• le mois dernier
On refait le monde, on refait le monde avec Géraldine Woesnner, rédactrice en cheffe au Point, Valérie Trierweiler, journaliste pour la revue l'Hémicycle, et Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de Politis. Au programme :

• Dérapage du budget 2024 : A qui la faute ?
• Budget 2025 : le RN entre dans la bataille
• Bruno Retailleau s'impose : fin de l'AME, bataille contre le narcotrafic, nouvelle loi immigration
• Emmanuel Macron sur la création d'Israël : est-ce une faute politique ?


Bien à vous !
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 16 octobre 2024.

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Transcription
00:00Yves Calvi, Agnès Bonfillon, RTL Soir, jusqu'à 20h.
00:04Nous refaisons le monde avec nous ce soir, Géraldine Vossner qui est rédactrice en chef au Point.
00:09Je rappelle votre dernier livre, co-écrit avec Erwann Seznek, Les Illusionnistes,
00:13une enquête-choc sur ce qui dévoie l'écologie aux éditions.
00:17Robert Laffont, Valérie Trierweiler, journaliste pour la revue L'Hémicycle.
00:20Je rappelle également votre dernier livre, C'est pour une amie, Manuel à l'usage des quincas,
00:24paru aux Arènes.
00:26Et Pierre-Jacques Marais, rédacteur en chef de la revue Politis.
00:293 300 milliards, c'est le déficit cumulé de l'État français, dont 100 milliards en 9 mois.
00:34Une commission d'enquête sur les dérapages budgétaires à l'Assemblée va donc être lancée.
00:38Et ça commence avec un gag, puisque c'est l'insoumis Éric Coquerel qui la préside.
00:41Je rappelle que son leader, Jean-Luc Mélenchon, prétend depuis toujours qu'on ne remboursera pas la dette.
00:46J'espère que vous appréciez le gag, Géraldine Vossner.
00:49Non mais c'est exactement ça, il y a dans toute cette séquence un énorme théâtre et beaucoup d'hypocrisie.
00:59Quand on voit le camp macroniste qui a nié le moindre problème de finances publiques depuis 7 ans,
01:07qui aujourd'hui vient à l'Assemblée dire, nous aussi on demande des comptes,
01:10Gabriel Attal en tête, qui a été quand même un matignon.
01:13Quand on voit la France insoumise qui entend, et ce sera de bonne guerre, en faire une tribune politique,
01:19il y a à peine quelques semaines nous expliquait qu'elle voulait présenter un budget à 200 milliards de dépenses supplémentaires.
01:26Le Rassemblement national pareil, tous se sont descendus dans la rue pour protester contre une réforme des retraites
01:33qui aurait pu résorber justement ce déficit.
01:35Je vous rappelle qu'on a fait de la dette pour payer les retraites, très précisément.
01:41Donc tout ça est un grand théâtre, il n'empêche qu'il y a de vraies interrogations que soulève l'état des finances.
01:49Une vraie incompréhension de ce qui a pu se passer, de comment on a pu dissimuler aussi longtemps la réalité des comptes publics.
02:00Je suis un peu gênée devant cette commission d'enquête, je pense qu'il y aura beaucoup de choses très intéressantes et utiles qui peuvent en sortir.
02:08Mais on ne coupera pas à ce théâtre politicien qui risque d'être relativement pénible.
02:13Est-ce qu'elle va servir à quelque chose cette commission d'enquête ?
02:15Oui, on peut espérer et quand même la plupart des commissions d'enquête aboutissent à des résultats.
02:19On a vu sur l'affaire Benalla ou autre, sur le nucléaire, il y a eu plein de commissions d'enquête qui ont abouti quand même à des révélations.
02:25Vous vous souvenez la semaine dernière, je vous ai parlé d'un rapport du Sénat, justement sur ce dérapage financier.
02:31Le titre du rapport, je l'ai revu, c'est entre Paris et Déni.
02:36Donc la question qu'on se pose maintenant, c'est est-ce que c'est du mensonge ou est-ce que c'est de l'incompétence ?
02:41L'un comme l'autre, ce ne sont pas des bonnes nouvelles.
02:44Dans les deux cas, c'est très grave.
02:45Dans les deux cas, c'est grave un tel dérapage.
02:47Mais je reparle à nouveau de ce rapport que moi j'ai trouvé passionnant.
02:51Ils ont auditionné au Sénat 24 personnes, tous les directeurs des finances du Trésor, Bruno Le Maire, Thomas Cazenave, le ministre du budget, tout le monde.
02:59Et on voit bien à quel moment la direction du Trésor alerte sur ce dérapage.
03:04Mais qui précise en même temps qu'ils n'en sont pas très sûrs, donc il vaut mieux attendre avant d'en parler.
03:11Et Bruno Le Maire accepte de ne pas en parler.
03:13Mais le Sénat précise aussi qu'il y a une véritable volonté de dissimulation.
03:18Et Bruno Le Maire a beau jeu aujourd'hui de dire mais moi j'ai voulu réagir quand j'ai voulu faire un projet de loi de finances rectificative.
03:25Alors qu'en réalité, il aurait pu aussi démissionner.
03:28Et le Sénat pointe aussi un dérapage, un manque de réagissement pendant trois années.
03:33Alors je rappelle qu'une commission va donc être mise en place.
03:36Est-ce qu'il serait logique que l'ancien ministre de l'économie soit le premier à être entendu par cette commission, Pierre Jacquemin ?
03:42Oui sans doute, évidemment qu'il doit être auditionné.
03:44Je ne sais pas si c'est le premier mais sans doute c'est quand même l'un des plus au courant, le plus au fait.
03:49Puisqu'il a été pendant sept ans le ministre de l'économie et des finances de ce pays.
03:52Et donc il est quand même celui qui a réceptionné les notes du Trésor, les notes de Bercy, les notes de l'administration centrale qui alertait.
04:00Le ministre lui-même a d'ailleurs essayé d'alerter Emmanuel Macron, lui-même a essayé d'alerter Gabriel Attal.
04:05Il n'a pas été entendu, il est quand même resté sept ans au pouvoir à assumer les politiques dont visiblement il n'avait pas véritablement d'enthousiasme.
04:13Et il trouvait qu'on allait trop loin dans les dépenses publiques.
04:15Mais vous parlez de gags tout à l'heure, Yves.
04:17S'il y a bien un gag, ce n'est pas de voir qu'Éric Coquerel est à la tête de la commission des finances et aujourd'hui à la tête d'une commission d'enquête.
04:21S'il y a bien un gag, c'est qu'on a tous cru, je pense, nous tous dans la classe politique, la classe journalistique,
04:26on a tous cru au Mozart de la finance qui allait nous redresser les comptes publics depuis 2017
04:30et qui en fait donne des leçons depuis 2017 sur comment on gère, comment on est un bon gestionnaire.
04:36Vous parlez d'Emmanuel Macron ?
04:37Ah oui, pardon, mais on a tous cru que...
04:38On n'a pas cru, non.
04:39Géraldine, vous riez, vous riez en permanence.
04:42Je ne dis pas vous, mais on rit souvent en permanence des programmes économiques de la gauche parce que trop dépensière,
04:46mais sauf qu'elle met des recettes en face des dépenses de la gauche.
04:48Sauf qu'Emmanuel Macron, ce qu'il a fait depuis 2017, c'est qu'il a vidé les caisses de l'État
04:52sans trouver les marges de manœuvre financière pour financer le projet qu'il a fait.
04:56Donc ce n'est pas seulement à cause du Covid ?
04:58C'est certainement pas à cause du Covid.
05:00Là où vous avez raison, c'est qu'on a tous cédé collectivement à cette dérive qu'a parfaitement incarné Emmanuel Macron,
05:07c'est ce déni et ce refus du réel.
05:10Et ça, c'est un mal français.
05:12C'est la France qui continue à se croire isolée dans le monde entier,
05:15on est les seuls qui vont travailler beaucoup moins que tous les autres,
05:20on est les seuls où on va avoir 35 heures,
05:22on va partir à la retraite à 60 ans alors que tout le monde part à 67,
05:25et puis tout ira bien.
05:27La dérive des comptes publics, on ne la découvre pas.
05:31Aujourd'hui, bon sang, on emprunte sur les marchés financiers à coups de dizaines de centaines de milliards depuis des années.
05:37Notre budget n'a pas été à l'équilibre depuis 1974.
05:41Et tous les partis nous répètent que tout va bien, on est dans le déni,
05:45on a fait pendant la crise du Covid un bouclier énergétique,
05:48on a arrosé les entreprises d'argent beaucoup plus que nos voisins,
05:52et tout le monde le réclamait, tout le monde applaudissait en disant c'est formidable, c'est merveilleux.
05:56Donc se réveille que je trouve que c'est très bien qu'il y ait cette commission d'enquête,
06:00mais il faudrait qu'il y ait un petit peu d'honnêteté intellectuelle de la part de chacun,
06:04opinion publique comprise, et on se met tous dedans pour se dire
06:08effectivement, le gouvernement a dérapé, mais il est très très loin d'être le seul.
06:12Alors ce soir, Géraldine, pour la flagellation générale du pays,
06:16excusez-moi, mais il me semble quand même important de préciser que Bruno Le Maire explique tout le temps
06:20qu'il a alerté très régulièrement le président de la République.
06:23C'était déjà trop tard.
06:25A partir du moment où il a alerté, c'était déjà trop tard.
06:28Donc c'est une fausse défense ?
06:30Je pense que...
06:32Ou une défense a posteriori ?
06:34Non, enfin il l'a fait, mais les premières notes datent même d'octobre,
06:38et puis décembre, et puis janvier, et il commence à alerter, lui, en mars, en réalité.
06:43Il a envoyé un SMS un peu énigmatique à des journalistes,
06:47« La vérité éclatera un jour ». Qu'est-ce que ça veut dire ?
06:50Mais sans doute...
06:53Sans doute va-t-il dire que lui, il a plaidé pour davantage de réduction des dépenses publiques.
06:59D'ailleurs, il a plaidé pour un collectif budgétaire et même un rectificatif budgétaire
07:02de 15 milliards d'euros l'année dernière, au moment du vote du budget,
07:05qui lui a été refusé par Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
07:08Donc il pourra toujours dire, moi j'ai défendu, qu'il fallait y relever les comptes publics.
07:11Mais qu'est-ce qu'il a fait ?
07:13Il n'a pas démissionné, il n'a pas mis sa démission dans la balance.
07:16Donc ce que je veux dire, c'est qu'il est quand même caution,
07:19ou en tout cas, il est quand même complice de cette politique-là.
07:21Je veux dire, quand on est en désaccord total sur un sujet aussi radical,
07:23aussi profond que celui des finances publiques,
07:25on donne sa démission, et moi je ne me mouille pas dans cette affaire
07:28qui est une affaire extrêmement grave.
07:30Et à l'association du Pays Aujourd'hui, les Français vont trinquer très gravement.
07:33Est-ce que son éventuelle audition peut faire exploser ce qui reste de la Macronie aujourd'hui,
07:37Charlie Rosner ?
07:39C'est une excellente question !
07:41Mais qu'est-ce qu'il en reste ?
07:44Jusqu'à quel point ça peut aller plus loin que l'explosion qu'on voit ?
07:47Est-ce que ce sera sur le budget que la Macronie explosera ?
07:50J'en doute quand même.
07:52Je pense que tout le monde a été solidaire dans ce gouvernement de plus de dépenses.
07:57D'après ce qu'on comprend aussi, c'est que tout ne passait pas par Bercy.
08:02Il y avait des arbitrages qu'aurait dû rendre Bruno Le Maire.
08:05C'est le problème du fonctionnement de ce gouvernement.
08:08Emmanuel Macron accordait des crédits à des ministres qui se les étaient vus refuser
08:13quelques jours plus tôt par le ministère des Comptes publics.
08:17Oui, par exemple Rachida Dati.
08:19Une crise balayait l'autre crise.
08:22Tout le monde a voulu croire que les taux d'intérêt resteraient éternellement bas
08:27et que la dette s'autofinançait.
08:30On savait très bien que ce n'était pas le cas.
08:33Je rappelle une chose.
08:35Depuis la dernière élection du président de la République Emmanuel Macron,
08:38tous les budgets sont passés par 49-3.
08:41Le regard démocratique du Parlement sur ce budget,
08:45qui était contesté de part et d'autre de l'Assemblée nationale,
08:48n'a même pas fait l'objet d'un vote.
08:50Il aurait pu déjà être rejeté, pour les raisons qu'on évoque aujourd'hui,
08:53au moment du vote au Parlement.
08:55Sauf que même ça, ça n'a même pas été possible.
08:57Sur le plan démocratique, même ce budget aurait dû être revoté, repoussé.
09:04Ce qu'on a envie de savoir, et là où il peut y avoir scandale d'État,
09:07enfin il y a scandale d'État de toute façon,
09:09c'est de savoir est-ce qu'on a fait la dissolution pour masquer cette histoire de dérapage
09:14ou l'inverse ?
09:16Est-ce qu'on a masqué en vue de la dissolution ?
09:19Voilà les réponses qu'on a besoin d'avoir.
09:21Bien sûr. Le pays est-il ruiné, sans le savoir ?
09:23On va en débattre dans un instant.
09:39La famille de Lina fait part de sa douleur immense ce soir dans un communiqué
09:43après la découverte du corps de l'adolescente de 15 ans
09:46qui a disparu dans le Bas-Rhin en septembre 2023.
09:49Sa dépouille a été retrouvée à plus de 600 km de son lieu de résidence
09:52dans un cours d'eau dans la Nièvre, en contrebas d'un talus.
09:55Le véhicule du principal suspect avait été géolocalisé sur place.
10:00Samuel Gonin a mis fin à ses jours en juillet dernier.
10:03Le principal suspect dont le meurtre de Philippine refuse ce soir
10:06d'être extradé de Suisse vers la France.
10:08D'après la télévision publique RTS, ce Marocain en instance d'expulsion
10:12est soupçonné d'avoir violé, tué et enterré l'étudiante de 19 ans
10:15mi-septembre dans le bois de Boulogne.
10:17Il avait été arrêté à Genève.
10:19Il reste en détention jusqu'à la fin de la procédure
10:21qui peut prendre désormais plus d'un an.
10:23Et puis l'examen du projet de budget 2025 a démarré en commission des finances.
10:27Commission qui réclame de pouvoir enquêter sur les dérapages budgétaires de l'État
10:31et tenter d'expliquer comment le déficit public a pu s'envoler à plus de 6% du PIB.
10:36Merci Aude Danucci, on vous retrouve donc à 20h.
10:39Le RN refuse de voter le budget présenté par le gouvernement Barnier en l'État.
10:43Sachez que demain, Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme,
10:47membre du bureau national du RN et de la commission des finances de l'Assemblée Nationale,
10:51sera l'invité de notre matinale à 7h40 sur RTL.
11:01Avec Pierre-Jacques Main, rédacteur de la revue Politisme,
11:04Valérie Trierweiler, journaliste pour la revue L'Hémicycle,
11:07et également, je rappelle votre dernier livre, c'est pour une amie,
11:10Manuel, à l'usage des quincas parus aux arènes.
11:13J'ai honte, j'ai oublié le nom de votre co-autrice.
11:15Constance Vergara.
11:16Merci.
11:17Géraldine Vosner, rédactrice en chef au Point.
11:20Son livre écrit avec Erwan Seznek, Les Illusionnistes.
11:24C'est une enquête, je le rappelle, qui revient sur le choc sur ceux qui dévoient l'écologie
11:30aux éditions Robert Laffont.
11:32Alors on a beaucoup de questions à se poser, mais concernant le budget, on peut se détendre aussi un petit peu.
11:36Le RN a d'ores et déjà annoncé qu'il ne le voterait pas en l'état.
11:38Écoutez ce que dit Jordan Bardella.
11:40Ce budget n'est pas un budget de rupture avec la politique d'Emmanuel Macron depuis sept ans.
11:44C'est un budget qui fait les poches de la France du travail,
11:47qui va faire peser sur nos compatriotes, sur les classes populaires et les classes moyennes,
11:51une augmentation des taxes de l'électricité, une augmentation du coût du travail.
11:54Et plus largement, il n'y a aucune réforme structurelle dans ce budget.
11:58Donc le Rassemblement National ne votera pas ce budget.
12:00Et si, encore une fois, M. Barnier persiste dans la voie de la continuité de la politique d'Emmanuel Macron,
12:05alors ce gouvernement tombera.
12:07C'est le RN qui détient la clé et la survie de ce gouvernement ?
12:11Pour le budget, de toute façon, oui, ce n'est pas du tout étonnant qu'il ne le vote pas.
12:17Le Nouveau Front Populaire ne votera pas non plus.
12:20On sait de toute façon depuis le départ que ce budget sera adopté selon toute vraisemblance par 49.3.
12:25Ensuite, oui, il détient la clé du gouvernement pour la suite, de par l'importance de son groupe.
12:32Mais ce débat budgétaire, je pense que ça va aller au-delà.
12:36Parce qu'avant, vote ou pas vote, là, il y a le débat de chaque amendement, de chaque mesure et le résultat lui-même.
12:44Parce qu'effectivement, c'est un budget qui est chaotique, qui était compliqué à construire, qui ne remplit pas ses promesses.
12:49Les promesses de Michel Barnier qui était de faire davantage d'économique d'impôts.
12:54On s'aperçoit que c'est quand même plutôt l'inverse.
12:56Dans sa présentation, il n'est pas d'une sincérité absolue non plus.
13:00C'est-à-dire quand on présente comme des mesures d'économie des choses qui sont en fait de nouveaux impôts ou un frein de la progression de la dépense.
13:08On sent que ça pédale dans la semoule.
13:10On ne va pas lui jeter la pierre inérite d'une situation qui était affreuse, extrêmement complexe.
13:15Mais on ne pourra pas dire qu'il sorte particulièrement renforcé de cet exercice.
13:20Alors en ligne avec nous, Jean-François Husson, qui est sénateur LR de Meurthe et Moselle et rapporteur du budget au Sénat.
13:25Merci de nous rejoindre, Monsieur Husson.
13:27Vous appelez à un effort collectif.
13:29Chacun doit faire un pas vers l'autre.
13:31Concrètement, ça veut dire quoi ?
13:33D'abord, ça veut dire très simplement qu'on est dans un état d'urgence budgétaire.
13:39Je dirais presque un état d'urgence absolu.
13:42Nous avons devant nous un mur de dettes de plus de 3 000 milliards.
13:48Finalement, nous sommes dans une forme d'impasse puisque, au fil du temps,
13:52les gouvernements précédents n'ont pas réduit la dépense publique.
13:57Au contraire, et ils n'ont pas souhaité non plus, ce que je comprends puisque c'était aussi mon avis,
14:03augmenter les impôts.
14:04Résultat des courses, nous nous retrouvons aujourd'hui dans une impasse budgétaire avec le mur de la dette.
14:10Et ce mur de la dette, il va falloir le financer à des conditions beaucoup moins intéressantes
14:15qu'il y a encore deux ou trois ans où nous empruntions à des taux négatifs.
14:19Alors, l'analyse est parfaitement claire.
14:21Mais quand même, vous venez de citer les deux choses qui paraissaient jusqu'ici compliquées à faire.
14:24On ne va pas y couper d'une façon ou d'une autre.
14:27Et l'augmentation des impôts et la réduction de nos budgets affectés à nos ministères et à nos administrations.
14:34Alors, d'abord, nous, au Sénat, l'an dernier, je permets quand même de rappeler,
14:38la majorité sénatoriale du Sénat, l'an passé, pour le budget 2024,
14:43nous avions voté et fait adopter des économies à hauteur de 7 milliards d'euros.
14:49C'est inédit sous la Ve République.
14:51Le gouvernement n'a pas souhaité garder nos propositions.
14:55Il aurait bien fait, la situation serait sensiblement ou un peu moins dramatique.
15:00Nous allons, en tous les cas, nous privilégier la baisse des dépenses publiques
15:04partout où on peut à la fois obtenir des résultats immédiats, en 2025,
15:10là où on pense que la dépense publique est trop généreuse.
15:14Vous voulez bien nous donner des exemples précis pour nos auditeurs ?
15:17On a des exemples.
15:20Par exemple, dans la formation, le compte personnel de formation, c'est un peu un puits sans fond.
15:27Il a été créé en 2018 et on a rajouté des milliards et des milliards sans qu'il y ait une grande efficacité.
15:34On aura, par exemple, sur le service national universel, peut-être sur d'autres types de formations également.
15:41Nous allons faire des propositions parce qu'en fait, nous avons déjà, à travers des rapports sénatoriaux,
15:47dénoncé et expliqué que c'était très consommateur d'argent public sans que ça ait une grande efficacité.
15:55Qu'est-ce qu'attendent de nous les Français ?
15:57De tenter de redresser les comptes en faisant en sorte que chaque euro soit productif,
16:02productif économiquement mais également qu'on assure la cohésion sociale
16:06et qu'on prenne en compte les contraintes environnementales.
16:09Quand on est devant un tel défi et un tel déficit, je le dis, il faut se retrousser les manches.
16:14Effectivement, sans ligne rouge, ça veut dire que s'il faut temporairement demander un coup de pouce
16:22avec des impôts supplémentaires et temporaires, je m'y résoudrai.
16:27Pas de gaieté de cœur mais parce que je pense que l'avenir de mon pays passe avant mon avenir personnel.
16:34Les impôts, le compte formation et le service universel, c'est ce que je retiens de votre intervention.
16:39Merci beaucoup Jean-François de avoir pris la parole dans cette émission.
16:42On remet les comptes dans le bon sens avec ces trois mesures ?
16:45Non, ça ne suffira pas.
16:48Quand il dit qu'avec beaucoup de bonne volonté, ils ont réussi à proposer 7 milliards d'économies,
16:56ça n'a pas été accepté mais on est quand même très loin du compte.
16:59Là, il s'agit quand même de trouver 60 milliards.
17:02Donc, on est loin du compte.
17:04On reprend notre débat dans un instant.
17:07Jusqu'à 20h, Yves Kelvin refait le monde sur RTL.
17:13Yves Kelvin, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
17:18Avec Géraldine Vosner, Valérie Trierweiler et Pierre Jacquemin.
17:22Alors, il a un avis sur tout.
17:26Officiellement, il est ministre de l'Intérieur.
17:28Je me demande si Bruno Retailleau n'est pas en fait Premier ministre, parfois Valérie Trierweiler.
17:32En tout cas, il est vice-Premier ministre.
17:33Oui, on a l'impression qu'il dirige l'équipe.
17:35Exactement.
17:36En tout cas, il n'a absolument rien à faire de l'existence du Premier ministre Michel Barnier.
17:41Souvenez-vous, au début, Michel Barnier a demandé à réunir tous ses ministres dans une sorte de séminaire,
17:46en leur disant, surtout ne parlez pas, agissez.
17:49Alors là, vous avez vu, c'est la cacophonie.
17:51Tout le monde parle de son côté.
17:53Et c'est vrai que Retailleau a une voix qui porte plus que d'autres ministres.
17:57En tout cas, c'est la première fois que dans un gouvernement, il y a une ministre chargée de la cohésion gouvernementale.
18:03Oui, vous le dites.
18:05Oui, on ne voit pas avec mon air dépité.
18:09Oui, peut-être son poste peut-il effectivement être supprimé parce qu'elle ne sert pas à grand chose.
18:15C'est quand même problématique qu'on entend de plus que le Premier ministre.
18:17Je ne parle pas des autres ministres dont on ne connaît même pas le nom.
18:19Il est en campagne permanente.
18:21Je ne sais pas comment qualifier les choses.
18:22Il est dans le rapport de force.
18:23Ah, rapport de force.
18:24Pierre Jacquemin.
18:25Moi, je trouve ce ministre de l'intérieur très inquiétant, très préoccupant sur la manière dont il s'exprime,
18:32déjà sur les mots qu'il utilise, sur la manière d'incarner la fonction qui est la sienne.
18:37Et vous avez raison de dire qu'il vise Premier ministre.
18:40Sans doute, il vise d'être un jour Premier ministre.
18:43Mais moi, ce qui m'inquiète dans le moment que l'on vit, c'est que vous savez,
18:47on a l'insentiment que Marine Le Pen serait aujourd'hui à la tête de l'État.
18:50Elle ne choisirait pas un meilleur ministre que M. Retailleau comme ministre de l'intérieur.
18:53C'est peut-être pour ça qu'il est là.
18:54C'est peut-être pour ça qu'il est là.
18:55Et c'est ça qui m'inquiète.
18:56C'est-à-dire que j'entends dans les voix de la droite, y compris ce qu'on a appelé la droite traditionnelle,
19:01la droite républicaine, la droite soft.
19:04Je pense à Valérie Pécresse, que j'ai entendue il y a quelques jours s'exprimer sur les sujets d'immigration,
19:08puisque ça revient dans l'actualité.
19:10Elle réutilise les mots de l'extrême droite.
19:13Ce que je veux dire, c'est qu'on a le sentiment que M. Barnier a été nommé là parce qu'il était le plus RN compatible,
19:18mais qu'en fait, il est nommé pour être le maître d'œuvre de l'Alliance des droites et de l'extrême droite.
19:25Moi, quand j'entends M. Retailleau sur le projet migratoire,
19:27on nous dit qu'on ne sait pas ce qu'il va y avoir dans ce projet migratoire.
19:29Mais évidemment que si on sait ce qu'il y a dans ce projet migratoire,
19:31on va aller encore plus loin dans l'abandon du droit d'asile,
19:34encore plus loin dans la réduction des droits des étrangers,
19:36et on va aller dans une autre étape,
19:38c'est-à-dire qu'on va faire en sorte que les étrangers ne mettent plus leurs pieds sur le territoire français et sur le territoire européen.
19:42Et c'est ça qui est en train de se passer dans la volonté de M. Retailleau,
19:45c'est qu'on a là un projet qui est le projet de l'extrême droite.
19:49C'est ça qui m'inquiète, je dis qu'il est très préoccupé dans les mots qu'il utilise,
19:54et finalement dans la raison pour laquelle M. Barnier a été nommé,
20:00c'est-à-dire de faire cette alliance que l'extrême droite et la droite ont toujours rêvé de faire,
20:03et qui est en train de se faire sous nos yeux.
20:05Dans ce cas-là, les Français ne peuvent pas s'en plaindre,
20:08puisqu'ils ont voté pour les uns et les autres.
20:10Je ne sais pas Géraldine Wozner, on peut être en désaccord politique,
20:14mais c'est le fruit d'un vote.
20:16Il y a quand même deux tiers des Français qui n'ont pas voté pour le projet de Marine Le Pen.
20:19Vous avez raison.
20:20Il fait exactement ce pourquoi il a été nommé là,
20:23c'est-à-dire incarné dans le gouvernement, cette aile très à droite,
20:27cette partie de l'électorat qui a voté massivement pour Marine Le Pen,
20:30sur des sujets dont elle avait eu le sentiment que le gouvernement les avait abandonnés,
20:36la sécurité, le contrôle des frontières, l'immigration.
20:39Donc vous dites que c'était nécessaire politiquement ?
20:41Politiquement, oui, il le fait.
20:43Il marque aussi un peu le territoire en disant,
20:45vous voyez, si le gouvernement Barnier échoue,
20:48et très probablement que sur ces thèmes-là, il échouera complètement,
20:51ce n'est pas faute d'avoir essayé de porter la bonne parole,
20:54ne retourner pas dans le giron du RN, rester du côté de la droite.
20:58C'est la stratégie.
20:59Ensuite, je vous rappelle quand même que Bruno Retailleau ne fait que des mots.
21:03Et il sait qu'il ne fait que des mots.
21:05Quelle chance, pensez-vous, que cette loi aurait vraiment de passer dans ce qu'il veut faire ?
21:11Parce qu'on a vu que la précédente loi sur l'immigration,
21:14les quelques dispositions qui étaient un peu dures,
21:17avaient été retoquées par le Conseil d'État.
21:19Qu'est-ce qui vous fait croire que ce sera différent ?
21:21Sur la forme.
21:22Oui, oui, sur la forme.
21:24Géraldine, il ne vous a pas échappé que l'Europe,
21:27même Vanderleyen, la présidente de la Commission Européenne,
21:31est aujourd'hui en train de valider le projet absolument déshumanisant, inhumain,
21:35qu'est en train de faire Mélanie avec l'Albanie.
21:37Il y a un accord aujourd'hui entre l'Italie et l'Albanie
21:43qui prévoit aujourd'hui de créer des centres de rétention,
21:46non plus sur le territoire italien, mais sur le territoire albanais.
21:49On décentralise, on délocalise la question des flux migratoires,
21:52ce qui est absolument ubuesque.
21:53Mais on le fait déjà à l'échelle européenne.
21:54Et nous, la France, on paye énormément d'argent
21:56pour déléguer la gestion des flux migratoires à la Turquie,
21:59en mettant beaucoup d'argent auprès de la Turquie,
22:01dont on n'a que faire des conditions d'hébergement des personnes
22:04qui fuient les pays en guerre ou qui fuient le dérèglement climatique.
22:09C'est absolument un changement de logiciel.
22:12Il y a une bascule dans nos politiques aujourd'hui migratoires.
22:15C'est-à-dire que non seulement on a arrêté les politiques de défense,
22:18de l'asile des réfugiés, mais en plus de ça,
22:21on va tout faire pour mettre les gens à l'extérieur.
22:23Parce que la plupart des pays d'Europe, on peut être choqués par cela,
22:26Pierre Jacquemin, mais se radicalisent eux aussi.
22:29La crainte de l'étranger existe.
22:32Vous avez raison, mais c'est bien le problème, c'est qu'aujourd'hui,
22:34M. Retailleau, c'est pour ça que je suis très inquiet
22:36qu'il soit à ce poste de responsabilité-là,
22:37c'est qu'il joue sur les peurs.
22:38Et aujourd'hui, il n'y a pas de problème de submersion,
22:40il n'y a pas un problème d'invasion.
22:41On en est loin de ça, on est loin aujourd'hui du compte
22:44de « la France est une terre d'accueil, la France est une terre... »
22:47En plus, on nous explique, Valérie Pécresse, j'ai entendu nous expliquer
22:50que les migrants, les exilés, regardent pays par pays
22:52quels seraient les pays les plus attractifs.
22:54Mais mettez-vous à la place de personnes qui fuient les pays,
22:56vous croyez vraiment qu'on va regarder combien on donne
22:59pour l'aide médicale en France par rapport à l'Allemagne ?
23:02Mais c'est inhumain de raisonner dans ces termes-là.
23:04Et M. Retailleau est en train de s'asseoir sur l'état de droit.
23:07Il l'a même, lui, plus ou moins dit, d'ailleurs,
23:09en voulant réintroduire des articles qui ont été censurés
23:12par le Conseil constitutionnel et en voulant passer en force.
23:14Donc c'est ça que je trouve très préoccupant aujourd'hui
23:16dans la manière dont conduit nos politiques publiques
23:18qui ne sont plus des politiques publiques d'accueil,
23:20mais d'administration de l'immigration.
23:22Il voulait supprimer la médicale d'État,
23:23dans lequel ce ne sera pas le cas.
23:24Non, ce n'est pas le cas.
23:25Mais tous les ministres de la Santé et de droite et de gauche
23:28sont opposés à cette mesure qui, en fait, est contre-productive.
23:31L'idée, c'est que des personnes qui viennent de l'étranger
23:36ne répandent pas éventuellement des maladies
23:39ou en tout cas des maladies qui ne s'aggravent pas non plus pour eux
23:42et qui coûteraient ensuite beaucoup plus cher.
23:44Donc là, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut conserver
23:46l'aide médicale d'État.
23:48Je trouve que c'est un signe la manière dont s'est abordé
23:50justement le sujet de l'aide médicale d'État
23:52parce que ça, c'est une vieille lune de la droite, si vous voulez.
23:55L'aide médicale d'État, ça pèse très peu dans le budget.
23:58Contrairement à ce qu'on entend, il n'y a pas de soins de confort
24:01parce que c'est remboursé dans le limite du plafond de la sécurité sociale.
24:05C'est-à-dire très bas.
24:07Les soins de confort sont inexistants avec l'aide médicale d'État.
24:10Donc ça montre un discours qui est vraiment de façade
24:14de gens qui n'ont pas profondément travaillé le sujet
24:17parce qu'il y a d'autres types de problèmes
24:19sur l'assurance santé et l'immigration,
24:21sur la couverture santé, la mutuelle universelle.
24:26Il y aurait plein de problèmes, mais ces problèmes-là,
24:28on ne les aborde pas, on fait du symbole.
24:31On va parler des douze cartes du corps
24:33de notre ex-ministre de l'Intérieur dans quelques instants.
24:36Ça va nous détendre.
24:47Pierre Jacquemin, qui est rédacteur en chef de la revue Politiz.
24:49Valérie Trierweiler, journaliste à l'hémicycle.
24:52Je rappelle votre dernier livre, co-écrit avec Constance Vergara.
24:55C'est pour une amie.
24:56Manuels à l'usage des quincas aux éditions des Arènes.
24:58Géraldine Vossner, rédactrice en chef.
25:00Au point, votre livre.
25:02Vous écrivez avec Erwann Seznek,
25:04Les Illusionnistes.
25:05C'est une enquête sur ce qui dévoile l'écologie
25:08aux éditions Robert Laffont.
25:09Parmi les curiosités du jour,
25:11le canard enchaîné qui nous apprend
25:12que notre ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
25:14je souris même en le disant,
25:16bénéficie d'un pool de douze cartes du corps
25:19et de trois voitures.
25:20Ça fait beaucoup, non ?
25:21Ça fait vraiment beaucoup.
25:24Ça ne veut pas dire qu'il en a douze en même temps.
25:26Parce que les équipes se relaient.
25:28Mais ça veut dire qu'il en a six en permanence.
25:31Donc c'est délirant.
25:32Et trois voitures ?
25:33Non mais c'est dingue.
25:35Je ne comprends pas l'histoire des trois voitures.
25:37Même le Premier ministre n'a pas ça.
25:39Alors c'est vrai que l'usage veut qu'un ancien ministre de l'Intérieur
25:42garde voiture, chauffeur et garde du corps,
25:45mais pas avec ce nombre-là.
25:47Et au moment où on parle des économies,
25:48où chacun demande à tout le monde de faire des efforts,
25:51l'Élysée l'a fait, a renoncé à l'augmentation,
25:54le Sénat, l'Assemblée,
25:55tout le monde va devoir le faire.
25:56Donc là, qui rendent les gardes du corps ?
25:58Vous avez été surpris quand même.
26:02On n'a pas tous les éléments.
26:05Est-ce que c'est que pour lui ?
26:06Est-ce que c'est pour ses proches, sa famille ?
26:07Quel est le type de menace ?
26:10C'est beaucoup de lui.
26:11Quels sont les éléments de comparaison ?
26:12Moi je ne sais pas, il avait combien de gardes du corps,
26:14Manuel Valls, après les attentats ?
26:16En tout cas, je peux vous dire,
26:18j'ai quelques éléments d'appréciation.
26:20C'est trois fois plus que Gabriel Attal,
26:22qui est parti de Matignon avec quatre officiers de sécurité.
26:25Ne parlons pas de Jean Castex et Elisabeth Borne,
26:27qui ont renoncé, eux, à toute sécurité.
26:29Mais eux, ils n'étaient pas ministres de l'Intérieur.
26:32C'est aussi la personnalité de Gérald Darmanin,
26:35qui est chargé de dossiers
26:37dans lesquels il s'est fait quelques ennemis, tout de même.
26:39On est d'accord.
26:40La Sarkozy est partie de la place Beauvau,
26:42lui avec moins de policiers que Gérald Darmanin,
26:44mais de l'Élysée, avec du monde derrière lui.
26:47On dit une dizaine, c'est ça ?
26:48Voilà, dix à l'époque.
26:49Je pense que ceux qui nous écoutent
26:51sont choqués d'entendre ces chiffres.
26:53Après, est-ce que vous avez envie de plaider
26:55qu'un ex-ministre,
26:57ça n'a pas l'air d'être le cas,
26:58de l'Intérieur,
26:59qui a subi des menaces
27:01et qui a pris les décisions qui peuvent...
27:03Ça ne paraît pas incohérent.
27:07Sur une période donnée,
27:08un ministre de l'Intérieur
27:10qui a fait l'objet de tant de controverses,
27:13ou en tout cas de tant de menaces de mort
27:15dont il a fait l'objet,
27:16est suscité de la haine
27:18d'une certaine partie des militants.
27:20Je vous rappelle qu'il a quand même traité
27:22les militants écologistes d'éco-terroristes.
27:24Il y a quand même forcément des gens
27:26qui ne lui veulent pas du bien.
27:28Est-ce que vous allez justifier ces attaques ?
27:30Oui.
27:31Il ne faut pas dire que les militants écologistes
27:33sont des écolos.
27:34Je ne dis pas que les écolos
27:36veulent les menacer.
27:37Je dis que juste pour sa sécurité,
27:38ce n'est pas illogique.
27:39En sortant du ministère de l'Intérieur,
27:41il est une garde rapprochée
27:43pendant quelque temps.
27:44C'est plus que Valls ou Sarkozy.
27:46Ce qui est délirant,
27:47c'est la continuité.
27:49Il faut regarder les modèles nordiques.
27:52Il n'y a pas tout ça.
27:53Ce que je veux dire, c'est que Gabriel Attal,
27:54qui est passé six mois à Matignon,
27:56j'espère qu'il ne va pas avoir le droit à vie
27:57à un chauffeur, à des gardes du corps.
27:59Il va avoir une autre vie à côté.
28:00Donc, il ne va pas bénéficier
28:02d'argent public toute sa vie
28:04parce qu'il a arrêté six mois
28:05le locataire de Matignon.
28:06En tout cas, on peut saluer
28:07effectivement Elisabeth Borne et Castex
28:09qui prend le métro même.
28:11Oui.
28:12Il doit avoir son passe Navigo
28:14gratuitement,
28:15en tant que président de la RATP.
28:17Je lui souhaite.
28:18C'est vrai qu'il y a un moment,
28:21ne pas exagérer.
28:22Est-ce qu'avec ce genre de comportement,
28:26on alimente une forme de populisme ?
28:28Il y a un moment ou un autre.
28:30Non.
28:31Qu'il ait quatre gardes du corps,
28:33ou six, la moitié,
28:35mais pas autant.
28:36Je ne suis pas experte en sécurité.
28:38On n'a pas d'éléments
28:40qui nous permettent de juger.
28:42Ça dit en tout cas beaucoup
28:43de l'état de la menace.
28:44Il y a des éléments de comparaison.
28:45Bien sûr.
28:46Il y a des éléments de comparaison.
28:47L'état de la menace
28:48depuis l'époque de Sarkozy,
28:49c'est considérablement agrandé.
28:51C'est vrai.
28:52C'est une réalité aussi.
28:54Sans doute.
28:55Mais il y a quand même un moment donné,
28:56il faut aussi être conscient
28:59que partout en Europe,
29:00ce n'est pas comme ça que ça se passe.
29:01Les ministres ne sont pas tous...
29:03Dans l'Europe du Nord,
29:04ils marchent à pied.
29:05Dans la rue,
29:06ils prennent des transports publics.
29:07C'est vrai qu'en France,
29:08la menace terroriste...
29:09Je ne pense pas que ce soit imaginable en France.
29:10C'est vrai qu'en France,
29:11la menace terroriste...
29:12Pour des raisons objectives, à mon avis.
29:13C'est vrai qu'en France,
29:14la menace terroriste
29:15est beaucoup plus forte
29:16que dans l'Europe du Nord.
29:19Et M. Darmanin est très exposé.
29:20Il suscite beaucoup d'hostilité.
29:21Et peut-être que ça se justifie.
29:22Mais 12, ça paraît quand même...
29:2312, non.
29:2412, c'est beaucoup.
29:27Est-ce que les gilets jaunes
29:28n'ont pas été là,
29:29en quelque sorte,
29:30eux-mêmes, une forme de bascule ?
29:31Si.
29:32D'ailleurs, on a vu...
29:33Pardon.
29:34On a vu devant l'Elysée, d'ailleurs.
29:35Ah oui ?
29:36Qui a été complètement barricadée.
29:38On ne peut plus passer devant,
29:39dans la rue du Faubourg Saint-Honoré.
29:41Non, moi, j'aimais bien ça.
29:43Voilà.
29:44C'est terminé.
29:45Voilà.
29:46Mais à un moment donné,
29:47s'il a des ambitions,
29:48M. Darmanin, il va falloir aussi
29:49qu'il redescende sur Terre.
29:50C'est-à-dire qu'il va falloir aussi
29:51qu'il aille au contact des Français
29:52et qu'il ne soit pas entouré
29:53de ces trois, quatre, cinq
29:54gardes du corps
29:55qui font le filtre.
29:56C'est-à-dire qu'il faut,
29:57à un moment donné,
29:58être comme il le prétend être,
29:59proche des gens
30:00et ne pas apparaître.
30:03J'imagine, M. Darmanin,
30:04entouré de tous ses collaborateurs,
30:05ça ne donne pas envie
30:06d'aller lui serrer une main
30:07ou d'aller...
30:08Non, il a commencé
30:09par retirer sa cravate.
30:10Je ne sais pas si ça...
30:11Il faudra voir combien de temps
30:12ça dure.
30:13Là, c'est vrai qu'on est encore
30:14dans un temps...
30:15C'était assez récent,
30:16c'est encore assez médiatique.
30:17C'est vrai que si,
30:18dans deux ans,
30:19on garde le même niveau,
30:20il y aura des questions
30:21à se poser.
30:22Je dois préciser quand même
30:23par correction
30:24que le nombre de policiers
30:25affectés aux ministres
30:26et aux anciens ministres
30:27est défini par l'unité
30:28de coordination
30:29de la lutte antiterroriste.
30:30Il paraît qu'une nouvelle évaluation
30:31de la menace
30:32sera faite prochainement.
30:33En gros,
30:34c'est-à-dire que,
30:35voilà,
30:36le CLAD dit
30:37qu'il faut qu'on protège
30:38un tel ou un tel.
30:39Ce qui peut s'appliquer
30:40logiquement à Gérald Darmanin.
30:41En tout cas,
30:42on peut imaginer
30:43qu'il avait des raisons
30:44objectives
30:45du point de vue
30:46d'éventuels attaquants
30:47d'être menacé.
30:48Ce n'est pas le fruit
30:49non plus,
30:50j'allais vous dire,
30:51du délire
30:52de l'ancien ministre.
30:53Sans doute,
30:54mais trois voitures.
30:55Ça veut dire qu'il a
30:56une voiture
30:57qui précède
30:58dans le cortège
30:59et qu'il a toujours
31:00un cortège
31:01quand il se déplace
31:02et une voiture suiveuse.
31:03Bon,
31:04c'est beaucoup.
31:05C'est beaucoup, Valérie.
31:06Avec beaucoup de calme.
31:07Vous connaissez bien
31:08ce dossier, sans doute.
31:09Merci infiniment
31:10à vous trois.
31:11Dans quelques instants,
31:12on va retrouver Faustine Bollard
31:13pour son émission Héros.
31:14Bonsoir, Faustine.
31:15Quel est votre invité ?
31:16Bonsoir, Yves.
31:17Surtout, ne ratez pas
31:18Héros ce soir,
31:19comme tous les soirs d'ailleurs,
31:20mais ce soir, vous allez faire
31:21la connaissance d'Émilie.
31:22Émilie, c'est une héroïne
31:23lumineuse.
31:24Vous allez l'adorer.
31:25Avec elle,
31:26on va parler
31:27secrets de famille,
31:28on va parler
31:29tempête d'amour,
31:30on va parler recherche
31:31de ses origines
31:32et cette histoire
31:33va faire écho en vous.
31:34Vraiment,
31:35soyez au rendez-vous
31:36dans un instant sur RTL,
31:37je compte sur vous.
31:38On vous retrouve tout de suite
31:39après le point de l'actualité.

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