Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h, 14h, l'Europe 1 13h. 13h46, Europe 1 13h, dernière partie sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et aujourd'hui le chroniqueur politique Olivier Dardigolle et l'avocate Sarah Salman.
00:11Et on continue à parler de cette affaire philippine qui prend évidemment une tournure très politique aussi parce qu'on a un nouveau gouvernement et que ce gouvernement doit se positionner.
00:21Alors on a beaucoup entendu Bruno Retailleau, un peu moins Didier Migaud et Michel Barnier mais je vous propose d'écouter Eric Ciotti, le président du groupe Union des Droites pour la République.
00:31Il était invité ce matin de BFM et pour lui les jours du gouvernement Barnier sont comptés.
00:36Je ne donne aucun avenir à ce gouvernement qui est un gouvernement qui dès le départ est parti sur de mauvaises bases.
00:45Moi je souhaite que le pays réussisse mais nous voyons bien que ce gouvernement ce n'est uniquement celui de monsieur Macron.
00:54C'est lui qui a choisi jusqu'au directeur de cabinet du premier ministre, c'est lui qui a choisi les ministres.
01:00Regardez tout le pôle économique et social, il n'y a que des macronistes.
01:05Eric Ciotti votera la censure.
01:09Si on va jusqu'au bout, l'alliance ciottiste RN devrait donc voter la censure sitôt après la déclaration de politique générale.
01:23Nous verrons.
01:25Ce sera un moment très important de la clarification.
01:31Est-ce que vous êtes d'accord avec ce que dit Eric Ciotti, que ça va être compliqué pour ce gouvernement ?
01:36C'est extrêmement compliqué parce que si on prend le groupe Ensemble pour la République, Horizon, le Modem et LR, ça fait 212.
01:46Je ne compte même pas Liot parce que j'ai vu monsieur De Courson qui dit qu'il ne faut pas compter Liot, ça fait 212.
01:51La majorité est à 289, donc ce n'est pas tenable.
01:54Et cette actualité terrible, dramatique, éclaire le fait, nous verrons le contenu dans la déclaration de politique générale de Michel Barnier sur les questions migratoires, sur les questions de sécurité, sur les OQTF par exemple.
02:09On attend Didier Migaud.
02:10Non mais là, pour le coup, ça sera le premier ministre.
02:13J'entends bien Migaud, Migaud, Migaud, pour l'instant on n'a pas pris le début d'un commencement de décision.
02:19Ça serait bien qu'il s'exprime un peu.
02:21Et puis tout le monde danse le silence radio jusqu'à la déclaration de politique générale.
02:23On a vu ce qui s'est passé pour le ministre de l'Économie.
02:26Il a dit qu'on agit avant de communiquer.
02:29Ce sera un moment de clarification parlementaire et politique, de voir si le RN et le groupe Ciottiste votent l'attention.
02:36Ah oui, vous avez raison là-dessus.
02:38Alors après, je voudrais aussi parler du nombre de places en CRA, il n'y en a que 100 de rédentions administratives.
02:44Vous avez raison, il n'y en a que 1008.
02:46C'est exactement ce qu'on disait à la pause, le même problème que dans les prisons.
02:49Il n'y a pas assez de prisons et donc il y a trop de personnes dehors.
02:51Si je résume, là c'est pareil.
02:52Vous avez 700 000 personnes sous OQTF en France et vous avez 1800 places en centres de rédentions administratives.
02:58Ne pourrait-on pas construire davantage de centres de rédentions administratives avant même de parler d'allonger ou pas la durée ?
03:05Si on avait de la place, ça serait déjà bien.
03:07Je pense que ça, c'est une mesure qu'on devrait pouvoir faire avec un petit peu de volonté politique.
03:11Alors justement, la volonté politique, on attend la position du gouvernement qui n'avait pas prévu évidemment de se céder à ce sujet.
03:17Vous savez, on a attendu combien de temps pour avoir un Premier ministre ?
03:19On peut attendre longtemps avec eux.
03:21Non mais il a convoqué ce matin, on en a parlé dans le journal.
03:24Il a convoqué les deux ministres pour faire un point, comme il dit, sur cette affaire.
03:30Dans le même temps, Laurent Wauquiez, le patron des députés de la droite républicaine, demande une mission flash.
03:34Pour faire toute la lumière sur les dysfonctionnements.
03:36Des tables rondes, des missions flash et au final, il nous faudrait des choses concrètes.
03:39Est-ce qu'à votre avis, ma question je la pose, le Premier ministre et le ministre de la Justice doivent se positionner sur cette affaire dans les jours qui arrivent ?
03:45Même dans les heures qui arrivent, j'ai envie de dire.
03:47C'est une affaire qui est centrale et qui malheureusement, si on ne fait rien, va se reproduire.
03:52Ce n'est pas un fait divers, un cas isolé, non.
03:55On a déjà eu Lola, on a eu, je pourrais citer plein d'autres exemples.
03:59Ce serait bien de faire quelque chose rapidement pour la sécurité de notre pays.
04:02Est-ce qu'un alliage retaille aux migots est possible ?
04:07Désormais, alors déjà on avait la sensation, avant même que cette affaire n'éclate, que c'était tendu.
04:13J'ai une vision assez ancienne et nostalgique de la politique qui consistait à présenter un projet à un pays,
04:21à avoir une majorité ou pas et après de mettre en œuvre la politique qui avait été présentée lors d'une campagne électorale.
04:28Ce qui me semble être encore quelque chose d'acceptable en termes de vie démocratique.
04:32Aujourd'hui, je ne sais pas précisément de quoi est fait la vision sur le plan de la politique pénale de la sécurité de Michel Barnier.
04:48J'ai quelques souvenirs de ses prises de position pendant la campagne interne de LR, mais sur la dernière période, je ne sais pas.
04:54C'est-à-dire que nous sommes aujourd'hui avec un gouvernement nommé, mais dont j'ignore le cap politique.
05:01Puisque les semaines qu'on a passées ont été uniquement des semaines sur le casting.
05:06Mais nous n'avons pas eu d'informations concernant le cap politique.
05:11Ce qui fait dire à des ministres macronistes, c'est presque une participation sans soutien.
05:16On ne sait pas de quoi sera faite précisément la feuille de route qui nous sera présentée mardi.
05:21Ce qui est sûr Olivier d'Artigolles, c'est qu'effectivement on en recevra plus mardi et que le sujet de la sécurité revient.
05:27On l'a vu avec cette ultra-violence, ces OQTF et le monde à l'envers.
05:31Des occupants, on en parlait dans le journal Aéchirol, qui sont virés de leur appartement à cause des dealers.
05:36C'est un appartement, une résidence dans laquelle il est complètement gangréné par le trafic de drogue.
05:4280 logements et la mairie a demandé l'évacuation pour préserver la sécurité des habitants.
05:47Quand vous êtes maire d'une commune, vous devez assurer la sécurité de vos administrés.
05:56C'est un véritable taudis des problèmes de sécurité.
05:59Il y a véritablement des risques encourus par les gens qui aujourd'hui sont dans ces conditions.
06:05Pour une population qui pour la plupart est immigrée, qui vit tranquillement, est-ce que le consensus n'aurait pas été de parler des valeurs et des dealers ?
06:13Je termine simplement par dire qu'il faut sécuriser la population.
06:17Mais ça n'est en rien dire qu'on laisse l'espace aux mains des dealers.
06:21Ce n'est pas ce que j'ai lu ni entendu.
06:24Je trouve ça quand même cocasse que ce soit aux honnêtes citoyens de s'adapter, de déménager, ce qui n'est jamais quelque chose d'agréable.
06:30C'est assez pénible.
06:32Plutôt que de se dire qu'on va avoir la main lourde sur les sanctions, sur les dealers.
06:35Là on dit que comme on n'y arrive pas, et c'est un aveu de faiblesse, ce sera aux honnêtes gens de partir.
06:40Ce n'est pas, c'est une caricature de la décision municipale.
06:43C'est quand même en sous-texte ce que ça veut dire.
06:45Non, ça consiste à dire que les populations qui habitent là ne sont plus en sécurité.
06:49Il faut donc remettre de l'ordre dans tout ça.
06:52Une population en grande partie issue de l'immigration, les occupants de ces immeubles, on les a entendus dans le journal,
06:57qui sont menacés par des dealers qui eux...
07:00Donc j'ai raison quand même, vous voyez Olivier, ce n'est pas...
07:03On aurait dû plutôt évacuer les dealers que les honnêtes gens.
07:07Je pense qu'on a...
07:09Je vous assure, pour avoir regardé de près ce dossier,
07:12que les conditions de sécurité minimales pour les personnes qui habitent ne sont plus réunies.
07:18Donc il faut les...
07:20C'est un aveu d'échec pour vous ?
07:21Oui, terrible.
07:22Mais ça rappelle tout simplement, et c'est un sujet qui me tient à cœur,
07:26que les premières victimes de l'insécurité, des trafics et des bandes,
07:29ce sont les habitants des quartiers populaires.
07:31Et qui sont le plus souvent issus de l'immigration.
07:34C'est ce que je voulais dire.
07:35Et qui sont des travailleurs du quotidien,
07:36qui sont ceux qui le plus souvent sont sur des tâches très pénibles.
07:39C'est les travailleurs du RERB, du premier RERB le matin.
07:43C'est ceux qui ont tenu notre société sur la période du Covid,
07:47quand il fallait faire des boulots où on ne pouvait pas télétravailler.
07:50Et c'est eux qui subissent la dégradation de l'espace public,
07:54la dégradation des services publics, la peur,
07:56le ventre noué de crainte quand on garde sa voiture,
08:00savoir si le lendemain elle sera là ou incendie, etc.
08:03Mais c'est eux qui sont les victimes directes de ça.
08:05Sarah Salmane ?
08:06Oui, alors je suis assez d'accord.
08:07De toute façon, ce sont souvent malheureusement les plus précaires
08:10qui sont des victimes collatérales du trafic de stupéfiants.
08:14Et on avait eu d'ailleurs sur cette chaîne une auditrice
08:18qui nous parlait de Grenoble en disant qu'elle devait adapter...
08:20C'est juste à côté.
08:21Ah d'accord, ok.
08:22C'est un sens aigu de la géographie.
08:24J'y suis jamais allée, mais elle nous disait
08:26je suis obligée de m'adapter, je ne peux même plus sortir le soir
08:28pour aller au restaurant.
08:29Donc on voit quand même qu'il y a une adaptation
08:31des honnêtes citoyens par rapport à la délinquance.
08:33Alors là, j'ai peut-être un peu caricaturé,
08:35mais dans les faits, les personnes adaptent leur comportement à la délinquance.
08:39Si on prend l'exemple de Paris, il y a beaucoup de femmes,
08:41et j'en fais partie, qui ne sortiraient pas seules à 2h du matin.
08:45Un dernier mot, j'avais envie de vous parler de cette fraude sociale
08:48qu'on estime à 13 milliards d'euros.
08:50On est en train de parler du budget qui sera présenté à partir du 9 octobre.
08:5313 milliards d'euros par an, c'est le montant estimé de la fraude sociale.
08:56On met quoi dans la fraude sociale ?
08:58Les entreprises.
09:00Les auto-entrepreneurs, les indépendants.
09:04Les arnaques à la carte vitale, ou prestations sociales.
09:08Y compris le travail au noir.
09:10C'est colossal, c'est une piste d'économie.
09:13C'est une piste d'économie, comme l'évasion fiscale,
09:17comme l'optimisation fiscale agressive.
09:20Il y a beaucoup de ressources qui manquent à notre budget.
09:27Il faut attaquer toutes les fraudes de quelque nature.
09:31Avec des réseaux souvent bien organisés, Sarah Salmane ?
09:33Oui, je suis assez d'accord.
09:34Après, il y a des fraudes avec des ampleurs différentes.
09:37Vous avez l'auto-entrepreneur qui déclare pas tout.
09:39Évidemment, c'est pas bien.
09:41Parfois, il n'est pas au courant de tout.
09:43Il a une régularisation et ça va.
09:45Après, il y a des fraudes de grande ampleur.
09:47Il y a le travail au noir qu'on connaît tous.
09:49Il y a aussi ce qu'on appelle le travail au gris.
09:51Ça veut dire que vous déclarez une partie, mais pas l'autre.
09:53Et ça, il y en a presque autant, voire plus, que du travail au noir.
09:57Parce que la personne se dit, ça va, j'ai quand même déclaré une partie,
10:00mais pas tout.
10:01Et ça, c'est encore plus difficile à cibler, le travail au gris,
10:03par rapport au travail au noir, où il n'y a vraiment rien.
10:05En tout cas, une piste d'économie pour Bercy.
10:07On a réglé une partie des problèmes.
10:09Voilà, on a réglé le problème sur Europe 1.
10:11Il faut arrêter de faire des chèques en blanc aussi.
10:13Merci beaucoup, Sarah Salmane, Olivier D'Artigolle.
10:15On se retrouve demain, évidemment, pour de nouvelles aventures.
10:17N'oubliez pas, 16h-18h, Cyril Hanouna.
10:19Et ce soir, 19h,
10:21le repas soir avec Pierre Domino et toute son équipe.
10:23Tout à fait, c'est bien entre 19h et 21h.
10:25Restez bien avec nous sur Europe 1.
10:27Votre jeudi après-midi se poursuit
10:29avec Christophe Rondelat, 14h-15h.
10:31Rondelat raconte sur Europe 1.