Au Québec, les personnes les plus hospitalisées pour avoir tenté de s'enlever la vie ou qui arrivent à l’urgence avec des idées noires, ce sont les jeunes femmes et les adolescentes. Loin devant les garçons.
On a donné la parole à des femmes qui sont passées par là. Pour savoir comment elles ont réussi à traverser cette épreuve et comment elles vont aujourd'hui.
Carmen, Mélissa, Loriane et Joanne ont accepté de se livrer sur leurs problèmes de santé mentale dans l'espoir de faire avancer les choses. Elles vivent respectivement avec un diagnostic de dépression, de trouble de la personnalité limite (TPL), de bipolarité et de schizophrénie.
On a donné la parole à des femmes qui sont passées par là. Pour savoir comment elles ont réussi à traverser cette épreuve et comment elles vont aujourd'hui.
Carmen, Mélissa, Loriane et Joanne ont accepté de se livrer sur leurs problèmes de santé mentale dans l'espoir de faire avancer les choses. Elles vivent respectivement avec un diagnostic de dépression, de trouble de la personnalité limite (TPL), de bipolarité et de schizophrénie.
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00:00♪♪♪
00:07Bien, moi, j'étais une enfant vraiment anxieuse.
00:09J'avais des pensées du type, il y a des caméras dans mes toutous.
00:14Ça a vraiment dégénéré rapidement.
00:16J'ai fait une tentative de suicide.
00:18Je m'en rappellerai toujours.
00:20J'ai cette image-là de la infirmière qui me regarde et qui me dit,
00:23tu sais, si t'avais vraiment voulu mourir,
00:26tu serais pas ici aujourd'hui.
00:28On me fait un lavage d'estomac.
00:31On me retourne à la maison.
00:33Et là, ma mère m'a acheté une robe neuve,
00:36puis elle dit que ça va aller mieux.
00:38♪♪♪
00:48Tu sais, on me dit toujours, bien,
00:50si t'as des issues de terre, va rechercher de l'aide.
00:52Mais c'est où qu'il faut aller chercher cette aide-là?
00:55Je connaissais personne qui avait ça.
00:57J'avais aucun exemple modèle de quelqu'un qui a la schizophrénie.
01:01Fait que j'étais terrifiée, là.
01:04Ça m'aurait fait du bien, moi, en tant que jeune ado
01:07qui vient d'avoir un diagnostic,
01:09de voir des gens qui vivent avec ça.
01:12♪♪♪
01:22Je dis pas que je suis d'une survivante.
01:24J'aime pas ça.
01:26Moi, je suis vivante.
01:28♪♪♪
01:38Euh...
01:40Il est ici.
01:42Il parle beaucoup, ce dessin-là.
01:44Regarde.
01:46Ça, j'ai fait dans mon lit de l'urgence-psy, là.
01:49Je pense que c'était peut-être le jour 2 ou...
01:51J'étais calme, fait que j'ai demandé un crayon puis une feuille,
01:54puis j'ai dit oui.
01:56Fait que ça m'a beaucoup aidée à me réguler
01:58puis à me ramener dans la réalité.
02:00♪♪♪
02:10Je pensais qu'il y avait des gens qui voulaient s'en prendre à moi.
02:14J'avais des voix de plus en plus.
02:16J'étais plus capable d'aller à l'électricité,
02:18j'étais plus capable de prendre l'autobus.
02:20Tu sais, sortir de chez nous, c'était difficile.
02:23C'est ma meilleure amie avec qui j'ai décidé de m'ouvrir.
02:27Elle a dit non, non, là, il faut que t'ailles à l'étage.
02:32Oui, bien, ça, c'est...
02:34C'est le blog que j'avais quand j'étais ado.
02:37C'était vraiment dans la phase où j'allais pas super bien.
02:40C'est ça, par exemple.
02:42100 %.
02:44Cette photo-là, je me rappelle l'avoir prise la veille
02:47d'avoir été en pédopsychiatrie.
02:50Je me rappelle avoir parlé du fait que j'avais beaucoup d'idées noires
02:53pis que je me sentais pas en sécurité pour moi-même.
02:56En disant ça au médecin, c'est là que lui m'a répondu.
03:00« Donc, est-ce que t'es certaine de ce que tu me dis? »
03:02« C'est ça, parce que si t'es en train de me dire ce que je comprends,
03:05on n'a pas le choix, il faut qu'on t'emmène en psychiatrie. »
03:08Et j'ai dit oui.
03:11Ça va pas, ça va pas.
03:13J'ai dit oui.
03:15J'ai dit oui.
03:17Et j'ai dit oui.
03:19Ça va pas, j'ai besoin d'aide.
03:21Si c'est ça qu'il faut faire, c'est ça qu'il faut faire.
03:25Je vous montre mon projet de « find back » en arts visuels.
03:29C'est une idée que j'ai eue pendant que j'étais hospitalisée.
03:33Ce sont des jaquettes d'hôpital,
03:35toutes brodées et perlées avec des pierres précieuses.
03:39Donc, c'est un peu pour mettre de la beauté pis de la force
03:43dans ce vêtement-là qui représente l'ultime vulnérabilité.
03:51C'est vraiment difficile à l'urgence psychiatrique.
03:54Ils te déshabillent, ils te prennent tous tes objets.
03:57T'as juste ta petite jaquette d'hôpital.
04:00Mes symptômes ont explosé aussi à ce moment-là.
04:03Je pleurais, je pleurais.
04:05Là, j'étais en délire.
04:07Je pensais qu'ils voulaient me droguer pour m'enlever mes organes.
04:11J'étais vraiment pas bien.
04:13Je comprends pourquoi il y en a qui disent que ça les traumatise, l'urgence.
04:17Il y a quand même vraiment une espèce de sentiment de « OK, maintenant je suis un petit peu en prison. »
04:22« Je peux plus sortir. »
04:24Et à la fin des deux semaines, le pédopsychiatre m'a dit
04:29que j'avais un trop de personnalité limite,
04:31que j'allais être comme ça toute ma vie,
04:33qu'il n'y avait pas grand-chose qu'on pouvait faire,
04:35qu'il n'y avait pas comme une médication spéciale,
04:37qu'on allait pouvoir me donner des pilules pour essayer d'aider,
04:40mais que ça allait être tout.
04:42Que c'était ma personnalité.
04:44Des idées suicidaires, est-ce que j'en ai eues?
04:47Je ne pense pas que c'était des vraies idées suicidaires,
04:50mais j'avais des hallucinations mandatoires, qu'on appelle,
04:54donc qui me donnent des ordres.
04:56J'entendais « je vais te tuer », « tabarnak »,
05:00« rende-toi un crayon dans l'œil »,
05:02des trucs de même.
05:04Des fois, je me disais « ah, si je le fais,
05:07les voix vont me laisser tranquille ».
05:14Ça, c'est ma collection d'objets sensoriels.
05:17J'en ai de tous les genres,
05:20plus que ce que j'ai besoin.
05:22En fait, ça détend mon anxiété.
05:34Je dirais à l'âge de 13 ans.
05:36À un certain moment, l'anxiété était tellement élevée
05:39que j'ai tenté de prendre des antidépresseurs
05:42qui avaient été précis par le médecin de la famille.
05:45Mon humeur a changé rapidement.
05:47Ma mère ne me reconnaissait plus.
05:49J'avais beaucoup d'impulsivité.
05:51L'euphorie que je ressentais n'était pas adéquate
05:54à ce qui se passait.
05:56À un certain moment, j'étais plus fonctionnelle.
05:59J'ai fait une tentative de suicide.
06:02Quand je me faisais demander pourquoi j'avais fait ça,
06:05je disais que je ne le savais pas.
06:07Je voulais juste me sentir mieux.
06:10Ensuite, j'ai été hospitalisée en pédopsychiatrie
06:13pendant un mois.
06:15Ça, c'est moi.
06:17J'avais 18 ans.
06:19C'est frappant de me voir les yeux.
06:22Qu'est-ce que vous voyez en regardant mes yeux?
06:25La souffrance, la détresse.
06:27Une immense tristesse.
06:29J'avais les yeux tristes.
06:32Je n'avais pas d'espoir.
06:41J'étais habituée de vivre dans un contexte familial
06:44où il y a de l'alcool, de la chicane.
06:48Tout est un drame.
06:50À 15 ans, ma vie a basculé.
06:53J'ai appris que j'étais adoptée.
06:55J'étais complètement perdue.
06:57À l'âge de 17 ans, c'est ça.
07:01Il y a eu la première tentative de suicide,
07:04qui a été enchaînée par une deuxième à 18 ans.
07:07On me fait un lavage d'estomac.
07:10On me retourne à la maison.
07:13Et là, ma mère,
07:15ne sachant pas quoi faire, probablement,
07:18m'a acheté une robe neuve
07:20et a dit que ça allait mieux.
07:22Vous vous rappelez de cette robe-là?
07:24Absolument.
07:27Quand j'étais à l'hôpital, j'étais contente d'être là
07:29et je me faisais des amis.
07:31C'était le fun parce qu'il y avait des activités.
07:34C'était un peu inapproprié.
07:36Je m'hospitalisais en pédopsychiatrie.
07:38C'est pour rien.
07:40Moi, je trouvais ça le fun.
07:42Jusqu'à 14 ans, j'ai refait une tentative de suicide.
07:46À ce moment-là, c'était vraiment l'inverse.
07:49C'était vraiment une phase dépressive.
07:52C'est spécial parce que j'avais gardé en tête
07:55que l'hôpital, c'était le fun.
07:58Je suis sortie de la pédopsychiatrie
08:01et j'étais en crise tout le long.
08:03Justement de me faire dire
08:05« Voilà, c'est ça. C'est ce que t'es.
08:07C'est ce que tu vas toujours être. »
08:09J'avais quand même un côté de moi qui était comme
08:11« C'est quoi le but si on me dit que ça va être ça toute ma vie? »
08:14C'est à ce stade-là que j'ai eu des tentatives de suicide
08:17parce que je ne voyais pas les solutions.
08:20Je me rappellerai toujours
08:22cette image de l'infirmière qui me regarde et qui me dit
08:25« Tu sais, si tu avais vraiment voulu mourir,
08:28tu ne serais pas ici aujourd'hui. »
08:30Je ne sais pas si c'est à cause de mon diagnostic
08:33de trop de personnalité limite que ça vient avec.
08:36On se dit « Les gens avec un trop de personnalité limite,
08:39ils veulent juste de l'attention. »
08:41Moi, je le sais qu'à ce stade-là de ma vie,
08:43je ne voulais rien de plus que de mourir.
08:48J'ai eu des enfants très jeunes et très rapprochés.
08:52À mon sens, j'ai eu des post-partum assez sévères.
08:55Tout ce que je me souviens de cette époque-là,
08:58c'est qu'on m'a donné 200 pilules de fer.
09:00Je ne devais pas être très en forme.
09:02Mais c'est « T'es fatiguée, ça va revenir. »
09:05« T'es fatiguée, ça va revenir. »
09:07Quand j'ai eu 18 ans,
09:09c'est là que je suis tombée dans les craques du système un peu.
09:12Là, c'était « T'es une adulte,
09:14donc tes parents ne peuvent plus faire ce processus-là pour toi. »
09:17Mais moi, je n'avais pas la force à ce stade-là.
09:20Puis là, c'est là que j'ai complètement arrêté.
09:22J'ai arrêté mon suivi, j'ai arrêté ma médication.
09:25J'ai fait « Je ne peux plus. »
09:27Et pour vrai, je pense que j'ai eu trois ans.
09:30Je ne me rappelle pas grand-chose,
09:32parce que je pense que je dormais.
09:34C'était là, en permanence, cette tristesse-là.
09:37Cette lourdeur de la vie-là, ce vide.
09:42Et là, en 2002, j'ai tombé la face à terre.
09:47Là, on m'a diagnostiqué une dépression majeure.
09:49Avec des suicidaires.
09:52Et puis, j'ai été un an arrêtée de travailler.
09:56J'ai perdu 40 livres.
09:58Au bout d'un an, je retourne travailler.
10:01Jusqu'en 2011.
10:03Où là, j'ai retombé.
10:07Ça ne se réglait pas. J'avais encore des symptômes.
10:09Donc là, on a parlé de schizophrénie.
10:11Moi, j'appelle ça le traitement VIP.
10:14C'est-à-dire que tu as une équipe multidisciplinaire autour de toi.
10:18Ma psychiatre était là.
10:20J'ai eu accès à de la psychothérapie.
10:22Une travailleuse sociale.
10:24Ergothérapeute, infirmière.
10:26Tout le monde est là autour de toi.
10:28Mais ce qui m'arrivait, c'est qu'on essayait un antipsychotique.
10:32Ça ne marchait jamais.
10:34Moi, ce qui m'a aidée énormément,
10:36c'est d'avoir des gens lumineux proches de nous autres.
10:40Des gens qui sont inspirants.
10:42Des gens qui sont pleins de compassion et de bienveillance.
10:46Les groupes anonymes, c'est ça qui m'a aidée le plus.
10:51J'ai pu parler de ce que je vivais.
10:54Ça ne restait plus tout pogné en dedans.
10:57Personne ne jugeait.
10:59Personne ne me regardait drôlement.
11:01J'étais acceptée.
11:03Quand moi, je ne m'acceptais pas moi-même,
11:06parce que j'avais honte.
11:08Ça a duré deux ans d'essai de médication.
11:10Il y a des fois où je voulais arrêter ma médication,
11:13parce que ça ne marchait pas.
11:15Je prenais beaucoup pour mon conjoint.
11:17Ça le rassure.
11:19Toute seule, sûrement,
11:21est-ce que j'aurais réussi à poursuivre?
11:24Non.
11:26J'ai une amie, dans ce moment-là,
11:28qui m'a vue ne pas bien aller.
11:30J'ai dit, j'ai besoin d'aide.
11:32Je ne sais pas où chercher, c'est vraiment compliqué.
11:35Cette amie-là a appelé un CLSC
11:37et a demandé, c'est quoi les ressources?
11:39Qu'est-ce qu'on peut faire?
11:41Quelqu'un qui a un trouble de personnalité limite,
11:43et j'ai fini par trouver quelqu'un
11:45qui avait fait ses études là-dedans.
11:47De voir quelqu'un qui connaissait ça,
11:49qui n'avait pas de préjugés,
11:51ça a complètement changé ma vie.
11:53Il y a tellement un stigma.
11:55Tout le monde nous dit qu'on est des manipulateurs,
11:57menteurs et qu'on veut de l'attention.
11:59Quand j'ai commencé à voir mon psychologue,
12:01ça a été très rapide.
12:03Est-ce qu'on a eu cette discussion-là?
12:05Ça n'a pas de sens.
12:07Il y a des professionnels qui peuvent penser comme ça,
12:09parce que ce n'est pas vrai.
12:13Et là, il est arrivé un miracle.
12:15Ma psychiatre est allée à une conférence,
12:17mais c'était plein finalement,
12:19donc elle a pris l'autre porte.
12:21Et c'était sur un procédé innovateur
12:23pour sortir les gens
12:25de la dépression réfractaire.
12:27On m'a installée un neuromodulateur
12:29qui est comme un pacemaker.
12:31Il est ici,
12:33puis j'ai des minuscules électrodes
12:35qui sont entourées après le nerf vague.
12:37Demandez-moi pas,
12:39c'est quoi le nerf vague?
12:41Je ne savais même pas que j'avais ça.
12:43Le médecin m'avait dit,
12:45« Vous savez, c'est une chance sur deux
12:47que ça fonctionne. »
12:49Bien, j'ai dit,
12:51« Écoutez, moi, je ferais des 6,49,
12:53puis j'y crois.
12:55Ça fait qu'une chance sur deux,
12:57mes chances sont bonnes. »
12:59Comment tu as obtenu ton diagnostic?
13:01Ça m'a pris trois ans,
13:03parce qu'ils ont vraiment voulu prendre le temps
13:05d'être sûre que ce n'était pas autre chose,
13:07puis de ne pas mettre ça comme trop tôt
13:09pour que ça me suive toute la vie.
13:11Ils ont quand même voulu
13:13mettre en place
13:15une psychoéducatrice pour m'aider.
13:17Ils ont aussi
13:19testé des médicaments
13:21qui peuvent aider au niveau des humeurs,
13:23même si j'avais pas le diagnostic.
13:25Je suis quand même satisfaite,
13:27malgré que ça a été un trois ans
13:29vraiment intense.
13:31Je les présente que c'est un trois ans
13:33qui a duré dix ans.
13:35Moi, je me levais à tous les jours,
13:37j'avais un nuage au-dessus de la tête.
13:39Des fois, il y avait des gouttelettes.
13:41J'étais triste.
13:43Des fois, il y avait de la pluie.
13:45Je pleurais.
13:47Des fois, il y avait de l'orage.
13:49Je voulais mourir.
13:51Mais il y avait toujours un nuage.
13:53Et là, tout d'un coup,
13:55le nuage est là, mais il ne mouille pas.
14:01Maintenant, j'ai les clés de l'hôpital.
14:03L'unité de soins
14:05où j'étais enfermée.
14:07Maintenant, j'ai les clés.
14:09Bon matin!
14:11C'est un des psychotes qui me suivait
14:13qui a vu en moi une pareidompte
14:15et que j'ai passé de patiente à intervenante.
14:17Donc, on arrive à mon bureau.
14:19Ici, il fait chaud.
14:21D'avoir une pareidompte
14:23dans une équipe,
14:25ça a vraiment plusieurs utilités.
14:27Je dirais que la majeure,
14:29c'est vraiment offrir aux personnes,
14:31de discuter avec quelqu'un qui comprend
14:33la psychose et qui l'a vécue.
14:35Mon premier suivi, c'était un jeune homme.
14:37Il était dans la même chambre
14:39où j'avais été pendant un mois et demi.
14:41Ça, ça m'a vraiment marquée.
14:43J'étais comme, OK,
14:45j'ai vraiment traversé.
14:47Je suis de l'autre côté maintenant.
14:49Salut!
14:51Bonjour!
14:53Joanne, tu as une évolution
14:55extraordinaire. Je suis vraiment fière de toi.
14:57Je trouve quand même que tu as une maladie sévère.
14:59Je pense qu'il y en a qui ont
15:01des maladies moins sévères que toi
15:03et qui réussissent à
15:05acquérir un fonctionnement moins bon.
15:07Ça vient, oui, du contrôle
15:09de certains symptômes, mais aussi
15:11de ta volonté à t'en sortir
15:13et de ta personnalité aussi.
15:15Merci. C'était touchant.
15:17Oui, c'est un plaisir, vraiment.
15:19Quand j'ai terminé
15:21le CGM, j'ai voulu
15:23aller au bac en travail social
15:25parce que j'ai réalisé que c'est vraiment
15:27la santé mentale qui m'intéresse.
15:29Pendant longtemps, pendant mes études au CGM,
15:31j'avais comme un petit sentiment
15:33un peu d'imposteur. Je me disais
15:35« Comment je peux aider quelqu'un quand moi-même
15:37j'ai un diagnostic? » Mais graduellement,
15:39j'ai appris à avoir ça
15:41un peu comme un pouvoir
15:43de plus, de pouvoir
15:45aider les gens et de faire
15:47une différence.
15:49Non, non, je ne suis pas guérie.
15:51Je suis en rétablissement et je vais l'être toute ma vie.
15:53Mais
15:55j'ai appris à vivre avec ça.
15:57J'ai pas le choix.
15:59Je fais plein de choses que j'aime.
16:01J'étudie toutes sortes d'affaires.
16:03Si j'avais 20 ans de moins,
16:05les fameux 20 ans que j'ai perdus,
16:07finalement, mon Dieu,
16:09j'apprendrais des choses.
16:11Moi, j'ai des grands rêves.
16:13J'aimerais être représentée en galerie.
16:15Je veux un chien aussi.
16:17En travaillant sur moi,
16:19en travaillant sur ma santé mentale
16:21et en commençant à avoir
16:23cette stabilité-là, je commence
16:25à savoir qui je suis, qu'est-ce que j'aime.
16:27Moi, j'aime ça voyager.
16:29J'aime ça collectionner mes vinyles.
16:31J'aime ça la musique.
16:33J'aime ça aller dans des concerts.
16:35Je commence tranquillement à découvrir en tant que moi
16:37et non pas juste
16:39le TPL.
16:41C'est très cool.
16:55Sous-titrage Société Radio-Canada