre économie qui décline à cause de ça.
42:35Et en plus, dernière chose, n'oubliez pas de regarder
42:37simplement un indicateur, les profits des entreprises
42:39chinoises. Parce que Xi Jinping
42:41avait une politique de l'offre. Son idée, c'était
42:43de relancer toujours en aidant
42:45les entreprises. Sauf qu'il a vu qu'avec la déflation
42:47qu'ils ont actuellement, ils ont
42:49une baisse des profits des entreprises. Donc, moins de profits,
42:51c'est moins d'investissement et donc un retard
42:53technologique. Et donc là, ils ont concentré
42:55toutes leurs idées. C'est
42:57il faut relancer la demande intérieure
42:59et rétablir la profitabilité des entreprises
43:01pour maintenir notre avancée.
43:03Il faut relancer l'alimentation, il faut relancer la natalité, etc.
43:05Ils vont le faire.
43:07Il faut relancer l'inflation. Quand on disait ça il y a 10 ans,
43:09ce n'est pas ce qu'on le dit.
43:11Je pense que là, maintenant, ils ont compris qu'il faut le faire.
43:13Je suis toujours fasciné parce que la Chine,
43:15c'est toujours une histoire très double face.
43:17J'ai beaucoup de macro-économistes qui me font des
43:19cas sur la Chine et on voit le 10 ans chinois
43:21qui s'est effondré en 75,
43:23etc.
43:25Dans 20 ans, c'est le Japon,
43:27c'est la grande déflation,
43:29le pic démographique est passé, etc.
43:31Donc, l'histoire un peu catastrophique de la Chine
43:33qui n'arrivera jamais à devenir la première
43:35puissance mondiale sur le plan
43:37économique alors que c'était l'objectif.
43:39Et en même temps, on discute avec des investisseurs,
43:41il y a des segments
43:43hyper-booming. L'investissement logiciel,
43:45l'investissement,
43:47tous les outils de la transition énergétique,
43:49etc. Donc, il y a aussi des
43:51super histoires quand même qui sont
43:53dans cet ensemble chinois.
43:55Disons qu'une économie, de toute façon, et comme le marché
43:57américain par exemple, c'est pas
43:59monolithique. Il y a
44:01plein d'éléments différents dans une économie.
44:03On a l'impression qu'on
44:05décrit une économie qui est dans un
44:07trou noir et en même temps, on voit la
44:09vague nous submerger d'automobiles,
44:11etc. Et on se dit, si ils sont dans un
44:13trou noir, comment est-ce que nous, on se laisse submerger ?
44:15L'énorme point noir, c'est le marché
44:17immobilier. Et ça, ça plombe
44:19globalement l'économie
44:21chinoise. En revanche, comme on le disait
44:23tout à l'heure, il y a eu des investissements
44:25dans les secteurs stratégiques qui ont été
44:27stratosphériques et qui ont été beaucoup plus
44:29forts que dans les
44:31pays occidentaux et qui leur confèrent maintenant des
44:33rôles de leaders dans vraiment beaucoup
44:35de secteurs. Donc, il y a vraiment
44:37ce côté
44:39presque, comment dire, contradictoire.
44:41Oui, double face.
44:43Une économie qui est complètement plombée par un immobilier
44:45et puis ce n'est pas vraiment parti pour
44:47s'améliorer franchement sur
44:49les mois qui arrivent ou sur les trimestres qui arrivent.
44:51Et puis d'un autre côté, ils sont super agressifs
44:53sur les secteurs stratégiques.
44:55Merci à vous trois d'avoir été les invités
44:57de Planète Ménarché ce soir pour ce tour
44:59d'horizon quasi-final.
45:01Nous serons là évidemment encore demain pour la journée
45:03dite des quatre sorcières et puis on vous
45:05retrouvera bien sûr en 2025 dans Smart Bourse.
45:07Bastien André était avec nous, responsable
45:09des études de la stratégie de CPR Asset Management.
45:11Céline Picmal-Prade, présidente de Picmal
45:13Auton Investments et Christian Parizeau, économiste
45:15et président d'Altair Economics.
45:27Le dernier quart d'heure de Smart Bourse
45:29chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
45:31Le thème ce soir, c'est celui des marchés
45:33boursiers africains. Nous en parlons
45:35régulièrement, aussi régulièrement que possible
45:37avec Wissem Barbouchi qui est à mes côtés,
45:39le président fondateur d'Aube Africa Asset Management.
45:41Bonsoir Wissem.
45:43On essaye de se voir quand même quelques fois
45:45dans l'année pour faire un point avec vous
45:47sur ces marchés boursiers africains.
45:49Petit bilan, c'est quoi la photo
45:51finale 2024 pour les
45:53grands marchés africains sur lesquels
45:55vous investissez Wissem ?
45:57Il reste quelques semaines à la photo finish.
45:59Disons que l'année 2024 a été
46:01une année globalement bonne pour le continent
46:03africain, pour les pays africains de manière générale.
46:05Sur le plan économique, 3,6%
46:07de croissance avec toujours
46:09pas mal de disparités, des pays à plus de 6%
46:11comme Côte d'Ivoire, Sénégal et puis
46:13des pays avec des croissances
46:15un peu moins élevées comme l'Afrique du Sud
46:17qui tournent autour de 1%.
46:19Sur le plan politique, une année riche.
46:21On a eu 15 élections, il devait y en avoir
46:2317 au départ, 2 ont été reportées
46:25a priori l'année prochaine, le Mali et le Sud-Soudan.
46:27Toutes les élections
46:29se sont globalement bien passées.
46:31Il n'y a pas eu de heurts particuliers.
46:33Les dernières sont celles du Ghana
46:35et de la Namibie.
46:37On a même une présidente qui a été récemment élue
46:39en Namibie, tout s'est bien passé.
46:41Sur le plan boursier, une bonne année.
46:43Toutes les entreprises africaines sont dans le vert
46:45en 2024, en divise locale
46:47et en euros, on a
46:49à part l'Egypte et le Nigeria
46:51toutes les autres bourses qui sont aussi dans le vert.
46:53C'est intéressant, on va juste
46:55la petite parenthèse sur les élections, parce que c'était l'année
46:57des élections partout dans le monde.
46:59C'est 60%
47:01du monde
47:03qui a été appelé aux urnes.
47:05Je parle en termes de PIB,
47:0740% de la population mondiale.
47:09C'est intéressant. Tout s'est bien passé
47:11sur les 15 élections qui ont eu lieu en Afrique.
47:13Est-ce que ça veut dire quelque part que
47:15la perception du risque
47:17politique est en train de changer ?
47:19On a toujours vu le continent africain
47:21comme étant évidemment une source de
47:23risque politique importante
47:25pays par pays.
47:27C'est une vision qui appartient
47:29peut-être un peu au passé aujourd'hui.
47:31Le risque politique existe, mais il existe désormais
47:33partout, j'ai envie de dire.
47:35Il existe toujours, et j'avais eu l'occasion d'évoquer ce point-là
47:37quand j'étais venu la dernière fois pour parler
47:39notamment du Gabon.
47:41Ce qui se passe, c'est que
47:43qu'il y ait une élection démocratique,
47:45qu'il y ait un coup d'Etat,
47:47quelle que soit la situation dans laquelle le pays va se trouver,
47:49ce qu'on a vu ces dernières années en Afrique,
47:51c'est que les entreprises continuent de travailler.
47:53Et sur le plan économique,
47:55il n'y a jamais eu de...
47:57de rupture.
47:59On avait vu, disons, ces dix dernières années,
48:01quelques ruptures sur certains pays, je pense notamment au Kenya,
48:03il y a une petite dizaine d'années, ou à la Côte d'Ivoire aussi,
48:05où, post-élection,
48:07les gens allaient manifester
48:09et ça avait stoppé
48:11de manière temporaire l'économie.
48:13Ce qu'on voit ces dernières années, c'est que
48:15disons que, qu'il y ait élection ou pas élection...
48:17Le risque politique se traduit plus forcément
48:19par un risque économique fort.
48:21Très intéressant.
48:23Quelles sont les grandes visions
48:25que vous avez pour 2025
48:27sur le plan macro-économique,
48:29sur le plan boursier également ?
48:31D'ailleurs, sur le plan boursier,
48:33il faut peut-être redonner un peu l'idée
48:35des performances de cette année 2024.
48:37Oui, alors, sur le plan économique,
48:39c'est toujours un continent qui va
48:41tirer la croissance mondiale. On attend 4,2%
48:43de croissance pour le continent africain
48:45contre environ 3% pour l'économie mondiale.
48:47En 2023, sur les
48:4920 plus fortes croissances dans le monde,
48:51on avait 9 pays africains qui étaient
48:53dans ce classement. Je pense qu'on sera pas loin
48:55a priori aussi en 2024.
48:57Sur le plan politique, pas d'élections,
48:59enfin beaucoup moins d'élections. On a une seule élection
49:01qui est attendue en fin d'année en Côte d'Ivoire,
49:03qui là aussi devrait a priori bien se passer.
49:05Et puis sur le plan boursier,
49:07disons que c'est difficile
49:09de se projeter et de dire ce que vont faire les marchés
49:11boursiers africains. En revanche, ce que je peux dire, c'est que
49:13les valorisations des marchés boursiers africains
49:15restent très attractives. Quand on voit
49:17la bourse saisonnale des valeurs mobilières
49:19avec notamment la Côte d'Ivoire, le Sénégal
49:21ou encore des marchés comme l'Egypte
49:23à moins de 10 fois les résultats,
49:25on se dit qu'on a encore quand même de la place
49:27pour voir les
49:29bourses africaines performer comme
49:31elles l'ont fait cette année et l'année dernière.
49:33C'est des marchés qui sont animés aujourd'hui.
49:35Nous, on se
49:37désole de voir
49:39l'attrition de nos cotes
49:41boursières en Europe et en Europe
49:43au sens large. J'inclus le Royaume-Uni,
49:45etc. On termine tous l'année avec
49:47beaucoup plus de sorties boursières
49:49que d'entrées. Est-ce que
49:51les marchés africains
49:53offrent une animation ou une
49:55dynamique un peu différente de ce point de vue-là ?
49:57Il y a deux éléments. Le premier élément,
49:59il est d'ordre structurel, c'est-à-dire que
50:01les marchés africains commencent à se structurer. On voit
50:03beaucoup de marchés qui commencent à avoir
50:05des fonds de pension,
50:07des institutions, des assureurs.
50:09Donc des cornerstones, des investisseurs
50:11un peu longs qui sont capables de tenir
50:13des positions sur le long terme.
50:15Et qu'on voit vraiment apparaître. Le Maroc est un très
50:17bon exemple. On a vu ces 20 dernières années
50:19le Maroc devenir un pays
50:21mature sur le plan boursier, sur le plan institutionnel,
50:23en tout cas de la part des investisseurs.
50:25Ça, c'est le premier élément.
50:27Le deuxième élément, c'est que
50:29encore une fois, on voit
50:31des bourses africaines qui sont de plus en plus matures
50:33et cette maturité, on la voit aussi à travers des IPO
50:35qui sont de plus en plus importantes. Récemment,
50:37le gouvernement
50:39égyptien a annoncé 10
50:41IPO prévues pour 2025, des entreprises
50:43d'État qui vont rentrer en bourse. On a vu
50:45récemment une IPO au Maroc d'une société agricole
50:47qui s'appelle CMGP, qui a été
50:49sursouscrite 40 fois quand même. Et on en attend encore
50:51deux autres l'année prochaine. Dyslog dans la
50:53logistique et NutriCrops qui est une filiale
50:55de l'OCP. Et donc, tous ces
50:57éléments-là, l'offre à travers
50:59des IPO qui sont de plus en plus importantes,
51:01la demande à travers
51:03des marchés locaux qui
51:05deviennent de plus en plus matures font que
51:07il y a une structuration des marchés boursiers africains
51:09qui devient de plus en plus intéressante. Ce qui manque peut-être un peu,
51:11c'est l'intérêt de la part des investisseurs étrangers.
51:13Et c'est vrai que quand on voit ce qui s'est passé ces dernières
51:15années avec la Chine, avec
51:17les Etats-Unis aussi,
51:19l'Europe, avec les multiples de valorisation qu'on peut
51:21observer, peut-être aussi parfois le manque
51:23de croissance des entreprises, on se dit que
51:25le sens de l'histoire c'est qu'à un moment donné, ce continent
51:27qui va quand même représenter un quart de la population
51:29mondiale en 2050 et qui va
51:31environ avoir 500 millions d'habitants
51:33qui seront considérés comme étant des habitants
51:35de la classe moyenne, finira bien par
51:37susciter de l'intérêt. On verra si les investisseurs
51:39effectivement osent regarder
51:41un petit peu au-delà du seul marché
51:43américain ou européen.
51:45En tout cas, l'Afrique a toujours été un enjeu
51:47géostratégique.
51:49Ces dernières années,
51:51la Chine, bien sûr,
51:53la Russie, beaucoup moins
51:55l'Europe, beaucoup moins la France,
51:57Wissam. Dans le cadre d'une
51:59administration américaine gouvernée par
52:01Trump, je ne sais pas,
52:03est-ce que les Etats-Unis trouveraient ou
52:05retrouveraient un intérêt particulier sur
52:07ces marchés africains
52:09sur le plan stratégique, j'entends ?
52:11Sur le premier mandat de
52:13Donald Trump, il y a eu
52:15très peu d'intérêt de la part de
52:17ce président pour le continent africain.
52:19C'est un des rares présidents à ne s'être jamais déplacé
52:21en Afrique pendant son mandat.
52:23Joe Biden était en Afrique du Sud,
52:25si je ne dis pas de bêtise, il n'y a pas très longtemps.
52:27C'est passé complètement sous les radars, puisqu'on ne parle plus
52:29que de Trump, mais il était encore, il y a quelques semaines
52:31à peine, je crois, en Afrique du Sud.
52:33Ce qui peut se passer, c'est qu'on voit
52:35depuis quelques années un intérêt croissant
52:37des Russes et des Chinois pour le continent africain.
52:39C'est vrai que ce continent-là peut aussi
52:41être à un moment donné un enjeu géopolitique
52:43pour l'administration américaine.
52:45On verra bien, je pense que c'est
52:47quand même un continent qui
52:49représente un tiers des ressources
52:51naturelles dans le monde.
52:53C'est un continent qui
52:55aussi peut intéresser Trump de part de
52:57ne serait-ce que de la population afro-américaine
52:59qui a été une base d'électeurs assez importante
53:01dans le cadre de son gros mandat.
53:03Il y a un point important, il y a un accord
53:05qui avait été voté en 2000
53:07sous Clinton, qui s'appelle l'AGOA,
53:09l'African Opportunity Agreement Act.
53:11C'est un accord
53:13de libre-échange qui
53:15permettait à 32 pays africains d'exporter plus de
53:176 000 produits aux Etats-Unis. Cet accord-là
53:19expire en 2025.
53:21Il faudra voir ce que l'administration
53:23Trump va faire de cet accord-là.
53:25J'espère qu'il sera prolongé,
53:27parce que c'est vrai que c'est un accord
53:29qui est important pour les 32 pays qui sont concernés.
53:31Dans tous les cas,
53:33le sens de l'histoire aussi, c'est que les pays
53:35africains soient en mesure
53:37d'élargir aussi
53:39la base de leurs exportations,
53:41d'être peut-être aussi un peu moins dépendants
53:43des Etats-Unis, parce que c'est vrai que
53:45beaucoup d'économies africaines sont
53:47dépendantes du dollar. Beaucoup d'économies
53:49africaines sont dépendantes du dollar d'une part
53:51parce que les importations
53:53et les exportations sont en dollars, mais aussi parce qu'une partie
53:55de la dette extérieure de ces pays-là est libérée en dollars.
53:57Le sens de l'histoire aussi, c'est qu'à un moment donné,
53:59il y ait peut-être un peu plus de Chine, un peu plus
54:01de Russie et aussi
54:03un peu d'Amérique dans les relations
54:05extérieures des pays africains.
54:07Qu'est-ce qu'on peut dire de la stratégie que vous gérez ?
54:09Le fonds, c'est le
54:11African Picking Fund, c'est ça ?
54:13Chez ObAfrica Assets Management,
54:15Ouissem, qui connaît...
54:17Ça fait deux belles années
54:19consécutives, j'ai l'impression.
54:21C'est un fonds qui a fêté ses 10 ans en novembre.
54:23Il a été lancé en novembre
54:252014. Il a fêté ses 10 ans
54:27en novembre 2024.
54:29Il fait partie des rares fonds pur Afrique,
54:31parce qu'il y en a plus beaucoup. Quand j'ai lancé ce fonds-là
54:33en 2014, on était une dizaine. Aujourd'hui,
54:35on doit être deux ou trois.
54:37C'est un fonds qui est distribué sur la plupart des plateformes d'assurance-vie
54:39en France, donc possible pour
54:41les CGP et autres de s'inscrire
54:43sur ce fonds.
54:45La performance en 2023 était bonne.
54:47Il a fini l'année à plus 37%.
54:49La performance en 2024 est relativement bonne.
54:51On est à plus 13%
54:53à la fin vendredi
54:55dernier. Comme en 2023,
54:57le fonds a souffert en début d'année de la dévaluation
54:59de la livre égyptienne. Et comme en 2023,
55:01les performances opérationnelles des entreprises égyptiennes
55:03ont plus que compensé cette dévaluation,
55:05on a observé un rattrapage qui a eu lieu
55:07tout au long de l'année. C'est un fonds qui reste
55:09un fonds small mid-cap Afrique. C'est un fonds
55:11qui reste investi essentiellement dans le secteur de la consommation,
55:13puisque c'est dans ce secteur-là
55:15qu'on croit le plus
55:17et qu'on pense bénéficier
55:19de cette émergence de la classe moyenne.
55:21C'est un fonds qui reste au focus sur les valorisations.
55:23C'est un fonds qui, aujourd'hui, affiche un multiple de PE de 13 fois
55:25avec, sur certains marchés,
55:27des multiples qui sont inférieures à 10.
55:29Il y en a d'autres qui ne sont pas.
55:31Hyper concentré. Avec un univers
55:33d'investissement comme l'Afrique,
55:35vous avez 24 positions,
55:3724 sociétés employées aujourd'hui.
55:39Oui, il y a environ un marché de
55:412000 sociétés investissables aujourd'hui.
55:43C'est vrai que le parti pris a été pris depuis 3 ans
55:45de concentrer le portefeuille pour être tout proche
55:47des entreprises, pour aussi avoir
55:49des convictions plus fortes et, encore une fois,
55:51d'aller sur ces sociétés qui doivent bénéficier
55:53de l'émergence de cette classe moyenne.
55:55Parlez-nous d'une boîte qui fait partie de vos fortes convictions
55:57et qu'on a envie de découvrir
55:59parce qu'on ne les connaît pas forcément beaucoup
56:01les entreprises qui opèrent en Afrique.
56:03Je peux vous parler peut-être d'une société dont je n'ai pas parlé ici
56:05par le passé qui s'appelle Labelle Vie,
56:07qui est une société dans le secteur de la distribution alimentaire.
56:09Donc c'est Labelle, plus loin Vie.
56:11Ce n'est pas La-Belle-Vie. C'est Labelle comme un Labelle.
56:13C'est ça. La-B-E-L, plus loin Vie.
56:15C'est un fonds chez Ecarefour
56:17qui est une entreprise marocaine
56:19qui a aujourd'hui un peu plus de 200 magasins.
56:21Le Maroc, c'est un pays
56:23où la distribution moderne est encore
56:25sous-pénétrée.
56:27On est entre 10 et 15 % de pénétration pour la distribution moderne.
56:29Donc le réseau des épiciers reste
56:31le réseau majeur.
56:33Mais le sens de l'histoire, c'est que
56:35la distribution moderne prend un peu plus de part de marché
56:37et Labelle Vie joue un rôle clé là-dedans.
56:39C'est une entreprise qui a présenté
56:41cette année un plan stratégique, un Capital Market Day.
56:43Là aussi, c'est un élément important
56:45puisque dans la communication des entreprises africaines,
56:47le fait d'organiser des journées d'investisseurs
56:49c'est quelque chose de relativement nouveau.
56:51Ils ont annoncé un plan pour 2028 où l'objectif
56:53est de doubler le chiffre d'affaires à 28 milliards de dirhams,
56:55de garder une marge d'Ebitda à 9,3 %
56:57et de quadrupler le nombre de magasins.
56:59C'est une entreprise qui est dans le portefeuille
57:01depuis quelques temps, que je connais depuis
57:03plusieurs années et que je suis.
57:05La stratégie face
57:07aux magasins
57:09de proximité locale, c'est quoi ?
57:11C'est d'attaquer ce réseau de magasins de proximité locale
57:13avec des magasins
57:15du même style
57:17ou c'est le grand hypermarché
57:19Carrefour qu'on a connu ?
57:21Il y a des hypermarchés mais c'est marginal
57:23dans leur surface.
57:25C'est plutôt du petit, de la petite enseigne.
57:27Le sens de l'histoire c'est le local et la proximité
57:29et donc c'est des petits formats.
57:31Ils ont des petits formats Carrefour, Carrefour Market
57:33qui ont vocation
57:35à susciter
57:37l'intérêt des consommateurs
57:39marocains et surtout d'aller aussi dans des villes
57:41qui sont parfois des villes où
57:43la distribution moderne est quasi inexistante.
57:45C'est un peu la stratégie de ce groupe
57:47qui est un groupe qui affiche des multiples diversifications
57:49plus très intéressantes. On est à 17-18 fois les résultats
57:51dans un marché marocain qui est autour de 22 fois aujourd'hui.
57:53Merci beaucoup Wissem.
57:55Merci de venir nous parler de ces marchés boursiers
57:57africains que vous connaissez particulièrement
57:59bien depuis 10 ans notamment
58:01avec cet anniversaire, cette année anniversaire
58:03pour le African Picking Fund
58:05que vous gérez. Vous êtes le président
58:07fondateur d'Aube Africa Asset Management.
58:09Wissem Barbouchi qui est avec nous, l'invité de ce cadre
58:11thématique de SmartBourse.