• il y a 2 mois

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce lundi, il s'intéresse à l'hommage prévu à travers une minute de silence dans les établissements scolaires en mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard.

Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure d'épreuve ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:11Je l'avoue et je le regrette, la cérémonie d'hommage hier à Dominique Bernard, le professeur
00:17de lettres assassinée à Arras, le 13 octobre 2023, m'a mis mal à l'aise. Non pas qu'il y eût des
00:25fleurs, des chants, des textes pour évoquer sa mémoire, mais parce que tout n'est pas dit. J'aimerais
00:31qu'on nomme la cause de la mort de Dominique Bernard et qu'on la nomme précisément. Ce n'est pas la
00:37liberté d'expression qui a tué Dominique Bernard, c'est l'islamisme. Certains ont déclaré la guerre
00:43à l'Occident et donc à la France. Ils rêvent d'imposer une nouvelle société et nous répondons
00:48à ces terroristes avec des fleurs et de la musique de chambre. Le maire d'Arras, Frédéric Le Turc a
00:55conclu hier son intervention en citant Antoine de Saint-Exupéry. Si tu diffères de moi mon frère,
01:01loin de me léser, tu m'enrichis. Je voudrais dire à monsieur Le Turc que le terroriste ne
01:08m'enrichit pas, que l'islamisme ne m'enrichit pas. Je vois dans ce discours lénifiant les raisons
01:15de notre échec. Monsieur Le Turc ne pose pas le bon diagnostic, il soigne un cancer du pancréas
01:21avec des bonbons à la menthe. Le ministre de l'éducation nationale demande aujourd'hui qu'une
01:28minute de silence soit observée. Elle le sera sur la base du volontariat. L'état n'a pas les moyens
01:34d'imposer dans tous les établissements un temps de recueillement. Ce sera au bon vouloir des
01:38proviseurs et des professeurs. Certains hésiteront sans doute, d'autres feront semblant. La bataille
01:44contre l'islamisation de la France, du port du voile dans les cours jusqu'à la difficulté d'évoquer
01:50certains sujets dans les classes, ne fait que commencer. Il est 9h, Chana Lusso.
01:569h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:08Bonjour Pascal, bonjour à tous. Gabriel Attal juge qu'une nouvelle loi immigration n'est pas
02:13totalement prioritaire. Ce sont ses mots. Selon l'ancien Premier ministre, faire une loi pour une
02:18loi n'a pas de sens. Il reconnaît en revanche que tous les décrets de la loi de Gérald Darmanin ne
02:22sont pas encore appliqués. Ses déclarations font suite à l'annonce de la porte-parole du
02:26gouvernement hier de l'examen d'une nouvelle loi immigration dès le début de l'année prochaine.
02:31Une minute de silence sera organisée aujourd'hui dans tous les collèges et lycées de France,
02:36en hommage à Dominique Bernard et à Samuel Paty, tous les deux assassinés par des islamistes. Un
02:42temps de réflexion avec les élèves pourrait également être organisé, selon la volonté des
02:46proviseurs et des enseignants. Michel Barnier se rendra à Conflans-Saint-Honorin, cet après-midi,
02:51où enseignait Samuel Paty. Et puis le témoignage bouleversant de la mère de Lola, deux ans après
02:57le meurtre barbare de sa petite-fille, par une Algérienne sous EQTF. Dans le Figaro, elle se
03:02confie pour la première fois. Elle dit que toute sa vie a volé en éclats. Elle a perdu sa fille,
03:07mais aussi son mari, mort de chagrin, un an plus tard. Elle n'arrive plus à travailler. Elle
03:12exprime également sa colère. Lola n'aurait jamais dû mourir, car Dabiabé n'aurait jamais dû être
03:17en France. Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal. Merci beaucoup, Chana
03:22Alousteau. Nous sommes avec Élisabeth Lévy ce matin, avec Georges Fenech, avec Nathan Devers,
03:26avec Philippe Guibert et avec Gauthier Lebrecht. On sera tout à l'heure avec Olivier Gouin et Anne
03:30Fulda, je vous le dis, parce que ça va être un moment tout à fait particulier, qui a écrit
03:35un invincible, derrière le sourire, le combat d'une vie. Et je vous montre tout de suite ce livre,
03:39parce que cet homme mène un combat contre la maladie de Charcot. Il sera avec nous à 10h. Je
03:44voulais donc qu'on revienne sur cette cérémonie d'hier. Et tout le monde est un peu... Quoi,
03:49tout le monde ? On hésite à dire les choses. Et ce qui me frappe, on hésite à dire les choses dans
03:55l'espace médiatique, comme toujours. Tous les gens qui regardaient ça hier éprouvaient une
03:59sorte de malaise, me semble-t-il. Pire. Parfois pire, une sorte de malaise. Mais en même temps,
04:04il faut respecter ce qu'a souhaité la famille, sans doute. C'est quand même extrêmement important
04:11de le rappeler. Donc c'est une cérémonie d'hommage. Mais pourquoi malaise ? Parce qu'on a le sentiment
04:17qu'on combat l'islamisme avec de la musique de chambre, pour le faire coup. Avec évidemment,
04:24je comprends bien qu'il y a quelque chose d'un poil caricatural dans ce que je dis. J'en suis
04:28bien certain. Mais il y a quand même cette perception-là, cette petite musique, si j'ose
04:33dire. Alors je voulais qu'on voit le sujet d'Alice Sommerer. On verra d'ailleurs votre tweet. Je peux
04:37tout de suite montrer votre tweet, d'ailleurs, si vous voulez, Elisabeth Lévy, parce que vous avez
04:41été la plus virulente sur ce sujet. J'ai cité le maire d'Arras. En hommage à Dominique Bernard,
04:47le maire d'Arras délivre un discours capitulaire à base de vivre ensemble et de différence,
04:51qui nous enrégit pendant qu'une artiste dessine des coeurs sur la toile. Je pense que dans ce
04:57tweet, on voudrait du Churchill. Le monde est plein d'idées chrétiennes devenues sottes. Et on a
05:03du maire Thérésa pour les nuls. Vous traduisez ce que... J'ai aucun sondage ce matin. Vous traduisez
05:10ce que 80% des gens pensent. Au fond, personne ne le dira dans l'espace médiatique, parce que tout
05:16le monde a un peu peur. Tout vous dire, voilà, on a un peu peur. Je ne comprends pas, en fait, la volonté
05:20de la famille. Mais allez-y, pardon. La volonté, il faut l'entendre. Mais c'était quoi, la volonté de
05:25la famille ? C'était qu'il n'y ait pas de politisation. Mais désigner l'islamisme, ce n'est
05:28pas encore une politisation. Mais j'entends ce que vous dites. J'entends ce que vous dites. Mais
05:35surtout, ce qui me... Et c'est peut-être pour ça que CNews a une certaine, comment dire, écoute,
05:41audience. C'est que nous ne faisons simplement que traduire ce que beaucoup de gens pensent à
05:46travers cette cérémonie. Beaucoup. Alors qu'hier soir, évidemment, tout le monde est sur un autre
05:51registre. Alors voyons le sujet d'Alice Sommerer. En hommage aux professeurs assassinés, une minute
05:59de silence est organisée au niveau national dans les collèges et lycées aujourd'hui. Une cérémonie
06:04qui pourrait être compliquée à mettre en place, selon les enseignants. La situation va être très
06:08très différente d'une école à l'autre. Il y a des écoles où ça ne posera pas de problème et des
06:13écoles où cela posera problème. Des élèves vont soit faire des provocations, soit participer
06:20en traînant les pieds à cet hommage. Dans un entretien à la Tribune dimanche, la ministre de
06:26l'Éducation nationale rassure et annonce une baisse très nette du nombre d'atteintes à la laïcité dans
06:30les établissements scolaires à la rentrée 2024, par comparaison avec l'année précédente. Mais les
06:35enseignants, eux, demandent plus d'actions concrètes. C'est bien joli, des minutes de silence, c'est bien
06:40joli, des hommages, mais ça vient après. Nous, ce qu'on aimerait, je pense, sur le terrain, c'est
06:45de vraies actions, c'est-à-dire qu'on arrête avec le pas de vague. Quand un professeur tire la sonnette
06:50d'alarme, on l'écoute, on le soutient, on met en place de vrais projets d'éducation qui remettent
06:58le savoir au centre de tout, parce qu'en l'état, c'est l'obscurantisme qui triomphe, qu'on puisse,
07:03comme vous dites, étudier tout sereinement dans tous les quartiers, sans se censurer. Désormais,
07:09un professeur menacé obtient la protection fonctionnelle dans 100% des cas. 4000 agents
07:14du ministère en ont bénéficié l'année dernière. Alors, évidemment, la phrase qui pose, qui fait
07:20polémique, à mon sens, c'est la phrase de Frédéric Leturc, qu'on va entendre, « si tu diffères de
07:26moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis ». Moi, je ne veux pas entrer en polémique avec
07:30monsieur Leturc, mais je lui répète que le terroriste ne m'enrichit pas. Il est très différent
07:35de moi, il ne m'enrichit pas, le terroriste. Écoutons monsieur Leturc. Je terminerai par cette
07:41phrase de Saint-Exupéry, qui donnera le ton des prochains mois. « Si tu diffères de moi,
07:47mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis ». Vive l'école, vive la vie, vive la République et
07:55vive la France. Moi, je trouve que c'est désolant. Je trouve que d'arriver aujourd'hui à dire ça,
08:01avec ce qui se passe en France, ce message-là, je le trouve désolant. Nathan Devers. Je suis
08:07d'accord avec vous et d'autant plus d'accord qu'en l'occurrence, Saint-Exupéry, ce n'est pas
08:10l'humanisme mou. L'humanisme défendu par Saint-Exupéry, c'est une position radicale
08:14qui vise des ennemis. Et ce n'est pas pour rien que Saint-Exupéry est mort au combat et qu'il a
08:18combattu les ennemis de son humanisme. Et là, en l'occurrence, il était tout à fait possible de
08:22rendre hommage à Dominique Bernard comme cela a été fait. Dominique Bernard, figure sublime,
08:27le meilleur de ce que l'éducation nationale française incarne. Vous avez lu l'article
08:30« Dans le monde » sur son cabinet de lecture, sur les tapissés de livres, des plafonds jusqu'au
08:35sol, tout en nommant l'ennemi. En l'occurrence, l'ennemi qui nous désigne, l'ennemi qui nous
08:39nomme, ce n'est pas nous qui avons décidé, en quelque sorte, de déclarer la guerre à l'islamisme.
08:43Pourquoi c'est très important de nommer l'ennemi ? Parce que là, c'est une question de symbole.
08:46Ce monsieur qui a tué Dominique Bernard, il voulait tuer un professeur d'histoire et il a
08:50tué un professeur de français. C'est ça qu'il détestait. C'était la littérature, l'amour des
08:54livres, l'amour de la pluralité, l'amour de la curiosité, l'amour du corps et l'amour de l'histoire.
09:00Pourquoi aucun homme politique ne parle comme vous ?
09:05Je ne sais pas. Mais en tout cas, vous avez raison de cette quête des gens qui ont une forme de frilou.
09:08Pourquoi ? J'ai une hypothèse. Parce que ce que dit Nathan est l'évidence.
09:12Et alors, pourquoi personne ne le dit ?
09:14Parce qu'on a du mal à concevoir qu'on est des ennemis. On pense qu'on est tellement gentils,
09:20qu'on est tellement pour l'égalité et la liberté qu'on n'arrive pas à imaginer qu'on est des ennemis.
09:27Et donc, on n'arrive pas à concevoir que l'islamisme soit un ennemi. Voilà, c'est tout.
09:33On a un angle mort dans notre conception contemporaine, c'est le fanatisme religieux.
09:38Et celui de l'islamisme tout particulièrement. On n'arrive pas à comprendre ça parce qu'on est
09:43sortis de ça. Tous les fanatismes religieux n'ont pas eu le bilan de mort.
09:46C'est pour ça que je parle de l'islamisme, évidemment.
09:50D'abord, on a peur, tout simplement. On a peur de la réaction des médias. On a peur d'être traités d'islamophobes.
09:58On a peur d'être traités de racistes. C'est tout simplement cela.
10:01Et par ailleurs, comme on pense... Parce que les solutions ne sont pas simples.
10:06Il faudrait mener le combat. Moi, c'est ça que je voulais dire. C'est ça que les Français attendent.
10:10C'est pas des discours mous du genou, bébêtes sur le vivre ensemble que plus personne ne croit.
10:16C'est un discours de combat. Or, comme personne ne veut mener ce combat, on est en face...
10:22C'est sûr que c'est plus facile pour M. Le Turc de dire ça dans les médias.
10:27Parce qu'il n'y aura pas de problème. Tout le monde dira que c'est formidable.
10:30Vous ne faites pas de l'islamisme un fonds de commerce. Bravo, monsieur.
10:35Moi, j'ai entendu ça ce week-end. Il se trouve que j'ai fait un papier dans le journal du dimanche.
10:39J'ai entendu deux, trois personnes qui m'ont dit, tu fais un fonds de commerce de cela.
10:44Fonds de commerce, c'est comme ça. Il y a effectivement, dans toutes les périodes difficiles,
10:49il y a les collabos, peut-être dans toutes les périodes, et puis il y a ceux qui essayent de résister.
10:54Tout simplement, je ne veux pas faire d'analogie, mais ça me paraît étrange.
10:58Donc, c'est très facile pour M. Le Turc. Il n'aura aucun souci.
11:01Moi, je partage entièrement, croyez bien.
11:05Tout le monde partage, mais personne ne lui dit.
11:08M. Le Turc peut répondre, bien sûr. S'il souhaite venir demain matin sur ce plateau, il peut venir.
11:13Mais il ne viendra pas.
11:14Ce qui me rassure quand même, et Dieu sait si je suis critique habituellement contre un certain laxisme judiciaire,
11:21c'est qu'en matière de lutte contre le terrorisme, la justice ne fait pas dans la dentelle.
11:25Souvenez-vous de tous les procès qui ont eu lieu, notamment celui du Bataclan.
11:29Les peines sont tombées. Il y a eu des procès formidables.
11:33Donc là, avec le parquet national anti-terrorisme, etc., on a quand même réagi.
11:37Ce n'est pas le sujet.
11:38J'entends bien, mais ces discours...
11:40Si ça vous entendez bien, ce n'est pas le sujet.
11:42Le sujet, c'est l'islamisation de la France.
11:44On le combat. Je ne dis pas l'islamisation de la France.
11:47C'est le fait qu'on ne résiste pas.
11:49Le sujet, c'est les revendications identitaires liées à un mode de vie
11:55que certains veulent imposer sur le territoire de France.
11:58C'est parfois le foulard. C'est le menu halal dans une cantine.
12:02Je peux vous citer beaucoup de cas.
12:04C'est l'islamisation de la France dans certains cas.
12:07C'est ça, le sujet.
12:09C'est le sujet.
12:15Évidemment, vous avez entièrement raison sur ces revendications
12:19et qui vont jusqu'à la violence du terrorisme.
12:22Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est que face à ça,
12:26ceux qui ne sont pas musulmans, ni encore moins islamistes,
12:30ne prennent pas assez conscience du danger
12:33et de ce que ça représente comme régression pour la société française.
12:36Enfin, c'est au-delà de la régression,
12:38puisque c'est une remise en cause de tout ce qui a fait notre société.
12:41Et donc, c'est encore plus que l'islamisation,
12:44c'est vraiment cette molesse qui m'inquiète.
12:48Anne Genetek, je ne trouve pas, pour le moment, sur ces sujets,
12:52pareil, qui ne dit pas les choses.
12:54Personne ne dit...
12:56Madame Anne Genetek n'a pas dit, à Tourcoing,
12:59le souci, c'est l'islamisation en marche de la société française.
13:03Non, pas l'islamisation en marche.
13:05La revendication identitaire liée à l'islamisation.
13:08Voilà. Elle ne veut pas dire ça.
13:10Donc, on parle d'autre chose.
13:11En fait, on fait du bruit avec sa bouche,
13:13mais on ne parle pas du vrai sujet.
13:15Écoutons Madame Anne Genetek, qui a pris la parole sur Instagram.
13:19Là aussi, elle ne dit pas les choses.
13:21C'est à base de volontariat, la minute de silence.
13:25Oui.
13:26C'est à base de volontariat ?
13:27Oui.
13:28Vous n'êtes pas obligé ?
13:29Non, vous ne pouvez pas l'imposer.
13:31Vous ne pouvez pas l'imposer.
13:32L'État ne peut pas l'imposer, c'est le chef d'établissement.
13:34C'est le chef d'établissement qui fait ce qu'il veut.
13:36Vous pensez que dans des établissements,
13:38aujourd'hui, dans toute la France, il y aura une minute de silence ?
13:41Est-ce qu'on prend de l'acheté ?
13:42Parce que l'État se défausse sur les banquiseurs et les professeurs.
13:45Si on n'est pas capable de faire une minute de silence,
13:47les victimes du terrorisme...
13:48Mais on n'est pas capable.
13:49Mais on n'est pas.
13:50Mais vous dérouverez.
13:52C'est incroyable.
13:53Exactement.
13:54Écoutons Madame Anne Genetek,
13:57et on va appeler Lisa Kamen-Herzig,
14:03qui va m'expliquer tout ça,
14:04qui me l'a dit tout à l'heure en rentraînement.
14:06Tu ne peux pas imposer ça.
14:07Tu n'as pas le droit.
14:08D'ailleurs, ce n'est même pas dans les textes.
14:10L'État ne peut pas imposer ça.
14:11Ils l'ont fait.
14:12On l'a déjà fait.
14:13On l'a déjà fait.
14:14Écoutons Madame Anne Genetek.
14:16Une minute de silence sera observée
14:18en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard,
14:20deux professeurs sauvagement assassinés en 2020 et 2023
14:23pour avoir défendu la liberté d'expression.
14:25C'est en leur mémoire que je souhaiterais que vous vous recueilliez
14:27aux horaires et conditions définis par vos équipes éducatives.
14:30Dans la même semaine, un moment d'analyse et de réflexion
14:32pourra vous être proposé par vos professeurs
14:34pour prendre du recul et discuter sur ces événements.
14:36Le rôle de Samuel Paty et Dominique Bernard,
14:38comme pour tous vos professeurs,
14:39était de forger l'esprit critique de leurs élèves
14:41en les confrontant aux faits, aux opinions et aux analyses.
14:43L'hommage doit être à la hauteur du traumatisme subi
14:46et digne des valeurs et des principes de notre pays.
14:48Je sais pouvoir compter sur vous.
14:50Nous ne devons jamais oublier Samuel Paty et Dominique Bernard.
14:54Lisa Kamen-Herzig est avec nous.
14:57Elle est professeure des écoles.
14:58Bonjour Madame.
14:59Et si vous qui me disiez ça tout à l'heure,
15:01et je voulais que vous me le confirmiez,
15:03cette minute de silence est à base de volontariat,
15:07je ne dis pas de sottise.
15:10Il y a une minute de silence
15:12qui est définie par la loi en France,
15:14c'est celle pour l'armistice du 11 novembre.
15:16Pour imposer quelque chose à des écoles,
15:19à des institutions, quelle qu'elle soit,
15:20il faut une base légale.
15:22Or, un texte publié sur EduSchool,
15:25qui est le site de l'Éducation nationale,
15:27ou même un discours de Madame Gentay,
15:28n'est pas une base légale.
15:30La question c'est...
15:31Si vous voulez, il y a deux choses qui luttent.
15:33C'est l'autorité hiérarchique,
15:35donc normalement un fonctionnaire est censé obéir
15:38aux ordres qu'on lui donne,
15:39encore faut-il que ce soit formulé sous forme d'un ordre,
15:42et la liberté de conscience.
15:44Et ces deux principes peuvent lutter.
15:47Il y a des jurisprudences là-dessus,
15:48mais qui sont parfois contradictoires.
15:50Donc on s'imagine bien que l'État ne va pas s'engager
15:53dans des procès contre des professeurs
15:55qui n'auraient pas respecté cette minute de silence.
15:58Par ailleurs, il y a une question de mise en œuvre dans la réalité.
16:01Il faut savoir que l'année dernière, en 2023,
16:03la minute de silence a donné lieu à plus de 500 incidents.
16:08Alors c'est des élèves qui parfois juste ricanent
16:11ou crient à la haque-barre,
16:13mais c'est aussi parfois des menaces de mort
16:14envers le professeur qui est lui-même
16:15en train de demander le respect de la minute de silence.
16:18Donc il y a aussi un principe de réalité.
16:20Madame Gentay voit bien que l'ordre public
16:22n'est pas respecté dans les établissements scolaires.
16:24Elle ne peut pas demander aux enseignants
16:25de le faire respecter à la place de l'État.
16:28Il y a également des établissements
16:30où il y a une domination politique parfois
16:33qui peut exister avec des professeurs
16:35qui ont un engagement auprès de la France insoumise.
16:38Est-ce que ça existe ?
16:40Bien sûr.
16:41Il y a un grand nombre d'enseignants
16:43qui sont très politisés,
16:45très orientés plutôt à gauche.
16:47On estime à peu près à 20-25% le vote enseignant
16:50pour la France insoumise.
16:51Il y a cette histoire de minute de silence.
16:53Après, il était question d'organiser
16:55des débats dans les écoles.
16:57Mais à qui confie-t-on ces débats ?
17:01Je fréquente beaucoup les blogs d'enseignants,
17:03les sites internet, etc.
17:04Ce que je vois, c'est que ces débats
17:06sont plutôt orientés vers la question
17:09comment ne pas faire d'amalgame
17:11entre l'islam et l'islamisme,
17:13entre l'islam et le terrorisme,
17:15plutôt que sur la liberté d'expression.
17:17Ces minutes de silence ou ces débats
17:20sont récupérés pour débattre d'autres choses
17:23que le sujet qui nous intéresse,
17:25c'est-à-dire la liberté d'expression
17:27et la possibilité pour les professeurs
17:29d'exercer leur métier dans de bonnes conditions,
17:31en sécurité et dans le respect de la loi.
17:34Merci beaucoup Lisa Kamenirzig.
17:36On peut vous écouter régulièrement.
17:37Je voulais vous avoir ce matin
17:39uniquement sur ce sujet
17:41de la minute de silence.
17:43Vous avez cours peut-être ce matin ?
17:44Vous êtes professeure des écoles ?
17:46Juste un point sur la minute de silence.
17:49Je suis professeure des écoles primaires.
17:51C'est vrai qu'il y a des écoles primaires
17:53où l'enseigneur n'est, entre guillemets,
17:55obligatoire.
17:56Encore une fois, la ministre parle au futur,
17:58mais il n'y a pas de base d'égal
17:59dans les collèges et des lycées.
18:01Ce n'est pas le cas dans les écoles primaires.
18:03On imagine bien que faire respecter
18:05une minute de silence à des élèves de 4 ans
18:07sur des sujets comme ça, c'est très compliqué.
18:09Pour ma part, je travaille à mi-temps.
18:11Je travaille les jeudis et vendredis,
18:13puisqu'un mi-temps d'enseignant,
18:14c'est deux jours d'enseignement.
18:15Je sais que je fais des envieux,
18:17mais je travaille à mi-temps.
18:18Didier, le maire que vous connaissez,
18:20qui était le professeur de Trappes,
18:22qui avait été menacé si longtemps.
18:26En 2021, et même plus tôt,
18:28puisque j'avais alerté dès 2018
18:30avec Jean-Pierre Robin,
18:32le président de la République,
18:33de la situation d'abandon
18:35dans laquelle mes élèves se trouvaient,
18:37c'est-à-dire qu'ils étaient livrés
18:39finalement aux islamistes,
18:41et la République ne les a pas protégés.
18:43Le climat dans certains lycées
18:45peut être terrible,
18:47soit parce qu'il est hostile
18:49à ceux qui défendent
18:51les principes de la République,
18:52et donc la liberté des élèves.
18:54Je le rappelle que c'est pour défendre
18:58cette liberté que nous travaillons.
19:00Nous travaillons à éveiller en eux
19:02la liberté de penser par l'instruction,
19:04par l'exercice du jugement.
19:07Donc nous avons une partie
19:10qui n'est pas négligeable du corps enseignant,
19:13qui est acquise à la cause,
19:16mais je crois que c'est une constante
19:18dans notre pays,
19:20d'une partie de la petite bourgeoisie éduquée
19:23qui a toujours été du côté
19:25des totalitarismes.
19:28Est-ce que vous disiez d'ailleurs
19:30ce qui s'est passé à Tourcoing
19:31avec des professeurs ?
19:32Une dizaine.
19:33Une dizaine qui...
19:35Qui ont reproché à leurs collègues
19:37d'avoir demandé à cette jeune femme
19:39de retirer son voile.
19:40Et c'est vrai, il y a 25% des profs
19:42qui votent LFI.
19:43D'autres ne le comprennent pas.
19:44Jean-Luc Mélenchon,
19:45pas un tweet hier pour rendre hommage
19:46à Dominique Bernard.
19:47Pas un, pas une parole.
19:49Et puis on connaît la volonté
19:51de toujours plus d'immigration
19:52de la part de la France insoumise
19:53parce que dans l'histoire
19:54très précise de Dominique Bernard,
19:55c'est une famille qui aurait dû
19:56être expulsée, on le rappelle,
19:58et qui ne l'a pas été grâce
19:59à la circulaire valse
20:00que Bruno Retailleau veut remettre
20:02en cause aujourd'hui.
20:03Ce n'est pas la circulaire valse.
20:04Si, c'est la circulaire valse.
20:05En fait, il y a eu une...
20:07C'est pour ça que Bruno Retailleau
20:08revient dessus.
20:12Pour empêcher l'expulsion de la famille.
20:15Grâce à la circulaire valse.
20:16L'État a été faible.
20:17L'État a cédé, malheureusement.
20:18Ce qui est intéressant,
20:19c'est les mots.
20:20Emmanuel Macron,
20:21un an après l'attentat islamiste
20:22de la cité scolaire d'Arras,
20:24nous nous souvenons de Dominique Bernard.
20:26Donc là, il n'y a pas d'ambiguïté.
20:27Il cite le mot.
20:28Son courage, son combat,
20:29son amour du métier de professeur,
20:30le plus beau qu'il soit.
20:31Mais le mot islamiste est cité.
20:34Bruno Retailleau, il va plus loin.
20:36À Arras, nous sommes venus
20:37rendre hommage à Dominique Bernard.
20:38Nous sommes aussi venus dire
20:40notre détermination à combattre
20:41cette idéologie meurtrière.
20:44Donc lui, il dit les choses.
20:45C'est une véritable guerre
20:47que mène sur notre sort
20:49l'islamisme politique.
20:50Il dit les choses.
20:52Et il a raison.
20:53M. Darmanin le disait aussi.
20:54Je ne dis pas qu'il ne le dit pas.
20:55Je dis que Bruno Retailleau
20:56dit les choses.
20:57Mais c'est tout.
20:58Il a raison.
20:59Oui, bien sûr qu'il a raison.
21:01Marine Le Pen dit les choses.
21:04Et il y a un an,
21:06Dominique Bernard a été tué
21:07par un terroriste islamiste.
21:10Bon, mais voilà.
21:12Thomas Porte, d'ailleurs,
21:13il y a un an,
21:14le professeur Dominique Bernard
21:15a été assassiné par un terroriste.
21:17C'est déjà différent.
21:18Ben oui.
21:19C'est d'accord.
21:20Remarquez, c'est déjà bien
21:21qu'il mette le mot terroriste.
21:22Ils n'osent pas le mettre
21:23pour le Hamas.
21:24Oui, mais je suis d'accord avec vous.
21:26Attendez, je termine.
21:27Je vous donne la parole après.
21:28Pensez pour ses proches,
21:29ses collègues, élèves,
21:30ainsi que toute la communauté éducative.
21:32Mais vous voyez comme les mots
21:33en sens Thomas Porte,
21:34c'est pour lui un terroriste.
21:36Ce n'est pas un terroriste islamiste.
21:38C'est pour ça que tout fait sens.
21:40Écoutons Jean-Pierre Robin.
21:43Les responsables politiques
21:45sont évidemment les premiers responsables.
21:48À droite comme à gauche.
21:50À droite comme à gauche,
21:52puisque en 2004,
21:54nous avons remis ce rapport
21:56à François Fillon,
21:58qui était à l'époque
21:59ministre de l'Éducation nationale,
22:01qui l'a enterré.
22:03Et puis ensuite,
22:04d'autres ministres de droite
22:05puis de gauche
22:06se sont succédés
22:07et aucun n'a repris les conclusions.
22:10Tout le monde a mis la poussière sur le tapis
22:12jusque aux attentats Charlie Hebdo
22:15puis du Bataclan,
22:18où là, on s'est aperçu
22:20que l'islamisme était quelque chose
22:23d'extrêmement virulent, dangereux.
22:25Et surtout,
22:26que lorsque les établissements
22:29de l'Éducation nationale
22:30ont dû faire des moments de recueillement
22:32à l'issue,
22:34le lendemain ou le surlendemain
22:36de ces événements,
22:37toute une série d'élèves
22:39ont manifesté leur désapprobation,
22:41voire leur soutien
22:43des criminels, des assassins.
22:45Et là, ça a été
22:47une prise de conscience,
22:49en particulier pour le gouvernement
22:51de Manuel Valls,
22:52qui a lancé une opération
22:54de communication autour des valeurs
22:56de la République.
22:57Mais c'était déjà
22:59dans notre rapport de 2004,
23:00ces incidents,
23:01suite aux attentats
23:03de New York,
23:05de Washington et de Madrid,
23:07avaient eu lieu
23:08dans nos établissements scolaires.
23:09Jean-Pierre Aubin,
23:10qui est ancien inspecteur général
23:11de l'Éducation nationale,
23:12il était au micro
23:13de Pascal Latour-Dupin,
23:15que vous pouvez désormais
23:16écouter sur Europe 1.
23:18Et ça déménage, avec Pascal,
23:20entre 19h et 21h,
23:22le vendredi, le samedi et le dimanche.
23:24Absolument.
23:25Pascal Latour-Dupin,
23:26que je salue.
23:28Je vais saluer également Thomas Hill.
23:30Tout à fait.
23:31Bonjour Pascal.
23:32Et alors, il y a quelque chose,
23:33Thomas, que je voulais dire.
23:34C'est qu'il y a une jeune fille
23:36qui est arrivée, aujourd'hui,
23:38en stage,
23:39parce que c'est les stages de troisième,
23:41qui s'appelle Sarah,
23:42et qui habite la très jolie ville
23:44d'Orvaux,
23:45O-R-V-A-U-L-T,
23:46en 44.
23:47Ah !
23:48Orvaux.
23:49Et ça vous dit quelque chose.
23:50Célèbre.
23:51Célèbre ville d'Orvaux.
23:52Donc, cette jeune fille,
23:53qui a 13 ans, va pouvoir...
23:55Elle a compris qu'il fallait être avec vous
23:56pour faire son stage
23:57de troisième,
23:58que c'est là qu'elle apprendrait
23:59sans doute le mieux.
24:00Voilà.
24:01Qu'elle apprendrait le mieux.
24:02Et donc,
24:03elle est près de vous,
24:04dans le studio,
24:05et nous la salons
24:06et lui souhaitons,
24:07évidemment,
24:08bonne chance.
24:09Encore une fois, bonne chance.
24:10D'ailleurs, on lui souhaite...
24:11Bonne chance.
24:12On lui souhaite bonne chance.
24:13Elle ne travaillait pas avec vous,
24:14parce qu'elle n'y était jamais
24:16jamais.
24:17On lui souhaite
24:18un bon stage.
24:19Et moi aussi,
24:20je vous souhaite un bon stage,
24:21Pascal.

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