Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...
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00:00Bonjour Damien Rodière.
00:02Bonjour Sophie de Montand.
00:04Vous êtes patron de The Fork,
00:06alors on peut déjà, j'en ai marre du franglais,
00:08mais enfin bon, ce qu'il faut,
00:10vous vous appelez La Fourchette. Tout à fait.
00:12Et moi je trouvais ça bien, parce que La Fourchette,
00:14on comprend dans tous les pays du monde, non ?
00:16Alors La Fourchette, je ne sais pas si on comprend dans tous les pays du monde,
00:18en tout cas... La gastronomie française...
00:20Le côté français
00:22et notre côté un peu chauvin,
00:24on est tous attachés, et on était moi le premier
00:26attaché, au nom La Fourchette.
00:28Et effectivement, on s'est posé la question,
00:30est-ce qu'on doit garder La Fourchette ou pas ?
00:32Après on a réfléchi de façon un peu plus globale,
00:34et c'est vrai que ce qu'on voulait, c'est créer une entreprise
00:36globale, internationale.
00:38Et c'était un des besoins qui étaient remontés aussi par nos clients,
00:40à la fois les restaurateurs, mais aussi les consommateurs.
00:42On était présents en Espagne,
00:44en France, historiquement.
00:46Mais The Fork en Espagne, c'est pas mieux que La Fourchette ?
00:48Non, c'était El Tenedor.
00:50Donc c'est la traduction
00:52espagnole.
00:54Et en fait, les Espagnols qui venaient en France, ils me disaient,
00:56parce qu'El Tenedor n'existe pas en France,
00:58alors que ça existait. Donc là, on s'est dit, il nous faut une marque
01:00unique. Et on a testé The Fork
01:02sur des marchés comme le marché italien, qui est un marché latin.
01:04Ça a très bien marché, on s'est dit, pourquoi ça ne marcherait pas en France ?
01:06Et alors, pourquoi vous avez pensé à ça ?
01:08Pourquoi on a pensé à une marque unique ou à The Fork ?
01:10Non, non, non, à The Fork.
01:12Parce qu'en plus, ça s'enrichit
01:14de tas de nouveautés, etc.
01:16Mais à la base, qu'est-ce qui tout d'un coup
01:18a fait le déclic ? Pourquoi The Fork ?
01:20Alors je crois que le premier déclic, c'est à l'époque, on est en 2007,
01:22pour rechercher un restaurant, il y avait deux moyens,
01:24c'est vos proches, bouche à oreille,
01:26et c'était les guides de référence
01:28qui vous permettaient d'identifier un peu
01:30les nouveautés. Il n'y avait pas un guide
01:32un peu universel qui référençait tous les restaurants
01:34pour trouver le bon restaurant au bon moment. Donc ça, ça a été
01:36la première idée. Ils paient les gens qui sont
01:38chez vous ? Les consommateurs,
01:40ils ne paient pas. Non, non, les restaurateurs.
01:42Donc quand je suis restaurateur, si je veux
01:44figurer dans The Fork, je paie.
01:46Donc ce n'est pas une garantie d'impartialité, ça ?
01:48Alors, il y a de l'impartialité
01:50dans le sens où, en fait, le restaurant va
01:52payer uniquement lorsqu'il va recevoir
01:54des clients et que ces clients vont
01:56consommer dans son établissement. Donc ça, c'est
01:58notre premier modèle, c'est qu'on est apporteur
02:00d'affaires pour les restaurateurs et on les aide à maximiser
02:02leur activité. Donc ils ne paient
02:04que lorsque je téléphone, je cherche l'heure du show,
02:06je vais au restaurant, et le restaurateur
02:08ne paie que si je suis allé chez lui ?
02:10Le restaurateur, il ne paie uniquement si la
02:12réservation vient de The Fork, parce qu'à ce moment-là, on est apporteur
02:14d'affaires. Après, on a
02:16une deuxième jambe, c'est
02:18qu'on fournit au restaurateur un logiciel,
02:20c'est un cahier de réservation électronique
02:22qui leur permet de gérer toute leur réservation.
02:24Doctolib ?
02:26Doctolib, c'est des anciens de The Fork,
02:28c'est le même modèle, exactement.
02:30Ah ça, c'est amusant !
02:32Et alors donc, si j'ai bien compris,
02:34vous fournissez effectivement cette assistance,
02:36est-ce que vos conseils culinaires
02:38ont une valeur comme
02:40le guide Michelin, qui est peut-être
02:42un concurrent, j'en sais rien, mais
02:44ce qui est mythique, tous les guides,
02:46on va regarder s'il y a des étoiles, etc.
02:48Qu'est-ce qu'il se passe pour The Fork ?
02:50Alors nous, on est intermédiaire, on s'appuie sur notre communauté,
02:52ce qu'on appelle de foodies, donc c'est tous ces gens
02:54qui, tous les mois,
02:56des passionnés de gastronomie,
02:58tous ces gens qui vont tous les mois au restaurant,
03:00les gastronomes, tout à fait, il y en a 20 millions,
03:02c'est 20 millions de personnes, tous les mois,
03:04qui consulent notre application pour rechercher
03:06un restaurant. Et donc ces gens-là, ensuite,
03:08ils vont enrichir avec du contenu,
03:10ça va être des avis, c'est un peu le
03:12bouche-à-oreille digital, ce qui permet
03:14de savoir quelle a été l'expérience au restaurant.
03:16Et donc on s'appuie sur ces données,
03:18ces informations, pour aider les gens
03:20à faire le bon choix. On a une note,
03:22on a des avis, on a des photos, et on a
03:24tout ce contenu
03:26qui enrichit sur notre application pour
03:28inviter les gens à aller au restaurant
03:30et leur permettre de trouver le bon restaurant.
03:32Et quand ils cherchent, ils cherchent quoi ?
03:34La proximité, le prix ?
03:36Il y a de tout, ça dépend du moment.
03:38On a plusieurs entrées, évidemment.
03:40Exactement, ça dépend du moment.
03:42Un chinois pas cher dans le sixième,
03:44vous allez trouver sur The Fork,
03:46ou un restaurant étoilé pour fêter l'anniversaire
03:48de votre mari, vous allez trouver sur The Fork.
03:50L'idée, c'est vraiment de couvrir tous les moments de la vie
03:52et permettre aux gens de vivre
03:54le meilleur moment de leur journée.
03:56Vous avez des nouvelles applications
03:58tout le temps, ça s'enrichit ?
04:00Ça fait partie de notre ADN,
04:02c'est vraiment de toujours
04:04innover, que ce soit sur l'application pour les utilisateurs,
04:06mais aussi pour les restaurateurs.
04:08On a beaucoup investi il y a deux ans, et là,
04:10on est en train de sortir beaucoup d'innovations,
04:12en particulier sur les restaurateurs, pour les aider
04:14à utiliser ces outils
04:16et avoir le maximum d'impact sur l'activité.
04:18On sait que l'activité des restaurateurs
04:20n'est pas forcément... Cette année, c'est compliqué.
04:22C'est compliqué, non ?
04:24Il y a eu les JO olympiques, qui a été une parenthèse assez dorée
04:26pour toute la France. Pendant les JO,
04:28on a vu un afflux de clients internationaux,
04:30mais en amont des JO et après les JO,
04:32ça a été compliqué. Donc là, on a des outils pour les aider.
04:34Je fais d'ailleurs une parenthèse,
04:36parce que les restaurateurs demandent
04:38très souvent des aides, quand même.
04:40Alors que...
04:42Alors on sait que c'est difficile
04:44de trouver du personnel, etc.,
04:46mais j'ai l'impression qu'ils sont un peu
04:48demandeurs d'aide de l'État.
04:50Je ne sais pas s'ils sont demandeurs d'aide. Il y a eu la période de Covid,
04:52évidemment, ils ont été fermés, ils ont été contraints,
04:54ils n'ont pas le choix. Personne n'a été impacté.
04:56Après, il y a des enjeux, notamment
04:58de recrutement. C'est vrai qu'aujourd'hui,
05:00il y a un manque
05:02de personnel dans les restaurants,
05:04et on voit que...
05:06Vous n'allez pas vous lancer là-dedans ?
05:08Alors nous, non. On va rester, nous, sur notre cœur de métier.
05:10Nous, on n'est pas là. On n'est pas une agence de recrutement.
05:12Vous n'avez pas vocation.
05:14Si vous avez un rêve, la vocation,
05:16qu'est-ce que ça devient, The Fork ?
05:18Dernière question. Votre rêve.
05:20Notre rêve, c'est d'accompagner tous les restaurants
05:22et de les aider, justement, à maximiser leur activité.
05:24C'est ce qu'on fait au quotidien. On le fait en Europe.
05:26Mais ce qu'on veut, c'est être le leader mondial.
05:28Le monde entier. D'accord. Eh bien, écoutez, bonne chance.
05:30Merci beaucoup.
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