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Tiakola, rappeur, pour la sortie de la mixtape “BDLM”, est l'invité de Léa Salamé.

Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-jeudi-19-septembre-2024-8682727
Transcription
00:00Bonjour Tiakola, merci d'être avec nous ce matin, on est ravis de vous avoir.
00:04Si vous étiez, je commence toujours comme ça, si vous étiez un acteur, un film, une ville et un vice, vous seriez quoi, vous seriez qui ?
00:13Pour acteur, on va commencer par Denzel Washington, pour le charisme, la façon comment il joue, ça m'a marqué.
00:21Après pour un film, je dirais Mackenzie, ça m'a marqué ma jeunesse aussi, les cascades, j'aurais kiffé.
00:30Une ville, j'aurais dit Kinshasa, mon pays, ma ville natale, l'ambiance, la culture, la musique.
00:38Un vice ?
00:39Un vice, moi je suis un chambreur, on me connait pour ça, chambré, chambré, je m'arrête pas.
00:44C'est ça votre vice ?
00:45Ouais c'est ça.
00:46Et vous allez me chambrer là ou non ?
00:47Non, là je suis sérieux carrément.
00:51Tiakola, quand on tape votre nom sur internet, il n'y a que des superlatifs.
00:55Vous êtes à 25 ans le nouveau numéro 1 du rap français selon le journal Le Monde,
01:00the rising star in the French rap scene selon le magazine Rolling Stone, traduction la nouvelle star du rap en France,
01:06ou encore le Mbappé du rap.
01:09Ça vous va ça le Mbappé du rap ?
01:11Ça me fait plaisir, je ne fais pas attention à tout ça, à tout ce qui est numéro 1, numéro 2, numéro 3,
01:16c'est juste la musique que je vends et je veux qu'elle soit reçue comme je veux.
01:21Oui mais quand même, votre ascension est fulgurante.
01:23Ça fait plaisir quand même, c'est ça, c'est dur, on ne se plaint pas.
01:27C'est-à-dire qu'aujourd'hui, chez les jeunes, Tiakola, c'est numéro 1 ?
01:30Ouais, il y a une influence et ça fait plaisir à entendre.
01:34Comme je vis le moment sur le coup, je ne me rends pas compte à 100%, mais quand même ouais.
01:40Vous étiez déjà reconnu alors que vous n'étiez même pas majeur, quand vous étiez mineur.
01:44Votre premier album solo, Mello, a été l'album le plus écouté sur Spotify en 2023.
01:49Comment on ne pète pas les plombs quand on a tout ça et qu'on est aussi jeune que vous ?
01:54Il y a l'humilité qui est dedans, qui contribue dedans.
01:58Après, on se dit que tout peut s'arrêter demain.
02:02Moi, je pense toujours comme ça.
02:03Je continue à travailler et je me rends compte après de tout ce que j'ai fait,
02:07de tout ce que j'ai pu réaliser, que ce soit en commun ou tout seul.
02:12La clé de votre succès, c'est le travail.
02:14Ouais, c'est ça.
02:14Tout le monde dit que vous êtes un travailleur acharné et que vous allez en studio quasiment tous les jours.
02:21Exactement.
02:21C'est-à-dire que c'est vraiment votre passion et c'est le travail en fait.
02:25C'est le travail qui empêche d'avoir la grosse tête, c'est le fait de retourner tous les jours au labeur.
02:28C'est exactement ça.
02:29C'est la manière dont j'ai travaillé.
02:32Vu que j'avais une carrière un peu de footballeur, j'avais déjà ça comme influence.
02:39Comme les Cristiano Ronaldo, ça m'a toujours marqué.
02:42J'ai vu qu'à chaque fois il travaillait, ça m'a toujours marqué l'esprit.
02:46C'est comme ça, je pense.
02:47C'est le résultat que je veux après.
02:49Alors vous parlez du foot.
02:50Ouais, c'est ma mentalité on va dire.
02:53Je comptais vous en parler tout à l'heure parce que c'est vrai qu'à l'origine,
02:55ce n'est pas du tout la musique qui vous attire.
02:56Ouais, de base, ce n'est pas la musique.
02:58C'était le foot.
02:59Exactement.
02:59Et vous étiez en sport études et vous deviez être professionnel.
03:03C'est ça.
03:04Sauf que le contrat ne venait pas avec un gros club.
03:07Et que vous voyez, vous avez vu vos potes signer et vous, vous ne signez pas.
03:12Ça m'a attristé.
03:14Après, c'est là où, par exemple, quand on me dit que je travaille beaucoup dans la
03:18musique, c'est là où j'avais mes échecs, où je n'ai pas su travailler à 100%.
03:22Je me donnais, mais pas à 100%.
03:24Je ne savais pas c'était quoi vraiment la notion du travail.
03:26J'étais fan on va dire de Cristiano et tout, mais je ne le faisais pas à 100%.
03:30Et cette tristesse-là, je l'ai ramenée dans la musique.
03:32Vous avez poussé votre frustration dans la musique pour transcender
03:37cette tristesse-là.
03:38Mais quand même, vous dites encore dans certaines interviews que vous regrettez que si c'était
03:41à refaire, vous auriez dit à ce gamin, continue, lâche pas le foot.
03:45Oui, j'aurais tout donné.
03:47En fait, je n'ai pas tout donné.
03:48C'est juste ça mon regret en fait.
03:49C'est ça, quand je vois, c'est un peu le même travail, la musique et le sport.
03:52Le lien, c'est le travail.
03:54Donc, c'est ça qui fait que j'en suis là aujourd'hui.
03:57C'est ça qui est important aussi.
04:00Vous êtes devenu producteur.
04:02Vous avez désormais votre propre label.
04:04Ça vous fait rire d'être producteur ?
04:06C'est nouveau pour moi.
04:08C'est un truc d'adulte.
04:10C'est ça, c'est ça.
04:11Il y a 24 ans, réaliser ça, c'est beaucoup pour moi, mais c'est réaliste aussi.
04:17Bah oui, le label s'appelle Mellow World et vous sortez cette semaine une mixtape avec
04:22plein d'artistes, on va en parler.
04:24Mais d'abord, je voudrais qu'on écoute, pour ceux qui ne vous connaissent pas, quelques-uns
04:28de vos plus grands succès qui sont, il faut vraiment comprendre que c'est les morceaux
04:32les plus streamés aujourd'hui sur les plateformes.
04:36On va en écouter quelques-uns.
05:06Voilà, MEDA, MAMI WATA, GASOLINA.
05:19Et ce nouveau projet qui sort demain, c'est la mixtape BDLM, ça veut dire ?
05:25Bienvenue dans le milieu.
05:26Bienvenue dans le milieu ? À qui vous dites bienvenue dans le milieu ?
05:29Aux nouveaux artistes, aux nouvelles artistes qui sont présents sur le projet, plus aussi
05:35à les artistes expérimentés en fait.
05:37C'est ça, c'est un mélange d'artistes très reconnus dans le rap, comme Hamza, Oniska,
05:42et de jeunes que vous avez repérés et que vous avez envie de mettre en lumière.
05:46Oui, c'est ça.
05:46Il y en a qui étaient déjà connus dans leur coin, mais c'était très sectaire.
05:50Ce n'était pas aux yeux de toute la France.
05:53Et comment vous les avez repérés ?
05:54Bien, via les réseaux.
05:55C'est-à-dire que vous avez fait des annonces en disant…
05:57Non, même pas, je ne fais pas d'annonces, j'écoute beaucoup de musiques, je suis
06:00beaucoup curieux, j'écoute beaucoup, beaucoup de musiques, donc ça m'arrive d'écouter
06:04comme ça des sons que les gens ne connaissent pas et on s'envoie des messages valides
06:09et on se donne de l'amour, on se donne de la force, c'est ça.
06:12Donc vous avez un jeune rappeur de 16 ans qui reçoit un message de Tiakola qui lui
06:15dit « j'ai envie de te rencontrer ».
06:16Oui, c'est exactement ça et après…
06:18Et après, il fait une crise cardiaque.
06:19Non, non, c'est juste qu'il réalise qu'il a un talent.
06:23Je lui fais réaliser qu'il a un talent qui peut être connu aux yeux de la France
06:27et après si ça va plus loin, ça va plus loin, c'est ça en fait, bienvenue dans
06:31le milieu pour moi.
06:32Parmi tous ces jeunes que vous avez mis en lumière sur ce projet, est-ce qu'il y en
06:35a un qui vous a particulièrement ou une bluffée artistiquement particulièrement ?
06:39Ils m'ont tous bluffé à leur manière, ils ont tous un talent, chacun, que je kiffe
06:44et c'est ça qui m'a fait…
06:46C'est pour ça aussi que je fais ce projet-là, pour mettre cette lumière-là, vu que moi
06:50j'ai fait beaucoup de tournées, j'ai pu voir comment ça marchait et j'ai pu voir
06:54comment ils m'ont validé dans mon énergie, dans mon flow que j'ai pu ramener et comme
07:00on est plusieurs, c'est comme si j'avais envie de montrer à la France que je ne suis
07:04pas tout seul, il y a plusieurs talents et que ça peut être plus large encore.
07:07Montrer à la France.
07:09Est-ce que vous avez l'impression qu'il y a un changement aujourd'hui et que la
07:12France, comme vous dites, ou en tout cas beaucoup de Français, ont compris l'importance
07:15du rap alors que pendant longtemps, ça a été méprisé ?
07:17Oui, bien sûr, bien sûr, tout à l'heure quand on parlait de DJ Mehdi, avec les extraits
07:23que j'ai vus, j'ai vu que ça commençait déjà là, quand ils vont au Victor de la
07:26Musique, ils gagnent.
07:27Moi quand je presto au Victor de la Musique, on voit qu'il y a un changement, même si
07:30je n'ai pas gagné ou quoi, mais on voit un impact, on voit directement un impact et
07:33c'est ça qui fait plaisir et ça motive aussi les jeunes issus de banlieues ou quoi,
07:38d'avoir un rêve, de réaliser des bonnes choses, d'avoir une carrière et d'avoir
07:44de la reconnaissance musicalement aussi, c'est important.
07:46Parce que vous avez été nommé au dernier Victor de la Musique, c'est Pierre Demare
07:50qui a gagné et qui a dit « je ne le méritais pas, c'est Tiakola qui le mérite, il est
07:55beaucoup plus puissant que moi aujourd'hui ».
07:56Après, il a son mérite aussi, je ne suis pas quelqu'un d'ingrat ou quoi, il a son
08:02mérite, il a gagné, il devait gagner, c'est comme ça.
08:04Mais c'est assez classe de sa part de vous dire « c'est Tiakola, c'est Tiakola qui
08:09le méritait ». Sur ce projet, vous parlez de la compétition dans le milieu du rap,
08:14dans un feat avec Merveille qui est une chanteuse de 16 ans, vous lui donnez ce conseil, je
08:18vous cite « je te conseille de rester naturel, les bons artistes restent sur la durée, attention
08:24aux gens trop maquillés, oublie jamais que le chemin est long et que les bons comptes
08:28font des jaloux ».
08:29Tout s'explique, en gros je l'explique le milieu, c'est pour ça que je dis bienvenue
08:36dans le milieu, à les jeunes, à la 16 ans, j'essaie de la protéger, c'est pour ça
08:41qu'on l'appelle « protect » aussi, c'est pour la prévenir de tout ce qu'il peut avoir
08:45dans les bons côtés du milieu et dans les mauvais côtés aussi.
08:47Et les mauvais côtés c'est quoi ?
08:49C'est tous les gens maquillés qui te disent que t'es trop fort, qui te donnent de l'amour,
08:56mais c'est pas de l'amour réel, c'est ça, il faut faire attention à ça et rester
09:00concentré sur ça.
09:01Et la jalousie ?
09:02Ouais, ça fait partie du jeu aussi, ça fait partie du jeu partout.
09:05Mais j'ai l'impression quand même que c'est moins violent entre la jeune génération
09:09que les Booba, Carice ou NTM, Mayam à l'époque, j'ai l'impression qu'il y a plus de respect
09:16entre vous.
09:17Vous travaillez où je me trompe et en fait il y a des battles, il y a des gestations.
09:20Aujourd'hui il y a un peu plus d'amour, il y a du partage, par exemple il y a SDM qui
09:25sort son projet une semaine après, moi je suis sur son projet, en fait c'est une compétition
09:28positive on va dire, on sait qu'on est en compétition mais ça reste toujours positif.
09:32Que le meilleur gagne en fait, mais il n'y a pas une compétition malsaine ou quoi, c'est
09:37comme ça, c'est un jeu.
09:38Booba il m'avait dit à ce micro, moi je m'en fous, je veux être numéro 1, il n'y a que ça.
09:42Même Damso il dit je veux être numéro 1.
09:44Après c'est ça, c'est une compétition, c'est la gagne, c'est comme ça chacun a sa mentalité
09:48en fait on va dire.
09:49Et c'est comme ça et on accepte, c'est tout.
09:51En tout cas, vous allez nous jouer dans un instant, on exclut ce matin formidable le
09:55titre choisi pour la playlist officielle du célèbre jeu vidéo FIFA 25.
09:59Donc c'est vous qui avez été choisi pour FIFA.
10:00C'est un rêve de gosse.
10:01Ça c'est un rêve de gosse.
10:02Là c'est le mélange du foot et de la musique qui vient.
10:05Vous avez votre petite revanche.
10:07Voilà c'est exactement ça ma revanche, ma plus grande revanche c'est ça là on va dire.
10:10Il y a un autre titre que vous avez sorti cet été qui s'appelle Manon B qui est un
10:15hymne à la fashion street et vous disiez sur Konbini on a voulu représenter les femmes
10:19de Paris.
10:20Elles ressemblent à quoi les femmes de Paris à vos yeux ?
10:22Déjà c'est pour avoir déjà de la reconnaissance au vu des yeux du monde déjà.
10:28Quand on vient à Paris les gens les fashion, moi en faisant la fashion week et tout, je
10:33pense qu'ils ont beaucoup aimé les femmes de ce que j'entends.
10:37Ils aiment beaucoup les femmes de France et tout et c'est vraiment ça que j'ai voulu
10:40mettre à l'oeuvre.
10:41Vraiment les représenter.
10:42Elles sont quoi ? Elles sont classes ? Elles sont élégantes ?
10:44Elles sont classes, elles sont élégantes, elles sont libres et c'est pour ça même
10:49dans mon projet j'en mets Merveilleux Ronizia, c'est vraiment les mettre en avant et les
10:53représenter quoi.
10:54Vous cherchez particulièrement des femmes qui rappent ?
10:56Non, après elles ont un talent, c'est le talent qui fait qu'on soit ensemble mais sinon
11:02c'est vraiment les mettre en avant et vraiment représenter la France.
11:05Vraiment la France parce que c'est bien de dire Yanna, Jennifer Lopez, on kiffe mais
11:10on a aussi une autre côté en France que je kiffe aussi, moi-même je kiffe.
11:14On a Yanna Kamoura.
11:15On a Yanna Kamoura, on a Chah, il y en a plein d'artistes françaises.
11:18Vous l'avez vue Yanna Kamoura à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques ?
11:22Oui, c'est ça, c'est une réussite pour deux fois pour moi.
11:24Avec la regarde républicaine ?
11:25Exactement, oui.
11:26Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
11:28Moi en étant ici de banlieue elle aussi, on est juste à côté, elle vient d'Aulnay,
11:32je viens de la Courneuve.
11:33C'est une réussite de ouf, en gros c'est comme si, c'est un message en mode croit
11:38en tes rêves.
11:39Tu peux représenter la France d'où tu viens, tu peux dire que c'est impossible, il n'y
11:44a pas de code.
11:45C'est en mode, il n'y a pas de code, il n'y a pas de limite.
11:47Il n'y a rien qui est impossible.
11:49Oui c'est ça, rien n'est impossible, tu peux réaliser tes rêves.
11:52Mais quand même, il vous a fallu du courage quand même, au moment où vous avez dit,
11:56où vous avez dit j'arrête le foot pour me lancer dans la musique.
11:59J'imagine que votre famille elle était là au début.
12:02Non, pas du tout.
12:03Pas du tout.
12:04Ils avaient peur en fait.
12:05Exactement.
12:06Et pourtant ils vous ont encouragé.
12:07Oui, ils m'ont toujours encouragé.
12:08Que j'aurais fait du foot, de la danse ou du tennis ou quoi, ils m'ont encouragé.
12:13Et votre mère, vous dites, alors ça je dois vous dire, je fais beaucoup de mal.
12:17Après chez moi ils aiment beaucoup la musique aussi, ça ne les dérangeait pas.
12:20Tu m'étonnes qu'ils aiment beaucoup la musique.
12:22Vos tantes, par exemple, ça vous ferait plaisir d'écouter les Kundashisters, c'est vos tantes
12:27qui font de la musique congolaise.
12:29Qu'est-ce qu'elles vous ont appris, vos tantes ? Qu'est-ce qu'elles vous ont donné ?
12:52Elles m'ont donné beaucoup de choses comme les harmonies déjà.
12:57Les harmonies c'est un truc où il y a plusieurs voix.
13:00En fait c'est le même type de voix mais c'est plusieurs notes qui changent.
13:03C'est ça qu'elles m'ont appris, la manière de chanter, de chanter devant les gens.
13:09Parce que quand elle venait, elle faisait des concerts aussi.
13:11C'est ça que j'ai appris beaucoup d'elle.
13:13Elle m'a apporté beaucoup de choses dans la musique et c'est avec ça que j'ai grandi,
13:17à la maison.
13:18Mais la chanson, vous avez commencé à apprendre à chanter à l'église, c'est vrai ça ?
13:22Oui, c'est exactement ça.
13:23Il y a des concerts sur Youtube où je suis là à chanter.
13:26C'est vrai ?
13:27Oui, j'étais là.
13:28On essayait de vous accompagner.
13:29J'avais 4 ans.
13:30Et vous étiez à l'église et vous chantiez ?
13:31Oui, j'étais là.
13:32En fait ma mère et mon père nous ramenaient, on était obligés d'aller.
13:34Parce que c'est vrai que contrairement à d'autres rappeurs, et tout le monde dit que
13:37vous êtes un des meilleurs mélodistes, vous n'avez pas écouté que du rap.
13:42Vous écoutiez notamment vos sœurs qui écoutaient du R'n'B et par exemple, elle, Lauryn Hill.
13:56Donc il n'y a pas que Booba qui vous a inspiré, Lauryn Hill aussi.
14:10Sa manière de chanter, ça m'envoutait de ouf et je kiffais.
14:14Après surtout sur le film Sister Act, tout cela, je l'ai vraiment connu et j'ai toujours
14:20kiffé.
14:21Ce projet, après avec le temps, j'ai grandi, je l'ai écouté et j'ai kiffé.
14:24Et est-ce que vous avez écouté aussi de la chanson française ou pas du tout ?
14:27Oui, j'ai écouté.
14:28Cœur de pirate, Tokyo Hotel, quand ça passait à la télé, Bébé Brune, ça passait, j'écoutais.
14:35Bébé Brune, c'est vrai que vous aimez Bébé Brune.
14:38Vous avez dit sur Quotidien, c'est mon plaisir coupable.
14:41Coups et blessures, il était lourd ce son.
14:43Et franchement, ça m'en parle à la télé, W9, M6.
14:47C'est avec ça que vous avez grandi ?
14:49Oui, c'est ça.
14:50Et bien oui, c'est avec ça que vous avez grandi.
14:51Quand vous repensez aux gamins de la Courneuve, de la Cité des 4000, vous dites « Elle
14:55est loin l'époque où je traînais sans ticket ». Et dans Ping-Pong, vous dites « Je me demande
15:01si je suis fier de moi, devant ces entrées d'argent, je repense au point de départ ».
15:05Alors, est-ce que vous êtes fier de vous ?
15:07Oui, je suis fier de moi, parce que c'est comme si on n'y croyait pas.
15:10En étant en groupe, je ne savais pas que j'allais accomplir tout ça, que ce soit en
15:14groupe ou au solo.
15:15Tout est venu et en fait, on a les têtes baissées avec la détermination.
15:21Il y a tout ça qui vient à toi.
15:23Oui, vous citez souvent Cristiano Ronaldo comme une référence.
15:27Cristiano Ronaldo, le footballeur, c'est du travail, du travail, une détermination.
15:32Même les parents, les frères et sœurs, le fait que ma mère et mon père travaillaient.
15:35C'est ça en fait, quand je dis « Je repense au point de départ », il y a ça aussi.
15:39Votre mère, j'ai souvent remarqué qu'il y a un lien entre les rappeurs et leur daronne.
15:44Oui, même mon père aussi, on est proche.
15:46Différent, mais proche, mais c'est notre manière, on est proche, mais on est vraiment
15:51proche.
15:52C'est la manière que moi, je les voyais se réveiller à 4h, 5h pour aller travailler,
15:55revenir à 6h, payer le loyer, faire à manger.
15:57C'est ça, quand je dis « Nostalgie », je repense au point de départ.
15:59Et là, il y a un changement où c'est moi qui est responsable de tout ça.
16:03Et qui ramène l'argent.
16:04Oui, c'est ça.
16:05Et qui est responsable de tout ça, c'est là où je me dis que c'est une vraie réussite
16:08aussi.
16:09Il y a la réussite musique et tout, mais ça c'est une vraie réussite pour moi.
16:12Est-ce qu'il y a quelque chose, un micro-climat au Congo pour que tous les rappeurs qui cartonnent
16:18aujourd'hui ont des origines congolaises ? Que ce soit Damso, Ninho, Dajou, SDM, vous
16:25venez tous du même endroit ?
16:27Si on regarde bien, si on leur demande, ils ont tous un lien, où moi j'ai mes tantes,
16:32mais aussi ils ont peut-être un tonton à eux ou une tante à elles qui ont chanté.
16:36En fait, la culture du Congo, la musique, ça date vraiment de longtemps.
16:43Si jamais tu as l'occasion, éloigne-toi, dites-vous dans la clé, en parlant de la
16:48drogue.
16:49Message aux jeunes, si jamais tu as l'occasion, éloigne-toi.
16:52Moi j'ai baigné dans ça, on a grandi avec ça, on a vu des choses et c'est pas bon.
16:59Et qu'est-ce qui a fait que vous n'êtes pas tombé dans ça vous ?
17:02Comme je l'ai dit, j'avais des grands frères qui me surveillaient beaucoup, je les attention,
17:07je traînais beaucoup, j'ai beaucoup traîné et même dans ma conscience moi-même, je
17:11voulais pas rentrer et décevoir mes parents.
17:13Mes parents, quand j'entends leur histoire, ils viennent du bled, ils se sont installés
17:19en France et représenter ça, pour moi c'est pas un bon message pour eux, avant de penser
17:25à moi.
17:26On vous appelle Monsieur Sourire, vous êtes bienveillant.
17:31Le rapport à Alonso, dites-vous, il y a certains artistes qui ont des larmes dans
17:34la voix, Tiakola c'est l'inverse, il a un sourire dans la voix.
17:37Exactement, mais bon, en grandissant à la Courneuve, j'ai toujours ramené le sourire
17:42en fait.
17:43J'ai toujours été comme ça et c'est un comportement que j'ai pris ça de mon père et je retransmets
17:48ça avec tous les gens que je découvre, que je connais ou pas, que je connais pas, j'ai
17:53toujours cette image-là.
17:54J'arrive pas à être triste, même quand je suis triste, je souris.
17:56C'est joli, vous avez de la chance.
17:59La mixtape s'appelle BDLM, elle sort demain, ça va partir, tout le monde l'attend, toute
18:05la jeunesse l'attend.
18:06On va l'écouter, vous allez nous chanter formidable dans un instant, mais je termine
18:10avec les impromptus, c'est des questions hyper rapides, vous me répondez sans trop réfléchir.
18:15La capitale du rap c'est Paris ou Marseille ?
18:17Paris.
18:18Cristiano Ronaldo ou Messi ?
18:21Cristiano, trois fois.
18:22Mbappé ou Zidane ?
18:23Oh là là.
18:24Elle est dure celle-là.
18:26Kylian, tu t'es mis à mon pote, mais Zinedine, c'est Zinedine.
18:30Booba ou Gims ?
18:31Oh là là.
18:32Trop dur.
18:33Allez, j'ai plus grandi avec Booba.
18:38Angèle ou Aya ?
18:39J'écoute plus Aya.
18:47Jacquemus ou Gucci ?
18:49Jacquemus, c'est la France.
18:50Vous l'adorez, Jacquemus.
18:51C'est la France.
18:52C'est la France.
18:53Ça revient souvent, c'est la France.
18:54C'est la France.
18:55C'est important ?
18:56C'est important.
18:57TikTok ou Instagram ?
19:00WhatsApp.
19:01Vos réseaux sociaux, c'est vous qui les gérez vous-même ou vous avez quelqu'un
19:05qui le fait maintenant ?
19:06Je ne suis plus trop aux réseaux sociaux, mais j'y vais quand même.
19:12Je fais attention, j'essaie de parler à mes fans.
19:14Vous votez ?
19:15On vote.
19:18C'est compliqué l'amitié dans le rap ?
19:22Oui, mais il faut faire avec.
19:24C'est la partie du jeu.
19:25Et l'amour ?
19:26Vous avez le temps ?
19:27J'essaie d'être stable.
19:28Je ne suis pas stable à 100%.
19:30Vous essayez ?
19:31Oui.
19:32La dernière fois que vous avez pleuré ?
19:34Ça remonte.
19:35Vous ne pleurez pas ?
19:36Vous souriez même quand vous êtes triste ?
19:38Oui.
19:39Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
19:41Liberté.
19:42Et Dieu dans tout ça ?
19:44Dieu gère avec moi.
19:46Tiakola, merci d'avoir été avec nous sur Inter.

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