SMART BOURSE - Marchés globaux : la croissance en question

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Lundi 9 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM) , Léa Dauphas (Chef économiste, TAC Economics) et Véronique Riches-Flores (Présidente, RF Research)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Léa Dauphin, c'est avec nous ce soir, chef économiste de TAC Economics.
00:16Bonsoir Léa.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Merci d'être là.
00:19Merci à Jeanne Asraf-Bitton d'être avec nous également.
00:20Bonsoir Jeanne.
00:21Bonsoir Grégoire.
00:22Vous êtes directeure de la recherche et de la stratégie de BFT-IM et à nos côtés
00:25également Véronique Richeloret, ce que je salue.
00:27Bonsoir Véronique.
00:28Bonsoir Grégoire.
00:29Véronique Richeloret, économiste indépendante, présidente de RF Research et membre fondatrice
00:33de Calaisis 360, c'est ça Véronique ? Un mot de l'initiative que vous portez avec
00:39Laurent Albi de Next Momentum que je connais bien et puis un troisième partenaire également
00:44alors que je ne connais pas encore.
00:45Vous connaîtrez probablement Jérôme Boumangel qui est une entité qui est plutôt analyse
00:56financiers.
00:57Donc, on a qualifié ça plutôt d'analyse fondamentale donc qui analyse les perspectives
01:02de résultats, les momentum de profit, etc.
01:05Oui, Calaisis 360, ça y est, a vu le jour, communiqué de presse la semaine dernière,
01:12premier numéro.
01:13C'est quoi ? C'est d'abord un point de rencontre, un point de rencontre entre trois
01:18experts.
01:19C'est bien de faire de la macroéconomie, c'est encore mieux d'essayer de faire de
01:22la stratégie.
01:23Mais voilà, moi, j'ai beau avoir des idées assez convaincues en général sur ce que
01:29doivent faire les taux d'intérêt, je vais quand même regarder un petit peu l'allure.
01:33Oui, la moyenne mobile de 100, etc.
01:35Par exemple, voilà, ou avoir un sentiment sur les bourses.
01:39Mais si je n'ai pas ce que font les perspectives de résultats, etc. des différents secteurs,
01:45finalement, on tourne un peu en rond, on est limité.
01:48Et là, on a réussi quelque chose qui est assez unique en France.
01:51C'est justement la mise en commun de ces expertises.
01:54Il y avait longtemps que j'avais envie de ça.
01:55Et dans les grandes boîtes, à l'époque, c'était quand même un peu compliqué.
01:59Et là, finalement, avec cette rencontre de Laurent Albi et Jérôme Beaumangel, par
02:05ailleurs, on s'est mis d'accord, on s'entend bien, on se comprend, on a tous envie, effectivement,
02:10de partager nos analyses, de donner un produit synthétique, de fait, rien à voir avec ce
02:17que je fais par ailleurs chez Riche Forest, ou en détail, toute l'économie, bref.
02:22Non, c'est synthétique avec le but de quoi ? De servir la réflexion sur un sujet qu'on
02:28a discuté, bien sûr, beaucoup en amont, sur lequel on tombe d'accord, et d'essayer
02:33de donner du levier, d'un point de vue de recommandation d'investissement.
02:36Donc, le dernier numéro, c'était, bon, la rentrée s'annonce quand même assez perturbée,
02:41assez compliquée pour les investisseurs.
02:44Qu'est-ce qu'on pourrait leur indiquer comme choix de secteur ? Et, en partie macro,
02:50on regarde ce que font les différents secteurs à ce stade de la revendication.
02:54C'est très concret à l'arrivée.
02:55Ah, très concret.
02:56C'est très concret.
02:57Très concret.
02:58Le but, c'est de servir des investisseurs professionnels.
02:59Exactement, avec trois secteurs à la clé, et la démonstration de pourquoi on les aime
03:05bien.
03:06Donc, voilà.
03:07Moi, je crois beaucoup à l'alliance de ces différentes dimensions d'analyse, c'est
03:10ce que j'essaie un peu de créer.
03:11Alors, en fonction du casting, c'est plus ou moins évident, mais je crois beaucoup
03:16effectivement que c'est très intéressant de mélanger différents niveaux d'analyse,
03:20différentes dimensions d'analyse.
03:21Tu penses que c'est indispensable ?
03:22Macro, fondamentale, technique également.
03:23Et ce n'est pas évident, je suis d'accord avec vous, que tous ces mondes se côtoient,
03:27se fréquentent et discutent forcément ensemble.
03:30Apprennent à se parler, se mettent d'accord et soient sûrs de parler du même timing.
03:34Moi, à moyen terme, mais le moyen terme pour toi, c'est quoi ? C'est trois semaines ?
03:38Ça veut dire qu'à trois ans, si vous n'êtes pas d'accord, la recommandation, elle n'existe pas ?
03:42Il n'y a pas.
03:43Exactement.
03:44Donc, tout le travail en amont, c'est précisément d'étudier les points sur lesquels nos réflexions
03:48convergent et puis après, on apporte chacun notre contribution.
03:54Donc, on s'abonne, c'est ça ?
03:56Oui, on s'abonne.
03:57C'est une publication mensuelle, c'est ça ?
03:59C'est mensuel.
04:00On aura sans doute du mal à ne pas intervenir entre deux mois, parce qu'on est chacun.
04:07Mais pour l'instant, c'est mensuel précisément pour donner de la solidité à nos raisonnements
04:14et nos recommandations.
04:15Caléis360, félicitations pour cette initiative à vous trois.
04:19Venons-en à l'actualité des marchés du moment.
04:22Je commence avec vous, les chefs économistes de TAC Economics.
04:26C'est le sujet du moment, normalisation et récession.
04:29Que disent notamment les modèles que vous construisez, que vous entraînez chez TAC
04:33Economics pour essayer de toujours mieux comprendre les logiques macroéconomiques ?
04:36Normalisation et récession parlent notamment des Etats-Unis.
04:40Le marché joue-t-il à se faire peur ou est-ce que le marché a raison peut-être d'être
04:45de plus en plus sensible à la question de la croissance et de la croissance américaine
04:48notamment ?
04:49Alors, je vais répondre les deux.
04:50Est-ce que le marché joue à se faire peur ?
04:52Oui.
04:53Est-ce que le marché commence enfin à avoir une vision claire où l'économie ralentit ?
04:56Également.
04:57C'est un peu les deux.
04:58Tu prends la double casquette du coup, économiste et compte cette fois-ci sur la data science.
05:03Donc ce qu'on fait, on ne fait pas de modélisation où je pense que ça va aller à là, on reprend
05:08l'histoire américaine depuis les années 50, on regarde tous les épisodes historiques
05:13et on regarde suivant tel ou tel indicateur à tel type, et encore une fois c'est prédéfini
05:17par le modèle, ce n'est pas moi qui le fais, ça nous dit et bien là il y a X% de
05:20chance qu'on soit dans tel ou tel stade.
05:22Ce que ça indique aujourd'hui, à l'horizon, faisons l'horizon 3 mois pour être d'accord
05:25sur notre horizon.
05:26Très bien.
05:27À l'horizon 3 mois, il n'y a pour l'instant aucun risque de récession dans l'économie
05:31américaine.
05:32Récession étant des trimestres consécutifs de croissance négative.
05:36Pourquoi ? Parce que pour qu'on arrive dans cet épisode-là, il faut vraiment qu'on
05:41ait des destructions d'emplois plus fortes, les modèles indiquent que sous des NFP en
05:45moyenne avec des destructions de l'ordre de 17 000, là on aura une récession.
05:50Tant qu'on est dans un range autour de zéro, ce n'est pas un sujet.
05:53Encore une fois, dans l'horizon 3 mois.
05:54Qu'est-ce qui est aussi important sur les sujets et les indicateurs que regardent aujourd'hui
05:58les investisseurs, et c'est pour ça que je pense que le marché joue à se faire peur,
06:01parce que tout le monde a regardé l'ISM, et l'ISM manue totalement, en disant attention,
06:04même chose qu'au mois d'août, on reprend les mêmes, à peu près aux mêmes dates
06:08entre l'ABOGE, l'ISM et les NFP, et on fait le check-up et on recommence.
06:12Ce que dit le modèle, même chose, c'est qu'aujourd'hui, il ne faut pas regarder
06:15l'ISM.
06:16L'ISM, ce n'est pas un sujet.
06:17Ce n'est pas cet indicateur-là qui est important, cet indicateur-là serait important
06:20à regarder pour savoir si l'économie américaine peut se reprendre.
06:22Aujourd'hui, l'ISM, ça fait sur les 23 derniers mois, 22 sur les 23, donc ce n'est
06:29pas le sujet.
06:30Ce n'est pas le niveau qui compte, mais ce sera plutôt l'évolution, la dynamique.
06:33Exactement.
06:34Quand on sera sur un niveau d'ISM au-delà de 52, on pourra réfléchir à une économie
06:39qui se reprend fortement.
06:40Donc là, on le met de côté.
06:41Aujourd'hui, ce qu'on a, c'est une économie qui est en ralentissement, que ce soit du
06:45hard ou du soft, on emploie bien le mot de landing, et c'est ce qu'on a, une économie
06:51qui ralentit.
06:52Les indicateurs normaux qu'on regarde habituellement, notamment sur le marché du travail, la courbe
06:57de Beverage, les indicateurs d'emploi, à ce stade-là dans l'économie, c'est normal
07:02qu'ils soient en train de se dégrader, c'est normal qu'on ait cette décélération.
07:05Après, on peut jouer.
07:06Ce qui fait peur aux investisseurs aujourd'hui, c'est de dire que ces signaux sur le marché
07:10du travail sont le précurseur d'une dégradation de la conso, qui elle-même est précurseur
07:14d'une dégradation de la croissance.
07:15Nous, ce qu'on voit dans les modèles, et ce qu'on voit même quand on regarde dans
07:18l'analyse dans les données cycliques, c'est la conso décélère, le revenu décélère,
07:22le marché de l'emploi décélère.
07:23Aujourd'hui, sauf chocs externes qui arrivent sur l'économie.
07:26On ne peut pas en tirer la conclusion que la récession arrive.
07:28Non, on en tire la conclusion que l'économie américaine est dans un bad cycle qui ralentit.
07:32C'est la seule conclusion qu'on peut avoir.
07:34Pour aller sur des scénarios beaucoup plus sévères, il faudrait qu'on ait des chocs
07:38beaucoup plus forts, extrêmes, qui arrivent sur le marché.
07:40Alors, on en a plein, on peut en lister plein.
07:42Ah oui, la liste des risques, oui, normal.
07:44Mais aujourd'hui, dans l'état actuel de la conso, la décélération du marché du
07:47travail, elle est normale du cycle.
07:48Et donc, 25 points de base pour commencer, côté réserve fédérale américaine.
07:5225 points de base.
07:53Aujourd'hui, on est dans une situation où on voit bien, la Fed met de côté le risque
07:56inflationniste, met en avant la situation sur le marché du travail.
07:59On sait bien que la politique américaine est sur-restrictive.
08:03Donc, on considère qu'il y a 150 BP en trop aujourd'hui.
08:06Est-ce que le premier message dans ce cycle de desserrement, c'est de dire, on fait
08:1050 BP ? Non, c'est de dire, on fait 25 BP.
08:13On ouvre ensuite.
08:14Ce qui va être intéressant, c'est plutôt le message.
08:15Est-ce qu'il y a quelques trimestres, on avait un peu peur, plus peur des élections
08:20américaines.
08:21Donc, on disait, c'est 25 BP par trimestre.
08:23Là, c'est peut-être 25 BP en septembre, en novembre, en décembre.
08:27Peut-être.
08:28Mais en tout cas, ça serait donner une mauvaise image et ça serait faire comprendre au marché
08:31que le risque est plus fort que ce qu'on voit aujourd'hui sur l'économie américaine
08:34que de commencer par 50 BP.
08:36Donc, 25 BP.
08:37Et après, suivant l'ajustement de l'économie, pourquoi pas ? Il y a des marges.
08:40Il y a 525 BP.
08:41S'il faut accélérer à un moment, pas de doute que la Fed trouvera les marges de manœuvre
08:45pour le faire.
08:46C'était le sens du discours de Jérôme Poel à Jackson Hole.
08:48C'était ça.
08:49On sera prêt s'il faut.
08:50On sera prêt s'il faut.
08:51Mais aujourd'hui, quand on a une inflation à ce niveau-là et une croissance qui ralentit,
08:55il n'y a pas de justification à faire du 50 BP tout de suite.
08:58Jeanne, qu'est-ce que vous comprenez, effectivement, de la situation macro-américaine, de la décision
09:02à venir de la réserve fédérale américaine, de comment elle pourrait être prise aussi
09:05par le marché ? À quoi s'est préparé le marché aujourd'hui quand il s'agit des
09:09États-Unis ?
09:10J'ai l'impression qu'il se prépare au pire.
09:13Mais je rejoins ce que vraiment nos analyses rejoignent, mais alors exactement ce que vient
09:18de dépeindre les uns, que ce soit les analyses quantes qu'on peut faire ou les autres, on
09:22est sur un schéma aujourd'hui de ralentissement sur les trois prochains mois.
09:26Je vais garder la même précaution oratoire avec des éléments qui me paraissent très
09:32intéressants pour dire pourquoi la dégradation immédiate nous semble peu probable.
09:38Et la principale raison, c'est que les entreprises ont peu de raison à ce stade de vouloir diminuer
09:46leurs effectifs.
09:47Et quand vous regardez, il y a certaines métriques, c'est assez simple, vous regardez la charge
09:52de personnel rapportée aux ventes aux États-Unis, on l'a depuis peu d'ailleurs, mais sur le
09:57deuxième trimestre, on est sur des niveaux extrêmement bas historiquement.
10:00Mais coûts salariaux par rapport aux ventes réalisés ?
10:02Oui, oui.
10:03D'accord.
10:04Oui, oui, ok.
10:05Tout bêtement.
10:06Schéma très simple qui est un élément important qui donne un signal.
10:09Alors après la question c'est, les marges vont-elles tenir ?
10:11Il n'y a pas d'urgence à dégraisser quoi ?
10:12Non.
10:13Elles n'ont aucune urgence à dégraisser aujourd'hui.
10:15Alors l'autre question c'est, est-ce qu'il va y avoir urgence dans les trois mois qui
10:18viennent ?
10:19Possible.
10:20Sauf qu'aux États-Unis en l'occurrence, il y a bien une décélération des salaires.
10:24Nous c'était la thèse qu'on a défendue longtemps, c'est que la décélération était
10:27plus facile aux États-Unis qu'en Europe.
10:29Il y a non seulement décélération des salaires, mais il y a gain de productivité aux États-Unis.
10:34Ce qui veut dire que les entreprises certes ne passent plus d'augmentation de prix, ou
10:38pas plus que ce que ferait un 2%, enfin bon, mais que du coup la pression sur les marges
10:44pourrait rester limitée, en tout cas pour les trois mois à venir.
10:48Ça ne veut pas dire que ça ne va pas se dégrader après, mais en tout cas c'est peut-être
10:51l'élément qui nous indique.
10:53Et je rejoins Léa sur le point que l'ISM, je cesse de le répéter, depuis le Covid,
10:58a perdu sa signifiance.
11:00Mais pour le coup, on a essayé de regarder pourquoi.
11:03Et c'est intéressant de regarder, les enquêtes ISM sont toujours le solde, on pose des questions
11:11et on leur dit, est-ce que c'est meilleur, pareil ou pire ?
11:14Depuis le Covid, la réponse qui dit c'est pareil, elle est montée à deux écarts-types
11:23et elle n'en bouge plus.
11:24Elle n'est plus du tout là où elle était normalement.
11:26Et la réponse qui dit ça va mieux, elle est scotchée en bas.
11:31Donc le caractère exceptionnel du Covid a faussé la lecture que les entreprises en
11:37ont.
11:38En gros, que ça aille mieux ou pas, elles disent c'est pareil.
11:41C'est tellement dégradé que ça n'a l'air pas.
11:42Ça a presque gelé la perception des directeurs d'achat ou des chefs d'entreprise.
11:46Exactement.
11:47C'est très intéressant.
11:48Parce que du coup, ça explique ce qui nous a étonnés au début en se disant, mais ce
11:52n'est pas possible, il y a des incohérences très importantes.
11:55Et que les ISM, en particulier les manufacturiers, ont perdu énormément de pertinence.
12:01Et les PMI, c'est pareil, j'imagine.
12:03Toutes ces enquêtes conjoncturelles manufacturières ont perdu la corrélation qu'on avait entre
12:10eux.
12:11La réalité économique et ces enquêtes est très distendue aujourd'hui.
12:13En tout cas, avec le niveau de croissance, pas forcément avec la tendance.
12:16La tendance, j'entends.
12:17Et c'est intéressant, parce que les ISM ne varient pas beaucoup.
12:19Donc on voit bien qu'on est aussi sur des… Mais en tout cas, c'est un point effectivement
12:24très important.
12:25Nous, on ne le regarde plus depuis assez longtemps.
12:26On a des indicateurs courants qui nous disent la même chose, il n'y a pas de récession
12:31juste devant nous.
12:32Et donc les marchés, quand ils nous disent entre 4 et 5 baisses de taux d'ici la fin
12:37de l'année pour la Fed, 230 points de baisse de taux en un an de la Fed.
12:43Plus de 200 maintenant ? Plus de 200 en un an, en 12 mois ?
12:47Oui, on est à 225 ou 230 en 12 mois.
12:51De notre point de vue, les marchés sont très pessimistes.
12:55Alors, il faudra…
12:56C'est ou trop ou pas assez ? C'est toujours ce qu'on me dit, moi.
13:00C'est ou trop parce qu'il n'y a pas de récession et ce n'est pas assez s'il
13:02y a vraiment un choc qui arrive au-delà du prochain mois, où j'ai compris que…
13:06Il faudra pour nous aujourd'hui, vu ce qu'on pense, c'est évidemment trop,
13:12mais il faudra en plus intégrer les élections américaines.
13:15Et selon qu'on part sur un scénario Harris et gouvernement divisé ou un scénario Trump
13:23et même gouvernement divisé, alors la Fed pourrait être encore plus gênée aux entournures
13:28et donc non seulement ne pas pouvoir faire ni 230, ni 200, ni même 150.
13:35Donc voilà, ce sera à…
13:38Véronique, vous venez parfaire, si je puis dire, ce consensus puisque vous aussi…
13:42Malgré tout, il ne faut plus faire de plateau mono-genré parce qu'on cherche les sujets
13:47de désaccord.
13:48Ah tiens, c'est parce que c'est lié au genre, vous pensez, Véronique ? Je ne sais
13:52pas, moi.
13:53Non, mais par contre, je vous connais depuis longtemps et c'est vrai, je le dis très
13:57honnêtement parce que vous êtes un de mes baromètres et quand je vois quelqu'un comme
14:01vous, économiste, macro-économiste, chevronné, que j'ai toujours connu très attentif aux
14:06risques, avec un discours quand même toujours très prudent sur la soutenabilité de nos
14:13économies, de nos modèles, je vous m'arrêtez si je dis…
14:16La perte de service.
14:17Bon, vous le dites mieux que moi, Véronique.
14:19Quand je vois que vous écrivez encore la semaine dernière que non, on ne peut pas
14:24appeler aujourd'hui à une récession dans les trois prochains mois, vous ne capitulez
14:30pas sur cette idée que le risque de récession aujourd'hui, comme le disait Jeanne ou Léa,
14:35est un risque peut-être nul ou quasi nul ou en tout cas n'est pas le risque principal.
14:39N'est pas le risque principal avec la conclusion qui est celle de Jeanne, donc les anticipations
14:43de baisse des taux, non, ça ne va pas.
14:45Alors, moi, je procède un peu différemment.
14:48D'abord, on rappelle que les récessions, elles ne viennent pas de nulle part.
14:51Ce n'est pas parce que tout d'un coup, il y a un ISM qui baisse.
14:55Si l'ISM baisse de manière un peu accentuée et qu'on se pose la question, il faut regarder
14:59pourquoi.
15:00En général, une récession, c'est la correction d'excès.
15:03Donc excès de création d'emploi, ça vous fait baisser la productivité, ça augmente
15:07les coûts salariaux unitaires.
15:09Les entreprises sont obligées de couper à un moment donné.
15:11Il n'y en a pas.
15:12On est encore largement en dessous de la tendance d'avant la crise en termes de création d'emploi.
15:16Deuxièmement, ça fait plus d'un an qu'on dit les créations d'emploi ne sont pas aussi
15:20vigoureuses que ce que nous dit Jacques Bowell toutes les six semaines.
15:25En fait, c'est un marché de l'emploi avec d'énormes distorsions où les emplois sont
15:31concentrés dans la santé.
15:33Il y a eu aussi un peu d'hôtellerie, restauration de loisirs, rattrapage post-Covid et le secteur
15:39public.
15:40Mais vous avez une grande majorité de secteurs qui ne créent quasiment plus d'emplois depuis
15:44le début 2023.
15:45Ça veut dire, et là je rebondis sur ce que disait Jeanne, les entreprises n'ont pas le
15:50couteau sous la gorge.
15:52Elles se sont ajustées.
15:53Ça a permis d'ailleurs de maintenir la productivité effectivement.
15:56Et donc aujourd'hui, il n'y a pas d'urgence à baisser les coûts.
15:59Deuxièmement, il n'y a pas eu de surinvestissement.
16:02On a eu des crises.
16:04Surinvestissement, difficulté à rentabiliser l'investissement.
16:08Là, il n'y a pas.
16:09Ou surendettement.
16:10Du coup, les entreprises, le taux d'endettement est quand même costaud.
16:14La charge d'intérêt est quand même élevée.
16:16Mais enfin, pour l'instant, avec la valorisation des actifs, ça passe.
16:21C'est peut-être là qu'il faudra être vigilant quand même.
16:24Mais si vous voulez, il n'y a pas de surstockage.
16:27Et du côté des ménages non plus.
16:28On a un taux d'endettement qui s'est abaissé.
16:31Voir les déliquescences sur les cartes de crédit.
16:33Tout le monde regarde ce genre d'indicateur.
16:35Vous dites quand on regarde la mesure du patrimoine des ménages aujourd'hui.
16:40Voilà, au niveau macroéconomique, il n'y a pas.
16:42Au niveau macro, agrégé.
16:43Après, effectivement, il y a des situations.
16:45Il y a des couches de population qui souffrent.
16:47Exactement, tout à fait.
16:48Alors, qu'est-ce qui reste maintenant ?
16:50La dégradation du marché immobilier, qui est un vrai sujet.
16:53Et c'est vrai qu'on n'a jamais eu de récession immobilière qui n'ait pas été suivie d'une récession plus générale.
17:01Donc là, on est prudent.
17:03Pour autant, le cycle immobilier actuel n'a rien à voir avec les précédents.
17:08Ce n'est pas l'Américain moyen qui a acheté son logement.
17:10On est bien d'accord.
17:11Donc, c'est l'Américain relativement qui a bien traversé la crise de 2008,
17:15qui est en général multipropriétaire, qui investit dans l'immobilier pour le louer.
17:19Celui-ci, ça commence à être franchement moins rentable.
17:22Et puis, il a quand même financé essentiellement en cash son acquisition.
17:26Donc, il n'était pas très sensible au taux.
17:28Mais là, il commence à rechigner.
17:30Et il n'y a pas de relais de l'Américain moyen.
17:32Donc, ça peut s'intériorer.
17:33Mais est-ce qu'on n'a pas du tout des conditions comparables à 2008 ?
17:36Mais même pas des conditions comparables aux fins de cycle classiques.
17:40Donc, moi, j'ai beaucoup de mal à trouver effectivement la logique cyclique d'une récession.
17:45Ça ne veut pas dire qu'elle ne va pas arriver.
17:47Mais j'ai tendance à dire du coup, bon, on peut peut-être sous-estimer la partie immobilière,
17:52les effets richesses quand même un petit peu.
17:54Mais c'est surtout, un, l'élection, l'incertitude à l'égard des élections
17:58et des anticipations de marché à l'égard de Trump
18:01et de ce que ça pouvait signifier pour les marchés.
18:03Et puis, le risque financier.
18:04C'est là que sont les risques.
18:06Mais aujourd'hui, est-ce qu'ils sont plus importants qu'il y a six mois ?
18:10Non.
18:11Il y a la question de la nouvelle technologie qui, quand même, n'est pas très facile.
18:15Et on voit bien que les risques se concentrent.
18:17En même temps, il y a des baisses de taux à venir.
18:19Alors moi, par contre, je conserve malgré tout ce que j'ai dit, 50 BP plus tôt de la Fed.
18:25Parce que je pense que, un, d'abord, il y a des élections, comme l'a dit Jeanne.
18:30Ce sera peut-être un peu compliqué en fonction du résultat des élections.
18:33On a un degré de resserrement monétaire qui est quand même significatif.
18:37On peut faire 50 assortis d'un discours beaucoup plus prudent sur la suite.
18:43Voilà.
18:44C'est un peu comme ça que je verrai les choses.
18:46Parce que les marges de manœuvre, après le mois de novembre, on ne sait pas trop ce qu'elles sont.
18:50Et que, quand même, les conditions sont restrictives.
18:53Qu'il y a un peu de stress, y compris sur les marchés.
18:56Et donc, voilà.
18:58Mais je suis sensible à ce que j'ai écrit aussi.
19:01Qu'il pourrait me faire douter.
19:03Ce n'est pas évident.
19:04La communication autour du 50 points de base, elle n'est pas évidente.
19:06C'est-à-dire faire comprendre aux marchés qu'on le fait parce qu'on veut bien démarrer.
19:10Mais qu'après, ce ne sera peut-être pas autant, etc.
19:12Oui, simplement parce qu'on a l'inflation jeudi.
19:14Vu que le marché prive déjà, quand même.
19:15Oui, oui.
19:16Et les effets de base, ils se sont massivement baissés, quand même.
19:18Et puis, les élections.
19:20Peut-être un point sur les élections.
19:22Nous, on vient de finir un travail assez large sur des modèles ajustés.
19:25Il y a deux points à mettre en avant.
19:27Le premier, c'est qu'on n'est absolument pas aujourd'hui assuré d'une victoire d'Harris.
19:31Il y a eu vraiment ce changement-là sur le marché,
19:33qui a été de dire qu'il y a eu quand même cet effet un peu plus gain.
19:36Pas du tout.
19:37Quand on regarde les indicateurs de sentiments dans lesquels on traque toute la presse internationale.
19:41Effectivement, Harris était en tête sur la période convention démocrate.
19:46Aujourd'hui, Trump repasse en tête.
19:48C'était un indicateur qu'on utilisait beaucoup,
19:49qui avait réussi à bien mettre en avant la victoire de Trump face à Clinton à l'époque.
19:53On a réappliqué le même.
19:54Aujourd'hui, Trump reste encore avec un avance.
19:56Ça, c'est le premier point.
19:57Le deuxième, c'est que tout se joue sur la Pennsylvanie,
20:00dans laquelle Trump est encore avec une...
20:03En tout cas, on est dans la marge d'erreur.
20:05En parlant de cette marge d'erreur,
20:06si on applique les calculs de marge d'erreur des précédentes élections
20:09et qu'on les met aujourd'hui sur les sondages,
20:11on peut retrouver, avec la surprise qu'on avait eue au moment de Clinton et Trump,
20:16dans laquelle Trump peut gagner,
20:17même s'aujourd'hui, il y a un ensemble plus assuré pour Harris.
20:20Ça, c'est le premier point.
20:21Le deuxième, c'est que quand on fait tourner tous les modèles,
20:23on voit que c'est vraiment des modèles très clivants.
20:26Même si on applique un Trump,
20:29donc on augmente les droits de douane,
20:31on baisse l'immigration d'un million par an
20:33et on baisse le revenu de l'impôt sur les entreprises,
20:38même en appliquant ce modèle-là,
20:40le choc sur l'inflation est tel qu'il emporte le reste.
20:43Et en termes de temporalité,
20:44le choc inflationniste emporte le reste.
20:46Donc là, il n'y a plus de marge de manœuvre pour la Fed
20:48pour baisser les taux, accompagner le cycle, etc.
20:51Cette histoire-là, elle s'arrête.
20:53Et le plan Harris est un plan qui met en avant l'économie du CAIR,
20:57donc le soutien aux classes moyennes.
20:59Et donc, les deux plans sont aussi des plans
21:02en faveur d'une inflation un peu plus forte.
21:04Pas nécessairement une reprise,
21:06sauf si on laisse imaginer que Trump fait vraiment un plan...
21:09Mais un soutien à la demande.
21:10Voilà.
21:11Donc, en plus, là, aujourd'hui,
21:12on raisonne sur notre scénario de récession,
21:14sur un scénario dans lequel il ne se passe pas d'élections,
21:17où tout va bien, où on continue notre cycle,
21:20alors qu'on sait que, dans à peine un mois,
21:23on peut arriver soit avec un plan fiscal massif de Trump,
21:26soit avec un choc assez fort sur l'inflation,
21:28soit avec un scénario Harris qui est probablement un statu quo,
21:31mais pas nécessairement parce qu'il semblerait quand même
21:33qu'on soit dans tous les cas dans quelque chose de très divisé.
21:36Donc, voilà.
21:37Je remets un peu de...
21:38Je n'achète pas les 50 BP,
21:39mais j'achète quand même cette prudence de la Fed.
21:41On oublie encore un peu ce scénario d'Amérique.
21:44C'est quoi le potentiel de perturbations
21:46autour de l'élection américaine
21:48et du résultat même de cette élection pour les marchés,
21:53pour les industries, pour l'économie, Jeanne ?
21:55Alors, je rejoins ce que je viens d'entendre.
21:57C'est vrai que nous, si on regarde, pour nous,
21:59là, c'est vraiment le coude à coude à nouveau,
22:01Trump étant légèrement devant.
22:03Cela étant dit, ce qu'on regarde,
22:05c'est qu'est-ce que l'un ou l'autre peut faire
22:08en cas de gouvernement divisé.
22:10Parce que pour nous, c'est vraiment ce qui est important.
22:13Le scénario central a l'air d'être,
22:16pour l'instant, un gouvernement divisé.
22:19C'est-à-dire qu'il n'est pas dans les probabilités
22:22les plus élevées que les deux chambres du Congrès
22:24détiennent le contrôle,
22:26soient détenues par les mêmes que la présidence.
22:29Cela étant dit,
22:31si je prenais les deux cas extrêmes,
22:34c'est-à-dire ce qu'on appelle le Republic Sweep.
22:37La vague rouge.
22:38La vague rouge.
22:39Trump, plus tout le Congrès.
22:40Pour nous, c'est une autre connotation, la vague rouge.
22:42Oui, oui, oui, pardon, oui.
22:44Enfin, c'est exact.
22:45C'est la vague rouge.
22:46Donc, la vague rouge aux États-Unis,
22:49a priori, c'est inflationniste.
22:51Parce que toute hausse de taxes, on est bien d'accord,
22:53est inflationniste.
22:55Le coût de la baisse des impôts,
22:57ça a été dit en pointillé.
22:59Donc, je ne pense pas que ce serait mis en œuvre.
23:01Parce que dans les deux cas,
23:02qu'on ait un sweep d'un côté ou de l'autre,
23:04la dégradation des finances publiques,
23:06telle que nous l'annonce
23:08une chambre bipartisan du Congrès,
23:10est telle que aucun des scénarios
23:12n'a de match de manœuvre.
23:14Il y a encore des Républicains,
23:15même ayant voté pour Trump,
23:16qui, sur la question du déficit public,
23:19seraient capables de dire,
23:20Monsieur le Président, encore des baisses d'impôts,
23:23vous êtes sûr ?
23:24Non, il n'aura pas la majorité.
23:25Donc là, honnêtement,
23:26ils sont à 6 ou 7 % de déficit par an.
23:29Ah oui, oui, oui.
23:30Donc, la dette est prévue pour arriver à 122 % en 2032,
23:35ou 34.
23:36Il n'y a aucun moyen.
23:37La latitude est faible.
23:39Mais, ce qui peut jouer de façon drastique,
23:41un, c'est les tarifs côté Trump.
23:43Mais là, moi, j'ai tendance à penser
23:45que, un peu comme l'épisode qu'on avait eu en 2018-2019,
23:49la hausse des tarifs, ça joue comme une hausse de taxes.
23:51Bien sûr.
23:52Donc, c'est inflationniste à très court terme.
23:54Ça ne veut pas dire que c'est inflationniste après.
23:56Vous avez perte de productivité,
23:57vous avez perte de croissance, etc.
23:59Donc, l'influence sur les taux, en général, peut être...
24:02Elle n'est pas si évidente.
24:03Elle est, en tout cas, probablement transitoire.
24:05D'accord.
24:06Maintenant, côté démocrate,
24:09si on a un sweep démocrate,
24:11là, on n'est pas dans une situation aussi facile
24:14que ce que le marché veut bien l'agir.
24:16Non, non.
24:17Je m'étonne à chaque fois
24:18de voir que tout le monde est live Arias passé, etc.
24:21Et pourtant, le marché a goûté à Trump, déjà.
24:23Ce que je veux dire, c'est que le marché a vu
24:25que Trump, c'était pas si négatif sur 2016-2020.
24:29Au-delà de ça, moi, je ne regarde pas en comparatif.
24:31Oui, oui, je comprends.
24:32Je regarde s'il y a un sweep démocrate,
24:34je dirais, elle est très claire,
24:36c'est une grosse augmentation d'impôts partout,
24:39c'est augmentation de réglementation,
24:41augmentation de taxes.
24:42Donc, je n'arrive pas à comprendre
24:43pourquoi Wall Street serait content.
24:45Donc là, du côté des entreprises,
24:47ce n'est pas la joie.
24:48Mais le scénario que le marché a l'air de retenir,
24:52en dehors d'un tout républicain,
24:54c'est un scénario Harris et gouvernement divisé.
24:57Et dans ce cas-là, en gros,
24:59elle ne peut pas passer grand-chose.
25:00Ce n'est pas le grand soir.
25:01Il n'y a rien.
25:02Il n'y a pas de mesure qui passe.
25:03Donc, du coup, les changements sont extrêmement faibles.
25:07C'est pour ça qu'on suit presque au jour le jour
25:10les évolutions pour savoir
25:12si c'est un sweep Trump all-in
25:16ou bien si c'est un Harris divisé.
25:18Déjà, débat demain soir.
25:20On verra ce que disent les modèles
25:22à la sortie du débat
25:23et si un avantage a pu être pris,
25:25décisif ou non, je ne sais pas,
25:27mais à l'occasion de cette soirée-là.
25:29Il faut qu'on parle un peu de l'Europe.
25:31Partons un peu des fonctions de réaction des banques centrales.
25:33Qu'est-ce que vous comprenez
25:34de la fonction de réaction de la BCE à ce stade
25:36dans l'état dans lequel on trouve
25:38l'économie de la zone euro, Véronique,
25:41par rapport à la partie américaine ?
25:45Eh bien, paradoxalement, effectivement,
25:49parce qu'en zone euro,
25:50la situation conjoncturelle est quand même assez dramatique
25:52et ça fait longtemps que ça dure
25:53et ça ne s'améliore pas.
25:55Et si on se dit qu'il y a une région
25:57dans laquelle il faudrait baisser les taux
25:59et le degré de contrainte monétaire,
26:00c'est bien là,
26:01avec la crise immobilière qui est puisée.
26:03Et c'est pourtant là encore
26:05qu'on a le plus de mal
26:06à envisager des mouvements significatifs
26:08de baisse des taux
26:09en assouplissement comparable, par exemple,
26:11à celui de la Fed.
26:12Chaque baisse des taux est entourée
26:14d'une grande prudence.
26:15Une énorme prudence
26:17qui risque d'être renforcée
26:20par les dernières données,
26:21les dernières statistiques.
26:23Alors, la BCE va baisser ses taux
26:25de 25 points de base jeudi,
26:26je pense que ça, c'est assez peu sous question.
26:30Mais quand on regarde les statistiques,
26:32ce sont des statistiques
26:33qui risquent d'être perçues
26:35comme plutôt pas mauvaises
26:38en termes de perspectives d'activité.
26:40La BCE aime bien les PMI.
26:42Donc elle ne regarde pas
26:44le solde de réponse neutre.
26:46Et ces PMI, malgré tout,
26:49ont plutôt bien résisté,
26:51notamment dans les services.
26:53C'est le grand écart,
26:55mais même dans l'industrie,
26:56l'ensemble ne se détériore pas plus.
26:59Deuxièmement,
27:00la croissance de la masse monétaire
27:01frémit un tout petit peu.
27:03Et les crédits aux entreprises
27:04refrémissent un tout petit peu.
27:05Et on commence à parler
27:06de reprise immobilière
27:07un petit peu partout, partout.
27:09Mais c'est peut-être
27:10que les conditions financières
27:11ne sont pas aussi dures que ça.
27:13Restrictive ?
27:14Restrictive.
27:15Un taux de chômage à son plus bas encore,
27:17et nouveau historique,
27:186,4% en juillet, à la baisse.
27:21Et des salaires qui ont du mal
27:23à décélérer, franchement.
27:25En tout cas, on n'est pas
27:26comme aux États-Unis,
27:27et ça traîne, et clairement.
27:28Ah non, ce n'est pas le dernier point.
27:30Ce n'est pas le dernier point.
27:31Le dernier point,
27:32c'est le détail de l'inflation.
27:33Sur 12 mois, impeccable.
27:35Regardez le job,
27:36on a bien réussi.
27:37Au mois, le mois,
27:38en instantané,
27:39c'est quand même nettement
27:40moins sympathique.
27:41Avec au mois d'août,
27:43l'inflation des services,
27:44on est sur un rythme annualisé
27:46de 5,2% en accélération.
27:48Ça va peut-être s'éteindre en septembre.
27:50Oui, c'est ce qu'il y a.
27:51En regardant un peu au travers,
27:52si les banques centrales
27:53lèvent un peu le guidon
27:54pour regarder sur des horizons
27:56de 2, 3, 6 mois,
27:58il n'y a pas d'indice
27:59parce qu'elles ne lèvent pas
28:00beaucoup le guidon.
28:01Oui, j'ai compris.
28:02La preuve.
28:03Il y en a quand même qui sont bien.
28:04J'ai compris.
28:05On veut voir dans le blanc des yeux.
28:06J'ai quand même l'impression
28:08que les 25 points de base
28:10ne posent pas de questions,
28:12qu'ils risquent d'être entourés
28:14d'un discours très précautionneux
28:16sur la réserve
28:18qui pourrait effectivement
28:20réduire, peser
28:22ou limiter les anticipations
28:23de baisse des taux.
28:24Parce que là aussi,
28:25en zone euro,
28:26on a quand même des anticipations
28:27qui sont très agressives
28:28par rapport à...
28:30Moi, je suis un peu dubitatif.
28:32Sur la Fed, je comprends
28:33qu'on en est sur la zone euro,
28:35voire ailleurs.
28:36Ce qu'on vient de dire
28:38sur la Fed,
28:39les anticipations de baisse des taux
28:40de la Fed peut aider la BCE.
28:41La réappréciation de l'euro
28:43peut aider aussi
28:44à mettre un peu d'eau dans le...
28:45Mais je pense qu'il y a
28:47beaucoup de membres de la BCE
28:48qui vont retenir Christine Lagarde
28:49et que le discours
28:50pourrait quand même décevoir.
28:52Donc, il y a un biais structurel
28:54qui ne va pas s'effacer
28:55ou changer du jour au lendemain
28:57qui, pour l'instant,
28:58est encore bien,
28:59me semble.
29:00La barre est haute,
29:01effectivement,
29:02pour que la BCE change
29:03de vitesse.
29:04Aux Etats-Unis,
29:05le taux de chômage
29:06a repris presque un point
29:07en un an.
29:08En zone euro,
29:09on continue à baisser.
29:10Ça fait partie des argumentaires.
29:12Alors, si vous avez
29:13des petits signes
29:14que le plus dur
29:15pourrait être passé,
29:16c'est au fond d'Allemagne,
29:17sur le plan conjoncturel.
29:19Je pense que ça peut alimenter
29:21pas mal de prudence
29:22encore chez certains.
29:23Vous voyez quelque chose
29:24de synchronisé
29:25dans le mouvement
29:26de baisse de taux
29:27qui a déjà commencé.
29:28C'est ce que je rappelle
29:29à chaque fois.
29:30Des banques centrales périphériques,
29:31mais la Suisse,
29:32la Suède,
29:33la Canada
29:34est à sa troisième,
29:35etc.
29:36Mexique aussi.
29:37Enfin, je veux dire,
29:38il y a quand même déjà
29:39des banques centrales
29:40comprises d'avant.
29:41Des émergents,
29:42mais pas que.
29:43Je cite volontairement
29:44Canada,
29:45la Banque de l'Angleterre,
29:46ils en ont des rues aussi,
29:47si je ne dis pas de bêtises.
29:48Donc, bref,
29:49est-ce que la Fed
29:50qui va rentrer dans le jeu,
29:51est-ce que le tempo de la Fed
29:52va donner le tempo
29:53pour l'ensemble
29:55du cycle de baisse de taux
29:56ou est-ce qu'au fur et à mesure,
29:57on risque de voir
29:58de plus en plus
29:59de désynchronisation ?
30:00Alors,
30:01dans un premier temps,
30:02on est dans cette phase
30:03où tout le monde décélère.
30:04Pourquoi ?
30:05Parce que notre inflation
30:06n'est en tout cas
30:07plus le sujet principal.
30:08Et que ce phénomène
30:09de désinflation,
30:10il est, quoi qu'on en dise,
30:11assez global,
30:12assez général
30:13et il se produit,
30:14j'allais dire,
30:15au même moment
30:16dans la séquence
30:17pour tout le monde ?
30:18Alors, avec une différenciation
30:19émergent-développée,
30:20mais dans l'ensemble,
30:21je reprends ce que dit Véronique.
30:22Ce qui est intéressant,
30:23c'est qu'on est dans la phase
30:24où la désinflation est faite,
30:25elle est ancrée,
30:26en grande partie,
30:27sur le headline.
30:28Et les banques centrales
30:29ayant surmonté les taux
30:30à cette période-là,
30:31ont toute marge de manœuvre
30:32pour, en tout cas,
30:33faire le premier pas
30:34du décèlement
30:35alors même que les économies,
30:36soit sont en train
30:37de décélérer,
30:38soit sont dans une situation
30:39plutôt complexe
30:40comme pour la zone euro.
30:41Donc, il y a effectivement
30:42tout le premier pas
30:43de on décélère,
30:44on enclenche
30:45les uns après les autres.
30:46À quelques trimestres auprès,
30:47on est en gros
30:48dans la fourchette.
30:49Le deuxième sujet,
30:50mais qui est plutôt,
30:51pour moi,
30:52le sujet 2025
30:53et la bascule de marché,
30:54pour l'instant,
30:55le marché est
30:56qu'est-ce que font
30:57les banques centrales,
30:58à quel rythme,
30:59comment réagit la croissance.
31:00On sait à peu près
31:01que la croissance
31:02va décélérer
31:03mais ne va pas tourner
31:04en récession,
31:05que la désinflation
31:06va se poursuivre
31:07mais va être proposée
31:08avec une problématique
31:09sur l'inflation corps
31:10et notamment l'inflation
31:11des services.
31:12Et donc,
31:13que les banques centrales
31:14vont quand même maintenir
31:15cette approche
31:16qui reste prudente,
31:17qui est de faire le pendant
31:18de ce qu'elles ont fait,
31:19on monte très fortement les taux,
31:20on ne va pas non plus
31:21s'éloigner de l'inflation.
31:22Parce que si derrière,
31:23on n'a pas de scénario
31:24de récession forte
31:25et qu'on a en plus
31:26des services qui se tiennent,
31:27ça veut dire que les scénarios
31:282025-2026 et après,
31:29c'est des croissances
31:30qui se reprennent
31:31avec une inflation
31:32qui a au final baissé
31:33à peu près aux cibles
31:34et donc, du coup,
31:35il faut garder encore
31:36des marges de manœuvre.
31:37C'est pour ça
31:38que les baisses de taux
31:39très agressives
31:40faitent baisser ou autre.
31:41On va aller rechercher
31:42tout de suite
31:43des niveaux de taux directeurs
31:44qui sont au niveau
31:45des cibles d'inflation.
31:46Pas tout de suite,
31:47peut-être en 2025
31:48mais pas maintenant.
31:49Le risque qu'il y a
31:50à être trop agressif
31:51et que tout le monde
31:52aille en même temps,
31:53c'est qu'en fait,
31:54on n'anticipe pas
31:55le coup d'après.
31:56Les banques centrales,
31:57on disait, typiquement,
31:58nos modèles montrent
31:59que la Fed a à peu près
32:00un an de retard
32:01sur sa stratégie.
32:02Elle aurait dû monter
32:03un an plus tôt.
32:04D'accord, oui,
32:05c'est un décalage d'un an.
32:06Elle a un décalage d'un an
32:07sauf que ce décalage-là
32:08d'un an,
32:09il n'est plus le temps
32:10de regagner les marges
32:11de manœuvre maintenant.
32:12C'est là où,
32:13si on devait valider
32:15Il faudrait que la Fed
32:16fasse, dans un temps
32:17très très court,
32:18retrouver une normalisation
32:19de sa courbe.
32:20Sauf que ça ne paraît
32:21pas possible aujourd'hui
32:22vu les stress de marché,
32:23vu les sujets.
32:24Donc, ce qu'on a plutôt
32:25nous en tête,
32:26c'est des baisses graduelles
32:27pour s'assurer à la fois
32:28qu'on n'a pas la récession
32:29et qu'en même temps,
32:30on n'a pas cette problématique
32:31d'inflation qui est sticky
32:32et qui réapparaît assez vite.
32:33On coordonne tout ça.
32:35Mais par contre,
32:36je suis encore plutôt favorable
32:38sur des choses graduelles
32:39et à des petits pains
32:40plutôt que des chocs forts
32:41à l'inverse.
32:43Alors qu'on voit bien
32:44que la situation macro
32:45reste encore plutôt favorable
32:47avec le risque que ça se reprenne
32:48sur les moyens termes,
32:50pour le coup,
32:512025-2026.
32:52Sur les marchés,
32:53il nous reste quelques minutes.
32:54Jeanne,
32:55qu'est-ce qui vous paraît
32:56intéressant aujourd'hui ?
32:57Où est-ce qu'on est encore
32:58confortable ?
32:59Et surtout,
33:00qu'est-ce qui change ?
33:01C'est-à-dire qu'on a vu
33:02quand même une volatilité
33:03des marchés obligataires
33:04qui se retrouvent de plus en plus
33:05dans des marchés actions.
33:06Il y a eu l'épisode d'août,
33:07la semaine dernière de rentrée
33:09pour les investisseurs
33:10où la vol action
33:11retrouve quand même
33:12un peu de dynamique.
33:14Au sein des marchés actions,
33:15il y a des rotations aussi.
33:16Les secteurs dont on parle aujourd'hui,
33:18c'est santé,
33:19c'est télécom,
33:21c'est plus forcément
33:22que l'IA en tout cas,
33:23c'est plus forcément
33:24les cycliques, etc.
33:26J'ai l'impression qu'il y a...
33:27Donc il y a des choses qui bougent.
33:28Est-ce que c'est en profondeur
33:29ou est-ce que c'est des phases
33:30un peu comme ça d'attente ?
33:32J'ai l'impression qu'il y a
33:33quand même des choses qui bougent.
33:34C'est qu'il y a pas mal
33:36de stratégies de leverage,
33:38enfin des stratégies...
33:40Ça peut être de carry trade
33:41ou des stratégies short vol
33:42qui sont nettoyées.
33:44Et elles sont nettoyées durablement.
33:46C'est ce qui est intéressant.
33:47Donc typiquement sur le Yen,
33:49il montouille encore un petit peu,
33:50mais on voit bien
33:51puisqu'on peut suivre.
33:52On suit les positions short.
33:54C'est fini.
33:55Les positions short sur le Yen
33:57sont terminées
33:58et elles n'ont pas repris.
33:59Il y a certains indicateurs
34:01qui montrent que la stratégie
34:02est beaucoup moins rentable.
34:03En fait, elle n'est plus assez.
34:04Parce que l'écart est plus...
34:05Bien sûr.
34:06Et puis sur la vol,
34:08très intéressant,
34:09parce que pour être honnête,
34:10pendant les derniers mois,
34:13on était nombreux à être très surpris
34:15de voir une vol action à 12.
34:17Ben oui.
34:18On était là en se disant
34:19mais qu'est-ce qui se passe ?
34:20Voir moins ?
34:21Oui, mais bien sûr.
34:22Enfin bon, on presse
34:23en moyenne à 12.
34:24Alors que le move
34:25sur le marché obligataire
34:26était toujours à 100, 150,
34:27dans des niveaux stratosphériques.
34:29Maintenant,
34:30il y avait des positions short vol
34:32extrêmement importantes
34:34qui tenaient la vol en bas.
34:35Elles se sont débouclées
34:36quand le 5 août s'est montré.
34:39Intéressant aujourd'hui,
34:40effectivement,
34:41on est aux alentours de 20.
34:42Ce qui n'est pas une vol très élevé,
34:44mais c'est une vol cohérente.
34:46Donc je dirais que...
34:47C'est intéressant.
34:48On n'est pas revenus
34:49dans l'excès inverse.
34:50Non, exactement.
34:51Ça, je trouve intéressant.
34:52Nous, on regarde aussi
34:53sur les marchés d'action
34:54des indicateurs d'exubérance.
34:56Alors c'est intéressant
34:57parce que dans la remontée
34:58du mois d'août,
34:59ils se sont remontés un peu
35:00mais ils reviennent rapidement.
35:01Donc on a quand même
35:02des éléments techniques
35:03qui sont beaucoup moins,
35:05comment dirais-je,
35:07étendus ou beaucoup moins
35:09qu'ils ne l'étaient avant.
35:11Et c'est vrai que ce qu'on va regarder,
35:12alors on a pas mal parlé de la BCE,
35:14mais il y a pour moi
35:15un élément très important.
35:17Alors j'ai écouté,
35:19et je me suis dit,
35:21le marché en ce moment nous dit
35:2350% de probabilité pour la Fed
35:25que ce soit 25%
35:27et 50% que ce soit 50%.
35:28C'est ça aujourd'hui.
35:29À peu près.
35:30L'implicite dans le marché.
35:31Oui, oui.
35:32Donc je ne sais pas
35:33vers quel sens je penche.
35:34Pour la BCE,
35:35on est tous d'accord.
35:36Mais plutôt 25,
35:37je pense que la Fed va libérer,
35:39peut-être libérer la BOE.
35:41La Banque d'Angleterre,
35:42là les anticipations
35:43ne sont pas très élevées.
35:45C'est presque l'inverse que la Fed.
35:47Donc on peut se dire
35:48qu'il y a peut-être
35:49de la marge de manœuvre
35:50pour que la Banque d'Angleterre
35:51en fasse un peu plus.
35:52Parce qu'il y a aussi
35:53une économie très ouverte
35:54et attention, on change.
35:55Je veux dire,
35:56si le dollar devait s'affaiblir
35:57encore un peu plus
35:58avec une Fed...
35:59C'est l'inflation des salaires.
36:00Oui, oui.
36:01Mais je voudrais surtout insister
36:02sur un point,
36:03c'est que oui,
36:04l'inflation des services
36:05reste la clé,
36:06mais surtout en zone euro.
36:07Parce qu'en réalité...
36:08Mais elle a besoin
36:09de revenir à 2%
36:10cette inflation des services ?
36:11Non, mais le problème
36:12c'est les salaires.
36:13Or il se trouve que
36:14les salaires aujourd'hui,
36:15alors je vais faire
36:16une grosse approximation,
36:18aux alentours de 3,5-4%,
36:20que ce soit aux Etats-Unis
36:21ou en Europe.
36:22A peu près pareil,
36:23en termes de croissance.
36:25Sauf qu'aux Etats-Unis,
36:26vous avez de la productivité.
36:28Donc 3,5% aux Etats-Unis,
36:31c'est dans la cible
36:32de la Banque centrale.
36:33Ça permet d'avoir
36:34l'inflation à 2%.
36:35C'est bon.
36:36Alors que nous, en Europe,
36:39quand on est à 3,5% ou 4%,
36:41on n'y est pas du tout.
36:42Non, non.
36:43Et donc la problématique,
36:45et peut-être je dirais
36:46au-delà de la problématique,
36:47dans les hypothèses de la BCE,
36:49j'ai regardé beaucoup
36:50ce qu'ils prévoyaient sur 2025,
36:52il y a une hypothèse
36:53assez sympa.
36:54Ils disent en gros,
36:55la BCE dit
36:56il va y avoir un retour
36:57de la productivité.
36:58Oui, un rattrapage.
36:59Un sacré retour
37:00de la productivité
37:01qui va venir absorber,
37:02parce qu'il ne faut pas
37:03d'hypothèses comme quoi
37:04les salaires vont décélérer
37:05violemment,
37:06mais qui va absorber
37:07une partie de la hausse
37:08des salaires.
37:09Et du coup,
37:10les marges des entreprises
37:11vont être tenues.
37:12Et là, je me dis,
37:14je serais ravie,
37:16je serais très contente.
37:17C'est wishful quoi.
37:18C'est un peu wishful thinking
37:19quand on se rend au stade.
37:20Quand on dit un peu,
37:21c'est une hypothèse généreuse.
37:22Ambitieuse.
37:23En tout cas,
37:24il faut garder ça
37:25dans les prévisions
37:26qui tomberont cette semaine.
37:28C'est vraiment
37:29le point le plus important.
37:30C'est quoi une recommandation
37:31qui vous a réuni
37:32chez Calaisis 360,
37:33Véronique ?
37:34Je ne sais pas,
37:35dans ces marchés un peu compliqués ?
37:36Dans ces marchés compliqués,
37:37il nous semblait que
37:38l'un des sujets,
37:39des thèmes centraux
37:40pour les investisseurs,
37:41c'était la repentification
37:42de la courbe des taux.
37:43Et ma contribution,
37:44ça a été d'essayer
37:45de disséquer cette repentification
37:46en disant attention,
37:47enfin en disant non,
37:48en constatant que
37:49durant les trois
37:50ou six premiers mois
37:51de repentification
37:52de la courbe des taux,
37:53précisément,
37:54ce n'est pas du tout
37:55les cycliques
37:56et les valeurs
37:57qu'on a envie,
37:58qu'on imagine
37:59être portées
38:00par cette repentification,
38:01mais c'est plutôt,
38:02vous les avez notées,
38:03je souligne d'ailleurs
38:04les défensives,
38:05la santé,
38:06les télécoms,
38:07les assurances.
38:08Une question de séquence.
38:09Exactement,
38:10c'est une question de séquence.
38:11Et l'un des gros sujets
38:12d'investissement,
38:13ça va être
38:14est-ce que finalement
38:15on a les moyens aujourd'hui
38:16d'anticiper
38:17une vraie repentification
38:18de la courbe des taux ?
38:19Et ce n'est pas
38:20un retour vers zéro,
38:21une vraie repentification.
38:22C'est quoi comme spade ?
38:23Un spade entre
38:24le 2 ans
38:25et le 10 ans américain normal ?
38:26C'est 50-75 points de base.
38:27D'accord.
38:28C'est à partir de là.
38:29À partir de là,
38:30c'est normal.
38:31À partir de là,
38:32on peut dire,
38:33tiens,
38:34là il y a un élan cyclique.
38:35Il y a un cycle qui se met en place.
38:36Sinon,
38:37on est dans
38:38la zone
38:39grise.
38:40Et nous,
38:41on le met à zéro.
38:42Et on a quand même
38:43beaucoup de mal.
38:44Si on n'a pas de récession,
38:45de toute façon,
38:46ça repartira par derrière.
38:47Donc,
38:48attention effectivement
38:49et je pense que
38:50ça a beaucoup tourné
38:51autour de ces questions-là,
38:52les rotations sectorielles.
38:53Oui,
38:54on l'a vu.
38:55La pente des taux
38:56donne
38:57dicte un peu
38:58le rythme
38:59aujourd'hui sur les marchés.
39:00Merci à vous trois
39:01d'avoir été les invités
39:02de Planète Marché ce soir.
39:03Véronique Richelores,
39:04économiste indépendante,
39:05présidente de RF Research,
39:06Léa Dauphaz,
39:07chef économiste de TAC Economics
39:08et Jeanne Asraf Bitton,
39:09directeure de la recherche
39:10et de la stratégie de BFT-IM.

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