Le gouvernement Michel Barnier : 1ères consignes, Bruno Retailleau dispose-t-il d'une marge de manœuvre et les enjeux de Didier Migaud

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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00Et avec Céline Zéro sur Europe 1, vous pouvez commenter l'actualité au 01 80 20 39 21 et avec vous aujourd'hui Céline,
00:06le chroniqueur politique Olivier Dartigolle et le journaliste Yvan Rioufol.
00:11Bienvenue à bord les amis.
00:12Bonjour.
00:12C'est lundi, on est reparti pour une semaine qui s'annonce bien rock'n'roll encore une fois.
00:16Avec ce matin les premiers pas de ce gouvernement à peine nommé déjà sur le pont,
00:21gouvernement composite.
00:23Alors avant de revenir sur les passations de pouvoir, il y avait un petit café ce matin serré
00:28avec l'équipe resserrée justement, les messages percutants.
00:31Irréprochable et modeste, agir plutôt que de communiquer, pas d'esbrouf, vous l'avez trouvé comment ce Michel Barnier au petit-déjeuner ?
00:39Irréprochable et modeste, c'est mieux que douteux et vaniteux.
00:45Bon ce sont toujours des éléments de langage, il doit imprimer son style.
00:49On a déjà eu un aperçu lors de la passation des pouvoirs à Matignon face à Gabriel Attal.
00:55On a vu ce matin s'égrener les autres passations de pouvoir qui sont à la fois des moments qui peuvent révéler des tempéraments,
01:02des moments très humains, mais aussi beaucoup de politique sur les premières annonces.
01:08Tout ça se met en place après 16 jours d'attente entre la nomination de...
01:13Mais quand même les mots ont leur importance, pardon j'insiste.
01:15Quand il dit j'attends de vous que vous soyez irréprochable et modeste, il a parlé d'humilité.
01:19Agir à l'action plutôt que la communication.
01:21Cela est bien évidemment, on peut l'interpréter comme un autre petit tacle concernant une surcommunication,
01:28notamment de l'ancien jeune premier ministre Gabriel Attal qui était un orfèvre en la matière.
01:34C'est le retour d'un style, j'ai envie de dire, peut-être plus épuré.
01:38Flegme, rassurant, Michel Barnier il a voulu imprimer tout de suite son style.
01:44Oui d'ailleurs il faut se souvenir qu'elle avait été son premier acte politique dès l'annonce de sa nomination.
01:50Il s'était précipité dans un hôpital, à l'hôpital Necker.
01:53Et là il nous a fait comprendre hier que sa priorité nationale serait de s'occuper de la santé mentale.
01:58Donc on voit qu'il a conçu son rôle comme étant un rôle d'apaisement qui vient au chevet d'une France malade.
02:06Alors certes cette France malade mériterait d'aller aux urgences.
02:09Lui il distribue des Doliprane mais c'est déjà mieux que rien.
02:12Donc il est dans ce rôle-là, dans ce rôle de calmer les choses.
02:15Mais simplement quand il dit qu'il va la jouer modeste, il n'a pas beaucoup le choix.
02:20Parce que son socle politique est très faible.
02:22On s'est déjà été dit 20 fois je ne vais pas y revenir.
02:25Mais il avait fait preuve tout de même d'un peu plus d'optimisme lors de sa passation de pouvoir.
02:29Car je l'avais bien entendu dire 3 ou 4 fois qu'il entendait tourner des pages et qu'il entendait être en rupture.
02:36Oui c'est vrai, il a beaucoup parlé de rupture là.
02:37En tout cas moi j'avais compris qu'il voulait être en rupture avec le macronisme.
02:41Or on se rend compte malgré tout que non seulement il n'a pas rompu avec le macronisme.
02:45Mais quand même il va l'accompagner.
02:47Parce que c'est le macronisme qui a gagné dans son gouvernement.
02:50Il n'est pas maître de son gouvernement.
02:52Macron a imposé ses ministres.
02:53D'abord il a imposé le renouvellement des ministres ou secrétaires d'état sortants.
02:58Le reste est majoritairement macronien.
03:00Alors que Macron a perdu toutes les élections.
03:03Et Barnier n'a pas réussi à imposer ni un ministère de l'immigration,
03:08ni un ministère de la famille, ni même un ministère de la laïcité.
03:11Donc il a raison de se dire qu'il va être modeste.
03:14Mais il s'est embarqué dans une galère.
03:16Et on va décortiquer un petit peu ces passations de pouvoir.
03:19Ce matin l'une qui était très attendue c'était celle qui se jouait à Beauvau
03:23entre Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.
03:25On va l'écouter Bruno Retailleau justement.
03:27Trois priorités, vous les retiendrez facilement.
03:29La première, rétablir l'ordre.
03:31La deuxième, rétablir l'ordre.
03:32La troisième, rétablir l'ordre.
03:34Les Français veulent plus d'ordre.
03:36D'ordre dans la rue, d'ordre aux frontières.
03:38Et cette demande, elle ne nous vient pas des Français de droite ou de gauche.
03:43Elle nous vient de l'immense majorité des Français.
03:45Et elle nous vient d'abord des Français les plus modestes.
03:49De celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se protéger des conséquences terribles.
03:54De tous ces désordres.
03:55C'est pour eux que l'on se bat.
03:57Voilà, Bruno Retailleau ferme.
03:58Le ton est ferme.
03:59L'ordre, l'ordre.
04:01Pour signaler, voilà, qu'il reprend les choses en main.
04:04Oui, dans ce nouveau gouvernement où il y a beaucoup de nouvelles figures
04:09qui peut-être se feront connaître dans les prochaines semaines,
04:12à coup sûr, Bruno Retailleau est le plus identifié, le plus connu.
04:15C'est le ténor, oui.
04:16Qui puisait, on l'a vu, sur un portefeuille Bovo qui a suscité
04:22beaucoup de tensions avec d'autres profils qui étaient possibles
04:28dont celui de M. Wauquiez à un moment donné.
04:31Nous verrons.
04:32Il aura certainement deux choses sur sa feuille de route.
04:34D'abord, quelle politique du maintien de l'ordre.
04:37En effet, il vient de le dire avec des dossiers assez chauds
04:40comme le narco-trafique qui a fait l'objet d'un rapport sénatorial très intéressant
04:44venant d'ailleurs de la droite LR au Sénat
04:47où il faudrait vraiment consacrer beaucoup de moyens.
04:50Oui, de l'avenir de la police judiciaire.
04:52Et sur le texte immigration, très certainement que sa feuille de route
04:56sera de faire rentrer de nouveau dans la loi
04:59les articles qui ont été retoqués par le Conseil Constitutionnel.
05:02C'est très certainement sa feuille de route.
05:04Mais une marge de manœuvre quand même limitée.
05:06Est-ce qu'il va pouvoir exécuter ou faire tout ce qu'il a envie de faire ?
05:09Terriblement limité.
05:10Alors on verra bien, naturellement.
05:11Mais terriblement limité parce qu'il est sous surveillance permanente
05:15du Rassemblement National, cela a été dit.
05:17Il est sous surveillance permanente du Président de la République lui-même
05:20qui lui a mis en face de lui...
05:56Sous-titrages réalisés par la communauté d'Amara.org
06:2613h31 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 13h avec vous, Céline Giraud.
06:50Et aujourd'hui, pour décrypter l'actualité avec vous,
06:52le journaliste Yvan Rioufol et le chroniqueur politique Olivier Tartigol.
06:56Et notre auditeur, Philippe, qui nous écoute à Lens.
06:59Bonjour Philippe.
07:00Bonjour Céline.
07:01Merci de nous appeler Europe 1 13h pour réagir sur ces premiers pas du gouvernement.
07:06On parlait justement de ce ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau.
07:11Vous l'avez trouvé comment ?
07:12Bruno Retailleau, je ne doute pas de ses bonnes intentions.
07:16Mais ce dont je doute, c'est est-ce qu'il aura les moyens de ses ambitions ?
07:21Il pourra faire preuve de fermeté tant qu'il n'aura pas besoin de l'action du juge ?
07:27Et puis, en second point, si l'arsenal judiciaire ne suffit pas, est-ce qu'il pourra faire voter des lois ?
07:36Et s'il peut faire voter des lois, est-ce qu'il ne va pas encore trouver au travers de sa route le Conseil constitutionnel et les institutions européennes ?
07:48Moi, je pense qu'il va être limité dans son action.
07:53Et vous pensez que, malgré tout, il a quand même beaucoup parlé d'ordre, de sécurité.
07:59Il a dit que les Français ne vivent pas avec un vague sentiment d'insécurité mais avec des statistiques inquiétantes.
08:05Ça fait des années qu'on dit que les Français veulent de la sécurité, veulent de l'ordre, veulent de l'autorité de l'État.
08:15Mais malheureusement, l'État est aux abonnés absents.
08:18Là, on lui dit ce qu'il veut, mais est-ce qu'on va le suivre ? Est-ce que les juges vont le suivre ?
08:25Est-ce que les lois vont pouvoir l'aider ? J'ai quand même un doute.
08:30Merci Philippe. Philippe qui doute, on l'entend, de la capacité de Bruno Retailleau d'exécuter ce qu'il a envie de faire, Olivier Dardigolle, de ses ambitions.
08:40La première difficulté pour Bruno Retailleau, c'est que jamais dans l'histoire de la Ve République, un gouvernement n'a été dans une situation d'aussi grande fragilité sur le plan de son socle parlementaire.
08:53C'est du jamais vu. C'est-à-dire que si on regarde de près le résultat des élections législatives, dont le premier message est de ne plus continuer le macronisme,
09:05nous avons aujourd'hui un bloc présidentiel avec LR et Lyot qui fait à peu près 220 voix, donc très loin des 289.
09:17Et on sait très bien que dans cette équation parlementaire, le RN est faiseur de roi à Matignon, et faiseur y compris de ministre.
09:26Ils ont retoqué des personnalités compris au sein même du gouvernement. Le jour où le RN décidera que le gouvernement Barnier s'arrête, le gouvernement Barnier s'arrêtera.
09:37Et j'ai trouvé d'ailleurs les réactions publiques depuis ce week-end venant de RN, que ce soit M. Bardella ou Mme Le Pen, plutôt soufflant le tiède et le froid. Il n'y a pas eu beaucoup de show.
09:48On va l'écouter avant de vous entendre, Sébastien Chenu, le député RN du Nord, était l'invité ce matin de nos confrères de BFM.
09:56Bruno Retailleau, je me souviens de lui, très anti-Maastricht, très souverainiste, très dans les combats pour que la France résiste face à l'Union Européenne.
10:06Et puis il termine dans un gouvernement dont le ministre des Affaires étrangères et de l'Europe est Jean-Noël Barraud, c'est-à-dire un fédéraliste.
10:13Donc j'entends les propos d'Estrade et d'un Bruno Retailleau, désormais associé à un garde des Sceaux socialiste, qui dans son parcours a montré qu'il n'avait pas les mêmes options politiques, le même logiciel que Bruno Retailleau.
10:25Et je crains le retour du en même temps.
10:27Voilà, sur ce duo, ce tandem Retailleau-Migaud.
10:31Le tandem Retailleau-Migaud est une contradiction que je vous ai soulevée.
10:35Retailleau est tout de même un personnage intéressant parce que c'est une personne politique qui est vraiment structurée idéologiquement.
10:41C'est-à-dire qu'il ne craint pas d'affronter le politiquement correct.
10:44Et il va falloir qu'il affronte non seulement les réticences, peut-être les bâtons dans les roues du président de la République,
10:50et naturellement les soumissions du Rassemblement National, mais également toute la presse qui également est vent debout contre lui.
10:57Libération encore aujourd'hui titre en le traitant de réactionnaire.
11:00Et il va avoir à s'affronter à tous les sujets tabous qui sont inabordables depuis 50 ans.
11:05C'est-à-dire l'immigration de peuplement, l'islam totalitaire, la libanisation du pays.
11:10Tous ces sujets-là, il va falloir qu'il les aborde très rapidement et de manière très symbolique.
11:14Naturellement, on ne peut pas attendre de décision de fond.
11:18Mais il a quand même, si j'ai bien compris l'arsenal qu'il avait à sa main,
11:24il peut tout de même, peut-être même, à l'instar de ce qu'a fait l'Allemagne, rétablir provisoirement des frontières
11:30afin de maîtriser l'immigration et de montrer qu'il veut s'y attaquer.
11:34Il peut réduire les aides sociales qui sont des appels d'air par décret s'il le décide.
11:39Il peut faire un certain nombre de décisions symboliques qui feront hurler toute la presse dite progressiste.
11:44D'ailleurs, j'ai entendu que le Premier ministre se réclamait également du progressisme et de l'européisme.
11:52Ça commence mal parce que je ne suis pas sûr que ce soit le progressisme qui va aider Retailleau à vouloir imprimer sa marque.
11:59Mais en tout cas, Retailleau est vraiment le faire-valoir, si je puis dire, de la pérennité de ce gouvernement.
12:04Car si Retailleau échoue, le gouvernement échouera également.
12:08Et Gérald Darmanin, qui ce matin, au moment justement de donner les clés du camion à Bruno Retailleau, a dit
12:13« Il est assez évident que si je m'étais appelé Moussa, Moussa Darmanin, je n'aurais sans doute pas été ministre de l'Intérieur ».
12:22Est-ce qu'il avait besoin de rappeler ça ?
12:24Je ne sais pas. Il est revenu aussi sur son parcours depuis sept ans, que ce soit au budget, compte public.
12:30Il avait mis en place le prévénement à la source de mémoire.
12:32Est-ce que c'est une manière pour lui de se distinguer de Bruno Retailleau ?
12:35Oui, mais très certainement. D'abord, Gérald Darmanin visait le quai d'Orsay. Il ne souhaitait pas partir.
12:41Il semblerait qu'il ait perdu l'arbitrage, certainement qu'Emmanuel Macron l'a défendu assez mollement.
12:48C'est une sortie sèche le concernant, alors que d'autres anciens de ses collègues restent, avec un bilan moins conséquent que le sien.
12:56Il a quand même réussi la sécurité des JO. Par-delà ce qu'on peut penser d'autres questions, c'est un fait.
13:04Il avait une rentrée politique à Tourcoing en mi-septembre, qu'il a dû ajourner avec toujours ce filon qu'il essaye de travailler
13:14concernant une droite dite populaire, parlant du pouvoir d'achat, parlant des classes populaires qu'il connaît à l'échelle de sa circonscription.
13:22C'est très certainement cet élément de langage dans son discours de départ, et très certainement une petite carte postale qu'il envoie directement au gouvernement
13:31pour leur dire, je suis peut-être sorti du dispositif gouvernemental, mais je reste un dirigeant politique et mon horizon est celui de 2027.
13:42Les hommes politiques devraient prendre garde tout de même à ne pas trop s'étaler dans leur petit égo, dans le bal des égos.
13:51Ce n'est pas ce que l'on demande à un personnel politique, on leur demande de répondre à des urgences.
13:55Il n'a pas été le seul, Gérald Darmanin, à le faire ce matin. Il y en a plusieurs, je pense à la ministre de l'éducation nationale qui a fait référence à sa famille, Eric Dupond-Moretti aussi.
14:02Il y a une forme de nombrilisme.
14:03Oui, il y a beaucoup de ministres qui se réclament de leur maman.
14:05Mais est-ce qu'il n'y a pas une forme de nombrilisme aussi ?
14:08Moi je trouve ça détestable. On attend d'un personnel politique qui soit à la hauteur des enjeux et les enjeux sont historiques.
14:14C'est-à-dire que vous avez une France aujourd'hui qui est en déclin, une France qui s'effondre à tout point de vue.
14:19Est-ce que c'est une forme de pipolisation ?
14:21C'est une forme de pipolisation, naturellement. C'est le bal des égos.
14:24Or, je pense que le personnel politique n'a pas pris conscience du dégoût qu'il suscite auprès d'une opinion qui se détourne précisément de la politique pour la raison même qu'elle ne représente plus
14:35et ce gouvernement en est le symbole éclatant, qu'elle ne représente plus la société française.
14:39Ce gouvernement est conduit par les perdants des législatives.
14:43Et donc, ne serait-ce que ceci, c'est un scandale démocratique que l'on n'a pas abordé aujourd'hui mais qui est abordé ailleurs
14:48et qui est un scandale démocratique qui s'ajoute à l'autre scandale de 2005 où les Français avaient rejeté la constitution européenne
14:56qui avait été malgré tout réintroduite dans leur dos.
14:59Donc, ça fait deux fois de suite que les Français sont coquuffiés de parler ainsi mais c'est bien comme ça qu'ils le ressentent.
15:05Et il faudrait que les hommes politiques prennent un peu plus de décence à ne pas vouloir rappeler leur curriculum vitae mais à se mettre à la tâche.
15:11Or, j'ai l'impression qu'ils ne comprennent pas que ce ne sont pas eux que l'on admire mais c'est la France que l'on se désespère de voir s'effondrer sous leurs pas et sous les nôtres aussi.
15:21Et on a parlé de Didier Migaud, c'était la passation de pouvoir très attendue aussi du côté de la place Vendôme cette fois avec le départ d'Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux.
15:33Écoutez Mayalène Trémolet qui a assisté à cette passation de pouvoir.
15:36Oui, je ne suis pas venu ici pour faire carrière, commence Éric Dupond-Moretti qui se félicite d'avoir donné des moyens inédits à la justice
15:43et évoque tout ce qui reste à faire comme la lutte contre le narcotrafic par exemple.
15:47Il insiste surtout sur la nécessité de se concentrer sur la loi de programmation pour la justice.
15:53Il est indispensable, Monsieur le garde des Sceaux, que la loi de programmation pour la justice que j'ai portée soit respectée.
16:00Une trahison de cette loi serait un signal dévastateur adressé à tous ceux qui servent notre justice.
16:08Issu de la gauche, président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Didier Migaud promet de son côté une justice plus proche des citoyens, plus juste et plus rapide.
16:17J'affronterai comme je l'ai toujours fait, je crois, les situations qui posent problème.
16:21Je pense à l'administration pénitentiaire ou à la protection judiciaire de la jeunesse mais je sais qu'il y a aussi beaucoup d'autres décis.
16:28Un discours bref et sobre qu'il conclut sans détour par une formule directe au travail et aux actes.
16:33Voilà, on a entendu Mayalène Trémolet sur cette passation de pouvoir.
16:36Oui, ces deux-là, Eric Dupond-Moretti et Didier Migaud ne passeront pas leurs vacances ensemble.
16:40Il y a de lourds contentieux sur les dernières années.
16:43C'était cordial, ce n'était pas chaleureux mais c'était cordial.
16:46En tout cas, quand on gratte un peu ce vernis-là, bien sûr du fait qu'on se comporte bien,
16:51mais Eric Dupond-Moretti a eu des mots très sévères sur la Haute Autorité de la transparence de la vie publique
16:57parce qu'elle était à l'amorce des difficultés judiciaires qu'il a eues par le passé,
17:00décrivant ces structures comme un truc populiste de mémoire.
17:04Migaud ayant jugé ses propos par le passé lamentables.
17:07La façon dont il a exigé que la loi de programmation soit respectée à son successeur,
17:13il y avait une forme un peu cavalière.
17:15Oui, mais il a raison parce qu'Eric Dupond-Moretti a obtenu des arbitrages budgétaires conséquents sur la dernière période.
17:21Oui, on est passé de 7 000 à 6 000 en 2020 à 10 milliards aujourd'hui.
17:25Oui, bien sûr, c'est intéressant pour un ministère frappé de clochardisation sur un très grand nombre de dimensions.
17:33On parle beaucoup de la justice pénale, mais si on regarde la justice civile, c'est quelque chose à quatre fuites.
17:39Et d'ailleurs, Didier Migaud, dans l'ordre protocolaire de ce nouveau gouvernement, arrive tout juste après le Premier Ministre.
17:45C'est un signal qui a été donné. Nous verrons comment il se comporte.
17:49Ne le présentons pas comme un homme de gauche, zaziste, qui fréquente depuis des années les allées de la fête de l'Humain.
17:55Il a quitté le Parti Socialiste depuis 2010.
18:00Il est nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de la Cour des Comptes.
18:06Il a une sensibilité de gauche, on peut le dire ou pas ?
18:08Non, non. Je vais vous répondre. Il est sorti des radars en 2010.
18:17Plus d'engagement politique depuis 15 ans. Il est nommé par Nicolas Sarkozy président de la Cour des Comptes.
18:25Non, mais le parcours s'est arrêté en 2010. Vous le présentez, vous verrez.
18:30De toute façon, je prends date. Vous le présentez comme représentant de la gauche, il ne l'est pas.
18:34Il a une sensibilité de gauche, vous pouvez au moins admettre ça.
18:37Donnez-moi, mais parce que tout simplement, j'aime bien la vérité.
18:44J'aime bien comme vous la vérité. Et présenter aujourd'hui Didier Migaud comme une incarnation de gauche, ça fait rire le Landernot.
18:52Je ne crois pas que le Landernot rie à cela. En tout cas, je n'oublie pas son parcours. Je n'oublie pas son parcours socialiste.
19:01Je n'oublie pas malgré tout qu'il est marqué politiquement, contrairement à ce que vous dites.
19:05Alors peut-être qu'il s'en était détaché lorsqu'il était dans des fonctions.
19:08Est-ce que le costard n'est pas trop grand pour lui ? C'est la question que j'ai envie de vous poser, Yvan Riafolle.
19:12C'est toujours pareil, on ne peut pas juger comme ça.
19:16En tout cas, s'il y a une urgence pour remettre en place ce ministère, c'est de le sortir de l'idéologie.
19:22Son prédécesseur se flattait de vouloir combattre systématiquement le RN et d'en faire une idée fixe.
19:29Combattant le RN, il combattait toute une partie d'une société, d'une classe moyenne la plus vulnérable.
19:35Et il n'a pas vu qu'il se coupait précisément des gens ordinaires.
19:38Et aujourd'hui, ce qui s'impose tant au ministère de l'Intérieur qu'au ministère de la Justice, c'est de se confronter au réel.
19:49Et le ministre de la Justice ne doit naturellement pas répéter les âneries du garde des Sceaux d'alors,
19:54disant qu'il y avait un sentiment d'insécurité.
19:56Vous avez noté d'ailleurs que Retailleau a dit qu'il y avait une insécurité et qu'il fallait rétablir l'ordre, l'ordre et l'ordre.
20:01Ce n'était pas ce que l'on entendait de la part du garde des Sceaux, Dupond-Moriti.
20:05Et vous en avez parlé, ce n'est pas Christine Taubira, mais ce n'est pas non plus Éric Ciotti.
20:08On va en parler justement d'Éric Ciotti qui annonce quitter l'LR.
20:12On va en parler dans quelques instants.
20:14On se retrouve tout de suite sur Europe 1.
20:15Europe 1 13h jusqu'à 14h avec vous.
20:17Europe 1 est 13h45.
20:19Europe 1 13h.

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