Geoffroy Lejeune réagit face aux portraits du chef du Hezbollah dans les médias : «Nasrallah est un Ben Laden qui a réussi, mais que l'on romantise».
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00:00Il s'avère qu'il y a certains médias qui, dans le titre ce matin pour présenter Hassan Nasrallah,
00:06le parisien pour ne citer qu'eux, homme de religion virgule, fan de foot,
00:11qui est Hassan Nasrallah, puissant chef du Hezbollah et bête noire d'Israël.
00:16Nos confrères de BFM ont produit la même chose,
00:19vie clandestine, théologien, fan de Maradona,
00:22qui est Nasrallah, chef du Hezbollah, qu'Israël dit avoir éliminé.
00:27Et là je me tourne vers vous Geoffroy Lejeune, qui est directeur d'un journal.
00:30Vous savez à quel point le récit médiatique qui peut être fait d'un sujet aussi sensible,
00:35complexe, peut avoir une influence majeure après dans la vie sociale ?
00:41Écoutez, je me projetais en vous écoutant tous les trois, tous les quatre,
00:46parler de tout ça dans la même situation qui aurait lieu avec un journal de droite,
00:50par exemple Le Figaro, qui viendrait faire un portrait aussi élogieux d'un dictateur d'extrême droite
00:55ou même quelqu'un disparu il y a longtemps mais qui trouverait tout à coup des qualités à Pinochet, à Mussolini, etc.
01:01J'essaye d'imaginer la déferlante que ce serait si on expliquait que Mussolini était un romantique,
01:07un homme de lettres et un homme de culture, aujourd'hui dans Le Figaro par exemple.
01:11Ce serait un tollé médiatique invraisemblable mené par ces gens-là, c'est ça qui est incroyable.
01:16Et ensuite, pour rebondir sur ce qu'on a écouté, le colonel Martinet,
01:19c'est peut-être Ben Laden, c'est surtout un Ben Laden qui a réussi en fait.
01:23C'est-à-dire que sur le plan politique, ce que décrivait tout à l'heure Pierre Lelouch,
01:27il avait infiniment plus de pouvoir et dans la durée que Ben Laden.
01:30C'est-à-dire que c'est vraiment la version institutionnelle du terrorisme en fait.
01:34Et aujourd'hui, cette manière de relativiser, cette manière de romantiser en permanence,
01:39en fait, l'expression qui me vient, c'est toute honte bue.