À 9h20, Nora El Hourch, réalisatrice du film "HLM Pussy" est l'invitée de Léa Salamé. Le film sort en salles le 6 mars. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-jeudi-22-fevrier-2024-4421588
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00:00 France Inter, le 7/10.
00:07 Et Léa, ce matin vous recevez une réalisatrice pour son premier long métrage.
00:11 Bonjour Nora El Oursh.
00:13 Bonjour.
00:14 Merci d'être avec nous ce matin.
00:15 Si vous étiez une ville, un livre et un sentiment, vous seriez quoi ?
00:20 Je ne vais pas être originale pour la ville, mais Angers.
00:23 Angers City.
00:24 C'est votre ville.
00:25 C'est ma ville, je suis née, j'ai grandi là-bas, j'y ai vécu jusqu'à mes 20 ans.
00:29 Le sentiment ?
00:31 Le sentiment, je dirais, peut-être enfin, je me sens légitime là où je suis.
00:38 Pas mal.
00:39 Et le livre, Le Pouvoir du moment présent, de Eckhart Tolle,
00:44 qui m'a complètement aidée dans une période de ma vie qui était assez difficile.
00:48 On va parler de cette période de votre vie qui était assez difficile,
00:51 mais d'abord je veux vous soumettre une autre citation, celle de René Char.
00:55 "Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque, à te regarder, ils s'habitueront."
01:01 Ça vous parle cette phrase ?
01:03 Ça me parle, ça définit mon parcours, et celui même de mes comédiens dans le film,
01:11 qui est cohérent parce que c'est un peu beaucoup de moi.
01:13 Ce film, ça me parle.
01:15 10 ans pour faire ce film.
01:17 Vous vous êtes battue pour faire ce film ?
01:18 Oui, vraiment.
01:19 Pour imposer votre chance, pour prendre votre risque.
01:22 Vous vous êtes battue pour avoir les financements.
01:24 Vous vous êtes battue pour le faire, pour le tournage,
01:27 et vous êtes allée chercher votre risque, Nora Lourge.
01:31 Vous êtes une jeune réalisatrice, donc, votre premier court-métrage avait été sélectionné en 2015 à la quinzaine des réalisateurs,
01:36 et vous sortez donc HLM Pussy, ça s'appelle, ça sort le 6 mars.
01:40 C'est un film audacieux, revigorant, d'une énergie folle.
01:43 Vraiment, ce qui fait du bien comme ça, c'est qu'il est vivant.
01:47 Vos héroïnes, elles sont vivantes dans un monde soit fracturé, soit qui va mal, soit amorphe.
01:54 Enfin, de la vie dans les yeux de ces adolescentes, de ces trois gamines de 15 ans.
02:00 Ce film raconte une histoire d'amitié, évidemment.
02:02 Combien l'amitié est intense à l'âge de 15 ans, combien les ruptures amicales sont aussi douloureuses.
02:08 Une histoire d'amitié, comment elles deviennent femmes en 2024,
02:11 comment elles combattent la violence des hommes sur la cité.
02:14 C'est aussi moi ce que j'ai aimé, un film nuancé,
02:17 où on vous montrait très clairement que tout, et la violence des hommes, et les jeunes femmes, et #MeToo,
02:23 eh bien, tout n'était pas tout noir ou tout blanc.
02:26 Vous avez voulu aller vers une forme de nuance, exprimer une forme de nuance ?
02:30 Oui, parce que je pense qu'on est tous déjà plein de nuances, plein de contradictions, plein d'ambiguïtés.
02:36 Donc je ne pouvais pas peindre des personnages qui ne le sont pas, dans des situations qui ne le sont pas.
02:41 Et surtout pas dans cette génération qui prend à bras le corps ce combat du #MeToo.
02:49 Ils ont été un peu largués dans cette société où on leur a laissé un peu notre bordel.
02:55 Et ils s'approprient des combats d'adultes.
02:57 Et il y a l'innocence, la naïveté de l'enfance qui est là, parce que c'est des enfants à 15 ans en vrai.
03:03 C'est ça qui est joli, vous les montrez ces gamines qui commencent à devenir des femmes,
03:07 et en même temps dans leur chambre d'enfants, il y a leur dessin d'enfant.
03:10 Elles sont encore hésitantes entre le monde de l'enfance et le monde de l'adulte.
03:14 Ces trois copines, Amina, Zineb et Djenéba, elles sont joyeuses, je le disais, pleines de vie.
03:20 Un jour, un garçon de la cité, Zach, fait des avances insistantes.
03:24 Même plus, il essaye d'embrasser l'une des trois.
03:27 Et donc, pour l'aider, ses copines vont décider de filmer cette séquence.
03:32 De filmer lui qui essaye de l'embrasser, qui lui dit "je vais te faire l'amour", etc.
03:36 Cette séquence qui est une agression sexuelle, mais pas totalement.
03:40 C'est là ce qui est intéressant.
03:43 Et une des trois copines va décider, sans consulter les deux autres,
03:47 de balancer la vidéo sur les réseaux sociaux.
03:49 Et évidemment, ça fait ce que ça fait en 2024.
03:52 C'est que ça fait un énorme buzz, c'est vu des centaines de milliers de fois.
03:55 Et là, les autres copines vont lui dire "mais vire cette vidéo"
03:58 et elle va leur dire "non, si on veut faire la révolution, il faut y aller".
04:01 Et en fait, vous racontez comment ces trois femmes vont réagir face à la révolution féministe,
04:05 face à la révolution #metoo.
04:07 Il y en a une qui dit "il faut se rebeller" et oui, la révolution,
04:10 c'est pas une soirée de gala comme disait Mao, ça fait du sang sur les murs, ça fait des victimes.
04:14 Et l'autre qui dit "mais non, tais-toi".
04:18 Oui, parce qu'en fait, on ne réagit pas tous de la même manière face à un même combat,
04:23 face à un même problème.
04:25 Elles ne viennent pas du même milieu social et culturel.
04:28 Donc évidemment, face à ce débat qu'elles vont avoir autour du consentement,
04:32 elles n'ont pas les mêmes priorités dans la vie.
04:35 Donc forcément, le débat va les amener à se déchirer
04:38 et va révéler justement ces failles sociales et culturelles qui existent entre elles.
04:41 Et à 15 ans, c'est des problèmes qu'on n'a pas envie de voir
04:45 parce qu'à 15 ans, on a l'impression que notre amitié, c'est pour la vie,
04:48 on ne voit pas ces trucs-là en fait.
04:50 Donc ça va mettre en avant tout ça et elles vont se battre ensemble,
04:58 mais pas de la même manière, on va dire.
05:00 Et à la fin, le combat est porté d'une seule voix.
05:03 Oui, on ne va pas défleurer la fin.
05:05 Mais c'est vrai que celle qui met la vidéo, celle qui est la plus rebelle, la plus révolutionnaire,
05:09 elle est fille d'un chirurgien et d'une avocate,
05:12 elle a plus de moyens.
05:14 Elle n'a pas les mêmes codes.
05:16 Et vous dites, elle est la lanceuse d'alerte, sauf qu'elle n'a pas conscience que ses amis
05:19 ne sont pas capables de gérer ce combat-là avec la même vitesse.
05:21 Parce que elle, les deux autres copines qui vivent dans une cité populaire,
05:24 c'est leur réputation, il faut gagner de l'argent,
05:28 et c'est autre chose leur priorité que faire la révolution féministe.
05:31 Et c'est ça que vous montrez.
05:33 Oui, c'est que le MeToo ne peut pas être...
05:37 C'est ma vision des choses, après avoir parlé à beaucoup de jeunes,
05:42 parce que j'ai beaucoup d'interventions en cité,
05:44 où j'apprends à des jeunes à faire des films,
05:46 à travers un dispositif qui s'appelle Films L'Avenir.
05:48 Et en fait, je le vois bien, elles n'ont pas les mêmes priorités, comme vous dites.
05:53 C'est-à-dire qu'on est noir ou arabe ou musulmane ou pauvre,
05:57 avant d'être femme, en fait.
05:59 Donc il y a un MeToo de blanc, et un MeToo de femme de banlieue,
06:05 qui arrive un peu après, en fait.
06:07 Il n'y a pas les mêmes priorités.
06:09 Donc on ne peut pas demander à tout le monde de se battre avec les mêmes armes,
06:11 avec la même intensité, pour un même combat.
06:13 Vous montrez aussi la complexité du consentement,
06:16 et vous avez choisi un agresseur qui, là aussi,
06:18 ce n'est pas tout noir ou tout blanc.
06:20 Il y a des agresseurs qui, et je vais parler de votre histoire,
06:23 qui violent de manière plus binaire.
06:28 Là, dans votre histoire, Zach, il est paumé.
06:31 Et elle, elle ne dit pas non.
06:34 On sent qu'elle est touchée par ce garçon, qu'elle l'aime bien.
06:36 C'est là aussi où vous êtes subtile.
06:39 C'est-à-dire que vous montrez qu'elle n'a pas du tout envie de coucher avec lui,
06:42 mais qu'elle l'aime bien, le garçon.
06:44 C'est cette zone grise.
06:46 Oui, mais c'est un gamin avec qui elle a toujours vécu.
06:50 C'est le meilleur pote de son frère, elle a toujours vu à la maison.
06:52 Et lui, il l'a vu basculer de cet âge d'enfant à femme,
06:57 là où elle, pas spécialement.
06:59 Et donc, il la voit avec un autre regard,
07:01 et d'un coup, il a envie de plus, elle non.
07:04 Mais il y a cette tendresse, cette affection,
07:06 d'une sorte de grand frère,
07:09 et donc, une sorte d'amour qu'elle a pour lui.
07:12 Mais ce n'est pas le même.
07:14 Et c'est là où, en fait, ça va être difficile pour elle.
07:18 C'est de devoir dire non,
07:22 et de devoir après gérer justement,
07:24 toute cette déferlante contre lui.
07:26 Parce qu'au fond, elle l'aime bien,
07:28 et ce n'est pas un méchant,
07:30 ce n'est pas quelqu'un qui est tout noir ou tout blanc.
07:32 C'est un gamin qui est paumé, qui n'a pas eu les codes,
07:34 qui est maladroit, même s'il n'y a pas de débat sur le fait
07:37 que ce qu'il fait, c'est une agression.
07:39 Oui, bien sûr, et elle va le comprendre après.
07:41 Et elle va le comprendre, exactement.
07:43 Et un bisou, c'est grave.
07:45 C'est un bisou qui est à parté, parce que le film s'est financé très difficilement,
07:49 voire pas du tout, voire pas beaucoup,
07:51 parce qu'on m'a souvent dit,
07:53 on ne peut pas porter un film sur un bisou.
07:55 C'est juste un bisou, ça va, elle va s'en remettre.
07:57 Il faut que l'élément déclencheur soit beaucoup plus féroce,
07:59 il faut que ce soit un viol.
08:01 Et j'étais là, moi, j'étais affligée quand on me disait ça.
08:03 Non, c'est une agression, un bisou.
08:05 Et voilà, j'insiste pour le dire aujourd'hui.
08:07 La question dans ce film, c'est comment on devient femme, tout simplement.
08:10 Comment elle passe, comme dit Amina, de victime à warrior...
08:13 - Héroïne. - Ah, héroïne.
08:15 Voilà comment ça suffit, le statut de victime,
08:18 et on prend en main notre vie, on devient des héroïnes de notre vie.
08:21 Et oui, c'est ça l'histoire.
08:23 Et pour illustrer cette histoire,
08:25 eh bien, qui de mieux que Simone de Beauvoir,
08:28 qui est présente dans votre film, on entend sa voix à la fin.
08:31 Simone de Beauvoir, qu'on va réentendre au micro de Jean-Jacques Savance-Rébert,
08:35 c'était en 1975.
08:36 Être femme, ce n'est pas une donnée naturelle.
08:39 C'est le résultat d'une histoire.
08:41 Il n'y a pas un destin biologique, psychologique,
08:45 qui définisse la femme en tant que telle.
08:48 C'est une histoire qu'il a faite, d'abord l'histoire de la civilisation,
08:52 qui aboutit à son statut actuel,
08:55 et de l'autre part, c'est l'histoire de sa vie.
08:58 En particulier, c'est l'histoire de son enfance,
09:00 qui la détermine comme femme,
09:02 qui crée en elle quelque chose qui n'est pas du tout une donnée, une essence,
09:05 qui crée en elle ce qu'on a appelé quelquefois l'éternel féminin, la féminité.
09:10 Donc elle reste pertinente pour vous en 2024, Simone de Beauvoir,
09:14 pour parler de comment on devient une femme quand on a 15 ans en banlieue en 2024.
09:18 Pour moi, le discours dit tout,
09:21 et c'est pour ça que j'ai choisi de le mettre,
09:23 c'est que c'est très d'actualité.
09:26 Ce qu'elle dit, encore plus maintenant,
09:29 pas encore plus maintenant, mais je ne vais pas la paraphraser,
09:32 mais son discours est d'une force incroyable,
09:35 et raconte l'histoire de mes héroïnes et l'histoire de beaucoup de femmes.
09:39 Ces héroïnes ont beaucoup de vous,
09:41 elles racontent ce que vous avez pris dans leur caractère,
09:44 il y a la rebelle, il y a la provocatrice,
09:48 et puis il y a la sage, celle que vous appelez la nonne un petit peu.
09:51 Il y a tout ça, on imagine, chez vous.
09:54 Et puis cette histoire est très inspirée de la vôtre, Nora.
09:57 À l'âge de 20 ans, vous êtes aux Etats-Unis,
09:59 vous êtes étudiante pendant un an aux Etats-Unis,
10:01 et vous vivez ce que vous appelez le drame de votre vie.
10:05 Oui, j'étais jeune,
10:11 et je me suis fait agresser sexuellement.
10:16 Sur le moment, j'ai intégré que c'était une agression,
10:21 mais de manière complètement formelle.
10:23 C'est-à-dire que c'est comme si, ok,
10:26 dès la seconde où ça s'est passé, j'ai compris ce qui se passait,
10:32 mais c'est comme si mon corps ne l'avait pas encore assimilé.
10:35 J'ai vraiment mis un processus assez long,
10:38 et quand il m'est arrivé ça, je suis rentrée en France,
10:43 et j'ai vécu quelques années d'errance,
10:46 quelques années où on est un peu perdue,
10:48 et je n'avais pas forcément mis ça sur le compte de ce viol.
10:51 J'avais juste mis ça sur le compte de,
10:53 je ne sais pas trop ce que je vais faire de ma vie,
10:55 j'ai 20 ans, je n'ai jamais été une très bonne élève,
10:57 mais il faut travailler dans la vie, il faut savoir faire des choses, etc.
11:00 Donc voilà, j'ai eu un parcours un peu long,
11:03 et voilà, un jour j'ai eu envie d'écrire.
11:05 - Et surtout, vous écriviez beaucoup d'histoires quand vous étiez gamine,
11:09 et après votre viol, vous vous rendez compte plus tard
11:12 que vous arrêtez complètement d'écrire.
11:14 C'est votre mère qui vous dit "remets-toi à l'écriture"
11:16 quelques années plus tard, et vous écrivez donc ce film
11:19 qui est inspiré de votre histoire, qui n'est pas du tout votre histoire,
11:21 mais qui est inspiré de votre histoire, où vous vous dites "essayez,
11:24 vous en faites quelque chose, vous le transformez en quelque chose d'artistique".
11:28 Il y a aussi autre chose que j'ai beaucoup aimé dans votre film,
11:31 c'est la relation entre Amina, cette jeune rebelle,
11:34 et son père, joué par Mounir Marghoum, très bien joué.
11:37 Il est transfuge de classe, il est né pauvre, algérien,
11:40 il est devenu grand chirurgien, et il ne supporte pas
11:44 que sa fille s'intéresse à ses origines.
11:47 Qu'elle lui dise "je veux apprendre l'arabe",
11:50 et il lui dit "mais tu n'y penses pas, tu vas apprendre l'anglais,
11:52 tu vas devenir..." Et elle, elle veut rester dans le lycée public de la cité,
11:56 et lui il veut la mettre dans l'école privée,
11:58 et il y a une vraie tension entre eux, c'est très fort ça, ce que vous montrez.
12:02 - C'est ce que j'ai vécu avec mon père.
12:05 Les scènes de famille, généralement, dans mon film,
12:08 presque au geste près, c'est des scènes que j'ai vécues,
12:11 et la scène du père également.
12:13 Oui, il y avait un espèce de... Moi je ne comprenais pas comment...
12:17 comment il ne m'a jamais rien donné de sa culture marocaine,
12:21 c'est-à-dire que je ne sais pas parler arabe...
12:24 - J'ai dit algérienne, mais il est marocain.
12:26 - Oui, c'est pas grave. Non, c'est très grave.
12:28 (rires)
12:30 Et oui, en fait, il ne m'a rien légué, parce que lui a tellement mis d'efforts
12:34 pour s'intégrer et être plus français que le français,
12:37 qu'en fait il ne comprenait pas cette envie de ma part
12:39 de se réapproprier ses origines, en fait.
12:41 Et donc, on a longtemps été en conflit à cause de ça,
12:44 mais il avait quand même cette contradiction par moments,
12:46 c'est-à-dire que quand je me lissais les cheveux,
12:48 il me disait "Hm, tu aurais eu ton côté arabe".
12:51 Et donc, j'ai vécu dans cette espèce de schizophrénie,
12:54 de dualité culturelle.
12:55 - De contradiction identitaire, que vous montrez.
12:57 Elle est trop blanche et trop riche pour les banlieues,
13:01 et elle est trop arabe pour l'école privée,
13:03 quand ils vont finir par la mettre dans l'école privée.
13:05 - Voilà. C'est une quête identitaire que moi-même,
13:07 aujourd'hui à 35 ans, je suis encore en plein dedans.
13:09 C'est-à-dire qu'on ne sait pas à qui on doit être,
13:11 on a l'impression que la société nous impose d'être quelqu'un,
13:13 et on ne peut pas juste être les deux.
13:15 Et même quand je vois des fois, quand je lis des articles,
13:18 alors je ne lis jamais rien, parce que j'ai peur de lire,
13:20 mais je vois toujours Nora El-Ours,
13:23 la réalisatrice franco-marocaine, et je suis là,
13:26 j'ai déjà double nationalité.
13:27 - Mais vous êtes française.
13:28 - Mais je suis française, je suis née en France,
13:30 j'ai grandi en France, donc il n'y a même pas de...
13:32 Bref, à dire ça, quoi.
13:33 - Et comment vous avez réussi à convaincre Bérénice Bégeaud,
13:36 qui joue la mère magnifique dans le film,
13:38 les deux parents sont...
13:39 Comment vous avez réussi à l'embarquer dans ce projet ?
13:42 - J'ai envoyé à son agent tout simplement le scénario,
13:45 parce que je la voulais, parce que je trouvais
13:47 qu'elle représentait très bien cette douceur de maman
13:50 dans laquelle on a envie de se bloodir,
13:52 et cette femme qui peut avoir de la poigne
13:54 et défendre des cas importants devant un tribunal.
13:57 Et donc du coup, on a tout simplement envoyé
13:59 à son agent le scénario.
14:01 Trois jours après, on avait une réponse de sa part
14:03 où elle voulait me rencontrer.
14:05 Et pour l'anecdote, je me souviens que j'avais vraiment...
14:07 J'avais répété un argumentaire de dingue pour la convaincre.
14:10 J'avais demandé aux trois poussies de faire une vidéo
14:12 pour lui demander d'intégrer le film.
14:14 Et je suis arrivée au rendez-vous,
14:16 et c'est presque elle qui m'a convaincue
14:18 de faire le film.
14:20 Donc c'est incroyable, c'est inespéré d'avoir Bérénice.
14:22 - Et elle le porte, et elle vous défend,
14:24 et elle défend ce film,
14:26 et vos trois poussies, comme vous dites,
14:28 parce que je vais les citer, parce qu'elles sont géniales.
14:30 Léa Aubert, Médina Diara et Salma Takhalin.
14:32 Franchement, les trois, c'est...
14:34 Votre film, il tient aussi sur ce casting incroyable.
14:36 - Je suis d'accord.
14:37 - Je termine sur les questions de fin.
14:38 Vous répondez rapidement.
14:39 Est-ce que c'est vrai que vous continuez à être serveuse
14:41 dans un restaurant pour vivre en même temps
14:43 que vous faites des films ?
14:44 - J'y vais tout de suite après.
14:45 Je prends le taxi et je fonce.
14:47 - Vous allez travailler comme ça ?
14:48 - Oui, oui.
14:49 - La haine de Kassovitz est une référence ?
14:51 - Oui, indéniablement.
14:53 - Maïwenn ou Keshich ?
14:55 - Hum, wow.
14:57 Keshich.
15:00 - Aya Nakamura ou Angel ?
15:02 - Angel.
15:03 - Anatomie d'une chute ou Barbie ?
15:05 - Barbie.
15:06 - Orelsan ou Jul ?
15:08 - Orelsan.
15:09 - Rihanna ou Beyoncé ?
15:10 - Beyoncé.
15:11 - Céline Sciamma ou Laurent Conte ?
15:13 - C'est dur ça, c'est vos deux références.
15:15 - Conte.
15:20 - Instagram ou TikTok ?
15:22 - Instagram.
15:23 - Ouais.
15:24 - J'ai Instagram que depuis trois mois.
15:26 J'ai les réseaux sociaux.
15:27 Donc TikTok, wow, c'est très loin encore.
15:29 - Ce qu'il y a de marocain en vous ?
15:31 - Ma gueule et mon nom ?
15:33 - De français en vous ?
15:35 - Ma culture, mon pays.
15:37 - Liberté, égalité, fraternité,
15:39 vous choisissez quoi ?
15:41 - Égalité.
15:42 - Et Dieu dans tout ça ?
15:44 - Je crois en l'univers.
15:46 - HLM Poussy, ça sort le 6 mars prochain.
15:49 J'étais très heureuse de vous rencontrer,
15:51 Noraelle Oursch, et de vous faire connaître aux auditeurs.
15:53 - Merci infiniment.