• il y a 2 semaines

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce jeudi, il s'interroge sur l'identité du futur Premier ministre qui devrait être désigné assez vite pour remplacer Michel Barnier à Matignon.

Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros, ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 sur CNews, comme tous les jours jusqu'à 10h30.
00:08L'histoire de la Ve République retiendra que le gouvernement Barnier est tombé parce qu'il avait décidé d'indexer les retraites au 1er juillet au lieu du 1er janvier.
00:18Michel Barnier a soigné sa sortie comme il avait réussi son entrée, avec dignité, sobriété.
00:24Marine Le Pen a gagné son bras de fer, pour le meilleur ou pour le pire, l'avenir le dira.
00:29Cette motion de censure éclaircit le paysage pour peu qu'Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de droite qui serait adoubé par Marine Le Pen.
00:38Cet homme ou cette femme ne risque rien et surtout de ne pas être censuré si j'ai bien entendu Gabriel Attal hier.
00:46Jamais son groupe ne mêlera ses voix au nouveau Front populaire ni à la France insoumise.
00:52Ce futur Premier ministre aura donc les mains libres, plus sans doute que Michel Barnier, puisqu'aucune censure ne pèserait sur son action.
01:01Ce matin, Bruno Retailleau a le profil idéal, il est l'unique vainqueur de ces 90 jours.
01:07Les Français ont découvert un homme politique engagé, j'allais dire habité, au verbe haut, à la pensée construite, à la fermeté affichée.
01:15D'autres prétendants sont dans la cour de Matignon, Sébastien Lecornu, l'ami du Président, François Baroin, l'enfant de Jacques Chirac, François Bayrou, le pouli d'or de la Ve République.
01:26Emmanuel Macron parlera ce soir, le voici revenu au centre du jeu.
01:30Il avait dissout l'Assemblée nationale pour éviter une censure du gouvernement à l'automne.
01:35Il a fait un strike. Retour à la case départ et rendez-vous ce soir à 20h.
01:41Chana Lusso.
01:439h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
01:54Bonjour Pascal, bonjour à tous, Michel Barnier remettra sa démission et celle de son gouvernement ce matin à Emmanuel Macron.
02:01Il est attendu à l'Élysée d'ici une heure, démission qui sera vraisemblablement acceptée par le chef de l'État.
02:07L'adoption de la motion de censure hier soir a officiellement fait de Michel Barnier le Premier ministre le plus éphémère de l'histoire de la Ve République.
02:15Et puis vous l'avez évoqué Pascal, autre rendez-vous de la journée, Emmanuel Macron s'adressera aux Français dans une allocution à 20h.
02:23Peut-être va-t-il annoncer le nom de son prochain Premier ministre, qui sait ?
02:27En attendant, vous qui aimeriez vous voir à Matignon ?
02:30Et bien vous êtes 15% à avoir répondu Jordan Bardella dans notre dernier sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.
02:38Bernard Cazeneuve et Lucie Castex arrivent deuxième avec 5%, suivi de Bruno Retailleau.
02:43Et puis malgré la censure du gouvernement, la grève de la fonction publique est maintenue aujourd'hui.
02:49Les syndicats se mobilisent contre des mesures du projet de loi de finances, rendues caduques par le vote d'hier soir.
02:55Alors pourquoi faire ? L'intersyndicale dit vouloir envoyer un message aux parlementaires, mais surtout aux futurs gouvernements.
03:02L'objectif est de leur mettre la pression pour obtenir des moyens supplémentaires.
03:05Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
03:08Merci Shana, Virginie Giraud est avec nous, elle est historienne et on peut l'écouter chaque week-end sur Europe 1.
03:16Merci d'être avec nous. Florian Tardif, que je félicite pour sa vista sur cette affaire.
03:23Olivier Darkigold, qui est avec nous. Vous étiez avec le Président de la République.
03:28Je crois qu'on est tous les deux dans la même barque.
03:30Je vous écoute, vous êtes journaliste politique.
03:35Tant qu'il n'y a pas un membre du RN qui est capable de m'expliquer quel est le gain politique avec cette séquence.
03:42Si les choses se sont éclaircies d'une certaine manière, vous étiez avec le Président de la République en Arabie Saoudite.
03:48Vous nous direz peut-être ce qu'on appelle des offres dans ces cas-là, parce que peut-être que le Président vous a dit des choses.
03:53On a échangé.
03:55Vous avez échangé avec d'autres journalistes, j'imagine.
03:57Avec d'autres journalistes.
03:58Bien évidemment, Philippe Belger est là également, et puis Gérard Carreyrou.
04:01Avant de se plonger dans les réactions du moment, je voulais vous montrer deux ou trois petites choses.
04:07Pour nos amis d'Europe 1, je vais commenter la première image.
04:12C'est The Economist qui a publié à la une de son journal The Economist.
04:19Merde ! Bon, ça veut tout dire.
04:23Vous avez Cécilia Attias, que vous connaissez bien évidemment, qui a écrit
04:32« On a eu le siècle des Lumières, puis un con a dû éteindre ».
04:35Donc ça m'a fait sourire, pour tout vous dire.
04:37Donc j'ai trouvé que c'était assez amusant.
04:41C'est drôle.
04:42Comment ?
04:43C'est drôle.
04:44Oui, bien sûr, et on en a besoin par ces temps-ci.
04:46Et puis Ségolène Royal a également dit qu'elle était candidate.
04:50Et Ségolène Royal, je l'ai joint il y a une minute.
04:54Et elle devrait venir, je l'espère en tout cas, sur notre plateau.
04:59Donc voilà ce que je voulais vous dire pour commencer l'émission.
05:02Les premiers ministres potentiels, Sébastien Lecornu, Bruno Retailleau, François Bayrou.
05:06Alors Roland Lescure, je pense qu'il faut l'oublier, parce qu'il a dit tellement de mal du RN,
05:11qu'à mon avis, il ne serait pas adoubé.
05:13J'ai vu que les Français souhaitaient que ce soit Jordan Bardella,
05:16en tout cas qu'il faisait 15% des suffrages.
05:20Mais comme c'est dernier jour, on va faire un petit tour de table
05:23pour avoir un peu l'édito des uns et des autres sur cette période,
05:27avant d'écouter les réactions.
05:29Et est-ce que vous êtes ce matin dans un état d'esprit différent ?
05:34Pourquoi pas, d'hier matin, est-ce que les choses se sont éclaircies ?
05:37Je disais Marine Le Pen a gagné son bras de fer, pour le meilleur et pour le pire.
05:41Olivier Dartigold.
05:42Concernant François Bayrou et Poulidor, en que t'il était moins populaire, moins appréciée que Poulidor.
05:47Mais Poulidor, c'est vraiment pas méchant de dire Poulidor,
05:52parce que beaucoup de gens aimaient beaucoup Poulidor.
05:54Je pense que les gens aimaient plus Poulidor que François Bayrou.
05:56Ce qui me marque ce matin, c'est la précarisation accélérée
06:04Olivier Dartigold.
06:05Ce qui me marque ce matin, c'est la précarisation accélérée du poste de Premier ministre.
06:09Puisque la personne qui va arriver à Matignon, aura comme feuille de route de tenir jusqu'à juin, juillet prochain.
06:16Pour moi, Marine Le Pen est apparue comme un partenaire politique peu fiable pour le socle commun,
06:22puisqu'elle a fait monter les enchères, ce qu'on appelle le money time, dans la dernière période.
06:28Et donc, y compris, Michel Barnier a été un peu surpris de ça.
06:34Il me semble qu'aujourd'hui, il faut peut-être regarder une autre voie de passage à l'Assemblée,
06:47que de lier son destin à Marine Le Pen.
06:49Je crois que cette solution politique n'existe pas.
06:54Evidemment, on a entendu tout à l'heure M. Lecornu qui souhaiterait que le PS se détache de la France insoumise.
07:01Et les interventions de Boris Vallaud sur ce compromis.
07:04Mais on peut l'écouter tout de suite d'ailleurs.
07:06Ce qui est intéressant ce matin, c'est de bien avoir en tête l'Assemblée Nationale.
07:11L'Assemblée Nationale, le nouveau Front Populaire, c'est 180 voix.
07:14Il y a 66 PS.
07:16Sur ces 66 PS, vous en avez 64 qui doivent leur siège à Jean-Luc Mélenchon.
07:21Alors, ils peuvent trahir.
07:23Il n'y a pas de souci.
07:24Généralement, en politique, on trahit souvent.
07:27Mais je ne suis pas sûr que M. Ford et ses amis ont envie, au mois de juillet prochain,
07:33de ne pas revenir à l'Assemblée Nationale.
07:35Je les vois bien rester près de la France insoumise.
07:37Le PS met une proposition sur la table.
07:39Oui, sur la table.
07:40Sur la table ou sous la table ?
07:42Non, sur la table.
07:43Si vous permettez.
07:46Je vous propose d'écouter M. Lecornu.
07:49J'ai l'impression qu'il rêve un peu, M. Lecornu, mais bon, pourquoi pas.
07:52Écoutons, sur RTL tout à l'heure.
07:55On doit tout faire pour que les socialistes se détachent de la France insoumise.
07:59Je vous dis ça, je ne viens pas de la gauche, mais je suis un républicain.
08:03Je travaille avec la gauche républicaine dans mon département de l'heure.
08:06Et je vois bien que l'histoire sera dure sur cette séquence.
08:11Cette censure automatique préalable du Parti socialiste.
08:15Je pense que la responsabilité de ma famille politique, de là où je viens,
08:18c'est d'effectivement permettre au Parti socialiste d'évoluer dans sa position.
08:23En tout cas, c'est une urgence parce que c'est un parti de gouvernement
08:25qui a donné deux présidents de la République à la France.
08:28Ça, c'est la petite musique de l'Elysée depuis huit jours.
08:31On ne va pas se raconter de salades,
08:33puisque tout le monde a des informations,
08:35ou, j'allais dire, des pressions.
08:38En tout cas, on fait passer des infos.
08:40Bon, la petite musique, c'est de dire
08:42que l'UPS va se détacher et il va pouvoir avoir un candidat venu,
08:46ou de l'UPS ou de Renaissance,
08:48mais en tout cas qui aura l'aval du PS.
08:50Bon, moi, je pense que c'est un rêve.
08:53Le calcul est fait sur la motion de censure.
08:56Tout simplement parce qu'effectivement,
08:58si on additionne les voix du Nouveau Front populaire
09:00plus celles du Rassemblement national et des Alliés,
09:02on arrivait à 330 voix.
09:04Pour voter la motion de censure,
09:06330 voix moins 66.
09:08Vous avez compris que la motion de censure ne passe pas.
09:10Bien sûr.
09:11C'est-à-dire qu'on dit beaucoup que c'est le Rassemblement national
09:13qui avait les cartes en main,
09:15c'est le Rassemblement national et potentiellement les députés PS.
09:19Bon, on va continuer le petit tour de taf.
09:21Simplement, information très importante,
09:23puisque M. Lecornu a dit qu'il refusait l'idée d'être Premier ministre.
09:27Donc ça, c'est quand même une information,
09:29parce que c'est un proche du Président de la République.
09:31C'est faux.
09:32C'est faux ?
09:33Écoutons ce qu'il dit.
09:34Si ce qu'il dit est faux, vous m'étonnez.
09:36Qu'un homme politique mente, ça serait la première fois.
09:38Un, c'est le Président de la République qui nomme,
09:39et puis de toute façon, à chaque remaniement,
09:41effectivement, j'ai le droit à peu près au même refrain.
09:43Vous venez de passer trois jours avec le Président en Arabie Saoudite.
09:47Vous n'en avez pas parlé ?
09:48Non.
09:49Vraiment ? Non, mais vous n'en avez pas parlé du tout ?
09:51Non.
09:52Promis ?
09:53Non, oui, promis.
09:54À chaque remaniement, c'est à peu près...
09:55Mais vous ne dites pas non.
09:56Parce que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
09:58Un peu de dignité aussi dans notre vie politique ne fera pas de mal.
10:02Les gens seraient surpris de voir le ministre des Armées
10:05venir comme ça, discuter de tout ça au micro.
10:08Moi, je suis candidat à rien.
10:10Ah oui, donc ce n'est pas aussi clair que je le disais quand même.
10:12Voilà.
10:13C'est plus...
10:14Donc il ne m'a pas...
10:15C'est pas aussi clair...
10:17Vous voulez que je vous fasse une confidence ?
10:19Oui.
10:20J'ai été avec lui dans un avion pour le suivre pendant une journée.
10:23C'était il y a environ 6-7 mois.
10:25Et on a beaucoup parlé dans cet avion,
10:27puisque j'étais face à lui,
10:28de la situation politique en France.
10:30Et je lui ai dit,
10:31est-ce que ça n'aurait pas été intéressant de vous nommer à Matignon
10:34compte tenu de l'éclatement du paysage politique,
10:37compte tenu du fait qu'il va falloir discuter avec le Rassemblement national
10:40en 2022 ou même en 2023,
10:42puisque effectivement, son nom a plusieurs reprises circulé.
10:45Il m'a répondu...
10:46Florian Tardin.
10:47Cache.
10:48Ca aurait été intelligent de la part du président de la République
10:51de me nommer à Matignon.
10:52Non, non, mais tout à fait.
10:53Donc une fois qu'on l'a entendu,
10:55on comprend que ce n'est pas exactement tel que je l'avais vendu.
10:57Petit tour de table, on terminera par ces messieurs.
10:59Mais Virginie Giraud.
11:01Mais moi, je regarde ça avec l'œil de l'historienne,
11:03c'est-à-dire moins sur l'actualité que sur le temps long.
11:06Et ce que je remarque, c'est que de toute façon,
11:08l'instabilité politique fait partie de l'histoire de France
11:10depuis, à minima, 1789,
11:12mais on peut remonter beaucoup plus haut.
11:14En réalité, les périodes de calme en politique
11:16durent 10, 15, 20 ans,
11:18quand c'est fast, en gros.
11:20Donc là, on rentre dans une période d'instabilité
11:22qui est assez nouvelle, cela dit,
11:24mais elle va donner d'autres choses.
11:26A mon avis, c'est que le début de la période
11:28et on voit l'enchaînement des choses.
11:30Le président qui commence
11:32et là, où va-t-on aller ?
11:34Vous faites bien de rappeler que depuis le dernier dévaloir,
11:36ça ne va pas très bien, effectivement.
11:38Je vous propose d'aller
11:40du côté de Philippe Bilger,
11:42qui donne son analyse de la situation,
11:44qui a gagné, qui a perdu,
11:46parce que l'idée générale que j'entends depuis hier,
11:48c'est tout ce pourri, ça me fatigue.
11:50Je trouve que c'est vraiment le niveau zéro
11:52de l'analyse.
11:54Vous avez raison, ce qu'on oublie de dire,
11:56et vous l'avez dit à juste titre,
11:58c'est que Marine Le Pen a gagné
12:00d'autant plus intelligemment,
12:02d'ailleurs, qu'elle a eu
12:04le triomphe modeste.
12:06Deuxième élément, le président de la République
12:08va se trouver confronté
12:10à une difficulté extrême,
12:12à la fois trouver un Premier ministre
12:14qui obtienne la majorité
12:16à l'Assemblée,
12:18et d'autre part, qui lui permette de reprendre
12:20la main, parce que ça,
12:22c'est l'objectif fondamental.
12:24Et troisième élément, vous avez évoqué
12:26Bruno Retailleau
12:28dans la liste des possibles,
12:30je crains que les macronistes ne soient pas
12:32assez lucides pour accepter
12:34que Bruno Retailleau...
12:36Sauf qu'il ne risque plus rien.
12:38Il ne risque plus rien, c'est-à-dire que,
12:40je le répète, il n'y aura plus de censure
12:42après ce que j'ai entendu hier de M. Attal,
12:44qui a expliqué que jamais, au nom
12:46jamais, il ne mêlerait sa vie avec la France
12:48insoumise, donc il sera immunisé.
12:50Oui, vous avez raison, Pascal, mais n'empêche
12:52que la philosophie et la pratique
12:54de Bruno Retailleau
12:56ne conviennent pas beaucoup
12:58aux macronistes mous, de mon point de vue.
13:00Et dernier élément,
13:02pour Sébastien Lecornu,
13:04il est,
13:06me semble-t-il,
13:08le fait
13:10qu'il soit très proche d'Emmanuel Macron
13:12est plutôt
13:14un handicap pour lui, parce que
13:16j'imagine mal
13:18la validation d'une candidature
13:20qui, ostentoirement,
13:22permettrait au président...
13:24Sauf qu'il est proche également du Rassemblement
13:26national, il est compatible. Il sera peut-être...
13:28J'ai dit tout à l'heure que M.
13:30Barnier avait été sobre et digne
13:32dans son départ. Il n'a pas été habile.
13:34Tout le monde le sait, tout le monde le dit.
13:36Il n'a pas été habile. Hier
13:38encore, à midi,
13:40il téléphonait à un interlocuteur
13:42de premier plan en disant, qu'est-ce que je fais ?
13:44Et cet interlocuteur lui a dit,
13:46tu as juste à mettre l'indexation
13:48des retraités.
13:50Il a dit, non, je ne peux pas.
13:52Donc, il était lui-même.
13:54En fait, il n'a rien vu venir.
13:56Donc, il n'a pas été habile.
13:58Et il a traité trop tard le Rassemblement
14:00national. Nous sommes d'accord.
14:02Donc, avec un peu plus
14:04d'habileté, peut-être
14:06un peu moins de morgue,
14:08il serait peut-être ce matin-là,
14:10ce matin encore, premier ministre.
14:12Ça aurait duré deux mois. Il était totalement
14:14défasé par rapport
14:16aux manœuvres de l'Assemblée
14:18nationale. L'Europe, ça n'a
14:20rien à voir avec ce qu'il a découvert.
14:22Bon, saluons quand même son discours
14:24hier, qui était en train d'une certaine dignité.
14:26Mais on a toujours dit qu'il était
14:28digne. Ça m'inquiète lorsqu'on
14:30prête comme qualité
14:32à un homme politique quasiment
14:34exclusivement la dignité. Ça veut dire
14:36qu'il n'est pas très efficace.
14:38Et puis, j'ai gardé, j'allais dire, le meilleur pour la fin.
14:40Gérard Carreau, c'est votre spécialité,
14:42l'analyse politique.
14:44En 62,
14:46vous n'étiez pas journaliste quand même.
14:48C'est en 66.
14:50Et d'ailleurs, il y a une image que je voulais
14:52juste vous montrer, qui m'a amusé ce matin.
14:54Une image, il n'y a que deux premiers
14:56ministres qui ont été censurés.
14:58Et il y a une photo qui est ressortie ce matin,
15:00que vous avez peut-être vu sur les réseaux, où on voit Georges Pompidou
15:02à côté de M. Barnier. Je ne sais pas si on peut la voir.
15:04Elle est étonnante, cette photo.
15:06Regardez, Michel Barnier,
15:08dans le même
15:10cliché, vous avez les deux premiers
15:12ministres censurés. Alors, M. Barnier était
15:14tout jeune, bien évidemment.
15:16Elle date de 71, cette photo.
15:18Bon, Gérard Carreau, votre analyse.
15:20Avant le
15:22vote d'hier,
15:24il faut vous dire quand même les choses. Beaucoup de commentateurs
15:26se sont trompés.
15:28Beaucoup de commentateurs.
15:30Soit en disant, et beaucoup d'entre
15:32eux en disant, elle n'osera pas,
15:34elle ne fera pas la censure, c'est du
15:36bluff, etc. Moi, j'étais convaincu
15:38qu'elle ferait la censure.
15:40Beaucoup de commentateurs, après,
15:42quand elle a décidé la censure, ont dit
15:44bon, de toute façon, ça sera une victoire
15:46à l'apyrus. On dira
15:48qu'elle a gagné. Moi, je maintiens
15:50ce matin, elle a gagné
15:52la bataille de la censure.
15:54Et elle l'a gagnée comment ?
15:56Elle l'a gagnée en faisant
15:58très exactement, et je pense qu'il n'y a pas
16:00de doute à cet égard, dans sa tête,
16:02elle a fait la stratégie
16:04qui a permis à Donald Trump
16:06de devenir président des Etats-Unis.
16:08C'est-à-dire qu'elle a compris, un,
16:10qu'elle ne trouverait pas,
16:12malgré des efforts considérables
16:14pour obtenir une sorte de
16:16dédiabolisation, etc.,
16:18elle trouverait toujours des adversaires
16:20et que ce n'était pas la peine d'essayer
16:22de composer. Il fallait y aller
16:24tout seul, comme un bulldozer,
16:26droit dans le mur,
16:28avec les électeurs, bien évidemment,
16:30avec les électeurs derrière.
16:32C'est très exactement ce qui a permis
16:34à Trump de casser la machine
16:36du parti républicain
16:38et finalement d'arriver là où il est arrivé.
16:40Et Marine Le Pen a réglé hier
16:42trois comptes. Elle a réglé
16:44le compte du vote des législatives
16:46dit de front républicain,
16:48parce qu'elle l'avait en travers,
16:50et je peux le comprendre,
16:52premier compte. Deuxième compte,
16:54effectivement, elle a
16:56amorcé son combat
16:58avec la justice,
17:00parce que je doute,
17:02je doute quand même maintenant
17:04la possibilité pour les juges
17:06qui feront leur boulot comme ils voudront,
17:08mais je doute quand même qu'ils puissent en arriver
17:10à cette forfaiture
17:12d'exécution provisoire,
17:14soulignée d'ailleurs comme unique par Jean-Pierre Chevènement,
17:16pour qui j'ai beaucoup d'amitié
17:18et d'admiration. Et puis troisième chose,
17:20elle a montré effectivement
17:22qu'on n'avait pas voulu avoir
17:24dégâts pour elle, elle n'en aurait pas
17:26pour ceux qui n'en ont pas eu à son égard.
17:28Donc je pense que c'est une vraie
17:30victoire, et je ne suis
17:32pas un lepéniste,
17:34mais je vous dis ce que je pense,
17:36c'est que je pense qu'elle a gagné
17:38sur tous les tableaux hier.
17:40Écoutez, voilà une analyse intéressante,
17:42intelligente,
17:44étayée, argumentée,
17:46et puis elle n'est pas, comment dire,
17:48moi j'ai été frappé dans cette séquence, pour tout vous dire,
17:50que tous les éditeurs réalistes de France
17:52ont dit tous la même chose,
17:54elle a perdu sa responsabilité,
17:56elle a perdu sa respectabilité,
17:58et quand tous les éditeurs réalistes de France
18:00qui généralement sont les boussoles
18:02qui indiquent le Sud, disent la même chose,
18:04ça éveille chez moi quelque chose,
18:06je me dis oh là là, c'est le contraire qui va gagner.
18:08Généralement c'est ça,
18:10et je pense que, Gérard Carré-Rouge,
18:12j'ai confiance en votre expertise,
18:14votre analyse et votre expérience,
18:16et je pense que
18:18ça sera intéressant de réécouter
18:20ce que vous dites dans, pourquoi pas,
18:22dans un mois ou dans deux mois.
18:24Alors Mme Braune-Pivet s'est
18:26évidemment exprimée,
18:28et d'ailleurs le discours de M. Wauquiez hier,
18:30mon Dieu,
18:32mon Dieu M. Wauquiez et M. Attal,
18:34c'est-à-dire qu'ils disent une chose
18:36qui ne percute pas, le seul argument
18:38c'est de dire vous avez mêlé vos voix
18:40à la France insoumise, ils prennent les gens
18:42pour des imbéciles, mais c'est très faible
18:44comme argument, c'est très faible,
18:46pourquoi, parce que tout le monde sait que la motion censure
18:48qui permet ça,
18:50personne n'imagine que Mme Le Pen
18:52soit alliée de la France insoumise,
18:54tout ça est grotesque,
18:56et ils ont martelé ça,
18:58ressaisissez-vous M. Wauquiez,
19:00d'autant plus que M. Wauquiez avait parlé
19:02avant, et elle avait été très claire
19:04sur ce point, elle a vraiment
19:06dissocié ses voix
19:08dans son discours, pour le coup son discours,
19:10et ça a même été souligné par certains proches
19:12du Président de la République, était
19:14de grande qualité, c'était assez impressionnant.
19:16Ecoutez, si on fait
19:18une analyse des discours
19:20hier, c'est le meilleur discours Marine Le Pen,
19:22en tout cas elle est meilleure que
19:24oui, ben oui,
19:26c'est le meilleur discours M. Attal,
19:28bon, voilà,
19:30et M. Wauquiez, tout sonne faux,
19:32donc c'est quand même ennuyeux,
19:34ben c'est vrai,
19:36mais tout sonne faux,
19:38je n'y peux rien,
19:40tout ça sonne faux,
19:42bon, en revanche,
19:44on peut écouter, qui on peut écouter ?
19:46Mme Pannot, et bien écoutons Mme Pannot,
19:48je ne dirais pas ça de M. Coquerel,
19:50M. Coquerel, ben il est dans son rôle,
19:52dans son rôle M. Coquerel,
19:54M. Pannot,
19:58je pense effectivement qu'il va tenter
20:00de donner un nom de premier
20:02ou de première ministre, ne serait-ce que pour
20:04effacer la journée d'hier
20:06qui a marqué un échec cuisant
20:08pour Emmanuel Macron, puisque
20:10pour la première fois depuis 62 ans
20:12un gouvernement est renversé,
20:14et nous avons maintenant le premier président de la République
20:16qui est visé par une procédure
20:18de destitution de toute l'histoire
20:20de la Vème République, et
20:22un premier ministre qui est le premier ministre
20:24le plus éphémère de l'histoire
20:26là aussi de la Vème République.
20:28Donc je crois que c'est, la censure
20:30qui s'est passée hier est une manière de respecter
20:32le vote des Français, et que
20:34Emmanuel Macron va effectivement
20:36tenter d'effacer cette journée,
20:38mais je le dis, il ne peut pas
20:40à coup de Michel Barnier ou autre premier ministre
20:42tous les trois mois, tenir encore pendant
20:44trois ans.
20:46C'est ridicule, cette référence
20:48permanente à la
20:50destitution, alors que
20:52ça n'avait aucune chance, et que c'était
20:54parfaitement absurde.
20:56Et lorsqu'elle fait la
20:58déclaration après la motion,
21:00moi je suis naïf,
21:02j'attendais au moins qu'elle ne laisse
21:04pas croire que sans le
21:06rassemblement national, elle pouvait gagner.
21:08Franchement,
21:10ça indique même la politesse
21:12démocratique, ça peut exister.
21:14Non, pas dans ce moment-là.
21:16Madame Pannot ne fait pas de la politique là,
21:18elle propose aux Français le prochain épisode
21:20d'une série à rebondissement politicienne,
21:22ce n'est pas du tout la même chose.
21:24Mais deux forces politiques dans le pays, la France Insoumise
21:26et le Rassemblement National sont intéressés
21:28à une accélération du calendrier politique
21:30dans un climat de trumpisation, je suis d'accord
21:32avec Gérard, donc ils mènent un combat politique ?
21:34La France Insoumise, je rappelle quand même
21:36c'est 72 députés,
21:38le Rassemblement National
21:40c'est 143.
21:42Vous dites deux forces politiques
21:44et alliés.
21:46143 et alliés.
21:48Ce n'est pas le même rapport de forces.
21:50C'est-à-dire que le PS, je le rappelle, c'est 66.
21:5266 personnes.
21:54Europe Écologie Les Verts, c'est 38.
21:56Nous sommes d'accord.
21:58Mais le Rassemblement National, c'est le premier groupe
22:00à l'Assemblée Nationale.
22:02J'ai envie de dire que ce qui s'est passé hier
22:04est la suite logique
22:06et Gérard Carrefour l'a mieux dit
22:08que moi, de l'élection
22:10législative.
22:12Effectivement. Mais vous savez qu'il y a
22:14un autre gagnant tout de même dans cette séquence.
22:16Contrairement à tout ce qu'on dit.
22:18Il y a un autre gagnant
22:20qui est Emmanuel Macron.
22:22Vous allez voir. Emmanuel Macron n'aimait
22:24plus Barnier.
22:26Emmanuel Macron se faisait parfois même
22:28corriger par Michel Barnier en conseiller
22:30des ministres.
22:32Je suis d'accord avec vous.
22:34Je suis d'accord avec vous.
22:36Et Marine Le Pen a utilisé son coup de fusil,
22:38mais c'est un coup de fusil à un coup.
22:40Donc il y a un moment donné,
22:42comme vous le disiez tout à l'heure, elle ne pourra pas
22:44recensurer. Il est possible
22:46qu'Emmanuel Macron
22:48nomme à Matignon un proche.
22:50Beaucoup plus proche que ne l'était Michel Barnier.
22:52Thomas Hill.
22:54Je ne suis pas sûr qu'il allait gagner sur tous les tableaux.
22:56Peut-être que Thomas Hill sera nommé.
22:58Pourquoi croyez-vous
23:00que j'ai mis une veste aujourd'hui ?
23:02Peut-être que le président va appeler Thomas Hill.
23:04Après, c'est Goland Royal.
23:06Je suis prêt pour la France.
23:08Vous êtes prêts pour la France
23:10comme Foumiatoui.
23:12Vous allez dire comme Dao, mais Dao
23:14est tombé pour la France. Tout va bien ?
23:16Vous allez me sourire ?
23:18On serait Christophe Barbier tout à l'heure.
23:20Christophe Barbier,
23:24il aura son écharpe rouge.
23:26Vous lui direz quand même
23:28que globalement,
23:30je ne veux pas dire qu'il dit toujours la même chose,
23:32mais il est assez mainstream, comme on dit.
23:34Vous me permettrez de poser la question
23:36différemment, Pascal.
23:38C'est vrai, il fait partie de ces éditorialistes
23:40que j'écoute depuis hier.
23:42Je trouve que ce qu'a dit Gérard Carreau
23:44est très intéressant, pour tout vous dire.
23:46Le dernier livre de Barbier est passionnant.
23:48Il est formidable, Christophe.
23:50Plus brillant que beaucoup d'autres.
23:52Tout en disant des choses.
23:54Mais évidemment,
23:56dix fois plus brillant que
23:58beaucoup d'autres.
24:00Évidemment.
24:02Beaucoup, beaucoup d'autres.
24:04Évidemment.
24:06A tout à l'heure, Pascal.

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