• il y a 6 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Nicoletta, pour l’intégrale de ses titres, 308 chansons dont neuf inédites.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin, Thomas, vous recevez la chanteuse Nicoletta.
00:07 Et c'est un bonheur de recevoir Nicoletta ce matin. On va dresser maintenant votre portrait sonore. Des petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:14 Vogue de Madonna parce qu'avant la musique, il y a eu la mode. Vous vouliez devenir styliste.
00:25 Vous êtes passée par l'école des textiles à Lyon avant de venir à Paris étudier au Beaux-Arts à 16 ans. Vous aviez un talent prometteur.
00:31 Je faisais une heure de cours au Beaux-Arts parce que j'ai pas le niveau du bac. J'arrête en troisième. On appelle un auditeur libre.
00:38 Je faisais des cours du soir de 8h à 9h et j'étudiais la même chose que Gainsbourg, l'ONU. Parce que je voulais connaître les proportions.
00:48 C'était rigolo parce que j'avais 16 ans. C'était mixte les cours. Mais il y avait des filles aussi jeunes que moi. Elles ont rigolé sous le cap comme ça.
00:58 Parce qu'on tendait nos crayons. C'était pas des adonis que nous montraient. C'était des modèles qui voulaient gagner leur vie. Il y avait des gros, des petits, des grands, des maigres.
01:07 On rigolait. Et puis il y avait la chose incroyable, le centre de leur corps qui nous faisait beaucoup rigoler parce qu'à l'époque, on n'en voyait pas tous les jours.
01:15 C'était une découverte. C'était la zigounette. Oui, j'avais compris.
01:19 Ah vous étiez sur l'ombril, pardon.
01:21 Et on autorisait des adolescents de 16 ans à aller croquer.
01:27 Mais c'est l'art, c'est l'art. Croquer, croquer, croquer.
01:32 Vous dessinez toujours beaucoup aujourd'hui, Nicoletta ?
01:36 Pardon ? Ça m'arrive. Quand je suis énervée, je me calme, j'ai fait un peu de dessin. J'ai fait un petit croquis d'ailleurs dans le coffret.
01:45 Et vraiment, c'est une autre façon d'être artiste. C'est intériorisé, c'est très personnel. On oublie tout l'environnement.
01:55 On fait travailler son cerveau aussi parce que la main, évidemment, elle a une habitude. Mais on perd les habitudes et il faut recommencer à retravailler.
02:04 C'est compliqué le dessin et la peinture aussi.
02:07 Allez, extrait suivant. Écoutez ça maintenant.
02:09 "Où es-tu passée mon Saint-Germain-des-Prés" chanson écrite par Michel Legrand, qu'on retrouve bien sûr dans votre coffret intégral.
02:31 Vous avez 17 ans à l'époque. Vous devenez disjockey au kick-club à Saint-Germain-des-Prés.
02:37 Non, j'ai 19 ans. J'ai été émancipée.
02:42 Oui, émancipée parce qu'à l'époque, c'était 21 ans la majorité.
02:44 Pour que je puisse partir à Paris, j'ai été émancipée.
02:47 Par votre grand-mère, c'est ça ?
02:48 Ma grand-mère avait une énorme confiance en moi et elle a eu raison.
02:51 Parce que vous avez été éduquée, vous avez grandi avec votre grand-mère.
02:56 Elle était ma petite-fille, ma petite-fille, ma petite-fille.
02:59 Elle avait 39 ans lorsque je suis née et on avait une très forte complicité.
03:03 Donc une vie la nuit aussi, j'imagine. Une vie de fête ?
03:06 Je fais que ça.
03:08 C'était difficile d'arrêter parce que j'ai commencé à chanter.
03:11 Moi, je m'ennuyais. À partir de 8h du soir, j'étais en pleine forme.
03:15 Alors je faisais 4-5 discothèques avec les copains, toute la soirée.
03:19 On s'est bien amusés, on en a bien profité.
03:22 C'était le joyeux Paris.
03:23 C'est pas à Paris que je partais, je partais à Saint-Germain-des-Prés.
03:27 C'était le village où tout se passait.
03:29 Il y avait les écrivains, il y avait les peintres, il y avait les artistes.
03:33 Ça me faisait rêver, c'était pas du tout nouveau Paris.
03:35 Vous habitiez avec Hervé Villard, je crois ?
03:37 Oui, il m'a hébergé, il a été adorable.
03:39 C'est toujours mon ami d'ailleurs.
03:41 Hervé, je t'embrasse si tu écoutes, mais je crois que tu dors, reste en l'air.
03:45 Enfin bref, c'est le parrain de mon fils.
03:47 J'ai de bons rapports avec lui.
03:49 Je suis un peu sa famille parce qu'évidemment, tout le monde le sait,
03:52 mais le gars, il vit seul et je suis très très proche de lui.
03:56 Très proche de lui.
03:57 Et puis alors, il y a eu vos premiers succès qu'on a évoqués tout à l'heure.
03:59 Et puis un jour, vous partez au Brésil et vous ramenez cette chanson.
04:02 Vous connaissez la version de Bon Entendeur ?
04:09 On connaît la version de Bon Entendeur, oui.
04:11 Elle est pas mal du tout.
04:12 Vous avez aimé la nouvelle version 2024 ?
04:14 Vous aimez la version de Bon Entendeur ?
04:16 J'adore !
04:17 Je trouve que c'est...
04:18 Parce qu'ils n'ont pas écrasé la mélodie.
04:20 Ils ont fait un très bon travail.
04:22 Et je crois qu'à l'époque, vous avez dû batailler avec votre maison de disques
04:24 pour la sortir aussi, cette chanson.
04:26 Non, pas vraiment.
04:27 C'est-à-dire, j'avais signé l'édition
04:30 et je n'osais pas le dire à Monsieur Barclay.
04:32 Parce qu'il voulait l'édition.
04:34 Et je n'osais pas dire que j'avais fait une société d'édition.
04:37 Ça ne se faisait pas beaucoup à l'époque.
04:39 J'avais 27 ans.
04:41 J'avais monté une édition pour pouvoir me payer
04:44 avec les rapports des chansons, un camion, une sono, des éclairages...
04:48 À l'époque, nous payions tout ça.
04:50 On travaillait pour payer les traites.
04:52 Et vous étiez assez audacieuse quand même.
04:54 On n'était pas audacieux, on était malmenés.
04:56 Vous voyez ce que je veux dire ?
04:58 Parce que vous avez tenté d'autres projets très originaux
05:01 comme par exemple Nicolas Anne de Gospel Voices.
05:04 Quand on n'a que l'amour
05:07 A s'offrir en partage
05:11 Au jour du grand voyage
05:14 Et notre grand amour
05:17 - Ça c'était original aussi Nicolas.
05:19 - Oui, Monsieur Chapeaufol.
05:21 - Il y a beaucoup de gens qui n'y croyaient pas trop aussi dans le métier.
05:23 - C'est-à-dire que Monsieur Barclay a vendu sa compagnie.
05:25 Pour vous rappeler, c'était un grand incident.
05:28 Dans le métier, Barclay vendu.
05:30 Évidemment, c'est Aznavour qui me l'a pris
05:32 parce qu'il ne nous a rien dit.
05:34 Il a vendu tout le matériel
05:36 et on ne faisait rien aux intéressés.
05:38 Alors je me suis retrouvée un peu abandonnée.
05:40 Il me restait 18 mois de contrat.
05:42 Et évidemment, la grande maison
05:44 qui arrachait le catalogue de Barclay
05:46 s'occupait de Ferret, de Lavilliers, d'Aznavour.
05:50 Et puis les autres en attendaient notre tour.
05:53 Mais en attendant, je me suis retrouvée
05:55 vraiment seule et oubliée.
05:57 Alors je me suis dit
05:59 "Qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je vais faire ?"
06:01 Et puis je veux dire, le téléphone sonne pas beaucoup.
06:04 C'était difficile.
06:07 Bref.
06:08 - D'où l'idée du Gospel.
06:09 - Et un jour, je me suis remémorée
06:11 le langage.
06:13 Ma grand-mère me disait, j'avais fait une messe de minuit
06:15 sur une radio périphérique.
06:17 Et j'ai fait dans cette messe de minuit,
06:21 grâce au curé qui était moderne,
06:23 deux Gospels en anglais.
06:25 "Silhouette to Jesus" et je chantais à l'époque
06:27 "Glory, Hallelujah".
06:29 C'était un Noël.
06:31 "Glory, Glory, Hallelujah"
06:33 Enfin bref.
06:35 Ma grand-mère me dit
06:37 "Oh que c'était beau, j'ai écouté.
06:39 J'ai bien tes disques, mais je te préfère dans le Gospel."
06:42 Et je me suis rappelée, remémorisée.
06:44 Elle a raison. Je vais aller prendre des cours,
06:46 je vais travailler, je vais aller à un atelier.
06:48 Je vais me faire une aventure Gospel.
06:50 En plus Ray Charles vient du Gospel.
06:52 Et vraiment j'ai réécouté beaucoup de ses disques.
06:54 J'ai écouté Malia Jackson,
06:56 qui est vraiment ma chanteuse préférée dans le Gospel.
06:59 C'est une très grande chanteuse.
07:01 Et allez, j'ai trouvé les Gospel Voices
07:03 par une amie choriste.
07:05 Je suis allée travailler 8 heures par jour.
07:07 Parce que travailler avec une chorale
07:09 et préparer un tour de chant,
07:11 surtout que j'ai mis une moitié française,
07:13 le tour de chant est moitié en français, moitié anglais.
07:15 Il a fallu faire des choeurs,
07:17 créer des choeurs derrière ma voix.
07:19 Comme on a fait quand on a Colamour.
07:22 Et ça a été un gros travail,
07:24 et j'en suis très fière.
07:26 Et maintenant je chante dans les églises depuis 25 ans.
07:28 Je viens de finir une tournée d'ailleurs.
07:30 - Et ça fait partie de l'intégrale de Nicoletta
07:32 que vous pouvez retrouver désormais en disque dans un instant.
07:34 On va retrouver Olivier Benkemoun
07:36 responsable du jour. On va parler de quoi ce matin ?
07:38 - Ce matin on va parler d'un film qui s'appelle Frères,
07:40 avec Mathieu Caron.