Debrief de l'interview de Nicolas Sarkozy : L’Heure des Pros du 30/09/2024

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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce lundi, il revient sur l'interview de Nicolas Sarkozy sur CNews et Europe 1.

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Transcription
00:00Eh bien merci Chana Lousteau, et nous revenons. J'avais quand même prévu, malgré l'actualité, de vous dire deux ou trois choses ce matin.
00:08Bienvenue sur Europe 1, bien sûr, jusqu'à 9h30, et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:14Les chiffres que j'ai lus ce matin dans le Figaro sous la plume de Nicolas Baverez donnent le vertige.
00:203 220 milliards de dettes pour la France, elle accrue de 1 000 milliards sous Emmanuel Macron.
00:27Le Mozart de la finance a écrit un requiem. Chaque année, la France doit emprunter 315 milliards,
00:34quand les dépenses publiques représentent 1 400 milliards, donc c'est quasiment un quart de la dette du budget, c'est la dette.
00:44Je sais qu'un chiffre chasse l'autre, et que ces milliards ne signifient pas grand-chose, peut-être, pour ceux qui écoutent ces bilans économiques et financiers,
00:51mais il faut aussi savoir, par exemple, que les prélèvements obligatoires sur les entreprises sont quasiment deux fois plus importants en France que dans les autres pays de l'OCDE.
01:02L'OCDE, pour faire simple, ce sont les 38 pays parmi les plus développés du monde.
01:06C'est dire, si nos entreprises commencent la compétition avec un boulet au pied,
01:11j'ai d'ailleurs trouvé la position du MEDEF, le Mouvement Syndical des Entreprises de France Invraisemblable,
01:15qui valide la hausse des impôts, mais il y a bien longtemps que le MEDEF dit parfois n'importe quoi,
01:21et oublie les petites et moyennes entreprises, le MEDEF est devenu le repère des petits hommes gris.
01:27Bref, à la veille du discours de politique générale du Premier ministre,
01:31ce que j'attends de Michel Bernier, et tous sans doute, c'est une diminution des dépenses publiques.
01:38Et s'il a des soucis pour faire des économies, j'ai quelques idées pour lui.
01:41En revanche, toute hausse d'impôts m'apparaît comme une honte morale, un scandale politique et une hérésie économique.
01:50Il est 9h07, nous sommes avec Elisabeth Lévy, nous sommes avec Georges Fenech, je salue,
01:56avec Nathan Devers qui est écrivain, Vincent Hervouet va revenir,
02:00Vincent Hervouet il est parti et je ne sais pas s'il est dans les couloirs,
02:03mais j'invite, si vous le croisez, à lui demander de revenir, la journée n'est pas finie,
02:09et Gauthier Lebray est avec nous également.
02:12Alors on va parler bien sûr de l'actualité et notamment de ce drame, Philippines bien sûr,
02:18mais peut-être un petit mot de commentaire sur le Président.
02:21Vous êtes entré sur ce plateau, Georges Fenech, et vous m'avez dit qu'il n'a pas changé.
02:26Mais pourquoi voulez-vous que le Président Sarkozy change ?
02:29Il ne faut surtout pas qu'il change.
02:31Je crois qu'il a gardé cette foi que notre famille politique de l'époque,
02:39quand il était Président, devait pouvoir un jour revenir au pouvoir.
02:43Sur vos questions d'ailleurs, vous les avez posées très directement sans détour,
02:48il vous l'a répétée, et donc il ne change pas parce qu'il a cette vision en plus
02:53de l'ancien chef de l'État qui est une vision en profondeur, une vision lointaine,
02:57et ça fait vraiment du bien d'entendre cette parole qui se fait malheureusement trop rare.
03:03Elisabeth Lévy ?
03:04Non mais parce que je veux dire, il y a quand même quelques grandes interviews,
03:08il y en a eu une dans le Figaro il n'y a pas longtemps,
03:10donc elle n'est pas absolument rare, mais moi je suis d'accord sur beaucoup de choses.
03:15J'ai quand même un petit regret, c'est-à-dire que dans son propos par exemple sur l'immigration,
03:21moi j'aurais eu envie de lui dire quand même,
03:24mais M. le Président, vous êtes celui qui avait siphonné le vote du RN
03:28en promettant de réduire drastiquement l'immigration, et ça n'a pas marché.
03:34Pourquoi ? Parce que je ne crois pas qu'il voulait vraiment le faire,
03:37mais ça n'a pas marché, ça n'a pas été fait,
03:39et c'est un élément de la déception pour beaucoup de Français.
03:42Et la deuxième chose, je n'étais pas d'accord, mais c'est peut-être plus ce qu'il dit,
03:46moi je ne peux pas me réjouir de la mort d'un homme,
03:50de la mort d'un homme qui commandait une organisation...
03:53C'est une formule, c'est-à-dire que c'est une formule...
03:55Il y a presque 58 soldats, on a entendu le margement le week-end dans la presse.
03:59Non mais je ne veux pas dire que c'était grave.
04:01C'est-à-dire que nous n'avons pas la même position que le Président Sarkozy,
04:03que vous, que moi, que certains le disent,
04:06ce n'est pas la même chose qu'un ancien Président de la République qui a une parole plus officielle.
04:09Voilà comment j'ai pris cela.
04:11Vous qui êtes le plus jeune peut-être de ce plateau,
04:14qui n'avez pas connu Nicolas Sarkozy comme Président en tant qu'adulte.
04:17Ah oui.
04:18Vous étiez enfant.
04:19Non mais c'est intéressant aussi votre avis sur cette heure passée avec lui.
04:24Franchement, quand on voit l'incarnation qu'est Nicolas Sarkozy,
04:27on se dit qu'il y a effectivement un problème d'incarnation aujourd'hui en politique
04:31et que Nicolas Sarkozy n'a pas d'héritier direct,
04:35qu'il n'y a personne pour porter la droite,
04:37et d'ailleurs même dans le reste de la classe politique,
04:39tous partis confondus, il n'existe pas aujourd'hui un Nicolas Sarkozy en activité
04:44pour porter la droite ou un autre parti.
04:47Après, effectivement, sur le reste,
04:49c'était intéressant de voir qu'il soutenait Bruno Retailleau,
04:51mais qu'il ne reprenait pas sa phrase
04:53« l'immigration n'est pas une chance »,
04:55il dit plutôt « l'immigration est un problème »,
04:57mais il veut soutenir Bruno Retailleau,
04:59qui est très attaqué depuis son interview hier soir face à Darius Rochebin.
05:04Il est intéressant aussi de voir...
05:05Mais parce que c'est ça, Gramsci, pardonnez-moi, c'est ce que je lui ai dit.
05:08C'est ça la bataille des idées.
05:10Je me suis permis de lui dire ça parce que la droite n'assume pas ses positions.
05:15Vous avez Retailleau qui est un homme de droite,
05:17qui correspond sans doute à une sensibilité du pays,
05:20mais depuis des années, les gens de droite ne veulent pas
05:23parce qu'ils ont peur de se faire traiter de fasciste,
05:25puisque c'est à peu près le seul mot.
05:27De toute façon, dès qu'on parle en France de quelque chose,
05:29on se fait traiter de fasciste aujourd'hui.
05:30Donc il dit une chose qui est juste, Bruno Retailleau.
05:32Sur la bataille des idées, il y va.
05:34Oui, mais parce qu'il est courageux.
05:36Mais il va en prendre plein la figure, pardonnez-moi.
05:39La Macronie va lui en mettre plein la figure.
05:41Mais plein la figure.
05:42Parce qu'on ne peut pas parler d'immigration en France,
05:44c'est impossible.
05:46Ça fait 40 ans que les Français ouvrent 50 ans.
05:48Il a raison, on ne peut pas parler d'immigration en France
05:50sans se faire traiter de fasciste.
05:51C'est quand même unique au monde.
05:53Mais les gens ne parlent que de ça.
05:55Donc que les gens aient un peu de courage,
05:57de dire que oui, effectivement, on ne peut plus accueillir les gens
06:00parce qu'on les accueille dans des mauvaises situations,
06:02que ça crée des problèmes culturels,
06:04que les sociétés multiculturelles, on doit pouvoir réfléchir
06:07si elles peuvent vivre ensemble ou pas.
06:08C'est des réflexions qu'on doit mener.
06:11Il avait créé un ministère de l'immigration, il l'a rappelé.
06:14Oui, et rappelez-vous, il a eu raison.
06:16C'est des critiques qu'il avait essuyées à l'époque, je m'en souviens.
06:19Oui, bien sûr.
06:20Nathan Devers, vous qui êtes...
06:22C'est intéressant aussi, vous êtes jeune.
06:24Oui, comme Gauthier, mais...
06:26Oui, mais vous faites plus jeune.
06:30Je suis moins mature.
06:31Non, non, pas du tout.
06:32Mais votre sentiment sur ces questions,
06:34c'est horripilant de ne plus pouvoir parler de rien.
06:37Et même la Macronie sur ces sujets-là...
06:41Il y a dans humanité et fermeté, il le dit très bien.
06:44En fait, c'est deux mots qui sont incompatibles.
06:46Voilà, donc si vous faites de l'humainité...
06:48De Michel Barnier, utilisé au 20h de la semaine dernière.
06:50Mais bien sûr, si vous faites de la fermeté,
06:52c'est ce que je vous avais dit, d'ailleurs.
06:53C'est tellement évident.
06:54Vous ne pouvez pas accueillir tout le monde,
06:55donc vous vous faites preuve de moins d'humanité.
06:57Mais l'humanité, c'est pas d'accueillir tout le monde.
06:59Moi, déjà, je trouve que la présence de Nicolas Sarkozy
07:02est importante dans le débat public,
07:03parce que même quand on peut avoir des désaccords
07:05très, très fermes vis-à-vis de lui,
07:07il dit rarement des choses inintéressantes.
07:09Et c'est toujours stimulant
07:11de voir la manière dont il se positionne.
07:13Je ferais même une remarque,
07:14c'est que même quelqu'un comme Jean-Luc Mélenchon
07:16a toujours fait l'apologie
07:17de la présence de Nicolas Sarkozy dans le débat public,
07:19parce que c'est un interlocuteur
07:21avec lequel les choses sont claires,
07:23les choses sont transparentes.
07:25Il ne se cache pas, il n'a pas tellement d'éléments de langage,
07:27et il parle clairement.
07:29Et je fais remarquer, d'ailleurs,
07:30que le macronisme est devenu de plus en plus,
07:33et je crois que ce dernier gouvernement le montre en grande partie,
07:35une sorte de réincarnation,
07:37de revival, comme on dirait en anglais,
07:39du sarkosisme à tous les niveaux,
07:42et que Nicolas Sarkozy, en effet, n'a pas d'héritier direct.
07:45Et je pense que la question de Gérald Darmanin,
07:47c'est que même s'il s'est beaucoup mis dans les pas de Nicolas Sarkozy,
07:50qu'il a beaucoup essayé de l'imiter,
07:51il n'y a pas la même énergie, il n'y a pas le même projet,
07:53et il n'y a pas la même capacité aussi
07:55de faire des pas de côté,
07:56ce qu'il vous a dit à la fin,
07:57quand il vous a dit qu'il n'était pas un conservateur,
07:59il était pour une sorte de marche en avance,
08:01ce qu'il a toujours été depuis la campagne de 2007, c'était le cas ?
08:03D'abord, il a raison sur ce point-là, bien sûr,
08:06mais ma question ne visait pas les avances sociétales
08:08sur le mariage pour tous,
08:10sur l'IVG dans la Constitution,
08:12elle visait effectivement les questions
08:15sur l'immigration, sur l'identité.
08:18C'est en cela que la droite n'a, me semble-t-il, pas fait le job.
08:22C'est-à-dire qu'elle s'est fait, comment dire,
08:25influencer par l'espace médiatique.
08:28Elle s'est excusée d'être droite.
08:29Mais quand vous dites qu'il a raison, vous voulez dire qu'il a raison.
08:31C'est-à-dire que défendre, c'est quoi la bataille des idées ?
08:34C'est défendre Napoléon, c'est défendre Jeanne d'Arc,
08:36c'est défendre les héros du roman national,
08:39c'est ça la bataille de l'identité,
08:41c'est de ne pas en permanence s'excuser sur ce qu'a été la France,
08:44c'est en permanence de ne pas être dans la repentance,
08:46c'est pas d'expliquer que la France a fait n'importe quoi,
08:49tout le temps et toujours.
08:51C'est ça, me semble-t-il, la bataille des idées.
08:54C'est ça.
08:56Et pardonnez-moi, c'est la France dans laquelle j'étais élevé.
08:59C'est-à-dire que vous, vous ne vous en rendez pas compte,
09:02mais les enfants qui sont nés dans les années 60,
09:04et plus encore avant,
09:06apprenaient à l'école à aimer la France.
09:09Pardonnez-moi de le dire comme ça.
09:11Et aujourd'hui, tu l'apprends à la détester.
09:13Donc ça s'appelle la bataille des idées.
09:15Je vous rappelle que...
09:17Une des choses les plus importantes qu'il nous ait dit ce matin,
09:19en tout cas de mon point de vue,
09:21c'est la question migratoire sur le plan démographique,
09:24dans le monde.
09:25Ça, on n'en entend pas souvent parler, malheureusement.
09:27Il l'a déjà dit.
09:28Il l'a dit.
09:29Il a dit que l'immigration n'a pas commencé.
09:31Il l'avait déjà dit.
09:32Il a dit que l'immigration n'a pas commencé.
09:34Vous vous rendez compte, 2,5 milliards d'Africains.
09:37Et donc, lui, ce qu'il dit,
09:39et j'entends pas le dire par d'autres souvent,
09:42c'est qu'il faut à nouveau une politique de coopération
09:46avec les pays sources.
09:48Il faut avoir véritablement une vision très...
09:51Comment dirais-je ?
09:52Très forte pour dire comment fait-on
09:55pour que ces jeunes Africains
09:57ne décident pas un jour de quitter leur terre.
09:59Voyez-vous ?
10:00C'est ça qui m'a paru le plus important ce matin.
10:02Voilà ce qu'on pouvait dire, évidemment.
10:04Alors, Vincent Hervouet,
10:06j'aurais aimé que Vincent soit là, précisément.
10:09On va peut-être aller le chercher, Marine Lençon,
10:11ou je vais aller le chercher.
10:13Envoyer la marée chaussée.
10:14On va envoyer la marée chaussée.
10:15Mais évidemment, l'actualité ce matin,
10:18une nouvelle fois, c'est Philippines.
10:20Et pour la première fois depuis la mort de Philippines,
10:22la première victime de Tah-O s'est exprimée.
10:25La jeune femme avait été violée en 2019
10:27par ce Marocain, âgé aujourd'hui de 22 ans,
10:29et elle appelle notamment à Mubeu
10:31prévenir la récidive des crimes sexuels.
10:33Je vous propose de voir le sujet d'Adrien Spiteri,
10:36puisque cette jeune femme a envoyé une lettre,
10:37notamment à l'AFP,
10:38mais à d'autres médias également, je crois.
10:41C'est sur un sentier forestier de Taverny,
10:44comme celui-ci,
10:45que la jeune femme a été attrapée,
10:47puis violée en 2019 par Tah-O,
10:49principal suspect de la mort de Philippines.
10:52Dans un courrier adressé à nos confrères de l'AFP,
10:55elle exprime sa douleur.
11:07Condamnée en 2021,
11:08Tah-O a été libérée en juin 2024,
11:11soit quelques mois avant la mort de Philippines.
11:28Éviter la récidive avait pourtant été
11:30l'un de ses combats à l'époque.
11:39Depuis la mort de Philippines,
11:41Tah-O, marocain âgé de 22 ans,
11:43a été arrêté en Suisse.
11:45Une information judiciaire a été ouverte
11:47pour viol et homicide par le parquet de Paris.
12:09Alors, on a changé de sujet, bien sûr,
12:11mais puisque vous êtes de revenu,
12:12parlons de Philippines,
12:13avec la première victime de Tah-O qui s'est exprimée,
12:15mais peut-être...
12:16Vous avez raccompagné d'ailleurs le président
12:18et vous avez peut-être échangé plus en avant
12:20sur les questions qui vous intéressent.
12:22Je vous raconterai tout après.
12:23Non, mais vous pouvez nous dire non pas
12:25ce qui s'est dit là,
12:26mais votre sentiment après l'intervention.
12:28Vous étiez très bien,
12:29vous étiez très bien dans l'interview.
12:31Qu'est-ce que j'ai reconnu du président ?
12:33Il y a une chose qui m'a frappé
12:34quand il a expliqué qu'en 2008,
12:36les Français n'avaient pas réalisé
12:37à côté de quoi ils étaient passés.
12:39Et je trouve qu'à quelques semaines
12:41de la présentation du budget,
12:44je pense que,
12:45et qu'en mesure dans quelle solitude
12:47se trouve aujourd'hui la France,
12:49notamment en Europe,
12:50notamment avec l'Allemagne,
12:51je me suis dit que ce défaut de pédagogie,
12:54de ne pas avoir expliqué aux Français
12:57la menace à laquelle ils venaient d'échapper,
13:00a été une grosse erreur,
13:02a été une lourde erreur.
13:03Ça, c'est la première chose qui m'a frappé.
13:05Il ne s'est pas expliqué, d'ailleurs,
13:06il ne s'en est pas expliqué
13:07pourquoi est-ce qu'il n'avait pas souligné,
13:09pourquoi il n'avait pas assez bien fait savoir
13:12à côté de quoi nous étions passés,
13:14pour que 15 ans après,
13:16on se retrouve dans la même situation,
13:17près de 20 ans après.
13:18Et sur l'international ?
13:20Sur l'international...
13:21Parce qu'à un moment,
13:22on n'a pas de politique étrangère,
13:23vous avez eu des mots assez rudes.
13:25Non, je trouvais qu'il avait été très ferme,
13:27assez clair,
13:28il connaît bien le Moyen-Orient,
13:30il connaît les acteurs du drame.
13:32Il avait des relations médiocres
13:34avec Benjamin Netanyahou,
13:36mais il reconnaît le droit d'Israël à se défendre
13:38et jusqu'au bout,
13:39il ne se paye pas de mots.
13:41Il sait que la guerre,
13:42à quel point la guerre est une horreur
13:44et que ceux qui la déclenchent
13:47doivent en assumer ensuite les responsabilités.
13:51Donc, c'était bien, c'était intéressant.
13:53Ce qui est intéressant
13:54et ce que disait aussi notre ami Gauthier,
13:56c'est qu'il dit des choses avec clarté
13:59et qu'effectivement,
14:00pour dire les choses simplement,
14:02je pourrais dire la même chose
14:03s'il y avait une personnalité à gauche
14:05qui existe de l'ancien temps,
14:07on a baissé le niveau.
14:09On peut dire ça quand même.
14:10On a baissé le niveau.
14:11Quand on sort d'une heure d'interview
14:13avec le président de la République,
14:15Nicolas Sarkozy...
14:16Non, mais il a le vide, il pense clair...
14:18Voilà, on a baissé le niveau.
14:19Il est quand même très libre de son propos.
14:21On peut ne pas être d'accord, bien évidemment.
14:23Non, non, mais...
14:24Sur bien des choses,
14:25mais on n'est pas au même niveau aujourd'hui
14:27avec ceux qui sont en place.
14:29Avec le gouvernement.
14:30Voilà.
14:31Dire la plus large possible.
14:33On a des types très intelligents au pouvoir, vous savez.
14:35On a des types très intelligents.
14:37Très remarquables.
14:38Le problème, c'est qu'ils ne sont pas libres de leur propos.
14:40Oui, parce que l'intelligence, moi,
14:42je veux des gens courageux.
14:44D'ailleurs, c'est très intéressant
14:45ce qu'il a dit sur Didier Migaud.
14:46Quand il disait
14:47Didier Migaud ne dit pas ce qu'il pense,
14:48mais ce que son administration lui dit de dire.
14:50Sinon, il va se fâcher avec toute la magistrature.
14:52Donc, surtout pas se fâcher avec les magistrats.
14:54C'était très intéressant.
14:55Et avec Franck Linter.
14:56Oui, oui, oui.
14:57Il faut mener le...
14:58Oui, non, mais c'est bon.
15:00Les médias sont un surmoi pour tous ces gens.
15:04Très juste.
15:05Belle expression.
15:06Oui, merci.
15:07La psychanalyse est arrivée.
15:09Ce n'est pas un surmoi, d'ailleurs,
15:10parce qu'ils ne pensent même pas ça.
15:11Ils ont la trouille.
15:13Oui.
15:14Voilà, parce qu'en privé, voilà.
15:16Et c'est la posture.
15:17Il y a deux mots qui sont importants
15:18pour tous ces gens-là.
15:19La posture.
15:20Oui.
15:21Et la trouille.
15:22Et la trouille.
15:23Vous avez raison.
15:24On ferme la parenthèse.
15:25On revient sur, effectivement,
15:26ta eau.
15:27Et cette première victime qui s'est exprimée
15:29pose le problème de la récidive.
15:31Et je voulais qu'on voit le sujet
15:32de Corentin Allonzio.
15:35Allonzio, pardon.
15:37Corentin Allonzio.
15:38Parce que, comment on prévient ?
15:39Et là, vous pourrez peut-être
15:40nous donner des pistes,
15:41Georges Fenech.
15:43Il vous en a donné,
15:44M. Sarkozy, tout à l'heure.
15:45Oui.
15:46Il ne vous a pas échappé
15:47qu'il est parti.
15:48Donc, peut-être que maintenant,
15:49vous pouvez prendre le flambeau.
15:50Quel regret.
15:51Oui, bien sûr.
15:52Bon.
15:53Vous êtes en pleine forme,
15:54Georges, ce matin.
15:56Qu'est-ce que vous faites là ?
15:59Vous ne voulez pas nous donner
16:00les pistes ?
16:01Ah bon, vous allez nous donner
16:02les pistes.
16:03C'est le Fenech Snoopy, ce matin.
16:09Voyons le sujet de Corentin Allonzio.
16:14Je n'arriverai pas à défendre
16:15un client si j'avais la conviction
16:16qu'il recommencerait.
16:18Ces mots, ce sont ceux
16:19de l'avocate d'Etat,
16:20suspect numéro 1 du viol
16:21et du meurtre de Philippines.
16:23La récidive devient
16:24de plus en plus fréquente en France.
16:26Mais est-ce évitable ?
16:27Pour maître Pierre-Henri Bovis,
16:28la justice doit être plus efficace.
16:30Il faut déjà une systématicité
16:32de la peine
16:33et que la peine tombe
16:35quasi automatiquement.
16:36La récidive, c'est la réinsertion,
16:38c'est le suivi,
16:39le suivi, les soins,
16:41c'est la surpopulation carcérale.
16:43Évitez d'avoir un condamné
16:47plongé dans une prison
16:50qui est beaucoup trop peuplée.
16:52Pour éviter la récidive,
16:53la justice peut imposer
16:54un suivi psychologique
16:55à la sortie de prison.
16:56Mais les psychiatres
16:57se heurtent eux aussi
16:58à certaines limites.
16:59La difficulté, c'est que
17:00lorsqu'un patient tire bénéfice
17:03de sa situation,
17:05il n'a pas spontanément
17:07envie de se faire soigner.
17:08Ils n'ont pas envie
17:09de venir très souvent,
17:10que lorsqu'ils prennent rendez-vous,
17:12eh bien, il y a toujours
17:13de bonnes raisons
17:14pour qu'ils annulent.
17:15Et beaucoup font vraiment
17:16le minimum
17:17pour satisfaire
17:18aux obligations administratives.
17:19Selon l'INSEE, en 2019,
17:2140 % des personnes condamnées
17:23étaient en état de récidive
17:24ou de réitération.
17:26Georges Fenech,
17:27est-ce qu'on peut faire
17:28quelque chose
17:29pour que ça ne se reproduise plus ?
17:30Parce que cet homme
17:31avait pris quasiment
17:32le maximum de la peine.
17:34On sait depuis très longtemps,
17:36depuis le XVIIIe siècle,
17:38avec le grand criminologue italien
17:40Cesare Beccaria,
17:42que ce n'est pas le montant
17:43de la peine
17:44qui impressionne le délinquant,
17:46c'est la certitude
17:48qu'il effectuera sa peine.
17:49Or, aujourd'hui,
17:50les peines sont peu ou prou,
17:51voire pas du tout exécutées.
17:53Donc, le délinquant,
17:55d'habitude,
17:56le récidiviste,
17:57s'il voulait,
17:58il n'a pas peur.
17:59Là, ce n'est pas le cas.
18:00Il est allé quasiment
18:01au bout de sa peine.
18:03Il avait déjà été condamné
18:04une précédente fois aussi.
18:06Il me semble bien, si.
18:07Oui, il a fait cinq ans.
18:08Il avait déjà...
18:10Non, non, non.
18:11Il est arrivé en 2019 en Espagne,
18:14il est arrivé quelques semaines
18:15plus tard en France,
18:16il viole en 2019,
18:18et il est condamné
18:19tout de suite après.
18:20Alors, je suis obligé
18:21de vous interrompre à 9h23
18:22parce que je dois faire
18:23le passage d'antenne
18:24avec notre ami Thomas Hill,
18:25qui est là, cher Thomas.
18:26Absolument.
18:27Bonjour, Pascal.
18:28Vous allez bien ?
18:29Je n'ai pas entendu
18:30le président Balladur.
18:31Quoiqu'il n'est pas président,
18:32d'ailleurs.
18:33Nous vous demandons
18:34de vous arrêter.
18:35Nous vous demandons
18:36de vous arrêter.
18:37Ah, ça, c'est pas mal.
18:38Je vais travailler encore un peu,
18:39mais il y a quelque chose.
18:40Non, mais refaites-le,
18:41parce que ça va peut-être
18:42nous servir de jingle
18:43pour les prochains jours.
18:44Nous vous demandons
18:45de vous arrêter.
18:46Encore.
18:47Nous vous demandons
18:48de vous arrêter.
18:49Je ne peux pas être plus clair,
18:50Monsieur Proulx.
18:51Bon, écoutez, merci.
18:52Merci, Pascal.
18:53Et on va vous écouter,
18:54évidemment, jusqu'à 11h
18:55sur Euronews.
18:56À tout à l'heure.

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