• il y a 3 mois
Avec Jean Luc Bennahmias, Membre de la Ligue des Droits de l'Homme, ancien membre du CESE, Jean Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication, Jean Pierre Denis, Journaliste, écrivain, chroniqueur à La Croix et Jérôme Dubus, Membre du pôle idées d'Horizons.


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Transcription
00:00Mettez-vous d'accord, Valérie Experts.
00:03Avec vous sur Sud Radio pour commenter l'actualité avec aujourd'hui Jean-Luc Benamias.
00:08Bonjour Jean-Luc, membre de la Ligue des Droits de l'Homme.
00:11Vous êtes là ?
00:12Ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:17Jean-Christophe Gallien, politologue, conseiller en communication.
00:20Jean-Pierre Denis, journaliste, écrivain et chroniqueur à La Croix. Bonjour.
00:24Et Jérôme Dubu, membre du pôle ID d'Horizon. Merci d'être avec nous.
00:28Nouveau refus d'obtempérer au chenet, cela visiblement se reproduit un peu trop souvent.
00:37Vous avez peut-être vu les images effrayantes de ce policier qui a été grièvement blessé.
00:44On va revenir évidemment sur ce qui se passe à Matignon.
00:48Barnier est bien en peine, Michel Barnier pardon, est bien en peine de composer un gouvernement
00:53et puis la faire des bipers au Proche-Orient.
00:56Beaucoup de sujets avec vous.
00:58Coup de cœur, coup de gueule, Jean-Pierre on commence avec vous.
01:01Hier c'était mercredi, journée des sorties en salles.
01:05Vous êtes allé au cinéma ?
01:06Je me suis précipité pour voir La graine du figuier sauvage.
01:10C'est un film qui est vraiment très prenant.
01:13Il y a un cinéma iranien qui est extraordinaire.
01:16C'est une très grande civilisation, on l'oublie parce qu'on voit que les molas,
01:20c'est une civilisation qui a existé avant eux
01:23et quand on sort de ce film on se dit que cette civilisation existera heureusement après eux.
01:27C'est un film qui est à la fois très violent et qui donne beaucoup d'espoir.
01:32Il y a une jeune génération en Iran qui ne croit plus du tout dans les fadaises d'un régime totalitaire.
01:39C'est aussi assez frappant.
01:41Là c'est les molas mais au fond c'est pas très différent du régime de n'importe quel autre régime totalitaire.
01:47On pense au communisme évidemment.
01:49Il faut quand même rappeler aussi, et c'est pour ça que c'est un coup de cœur aussi,
01:53c'est que le réalisateur est en exil en Allemagne.
01:58Les trois actrices principales qui sont formidables ont dû aussi quitter l'Iran.
02:03Donc ils payent ces gens-là un prix très très fort.
02:05On a vraiment peine à croire qu'on puisse encore tourner en Iran.
02:08Ils tournent de manière clandestine et ça aussi c'est un signe d'espoir.
02:12C'est-à-dire que le régime n'arrive pas complètement à contrôler.
02:16Ils peuvent encore, avec évidemment des risques énormes, tourner.
02:19Il y a vraiment des scènes en extérieur.
02:21Donc ils ont réellement tourné dans Téhéran, ils ont tourné dans les profondeurs de l'Iran.
02:25Et donc ça aussi ça donne espoir.
02:27Il y a quand même pas mal de films qui sortent.
02:29Il y a eu le film irano-israélien Tatami, qui est sorti aussi récemment.
02:34C'est l'histoire d'une sportive à qui on ordonne de prétendre qu'elle est blessée
02:40pour ne pas risquer d'affronter une championne israélienne.
02:44C'est un film aussi extrêmement prenant.
02:46Vraiment, chapeau les cultureux iraniens.
02:50Franchement, ce n'est pas une promenade de santé pour eux.
02:53Ce qui est dommage, c'est qu'on ait cru précisément,
02:57qu'un certain nombre de gens, et notamment en Occident,
03:00aient cru précisément à ces fadaises.
03:02À un moment, en 1979, lorsque Ayatollah Khomeini a pris le pouvoir,
03:07il a été encensé.
03:11Maintenant, on a mis 40-50 ans à découvrir que c'était un...
03:15Pour certaines personnes, pas pour moi.
03:17Pour certaines personnes, pour moi, ce n'est pas une surprise.
03:20Ce régime est un régime épouvantable,
03:22qui a tué vraisemblablement des milliers de personnes.
03:25On n'en parle pas beaucoup.
03:27On en parle lorsqu'il affronte Israël, notamment,
03:30et puis lorsqu'il soutient évidemment la cause palestinienne.
03:34Mais sur le régime lui-même, il faudrait quand même avoir une enquête.
03:38Et ce qui m'inquiète, c'est que lorsqu'il tombera,
03:40tous les coupables de ces meurtres, de ces assassinats,
03:44de ces milliers de personnes qui ont disparu,
03:46ne seront vraisemblablement pas jugés.
03:49Mais il tombera, et moi j'ai envie de dire,
03:51vous avez raison de rappeler les origines de ce régime.
03:55Si j'ose dire, ils ont été les Iraniens en avance dans l'islam politique,
04:00devenu ce totalitarisme que l'on vient d'évoquer.
04:04Quand on regarde ce genre de films, on se dit qu'ils sont aussi en avance
04:08sur la sortie de cette propagande.
04:12Visiblement, ils n'y croient plus du tout.
04:14Et quand le régime iranien tombera,
04:17mais il tombera, évidemment,
04:19mais tous les régimes totalitaires finissent.
04:21Et quand le régime iranien tombera,
04:23je ne peux pas dire quand, évidemment,
04:25ça aura aussi un effet d'entraînement global.
04:28Je suis assez optimiste, malgré les signaux horribles que l'on voit tout le temps.
04:33Moi, je ne suis pas optimiste.
04:35Moi, je le suis assez,
04:37parce que ce que vous dites là, pour le coup, sur l'aspect culturel,
04:40ce sont des défaites à répétition,
04:42pour un régime qui est vraiment à bout de souffle à l'interne,
04:45c'est-à-dire que pour le coup, on ne s'en rend pas compte,
04:47parce que finalement, on ne met jamais la lumière.
04:49Et on est très complices, je pense, à plein de complicités.
04:53Je pense aux complicités des femmes qui défendent les femmes
04:56et qui oublient souvent ce qui est à l'œuvre en Iran,
04:58comme en Afghanistan d'ailleurs, entre parenthèses,
05:00et s'intéressent davantage, peut-être que c'est important,
05:02ce qui se passe ici.
05:04Il y a des acteurs géopolitiques qui ont oublié qu'effectivement,
05:07oui, à un moment donné, il y a une puissance géopolitique régionale très forte.
05:10On maintient cette idée aujourd'hui.
05:12La preuve, c'est que l'Iran a vendu des missiles à la Russie aujourd'hui.
05:16Donc, en capacité réelle, pour le coup, le régime est encore en capacité réelle
05:20de faire du commerce.
05:22Vraiment, à la base, au-delà de la religion, c'est quand même son activité principale.
05:25Il faut se rappeler quand même qu'une partie de cette équipe est très riche,
05:29parce que c'est du commerce de toute nature,
05:31entre différents types de trafic,
05:33jusqu'à la mer Méditerranée avec le Hezbollah en lien.
05:35Donc, on est entre l'Afghanistan et tout ça,
05:38vous voyez ce que je veux dire.
05:39Donc, on a quand même quelque chose qui est à l'œuvre,
05:41mais qui, de fait, graduellement perd tous les jours.
05:44C'est ça la réalité.
05:45C'est-à-dire que c'est encore une puissance régionale,
05:47c'est encore un acteur très important dans l'équilibre régional,
05:49et le principal changement dans cette zone,
05:53si jamais il n'y a pas d'intervention, ni américaine, ni européenne,
05:56mais qu'on laisse faire un petit peu la société iranienne,
05:59et qu'on essaie de manière habile de contraindre ce régime,
06:02ce sera le vrai changement, non pas simplement de la région,
06:06mais d'une grosse partie de l'équilibre géopolitique,
06:09européen, eurasiatique,
06:11et donc une partie du géopolitique mondial qui bougera.
06:14Et donc, cet endroit-là est majeur aujourd'hui pour favoriser l'équilibre.
06:19Si le régime se maintient, c'est une très mauvaise nouvelle
06:21pour nous, Européens, et pour une partie de cette zone géographique.
06:25Il faut vraiment assister là-dessus,
06:27et évitons par contre ce qui s'est passé pendant des années,
06:30la solution irakienne, qui aujourd'hui appartient à l'Iran,
06:33et toutes ces choses-là.
06:34Il faut laisser la société iranienne et l'accompagner dans cette bagarre,
06:37qui est une bagarre d'abord interne.
06:39Le régime se maintient, et il va se maintenir à court terme,
06:43évidemment il n'y a aucun signe d'un effondrement du régime,
06:45mais il tombera.
06:47Quand le communisme est tombé,
06:49personne n'avait vraiment prédit qu'il tomberait,
06:51mais quand ces régimes sont complètement vermoulus,
06:54à un moment donné, c'est fini.
06:56Pour ne rien vous cacher, j'ai repensé aussi à ce député Léphy
07:00qui disait que le voile c'était comme le rouge à lèvres.
07:03Je ne sais pas si vous vous souvenez, c'était il y a quelques jours.
07:05En sortant de ce film, je me disais comment on peut tenir des propos pareils.
07:08Alors peut-être que pour des jeunes filles, c'est vrai,
07:11il peut y avoir des jeunes filles en France
07:13pour qui le voile c'est comme le rouge à lèvres.
07:16C'est bien possible qu'il ait raison sur la réalité de ces décisions.
07:23Sauf qu'évidemment, c'est un problème d'une toute autre nature qui est derrière.
07:27Et aller donc dire ça à des jeunes femmes iraniennes,
07:30évidemment la réponse sera cinglante.
07:32Ou afghanes.
07:33Ou afghanes, oui, évidemment.
07:35Jean-Luc ?
07:37Oui, la société iranienne est extrêmement multiple.
07:42L'Iran, c'est plusieurs communautés très différentes selon les régions de l'Iran.
07:46Je n'apprends rien aux connaisseurs par rapport à cela.
07:50Évidemment que ce régime tombera,
07:52mais les dictatures, ça tient toujours plus longtemps qu'on ne le pense.
07:55Mais tous les jours, et on le voit notamment avec les femmes iraniennes,
08:01beaucoup de femmes iraniennes,
08:03il y a des images de résistance réelles
08:06qui d'ailleurs ne répercutent pas beaucoup en Occident,
08:10mais on les voit quand même.
08:12C'est-à-dire qu'à un moment donné, la société,
08:15c'est une société extrêmement éduquée.
08:17Elle l'était déjà.
08:19Et même avec l'Immola, elle continue à être extrêmement éduquée.
08:22Donc à ce niveau-là, à un moment donné, tout ça tombera.
08:25Je le dis et je le répète,
08:27parce que selon les régions iraniennes,
08:30les résistances sont différentes
08:32entre les villes et les campagnes,
08:34mais entre les différentes régions.
08:36Mais il y a une vraie résistance.
08:38Je m'excuse, mais les féministes sont très nombreuses en Europe et en Occident.
08:44Les féministes françaises aussi.
08:46Comment dire qu'elles ne s'attaquent pas, elles aussi,
08:49quels qu'elles soient, au régime iranien ?
08:52Parce que c'est la réalité ?
08:54Non, c'est pas la réalité.
08:56Il y a beaucoup de féministes de gauche qui parlent des femmes afghanes
08:59et qui parlent des femmes iraniennes.
09:00Moi, j'en vois pas beaucoup.
09:01On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
09:09On se retrouve ensemble jusqu'à midi
09:11pour commenter l'actualité avec Jean-Luc Benamias,
09:14membre de la Ligue des Droits de l'Homme, ancien membre du CESE,
09:17Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication,
09:20Jean-Pierre Denis, journaliste et écrivain et chroniqueur à la Croix,
09:23et Jérôme Dubu, membre du pôle Idée d'Horizon.
09:26On va revenir sur cette attaque au Bipper et au Tokiwoki au Liban
09:30contre les membres du Hezbollah.
09:33On va parler évidemment de la composition du gouvernement.
09:36À l'instant, on nous apprend que le Premier ministre
09:41a convoqué une réunion à 15h.
09:44Il va réunir les formations politiques consultées
09:47en vue de la formation rapide, je mets des guillemets, d'un gouvernement.
09:50Voilà. Allez, on y va.
09:52Ça va être bon.
09:53Et puis, nouveau refus d'obtempérer.
09:55Quelle solution ? Que faire ? On l'a déjà évoqué ici.
09:59Mais visiblement, les accidents, les drames se multiplient
10:03et on ne sait pas bien comment faire.
10:06On continue notre tour de table sur vos coups de cœur et vos coups de gueule.
10:10Oui, c'est un coup de gueule.
10:13Oui, c'est un coup de gueule.
10:15Bon, ça a été difficile de choisir parce qu'à chaque fois que j'en choisissais un,
10:19juste avant l'émission, j'étais déjà pris.
10:23Bon, d'accord.
10:24Alors, j'étais pas si loin que ça.
10:26C'est sûr, les réacteurs de nouvelle génération nucléaire qui s'appellent EPR.
10:31Enfin, nouvelle génération.
10:33Elle commence à être ancienne, la génération.
10:35L'EPR de Flamanville, puisqu'il s'agit de celui-là, devait démarrer en 2012.
10:41Il devait coûter, d'ailleurs, 3 milliards.
10:44Nous sommes en 2024.
10:46L'EPR de Flamanville ne marche toujours pas.
10:49Il a commencé à démarrer puis s'est très vite arrêté une journée après,
10:53puis après, une semaine après.
10:56Il a coûté, ce n'est plus 3 milliards, c'est 19 milliards d'après la Cour des comptes.
11:00Alors, certes, à un moment donné, peut-être que ce nouvel outil nucléaire va sans doute marcher.
11:06Mais dans le côté financier et de production énergétique,
11:13ce n'est pas terriblement brillant.
11:16Je voulais y revenir parce qu'il va redémarrer peut-être dans les semaines qui viennent
11:22parce que c'est des éléments de démarrage pour l'instant où il y a quelques erreurs.
11:26Mais déjà, on sait que rien que sur l'histoire du couvercle qui se met au-dessus du réacteur,
11:34il faudra le changer dans un an.
11:39Tout ça n'est pas très brillant, même si un jour ou l'autre, sans doute, il marchera.
11:45C'était un coup de gueule contre quoi ?
11:47Je n'ai pas très bien compris. Contre le réacteur ? Contre la politique ?
11:50Non, contre la politique de relance du nucléaire en France
11:55dont on attend des productions qui sont absolument utiles, sans doute, pour la France.
12:02En tout cas, c'est ce qui se dit. Ce n'est pas très probant.
12:07D'accord.
12:08Mais ça ne passe pas seulement par l'EPR.
12:10Ah si, ça ne passe plus que par l'EPR.
12:13Pas par l'EPR Génération Flamanville. On a fait des progrès depuis.
12:18Ah oui, lesquels ?
12:19On est capable de faire des mini-EPR qui coûtent beaucoup moins cher.
12:23Ah non, pour l'instant, on n'est pas du tout capable de faire des mini-EPR.
12:26Ah non, c'est une invention, ça.
12:28Non, non, ce n'est pas du tout une invention.
12:29Pour l'instant, c'est au stade de l'invention.
12:30Non, non, non, absolument pas.
12:32Moi aussi, je l'assume.
12:33Bon, on ne va pas... Je ne suis pas spécialiste.
12:36Non, mais l'antinucléaire se réveille chez notre ami.
12:39Non, mais non, il ne se réveille pas du tout. Il n'est jamais fermé.
12:42Il n'a jamais... Voilà. Jérôme, c'est un coup de gueule, vous, sur la campagne américaine.
12:46Oui, moi, je pars outre-Atlantique parce que je trouve que...
12:50Bon, vous allez me dire, qu'est-ce que c'est que ce prétentieux
12:53qui donne des leçons sur le niveau de la campagne américaine actuelle,
12:56la campagne présidentielle américaine.
12:58Mais je trouve qu'elle est absolument nulle.
13:01Déjà, la dernière n'était pas brillante.
13:03Biden-Trump, ce n'était pas brillant.
13:06Bon, voilà.
13:07Trump-Clinton, ce n'était pas non plus très, très brillant.
13:10Alors, vous allez me dire, c'est toujours le même qui est là,
13:13puisque c'est la troisième fois que Trump est là
13:15et que peut-être qu'il tire le niveau des campagnes présidentielles par le bas.
13:22Je ne sais pas. Enfin, on peut en discuter.
13:24Mais je trouve que Kamala Harris ne tire pas le niveau par le haut.
13:29Alors, elle est ce qu'elle est.
13:31Elle a été vice-présidente pendant quatre ans.
13:33J'ai revu le débat par la nuit,
13:36mais le débat qui les avait opposés il y a une dizaine de jours,
13:40qui est d'un niveau absolument lamentable.
13:43Donc, on ne parle que du soutien des stars,
13:46Tyler Swift, etc.
13:48Maintenant, c'est Billie Eilish qui soutient Kamala Harris.
13:51Donc, ça fait la une, mais on ne parle pas du fond.
13:54Or, j'ai regardé un peu les propositions de part et d'autre.
13:57Les propositions de M. Trump, c'est un peu du populisme économique,
14:02ce qu'on appelle du populisme économique.
14:04Il y a une baisse des charges sur les heures supplémentaires, etc.
14:08Donc, on voit bien que c'est orienté vers la classe ouvrière,
14:12ce qu'il en reste américaine.
14:16L'école bleue.
14:18Et puis, malheureusement, du côté de Kamala Harris,
14:21c'est d'une mièvrerie d'un niveau pathétique.
14:27Elle est au pouvoir depuis quatre ans,
14:29et elle nous sort des petites mesurettes
14:33qui n'ont rien à voir avec l'état économique.
14:35Je parle de l'économie surtout,
14:37avec l'état économique actuel des États-Unis.
14:40Elle nous parle d'une relance de l'immobilier,
14:43c'est du keynesianisme mal digéré,
14:46en mettant en place des aides aux ménages les plus en difficulté
14:51pour qu'ils deviennent propriétaires.
14:52On sait bien que ça ne marche pas.
14:53Elle nous parle aussi de la baisse du plafonnement
14:58et du blocage des prix d'un certain nombre de produits alimentaires.
15:02Bref, des choses qui ne sont pas du tout
15:05à la mesure des problèmes actuels des États-Unis.
15:09Est-ce que vous trouvez qu'en France c'est mieux ?
15:12Vous trouvez qu'on parle des problèmes des Français ?
15:15Vous trouvez qu'on parle du quotidien, du pouvoir d'achat ?
15:18On est aussi critique vis-à-vis de la campagne des législatives en Europe.
15:24En Europe globalement et en France,
15:26celle qui s'est déroulée au mois de juin n'était pas brillante non plus.
15:29C'est celle des États-Unis actuellement,
15:31donc on parle des États-Unis.
15:33Je veux bien que les propositions de Kamala Harris
15:35soient faibles ou vagues.
15:37En fait, c'est surtout ça.
15:38Elles sont assez vagues, en particulier sur la...
15:40D'ailleurs, pour ce qui nous concerne, la politique étrangère,
15:43c'est assez difficile de savoir ce qu'elle ferait.
15:46Mais enfin, vous l'avez dit vous-même d'ailleurs,
15:48il faut voir qui est en face depuis maintenant trois campagnes
15:51et le niveau...
15:52Quand vous avez quand même un ancien président des États-Unis
15:55qui va vous dire dans un débat
15:57que les haïtiens dans l'Ohio mangent des chiens et des chats,
16:01si vous voulez que c'est difficile de mettre en face
16:03des propositions à argumenter...
16:06Parce que ça devient complètement inaudible,
16:08parce qu'il joue évidemment de ça,
16:10et c'est sur ça qu'il prospère.
16:12Enfin, elle est là depuis quatre ans, je signale.
16:15Le vice-président n'est pas...
16:17Nicolas Sarkozy, à son époque,
16:19avait réussi à se présenter comme un homme nouveau
16:21alors qu'il était complètement dans le système...
16:26Elle n'est, j'allais dire, que vice-présidente.
16:29On sait que le vice-président des États-Unis
16:31n'a pas vraiment son mot à dire.
16:34Moi, je trouve que c'est un peu sévère,
16:36parce que pour la suivre de très près,
16:38et notamment auprès d'une des équipes de campagne,
16:40je ne vous dirai pas où,
16:41c'est clair qu'il y avait, avant la démission de Biden,
16:43une difficulté à mobiliser.
16:45C'est-à-dire que pour une partie, d'un côté,
16:47on avait une non-campagne,
16:49et de l'autre côté, la partie était jouée en gros.
16:51Les Républicains pensaient qu'ils avaient gagné,
16:52donc il ne s'était rien passé.
16:53Et le pays n'était pas très embarqué.
16:55Les États-Unis, ce n'est pas que l'élection présidentielle.
16:57Il y a beaucoup de choses qui se passent au niveau local,
16:59et la réalité du pays n'est pas celle qui est décrite là.
17:02Et dans la campagne aujourd'hui,
17:04c'est vrai que la mousse qui est au-dessus
17:06est forcément tirée par quelque chose qui est très simplifié,
17:09parce que quand on arrive à ce niveau d'exposition et de campagne,
17:11c'est quelque chose qui a lieu par rapport à ce que nous, on vit.
17:14Toutes les secondes, vous avez des vidéos qui sortent,
17:16du travail sur les réseaux sociaux,
17:17sur les vrais, les faux médias,
17:19le texting que vous recevez,
17:21c'est quelque chose qu'on ne connaît pas, nous,
17:23en termes de professionnalisme, en termes d'efficacité.
17:26Et donc, ce qui reste en mousse médiatique au-dessus,
17:28notamment pour les chaînes d'information,
17:30c'est le très rapide, ce qui est facile à bouger,
17:32parce qu'ils ont besoin de faire de l'audience.
17:34À l'intérieur de la campagne, je peux vous assurer que les débats,
17:36c'est très concret sur l'immigration,
17:38très concret sur l'Ukraine,
17:39très concret sur les stratégies fiscales.
17:41Le débat, c'est une mousse.
17:43La réalité de la campagne se joue bien ailleurs.
17:45Le débat, il ne fera bouger rien du tout.
17:47Pour bien la connaître,
17:50ce n'est pas comme ça qu'on fait une campagne aux Etats-Unis.
17:52On la fait ailleurs, sur le terrain physique,
17:54dans la rue physique et dans la rue digitale.
17:56Et donc, la réalité, c'est qu'ailleurs,
17:58pour le coup, il y a de tout.
18:00Il y a ce que vous dites, il y a de l'attaque à Dominem,
18:02il y a de l'attaque à personne.
18:03Mais il y a du débat sur des grands sujets
18:05qui divisent la société américaine aujourd'hui,
18:06qui sont importants.
18:07Et par Etat, je peux vous assurer que pour le coup,
18:09c'est très concret ensuite,
18:10parce que se jouent en même temps d'autres élections,
18:12notamment les élections à la Chambre des représentants,
18:14au Sénat.
18:15Et donc, à partir de là, je vous assure que
18:17le débat, il est beaucoup plus profond
18:19que ce que vous racontez et que ce que nous, on vit.
18:21Rappelons-nous qu'en 2022, on n'a pas eu d'élection présidentielle
18:23donc les dernières élections législatives qu'on vient de voir,
18:25elles ont été très concentrées, très intenses.
18:27Mais qu'à la sortie, regardez ce que ça donne,
18:29on est incapable d'avoir une stratégie politique.
18:31Donc, ce n'est pas aussi clair que ce que vous racontez,
18:33c'est beaucoup plus complexe,
18:35beaucoup plus complexe, et c'est très politisé
18:37sur des vrais sujets.
18:39Jean-Luc, vous avez un avis ?
18:41Vous la suivez, la campagne américaine ?
18:43Ah forcément, j'ai un avis, mais si tu le dis, il y a la pub !
18:45Il y a la pub, oui, et puis on va avancer,
18:47parce qu'il y a quand même pas mal de sujets.
18:49Allez, on revient dans un instant,
18:51de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie et en Martinique.
18:53Vous voulez revenir, Jean-Christophe,
18:55sur ce sujet.
18:57A tout de suite.
18:59Sud Radio.
19:01Parlons vrai.
19:03C'est sans aucun doute.
19:05Étiez-vous d'accord ? Valérie Expert.
19:07Allez, dans un instant, on va parler de ce qui est en train de se passer à Matignon,
19:09avec une réunion prévue à 15h.
19:11Et notre confrère de France Info,
19:13journaliste politique,
19:15dit aujourd'hui que c'est la dernière chance,
19:17sinon Michel Barnier démissionnera.
19:19Le cadre LR fera le constat
19:21que les enjeux personnels des uns et des autres
19:23l'empêchent de former un gouvernement sereinement.
19:25On va en reparler dans un instant, mais je voudrais
19:27qu'on parle de ce qui se passe
19:29en Martinique et en Nouvelle-Calédonie,
19:31dont on fait assez
19:33peu de cas en métropole.
19:35Oui, c'est-à-dire cet Outre-Marin français,
19:37lointain, la Nouvelle-Calédonie,
19:39mais qui est quand même une part de France dans le Pacifique,
19:41très importante géopolitiquement,
19:43et qui vit une crise.
19:45On n'est plus dans le chaos, on est dans une quasi-guerre
19:47civile qui s'est installée,
19:49et qu'on ne traite pas.
19:51Le président de la République s'est déplacé,
19:53puis derrière il ne s'est plus rien passé, parce qu'évidemment
19:55l'agenda national et international
19:57autour de nous, les élections,
19:59puis ensuite les Jeux Olympiques, puis cette rentrée politique
20:01compliquée font qu'on ne regarde pas.
20:03Arrive maintenant quelque chose qui traîne depuis
20:05longtemps, parce que c'est depuis le mois de septembre
20:07qu'on a cette agitation, et aujourd'hui cette violence
20:09en Martinique sur la base de prix
20:11cher, là pour le coup. C'est beaucoup moins un système
20:13qui peut ressembler
20:15à ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie, mais qui provoque des violences
20:17très très fortes, des violences
20:19qui sont sociales, mais qui sont aussi économiques,
20:21et qui deviennent aussi, par
20:23moment, ethniques.
20:25Mayotte, rappelons-le, qui est encore
20:27un système qu'on a gelé en termes d'images
20:29et de travail, mais quand on connaît la situation sur place
20:31qui est impossible à traiter, là c'est l'océan Indien,
20:33bien heureusement on n'a rien qui se passe
20:35dessous cela à La Réunion et en Guyane pour l'instant,
20:37même si la Guyane s'est instamée. Vous voyez,
20:39cet Outre-Marin français, moi j'en veux
20:41beaucoup à tous les gouvernants, les uns
20:43après les autres, parce que c'est une chance,
20:45ce sont des atouts exceptionnels
20:47qu'on ne défend ni à Bruxelles,
20:49vous voyez ce qui s'est passé avec
20:51Breton ces journées, ça dit bien
20:53notre capacité aujourd'hui d'influence
20:55et de push à Bruxelles, et donc au niveau
20:57européen, et qu'on ne défend même pas,
20:59et qu'on ne traite même pas au niveau national, c'est-à-dire pour ce qui
21:01nous concerne directement, pour plein de
21:03raisons, on n'a pas le temps ici
21:05de le faire, mais c'est un vrai regret
21:07parce qu'il faut répéter en permanence
21:09que ce n'est pas quelque chose qu'on peut démembrer comme ça,
21:11c'est un atout, ça fait partie de nous, ça fait partie
21:13de cette France, et aujourd'hui
21:15on ne peut pas se déresponsabiliser à ce point-là,
21:17la période est certes celle qu'on connaît,
21:19vous parliez de Michel Barnier à l'instant, et de la
21:21possibilité peut-être, encore une fois,
21:23d'avoir une impasse prochaine,
21:25là c'est plus qu'une impasse, c'est une
21:27urgence, il faut traiter cette situation
21:29très concrètement, la Nouvelle-Calédonie
21:31guerre civile, Martinique, c'est
21:33oui, ça dure depuis un trop long moment,
21:35et si on vend Guadeloupe, c'est pas très lointain,
21:37c'est-à-dire qu'on a des antilles
21:39françaises en grande difficulté,
21:41en grande difficulté économique, mais pas simplement, le modèle
21:43est à repenser, et puis Mayotte,
21:45c'est un chaos, c'est un chaos total,
21:47et on n'en fait rien,
21:49ou trop peu, et oui, c'était mon
21:51coup de gueule aujourd'hui.
21:52Oui, Jean-Luc, je crois que vous voulez aussi réagir sur
21:54ce sujet ?
21:55La Nouvelle-Calédonie, ça fait quand même 13 morts,
21:57des dégâts
21:59considérables au niveau économique, au niveau
22:01social, au niveau des différentes
22:03communautés,
22:05là, les
22:07deux derniers morts, je crois que c'est
22:09hier ou avant-hier, sur
22:11une partie de la communauté canaque,
22:13les canaques sont eux-mêmes,
22:15les mouvements politiques
22:17canaques sont eux-mêmes relativement
22:19divisés, je pèse mes mots,
22:21ce qui est le cas d'ailleurs aussi
22:23de ce qu'on appelle les Blancs en Nouvelle-Calédonie,
22:25qui sont eux aussi politiquement
22:27divisés, je rappelle,
22:29c'est un pays, c'est une île,
22:31il y a à peu près 250 000, 300 000
22:33habitants, nous ne sommes pas sur des
22:35populations gigantesques,
22:37je crois que
22:39dans une fois,
22:41l'expérience que nous avons
22:43des années 80,
22:45il faut réussir à ce qu'il y ait
22:47une politique de pacification réelle,
22:49de pacification, pas de
22:51mise en place de l'armée ou de
22:53police qui interviennent,
22:55même si c'est obligatoire,
22:57évidemment par moment, mais il faut
22:59un règlement politique. Clairement,
23:01le règlement politique qui avait été trouvé dans les
23:03années 80-90 est mis
23:05à mal, donc il faut en retrouver un autre,
23:07et donc il faut retrouver
23:09entre les populations kanaks
23:11et les populations néo-calédoniennes
23:13d'origine
23:15moins lointaine, qui ne sont pas des autochtones
23:17mais qui sont devenues autochtones
23:19au fur et à mesure des années, il faut trouver
23:21un mode de pacification, parce que là,
23:23rien ne s'arrange
23:25au niveau social,
23:27au niveau économique, au niveau des
23:29différents habitants de Nouvelle-Calédonie,
23:31ça peut durer longtemps
23:33et c'est extrêmement dangereux.
23:35Je différencie ça, évidemment,
23:37de ce qui se passe en Martinique
23:39et possiblement en Guadeloupe,
23:41parce qu'effectivement, il y a
23:43des origines sociales là aussi
23:45extrêmement importantes
23:47et tout se joue sur
23:49ce que j'ai compris en Martinique,
23:51ça se joue sur le prix
23:53des produits de première nécessité.
23:55En gros,
23:57j'ai fait un gros trait,
23:59on a beaucoup de sujets à traiter.
24:01Un tout petit mot pour différencier un peu ce qui se passe
24:03dans les Antilles et en Nouvelle-Calédonie, je suis assez d'accord
24:05avec Jean-Luc, ce n'est pas tout à fait la même chose.
24:07Même si la conséquence
24:09est la même, on a des exactions,
24:11on a des morts, etc.
24:13et c'est épouvantable, bien évidemment.
24:15Pour en revenir à la Nouvelle-Calédonie,
24:17il y a eu une pacification
24:19avec les accords de Nouméa,
24:21lorsque Michel Rocard était Premier ministre,
24:23qui ont duré un certain temps,
24:25ça fait un certain temps que c'est complètement dégradé,
24:27et du coup, il n'y a pas eu de plan économique.
24:29Aujourd'hui, il faut bien que
24:31nos auditeurs comprennent, moi j'ai encore
24:33eu la présidente du MEDEF
24:35Nouméa,
24:37il n'y a pas très longtemps que je l'ai vue,
24:39elle m'a dit que l'économie est ruinée.
24:41L'économie est ruinée.
24:43Les entreprises sont par terre, le taux de chômage
24:45est en train de grimper à près de la moitié
24:47de la population, notamment chez les jeunes
24:49où on est à plus de 50% de chômeurs,
24:51c'est épouvantable. Donc si on ne traite
24:53pas le problème économique
24:55en même temps que le problème politique,
24:57on n'y arrivera pas. Voilà, c'est tout.
24:59Je voudrais qu'on avance, on va peut-être
25:01marquer une pause maintenant pour pouvoir
25:03débattre plus longuement
25:05de la situation politique
25:07avec la problématique
25:09pour Michel Barnier de composer
25:11un gouvernement. Est-ce qu'il pourrait
25:13démissionner ? C'est ce que laissent entendre
25:15certains de ses proches.
25:17On y revient dans un instant avec vous.
25:25Le 10h midi, mettez-vous d'accord
25:27Valérie Expert.
25:29On va parler de ce qui se passe à Matignon
25:31avec le Premier ministre
25:33qui a beaucoup de mal à composer
25:35son gouvernement. On a appris qu'hier
25:37il y avait une réunion avec Emmanuel
25:39Macron qui ne s'était pas
25:41très bien passée puisque Michel Barnier
25:43a présenté un gouvernement avec le
25:45Président de la République, a refusé
25:47ce gouvernement. Quelle solution
25:49qu'il veut peut-être Jean-Pierre Denis ?
25:51Vous pensez que j'ai la solution ?
25:53Non mais...
25:55Si je l'avais, je l'aurais suggéré
25:57à Michel Barnier. Non mais la question
25:59c'est est-ce qu'il va tenir ? Est-ce qu'il va démissionner ?
26:01Est-ce que
26:03c'est possible de composer un gouvernement
26:05aujourd'hui dans les conditions politiques actuelles ?
26:07Et quel est le rôle du Président
26:09de la République ? Il a perdu les élections.
26:11Il a perdu les élections législatives.
26:13Normalement il doit suivre l'Assemblée nationale.
26:15C'est tout le problème depuis le début.
26:17Depuis le
26:19résultat des élections législatives.
26:21Dans une démocratie normale
26:23on confie au principal
26:25au parti politique arrivé en tête
26:27la mission, quand il n'y a pas de majorité absolue,
26:29la mission de tenter de
26:31former un gouvernement. Et puis quand
26:33il n'y arrive pas, on le constate et on passe
26:35au suivant. Donc on aurait pu le faire dans l'ordre
26:37qu'on voulait. On pouvait prendre soit le
26:39Nouveau Front Populaire, à la limite
26:41c'est le Rassemblement National qui est arrivé.
26:43Il fallait faire les choses un peu formellement.
26:45Parce que là Michel Barnier arrive
26:47mais en fait sa nomination c'est quoi ?
26:49C'est la décision d'Emmanuel Macron.
26:51C'est pas un consensus politique qui a été bâti.
26:53Donc maintenant il est obligé de le trouver.
26:55Et apparemment il est presque
26:57introuvable.
26:59Je crois qu'on découvre
27:01bien sur l'architecture
27:03de l'endroit où se passent les choses.
27:05C'est à l'Assemblée nationale.
27:07Et même si on fait une extension au Sénat
27:09côté républicain, si vous voulez, ça
27:11crée quelque chose de puissant. Mais c'est pas assez
27:13puissant pour porter soi-même ce qui va se passer
27:15à l'Assemblée nationale. 47, même si on
27:17a élargi, je vous le redis, au Sénateur.
27:19Et donc du coup on a une architecture parlementaire
27:21qui donne l'impression de pouvoir être solide. C'est compliqué.
27:23Donc ça veut dire que même si on a fait rentrer
27:25les républicains qui ont quitté, rappelons-nous,
27:27leur position qui était on reste sur l'Aventin,
27:29on n'y va pas, on n'est pas au gouvernement.
27:31Et ils se sont précipités presque trop d'ailleurs.
27:33C'est-à-dire qu'il y a eu une espèce de vague républicaine
27:35qui allait prendre en main tous les postes
27:37ministériels. De l'autre côté du coup
27:39ce que vous aviez commencé à faire avec
27:41l'ex-majorité présidentielle, c'est Renaissance
27:43en partie horizon
27:45qui lui-même était prêt à jouer le travail
27:47et faire en grande partie
27:49de faire le lien
27:51entre ces deux blocs,
27:53ça commence à devenir compliqué parce que
27:55côté Renaissance, il y a eu ce quoi-qu'il-y-a,
27:57on ne sait pas d'où ça vient, mais en réalité
27:59il devait y avoir quelque chose qui pouvait
28:01se verrouiller entre Attal et Barnier,
28:03ça n'est pas le cas.
28:05Et puis il y a cette difficulté à sortir
28:07des non-venus. Alors on en a,
28:09on en connaît qui sont prêts à venir
28:11depuis les gauches et en partie socialistes
28:13mais qui ne sont plus aujourd'hui à l'intérieur
28:15du Parlement, à l'intérieur de l'Assemblée nationale
28:17et qui sont des possibilités de créer
28:19les conditions peut-être de votation
28:21socialiste à l'intérieur de l'Assemblée nationale. Mais même ça
28:23aujourd'hui devient difficile. Les Valls,
28:25tous ces gens-là qui finalement
28:27où se sont proposés, où ont été approchés,
28:29aujourd'hui ça semble difficile.
28:31Et plus Michel Barnier prend de temps,
28:33et c'est ça qui est difficile, plus
28:35son architecture devient compliquée
28:37parce qu'en permanence aujourd'hui
28:39ça bouge. S'il avait été très vite, comme vous l'avez
28:41dit lui-même, comme aurait dû le faire Emmanuel
28:43Macron, s'il avait été très rapide et plutôt que de
28:45prendre du temps là-dessus, il
28:47aurait réussi à mon avis à
28:49verrouiller quelque chose qui pouvait ressembler à un gouvernement
28:51simple mais qui proposait quelque chose d'immédiat
28:53à l'Assemblée nationale. Là, là on part
28:55sur quelque chose qui est un feuilleton similaire à celui
28:57d'Emmanuel Macron et qui du coup,
28:59lui il n'a pas de légitimité. Emmanuel Macron
29:01il est Président de la République, élu par les Français.
29:03Michel Barnier il est désigné par le Président de la République.
29:05Donc il n'y a pas 50 solutions. Soit
29:07il trouve très vite, c'est-à-dire ce week-end
29:09un gouvernement, soit à mon avis effectivement
29:11il va sortir et il va partir en disant ça est impossible.
29:13Juste, il y avait 7, apparemment
29:157 LR selon notre confrère
29:17dans le gouvernement proposé par
29:19Michel Barnier
29:21et c'est vrai que le Président de la République
29:23avait promis qu'il n'interviendrait pas dans la
29:25composition. Moi je crois que
29:27ce que l'on voit, ce que l'on
29:29entend, ce que l'on regarde, ce que l'on entend
29:31c'est l'écume de
29:33la vague. En réalité c'est beaucoup plus profond que ça.
29:35C'est-à-dire qu'en deux mois et demi, il n'y a pas eu
29:37d'accord sur ce qu'on veut faire.
29:39Et c'est ça le fond du problème.
29:41C'est-à-dire que les LR ont balancé
29:4312 propositions
29:45au mois de juillet dans la torpeur
29:47estivale, ça n'a pas fait des faits.
29:49Ensemble pour la République
29:51a balancé aussi un certain nombre de
29:53propositions, c'est retombé
29:55immédiatement. Donc il n'y a pas eu de
29:57confrontation, il n'y a pas eu de discussion,
29:59il n'y a pas eu de, j'allais dire,
30:01de consensus sur le programme.
30:03A partir du moment où vous ne savez pas où vous allez,
30:05comment voulez-vous composer un gouvernement ?
30:07C'est très compliqué. Et d'autant que
30:09je l'avais dit lorsqu'il a été nommé,
30:11le jour où il a été nommé, Michel Barnier
30:13est confronté à une triple pression.
30:15D'abord la pression du Président de la République,
30:17on le voit, qui ne veut rien lâcher, c'est clair.
30:19Et qui veut intervenir
30:21systématiquement et ne rien lâcher,
30:23on le voit bien. Deuxième pression,
30:25c'est la pression de son propre camp,
30:27la pression des LR, qui veut
30:29revenir au pouvoir tout en
30:31ne sachant pas très bien ce qu'il veut y faire,
30:33mais ils veulent des postes. Très bien, ça fait
30:3512 ans qu'ils sont partis du pouvoir,
30:37depuis la défaite de Nicolas Sarkozy,
30:39ils ont envie d'y revenir. C'est tout à fait louable,
30:41c'est normal, c'est un parti de gouvernement,
30:43mais en sachant ce que l'on veut faire.
30:45Et puis la troisième pression,
30:47qui me semblait un peu moins forte, mais qui
30:49est en train de monter, c'est la pression
30:51d'Ensemble pour la République, c'est-à-dire de la majorité
30:53présidentielle, enfin de l'ex-majorité
30:55présidentielle. Et la triple pression,
30:57elle est intenable pour Michel Barnier.
30:59Donc je pense que ça va mal se finir.
31:01Moi je vous le dis, je pense que ça va mal se finir.
31:03Et puis à cette triple pression,
31:05s'en ajoute une quatrième,
31:07c'est qu'il n'y a pas d'argent. Alors c'est toujours
31:09beaucoup plus facile de composer une majorité
31:11quand on peut donner à chacun
31:13un petit morceau de son programme.
31:15Voilà, vous allez faire plaisir à une partie
31:17de vos électeurs, vous allez
31:19sauver la face en distribuant
31:21tel projet, tel argent. Là, il n'y a pas d'argent.
31:23Et il n'y a pas de consensus
31:25là-dessus non plus, c'est-à-dire même
31:27sur le constat, entre ceux
31:29qui veulent abolir la réforme
31:31des retraites, sans qu'on sache comment
31:33ils vont le financer, et puis celui qui dit
31:35attention, je vais augmenter les impôts,
31:37c'est un gouffre.
31:39C'est ça aussi, je pense que...
31:41La complexité,
31:43Jean-Luc...
31:45On peut continuer à penser que
31:47une majorité
31:49est possible
31:51qui tiendrait plus de trois semaines ou un mois
31:53à l'Assemblée nationale. Je n'arrête pas
31:55de le dire, mais je ne suis pas le seul,
31:57il n'y a pas de majorité possible
31:59qui tienne plus de trois semaines à un mois, à un mois et demi
32:01à l'Assemblée nationale, pour les raisons
32:03qu'on connaît. Il y a
32:05le RN,
32:07d'ailleurs Emmanuel Macron a joué avec
32:09encore une fois,
32:11a les moyens
32:13de dire, sur une majorité,
32:15si jamais Michel Barnier
32:17arrivait à faire un gouvernement
32:19dans les heures qui viennent,
32:21de faire tomber le gouvernement quand il en a envie...
32:23Non, non, non.
32:25Le RN n'a pas les moyens de faire tomber le gouvernement
32:27tout seul. Il faut que la gauche le salive.
32:29Avec d'autres, bien évidemment, par rapport aux motions de censure.
32:31Non, mais dis-le avec la gauche.
32:33Avec l'ensemble des autres.
32:35Avec la gauche.
32:37Je ne t'apprends rien
32:39en te disant que
32:41ton organisation, Horizon,
32:43joue aussi un rôle
32:45en parallèle.
32:47Un rôle qui apparaît plus positif
32:49par rapport à Michel Barnier, par rapport au Président de la République.
32:51Mais enfin,
32:53c'est pas moi qui ai inventé
32:55le démarrage de la compétition présidentielle
32:57avec ton leader.
32:59Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
33:01Donc, à ce niveau-là,
33:03juste pour dire, Michel Barnier,
33:05qui est quand même
33:07un garçon qui a réussi
33:09à régler l'histoire du Brexit.
33:11Je mets ça en parallèle
33:13avec la énorme difficulté
33:15qu'il s'en aperçoit lui-même,
33:17parce que c'est un garçon intelligent,
33:19qui a de l'expérience.
33:21Il ne peut pas régler le problème.
33:23Parce qu'Emmanuel Macron
33:25considère qu'il n'a pas perdu
33:27les élections législatives.
33:29Il est toujours en charge
33:31de la majorité qui n'est plus majoritaire.
33:33Et à ce niveau-là,
33:35Michel Barnier
33:37peut faire tous les efforts qu'il veut.
33:39Mais si, à chaque fois,
33:41on lui dit, mais non,
33:43il faut quand même qu'il y ait une majorité de gens issus
33:45de l'ex-majorité législative.
33:47C'est ingérable.
33:49Donc, vous pronostiquez
33:51une démission du Premier ministre ?
33:53Si il y arrive,
33:55moi je serais Michel Barnier, mais on dit,
33:57il a 73 ans, il a peut-être
33:59autre chose à faire.
34:01Moi, je pense
34:03que Michel Barnier,
34:05il y est allé,
34:07quand on le connaît bien,
34:09et pour l'avoir vécu, non pas au niveau national,
34:11même s'il a été ministre d'agriculture, notamment,
34:13ministre des Affaires étrangères,
34:15un bon ministre des Affaires étrangères d'ailleurs,
34:17un premier commissaire sauvant la politique régionale,
34:19vous vous en rappelez Jean-Luc Benamias,
34:21à une époque, il y a très longtemps, et ensuite,
34:23il a été très bon sur le Brexit,
34:25un peu bougé quand même par les Britanniques,
34:27mais quand même, il a été là.
34:29Il a maintenu l'unité européenne, et ça c'était très important
34:31face aux Britanniques, c'était l'axe majeur.
34:33Maintenant, là, c'est une architecture
34:35qui est complètement différente. Effectivement, on peut rajouter
34:37même une quatrième pression à celle qui était
34:39dite tout à l'heure, c'est cet ensemble
34:41qui va du Rassemble national à LFI
34:43et qui peut à tout moment organiser
34:45effectivement quelque chose qui vient contrer.
34:47Maintenant, moi je ne suis pas tout à fait d'accord sur
34:49le délai de trois semaines, je pense que
34:51plus on laisse de temps, plus ça va être difficile
34:53parce que là, pour le coup, les divisions,
34:55les appétits, vous avez raison de dire,
34:572027, c'est la seule
34:59ligne pour les uns et pour les autres.
35:01Édouard Philippe, bien sûr, Laurent Wauquiez,
35:03Jean-Luc Mélenchon et bien d'autres,
35:05Marine Le Pen, 2027,
35:07c'est la seule date, et peut-être même
35:09avant 2027, parce que finalement, on en revient
35:11à quelque chose d'important. Aujourd'hui,
35:13c'est lui qui a appuyé sur le bouton de la dissolution et qui,
35:15comme vous le dites, non pas ne veut pas accepter sa défaite,
35:17mais en tout cas ne veut rien lâcher. Il aurait très bien
35:19pu dire, moi j'ai ma légitimité
35:21présidentielle, mais maintenant je laisse travailler
35:23les autres, et il ne laisse pas finalement travailler
35:25son Premier ministre ou son Premier ministre
35:27actuel. Emmanuel Macron,
35:29il va avoir un mandat aussi, un agenda
35:31qui va se resserrer autour de lui. Et ce
35:33qu'attendent une grande partie de ces gens
35:35dont je parlais, Édouard Philippe, Marine Le Pen,
35:37Jean-Luc Mélenchon, Laurent Wauquiez et bien d'autres,
35:39ils attendent peut-être même une présidentielle
35:41anticipée, pas simplement une législative
35:43anticipée. Parce que si Barnier échoue,
35:45si Barnier échoue, qu'est-ce qui se passe
35:47après derrière ? Vous allez aller à gauche, parce qu'il peut
35:49aller vers la NFP. La NFP, là, pour le coup,
35:51c'est sûr, aura du mal à tenir, même si
35:53rien n'est dit. Il ira jusqu'au budget, parce que
35:55le 49-3 permet, et puis à suite, on va avoir
35:57une début d'année qui est compliquée. Donc,
35:59soit dissolution parlementaire, mais rappelons-nous,
36:01la dissolution de l'Assemblée nationale, c'est
36:03pas avant un an, maintenant dix mois,
36:05et donc,
36:07il va falloir gérer quand même ces quelques mois.
36:09Le Président de la République, à un moment donné, ne va pas pouvoir tourner
36:11et se l'allomer, même si ça va être la
36:13zone d'hiver et qu'il aime les Pyrénées et les stations de montagne.
36:15Ça va être compliqué. Et donc,
36:17à partir de là, à un moment donné, la question va se poser
36:19sur lui, et c'est ce qui est, en fait, le fond
36:21de l'affaire. C'est pas tout à fait ça,
36:23à mon avis. Alors, il y a
36:25effectivement la pression du Président
36:27qui est trop importante et
36:29qui est un peu décalée par rapport aux résultats
36:31électoraux, c'est le moins qu'on puisse dire.
36:33Vous l'avez tous dit, et je le partage.
36:35Mais, je le répète,
36:37aujourd'hui, il n'y a pas
36:39d'accord entre ce qui pourrait être
36:41une majorité relative, parce qu'on arrive à
36:43240-250 députés quand même,
36:45la majorité relative de
36:472022-2024, c'était à peu près la même chose.
36:49Sauf qu'elle est un peu plus composite
36:51et puis que l'ex-majorité présidentielle
36:53a perdu les élections, il faut bien le dire.
36:55Un peu plus, un peu plus, un peu beaucoup plus.
36:57Non, non, non, si on fait les comptes,
36:59on arrive à ça. On est à 250,
37:01on arrive à 240, on n'est pas très éloigné.
37:03Le problème, c'est qu'il n'y a pas
37:05d'accord sur le fond des choses.
37:07Et en deux mois et demi,
37:09on n'a pas progressé. C'est ça qui
37:11me révolte un petit peu, excusez-moi
37:13du terme un peu violent, mais
37:15en deux mois et demi, on n'a pas progressé
37:17d'un iota. C'est-à-dire que Michel Barnier
37:19nous dit hier soir, par un communiqué qui,
37:21à mon avis, annonce un retrait,
37:23en disant, je veux avoir la vérité
37:25des comptes, je veux tout savoir, rien que
37:27la vérité, toute la vérité sur les comptes, parce que je ne
37:29ne l'ai pas. Enfin, c'est quand même
37:31une sacrée pierre dans le jardin de la majorité.
37:33Qui est son directeur de cabinet ?
37:35C'est le directeur de cabine, M. Le Maire.
37:37Mais si Barnier,
37:39si Michel Barnier,
37:41en connaissant Michel Barnier, qui n'est pas
37:43un homme de conflit,
37:45on l'a vu lors de sa...
37:47Brexit, c'était un beau conflit.
37:49Oui, d'accord, mais il a réussi à le résoudre,
37:51plus ou moins bien. Plutôt plus que bien, d'ailleurs.
37:53Mais ça s'est joué. Plutôt plus que moins.
37:55Mais en réalité, s'il dit ça,
37:57c'est que, à mon avis, en l'interprétant
37:59et en connaissant le personnage,
38:01c'est qu'on va lui donner la vérité des comptes
38:03et il va dire que c'est insoluble.
38:05C'est sa porte de sortie.
38:07C'est sa seule porte de sortie.
38:09La réalité, c'est sa porte de sortie.
38:11Oui, mais la porte de sortie est actionnée.
38:13Quand vous relisez bien le communiqué,
38:15c'est assez clair.
38:17Je voudrais qu'on parle
38:19de ces refus d'obtendre Perret.
38:21Vous étiez là, Jean-Pierre Denis, en début de semaine.
38:23On a l'impression que le sujet
38:25revient régulièrement,
38:27avec, à chaque fois,
38:29des images dramatiques
38:31quand elles sont captées par les caméras.
38:33Je vous propose juste d'écouter le son
38:35de ce qui s'est passé hier au Chenet
38:37d'un automobiliste qui a refusé,
38:39j'ai envie de dire un délinquant,
38:41parce qu'il a déjà un casier judiciaire
38:43assez chargé, d'un délinquant
38:45qui a refusé d'obtendre Perret et qui a renversé un policier.
38:47Arrête-toi !
38:49Oh putain !
38:51Les bontiers !
38:53C'est quoi ce bordel ?
38:55C'est quoi ce bordel ?
38:57On entend le bruit.
38:59Vous avez peut-être vu les images sur les réseaux.
39:01Que faire ? On n'a pas la solution.
39:03Mais quand on voit que celui qui a été
39:05interpellé ou que des délinquants
39:07ont été condamnés à 18 mois
39:09avec sursis pour s'en être pris
39:11à une voiture de police avec des policiers
39:13à l'intérieur ou qu'il y a des peines
39:15ou des travaux d'intérêt général,
39:17je ne vois pas la solution.
39:19Parce que celui qui fait le refus d'obtendre Perret,
39:21là il sait en percutant le policier
39:23qu'il prend le risque de le tuer,
39:25donc d'aller en prison.
39:27Qu'est-ce que c'est le problème de la sanction ?
39:29On peut régler des problèmes de flamblée
39:31de violence, parce qu'en fait c'est une flamblée
39:33de violence, même si ce sont chaque fois des affaires
39:35individuelles, à condition
39:37que la justice
39:39joue son rôle et soit efficace.
39:41Moi j'ai envie de faire une comparaison
39:43qui vous surprendra peut-être, mais avec ce qui s'est passé
39:45en Grande-Bretagne, avec
39:47les émeutes qui ont
39:49éclaté il y a quelques semaines,
39:51il n'y a pas très longtemps.
39:53On a une situation vraiment explosive
39:55avec des affrontements
39:57ratios très violents.
39:59Un pays qui était,
40:01semble-t-il, au bord du chaos.
40:03Mais le gouvernement
40:05anglais a pris des mesures pour que ce soit
40:07ces gens-là passent devant les tribunaux très vite,
40:09soient jugés très vite
40:11de manière assez sévère.
40:13Et l'efficacité, tout le monde le reconnaît,
40:15l'efficacité de la justice derrière
40:17a fait descendre
40:19la pression, le message est très bien
40:21passé. Ce n'est pas un hasard d'ailleurs,
40:23si Istamer est un ancien procureur,
40:25le chef du gouvernement
40:27britannique. Donc, s'il y avait
40:29une bonne collaboration avec la justice
40:31et une exécution rapide
40:33de ce qu'il faut appeler la répression
40:35de ce genre de délinquance,
40:37le problème disparaîtrait.
40:39Et c'était encore une voiture de location.
40:41Donc, il y a un moment, il va falloir
40:43se pencher sur la question de ces voitures de location
40:45qui viennent
40:47de Pologne.
40:49On a vu un portage
40:51où même vous pouvez louer la voiture pour
40:53quelqu'un qui n'a pas de permis.
40:55Donc, ça fait aussi partie du problème
40:57avec un sentiment d'impunité totale.
40:59Quand on fait ça, on vous arrête, vous vous arrêtez.
41:01Donc, il y a un problème d'autorité
41:03aussi.
41:05Jean-Luc, pardon.
41:07Je n'invente rien,
41:09mais c'est sur les syndicats de magistrats
41:11qui le disent, notamment le syndicat majoritaire,
41:13qui ne peut pas être qualifié
41:15de gauchiste, c'est le moins qu'on puisse dire,
41:17qui disent que le manque
41:19de moyens de la justice,
41:21ça ne réglerait pas tout, bien évidemment.
41:23Parce que les problèmes sont d'une complexité absolue,
41:25notamment par rapport à des fous furieux
41:27qui sont prêts à tuer
41:29parce qu'ils refusent
41:31de s'arrêter quand il faut s'arrêter.
41:33Mais clairement, ce problème
41:35de justice et donc de relation
41:37entre le politique et la justice,
41:39ce n'est pas un problème nouveau,
41:41ça existe depuis la demande
41:43des magistrats est faite absolument
41:45à chaque gouvernement et à chaque majorité nouvelle
41:47quand il y a des majorités nouvelles.
41:49Mais je crois que ça ne réglerait pas tout non plus,
41:51mais je pense que clairement,
41:53on a un problème de manière par rapport
41:55à la gestion des prisons et on a ce problème
41:57de gestion des magistrats
41:59et du manque de moyens des magistrats
42:01avec les retards considérables
42:03qui existent dans les affaires judiciaires.
42:07Il y a un moment où il faut arrêter avec les moyens,
42:09si vous voulez.
42:11Les crédits du ministère
42:13de la Justice
42:15ont augmenté d'environ 7%
42:17par an depuis
42:192017.
42:217% par an, c'est considérable,
42:23alors qu'on a par ailleurs un déficit énorme.
42:25Je conçois qu'effectivement la justice
42:27était prioritaire et il ne faut pas revenir dessus,
42:29ce n'est pas une condamnation.
42:31Il y a un moment où il faut arrêter avec les moyens.
42:33Ce n'est pas un problème de moyens,
42:35c'est un problème de volonté.
42:37Et tout l'arsenal législatif est en place
42:39pour condamner. Or, on ne condamne pas.
42:41On ne condamne pas. Regardez ce qui s'est passé
42:43avec cette peine de 18 mois
42:45de prison avec sursis.
42:47C'est inadmissible. Pourquoi du sursis ?
42:49Et c'est la raison pour laquelle
42:51nous, chez Horizon,
42:53on veut rétablir les peines planchées.
42:55Vous allez me dire,
42:57c'est peut-être un slogan...
42:59Jugez dans quel délai...
43:03Si on dit qu'il n'y a plus de moyens,
43:05il n'y a plus de crédit, il n'y a plus rien,
43:07alors on baisse les bras.
43:09Il y a un problème de volonté de la part des juges.
43:11C'est tout.
43:13Dans l'affaire des 18 mois
43:15avec sursis, le garçon,
43:17ça n'excuse rien.
43:19Et on est toujours dans cette logique
43:21entre la prison, le premier étage
43:23qui est seulement celui de la prison.
43:25C'est comme pour les mineurs.
43:27Il manque un espace
43:29qui ne soit pas tout à fait la prison
43:31et qui ne soit pas cette mise en liberté
43:33qui est celle du sursis.
43:35Si vous êtes un gangster
43:37et qu'on vous donne du sursis,
43:39vous en foutez.
43:41Celui qui percute sait très bien
43:43qu'il ne va pas être condamné.
43:45Il manque la capacité de vitesse.
43:47A Bobigny, il y a 15 places
43:49de comparution immédiate tous les jours.
43:5115 places pour à peu près 135-140 affaires.
43:53Vous vous rendez compte ? C'est impossible.
43:55Pour la justice,
43:57c'est une répartition qui n'est pas bonne.
43:59Il y en a deux dans la creuse pour une affaire par semaine.
44:01Vous voyez ce que je veux dire ?
44:03Vous aurez beau multiplier les juges
44:05qui ne veulent pas condamner, ils ne condamneront pas.
44:07C'est hyper important, c'est le premier niveau.
44:09Ensuite, il y a effectivement
44:11cet aspect répressif.
44:13Il peut s'organiser si vous avez
44:15en prison une capacité réelle
44:17ou un étage intermédiaire qui permet
44:19comme c'est le cas pour les mineurs
44:21de 15 ou 16 ans
44:23et aussi pour les primes ou délinquants
44:25de les sortir de leur contexte
44:27mais de leur priver leur liberté.
44:29C'est très important pour qu'il y ait cette sanction.
44:31Là, en Grande-Bretagne, on est dans un contexte
44:33qui est très différent avec des gens
44:35qui avaient déjà commis des actes.
44:37C'est de la sévérité
44:39de la répression mais c'est aussi
44:41une organisation
44:43aujourd'hui qui n'existe pas
44:45dans ce qui vient avant la prison
44:47puisque la prison est saturée.
44:49Pourquoi on ne condamne pas à des peines de prison ?
44:51Parce qu'on ne sait pas sortir les gens
44:53ou alors quand on les fait sortir, ça veut dire que les gens
44:55sortent au bout trop tôt.
44:57Le type qui a tué un adjudant
44:59de manière absolument terrible
45:01alors il est présumé innocent
45:03auquel je respecte.
45:05Visiblement, les caméras sont très claires.
45:07Il a foncé sur le gars.
45:09Il avait
45:1110 condamnations.
45:13Mais celui d'hier,
45:15il avait 17 mentions.
45:17Son permis de conduire n'était pas enlevé.
45:19C'est l'exemplarité et la vitesse.
45:21C'est pour ça que je parle de la comparution immédiate.
45:23C'est très concret.
45:25La comparution immédiate, c'est ce qui permet
45:27sinon c'est 18 mois.
45:29L'affaire des 18 mois, c'est 18 mois d'attente.
45:31Donc c'est ou la comparution immédiate.
45:33Vous n'avez pas gardé quelqu'un en prison pendant 18 mois, vous n'avez pas la place.
45:35Donc soit c'est la comparution immédiate,
45:37soit ça ne marche pas.
45:39Il faut grossir les places de comparution immédiate
45:41et vous en avez besoin. Bobigny, 15 places,
45:43135 affaires par jour.
45:45Ça veut dire
45:4720 personnes qui ne seront pas jugées.
45:49On revient dans un instant avec vous
45:51après la pub à tout de suite.
46:01Et nous continuons nos débats.
46:03Je vous propose qu'on évoque tout de même ce qui s'est passé
46:05à Beyrouth. Cette attaque aux
46:07Bipper et au Tokiwoki.
46:09C'est assez
46:11incroyable.
46:13C'est un peu l'expression qui revenait.
46:15La logistique qu'il a fallu
46:17pour pouvoir placer
46:19ces petits grammes
46:21d'explosifs dans ces
46:233000 ou 5000 Bipper
46:25est tout à fait fascinante
46:27et étonnante. On a vu qu'il y avait des Tokiwoki
46:29et j'entendais hier qu'il y avait peut-être
46:31d'autres appareils électroménagers
46:33qui eux-mêmes avaient été
46:35piégés.
46:37C'est une
46:39opération hallucinante.
46:41C'est une démonstration de force qui d'ailleurs se traduit
46:43je regardais les chiffres
46:45du commerce, des
46:47ventes d'Israël en matière
46:49technologique, de surveillance et ainsi de suite.
46:51Elles ont explosé depuis le
46:537 octobre de l'année dernière.
46:55C'est une démonstration, c'est un démonstrateur
46:57hallucinant de la capacité effectivement d'une
46:59industrie israélienne qui est capable
47:01sur ce terrain-là d'aller très loin.
47:03Oui on parcourt, on cherche la société
47:05depuis Taïwan en passant par
47:07la Hongrie puis maintenant la Bulgarie
47:09mais on sent bien que c'est quelque chose qui vient
47:11de beaucoup plus loin, depuis l'intérieur
47:13d'Israël et aussi
47:15ça porte un coût terrible, peut-être pas
47:17à la partie armée du Hezbollah mais au
47:19fonctionnement de cette entité
47:21puisqu'aujourd'hui son leader
47:23va s'exprimer vers des choses et ça veut dire qu'il y a
47:25beaucoup de corruption à l'intérieur du mouvement
47:27et Israël a su
47:29certainement jouer avec cette capacité-là
47:31et cette faiblesse qui existe au sein du mouvement
47:33qui lui-même a des difficultés avec son
47:35patron
47:37en tout cas son financeur
47:39qui vient depuis l'Iran
47:41quelque chose se joue à plus large échelle
47:43dans ce démonstrateur
47:45de l'habileté israélienne
47:47maintenant, est-ce que ça veut dire pour autant
47:49qu'on va voir cette zone s'embraser ?
47:51Il ne faut pas le souhaiter d'abord mais c'est
47:53une victoire pour Israël parce que
47:55dans la volonté Netanyahou
47:57il y a quand même l'idée de repositionner les populations
47:59où elles étaient dans le nord du pays
48:01et donc de pouvoir réhabiter
48:03où elles habitent, c'est un champ de bataille
48:05qu'il n'a pas abandonné
48:07et qui aujourd'hui montre que
48:09les capacités israéliennes sont à la fois
48:11très concrètes, on le dit
48:13et puis surtout, la violence
48:15pour l'Ouest bolin, de la réalité
48:17qu'il découvre, est exceptionnellement
48:19difficile et le coup porté
48:21en termes de morale, en termes d'organisation
48:23est aussi là très très important
48:25parce que le leader doit s'exprimer aujourd'hui
48:27s'il s'exprime alors qu'il a été très taiseux
48:29depuis le début du conflit à Gaza
48:31c'est que, encore une fois, il y a une vraie difficulté
48:33à l'intérieur du mouvement.
48:35J'étais toujours au rendez-vous en demandant
48:37des comptes à Israël
48:39en demandant de ne pas servir de...
48:41Il n'y a plus rien à en attendre depuis très longtemps...
48:43Je cite le tweet d'Elisabeth Lévy, elle dit
48:45il est rigolo, le secrétaire général de l'ONU
48:47son commentaire après l'incroyable opération
48:49d'Israël contre l'Ouest bolin, les objets
48:51civils, c'est ce que dit l'ONU, ne doivent pas
48:53être transformés en armes
48:55elle dit, c'est ballot, il a oublié de dire au Hamas
48:57que c'était pas bien d'utiliser du ciment, des grues
48:59et tout le toutime pour construire des fortifications
49:01militaires souterraines ou des deltas
49:03pour aller violer, massacrer des civils
49:05effectivement, monsieur Guthièze
49:07est toujours au rendez-vous, là où on ne l'attend pas
49:09en réalité, sur la
49:11suprématie technologique d'Israël
49:13c'est un peu contradictoire avec ce qui s'est passé le 7 octobre
49:15parce que dans le 7 octobre
49:17alors c'était pas le même service de renseignement
49:19là c'est le Mossad visiblement
49:21sous toute réserve et puis
49:23le 7 octobre c'est plutôt le 6 mai
49:25donc oui mais moi je suis prudent
49:27contrairement à toi
49:29ils n'ont pas revendiqué
49:31ils ne revendiqueront jamais
49:33et alors c'est assez contradictoire parce que
49:35ils n'ont rien vu venir sur
49:37la pénétration de leur territoire
49:39et l'équibout le 7 octobre
49:41et aujourd'hui ils ont réussi
49:43cette opération absolument phénoménale
49:45donc voilà c'est un peu contradictoire
49:47simplement sur
49:49l'affaire du nord
49:51d'Israël et de ce qui se passe
49:53avec la frontière libanaise
49:55Israël demande depuis des années et des années
49:57au Hezbollah de reculer de 10 kilomètres
49:59de 10 kilomètres à l'intérieur du Liban
50:01le Hezbollah refuse
50:03il y a eu une résolution
50:05du conseil de sécurité de l'ONU
50:07disant au Hezbollah vous devez reculer
50:09de 25 kilomètres
50:11Israël s'est mis d'accord et a proposé 10 kilomètres
50:13et le Hezbollah refuse
50:15bon bah écoutez tant que le Hezbollah
50:17refusera de reculer
50:19de 10 kilomètres à l'intérieur
50:21du territoire libanais
50:23ça va continuer et ça va empirer
50:25forcément
50:27vous vous souvenez de la série Kingsman
50:29mais ça y fait penser
50:31c'est assez fascinant d'ailleurs
50:33c'est pas complètement nouveau que la réalité
50:35et la fiction se répondent
50:37on peut penser
50:39cette opération elle vient d'assez loin
50:41ça se prépare de longue date
50:43la vengeance est un plat qui se mange
50:45froid, les services
50:47israéliens sont donc toujours bons
50:49sur ce terrain là
50:51et voilà donc après
50:53effectivement on a parlé de l'Iran
50:55tout à l'heure
50:57si le Hezbollah ne recule pas c'est parce que
50:59ses chefs athérens ne veulent pas
51:01qu'il recule
51:03là il y a un rapport de force
51:05qui est un petit peu rétabli, il faut quand même se souvenir
51:07que la capacité militaire du Hezbollah
51:09demeure, c'est une défaite
51:11symbolique, c'est une défaite politique
51:13c'est pas de la même nature que le 7 octobre
51:15parce que ce qui s'est passé le 7 octobre est d'une toute autre nature
51:17mais le 7 octobre
51:19il s'est passé quelque chose de très important
51:21c'est que
51:23finalement le mythe
51:25de l'invincibilité israélienne
51:27a été brisé
51:29par cette attaque
51:31et là il y a quelque chose qui est un peu de cet ordre là
51:33c'est à dire que
51:35le Hezbollah est décrédibilisé
51:37de l'intérieur parce que évidemment
51:39il y a des complicités
51:41il y a une corruption
51:43un mot Jean-Luc ?
51:45sur cette opération ?
51:47on est dans le cadre du géopolitique
51:49et aussi de
51:51mélange des genres au niveau
51:53international sur la vente d'armes
51:55et sur les dispositions
51:57industrielles
51:59qui touchent toujours la vente d'armes
52:01Israël est très fort par rapport à ça
52:03mais c'est pas le seul pays qui est très fort par rapport à ça
52:05parce que l'Ira est assez fort aussi
52:07par rapport à ce genre de schéma
52:09pourquoi je dis le 7 octobre
52:11c'est pas moi qui le dis
52:13c'est beaucoup de journalistes
52:15israéliens et même
52:17de gens qui ont fait des études
52:19sur ce qui s'est passé le 7 octobre
52:21un certain nombre de personnes
52:23en Israël
52:25avaient dit attention
52:27il se prépare quelque chose
52:29il y avait eu des avertissements
52:31j'ai obligé de vous couper Jean-Luc parce qu'il faut rendre l'antenne
52:33c'est André Bercoff qui prend le relais dans un instant
52:35merci à tous les 4
52:37très bonne journée sur Sud Radio

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